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 La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis

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Azénor d'Anoszia
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MessageSujet: La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis   La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2016 - 10:09





La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste

& Louis de Saint-Aimé







[Début 7ème ennéade, Karfias, An 9 – Fait suite à Entraves de Dentelles]




L'emprise de la suivante se resserra avec fermeté autour de ses paumes tremblantes. « Séchez vos larmes ma Mie. Il n'est rien de plus malheureux que de voir une si belle fleur noyée dans sa propre rosée. » Ses paroles tenaient plus du pressentiment que d'un constat. Sentant poindre un éclat plus terrible encore que les quelques nuées qui sillonnaient déjà la peau ambrée de l'Anoszia elle lui tendit un carré de tissu. « Tenez. » L'attrapant d'un geste sec, Azénor en profita pour se dégager de la doucereuse étreinte. La dame la fixait avec autant de bonté que d'expectative, tandis qu'elle disparaissait furtivement derrière le fichu, porté à hauteur de ses yeux.
« M-mmerci, Livia. » renifla la jeune femme en s'éloignant vers un divan de bois aux lignes abruptes. S'y installant avec lenteur, elle constata que le contact avec l'assise était moins brutal qu'attendu.
« En quoi puis-je vous être utile, Azénor ? Une occupation particulière vous ferait plaisir ? Un jeu de cartes ou bien de pions ? ...Peut-être préférez-vous que je m'occupe de votre chevelure que ce long voyage n'a pas ménagé … Mes sœurs affirment à qui veut bien l'entendre que l'on ma doté de doigts de fée ... » « Rien, merci, Livia. » L'interrompit la Suderonne sans intention particulière de la ménager. Non, elle n'avait le cœur à rien, ou éventuellement ruminer son malheur. Sans la présence d'une compagne insistante.
«  … Très bien, Ma demoiselle. Si tel est votre désir, je ne souhaite en aucun cas vous embarrasser. Comme vous l'a signifié le Capitaine Thobrin, ma chambrée jouxte la votre, si quelque besoin de compagnie vous tiraille vous pouvez me mander à n'importe qu'elle heure. On vous fera servir votre souper avant le déclin du jour. Vous verrez, la Grosse Bergénie qui supervise les cuisines possède un réel talent quant à la pitance. Puissiez-vous trouver le repos sans peine, Azénor, vous avez petite mine. » Un brin vexée, mais débordante de bienveillance, cette Livia avait de quoi la décontenancer.  Une courbette plus tard elle quittait les appartements de la captive pour l'y laisser seule avec ses pensées.

On avait laissé, près de la causeuse sur laquelle elle était assise, du nécessaire de broderie d’apparemment superbe qualité. Azénor n'avait jamais vraiment apprécié ce genre de travaux manuels, ni même n'était douée de ses serres. Mais devant le peu de possibilités que lui laissait sa situation … Elle daigna s'emparer des petits ciseaux de bronze, de quelques fils de coton lapis, d'autres dorés, ainsi que d'un légère soierie. Si son esprit était à des ennéades de Sainte-Berthilde et son castel, ses membres aux moins s'affaireraient à une activité plus tangible. Quelques craies fines lui servirent à esquisser les lignes d'une fleur, qu'elle viendrait orner des belles couleurs qu'elle avait choisi. Que diraient ces sœurs à la voir ainsi concentrée à la tâche ? Ce à quoi elle s'était toujours refusée répétant qu'il s'agissait là d'une bien basse besogne ! De tendres souvenirs remontèrent, tout comme d'autres larmes. L'après-midi défila à une vitesse folle, pis qu'attentive à son ouvrage la belle n'avait vu le soleil achever sa course, ni donné crédit aux agitations de sa panse. Seul le tapage d'une clef tourbillonnant dans la serrure lui fit lever les yeux.

Les gonds s'ouvrirent sur une jouvencelle portant un trop lourd plateau pour ses frêles ailes. Sans un mot ni même un regard pour la noble, elle déposa son dîner et s'en alla dans le corridor, cette fois sans verrouiller la porte. Néanmoins ce qui captivait Azénor était plus concernant le contenu de la livrée ; un ragoût fumant duquel flottaient quelques légumes et d'autres bouts de viande, ainsi qu'une assiette pleine d'une purée blanchâtre. Le tout était accompagné d'une carafe d'un clairet vif. Elle s’empiffra avec tant d'avidité qu'elle se réjouissait de n'avoir aucun témoin à sa goinfrerie. Laissant la bouteille intacte la belle se contenta d'un cidre doux qu'elle avait trouvé à son arrivée.  
Et puis, repue, elle trouva un certain réconfort dans la mollesse du grand lit, se lovant dans le linge frais et odorant avec délice. Pis qu’éreintée par les événements de ces derniers jours, elle se livra à un sommeil sans rêves, brut, qui l'emporta plus loin encore qu'elle ne l'aurait imaginé....

Soudain. Un craquement. Le subtil bruit des pas que l'on cherche à dissimuler, un souffle comme après une course … Non il ne s'agissait pas là de songes mais bel et bien de la réalité. Se dressant prestement, veillant à diminuer l'écho de sa respiration agitée, Azénor tendit l'oreille avec plus d'attention.
Oui, il y avait quelqu'un derrière la porte.

« Livia...Est-ce vous ? Vous me faites peur Livia, montrez-vous donc ? » Chuchota t-elle avec tout ce qu'elle pouvait de sang-froid et de courage.




