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 Invitation à Merval [pv Cléophas]

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Tibéria de Soltariel
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MessageSujet: Invitation à Merval [pv Cléophas]   Invitation à Merval [pv Cléophas] I_icon_minitimeVen 23 Déc 2016 - 1:56

Septième jour de la 2ème ennéade de Barkiòs, neuvième année du XIe cycle.


Tibéria ne cacha pas sa surprise lorsqu’un messager lui apporta une missive venant du grand chancelier en personne. Elle croyait en fait qu’il se serait manifesté avant. Elle ne l’avait pas vu depuis la débâcle d’Arichis et leurs conversations à ce moment s’étaient limitées à quelques mots échangés, sans plus. Il faut dire qu’on l’avait retenu dans ses appartements pendant toute la procédure pour sa sécurité. Avec ses émotions à fleur de peau, elle doutait de lui avoir fait une bonne impression à cette époque et elle craignait un peu cette rencontre. Après tout, il pouvait entretenir une quelconque rancœur contre elle, car elle était là lorsque la vie du roi fut menacée et elle n’avait rien pu faire pour empêcher Arichis d’agir. Voilà, toute cette histoire était derrière elle maintenant. Elle avait retrouvé son aplomb et, plus que jamais, la jeune femme faisait preuve d’une grande détermination à prouver qu’elle était digne de son rang. Récemment, les vassaux s’étaient réunis à Soltariel afin de discuter de la situation actuelle du duché et ainsi partager les récriminations qu’ils pouvaient entretenir à son sujet. À aucun moment, la jeune femme ne s’emporta. Elle écouta avec beaucoup d’attention et fit preuve d’une grande humilité en admettant ses torts. Tibéria œuvrait maintenant à restaurer le lustre de Soltariel. Les années d’instabilités, étaient maintenant derrières et, plus que jamais ils ne devaient rester unis. Tibéria espérait que son message fut entendu correctement. Dans l’immédiat, outre ce voyage éclair à Merval, la jeune duchesse avait autre chose en tête : son futur mariage. Une fois encore, le fait de l’avoir annoncé officiellement rendait la chose nettement plus réelle. Dans ce cas, on s’approchait même du surréalisme. Tibéria ne pouvait pas croire qu’elle avait consenti à un remariage aussi rapide bien qu’on lui ait un peu forcé la main. Franco agissait comme s’il était déjà le duc : non seulement ne se contentait-il pas d’organiser des pourparlers sans l’avertir, mais il le faisait avec des traîtres. Tibéria refusait d’être à nouveau reléguée à un rôle de pantin et Franco n’allait pas tarder à subir ses foudres s’il continuait à agir ainsi. Si jamais il devait se mettre dans le pétrin, elle ne lèverait même pas le petit doigt pour lui et s’assurait que personne ne le fasse.

Merval… Un voyage jusque là-bas ne se planifiait pas sur un coup de tête. Il fallait sept jours environ pour s’y rendre, donc un minimum de quatorze jours pour l’allée et le retour en prenant la voie terrestre. Ce fut la première idée de Tibéria compte tenu de son aversion pour les bateaux. La pauvre, même si le bateau était encore à quai, souffrait de terribles nausées dès qu’elle posait les pieds sur le pont. Toutefois, le voyage par voie maritime ne prenait que deux jours en prenant le bateau depuis Sybrondil. Avec les trois jours pour se rendre jusqu’au bateau, on sauvait deux jours de déplacement. Le bon sens l’emporta sur son inconfort, en espérant que son teint crayeux n’effraierait pas le grand chancelier. Tibéria n’avait pourtant pas hésité bien longtemps à le faire et même à laisser Franco derrière malgré ses agissements. Bien entendu, elle ordonna qu’on le surveille en son absence et qu’on lui envoie un message en cas de problèmes. Elle avait fait de même avec le nouveau conseiller. Le style de Victoria lui avait déplus alors il s’était tourné vers Soltariel et sa jeune duchesse. Le pauvre ne pouvait pas aligner deux mots sans bégayer, mais malgré son âge avancé, son regard trahissait un esprit encore vif. Tibéria accepta de lui donner une chance, mais ses liens avec Sybrondil lui devaient une surveillance constante, quoique discrète. Tibéria était prête à accepter toute l’aide qu’on lui offrait, mais sans agir aveuglément pour autant.

— Est-ce vraiment une bonne idée de laisser ce Franco seul à Soltariel?

Comme toujours, Cassio l’accompagnait comme son ombre. Il avait pris du gallon depuis leurs premiers pas à Soltariel. Il ne portait plus les habits réservés aux esclaves et il était officiellement responsable de tout le personnel du palais et il se montrait très compétent dans ses tâches. Il possédait un redoutable sens de l’organisation hautement apprécié de la duchesse.

— Il n’est pas seul. Déjà, Octavia doit rester à Soltariel jusqu’à notre retour. Elle va garder un œil sur lui, je peux te le garantir. Elle ne l’aime pas et on ne peut pas lui en vouloir. Je ne l’apprécie guère plus.

