Grommellements et soupires.. [Solo]

BLAM....

La porte claqua.

-... Grmbl... Ca ira...Ca ira... Avec tout ce qui s'est passé sur le chemin, et auparavant... Ca ira ?!...

Jindanor marmonnait et grommelait en se déplaçant, la main sur la garde de la lame qui lui avait été offerte par Antoine, une épée batarde, longue et épaisse, a la pointe inexistante, de par sa forme très rectangulaire, au poids très proche de sa hache, cette lame était dans un fourreau de cuir particulièrement travaillé et dessiné lui aussi.

Antoine peinait à suivre son compagnon, Jindanor semblait s'être transformé en une bouilloire... Sifflant et grommelant en s'éloignant dans les couloirs du chateau.

-Jinda'... Bordel... Ralentis.. Rah.. Antoine évitait de bousculer les divers servants qu'ils rencontraient, mais Jindanor lui... Dans son emportement semblait ignorer complêtement leur existence.

-Sérieusement... Ca IRA ?!... Elle nous congédie après l'attaque qui a eu lieu ? Bon sang... On ne sait même pas qui est l'auteur de cette attaque, et si c'était l'un de ces nobles ? Hein ?

Antoine ne pouvait nier que se faire congédier ainsi par la Dame de Laval après l'assaut lui avait particulièrement déplu, tout comme pour Jindanor, mais le capitaine de la garde et les autres étaient toujours présent à ses côtés, elle ne risquait rien...

-Jindanor... Elle ne risque rien, le Capitaine est avec elle, et il y a aussi Bernard et Benoit, et tout les autres ! Y'a aucun risque, arrête de t'emporter... Tu t'es levé du mauvais pieds ou quoi ?

Jindanor soupira une énième fois... S'arrêtant en posant sa main sur son front.

-Après ce qu'il s'est passé je ne peux que m'inquiéter... J'ai déjà suffisamment faillis à ma tâche pour être particulièrement tendu... Si il lui arrivait quelque chose alors que je ne suis pas présent-...

Il fut couper par Antoine qui posa une main sur son épaule, ils étaient tout deux en armure, mais Jindanor en avait bien besoin d'une nouvelle...Et à sa taille, c'est pourquoi Cécilie les avaient d'ailleurs congédier, c'était son principal arguments, sachant que Jindanor et Antoine étaient bon compagnons. Elle avait même fait porter une bourse pleine de souverains dans les poignes de Jindanor, avançant qu'il en aurait besoin et que son équipements était, comme convenu, aux frais de ses parents.

-Hé... Regarde-toi.. On dirait un ours dans un pichet de vin... Cette armure ne te va pas, et risque plus de te faire tuer qu'autre-chose... Elle nous a fait congédier pour qu'on te trouve un équipement à ta taille.. Alors ne perdons pas de temps, nous n'avons qu'une journée, et tout Serramire à fouiner...Et puis, plus vite ce sera fait, plus vite nous reprendrons faction.
-Oui...T'as raison, filons, ne perdons pas de temps.

C'est ainsi que les deux camarades filèrent sans perdre de temps aux travers de la ville, fouillant celle-ci de fonds en combles pendant toute la matinée à la recherche d'un forgeron de talent... Ils finirent par trouver le dit, quelques quatres heures après leur départ du castel.

-Jindanor ! Vient-là, ce brave Forgeron semble prêts à essayer de te faire une armure !

Antoine s'était arrêté quelques mètres en contre-bas, pour discuter avec ce forgeron, pendant que Jindanor discutait avec un tailleur qui semblait se démerder correctement dans son travail, a en juger par la dizaine de noble qui trônait autour de son étal...

-Je reviens Messir... Nous continuerons notre discussion plus tard, essayer de garder cela en tête.

-Bien entendu Sir Numanor, c'est un plaisir de marchander avec vous !

Jindanor redescendit en direction de son camarades, tranquillement... Distinguant  lentement une femme plutôt qu'un homme... Elle était.. ? Non..

