Pied à terre [PV Amras]

Le souffle court, Dane s’engagea dans un tuyau nauséabond qui s’enfonçait dans la paroi de gauche. L’ombre qui se trouvait juste derrière la suivit, et ils disparurent sans le moindre bruit. La patrouille de gardes dépassa l’entrée du passage sans la voir et continua sa course, poursuivant des fuyards qui étaient dorénavant hors de portée… La voleuse rampait dans l’étroit conduit en se hissant sur ses coudes. Un immonde liquide indéfinissable s’écoulait dans un léger bruit… Il glissait sous sa poitrine et salissait sa chemise, mais Daneva ne s’en préoccupait pas le moins du monde.

Elle connaissait les égouts comme sa poche, comme la plupart de ses collègues. La patrouille, elle aurait pu la semer dès le début de la poursuite, mais avait tenu à les perdre très loin du QG de la guilde. Que l’endroit soit découvert aurait été une catastrophe… De toute façon, ils ne seraient bientôt plus autant vulnérables, cela n’était plus qu’une question de jours.

Le passage s’étendait sur une dizaine de mètres, et débouchait brusquement sur une grande salle glauque très sombre. Tout près du plafond, un autre tuyau crachait avec fracas un torrent d’immondices qui se déversait en cascade dans un bassin plus bas avant de disparaître par un autre conduit. La seule lumière qui filtrait par un petit soupirail était extrêmement faible, et prenait une teinte verdâtre. Avec l’agilité d’un chat, la jeune femme prit soigneusement le temps d’extraire son corps de l’étroit passage avant de s’éloigner pour laisser la place à l’homme qui la suivait pour faire de même. Lorsqu’ils furent l’un en face de l’autre, Dane pencha la tête et sourit. Elle se sentait dans son élément dans cet environnement putride, mais cela ne devait certainement pas être le cas de l’inconnu.

-He bien Capitaine… Quel est l’effet procuré par cette liberté inattendue ?

Environs une heure auparavant, Dane s’était glissée seule dans les geôles de la ville. On y avait emprisonné un homme très spécial… Et elle souhait être la première à mettre la main dessus, il fallait qu’ils discutent. Se faisant passer pour une prostituée, elle avait infiltré sans mal le bâtiment, et avait assez rapidement abandonné ce désagréable rôle pour s’unir une nouvelle fois à l’obscurité qui était devenue son amie au fil des années… Les gardes étaient décidemment trop sûrs d’eux ! Cela avait été réellement facile de se jouer d’eux, les charmant d’abord pour les poignarder ensuite. La voleuse y avait même prit un certain plaisir… Sans oublier son principal objectif : le faire sortir le là. Pendaison ? Décapitation ? Ou pire, prison à vie ? Quelle avait donc été sa condamnation ? Sûrement quelque chose de pas agréable. Daneva n’était pas la dernière des nuisances de la ville… Elle avait en sa possession un précieux trousseau de clefs qui ouvraient pas mal de portes. Et lorsque ses clefs ne suffisaient pas, elle crochetait la serrure. Par chance, la cellule de l’homme entrait dans les capacités de son fameux trousseau… Deux murmures à peine avaient été échangés, que déjà l’alerte était donnée. Sûrement un corps que Dane n’avait pas assez bien dissimulé… Dans cette partie de la prison, les patrouilles étaient nombreuses et fréquentes : on ne plaisantait pas avec ces prisonniers là. La suite avait été facile. Par un heureux hasard, la bouche d’égout de la rue d’à coté avait été soigneusement descellée…

-Vous vous doutez bien que je n’ai pas risqué ma vie pour votre beau regard…

Patiente, elle s’adossa au mur crasseux sans le quitter des yeux. Maintenant hors de danger, ils avaient tout leur temps… Et Dane ne comptait pas le faire sortir tout de suite. Pour les Silencieux, tout service avait son prix.