Tibéria ne le haïssait pas, mais elle comprenait maintenant que cet homme n’allait probablement jamais l’aimer sincèrement. Le pouvoir passait avant tout le reste aux yeux de Franco. À aucun moment jusqu’à maintenant il ne se montra chaleureux avec elle. Leur relation en était avant tout une d’affaires et rien ne laissait croire que les choses pourraient éventuellement évoluer.

— Cette femme est un peu spéciale, non? Elle m’a demandé si je n’accepterais pas de baisser mon pantalon en échange de quelques pièces d’or.

Tibéria le regarda, surprise.

— Et tu l’as fait?

— Non! Bien sûr que non! répondit Cassio, indigné. J’ai quitté la pièce sans demander mon reste. Ça l’a fait rire…

— Dire que cette femme est spéciale est très diplomate de ta part. Disons qu’elle a une vision qui lui est propre de la vie et des bonnes manières. Il faut garder à l’esprit que son aide nous est très précieuse.

Tibéria redoutait le jour où Octavia ne serait plus de ce monde. Elle contrôlait un vaste réseau d’informateurs qui lui permettait de tout savoir. Elle n’avait qu’à tirer quelques ficelles pour avoir les informations désirées. Qui prendrait sa place le jour où elle ne sera plus là? Il existait bien peu de femmes de sa trempe en ce monde capables de combler le vide de son départ et Tibéria comprenait parfaitement les avantages d’avoir sous sa main un tel atout.

— Bien évidemment…


L’air pincé de Cassio indiquait qu’il n’était pas d’accord avec Tibéria, mais il n’osait pas la contredire. La duchesse sourit sans rien ajouter de plus.

— Ah, nous approchons de Sybrondil.


L’humeur de Tibéria s’assombrit soudainement. La simple idée de monter sur un bateau lui donnait la nausée.

— Vraiment?

— Oui, nous devrions y être dans moins d’une heure.

— Charmant...

Aux yeux de la duchesse, Merval n’égalait en rien Soltariel. Déjà, on trouvait de nombreux marais partout sur le territoire et, avec eux, viennent généralement une horde d’insectes déterminés à vous vider de votre sang. Toutefois, ce n’était pas non plus sans charme. On y retrouvait le même air salin qu’à Soltariel bien que contrairement à cette dernière qui était bordée par la mer d’Eris, Merval faisait plutôt face à la mer Olienne. Comme pour partout ailleurs, il fallait voir au-delà des petits inconvénients. Évidemment, comme prévu, Tibéria fut malade durant les deux jours où ils furent en mer, au point que le capitaine faillit rebrousser chemin devant la sévérité des symptômes de la duchesse. Elle insista pour continuer et c’est d’un pas chancelant que la jeune femme posa enfin les pieds sur la terre ferme deux jours après son départ, le teint blafard et légèrement verdâtre, mais malgré tout souriante devant l’accueil du grand chancelier. Avec un peu de chance, il ne remarquerait rien...
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Cléophas d'Angleroy
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MessageSujet: Re: Invitation à Merval [pv Cléophas]   Invitation à Merval [pv Cléophas] I_icon_minitimeSam 14 Jan 2017 - 3:48

Serafein, des soltaris !

L'apocrisiaire dit ceci avec une telle surprise que ce ne pouvait être que vrai. La Duchesse avait donc répondu à ton invitation...et c'est cela qui te surprenait le plus. N'étais-tu pas après tout la source de tous ses maux, toi qui ayant banni son ancien époux la jetait dans la gueule d'un loup peut-être plus vorace encore ? La question soltarie ne s'était pas résolue avec l'anathème des Anoszia, bien au contraire et la récente plaidoirie de la jeune baronne de Sybrondil te prouvait combien cette terre était instable. S'étonnait-on de ce que Tiberia ait su tirer son épingle du jeu ? Assurément. Les femmes en Péninsule ne sont que des matrices, des utérus destinés à renforcer des dynasties en manque de titres, de terres, de sang - pas des dictatrices. S'en allant gouvernées par leurs entrailles et leur coeur, elles finissaient toutes recluses dans les quartiers de leurs anciens époux, morts au combat et leur présence dans les salles du trône de la Péninsule n'était qu'un prétexte à la courtoisie aux manigances trop sournoises pour qu'elles pussent s'en offusquer. Tu t'étonnais donc de voir cette femme déambuler tranquillement, sans crainte d'être renversée, sure de son pouvoir et de son alliance encore fraîche. Tu t'étonnais de la voir ainsi te rejoindre, elle que tu avais connue dans des circonstances pour le moins tendues. Tu t'étonnais de ce qu'elle t'ait docilement rejoint, jusque dans ton fief -mystère pour les hommes- de Merval.

- Faites préparer la salle des conciliabules. Et envoyez-leur une escorte, qu'ils évitent de piétiner des heures à la grande porte.
- Et le Grand Pappias ?
- Donnez-lui cela, il comprendra.