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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis   La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis I_icon_minitimeMar 9 Aoû 2016 - 17:49




La bambochade se déroula avec une telle rapidité, qu’il n’en avait maintenant qu’un vague souvenir. Appâté par la demande singulière de son père qui lui quémanda main forte afin de dépecer la carcasse d’un gibier, c’est à l’approche de sa tente qu’il s’empêtra le pied dans un piège à ours. De la manière la plus concise qu’il soit, en l’espace de soixante secondes, on lui apprenait la présence d’une fille Anoszia et, de surcroît, qu’icelle lui était désormais promise. De l’incompréhension, à la surprise, puis à la colère, c’est en se rongeant la patte qu’il sorti de cette gênante impasse en prenant la poudre d’escampette, faisant fi du fait qu’il en perdrait sûrement la tête. Les toiles de la tente volaient encore en les airs qu’il en oublia l’image de sa promise, tant son esprit était trouble. Il se senti couler à pique dans des eaux salées de trahison, où son paternel s’octroyait le droit de faire obliquer sa destinée, en lui passant les fers aux mains et aux pieds. Pi encore, il contraignait une pauvre jouvencelle à une vie qui n’était pas la sienne, se devant de répondre du seul crime dont elle jugée coupable : être née Anoszia.

En toute réaction masculine, le nouveau fiancé avait pour desseins de purger ses émotions via moult efforts physiques. Son pas état lourd et décidé, se dirigeant vers l’arène où il quémanda la présence de son mestre qui, ce jour-là, ne s’attendait vraisemblablement pas à se faire rosser de la sorte. Muni d’une épée à deux mains, le jeune ourson débuta en force, s’acharnant sans demi-mesure contre la protection de fer de son adversaire. Toute technique se faisait sacrifier de sorte à bonifier la puissance de ses coups, frappant à outrance et se défoulant comme jamais. À l’arène, quelques curieux se montraient le bout du nez, question de comprendre ce qu’il se passait. Les impacts se succédaient sans relâche, tandis que le visage du jeune Saint-Aimé se déformait sous l’effort physique. Tôt, le combat toucha la fin lorsque d’un ultime coup, il fit s’envoler un éclat de métal du bouclier de son adversaire. Alors il se laissa choir sur son séant, tout juste après avoir balancé son acier contre un mur, dans un geste démesurément colérique. Sa bouille reflétait de tumultueuses émotions contradictoires, déchiré entre la peine et la colère, sa mâchoire se crispant pour faire barrage à quelques goûtes salées, droit venues du ruisseau de ses yeux.

« Allons mon garçon … Qu’est-ce que tu me fais-là ? » dit le mestre, le souffle plus court que jamais et le bras endolori à n’en plus sentir ses muscles. « Je vais l’occire … Je te le dis! Ce pourceau s’est bien gardé de m’en parler! » lança le jeune colérique, sans nécessairement y croire. « Adoncques ? Par le saint-con de la Néera, veux-tu bien m’expliquer de qui causes-tu ? » « Cet ours de Saint-Aimé dépourvu de cœur et d’honneur! Je m’en vais lui dire le fond de ma pensée. » Alors le mestre d’arme ricana, de bon cœur toutefois, déposant sa main à la nuque du jeunot. « Tu ne penses rien de ce que tu dis, mon garçon. Je ne sais ce qu’il t’a dit, ou fait, mais une chose est certaine, tu devrais respirer par le nez avant d’aller le confronter. Ton père n’est pas de ceux à se laisser insulter, par même par son fils. Toi plus que les autres tu devrais le savoir.» Louis redressa le nez vers lui, inspirant à pleins poumons, puis se hissait sur ses deux jambes en chassant du regard les curieux qui restèrent collés à cette émouvante scène. « Tu as sans doute raison … » « C’est c’que ma bonne femme me dit toujours! »



****



L’encre de ce tableau d’horreur avait séché depuis et des réflexions avaient été faites. Au-delà la « trahison » de son paternel, Louis se trouvait, en vérité, d’avantage peiné pour sa promise qu’il en voulait à son tuteur. Lui, avait été marié à une inconnue, vrai, mais restait chez lui, entouré de sa mère aimante et de sa petite sœur. Tandis qu’elle, venait de signer un contrat avec le diable, gagnant d’une part une nouvelle demeure, un nouveau mari et d’une autre part, perdait l’entièreté de sa famille. Tenaillé par la pitié, en achevant une marche nocturne où la fraîcheur était au rendez-vous, appuyée par une brise presque automnale, Louis affronta les nombreuses marches qui menait jusqu’aux appartements de sa fiancée. À cette heure, nombreux ronflaient à poings fermés depuis quelques temps déjà, mais espérait qu’il n’en était pas autant pour sa belle. Les bras chargés de chaudes et pesantes couvertures poilues, il arriva finalement au sommet de l’étage où sa chambre était située, laissant à son passage le bruit de ses pesants pas.

Une fois nez à nez avec le portail de bois qui le séparait d’elle, la main refermée et prête à cogner, c’est seulement à ce moment qu’il réalisa quelques détails. Non seulement il ne se souvint pas d’elle, mais pi encore, ils n’avaient pas été présentés. Déjà qu’elle ne serait sûrement pas jouasse de le voir, il fallait qu’il confronte sa cuisante timidité et ce n’était pas chose aisée. Il inspira, profondément et sereinement, rassemblant tout son courage … « Ce n’est qu’une femme, Louis … » Pensa-t-il, la main sur le poing de rudoyer la porte à grand coup de « toc toc! ». « Livia...Est-ce vous ? Vous me faites peur Livia, montrez-vous donc ? » Dit la jouvencelle, par-delà le porche de la porte, avec le peu de courage qu’elle avait. « J…je … C’... » Balbutia-t-il tout bas, les yeux ronds comme des billes. Son souffle s’accélérait abruptement et sous une panique momentanée, alors que son peu de courage venait de disparaître, Louis en fit autant en guerpissant immédiatement, laissant même tomber contre le sol gelé les nombreuses fourrures. «  C’était trop … prématuré, pour un rencontre, oui … »