Dans l’obscurité, Dane tentait tant bien que mal de dévisager son interlocuteur, guettant ses réactions. Il s’inclina et s’adressa à elle dans un ton mi/respectueux mi/ironique. La jeune femme ne répondit pas, se contentant de le toiser en silence. Voyons, il n’avait une réputation d’imbécile et la Compagnie ne devait sûrement pas lui être inconnue. Et elle avait raison d’attendre… Son attitude changea brusquement, se changeant en quelque chose de plus distant, de plus méfiant. Ca, il était plutôt dans la mouise le Capitaine ! Etait-il tombé dans les griffes d’un piège plus dangereux encore que le précédent ? Il ne tenait qu’à lui d’en faire quelque chose de désagréable, et pour le moment Dane était dans de bonnes dispositions. Sale et à bout de souffle, peut être, mais dans de bonnes dispositions… Son rire clair et tintant résonna un moment sur les murs glauques, un son presque incongru dans pareil environnement.

-La Compagnie ? Mais elle ne veut que votre bien… Seriez-vous inquiet à l’idée de vous frotter à elle ?

Elle ne bougea pas et continua de lui sourire comme si elle s’adressait à un enfant.

-Elle pourrait vous prendre la vie à l’instant même, la Compagnie… Elle pourrait vous perdre dans son antre, jouer avec vous, rendre vos derniers instants terrifiants, vous faire souffrir, hurler ! Et pourtant, elle vous sauve ce soir. Allez-vous être ingrat et refuser toute discussion amicale ? Ce ne serait pas très intelligent… Ni très prudent.

Ce n’étaient pas des paroles en l’air, Daneva avait l’avantage ce soir. Il n’était absolument pas en position de force et devait le sentir ! Cette nuit, elle avait défié la garde entière des cachots pour lui venir en aide, elle attendait un minimum de reconnaissance… Surtout que ce déguisement de prostituée ne lui plaisait pas du tout, il lui rappelait trop ses premières années en tant que voleuse des rues, ses années à Ydril. Les gardes avaient posé sur elle des yeux libidineux, et elle avait eu beaucoup de mal à se retenir de ne pas les tuer tout de suite. Au lieu de cela, elle s’était concentrée sur son but, et avait sourit comme seules les catins savaient le faire, un sourire plein de promesses et de sous-entendus. Les hommes étaient tellement pleins d’hormones qu’un seul de ces sourire suffisait souvent à les rendre aussi malléables que de l’argile humide…

-J’ai besoin de vos talents de marin, mon cher Triss. Des vôtres et de ceux de vos hommes… Nous quittons Diantra, ou du moins investissons un lieu plus propice à notre développement. Vous vous en doutez, cet endroit n’est accessible que par la mer… Mes hommes sont des combattants, des voleurs agiles et doués, aussi silencieux qu’un chat en chasse, mais pas des marins. Je n’ai pas le temps de recruter parmi les hommes de la mer, nous n’avons plus le temps. Une épidémie sévit en ville, et tous risquent d’y passer les uns après les autres si je ne les éloigne pas le plus vite possible. J’ai moi-même été alitée plusieurs jours du fait d’une maladie inconnue, et je me suis rendue compte de l’importance de notre déménagement. Vous êtes arrivé à temps, Capitaine…

Daneva se massa les tempes, tentant ainsi de remettre de l’ordre dans ses idées. Elle ne devait pas en dire trop…

-Nous avons quelques bateaux à notre disposition, mais pas d’équipage. Aidez-nous à quitter la ville au plus vite… Une fois là bas, nous apprendrons à dompter l’océan pour être autonomes, mais pour le moment, ce sont d’hommes compétents dont nous avons besoin.