Tu retiras une de tes chevalières et la remit au bon Aphaaste, lequel alla aussitôt dévaler la colline pour rejoindre tes hôtes. Quant à toi, tu rejoignis la salle des conciliabules, sorte de bulle voûtée adossée au Porphyrion et percée de minuscules fenêtres donnant à voir le bleu du ciel et de l'Olienne. Quelques fauteuils, une console de bois et des peintures à fresco suffisaient à meubler la pièce. Tu surpris Lévantique -ou était-ce l'inverse- assis sur un des fauteuils, sa face lavée par les rayons du soleil. Sous cet angle, il aurait presque été séduisant. Lui aussi avait connu Soltariel...cherchait-il à jeter un dernier regard sur le visage have de la duchesse ? Ou n'était-il la que par pure coïncidence -ce qui, dans le monde de Levantique n'avait de place pour exister ? Tu dus te résoudre, une fois de plus, à n'en rien savoir et à te mordre la lèvre de frustration. Le mage, sans bouger te dit, l'oeil perdu dans le vide :

- J'ai un projet à vous soumettre, votre Altesse.
- Altesse ? Voilà qui est nouveau.
- Je me suis dit qu'a demande officielle, forme officielle ?
- Officielle ? Vous me dites cela alors que nous sommes dans une des salles les plus secrètes du Palais !
- Nous n'avons pas la même définition du mot officiel, votre Altesse.
- De toute évidence. Si vous voulez y mettre les formes, déposez une requête auprès du maître de la questure, il examinera si elle est digne, ou non, d'être adressée au petit consistoire lequel -
- C'est pour cette raison que je préfère ma définition, votre Altesse.
- Je vois...vous êtes ruse.
- De toute évidence...

Un silence.

- Bien...comme il nous reste un peu de temps...quelle est-elle cette requête ?
- Il s'agit plus d'un projet que d'une requête a vrai dire...
- Un projet ? Depuis quand me parlez-vous de vos projets ?
- Depuis qu'il vous implique.

Tu ne sus que répondre. Toutes les absences de Lévantique, ses apparitions tenant du miracle dans les situations les plus complexes, tout ces obscurs savoirs te rattrapèrent soudain. Ce qu'il faisait...le faisait-il donc pour toi ? Tu ne sus s'il fallait s'en réjouir ou s'en inquiéter. Tu ne pus, non plus, chercher à discerner un indice sur son visage : on aurait dit celui d'une momie. T'assurant que la porte soit fermée, tu lui fis signe de continuer, sans trop savoir jusqu'ou te mènerait cette conversation...Cet échange, presque anodin, t'en rappela un autre - c'était lors d'une chasse à l'oisel. La aussi on avait enterré les formes pour discuter plus ou moins officiellement de sujets on ne peut plus graves. L'Ivrey et toi, comme Lévantique maintenant, partagiez un moment d'intimité avant le retour au tourment des cités et de cette apparente légèreté jaillit une étincelle qui mit le feu à ce qui restait de paisible et d'innocent dans ta vie. Il a suffi d'une chasse à l'oisel pour que tu deviennes Régent - que deviendrais-tu à force de converser avec Lévantique ? Le mage reprit le plus nonchalamment du monde, sans vraiment se soucier de ton accord.

- J'ai trouvé un moyen de stopper le mal qui vous ronge.
- Vraiment ?
- Cela vous étonne ?
- Toutes ces politesses, cette histoire de formes et de solennel...pour ça ?
- C'est un peu plus compliqué...votre Altesse.


L'homme pesait ses mots de plus en plus.

- Afin que le rituel fonctionne -
- Un rituel...encore ?
- Je ne suis pas cordonnier votre Altesse...
- Continuez.
- Afin qu'il fonctionne, il me faut un ingrédient particulièrement rare...et coûteux. Je n'ai pas les fonds nécessaires pour m'en faire l'acquéreur.
- Alors vous avez naturellement pense que le trésor de Merval vous ferait don de...de combien avez-vous besoin d'ailleurs ?
- Beaucoup, votre Altesse. Il faudrait monter, armer et payer une expédition en direction des marches du pays de Thaar et payer l'ingrédient...
- Un ingrédient à dix-mille pièces donc. Vous ne pouvez pas tout simplement vous en passer ?
- J'ai essayé votre Altesse et les résultats ont été...comment dirais-je...moins bons que prévu. Étant donné que le rituel implique de manipuler du feu de Pharet -
- Je ne veux rien entendre Lévantique. Je ne veux pas savoir quels ont été vos résultats, ni comment, ni sur qui vous les avez obtenus...je ne compte pas vider le trésor pour une de vos expériences occultes, encore moins s'il faut que j'y laisse ma peau ! Vous savez bien à quel point le feu de Pharet est destructeur -
- Oui, votre Altesse, mais pas seulement !
- Comment ça ?
- J'ai épluché les plus anciens codex faisant mention du feu de Pharet et les grimoires d'alchymistes renégats et il semblerait qu'associe à une certaine forme de magie, le feu de Pharet détruise pour régénérer !
- C'est de la folie...
- C'est aussi ce que je me suis dit, votre Altesse, puis j'ai mis le rituel en pratique et il s'avère que cela fonctionne mais sans cet ingrédient, mes sujets finissent par mourir au bout de quelques jours ou semaines pour les plus braves...
- Ou avez-vous fait vos expériences ?
- Dans les souterrains, votre Altesse.
- Je veux voir ce qu'il reste de vos essais.
- Je ne vous le conseille pas.
- Je ne vous demande pas votre avis, Lévantique. Je vous ordonne de m'y conduire.
- Comme vous voudrez, votre Altesse.


