Mise à Pied et Genoux à terre [PV : Trystan & ...]

[Hrp : Ce RP se passe pendant le mariage de Gaulcem.]

Des sacrifices avaient été faits pour arriver jusqu'ici, peut-être même trop, et ce n'étaient sûrement pas les derniers. Renoncer a sa fierté en portant cet accoutrement de torture ridicule, dépendre de quelqu'un et de son bon vouloir pour arriver là ou elle voulait aller, et surtout devoir être recommandée par quelqu'un, elle qui avait toujours forcé toutes les portes sans aucune manière !

L'arrivée à ce bal de mariage... Ce n'était pas une petite robe, elle n'avait pas pu l'enfiler juste après avoir laissé Iris à l'écurie...

Non à l'avance avec ce foutu corset mettant tellement en valeur sa poitrine qu'on aurait dit qu'elle allait en bondir ! Et le serrer pour tenter d'en réduire le volume ne faisait qu'empirer la chose, puis y ajouter la robe qu'on avait du l'aider à mettre, bien évidemment avec la horde de furies qui ne lui avait pas vraiment le choix de l'habiller correctement, vu qu'elle n'arrivait pas du tout à le faire toute seule... Elle avait du se faire une raison de porter toutes ces choses, cette tonne de tissus encombrants à défaut de porter une armure légère en acier. Cette robe trop longue ou chaque pas devenait un défit à la pesanteur qui ne manquait pas de la rappeler au sol à chacun de ses pas et ses chaussures dignes d'un numéro de funambule ! Une véritable horreur exagérée à l'infini par l'esprit tordu de Joh qui ne pouvait pas supporter ça. D'ailleurs depuis qu'elle l'avait enfilé plus aucun mot n'était réussit à sortir de sa bouche.

La honte s'accentua même quand ce fut le capitaine qui escortait Katalina qui la rattrapa in extrémis alors qu'elle venait de trébucher et qu'elle avait faillit terminer affalée sur le sol à cause d'un petit relief de celui-ci, plaçant sa main sur son ventre pour l'amortir, comme si elle ne pesait rien... Elle ne voyait même pas ou elle mettait les pieds et avait même du renoncer à marcher seule au bras du capitaine tellement que c'était difficile, tout l'opposé de l'aisance dont faisait part Katalina qui devait bien se moquer d'elle intérieurement, et il y avait de quoi !

Bon, c'était sûr, elle était maintenant méconnaissable, avec en prime cette petite pointe de maquillage destiné à dissimuler ses vilaines cernes, traces de nuits très courtes voire même inexistantes. Les gardes à l'entrée qui avaient vérifié les invitations de Katalina lui avaient même sortis du "Mademoiselle" respectueux, ne manquant pas de se rincer l'œil, oui elle les avait vu ! Même s'ils ne l'avaient pas faits ! Les pauvres hommes...

En tout cas elle ressemblait maintenant à une femme que certains pourraient même qualifier de belle selon leurs critères, et comme ça, seuls ceux qui la reconnaitraient pourraient se douter de la furie - tant qu'elle n'ouvrait pas la bouche - qui pouvait se cacher derrière cette apparence et cette démarche hésitante, certains regards se posèrent même sur elle, interrogatifs de qui était "celle qui accompagnait la Dame Noblegriffon"... Bien entendu sa musculature fine trahissait des origines non nobles, les dames nobles ne l'étaient pas comme ça, surtout au niveau du haut du corps, il en était de même pour quelques fines cicatrices causées par on ne sait quoi, peut-être cette flèche qui un jour avait traversé son armure pour lui entailler la peau manquant de la tuer ?

Elle se sentait faible et insignifiante, incapable de marcher ou de s'habiller par elle même et encore moins de se défendre. L'odeur du sang, du fer, de l'huile pour les lames et les armures de la transpiration humaine et animale étaient son domaine, pas celui-là... La chienne de guerre du roi transformée en petit caniche de défilé. Le séjour dans les égouts de Diantra avec cette créature venue tout droit des pires cauchemars jamais inventés ressemblait vraiment à de grandes vacances comparées à la torture psychologique qu'elle subissait là...

L'entrevue...

La noble avait réussit à faire venir le roi, dans un endroit tranquille, et venait de parler avec lui en privé avant de lui laisser Joh' qui attendait "sagement" devant cette porte imposante qui lui fermait le passage, qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire ? Elle ne le savait pas, mais généralement quand les choses étaient faites ainsi ce n'était pas très bon signe... Elle lui détaillerai sûrement la difficulté qu'elle a eut à la faire plier à sa volonté, qu'elle n'était qu'un danger public, etc... Ou alors c'était juste de la simple paranoïa vu la confiance quasi inexistante qu'elle avait envers cette noble, même si elle lui était redevable.

Son tour vint, après la sortie de Katalina, Joh entra dans la pièce pour se figer quelques instants face au roi, le tout en silence. A la démarche il savait qu'elle était entrée, puis il entendit un froissement de tissus accompagné d'un choc et d'un grognement de douleur. Joh avait bien évidemment tenté de s'agenouiller devant lui, et y avait réussit, mais la robe n'étant pas prévue pour ca, elle avait du improviser : se baisser, jusqu'à presque s'accroupir, puis laisser tomber son genoux à terre dans le bruit de choc qui s'était fait entendre pile sur l'articulation lui irradiant la jambe de douleur. Et oui, habituellement il y avait une armure pour protéger... La ce fut du direct.