-Jindanor, je te présente Marilda, Femme de Tolgri, le Forgeron, elle dit que son homme est le meilleur Forgeron de Serramire, et de ce que j'ai vu, les armures et arme qu'il fabrique sont particulièrement grande et solide.

-Quand tu dis grande, c'est pour moi...C'ça ? Jindanor ricanna un peu, du haut de son deux mètre dix, Antoine était un véritable freluquet avec son mètre soixante-dix, quand à la femme du Forgeron, elle semblait légèrement plus grande que Antoine. Pensez-vous que votre homme pourra faire une armure à ma taille ? Combien de temps cela prendrait-il ? Quel serait le prix ?

La femme observa le géant de bas en haut, semblant prendre des mesures rapide, à vue d'oeil.

-A vue d'oeil.. J'dirais qu'il pourrait... Le temps, s'il s'occupe que de votre armure, j'dirais une bonne énnéade et quelques jours.. Mais pour qu'il s'occupe de vous en priorité le prix serait plus important.. J'dirais 250 souverains... Après il faut prendre vos mesures exactes et voir ce que vous voulez.. Pour votre carrure je conseil un gambison de cuir doublé de laine, avec un torso de plaque. Les bras du cuir clouté et plaqué, et vos jambes.. Même chose. Si on fait comme ça ça dépassera pas  les 300 souverains. Même avec votre carrure. Après on peut aussi raffuter votre lame, ce sera un souverain de plus.

Jindanor observa Antoine, ils se regardèrent en même temps... Il est vrai que le prix les faisaient chavirer, en même temps ils n'avaient jamais réellement possédé autant...Et si la Dame de Laval n'avait pas donner de sa poche pour que Jindanor se fasse une nouvelle armure, il était certain qu'il n'aurait jamais pu s'armer correctement...

-Voyons déjà avec les mensurations exacte alors. Fit Jindanor en reposant son regard sur la femme.

Celle-ci étendit son bras vers la porte, désignant à Antoine et Jindanor d'entrer, ces deux-là ne se firent alors pas prier, pénétrant dans la chaumière qui semblait s'étendre sur trois étages.

L'intérieur de cette maison était assez richement décoré, mur de pierre surmonté de crépis, sol composé d'un carrelage disgracieux fait d'une pierre bleuâtre aux reflets poussiéreux, mobilier en chêne de bonne facture et correctement dessiné et taillé. Jindanor était plus à même de croire les dires de la femme... Si un Forgeron était à même de vivre aisément, il n'était que très rarement aussi  riche, et cela approuvait qu'il était soit un très bon forgeron, soit au moins, un très bon marchand.

La femme leurs désigna les chaises en bois, tandis qu'elle s'éclipsait derrière un rideau d'où résonnait les battements du marteau contre le fer, dans un claquement assourdis par les murs et certainement une porte épaisse...
cette thèse fut approuvée lorsque Jindanor perçu un grincement de bois trop sec suivit d'une réhausse des battements du métal, qui se stoppèrent quasiment instantannémént.

Observant autour de lui il apperçut quelques étagèrs surmonté de livres, une autre preuve de richesse, les livres étant un objet plutôt rare, et généralement très couteux, une autre étagère présentait quelques sculptures sur bois, et une maquette de navire.

La femme revint, un grand sourire aux lèvres, suivit de son mari... Celui-ci faisait la taille de Jindanor, ce qui le surpris aimablement, il tendit sa main vers le Forgeron, qui le lui serra avec un sourire franc et amusé.

-Hé bien, moi qui me croyait seul géant dans Serramire ! Je suis agréablement surpris ! Lâcha le Forgeron, sa barbe longue était grisonnante, et son torse découvert présentant un ventre arrondis par la bière, ses bras cependant était la preuve de son métier ardu, veine saillante et bras aussi large qu'une cuisse. Alors comme ça v'cherchez une armure ? Hm ?