Il s'inclina bassement et alors que tu t'apprêtais à le suivre, Aphaaste débarqua dans la salle accompagné de la duchesse de Soltariel....Tibéria. Lévantique s'inclina de nouveau et te dit courtoisement :

- Nous en reparlerons plus tard, votre Altesse.

Avant de filer, emboîtant le pas à Aphaaste. Ils claquement la porte derrière eux et tu te retrouvas, la, seul à seul avec cette femme dont tu ne connaissais rien et qu'on eut un temps soupçonné de connivence avec l'ennemi. Un page prit le temps d'apporter quelques rafraîchissements -la saison froide mervaloise restant plus chaude que le reste de la Péninsule. Sa jeunesse rafraîchissant la pièce, son teint clair appelait la délicatesse - elle n'était pas hostile, elle n'était pas venue menacer le Roy : elle avait simplement répondu à ton appel et semblait ne rien exiger en retour.

- Asseyez-vous, ma Dame, je connais bien les affres d'un voyage à travers la côte de Sel et les marais. A dire le vrai, votre présence me touche, ma Dame. Ces affreuses heures que nous avons passés à Soltariel ont beau être derrière nous, je sais aussi que les coeurs et les âmes portent parfois longtemps les séquelles des luttes passées. Je n'en ai jamais eu contre vous, seulement contre votre ancien époux. J'espère à ce sujet que le clergé néérite aura su faire preuve de clairvoyance et de miséricorde à votre égard et mis fin à cette union qui n'en a jamais été une. S'il est vrai que la noblesse de nos temps a oublié que l'Amour était principe de toute union et de toutes choses, Néera, elle, le sait et verra d'un bon oeil que vous retrouviez un homme qui vous a choisie, non pour votre sang, mais pour ce que vous êtes.

Tu t'affalas dans un des fauteuils tout en continuant de parler.

- Je ne compte pas vous faire attendre plus longtemps, votre voyage a été suffisamment long pour que nous entrions dans le vif du sujet. Allez-y, prenez place, mangez, buvez. Plusieurs raisons m'ont amené à vous convoquer ici. En premier lieu, la question sybronde. Il y a peu, la baronne di Maldi a cru bon de demander audience au Roy pour lui offrir sa terre, ses hommes, ses richesses, ses armes. Les notables sybronds, apparemment, ne supportaient plus le joug imposé par votre famille et les soltaris, en somme - une forme d'arrogance toute pharétane. Toujours est-il que je ne pouvais décemment retirer de votre omophore un de vos plus grands vassaux, aussi ai-je résolu d'attendre et d'observer, cependant et sans le vouloir, la baronne mit le doigt sur une réalité douloureuse : la Couronne n'a plus ni terres, ni hommes, ni armées. Cette situation m'est insupportable.

Aussi, et c'est la deuxième raison pour laquelle je vous ai faite venir, le Roy a décidé dans sa sagesse de vous donner la mission de relever les flottes royales, à défaut d'avoir une armée digne nous aurons une flotte grande a en faire pâlir les thaaris. L'ancien amiral du Roy sera prochainement élevé à la dignité de seigneur-régent de Scylla, de fait il nous en faut un nouveau. Étant donné que la dignité ne peut échoir à une femme, le Roy désire la conférer à votre époux attendu que vous fassiez vos preuves. Je vous charge donc remettre la flotte royale en état et de grossir celle de votre duché, en vous appuyant sur l'infrastructure et les forêts sybrondes. Je vous charge d'entretenir le Port-Royal sur lequel vous aurez une souveraineté de fait. A cette fin, je vous autorise à utiliser le trésor de la famille malnommée Anoszia, dont les nombreuses richesses sont maintenant propriétés de la Couronne. Je ne vous le demande pas comme un service mais vous en donne l'ordre en tant que Régent et Grand-Chancelier de ce Royaume au nom de notre bon Roy, Bohémond Ier et vous laisse un peu plus d'un mois pour mener à bien cette entreprise.

Vous me direz que c'est de la folie, je vous réponds que c'est de l'audace et si vous doutez encore, priez, vous qui devez à Néera d'être toujours fille du Royaume.