Elle attendait qu'il commence, qu'il lui dise de parler, quelque chose.

Je suis navrée, Sire, de vous déranger alors même que les festivités battent encore leur plein, mais il y a dans mon escorte une jeune femme qui brûle d'envie de voir revoir et qui, m'en suis-je assuré, en à toutes les raisons. Le nom de Johann Reihart ne vous est sans doute pas inconnu. Jamais je n'aurai cru avoir la chance de rencontrer un des membres de votre état major sur la route qui me mènerait à Odelian, mais cette jeune femme devait me donner tort. Elle crut intelligent d'arrêter une escorte brandissant la bannière du Seigneur et Maîtres des Terres de Serramire, et je la soupçonne de ne pas avoir reconnu son blason. Ayant pu lui parler, je décidai de la conduire jusqu'à vous. Elle ne m'a donné aucune explication sur la raison qui vous poussèrent à la déchoir temporairement de ses titres, mais j'ai cru comprendre que vous la laissiez seule juge de décider du moment où elle voudrait se confronter à votre décision finale.

Je tiens cependant à vous faire part de ma méfiance à son égard. J'ai sans conteste ma part de responsabilité dans la chose mais la diablesse n'a cessé de se garder de moi. Tout le trajet, elle a craint un complot qui n'existait pas, et ce juste parce que j'osai lui proposer mon aide. J'ai évoqué un lien avec le Culte de Tyra et sa méfiance n'en a été que renforcée. Je ne puis imaginer ce qui se serait passé si je lui avais avoué être une Gardienne, mais paradoxalement, c'est justement ce qu'elle me reproche. Le siège de Diantra ne l'a pas laissée indemne, et j'aurais pu l'apaiser, je lui proposai même mais ce fut peine perdue. Je ne saurai me prononcer sur ses talents militaires, mais laissez moi vous mettre en garde : cette jeune femme me semble aussi instable incontrôlable.

Néanmoins, elle vous est fidèle, et mourrait pour vous. De cela aussi, je suis certaine. Je regrette de n'avoir pu l'aider, mais lui forcer la main n'aurait fait qu'empirer les choses.

Les paroles de Katalina tournaient dans la tête du monarque alors qu'elle s'éclipsait pour laisser entre le capitaine déchu de la rose noire. Même invité chez le Comte pour ses noces, même loin de Diantra et Erac, on trouvait encore le temps de solliciter une audience au lieu de le laisser profiter des festivités... Bien que profiter était un bien grand mot. Dés le mariage terminé, il partirait, Lilianna n'était pas loin du terme. Il ne voulait pas rater cette naissance. Mais pour Katalina, il n'avait pas hésité une seconde. Sans savoir qu'elle voulait l'entretenir d'une tierce personne. il s'était fait un peu avoir, comme on dit, mais le problème de Johann devait être réglé. Sa mise à pieds avait duré longtemps, il était temps de prendre une décision la concernant : la déchoir définitivement et la renvoyer dans sa campagne ou la laisser redevenir capitaine.

Or, son comportement concernant Astéride restait encore au travers de la gorge du roi. Que n'eut-elle pas parlé de ses soupçons plutôt que de brandir l'épée! Instable, ça, elle l'était, il le savait parfaitement. Et dénuée de toute diplomatie, de toute finesse. Mais loyale et compétente dans son domaine.

Le choix s'annonçait donc difficile.

Il entendit une porte grincer et en conclut que Johann était entrée, mais il ne reconnaissait pas le bruit caractéristique et métallique d'une armure. Y avait-il bien quelqu'un dans la pièce? Il était pénible de ne pouvoir en être assuré. Il entendit finalement le bruit de ses pas et fronça les sourcils... c'étaient... des talons de femmes non? Et ce bruit de tissu, une robe? une expression stupéfaite se peignit sur ses traits d'habitude de marbre. Si c'était Johann, elle était vêtue comme une femme? Alors ça... Qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné pour voir ça! Il y eut pourtant un bruit sourd, comme si elle s'était cognée et il esquissa un geste vers elle, alors qu'il était debout prêt de la fenêtre.

Que dire? Capitaine Reinhart? Elle ne l'était plus. Mademoiselle? Ma Dame? non là, il allait se faire assassiner... Et Johann était un peu trop familier...

- "Johann? J'avoue avoir un doute, il me semble que la personne ici présente porte robe et talons, ce qui est troublant quand on connait le Capitaine Reinhart."

Bon d'accord, il n'avait pas pu résister à l'envie de se moquer d'elle et de son accoutrement. Elle lui avait fait un tel scandale lors du bal de Soltariel !

- "Tout va bien?"

Elle n'était pas tombée quand même? Si?

Le moment de silence sembla durer une éternité, éternité pendant laquelle elle ne releva même pas la tête, même si le roi ne pouvait pas le voir les choses étaient faites selon le protocole militaire, qui n'avait pas vraiment sa place en ce moment, surtout aux vues de la tenue de torture qu'elle portait. Évidemment il ne la reconnu pas, vu qu'il était aveugle et que la seule chose à laquelle il pouvait se fier était la démarche habituelle de Joh', avec les bruits métalliques d'une armure et pas les froissements de tissus, et bien entendu il posa la question qui fâche, celle-ci passa quand même mieux, avec la certaine familiarité qu'il utilisa en l'appelant par son prénom au lieu d'un titre quelconque.