La vêprée d’ensuite ne fût malheureusement pas plus glorieuse. S’ayant octroyé une journée de repos pour cogiter sur l’échec de la veille, l’ourson de Saint-Aimé se décida enfin d’aller confronter le monstre Anoszia. Il grava les marches cette fois armé d’une rose aux épines bien pointues et aux pétales rougeoyants, plus décidé que jamais. Son regard était froncé et on pouvait y lire en ses yeux, une rage combative. Arrivé à l’étage, ce n’est cette fois pas contre une porte inerte qu’il se fracassa, mais bien contre un soldat. Franchement étonné de le voir là, son air décidé se fit piétiné dès le premier regard. Louis l’apostropha : « Soldat, j’ai grand besoin de voir Azé … De voir ma fiancée, oui.» Ce à quoi le soldat rétorqua : « Mille pardons Monseigneur, mais elle ne veut voir personne ni n’autorise personne à entrer. » Stupéfait, Louis chercha d’abord quelque chose à lui répondre, quelque chose à lui lancer à la figure. Après tout, ne venait-il pas de se faire rembarrer par un simple soldat, lui qui était ici maître en ces lieux ? « Très bien … Dites-lui simplement que … » Hésita-t-il, une main venant caresser sa nuque nerveusement. « Ne lui dites rien, Soldat. » Lâcha-t-il finalement, en même temps que sa rose qui trouva repos au même endroit que les fourrures, la veille.



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Azénor d'Anoszia
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MessageSujet: Re: La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis   La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis I_icon_minitimeMer 10 Aoû 2016 - 16:39





La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste

& Louis de Saint-Aimé







Un instant elle avait eu l'impression d'entendre les prémices d'une réponse, par delà le bois dur. Une hésitation, un balbutiement. Et puis, plus rien, sinon cette expiration rauque qui l'avait faite lever. Enfin un son sourd , quoique feutré, cadencé par d'autres chocs contre le sol. « Livia … Je vous en prie, ... » Commençait à pleurnicher la jeune femme en enserrant son oreiller comme s'il était capable de lui fournir quelconque protection. De longues minutes passèrent, dans un silence de cathédrale où Azénor s'imaginait mille et un échos inquiétants, sans que le grabuge initial ne reprenne. Ravalant difficilement sa salive, conservant toujours un contrôle mesuré sur ses soupirs, la belle alla s'approcher de l'écran qu'il l'avait séparé un moment plus tôt d'une obscure menace.
Tendant l'oreille, la collant presque contre le battant échardé, elle constata – sans nul apaisement – qu'aucun bruit n'émanait du couloir vide. Seules les résonances habituelles des grands castels jouaient de leur symphonie …
Et puis, elle se souvint des mots de sa dame de compagnie. Reprenant son déplacement, à tâtons, au regard des rayons d'une timide lune, l'Anoszia entreprit de tambouriner avec retenue à la porte attenante. « Ouvrez-donc Livia, ..j-j'ai besoin de vous. » Chuchotait-elle en alternant les coup d’œils – vains – dans toutes les directions de sa chambrée. Elle l'entendit se plaindre avec mollesse, hébétée d'être ainsi tirée du sommeil, puis s'emparer de quelque chose dans un raclement sonore. L'accès s'ouvrit sur une Livia embrumée, le visage à moitié éclairé par la flammèche d'une chandelle, les paupières luttant pour ne pas se refermer. « ..O-oui, Mademoiselle A-Azénor ? Comment puis-je vous être utile, ma mie ? » Répliqua t-elle en baillant avec une certaine grâce. « Livia, je vais très certainement vous paraître folle à lier, mais j'ai entendu du bruit dans le corridor, juste avant que je vous appelle.... » « En effet, ma douce, vous me semblez un brin dissipée … Rassurez-vous, les vieux esprits qui persistent en ces anciens murs ne sont guère malveillants... » A la lueur de la flamme les pupilles de la Suderonne s’écarquillèrent. « Quoi ?! Le château est hanté ? » Marmonna t-elle en haussant le ton de frayeur. Sa réaction esquissa un sourire amusé sur les lippes de la petite noble. « Voyons, c'était une plaisanterie, Azénor. C'est ce que l'on dit des antiques bâtisses du Nord … Pour quelles raisons les tapages de fond qui animent toutes les demeures vous ont donc éveillé ? » Ses traits se mouvèrent en une grimace soucieuse. « … C'est que … j'imagine bon nombre des résidents de Cantharel peu charmés de me savoir vivante et sous leur toit … Je ...je suis du sang de l'ennemi après tout … Je vous en conjure Livia, allez-donc vérifier que l'allée soit bien libre... après cela … Je ne vous dérangerais plus. »
« Puisque vous y tenez, mon enfant ... » Acheva la Nordienne en emboîtant le pas vers le seuil de la cellule. La suivant de près, Azénor restait sur ses talons, guettant ce que la lumière avait à leur révéler. Lentement, elle ouvrit la porte, dévoilant l'obscurité d'apparence infinie du passage. « Je ne vois rien de particulier. » Commenta Livia qui commençait déjà à tirer le loquet de fer vers elle. Son geste se révéla contraint par quelque chose qui gênait, au niveau du plancher. La Fleur de Velmonè décela directement l'obstacle. « Qu'est ce ? » S’exclama t-elle avec surprise, et beaucoup d'effroi. S'abaissant précautionneusement, la camérière porta son bougeoir vers le sol, esquissant les contours abstraits d'un tas de pelages. « Rien qu'un amas de couvertures, Ma Demoiselle. Rien qui ne puisse vous heurter. » Sans demander son avis, Livia s'empressa de les ramasser et termina son mouvement.
« Voyez, ma douce... Seulement des fourrures ! Et quel que soit celui qui s'est approché sans prévenir de vos appartements, il ou elle a eu fichtrement raison, les nuits sont bien trop fraîches à l'approche de l'automne. » Elle posa sa menue torche sur une table d'appoint et entreprit de disposer les pèlerines soyeuses sur le lit. « Peut-être, dormirez-vous mieux ainsi réchauffée. Maintenant, puis-je disposer, Azénor ? Non que votre compagnie me déplaise, mais il me semble avoir résolu votre mystère. » L'Anoszia dodelina du chef en s’asseyant sur les édredons de peaux. Oh oui, c'était là une rudement bonne idée, elles étaient si douces que ses mains se perdaient en les caressant. Le contact contre sa peau était tout aussi velouté … « Merci ... » Souffla t-elle autant pour sa camériste qui refermait la trouée les séparant que pour la délicate attention …