Elle demandait beaucoup… Enormément même, elle en avait conscience. Cependant il ne pouvait pas refuser, du moins si il s’était bien rendu compte de la difficulté la situation délicate dans laquelle il se trouvait. C’était elle qui en avait fixé les règles. Ses yeux se posèrent à nouveau sur les siens, ou du moins sur le sien. Dane espérait sincèrement qu’il ferait le bon choix. Cela aurait été tellement dommage de se débarrasser d’un si bel homme…

[Ouf 667 mots ! J’en ai rajouté un en catastrophe à la fin, je suis trop superstitieuse à minuit moins 2 :face :]

Le Capitaine était désarmé et sans doute affaibli par ses conditions d’emprisonnement. Pourtant, il réagit d’une façon qui prit Daneva au dépourvu. Une réaction qu’elle détesta par-dessus tout, puisque par ses gestes il la rendait impuissante. De surprise, elle poussa un cri qui se répercuta quelques instants sur les parois glauques. Cette main sur sa gorge… Kurt adorait la tenir ainsi alors qu’il la besognait, sans doute parce qu’il jouissait du sentiment de puissance qu’il devait en tirer. Lorsque le pirate logea un genoux entre ses cuisses, ce fut le comble… Dane s’agita en vain et poussa un gémissement de frustration mêlée de fureur. Elle avait posé sur lui des yeux assassins et tenta une nouvelle fois de se dégager, sans succès.

Les paroles murmurées près de son oreille furent comme un filet d’eau dont elle s’abreuva avidement pour ne pas perdre le contrôle de ses nerfs. Il refusait, bien sûr, elle ne s’était pas attendue à un sourire gentil accompagné d’un « oui, bien sûr », mais la manière de le lui faire comprendre la répugnait au plus haut point. Cette présence étrangère si proche de son intimité lui arracha un frisson de dégoût, et elle se démena une nouvelle fois pour lui faire lâcher prise. Au lieu de cela, il l’embrassa. Ce n’était pas un baiser d’amant, c’était un baiser de brute, un baiser tellement surprenant qu’elle ne réagit pas. Figée, elle resta de marbre, tentant d’assimiler cette information et de réfléchir à sa réaction. Le tuer… Elle voulait le tuer, lui faire regretter ce qu’il venait d’oser. Il s’éloigna enfin, lui laissant de nouveau sa chère liberté de mouvement. Une erreur, assurément…

Comme prévu, elle utilisa son poing, cette fois sur l’autre joue. Elle savait où frapper, elle avait apprit. Puis, son genoux, mais pas au même endroit… Plus bas, là où ça fait mal. Rapide, sa main sortit un petit couteau de sa ceinture… Le Capitaine était tombé, suite aux deux coups sérieux qu’elle venait de lui asséner. Le dominant de toute sa hauteur, Daneva le contempla quelques secondes. Elle haletait et tentait de se calmer. Perdre ainsi le contrôle de ses pulsions lui arrivait décidemment trop souvent… Le chemisier à large décolleté avait glissé sur une épaule, et elle le réajusta avec fureur. La colère qui se lisait sur son visage était terrifiante.

-Personne ne me touche… de cette façon… Vous entendez ? Personne !

Elle arma son bras non armé pour lui décocher un autre coup, mais retint son geste, hésitante. Finalement, elle se pencha de l’autre coté pour récupérer sa dague, sans quitter des yeux l’homme à terre. Ce qu’il avait fait était impardonnable, mais elle avait besoin de lui. Comme il l’avait souligné, elle ne pouvait se permettre de le tuer.

-Une brute qui vous remplacerai ? Je préfère n’importe quel taureau idiot au sale porc que vous êtes !

Elle avait encore le goût de sa bouche contre la sienne. Pour faire passer cette désagréable impression, elle cracha dans le bassin d’eau sale avec un air répugné. Si Calis savait ce qui venait de se passer, le Capitaine passerai sans doute les derniers instants de sa vie à crier lamentablement comme un goret… Oui, Calis pouvait se montrer extrêmement cruel, et il l’avait démontré suffisamment souvent pour que Dane le sache capable du pire. Si Triss réitérait une action de ce genre, elle le laisserait sans nul doute aux mains habiles de son amant…

Encore sous le choc des mauvais souvenirs, elle massait sa gorge tout en gardant un air courroucé. Sa posture droite et fière ne laissait rien paraître de son trouble. Elle avait soudainement été transportée des années en arrière, du temps où les hommes pouvaient profiter d’elle sans qu’elle soit capable de se défendre… C’était arrivé bien trop souvent. Aujourd’hui, tout était différent, et aussi puissant que soit ce Capitaine, il ne jouirait pas de son corps !