Comment répondre à ce "tout va bien ?" une simple question mais pouvant avoir beaucoup de sens, considérant le bruit sourd qu'il devait venir d'entendre, sa tenue sur laquelle il avait fait une remarque - mais qui était le lourd tribu à payer pour être ici -, ou encore sa vieille blessure aux côte héritée du siège de Diantra ou encore pour finir si tout s'était bien passé ces derniers mois qu'elle avait laissé s'écouler.

"Je vous remercie d'avoir accepté cette entrevue."

Elle n'avait même pas répondu à la question, visiblement elle n'était pas a son aise, encore plus dans cette tenue qui n'arrangeait pas les choses. Mais maintenant il pouvait être certain qu'il s'agissait bien de Joh', sa voix n'ayant évidemment pas changé.

"Je vais beaucoup mieux, merci de vous en inquiéter, je suis complètement remis de mes blessures."

Ce qui n'était pas complètement faux vu que maintenant elle n'avait plus besoin des bandages de soutiens pour respirer sans avoir l'impression de se planter une dague dans les poumons. Mais sa santé n'était pas la raison de cette entrevue, et le roi pouvait faire assez confiance à Joh pour savoir qu'elle n'irait pas par quatre chemin, il y eut une sorte de soupir.

"Mais je n'ai pas fait tout ce chemin, ni enfilé cette tenue de torture pour parler de mon état de santé" Qui au final n'avait pas grande importance a ses yeux. "Mais au sujet de ce qu'il s'est passé à Erac, voici plusieurs mois." Elle fit une courte pause, elle n'avait toujours pas bougé d'un millimètre. "Je vous présente mes plus sincères excuses quant au comportement que j'ai adopté en votre présence ce jour là en rencontrant de nouveau cette créature infernale, ainsi que d'avoir manqué à mon devoir de ne pas vous en avoir parlé à l'époque alors que je n'étais que simple soldat chargé de votre protection, j'avais encore du mal à y croire moi même. Je reste persuadé que celle-ci est un danger pour votre sécurité et celle du royaume, autant pour votre vie que si cette nouvelle se répand dans l'ensemble du royaume."

Comme à son habitude elle avait été franche et directe, sans rien cacher de ce qu'elle pensait, alors que peut-être elle aurait mieux fait... Mais c'était sa signature, sa façon d'être. Elle avait déjà ravalé sa fierté en enfilant cette robe, maintenant elle le faisait pour présenter ses plus plates excuses, de quoi l'achever psychologiquement.

"Je reste à votre service, et ma vie vous appartient jusqu'à mon dernier souffle quoi que vous décidiez."

Quelle belle déclaration de la part de la chienne de guerre du roi à son maitre, qui lui seul pouvait réussir à la museler d'un seul revers de main alors que n'importe qui y laisserait cette même main, avec pertes et fracas. Les dés étaient jetés, sans aucune manière et maintenant elle en attendait le résultat. De ce que dirait ensuite le roi dépendrait son avenir, sa vie, son honneur, sa fierté et sa raison de vivre. Il pouvait lui retirer en quelques mots et la désavouer complètement ou lui rendre, ce choix lui appartenait.

Il fronça les sourcils, alors qu'il reconnaissait la voix de Johann, mais qu'elle ne répondait pas à sa question. Savait-elle que cela pouvait paraître une offense à sa royale personne que de snober ainsi ses interrogations? Sans doute pas... il soupira intérieurement : elle avait tant de choses à apprendre concernant les nobles et les puissants et aucune envie de les apprendre, c'était bien là le problème. Il appréciait sa franchise, mais pas quand cela pouvait conduire à la catastrophe. Un peu de diplomatie et d'humilité ne faisait pas de mal parfois. Facile à dire pour lui, s'il savait se montrer diplomate, il lui était en revanche plus difficile de se montrer humble... il était roi : il n'y avait personne de plus puissant socialement que lui. En revanche, il lui arrivait de croiser des personnes intimidantes : les religieux, les mages plus puissants que lui, et dans ce cas, il devait ravaler sa fierté, parfois.

- "Pour être tout à fait honnête, je ne savais pas que Dame Noblegriffon se ferait votre ambassadrice pour permettre cette entrevue."

Il n'y avait pas de rancœur dans ses paroles, ni de reproches, mais il souligna quand même le fait, que ce petit stratagème avait été utile pour cette rencontre. Si Johann avait désiré le voir d'elle-même et seule, aurait-il accepté? Peut-être... il était quand même temps de régler cette question. Elle consentit finalement à répondre concernant ses blessures. Elle ne parla pas du bruit sourd qu'il venait d'entendre... ni de son état psychologique, pas fameux selon Katalina, en qui Trystan avait toute confiance quand il s'agissait de juger quelqu'un.

Il ne l'interrompit pourtant pas et la laissa continuer alors qu'elle parlait de sa tenue pour venir le voir et revenait sur l'épisode qui avait valu sa suspension en Erac. On y était. Elle s'excusa de s'être emportée et de ne pas lui en avoir parlé, mais n'était pas revenu sur son jugement concernant sa sœur et Incanus. Il resta muet, alors qu'elle terminait en l'assurant de sa loyauté totale.

- "Ce sont des excuses? Et en robe?"

Il y avait de l'amusement dans la voix du Monarque, comme s'il était incrédule qu'elle ai pu ravaler sa fierté suffisamment pour s'excuser... EN ROBE.