Au lendemain, pourtant, les soyeux duvets ne suffirent à amadouer son inquiétude. Si l'on pouvait la visiter pour de nobles et courtoises intentions, il était tout aussi possible, probable même, qu'on la cherche pour de plus effroyables forfaits. Cette pensée lui souleva le cœur, il fallait qu'elle agisse. Si elle avait eu la vie sauve lors de sa rencontre avec le Marquis, c'est qu'elle n'avait désormais plus à craindre, du moins, de sa personne. Malgré cela, la belle préférait s'assurer elle même de sa sûreté. Au matin elle faisait part à une Livia encore vaseuse de sa résolution ; faire surveiller sa porte, au moins pendant la nuitée, par un des gardes du Capitaine Thobrin, qui accéderait certainement à sa requête. L'homme y concéda en la personne d'Olrik, un gigantesque gaillard, aussi impressionnant que prévenant. Son intention était limpide, nul ne devait et pouvait pénétrer les lieux, sauf les domestiques ayant à s'y affairer. Nul autre, où alors, après que l'intéressée n'en soit informée. Olrik prenait son service avec l'arrivée du dîner, qu'Azénor partagea même avec lui, et restait posté là, le temps de son repos.
Le lendemain de sa première vêprée sous bonne garde, l'Anoszia dû se reconnaître forte satisfaite par son idée. Aucun esprit tapageur n'était venu la surprendre, nul âme l'affoler par sa présence indésirée. C'était sans compter sur les retrouvailles avec Livia, aux matines, lui amenant à nouveau un présent fortuit. Il s'agissait là d'une rose, aux larges pétales allant du rouge le plus vif au pourpre profond, dont émanait un puissant parfum. « Je...je.... » Bafouilla t-elle, trop prise au dépourvu pour réellement s'exprimer. « Qui … ? »
« Azénor, vous savez comme moi dans quelle mesure on offre de pareilles merveilles ! Je ne suis guère sûre mais, il n'en fleurit qu'une seule chaque été dans les serres du palais. » Elle était décidément bien plus enjouée, touchée par le cadeau qu'Azénor. Pensive, la jeune femme raccommodait intérieurement le fil des événements ….
Louis.






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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis   La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis I_icon_minitimeJeu 11 Aoû 2016 - 23:38





Toujours damelot, l’ourson de Sainte-Berthilde faisait preuve au combat d’une férocité digne de son paternel et d’une ténacité sans pareille. Il fit son épée le prolongement de son bras et de sa rondache une forteresse impénétrable. Pourtant, au fil de ses affrontements, aussi nombreux pouvaient-ils être, deux défaites cuisantes se gravèrent à tout jamais sur l’ardoise de ses combats. La première, armé seulement de par sa bonne volonté, la peur de faire face à une Anoszia le désarçonna dare-dare, avant même qu’un seul coup ne soit porté.  La seconde, armé d’un courage fébrile, d’une volonté ébréchée et d’une sournoise couardise, il se fit vaincre d’un revers de la main par le premier obstacle rencontré : un immuable soldat de plomb. Chaque fois était identique : il s’en retournait d’où il était venu la queue entre les jambes, espérant que nul n’ait aperçu ces scènes dès plus gênantes. Les railleries fuseraient de parts et d’autres, si la nouvelle s’ébruitait que le fils héritier, avait été défait par l’ennemi et, qu’entre autre, icelle n’était qu’une inoffensive jouvencelle.

Cette fameuse nuitée, où il eut la gueule gavée de défaite, fût fastidieuse et pénible car nul sommeil ne l’avait trouvé. Ses grandes émeraudes étaient arrondies et fixaient sans relâche le plafond, se ressassant les derniers événements sans cesse. Puis, après de longues heures à cogiter sur le sujet, il vint à la conclusion qu’en fait, rien ne l’obligeait vraiment à la voir. Sa principale préoccupation n’était-elle pas qu’elle soit bien traitée, qu’elle ne manque de rien, qu’elle puisse trouver ne serait-ce qu’une partielle de bonheur en cet endroit qui lui servait de geôle ? Or, il changea son approche. Plutôt que d’aller rôder jusqu’à sa chambrette dans le bel espoir de rencontrer, converser et observer sa promise, c’est désormais dans le but unique de lui faire la livraison de présents qu’il irait. Tous offerts sous le couvert de l’anonymat, jamais il ne pourrait s’assurer de leur réception ni de leur appréciation, mais cela lui état égal. Au fin fond de lui, Louis aimait croire que sa promise se languirait que le soleil se meurt, afin que son présent lui soit livré. La réalité, quant à elle, il ne le saura sûrement jamais. Elle pouvait bien croire au contraire, que quelqu’un cherchait à la manipuler, à l’atteindre d’une quelconque manière. Les possibilités étaient si vastes et variées, en terres hostiles …