Jindanor tout en serrant la main de l'homme souriait, il était heureux de voir qu'il n'était pas le seul homme de grande taille dans cette ville lui aussi.

-Jindanor Numanor de la Dross, enchanté.. Oui, je cherche une armure, je travaille en tant que Garde du Corps d'un Noble, et je ne peux me permettre de rester sans une armure de bonne facture...Et a ma taille. Votre femme m'a dit que vous pourriez certainement forger celle-ci ?

-Ha ! J'en oublie les bonnes manières ! Tolgri Pognedarc de Serramire ! Vous en avez fais du chemin mon ami ! Hé bien, une armure à votre taille ne sera pas bien compliqué, je pratique mon métier depuis vingt cinqs années, et j'ai appris de la main d'un Nain ! Alors croyez-moi, elle sera parfaite ! C'pendant... Vous pensez bien qu'une armure de votre taille ne sera pas donnée...

-Je m'en doutais un peu, oui, j'aimerais connaître le prix exacte, et votre femme Marilda, m'a expliqué qu'une fois les mensurations effectués vous seriez fixé ?

-Oui..Oui, faisons cela, dit le forgeron, tout en agitant sa main droite, essuyant son front avec sa main gauche, tenant un torchon couvert de suie par endroits.

Le geste de la main de son mari lança la femme dans son travail, elle fit levée les bras de Jindanor, prenant chaque mensurations précises, pour chacun de ses mouvements, Jindanor ne savait plus où donner de la tête, elle faisait son travail rapidement, et avec précision, énonçant les mensurations à haute-voix tandis que son mari Tolgri.. Un nom que Jindanor ne pensait pas d'origine humaine, posait les mensurations sur un morceau de parchemin à l'aide d'un fusain.

Une fois qu'elle eut finis, Jindanor pu se rasseoir, l'homme et la femme discutèrent quelques instants, puis vinrent les calculs, et les approximations..

La sentence tomba dix minutes plus tard, alors que les pichets de bière venaient d'être servis par la femme du Forgeron.

-Alors.. Pour votre gambison de cuir matelassé de laine, qui comporte du coup, votre torse, vos jambes, où on y clouera des plaques d'acier de bonne facture, et vos bras, qui auront le même résultat. Ce sera environs, cent quatre-vingt dix souverains, j'vous fais un prix d'amis car c'est rare que j'voye des gens de cette taille dans l'coin, et ça réchauffe le coeur ! Ensuite..Pour votre plastron en métal que vous passerez par dessus le gambison, et vos gantelets, ce sera 112 souverains, et si vous voulez, j'peux même faire des attaches pour votre belle capes en peau d'ours là, gratuitement ! Bien entendu, vu que vous travaillez pour des Nobles, on fera en sorte que cette armure soit fringuante, mais surtout solide.. C'est le principal. Ma femme s'occupera de la beauté extérieur... Moi j'ferais mon travail !... Alors pour le tout, c'est 302 souverains... Ca vous vas ?

Jindanor était un peu sonné par le chiffre, mais ne s'attendait pas réellement à moins.. Fouinant dans la bourse qu'il avait reçu, il remarqua qu'il lui manquait une trentaine de souverains.. Sortant celle qui lui appartenait directement, il y trouva vingt cinq autres de ces pièces.

-Je peux vous en donner 175 immédiatement, les souverains restant arriveront quand j'aurais l'armure en main propre.. Cependant vous avez parlé du prix, mais...Combien de temps ça prendra ? Je ne reste pas longtemps en serramire..Voyez-vous ?

-J'me suis entendu avec ma femme.. On vous la fait en priorité parceque vous m'êtes sympathique, et puis je n'ai pas vraiment de commandes ces derniers jours, vous êtes mon plus gros client de l'ennéade  ! Disons.. 15 jours. Et je m'y attélerais le plus souvent possible, je vous ferais porter un message lorsqu'elle sera finis, vous vous trouverez au castel, si j'ai bien compris de toute manière ?