La duchesse eut l'air abasourdie. Sans lui laisser le temps de répondre tu continuas.

- J’aurais aussi besoin de vous pour un autre service, plus officieux celui-ci. Vous le savez, Langehack s’enfonce dans le schisme…si la dame Méliane s’obstine plus longtemps, la blessure sera trop profonde pour qu’on puisse la guérir aisément. Vous êtes une femme, vous aussi avez connu les Anozsia et vous aussi avez droit sur cette terre : assez de points communs entre elle et vous pour que vous vous y rendiez en ambassade. La défiance qu'ont les notables langecins à l’égard du pouvoir en place grandit…le Sud a toujours eu des velléités sécessionnistes et elles risqueraient fort d'être ravivées. Si le duché ne se rallie pas à la Couronne, il ne se ralliera à personne. Allez donc, ou envoyez-y votre époux je ne sais, faites ce que vous pensez juste, afin que Langehack revienne dans la communion de la Couronne. Le Roy est prêt à de nombreuses concessions, à oublier les crimes commis par le défunt Oschide et auxquels son épouse a participés par son inaction. Oui, le Roy est miséricordieux et en son nom je désire pratiquer une certaine économie à l’égard de ceux qui se sont égarés du chemin droit de la Couronne. J’aspire, Tibéria, à la paix…plus que tout. Si toutefois vous deviez échouer à Langehack, j’ose au moins espérer que votre autre mission, elle, aura d’ici là porté du fruit.

Tu enfonças une coupe de cuivre dans une grande vasque remplie de glace pilée et de sirop de fleurs. Le sirop colorait tes lèvres, la glace croquait sous tes dents, tes yeux plantés dans ceux de la duchesse. Future duchesse. Il ne lui manquait plus, pour que sa couronne ait une valeur, que la reconnaissance du Roy. Il ne lui manquait plus qu’un mot…de toi.

- Il reste enfin la question de votre couronnement…Le Roy est en ce moment indisposé, comme peuvent l’être les enfants de son âge. En son nom et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés par la grâce des Cinq et du Roy, je le recevrai de vous. Mais avant que ce faire et afin que la noblesse sybronde s’apaise, le Roy a décidé d’élever la baronnie en comté. Le geste est symbolique mais il donnera aux princes sybronds une voix plus forte lors des futurs conseils des pairs, lorsque nous pourrons en tenir de nouveaux…

Tu dis cette dernière phrase nonchalamment. Te replonger dans ces tièdes affaires t’épuisait, l’image de Soltariel te glaçait. Tu revoyais ses palais blancs et gris, ces horizons dressés de roche, d’ardoise, de lichen et de lavande, ces tuiles de plomb et cet embrun aux accents de fougère et de foin…La cité disgraciée hébergeait encore une partie de la cour démembrée, éparpillée entre Pharembourg, Merval et la capitale soltarie. La cité vénérable conservait son aura…tôt ou tard il faudrait y retourner, à moins d’y nommer un autre légat du Roy, un vice-chancelier…une vice-chancelière ?

Tibéria, devant toi, sans armes ni égide paraissait ni frêle ni robuste. Honnête, au moins. Tu la regardas de bas en haut…tu te demandas à quoi ressemblerait sur ses épaules le collier de ton office…
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Tibéria de Soltariel
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MessageSujet: Re: Invitation à Merval [pv Cléophas]   Invitation à Merval [pv Cléophas] I_icon_minitimeJeu 19 Jan 2017 - 3:18


Le réel responsable dans cette histoire n’a jamais été Cléophas. Tibéria se blâmait même au point d’être gênée de se présenter devant le chancelier. Après tout, elle a été au premier rang de ce coup monté. Si elle avait été plus attentive, plus confiante, elle aurait peut-être pu empêcher le drame de se produire, mais s’opposer à Arichis était comme essayer d’arrêter un raz de marée. Cléophas avait habilement échappé au coup monté par son ex-époux puis l’avait banni avec le reste de sa famille. Seules ses filles avaient échappé au courroux du roi, mais par soutien indéfectible envers lui, elles avaient choisi de le suivre. L’unique responsable était Arichis. S’il ne s’était pas laissé emporter par ses ambitions démesurées et sa soif de pouvoir, rien de tout cela ne serait arrivé. Pour cette raison, la jeune femme n’avait pas hésité un seul instant avant de se rendre à Merval malgré les inconvénients qu’impliquait pour elle un voyage en bateau. Elle n’a pas hésité, mais elle redoutait tout de même les raisons qui ont poussé le chancelier à requérir sa présence. Le contexte de leur première rencontre fut tout sauf facile. Elle était alors dans un tel état qu’elle n’avait probablement pas laissé une très bonne impression de sa personne. Tibéria aurait voulu un peu plus de temps avant de se présenter devant le chancelier. Déjà, son estomac menaçait toujours de se rebeller et son teint en pâtissait en affichant une carnation anormalement pâle pour une fille du sud, mais ce qu’elle aurait surtout aimé c’est de pouvoir rassembler ses idées malgré que d’autres diraient qu’elle a eu tout le voyage pour le faire. En réalité, elle passa la première partie du voyage à anticiper les nausées de la seconde. Dès qu’ils eurent posé les pieds sur les quais de Merval une délégation vint les accueillir pour les escorter jusqu’à la demeure du chancelier, la privant du temps nécessaire pour retrouver son aplomb.
 