- "Je suis curieux : pourquoi la robe? Croyez-bien que je suis sensible à cette torture que vous vous imposez, je ne sais que trop votre amour pour ce vêtement."

Il faisait allusion au bal des Soltariel, bien évidemment. Il lui avait demandé d'assurer sa protection, mais de se vêtir en femme pour que cela passe inaperçu. Grands dieux, que n'avait-il pas demandé là! Mais il était sensible à la démarche de Johann, qui devait énormément lui couter, connaissant sa fierté.

- "Je suppose que si je vous assure que je n'ai rien à craindre de ma sœur et de son dragon, vous ne me croirez pas? Vous êtes une sacrée tête de mule... Mais je le réitère : j'ai toute confiance en ma sœur et je sais qu'elle ne fera jamais rien pour me nuire sciemment."

Oui, il fallait mettre quand même un bémol, parce que sa cadette était tellement emportée parfois, et franche, que son comportement avait eu quelques répercussions sur son frère, même si ce n'était pas voulu.

- "Si je n'ai aucun doute concernant votre loyauté, je n'en ai pas non plus concernant la sienne. Me suis-je bien fait comprendre?"

Maintenant, il fallait en arriver au point le plus délicat :

- "Vous êtes un excellent soldat et un très bon capitaine. Votre esprit stratégique n'est plus à prouver. Et votre loyauté est un bien précieux, soyez-en assurée."

Mais... oui, ce genre de tirades avait toujours un mais. Les paroles de Katalina lui revinrent en mémoire avec force. Johann était instable.

- "Néanmoins, votre impétuosité peut se révéler dangereuse, de même que votre propension à ne faire confiance à personne, même à ceux qui veulent vous aider. Vos manières brusques et franches, même si je les apprécie, risquent de vous desservir maintes fois quand vous aurez à faire à quelque seigneur. J'aimerai que vous appreniez la pondération, Johann. Que vous mettiez un peu d'eau dans votre vin et ne voyiez pas toute intrusion comme un danger. Comprenez-moi bien : je prends une décision lourde de conséquences si elle est mauvaise : vous méritez de réintégrer votre poste, car vous êtes compétente et efficace, mais votre comportement, votre façon de penser parfois, me font hésiter... Pourriez-vous m'assurer qu'un tel incident ne se reproduira plus? Que vous me ferez part de tous vos soupçons et accepterez mes décisions, même si elles vous contrarient?"

Il s'interrompit une seconde, avant de poser LA réelle question :

- "Accepterez-vous d'avoir foi en mon jugement? De me faire confiance?"

La confiance... Si difficile à obtenir. Il avait été trahi bien des fois et les personnes se targuant d'avoir son entière confiance étaient peu nombreuses... et principalement dans le cercle familial. Mais aussi instable soit Johann, il n'avait aucune raison de se défier d'elle et croyait en sa loyauté. Perdre un tel soutien serait de la folie.

C'était des excuses oui, en robe, et à réitérer en public s'il le fallait. S'il fallait y mettre les moyens alors elle le ferait, de toute manière elle n'avait pas vraiment beaucoup d'autres choix, alors autant qu'elle y aille avec tout ce qu'elle avait entre ses mains, c'est à dire pas grand chose. Elle avait fermé les yeux, le sol, ou plutôt la vue qu'offrait la robe entre le sol et elle, c'est à dire sa poitrine étant plutôt dérangeante.

"Oui monsieur, ce sont des excuses" Il y eut une courte pause "En robe" Les derniers mots avaient été difficile à prononcer. "C'était le seul moyen qui me permettrait d'obtenir cette rencontre que je n'ai pas réussis à négocier avec celle qui m'a conduit jusqu'ici. J'ai donc dû faire ce sacrifice." Et les suivants montraient bien qu'elle avait eut un mal de chien à le faire.

C'était sûr qu'elle avait négocier et que lui faire enfiler avait été digne d'un parcours du combattant, que ce soit Pour Katalina Noblegriffon, le tailleur, les soldats de l'escorte et les servantes qui y avaient passé un temps fou. Et le pire au final était que le Roi lui même avait eut du mal à en croire le résultat, à croire qu'elle l'avait fait pour lui, et allait jusqu'en s'en amuser...

Non, jamais elle ne pourrait faire confiance à cette femme et à sa créature diabolique et extrêmement dangereuse, car elle l'était. Un truc qui pouvait avoir cette taille, avec des dents longues comme des épées et aiguisées comme des sabres ne pouvait pas ne pas être dangereuse. Un seul passage entre ses crocs et c'était la garantie de se retrouver broyé ou déchiqueté en quelques secondes. combien d'homme pouvait-il tuer en un seul coup s'il lui prenait un coup de folie ? Combien en faudrait-il pour le neutraliser ? Pour elle c'était impensable !

Elle l'écouta en silence, sans broncher, les reproches qui pouvaient lui être faits. La plupart n'étaient pas totalement faux, venant d'autres personnes ils n'avaient eut strictement aucun impacts, comme s'ils n'avaient jamais été prononcés : Rentrés par une oreille et ressortis par l'autre ! Cette expression était parfaite pour elle. Mais là c'était la seule personne qu'elle considérait qui pouvait les faire, qui les faisait et elle ne pouvait pas se permettre de lâcher son "oui - oui" signifiant surtout "cause toujours tu m'intéresses" même s'il ne remettait pas en doute ses compétences. Mais chacune des questions posées, celles qui n'attendaient pas de réponses avaient l'effet de piques, d'aiguilles lancées directement au niveau du cœur. Des sentiments peut-être ? Non pas provenant du cœur de cette "femme".