-Hé bien.. En toute logique, il serait normal que je m'y trouve. Cependant, si par malheur je ne serais pas présent, faites porter le message à Rose, la servante de la Dame de Laval. Elle saura quoi faire du message.


Jindanor souriait, il était bien heureux de ce qui se déroulait ici...Tout en ne sachant rien de ce qui se passait a la représentation de Cécilie, Antoine buvait patiemment sa bière, quand il eut une question.

-Dîtes-moi, Forgeron, vous n'êtes pas d'ici, je me trompe ?

-Hé bien, pourquoi dont cette question ? Rétorqua gentilment le géant à la barbe grisonnante.

-Tolgri, ça ne sonne pas ... Péninsulaire.. J'ai rencontré des Nains qui avaient cette sonnance dans leurs noms, et même dans leurs langues.

-Ha, touché.. Je suis né à Lante, et ait grandi ici même, à Serramire. Mon père m'a donné le prénom de mon Oncle... Ma mère était Naine.

Jindanor eut un hocquetis en buvant sa bière... Cet homme aussi grand que lui avait du sang Nain ?!

-Ha..Oui, aussi bizarre que cela puisse paraître, du sang nain coule dans mes veines, mon père m'a fait comprendre que je tenais plus de lui que de ma mère. Mon père était un homme aussi grand que moi, ma mère était aussi plutôt grande pour une naine. Elle a été désapprouvée par son clan, quand elle a finit pas fricotter avec mon père, et seul mon Oncle l'a suivit avec mon père.. Mon Oncle était forgeron, c'est de lui que j'ai tout appris.

Jindanor cligna alors des yeux... Ca expliquait la richesse de cet homme.. Maitriser la forge naine, être aussi minutieux qu'eux dans leur besognes, et savoir choisir le minerais devait rendre ses créations particulièrement impressionnante pour les hommes d'ici.

-C'est donc... Hé bien..Vous m'en voyez impressionné. Le prix est vraiment celui d'un ami, dans ce cas. Jindanor ricanna un peu.

-J'en conclus que nous avons un marché ? Fit Tolgri, tendant sa main vers Jindanor.

-Nous avons un marché, répondit Jindanor, serrant la poigne de Tolgri, Antoine devait se sentir bien minuscule aux côtés de ces deux mastodontes. Je vous fais une avance de la moitié, vous recevrez le reste une fois que l'armure sera finis, cela vous va ?

-Ca m'va ! Répondit avec entrain Tolgri, Bien.. Quittons nous sur une bonne bière fraiche ! Ricanna-t'il.

-Moi ça m'va ! Fit Antoine, en regardant Jindanor, un sourire aux lèvres.

-Bah... De toute manière on est en journée libre.. Mais dépéchons toute de même, je sens qu'il y a quelque chose qui se trame. Répondit Jindanor à l'adresse d'Antoine, qui soupira, l'air desespéré par l'aspect de tension permanente qui habitait son ami.

-Et j'vous raconte pas les jours de voyages..Il est pire que ça... C'en est affligeant. Dit-il alors en direction du Forgeron qui en ricanna un peu, tandis que la femme remplissait les choppes.

Jindanor et Antoine burent assez rapidement leurs choppes, après quoi Jindanor laissa la moitié de la somme en possession de Tolgri, lui faisant savoir qu'il comptait sur lui pour que cette armure soit réalisée dans les plus bref délais, chose à laquelle répondit Tolgri avec enthousiasme, lui assurant que ce serait fait, il était déjà tard, ils avaient passé la journée auprès de ce Forgeron.

Pendant ce temps là...:

Le retour fut... Mouvementé... Jindanor perçut que l'entrée du castel était fuie par les Nobles, que de la fumée, de la vapeur s'échappait d'une des fenêtres à l'étage, où se déroulait la réception...

-Bordel... Fut le seul mot qui vint à la bouche d'Antoine, tandis que Jindanor crapahutais déjà dans les escaliers, ne ménageant personne sur son passage.. Il filait rejoindre le sommet..Du moins essayerait-il.