Merval n’était pourtant pas si loin géographiquement de Soltariel, elle avait peu de points en commun avec la terre natale de Tibéria. Son architecture portait les traces des différentes époques qui se sont succédé. Au fils du temps, les dirigeants ont forgé le paysage environnant selon leurs goûts pour donner un résultat à la fois bigarré et harmonieux. Les hommes occupaient cette terre depuis longtemps, mais l’essentiel n’avait pas changé et une aura de mystère imprégnait les lieux. Son escorte conduisit Tibéria jusqu’au chancelier qui se trouvait dans une pièce aux murs joliment décorés de fresques colorées. Il n’était pas seul, mais le second homme ne s’attarda pas plus longtemps et sortit en compagnie de l’escorte, laissant la duchesse avec le chancelier. Elle s’inclina comme le voulait l’usage et prit place dans l’un des fauteuils face à lui.
 
— Croyez-moi, il me fait très plaisir d’être ici aujourd’hui. Je craignais en fait que vous soyez en colère contre moi suite aux événements qui ont mis en péril la vie de notre roi et je me suis reproché longtemps mon inaction. En réalité, qu’aurais-je pu faire? La situation était totalement hors de mon contrôle. Pour votre information, le divorce a été officialisé, rompant ainsi le dernier lien qui m’unissait à Arichis d’Anoszia. Évidemment, chassez un rapace et un autre prendra aussitôt sa place. Franco di Celini est un homme intelligent, mais qui a des méthodes qui me rappellent celles de l’Anoszia. Soyons réalistes, ce n’est pas pour mes yeux qu’il va m’épouser. Toutefois, il faut éviter de lui dire, il risque de se vexer sinon.
 
Dès que Tibéria parlait de Celini, l’ironie était palpable dans sa voix et elle avait raison de l’être. On apporta un plateau de rafraîchissements à la duchesse et au chancelier. Un rapide coup d’œil suffit à lui faire comprendre qu’il était encore trop tôt pour avaler quoi que ce soit. Zoïle lui avait dit lors de leur première rencontre que la nourriture lui ferait du bien, mais Tibéria ne voulait pas prendre de chance. Quelle honte ça serait si elle devait tout vomir ensuite sur les pieds du chancelier! La simple idée la mortifiait. Toutefois, son attention fut rapidement détournée du plateau de rafraîchissements pour entrer dans le vif du sujet. Cléophas n’avait pas l’intention de la faire attendre plus longtemps. S’il l’avait fait venir jusqu’à Merval, c’est qu’il avait une bonne raison de le faire.
 
Tibéria ne maîtrisait toujours pas entièrement l’art de cacher derrière un masque impavide ses émotions. Ses yeux continuaient de la trahir comme s’ils étaient des livres ouverts sur ses pensées les plus profondes. On lui faisait souvent le reproche d’être trop émotive et spontanée dans ses réactions, ce qui pouvait la rendre particulièrement vulnérable. Elle a toujours été ainsi et changer de vieilles habitudes n’est jamais facile, surtout lorsqu’il s’agit de l’essence même de sa personnalité. Tibéria voulait rester elle-même et elle craignait de se perdre si elle commençait à se prendre pour quelqu’un d’autre. Ainsi, à mesure qu’il parlait, le chancelier pouvait lire sans trop de difficultés ce qui passait par la tête de la duchesse. D’abord la surprise et un agacement non feint lorsqu’il parla de Victoria Di Maldi et de son offre. Les doutes qu’elle entretenait pour cette femme ne faisaient que se confirmer un peu plus jour après jour. Ainsi Soltariel brimerait Sybrondil? Elle est bonne! Évidemment, impossible de nier le fait que cette terre est l’une des plus riches du duché, mais que gagnerait Victoria avec cette alliance? Pas grand-chose hormis d’être bien vue par le pouvoir, car le roi n’avait rien de plus à lui offrir. Heureusement, le chancelier préféra ne pas donner immédiatement suite à son idée, préférant attendre. Tant mieux, car Tibéria n’aurait pas apprécié le geste.
 