-Êtes-vous près à discuter maintenant ? Ou bien devrais-je encore subir l’une de vos actions déplacées ? Vous n’êtes qu’un enfant dont il faut réfréner les ardeurs, Triss.

Son ton était redevenu confiant, Daneva avait retrouvé un semblant de contrôle. Elle le toisait maintenant d’un œil mauvais, la pointe de son arme toute proche de son torse pour l’empêcher d’avancer trop près.

-Oh, et j’espère que mon dernier coup vous a plût… C’est la seule caresse que recevra votre entrejambe de ma part, j’espère que c’est clair.

Un sourire mauvais étira les lèvres de la jeune femme. C’était la grande faiblesse des hommes, leur entrejambe…

Daneva serrait les dents tant il lui était difficile de contenir la fureur qui faisait bouillonner son ventre. Elle détestait de plus en plus cet homme qui se prenait pour le roi d'on ne sait quoi, un capitaine de pacotille s'imaginant être invulnérable. Il ne l'était pas... Le sang qui maculait son visage le prouvait indéniablement. Une femme l'avait mise dans cet état. Une femme qui avait de bien meilleures raisons que lui de se penser intouchable : c'était elle qui détenait l'arme. Ses doigts serrés sur le manche enveloppé de cuir laissaient apparaître des articulations blanchies, un des signes extérieurs de sa colère.

Elle le regarda se relever lentement, imaginant la douleur sourde qui devait emplir désagréablement son bas-ventre. La vision de son visage abîmé atténua quelque peu sa fureur… Voilà au moins une chose dont il se souviendrait : la colère de Daneva. Certes, il était plus grand qu'elle, mais ce n'était pas pour ce genre de détail qu'elle se sentait inférieure. Il parla, et elle le laissa parler. Qu'il s'explique, elle ne lui pardonnerait pas les gestes qu'il avait eu. Le regard méprisant qu'elle lui jeta sembla lancer un éclair dans la pénombre.

-Bien joué, capitaine boiteux, je ne vous tuerai pas ce soir. Ce n'est pas une chance, croyez moi… Il y a bien pire que la mort, vous n'êtes pas d'accord ? Ce n'est pas moi qui vous l'apprendrais. Vous voulez jouer ? Le poker, c'est amusant, mais c'est trop facile…

Elle fit un pas vers lui, dominant cette répulsion qui la prit à la gorge. Elle fixa un instant ses lèvres sanglantes qui s'étaient imposées aux siennes quelques secondes auparavant. Quel toupet…

-Je joue à autre chose, moi. Un jeu plus dangereux, mais dont les enjeux sont bien plus intéressants… Vous êtes ma proie ce soir, et j'obtiendrai de vous ce que je veux. Les rôles ne s'inverseront pas, gardez cela à l'esprit et ne tentez plus rien de stupide, ou je vous promet que la suite sera encore plus douloureuse. Vous savez que j'en suis capable, alors facilitez moi la tâche ; quoique j'avoue que la difficulté ne m'effraie pas.

Son regard ne lançait plus vraiment d'éclair, mais c'était comme s'il défiait le pirate de relever le défi. Dane était sûre d'elle, il ne pouvait pas grand chose contre elle. La dague dans sa main lui donnait cette certitude…

-J'accepte de discuter avec le sale porc que vous êtes, Triss.

Lorsqu'il lui avoua qu'elle n'était pas son genre, le visage de la jeune femme s'orna d'un sourire sans joie.

-Exact, même si j'en ai adopté le style vestimentaire ce soir.