"J'ai une confiance sans limite pour vous et en votre jugement. Et vos désirs seront des ordres" confirma-t-elle avec force, mais la n'était pas vraiment la question... "Et je n'aurais aucun secret pour vous."

Elle n'avait pas confiance en cette fameuse sœur, et ce jour n'arriverait peut-être jamais. Mais la elle n'avait pas d'autres choix que de se taire et de valider, d'obéir comme la brave bête de guerre qu'elle était devenue, aboyant fort, très fort et mordant quand on lui ordonne. De faire taire ses sentiments qui n'avaient rien à faire dans cette vie, cette méfiance qui la caractérisait encore plus envers les nobles depuis cette guerre civile qui avait été causée par ceux-ci. Pour ce qui concernait les secrets... Certains seraient gardés enfouis à jamais, car certaines choses ne se révèlent pas, et ceci était évident, ce qui est personnel, doit le rester. Réussirait-elle au final à le convaincre avec ses simples mots malgré sa maladresse ?

Malgré lui, Trystan rit de la réplique de Johann. Un rire grave, franc et sincère. Surtout en apprenant que Katalina avait exigé cela d'elle pour lui obtenir une entrevue avec le roi.

- "Aurez-vous autant de rancœur après elle qu'après moi après vous avoir forcé à vous affubler de la sorte?"

Il devait avouer que Katalina avait un sens de l'humour bien étrange. Avec un sourire finaud et un brin moqueur, il reprit :

- "Je me demande ce qu'il s'est passé entre vous..."

Entre les mises en garde de Katalina et cette histoire de robe. La jeune Serramiroise avait-elle voulu dompter un peu l'impétueuse Johann? Lui apprendre des choses contre son gré? D'après ses paroles et ce qu'il avait compris leurs échanges avaient été mouvementés... Connaissant le tempérament de Johann, cela ne l'étonnait pas. Elle avait de la chance de ne pas être tombée sur son compagnon de Gardien...

Il remit les points sur les I concernant Astéride et le dragon. S'il ne pouvait empêcher Johann de penser, de travers, il pouvait au moins l'empêcher d'agir à ce sujet et la forcer à se fier à lui et à son jugement. Trystan sourit à ses paroles, remuant doucement la tête, comme faisant preuve d'indulgence :

- "Je ne vous demande pas de n'avoir aucun secret pour moi. Nous avons chacun notre jardin secret. Je vous demande une complète transparence en ce qui concerne la sécurité du royaume et la mienne. C'est tout."

Il s'interrompit un instant, avant de reprendre :

- "Vous me promettez de me faire part de tous vos doutes, d'attendre mes ordres avant d'agir, sauf cas d'extrême nécessité? De faire preuve de réflexion avant d'agir?"

De simples oui et elle récupérerait son poste. C'était d'une simplicité confondante.

- "Oh j'oubliais un détail. Vous serez priée de vous excuser auprès de ma sœur pour votre conduite inqualifiable. J'accepte vos excuse, mais je ne suis pas le principal concerné. Je doute qu'elle vous pardonne, mais cela sera déjà un début."

Il en profitait... C'en était mesquin ! Bon c'était vrai que ca pouvait être drôle d'un point de vue extérieur de l'imaginer habillée de la sorte, et surtout de voir la tête qu'elle pouvait tirer, à défaut Trystan pouvait la faire parler pour l'intonation dans la voix qui voulait tout dire. D'ailleurs la question sur la rancœur eut droit à une réponse étrange, plus ou moins contenue mais trahissant bien ses pensées : Une sorte de grognement sourd indiquant qu'elle râlait plus ou moins distinctement en exprimant sa manière de penser.

"Si vous pouviez arrêter de vous moquer, ce genre de choses est assez difficile à porter sans en plus en rajouter. Une armure est beaucoup plus confortable, avec tout ces trucs on ne peut pas se baisser, et quand on y arrive on ne peut plus se relever, d'ailleurs il faudra m'y aider, ce corset empêche de respirer et en prime on voit tout !"

Le "on voit tout" était évidemment destiné à sa poitrine et à cette robe qui ne couvrait que jusqu'à ce niveau, laissant les épaules libres de toutes contraintes. Et s'il ne sentait pas la rancœur dans les mots de Johann, alors elle ne pouvait pas faire grand chose de plus. Elle lui en voulait même de se moquer de cette situation.

Mais les choses redevinrent un peu plus sérieuses, il lui faisait en gros renouveler ses vœux d'allégeance qu'elle n'avait pas vraiment respecté lors de ces évènements.

"Ça sera fait monsieur."

Elle répondait aux trois dernières demandes du roi par cette phrase, qui évidemment répondait positivement à chacune des demandes.. Lui parler des choses qu'elle considère comme dangereuses pour la sécurité du royaume, attendre ses ordres, ce qui avait été de toute manière toujours été logique compte tenu de la hiérarchie, et même le dernier point qui consistait à faire des excuses à "la sœur du roi" alias le danger public n°1 avec un lézard de plusieurs mètres de long, lui présenter des excuses... Face à ce genre de choses et à ses yeux, les affronts se lavaient par le sang. Bref, "ca sera fait" mais il n'était pas précisé quand, il lui avait fallut faire énormément d'efforts pour ravaler toute sa fierté devant le roi, alors devant Astéride... Bon elle le ferait vu qu'elle n'était pas du genre à envoyer le voisin...