Faisant suite à cette rose si particulièrement parfumée, le jeune Saint-Aimé entreprit d’enquêter sur certaines informations capitales. Notamment, le dessert préféré du Dragon. Une fois l’information acquise, c’est sur un plateau d’argent qu’avait été livrée une tarte aux citrons, sous laquelle un vélin indiquait simplement : « Puissiez-vous vous régaler. » Aucune griffe présente au bas du communiqué, ni fioritures supplémentaires, seulement ces quelques mots en simplicité. La vêprée d’ensuite, au pied du portail de bois, avait été déposé un large caisson enjolivé d’un épais ruban doré. À l’intérieur, pliée adéquatement et avec minutie, une majestueuse robe aux teintes de la maison du Dragon y sommeillait. Fabriquée de soieries rougeâtres, d’ébène et de dorures abondantes, l’œuvre d’art qu’était ce bout de vêtement n’était fait pour nulle autre qu’une Anoszia. Évidemment, les mensurations étaient légèrement déficientes, puisqu’aucun gallon n’avait été utilisé et que ces mesures furent prises à l’œil. Bien que le tout fût approximativement estimé, seule la longueur semblait un peu excessive, laissant le restant de la cotte lui aller comme un gant. Enfin, la tierce soirée,  Louis se présenta devant le garde qui faisait la statue devant l’antre du Dragon, une cage en main. Offrande qui demandait plus « d’affection », se devait d’être livrée en main propre, et non pas simplement laissée au pied de la porte. Or, le jeune amoureux présenta la cage où à l’arrière les barreaux, se trouvait une délicate et minuscule créature : un chaton au poil doré. Vieux d’à peine deux à trois ennéade, le petit rejeton avait au cou un morceau de parchemin enroulé, sur lequel était écrit en patte de mouche : « Solitude et tristesse sont maux que les félins savent enrayer. Puissiez-vous l’aimer comme il vous aimera. »

Fier de ses coups, Louis s’imagina, une fois emmitouflé en sa couche, les réactions qu’engendraient ses présents, ceux-ci chaque fois livrés lorsque les ténèbres régnaient sur le domaine. Ces nuitées-là, l’ourson de Saint-Berthilde trouva le sommeil non seulement avec aisance, mais aussi avec un sourire bienveillant. Son cœur était chaud à l’idée de la savoir au moins heureuse, le temps de quelques minutes, lorsqu’elle découvrait ces petites pensées qui lui était destinées.

Son père désapprouverait sa manière de procéder, mais la gêne, en quantité suffisante, empêchait même le plus vaillant guerrier à faire un homme de soi.




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Azénor d'Anoszia
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MessageSujet: Re: La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis   La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis I_icon_minitimeMar 16 Aoû 2016 - 15:07





La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste

& Louis de Saint-Aimé







La fleur avait prit place dans une majestueuse amphore de terre cuite, décorée de moult motifs propres à des arts anciens. Azénor qui adulait le végétal ne pouvait qu'être comblée un tel don. Si elle était coutumière de ce genre de largesses – moult seigneurs du Soltaar s'étaient bousculés pour la complaire en offrandes du temps de sa jeunesse -, elle prenait toujours un immense plaisir à se voir ainsi couverte d'attentions. Son idéal chevaleresque se trouvait tout aussi enjôlé, flatté par ces approches aussi distantes qu’appropriées. Était-ce vraiment son promis à l'origine de cette subjuguante épine de sang ? De ces si exquises pelisses ? Mis à part les certitudes dont lui faisait par Livia, nul n'était capable de l'affirmer. Même Olrik ne pouvait, ou ne voulait, concéder à lui avouer la vérité. Il était pourtant clair qu'il trempait clairement dans cette nébuleuse affaire, au vu des présents qu'il transmit à l'Anoszia les jours suivants.