L’agacement fit place au soulagement lorsqu’elle comprit que son duché ne serait pas amputé, mais on pouvait voir dans ses yeux qu’elle se questionnait, car elle se doutait que le chancelier aurait quelque chose à lui demander en contrepartie. La situation du royaume était précaire et ça ne pouvait pas durer plus longtemps. Les vassaux devaient se mobiliser. Ainsi, lorsqu’il lui dit que Soltariel devra reconstituer la flotte royale, Tibéria écarquilla les yeux de surprise. Personnellement, elle n’y connaissait strictement rien en navigation. Elle ne pouvait même pas mettre les pieds sur le pont d’un bateau à quai sans avoir des nausées. Du coup, elle commençait un peu à paniquer. L’homme devant elle continuait à parler, mais Tibéria ne l’écoutait plus qu’à moitié, trop préoccupée par l’ampleur de la tâche à réaliser. Faire l’inventaire de la flotte restante, engager des ouvriers, préparer les matériaux, réparer ce qui flottait encore et construire ce qui manquait. Du coup, elle était presque heureuse d’être fiancée à Franco. Sa famille s’était fait un nom dans la marine. Tibéria pouvait lui refiler la responsabilité de ce projet tout en le surveillant du coin de l’œil. C’était l’occasion tant espérée par lui de faire ses preuves. Combien de temps avait-il pour faire tout ça? Un peu plus d’un mois! Même en n’y connaissant rien, ce délai paraissait très court pour Tibéria. Finalement, peut-être était-il réellement fâché contre la duchesse et que c’était là sa façon de la punir en lui donnant une tâche impossible à réaliser. Elle devait essayer de gagner un peu de temps. Cléophas semblait être un homme raisonnable et les choses bien faites prennent toujours un peu de temps. En attendant, la jeune femme était mal au point qu’elle se tordait maintenant les mains, signe évocateur de sa nervosité. Cassio avait déjà menacé de lui attacher les mains pour qu’elle cesse. Le pire c’est qu’elle n’en était même pas consciente quand elle commençait. Réalisant ce qui était en train de se passer, elle saisit les accoudoirs de son fauteuil et rapporta toute son attention sur le chancelier qui continuait son discours imperturbable.
 
Langehack… Le comportement de sa voisine et ex-belle-sœur inquiétait Tibéria depuis un certain temps déjà. En fait, elle n’arrivait pas à comprendre les motifs derrière ses agissements. Recevoir la famille bannie sur ses terres représentait une trahison envers la couronne et sa situation n’était déjà pas glorieuse à cause des manigances d’Oshide, son défunt époux. Son désespoir était-il grand au point de l’aveugler? La mère de Tibéria venait du Langehack et Cléophas voyait juste en disant qu’elle avait des droits sur cette terre, mais elle doutait d’être en position de négocier. Non pas qu’elle refusait de le faire, mais comment Mélianne verrait-elle une tentative de rapprochement venant de Tibéria? Arichis d’Anoszia vivait là-bas depuis plusieurs ennéades maintenant. Il a très bien pu la convaincre de son innocence… et du même coup de la culpabilité de Tibéria. Elle était prête à essayer, mais ultimement, Mélianne sera l’unique responsable de ce qui se passera si elle continue à se borner comme elle le fait. Cléophas était au moins clair sur un point : si elle échouait avec le Langehack, elle ne pouvait pas se le permettre avec la flotte.

Du coup, Tibéria avait bien envie de prendre un peu de cette glace. Elle avait besoin de s’occuper les mains. Elle s’en servit une petite quantité et la dégusta très lentement en laissant fondre la glace sur sa langue beaucoup plus par méfiance envers son propre estomac que pour savourer le sirop qui la parfumait. Le chancelier enchaîna finalement sur le dernier point de cette convocation : son propre couronnement. Le roi était le seul à pouvoir officialiser son titre et cela ne pouvait se faire sans qu’elle prête serment. La jeune femme était soulagée de savoir que la chose allait enfin devenir officielle. Elle avait l’appui des vassaux, mais aux yeux de la jeune femme, celui du roi comptait plus. Le parcours pour se rendre jusqu’ici s’était révélé tellement plus difficile qu’elle l’avait imaginé. Non pas qu’elle a cru que ce serait facile, mais elle n’avait certainement pas prévu le coup d’État de son mari. Bien souvent, les titres n’ont rien à voir avec le mérite, mais Tibéria osait croire que, compte tenu tout ce qu’elle a traversé, lui refuser le titre serait particulièrement injuste. Rien dans l’attitude du chancelier ne faisait croire à Tibéria qu’il pourrait la remettre en question, mais il jugea bon de spécifier que pour calmer les velléités séparatistes de Sybrondil, il avait élevé le territoire en comté. Il faut faire attention avec ce genre de bonbon, les gens ont tendance à devenir plus gourmands lorsqu’on leur accorde tout ce qu’ils veulent. Il était peut-être temps pour Tibéria de dire ce qu’elle pensait de Victoria di Maldi.