Comment voulez-vous que le roi retrouve son sérieux avec une Johann qui prônait l'armure lourde et inconfortable comme le meilleur habit qui soit comparé à de la soie et qui se plaignait de mettre trop en valeur sa poitrine? Franchement? Au moins, elle avait le mérite de dérider Trystan. Qu'elle le veuille ou non, la jeune femme avait le chic pour ne pas le laisser indifférent. Elle savait l'amuser comme personne, le mettre en rage comme personne. C'était sans doute du à sa personnalité entière et sans fioritures. Néanmoins, il entendit bien son appel à l'aide discret pour l'aider à se relever. Ne pas rire, surtout, ne pas rire... Enfin, entendre le capitaine de la Rose Noire qui s'était battue vaillamment à Diantra se plaindre d'être coincée par une robe... Non, ne pas rire.

- "C'est dans ces cas là que je regrette de ne plus voir."

Phrase ambiguë : parlait-il du spectacle qu'elle lui offrait ou du fait de ne pas pouvoir lui venir en aide aussi rapidement qu'il le voudrait? Difficile à dire et il laissait à Johann le plaisir de deviner par elle même et d'interpréter à son gré. Avant de lui porter secours, il mit les points sur les I, exigeant plusieurs choses de sa part et notamment des excuses à sa sœur. Johann se doutait-elle de la difficulté qui l'attendait? Astéride ne lui pardonnerait sans doute pas. Trystan comptait sur son fiancé pour calmer le jeu et lui souhaitait bien du courage. Johann répondit laconiquement, mais cela suffisait.

Le roi hocha alors la tête.

- "L'affaire est entendue."

Il fit alors le tour de son bureau, s'approchant de Johann, d'un pas lent, mais pas trop hésitant pour quelqu'un qui n'y voyait rien. Il ne tâtonna qu'une fois qu'il fut arrivé à l'endroit où il pensait avoir repéré Johann et toucha le sommet de son crâne, satisfait de l'avoir localisé. Il lui tendit alors une main secourable.

- "Je suis heureux de vous récupérer à mon service Capitaine Reinhart."

[hrp : Alors quelle sera l'ampleur de la catastrophe...]

Dans ces cas la qu'il regrettait de ne pas voir ? Était-ce pour se moquer d'elle et de sa tenue, pour la voir dans cette position inconfortable ou simplement pour répondre à son appel à l'aide discret ? Vu les tons employés précédemment c'était sûrement pour voir le comique de la situation qui n'avait rien de drôle pour Johann qui passait son temps à fulminer contre un élément puis un autre de cette foutue robe, le pire étant le décolleté et les chaussures d'équilibristes dont elle avait été dotée... Ses bottes de cuir lui manquaient...

Le roi finit par arriver avec une main secourable qu'il lui tendit avec évidemment les manière de la noblesse. Les traditions auraient voulues qu'elle dépose sa main dans celle du roi pour ne pas vraiment s'y appuyer dessus, juste pour garder l'équilibre. Ce qu'elle ne fit évidemment pas, il ne fallait pas rêver, l'habit ne fait pas le moine et s'attendre à voir Joh avec des manières nobles était quelque chose relevant du rêve, même avec un siècle de plus à fréquenter la noblesse, ca n'arriverait sûrement jamais...
Elle attrapa donc l'avant bras, comme le ferait un soldat avec un autre pour s'aider à se relever alors qu'il la récupérait officiellement à son service.

"Je vous en remercie" dit-elle en se relevant.

Ou plutôt en essayant ! Sa jambe s'était engourdie à force de maintenir une position trop inconfortable pour elle, sans compter les chaussures digne d'une équilibriste. A peine fut-elle sur ses deux jambes que son équilibre s'en alla aussi vite qu'il était revenu. Et il fallait bien se rattraper sur ce qu'il y avait à proximité ou plutôt ce qu'elle venait de lâcher quelques secondes avant. Qu'elle catastrophe celle là... Plus dangereuse pour le roi en robe qu'un assassin qui voudrait le tuer !

Elle laissa échapper quelques jurons semis silencieux, vantant tous les mérites de cette robe. Elle agrippa donc au bras du roi comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage, se collant donc à celui-ci qui pouvait sentir sa poitrine. Mais il n'eut pas le temps d'en profiter que le pied de Joh, cherchant désespérément un appuis, lui écrasa littéralement les orteils, c'était à se demander si elle avait vraiment réussis à venir en marchant seule jusqu'à cet endroit aux vues des deux maladresses énormes qu'elle venait de commettre.

Elle allait finir par se faire mal à force de manquer de se retrouver au sol aussi souvent. Une entorse du poignet en se rattrapant au sol ? Ou alors de la cheville a force de se les tordre ? Mais pour le moment c'était le roi qui avait mal aux orteils face à une Joh qui montrait une certaine faiblesse, ne l'ayant toujours pas lâché, mal assurée sur ses appuis, un peu comme un jeune animal venant de naitre et cherchant son équilibre.

"Désolé pour votre pied... Et d'abuser de votre bras..."