Son dîner du lendemain soir fût couronné d'une inattendue surprise ; d'ordinaire plutôt frugal bien que goûteux, il était cette fois accompagné d'un délicat dessert, une coquette tartelette au citron qui trônait sur un plateau d'argent. Elle était seulement accompagnée d'un petit mot, griffonné d'une écriture soignée bien que hâtive, comme une promesse plus qu'une signature, l'invitant à savourer ce délice sucré. Comment Louis avait-il pu trouver avec autant de justesse si plaisant étonnement ? S'ajoutait à cela le parfait équilibre du gâteau, acidulé comme elle les préférait. Le ravissement d'être ainsi cajolée perdura bien après que la douceur soit engloutie, jusqu'à la réception du cadeau suivant … Tout comme les couvertures, Livia trouva au pied de la porte un tas d'étoffes colorées, se révélant être une somptueuse robe reprenant les teintes flamboyantes des armoiries familiales. Nul doute n'était encore permis, seul l'héritier du Marquis aurait pu faire confectionner si luxueuse et si outrageux ouvrage. « Quelque chose vous contrarie, Azénor. » Constata la dame de compagnie en appréciant le rictus rembruni de la Suderonne. La remarqua l'énerva d'autant plus que ses réactions devenaient de plus en plus prévisibles pour sa camériste qui semblait lire en elle, sans fard. « C'est que … Tout ceci me touche, c'est indéniable, mais …. » De quoi pouvait-être se plaindre ? Du moins, de plus que tout ce qui entourait à sa condition ? Au contraire toutes ces complaisances avaient de quoi lui mettre du baume au cœur, alléger la dureté de son séjour et de son quotidien. « … J'ai la sensation qu'il cherche à acheter mon affection, Livia …. Toute cette gentillesse... sans même me connaître et encore moins m'apprécier … Je ne suis pas une quelconque fille de joie dont un marchande le contentement ! Je suis une dame ! » S'emportait-elle en s'enfonçant toujours plus dans son déni. Cela aussi, la suivante le remarqua. D'un geste elle plaqua l'habit contre le corps amaigri d'Azénor, ignorant subtilement ses complaintes. « Elle vous ira merveilleusement. Les tisseuses de Cantharel sont de véritables artistes … J'imagine que si élégant labeur sur si beau sujet sera du plus bel effet. » Les drapés des soieries écarlates se moulaient parfaitement sur sa silhouette, on eût dit l'enveloppe taillée à même son anatomie.
« Vous ne comprenez pas ! » La repoussa la belle avec vivacité et un brin d'hystérie. Avec patience, toujours, Livia approchait ses petites mains du visage de sa compagne. « Ma mie, bien sûr que je vous comprend … » Elle repoussa un mèche fugitive. « ...Mais n'est ce pas là l'amour courtois dont vous avez toujours rêvé ? Que toutes les petites de bonne éducation de la péninsule convoitent ? Ne me dites pas la contraire, mon enfant, sur ce point nous sommes toutes sensibles aux mêmes chansons ... » Confuse, autant que finalement affirmative, la Fleur de Velmonè ne répliqua point et concéda à enfiler les splendides atours, qui effectivement, lui seyaient à ravir.

Tout comme lors de sa première nuitée au castel, un bruit l'extirpa d'un sommeil peu paisible. Néanmoins … Le chahut était différent, et semblait provenir de plus près encore. Quelque chose grattait, véritablement, le bois du battant. N'écoutant que sa curiosité et se remémorant l'épisode des hostiles fourrures, la jeune femme alluma une bougie et agrippa la clenche. Elle ne peut réprimer un « Awww » d'ébahissement devant le petit félin qui se tenait presque sagement à ses pieds. Courbant sa petit échine, il se frotta dans de sonores ronronnements contre les jambes découvertes de la donzelle. Petite, elle avait longtemps réclamé au Dragon un animal afin de lui tenir compagnie, une petite bête, ou un oiseau … Mais le patriarche avait toujours refusé. Le chaton pénétra sa chambrée avant qu'elle ne puisse l'attraper. « Viens là, Orion ! »
« Qu'est ce ….. ? » S'étonna Livia en écartant les rideaux, les yeux rivés sur la boule de poils cuivrée alitée près de l'Anoszia qui s'éveillait, tout sourires. « Parlez-moi de lui.... » Demanda Azénor en regardant la rose disposée non loin d'elle, qui ne cillait point.
« Louis est un homme bon. Je ne saurais trouver meilleur adjectif pour le décrire … Il est bon, humble, fort bien élevé. Soucieux des autres, de faire le bien autour de lui... Vous a t-on déjà dit qu'il  se rend chaque ennéade au Prieuré ? Il y aide les malades, tout comme les plus démunis … On le voit aussi souvent dans les pâtures autour de la ville, travaillant les champs comme un modeste paysan …. »
Elle lui conta d'autres anecdotes sur la bonté de son fiançé, la grandeur de son âme et la candeur de son être. Non il ne semblait en aucun cas être un piètre prétendant pétri de mauvais fond … « Livia, j'y pense mais, pourrais-je vous envoyer pour une course ? » Interrompit Azénor tandis que sa dame s’affairait à démêler sa crinière. « Chercher des fils, cordes, breloques, afin que nous puissions fabriquer de quoi jouer avec Orion. »
Ses doigts se perdaient dans le pelage du greffier qui somnolait sur ses genoux.






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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis   La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis I_icon_minitimeMar 16 Aoû 2016 - 20:02




« Dieux ciel! Vous n’y êtes point allé de main molle. » Affirma Louis en divorçant chacun des mots les uns les autres par une quinte de toux. Le visage tordu d’une grimace éprouvée, sa menotte tâta le flanc droit de son plastron d’acier auquel il nota un vallon creusé à coup répété avec acharnement. Le métal tiédi par la température ambiante s’était faufiler entre deux côtes où il coupa raide sec le souffle du jeunot. « Crois-tu que ton père soit devenu l’homme qu’il est en jouant dans le sable ? » Lui répondit le mestre non sans un sourire moqueur, en s’approchant d’icelui pour délier les nombreuses sangles qui maintenaient le dernier bastion de son poitrail. « Ça suffit pour ce jourd’hui. Emporte ta guenille d’armure au forgeron, tu en auras grand besoin. Aux matines, nous reprendrons les leçons de joute, bien que préliminairement, nous te remontrerons comment monter ton canasson. Après ce que j’ai odis à ton sujet au tournoi de Serramire, tu en as grand besoin! » Envoyait amicalement l’homme d’arme envers Louis qui bougonna en quittant les lieux sans rien ajouter, l’air tempétueux.