— Je suis honoré de la confiance que vous avez envers Soltariel pour la réalisation de ce projet d’envergure. Il est certain que le roi ne peut se permettre de ne pas avoir une flotte digne de ce nom symbolisant son pouvoir. La famille de mon futur époux a fait ses armes dans la marine. Il peut difficilement être mieux placé pour le rôle que vous entendez lui confier. Néanmoins, permettez-moi d’exprimer certaines inquiétudes quant au délai qui nous est accordé. Peut-être que c’est possible d’y arriver en un peu plus d’un mois, mais si nous voulons vraiment bien faire les choses, il nous faudra peut-être plus de temps. Je n’ose pas trop m’avancer, car je n’ai aucune connaissance dans le monde de la navigation. Je ne peux même pas mettre les pieds sur un navire sans souffrir d’un terrible mal de mer. Il me faudra discuter avec Franco avant, mais je vous promets d’envoyer dès que possible un rapport brossant les grandes lignes de ce que nous ferons, les coûts estimés ainsi que le délai envisagé. D’ailleurs, vous avez dit que le projet sera entièrement financé sur le trésor Anoszia. Est-ce que cela inclut ses possessions telles que son domaine Velmonè qui rapporterait une somme considérable en le vendant?


Elle esquissa un sourire amusé.

— Cette demande est un drôle de hasard en fait. Peu avant mon départ, j’ai fait fabriquer un présent pour le jeune roi : un petit bateau en bois sculpté. Ce sera le premier élément de sa future flotte, mais soyez assuré que les prochains seront plus gros. Quant à Langehack, je dois avouer ne pas savoir comment m’y prendre. J’ai peut-être des droits là-bas à cause de ma mère, mais je doute qu’elle apprécie mon intervention. Si elle a accueilli la famille Anoszia sur ses terres, c’est qu’elle n’accepte pas la sentence qui a été prononcée. Elle n’admet pas la culpabilité d’Arichis, c’est évident. Je peux essayer d’ouvrir le dialogue par correspondance, mais je préfère éviter de me rendre là-bas. En toute sincérité, j’ai peur d’Arichis et de ce qu’il pourrait faire. On le pense dépourvu de tous ses moyens maintenant, mais je doute qu’un homme tel que lui puisse l’être totalement. J’ai entendu certaines choses récemment qui me font croire qu’Arichis ne me laissera pas en paix tant qu’il n’aura pas obtenu vengeance et je crois que vous devriez aussi être sur vos gardes.

Tibéria s’exprimait calmement, mentionnant simplement les faits sans tenter de dissimuler ses craintes. Elle refusait de vivre dans la peur, mais elle ne pouvait pas non plus faire comme si elle était hors d’atteinte. Elle savait Arichis capable de tout et Cléophas aussi devait garder cela à l’esprit. Tant qu’il vivra, aucun d’eux ne pourra être en paix.

Elle posa sa coupe vide sur un guéridon. Tibéria se tortillait légèrement dans son fauteuil comme si elle voulait ajouter quelque chose, mais qu’elle hésitait à le faire. Finalement, après un moment de silence, elle reprit.

— J’aimerais vous parler de quelque chose. Je n’avais pas l’intention de le faire en venant ici, mais vous avez vous-même amené le sujet sur le tapis. Il s’agit de Sybrondil. J’ai été surprise d’apprendre que Victoria di Maldi vous avait approché avec l’intention, visiblement, de briser le lien entre Sybrondil et Soltariel. Victoria est la sœur de Maciste, l’homme qui m’a précédé sur le trône de Soltariel en plus d’être le responsable de l’exil de notre famille. Je n’aime pas rejeter les actes d’un homme sur le reste de sa famille. Ma sœur a fait des erreurs, mais je ne suis pas responsable de ses choix. Toutefois, il y a certaines rancœurs qui sont plus difficiles que d’autres à oublier et j’ai entretenu, dès le départ, des doutes sur Victoria. Son frère avait un fils qui a été amené par sa mère après la condamnation de celle-ci pour la mort de Maciste. Il est tout naturel qu’elle ne me voie pas comme la légitime duchesse de Soltariel, mais qu’elle préfère son neveu à ce titre. Or, si je ne me trompe pas, Maciste était également le baron de Sybrondil. Selon cette logique et les lois du royaume, ça voudrait dire que Victoria usurpe présentement le titre qui revient à son propre neveu. Évidemment, tout dépend où se trouve l’enfant actuellement. A-t-elle fait mention de lui pendant votre entretien? D’un autre côté, je vous parle de tout cela alors que j’ai reçu une lettre de Victoria peu avant mon départ pour Merval. J’ai fait réunir tous les vassaux à Soltariel afin de discuter de la situation du duché. Ils sont tous venus sauf elle. Dans sa lettre, elle m’informa qu’elle avait l’intention de prêter serment, mais qu’elle était actuellement souffrante. Avec ce que vous venez de me dire, je ne peux que m’interroger encore plus sur ses motivations. De toute façon, il faudra bien que je la rencontre éventuellement si je dois utiliser ses forêts pour la construction de la flotte.

Étrangement, elle se sentait mieux maintenant. Ses nausées passaient toujours assez rapidement dès qu’elle touchait terre. De ce fait, elle commençait même à avoir faim. Tibéria n’avait pratiquement rien avalé pendant le voyage et ce n’est pas un peu de glace qui allait lui remplir l’estomac.
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