Les mots étaient sortis à moitié étouffés alors qu'elle cherchait encore son équilibre et qu'elle cachait une certaine gêne mélangée à un raz le bol qui se sentait très bien. Le schéma qu'elle avait fait subir au capitaine qui l'avait escortée jusqu'au bal, se rattrapant à lui pour un oui ou pour un non le forçant à finalement l'aider à marcher droit, venait de se répéter avec le Roi, ce qui était encore pire. Car oui, le roi était aveugle et ne pouvait pas voir venir les moments ou Joh perdait l'équilibre. Il ne manquait plus qu'elle se débrouille de le faire tomber pour en rajouter une couche.

Il y a des jours comme ça, où il ne vaudrait mieux pas se lever. C'est sans doute la pensée qui traversa l'esprit du roi quand la maladresse de Joh l'amputa de ses orteils. Aveugle, il ne pouvait pas se repasser la scène au ralenti et comprendre comment cela avait pu arriver. Jamais il n'avait pensé que son redoutable capitaine puisse être aussi empotée avec une simple robe... N'importe quel novice avec une armure avait des difficultés à marcher, ça pesait un tonne et les articulations n'étaient pas toujours bien huilées... Mais une robe? Katalina avait du lui refourguer un truc avec jupons, corset et tout le toutim, ce qui handicapait, sans parler des talons.

Déjà, il lui avait tendu la main et elle lui avait attrapé l'avant bras, le prenant au dépourvu. Il avait oublié à qui il avait à faire, Johann ne pouvait pas s'emparer de sa main avec délicatesse, non, il fallait qu'elle lui broie l'avant bras comme un frère d'armes.

Il y eu ensuite un flottement, alors que la pression se faisait plus forte et qu'il sentit une poitrine ronde contre son torse, lui indiquant que Johann était collé à lui. Il n'eut cependant pas le temps d'aligner une autre pensée concernant cette situation qu'une douleur vive au pied lui arracha une grimace.

Maudit, il était maudit.

Johann les enchainait.

Elle s'excusa et il sentit encore son équilibre précaire. Elle n'allait pas le lâcher tout de suite. Il se racla le gorge, gêné par cette situation totalement délirante.

- "Si vous promettez que cela restera entre nous, alors j'accepte vos excuses... Par tous les dieux, que c'est embarrassant! Retirez-donc ces chaussures avant de vous tuer... ou de me tuer."

Mais c'est que ça faisait un mal de chien des orteils écrasés!

Il ne pouvait pas s'imaginer au bout de ses surprises et des effets d'une simple robe sur une femme qui n'en portait jamais, c'était presque à croire qu'elle le faisait exprès ! Oui une armure était plus simple à ses yeux, vu qu'elle y était habituée et la robe avait le même effet que quand on portait ces plaques et articulations de métal pour la première fois sans y être préparé. Tout était différent dans la démarche, la distance des enjambées, le rythme de marche et la position des pieds l'un par rapport à l'autre, surtout sur ces robes longues ou quand on n'avait pas l'habitude on passait son temps à y marcher dessus, ce qu'elle avait d'ailleurs fait à plusieurs reprises et qu'elle recommencerait sûrement.

Pourtant elle n'avait rien d'exceptionnel, elle était juste assez large et longue de manière à ce qu'on ne voit pas les pieds de celle qui portait cette robe avec les fioritures habituelles d'une robe de la haute bourgeoisie...

Il lui demanda de promettre que ca reste entre eux, elle n'avait pas imaginé un seul instant que cette position plus ou moins embarrassante, vu que la notion de gêne à ce niveau là lui était plutôt étranger. Qu'est-ce que les gens pouvaient dire ? Elle a trébuché et s'est rattrapée sur lui, rien de plus, rien de moins... Ah la la, la méconnaissance du milieu de la noblesse et ses ragots pouvait faire un massacre, et ça le roi le savait, pour Joh, c'était juste avec ses hommes mais les dégâts étaient moindres. Et de toute manière elle n'allait pas se vanter de tant de maladresse et se ridiculiser volontairement.

"Ca ne sortira pas de cette pièce, si mes hommes l'apprenaient ca alimenterai les ragots les jours à venir..."

Elle ne se fit pas prier pour obéir à l'ordre de retirer les fameuses chaussures d'équilibristes qui étaient responsable de ce premier massacre. Se défaisant de cette étreinte qu'elle lui avait imposée pour ne pas se retrouver par terre elle se retenait juste à son épaule pour tenter de retirer la première, se mettant en équilibre sur une jambe et relevant l'autre pour n'avoir qu'à se baisser pour retirer l'instrument de mort qu'était cette chaussure. Sans succès évidemment, enfin si, une perte d'équilibre à cause du fait qu'elle se battait avec la fameuse robe pour atteindre son pied, et ca allait être encore le pauvre Trystan qui allait dégusté car elle resserra sa poigne autour de l'épaule de celui-ci pour ne pas lâcher prise, évidemment, elle ne sentait pas vraiment sa force... Le pauvre elle lui faisait subir une véritable séance de torture ! Le capitaine de katalina avait eut beaucoup plus de chance par ses vêtements renforcés d'avoir esquivé tout ça.

"Je vais y arriver..." Le tout accompagné d'un demi juron étouffé par l'énervement.

La seconde tentative fut beaucoup plus fructueuse, elle continua à prendre appuis sur la même épaule ou il pouvait sentir une partie du poids de celle-ci. Mais cette fois avec les deux mains, les retirant à l'aide de ses pieds en forçant au niveau du talon. Trystan pu d'ailleurs sentir Joh qui venait de perdre quelques centimètres et surtout qu'elle était plus petite que lui, d'ailleurs c'était peut-être la première fois qu'ils s'approchaient tant par ce malheureux concours de circonstance qu'il fallait achever le plus rapidement possible.