Plus vivante que jamais, les clients, marchants et artisans fusaient d’un bout à l’autre de la grande allée affectueusement nommée par la roture « l’enclos à poularde ». Agglutinés à cet endroit prisé par le bas peuple, ce rassemblement forçait à accueillir les genses en tous genres. Du plus vaillant forgeron au plus véreux des tanneurs, de l’arnaque à l’œuvre d’art, il valait mieux prier pour faire honnête trouvaille. Toujours était-il que, Cantharel avait tout de même son lot de professionnel reconnus, notamment quelques tisseurs, forgerons et même massons, qui se démarquèrent par la construction d’Autels et divers bâtisses. Parmi l’essaim d’escroc et de charlatans, Louis se faufila au travers la menuaille pour se couvrir sous la bâtière d’une forge à air ouverte. Faisant chanter l’acier, les mains membrues d’un grand soudard cinglaient l’enclume de son marteau d’un rythme soutenu. Le visage barbouillé de bistre, vêtu d’un tablier zebré de suie et de poussière aux reflets métalliques, ce dernier redressa le menton pour apercevoir le jeunot. « Hahh! Monseigneur Louis, comme il fait bon vous voir! Dégagez, dégagez bande de grippeminauds, faites donc place pour mon invité! » Hurla le rustre envers quelques clients potentiels qui fatrouillaient depuis belle lurette. « Que neni! Qu’ils restent, la messe sera vite dite! Pourriez-vous voir à ce que mon harnois se ramieute ? On l’a affreusement malmené et depuis, le bougre m’empêche de respirer convenablement … Comme je vous sais vaillant comme deux, je m’attendais à ce qu’il soit prêt …  Avant la brune ? » Lança joyeusement notre Louis, déposant son morceau de ferraille sur une table débordante d’armes éméchées. « Hah … Euh … » Incertain, le modeleur de fer réfléchissait en observant aux alentours, puis éloignait du pied sa chaudière d’eau bouillante et gâtée de suie. « Oui! C’est entendu, je m’en occupe sans respit! » Louis acquiesça d’un geste entendu du chef puis, s’éloigna de la boutique en observant aux alentours.

En si grand nombre, au travers cette flopée de clients avide de nouvelles acquisitions, se mouvoir avec fluidité relevait de l’exploit. Peu reconnaissait le Seigneur qu’il était et en cela, Louis n’en avait cure. Après tout, fastidieuse tâche qu’était de voguer d’un établissement à l’autre, pi encore se serait s’il fallait qu’il chasse de surcroit les mouches en pâmoison devant lui. Séparant deux personnes de son épais bras afin de s’immiscer entre eux deux, du coin de l’œil, il aperçut quelque chose d’étrange : un vol à la tire. Le roublard venait de soutirer subtilement la besace d’une femme aux atours nobliaux, poursuivant sa route comme si rien n’était. Alors, sans faire ni une ni deux, le Saint-Aimé fonça tête première en bousculant sans ménagement tout ce qui se trouvait sur son passage. En vrai tasse-bœuf, il se rua contre le larron et lui agrippa le col si sévèrement, qu’il lui déchira un pan de son surcot. Ahuri, le siphonneur de bas étages se retourna pour cogner au visage son agresseur, qui lui esquiva mais lui rendit la pareille en double. Une vraie valve sanguine s’ouvrit lorsqu’un craquement audible se fit entendre au niveau de son nez.  Le nez pissant à gros débit, deux gardes arrivèrent aussitôt pour interpeller les deux trouble-fêtes. « Cet homme a les mains baladeuses, voyez à ce qu'elles soient punies. » Dit-il, en faisant référence au sort qu’ils réservaient au filou qu’il était. « Bien, à vos ordres messire Louis. » La foule cerclaient le Saint-Aimé en poussant un quelques « Oh! » de surprise. Il n’en fit aucun cas, préférant courber l’échine pour cueillir la besace potelée de piécettes dorées égarée au sol. Il fit demi-tour, cherchant des yeux la victime en question pour aboutir sur Livia. Le sourire de Louis renaquit d’outre-tombe lorsqu’il remarqua que dans la bonne fortune, il était question de Livia, l’ancienne camériste de sa sœur protégée. Tournée vers lui depuis le début de cette mêlée musclée, elle ne pouvait avoir eu plus belle loge pour assister à ces pourparlers pour le moins sanglants. « Je crois que ceci vous appartiens, ma belle amie. » Lui offrant son bissac, un sourire bienveillant pendu aux lippes.


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MessageSujet: Re: La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis   La destinée conduit celui qui Consent, tire celui qui Résiste | Louis I_icon_minitimeMar 23 Aoû 2016 - 14:17





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Texte?La demande était simple, Livia s'y appliqua avec sérieux et entrain. Par chance pour sa besogne, la basse ville de Sainte-Berthilde accueillait régulièrement de nombreuses foires en tout genre, lui permettant d'espérer dénicher les caprices de sa Dame sans embarras. La journée était belle, douce voir presque un peu chaude, ce qui avait fait sortir les badauds des plus fraîches chaumières, afin de profiter des ultimes éclats d'un été déclinant. La demoiselle n'appréciait guère les rassemblements de foule, se sentait véritablement opprimée lorsque par trop entourée, pour autant, refuser la requête d'Azénor était chose inenvisageable. Que n'aurait-elle point fait pour sa douce ! Que de labeur déjà accompli à ses côtés. La belle semblait se porter mieux, ne pleurait presque plus ou seulement silencieusement en son sanctuaire de solitude.... Ses moult efforts devenaient payants de jour en jour, à cela s’accompagnait les attentions d'un Louis particulièrement bienveillant, comme à son habitude en somme. Ah, Louis de Saint-Aimé. N'importe qu'elle jouvencelle du Marquisat aurait été fort joisse à la simple idée de s'unir à sa remarquable lignée ! C'était là sans parler du personnage lui même, ce beau jeune homme aux qualités sans pareilles, apprécié de toute la populace et béguin tenace des rosières du Nord. D'autres auraient probablement tué pour être à la place de la Suderonne en cet instant. Cela, évidement, elle ne pouvait décemment lui dire. Elle ne comprendrait pas, voyait d'autres enjeux et agrippait avec hargne à sa condition. Si on l'avait affublée de la compagnie de la future Marquise, c'était afin de ménager sa conscience meurtrie, et la rendre aussi complaisante que possible quant à l'union. Éprise d'une réelle affection pour la Fleur de Velmonè, cette tâche n'avait guère présenté plus de difficultés qu'attendues pour Livia.
Elle avait souvenance d'un mercier de bonne réputation, très présent dans la région, qu'il était possible d'approcher en la cité. Si son matériel était d'une facture plus qu'honorable, c'était surtout sa diversité qui faisait sa renommée. Les tissus qu'il proposaient étaient d'ailleurs d'aussi saillant ouvrage, importés d'Estrevent voir même, comme le commerçant se plaisait à le raconter, d'Anaëh.