Un large chemisier d'un blanc rendu transparent par l'humidité, indécemment décolleté, une jupe de tissu flottant s'ouvrant jusqu'en haut de la cuisse droite et des sous-vêtements quasiment inexistants. Tout à l'heure, lorsqu'elle se déhanchait dans la rue devant la prison de Diantra, la silhouette de Daneva avait soulevé plus d'un sourcil. La première partie de ce jeu dangereux dont elle parlait à l'instant…

-Allez vous nous fournir ce dont nous avons besoin, à présent ? Il suffit d'un seul voyage, l'aller, ensuite nous nous débrouillerons comme nous pourrons. Je désire simplement que nous partions au plus vite. Et il nous manque toujours un bateau.

Bien, le destin de Kurt était scellé : il mourrait le lendemain, pendant la nuit. Et ce dans des conditions atroces ! Il le méritait, Daneva n’était pas cruelle gratuitement. Lorsque le Capitaine lui demanda la raison pour laquelle elle souhaitait s’en occuper, elle plongea son regard dans le sien pour ajouter du poids à ses paroles.

-Vous prétendez être un homme délicat, Triss, et c’est tout à votre honneur si telle est votre nature profonde. Cependant, d’autres ne s’embarrassent pas de ce genre de préoccupations… Kurt m’a offensé de la pire manière qui soit par le passé, et maintenant que j’en ai le pouvoir je compte bien le lui faire payer.

Satisfait ? Daneva jugeait qu’il n’y avait pas meilleure raison de tuer un homme que de venger un corps souillé, qui était selon elle le pire crime que pouvait commettre un homme. Le corps des femmes n’appartenait qu’à elles-mêmes, et c’était une véritable épreuve que de se sentir possédée contre sa volonté. Autrefois, alors qu’elle errait sur les routes, Dane avait souvent eu l’occasion de venger des compagnes malmenées…

-Bien sûr, vous pourrez faire de lui ce que vous voulez… Plus vous le ferez souffrir plus vous me rendrez heureuse. Je fais pour cela confiance à vos talents, qui sont renommés par delà l’océan…

Elle lui lança un regard entendu, preuve qu’elle savait très bien à qui elle s’adressait. Le Capitaine Triss Amras, maître des mers, qui s’était aujourd’hui incliné face à Daneva. Il n’était pas si méprisable qu’elle l’avait pensé suite à sa première impression… Du sang maculait encore sa joue, et la jeune femme ressentit une pointe de remord.

-Nous nous retrouverons au quartier nord, au fond du cul de sac qui s’ouvre à droite de l’herboristerie « Aux Feuilles Lunaires ». De là, je vous mènerai à lui.

Il jeta un coup d’œil à ses habits, constatant leur état pitoyable, et demanda à récupérer les siens. Puis il fit à nouveau un commentaire sur sa tenue vestimentaire de Dane. Aussitôt, elle sentit le rouge de la fureur recolorer ses joues et serra les poings. La pointe de remord s’était volatilisée aussi vite qu’elle était venue.

-Allez-vous arrêter la provocation ? Ou alors vous aimez lorsque je vous frappe ? C’est grâce à cette tenue que j’ai pu vous approcher ce soir, et vous sortir de la bouse dans laquelle vous vous trouviez ! Croyez-vous que me trouver à moitié nue devant vous m’emplisse de joie ? Vous êtes détestable, vraiment !

Furieuse, elle s’approcha de lui, lui prit le bras et le tira violemment en arrière pour l’entraîner vers un autre chemin. Ils se rendaient d’abord au quartier général de la Compagnie, où enfin ils pourraient quitter leurs frusques respectives et arborer des habits dignes de ce nom. Alors qu’ils marchaient l’un derrière l’autre dans un étroit couloir glauque, la jeune femme se sentait toujours bouillir de rage. C’était exactement ce genre de commentaires qu’elle détestait, le Capitaine l’avait bien compris et en usait abusivement ! Au fond, ce devait être un jeu pour lui, tester des remarques pour étudier ses réactions. Il était servi… Peut être qu’il ferait preuve d’un peu plus de respect lorsqu’elle ressemblerai davantage à autre chose qu’une prostituée.