"Raz le bol ! C'est bien la dernière fois que je met ce genre de truc ! Et sans prochaine fois !"

Elle n'était décidément pas sortable pour tout ce qui était mondain, ce n'était pas du tout sa place. Il faudrait presque la laisser sur le terrain, ou être complètement fou aux vues de ce manque total d'éducation. Se tenir au roi comme s'il s'agissait d'un camarade qui lui filait un coup de main, peut-être une preuve d'une extrême confiance de la part de Joh, autant peut-être de l'irrespect aux yeux d'un autre alors que c'était tout l'inverse. A moins que quelqu'un se risque de tenter de l'éduquer lors d'un stage intensif en immersion direct avec un professeur qui réussirais à la battre lors de combats singuliers...

"Merci pour le coup de main."

Irrécupérable...

- "Bien, je vois que nous nous comprenons."

Non, cela ne sortirait jamais de cette pièce, c'était trop humiliant pour lui comme pour elle, bien que cela ne soit que sa faute à elle. Quelle idée de l'attifer ainsi aussi! Il allait en toucher deux mots à Katalina, lui faisant remarquer que si elle avait voulu l'assassiner, elle n'aurait pas pu s'y prendre d'une meilleure façon et sans éveiller les soupçons. Une Johann en robe, c'était... dangereux pour l'entourage. Il avait l'impression de découvrir une autre facette de son lieutenant et cela n'était pas forcément rassurant. Non, définitivement, il la préférait en homme.

Il lui fit alors remarquer qu'elle ferait mieux de retirer ses satanées chaussures qui allaient finir par les tuer tous les deux tant elle ne savait pas marcher avec. Elle s'exécuta, mais décida de le faire debout, en se cramponnant au roi comme s'il était un vulgaire meuble. De la part de quelqu'un d'autre, il s'en serait offusqué, de la part de Johann, il se résignait. Tant qu'il n'y avait pas de spectateurs, il n'y avait pas mort d'hommes. Étrange comme elle lui était fidèle et le respectait, mais sans pour autant user de ronds de jambe et trouver sa personne trop sacrée pour la toucher. Il grimaça quand elle enfonça sa poigne de fer dans son épaule. Il allait en ressortir tout contusionné.

- "La prochaine fois, je mettrais une armure avant de vous recevoir."

Oui, c'était une bonne défense, ça l'armure, ça lui éviterait de se faire pétrir les chairs par une femme à la poigne de soldat. La première chaussure tomba et Johann partit à l'assaut de la seconde, plus rapidement. Heureusement que Néera avait fait les hommes pourvus de seulement deux jambes, son calvaire prenait fin. Il sentit en effet la différence de taille s'accroitre et put estimer la taille de Johann, ce qu'il n'avait jamais fait auparavant. Elle était petite et menue d'après ce qu'il avait senti contre lui. Pas étonnant qu'elle ai un tel caractère pour se faire respecter.

- "Oui, pour notre sécurité à tout, je vous interdis de jamais reporter une robe et des talons. Ordre royal."

Petit trait d'humour pour faire oublier cet incident gênant. Elle le remercia alors de façon bourrue et il haussa un sourcil, mi amusé, mi interloqué.

- "Pas de quoi, je ne m'imaginais pas appeler les gardes pour vous remettre sur vos jambes, même si cela aurait été moins traumatisant pour ma personne."

Il épousseta ses vêtements et remit de l'ordre dans sa tunique froissée par les mains de Johann. Il ne manquerait plus qu'on se fasse des idées.

- "Allez enfiler votre armure Capitaine, vos hommes vous attendent."

Elle ne comprit pas vraiment le pourquoi du comment le Roi affirmait devoir mettre une armure la prochaine fois qu'il devrait la recevoir, elle ne lui ferait aucun mal, ou tout du moins volontairement, n'ayant pas vraiment réalisé la force déployée dans ces contacts brefs. Peut-être une dose d'humour, ou quelque chose approchant qui n'arrivait pas à toucher Joh. l'idée qu'elle avait été peut-être un peu brutale lui traversa l'esprit, après tout il était roi et n'avait pas besoin d'exercices physiques réguliers pour garder la forme pour augmenter les chances de survie en milieu hostile auquel un soldat était beaucoup plus souvent confronté.

Heureusement qu'il n'avait appelé les gardes pour la relever, la honte n'en aurait été que plus grande... Se faire relever par quelqu'un était déjà quelque chose de peu acceptable a ses yeux, mis à part par un camarade, et encore. Tu tombes, tu te relèves seul, c'est comme cela qu'on apprends. Déjà qu'elle lui avait demandé de l'aide pour se maintenir debout...

"Si vous n'avez pas d'autres demandes alors je me met en route sur le champs."

S'il n'avait plus rien à lui demander alors il ne lui restait plus qu'à quitter cet endroit, ce mariage et cette robe qui était un véritable calvaire et de reprendre la route après avoir bien pris soin de laisser cette tenue de tortures aux suivants de Katalina.

"Je vous remercie pour votre confiance."

[Hrp : Fin du RP, a moins que tu ne veilles continuer a torturer Joh en robe :p]

[Edit trystan, fin pour moi aussi, je te torturerais d'une autre façon va xD]