Le marchand n'était guère coriace à trouver, tant son échoppe se complaisait en étal affriolant, dévoilant des tas de lés chamarrés, ainsi que milles breloques et autres nécessaires de couture.
« Hola, bonne dame ! Belle journée n'est c'pas ? Quoi que vous ayez b'soin, je me chargerai de vous le débusquer. Par la bonne grâce de Néera, je puis vous fournir de superbes brocarts en provenance de Thaar, ou 'core des rubans de soie que les Elfes eux-mêmes nous envieraient ! Alors dites moi, en quoi puis-je vous servir, Milady ? » La héla l'homme tandis qu'elle pénétrait sous les tentures de son espace. Elle n'avait rien regardé encore, rien soupesé ou approché avec attention qu'il s'était glissé vers elle et enchaîna son discours faussement original. « Quelle splendide toilette vous portez là. Et ce coton, de première qualité n'est ce pas ? » Il pinça un pan de sa tunique. « Si c'est ce que vous préférez, il m'est possible de vous en procurer pour un prix très intéressant ... »
« Mes excuses, mais … Je ne suis pas intéressée. Du moins, ce n'est point pour cela que je suis venue. » Répliqua Livia en s'extirpant des pattes grossières du détaillant. « Je souhaiterai faire l'acquisition de quelques bricoles, peut-être des grelots ou clochettes, ainsi que les cordes les plus douces que vous possédiez. »
Le gaillard se fendit d'une moue fureteuse, la supplique avait de quoi le surprendre, que ferait-elle donc de si désuète commande ? Et puis, la nigaude reviendrait s'il accédait avec justesse à ses réclamations. « Attendez-moi un instant, je vais voir dans l'arrière boutique si je peux vous proposer des pièces moins conventionnelles que ce qui est disposé là. Jetez tout de même un œil dans les pots du fond. » Dans son dos le bazar s'emplissait de plus ou moins petites gens, aussi bien gentilshommes que femmes, attirés par l'étrange aura du lieu. Les mains de Livia se promenèrent d'une jarre à l'autre, tirant avec délicatesse les linons des métiers à tisser, caressant du bout des doigts les fragiles matières. Elle échantillonna ainsi quelques lacets fibreux aux teintes chatoyantes , alors que le marchant réapparaissait de derrière un pan de toile, les bras chargés d'autres bocaux dans lesquels se cognaient tout plein de petits ornements sonores. La jeune femme avait décidément bien fait de venir ici.
« Je vous fais le tout pour trois souverains, Mademoiselle. » Lui lança t-il après avoir dénombré et estimé les articles posés sur son comptoir. « Allons pour deux, et je ferais bon récit de vos services. » Acheva la blonde en souriant, ce à quoi elle gagerait qu'il serait sensible.

Azénor ne pourrait être plus satisfaite. Avec ce qu'elle lui avait choisi là, l'Anoszia aurait de quoi occuper son petit compagnon. Guillerette à l'idée d'apaiser un temps, un peu plus, les peines de sa maîtresse, elle en oublia les bousculades, ralenti son allure, et s'adonna à une visite désinvolte du marché. Livia était tellement distraite qu'elle ne remarqua point l'allègement de son sac provoqué par l'absence de sa menue bourse, continuant avec élan sa marche. Un attroupement singulier, juste au devant de son chemin, vint happer son attention. De ce qu'elle pouvait voir, un grand bonhomme s'était jeté avec fougue sur un fuyard, bientôt rejoints par deux gardes qui ne semblèrent pas particulièrement s'inquiéter de l’agression. Espérant que l'agglomérat se disperse du fait de la présence du guet, la camériste continua en la même direction. Ce n'est qu'à la voix qu'elle reconnu l'assaillant du précédant tumulte, alors qu'il s'adressait à son égard avec douceur.

« Messire Louis ! » S’exclama t-elle de stupeur.  « Je..je .. Oui, il s'agit bien de ma bourse … Mais..mais alors, c'est moi que l'on a volé ? Par Néera ! Quelle sotte fais-je de ne pouvoir surveiller mes effets ! Mon bon Louis, .. je ne saurais comment vous remercier … de votre intervention autant que votre présence … Que les cinq vous gardent, vous êtes un prodige pour nous tous ici bas. »
Se remémorant ce qu'elle convoyait, Livia agrippa sa besace contre elle, de peur qu'il ne s'intéresse à son contenu. Mieux valait qu'il ignore qui elle assistait.
« Je ne saurais si je dois me fier au hasard, à la chance ou encore au destin, d'avoir croisé votre route ici, Monseigneur. Je vous dois une fière chandelle désormais ...Merci, merci encore. Y a t'il quelque chose auquel je puisse vous complaire en retour ? »






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