Heureuse rencontre ... [ Dimble ]

Sujet: Heureuse rencontre ... [ Dimble ] Jeu 20 Mar 2008 - 22:05

Ah, la fièvre de la nuit !! Lles passants chantants a tue tête, les bagarres de rues entre différentes bandes, les ivrognes maugréant sur tout ceux qui osent les regarder d’un peu trop près. La chaleur des rues, les délicieuses tentations des prostitués sortant comme des armes tout leurs charmes, l’air grave et tendu des gardes de la ville, s’attendant au meilleur comme au pire, surtout au pire. Que les nuits étaient belles a Diantra, et toutes les grandes villes du Royaume Humain, que les nuits étaient animées.
C’était cet ensemble de petite chose, qui dans un tout donnait quelques choses d’énorme, que Triss aimait, la campagne n’était pas faite pour lui, trop calme, trop triste, trop prévisible, non il aimait la ville, c’était sa raison de vire avec la mer. Mais dernièrement, il n’avait pu profiter de ces magnifiques nuits, en effet, il venait de s’échapper de la prison de Diantra, et a l’heure actuelle il devait être l’homme le plus rechercher de tout Diantra, mais il avait sur trouver de l’aide, celle-ci venait de sa petite sœur, qu’il avait rencontré plutôt par hasard, dans une ruelle, un heureux hasard. Il devait se cacher, des gardes mais aussi de la populace, sa tête était mise a prix, mais comment résister au doux appel de la rue, a l’appel de la nuit, non c’en était trop. Triss pris son manteau, sa capuche pour dissimuler son visage et son vieux bâton, pour paraître plus vieux et plus mal en moins qu’il ne l’était. Il devait recruter des membres pour la marine marchande, mais pour cela, il devait sortir, rencontrer des gens, et les convaincre petit a petit, et quoi de mieux de se rendre dans les nombreuses tavernes de Diantra. Son périple commencera tout naturellement par le Bistrot de Tarhama, auberge la plus célèbre du Royaume et par conséquent la plus animée. Par chance ce bistro se trouvait a quelques mettre de sa cachette, il écrivit une lettre a la va vite pour que sa sœur ne s’inquiétait pas et sortit dans la fraîcheur de la nuit, direction la chaleur de l’animation …

Quand Triss Amras entra dans l’auberge, ses narines furent attaquées par un mélange d’innombrables odeurs, alcool, fumés, sueurs vomit … Mais cela ne le gênait pas, il avait l’habitude, cela lui rappelait Sa ville, Méca, ah Méca, si tu savais a quel point tu manquais au Capitaine. Il sa dirigea vers une petite table au fond de la salle, loin de tout ce tumulte, loin de tout problèmes, il le savait si une bagarre explosait près de lui, il se verrait dans l’obligation de se battre, et sa couverture tomberait a l’eau. Une fois assis il commanda sa boisson préféré, une bonne bouteille de rhum, rien ne valait ce magnifique breuvage et certainement pas ces bière tiède qu’avait l’habitude de servir de genre d’auberge. Attendant son élixir, il se mit a observer la salle, il était trop tôt encore pour voir des personnes susceptibles de rejoindre la marine marchande, en effet a cette heure, il n’y avait que des braves gens, sans histoire, la plupart accompagné de leur femme, pour manger un morceau et discuter entre amis. Les vrai hommes, si l’on peut dire, allait arriver bien plus tard, une fois leur dur labeur achever, une fois leur gosier sec, c’est a partir de se moment que la nuit prenait tout son sens. Jetant un nouveau coup d’œil autour de lui, Triss remarqua un barde non loin de lui, occupé a chanter une balade a plusieurs admiratrices, voila ce qui lui plaisait aussi, une bonne chanson, rien ne valait les arts, Triss en était simplement amoureux, au même point que la mer et le rhum. Essayant de capter quelques brides des paroles de la chanson, le Capitaine ne fit pas attention à la vielle serveuse qui lui apportait son rhum. Il ne réussit à comprendre que quelques mots, « princesse », « mer », « capitaine ». Se pouvait t’il que ce poète connaissait des chansons sur la marine marchande ?
Sa curiosité l’emporta sur son envie de boire et de rester tranquille, emportant sa bouteille à la main il se dirigea vers le barde qui venait d’achever sa ballade.

- Et bien, et bien maître chanteur, comment allez vous.
Permettez de me présenter, je me nomme Triss, et je suis un fervent amateur de musique, malheureusement je n’ai point eu l’honneur d’entendre toute votre chanson.
Vous parliez d’un Capitaine et d’une Princesse, qui sont ils ?

Se rendant compte de son impolitesse, le Capitaine fit une révérence au Barde.

- Mille excuses pour ma brutalité, ma curiosité a parlé bien avant mes bonnes manières.
Souhaitez vous partager cette fameuse bouteille de rhum avec moi ? J’en serais honoré maître barde.

Sujet: Re: Heureuse rencontre ... [ Dimble ] Mer 26 Mar 2008 - 14:30

Des regards l’encerclant et s’abreuvant de chacune de ses paroles, les bruits de pas noyés dans ceux des applaudissements, un homme robuste au visage disparu dans l’ombre de sa capuche.

-Et bien, et bien maître chanteur, comment allez vous.
Permettez de me présenter, je me nomme Triss, et je suis un fervent amateur de musique, malheureusement je n’ai point eu l’honneur d’entendre toute votre chanson.
Vous parliez d’un Capitaine et d’une Princesse, qui sont ils ?

Ses pensées qui vagabondaient et enlaçaient l’image d’Unéra lui furent soudainement arrachées…

Unéra, cette jeune fille qu’il avait rencontré quelques jours auparavant. Elle était seule et errait dans les bois, lui aussi, mais leurs situations n’étaient vraiment pas comparables. Ensemble et grâce à la « magie » de Dimble, ils avaient passé la nuit à danser sous la lueur de la lune argentée et des flammes opalines. Sa musique les avait transportés sur des rivages lointains où la notion de temps perdait tout son sens, seul le mot PLAISIR survivait.
Au fond de son cœur, il espérait vraiment lui avoir apporté le bonheur, n’était-ce que pour cette folle nuit passée à deux, cette fillette l’avait marqué, peut-être par sa personnalité, ou bien par l’étrangeté de cette rencontre, mais il était sûr que jamais il ne l’oublierait et priait pour qu’un jour, par le plus grand des hasards leurs chemins se rencontrent à nouveau.

Ses yeux se plissèrent instinctivement, la lueur du Bistrot de Tarhama devenue subitement forte pour un esprit rêveur extirpé de ses pensées.
Il était arrivé à Diantra dans l’après-midi, des connaissances retrouvées aux alentours de la capitale lui avaient assuré que ce bar permettrait à Dimble de passer une on ne peut plus agréable soirée et où ses talents seraient appréciés. Ces derniers avaient vu juste : en deux chansons et un poème accompagné de quelques regards typiques de notre barde avaient suffit pour que toutes les tables qui l’entouraient (c’est à dire trois/quatre) fussent prises. Un groupe de jeunes demoiselles, au cœur frivole, étaient agenouillées à la sienne pour savourer chaque parole que le Murnig prononçait.
L’inconnu qui lui avait adressé la parole dû prendre pour un regard soupçonneux l’air qu’avait prit le saltimbanque car il rajouta :

- Mille excuses pour ma brutalité, ma curiosité a parlé bien avant mes bonnes manières.
Souhaitez vous partager cette fameuse bouteille de rhum avec moi ? J’en serais honoré maître barde.

Dimble sourit :

La curiosité, mère de Danger et sœur d’Adrénaline, elle est un don du ciel à mes yeux.C’est elle qui, dans le cas présent, me permet d’accepter votre proposition.

Il jeta un coup d’œil en coin dans la direction du dénommé Triss, ne rendant que plus flagrant son air malicieux. Il se passa ensuite la main dans sa barbichette et sa posture, soudainement hautaine à la manière d’un aristocrate, n’eut pour effet que de faire pouffer de rire son entourage. Le barde déclara :

De plus, ce nectar à la saveur divine que vous tenez ici joue en votre faveur mon ami !

Désignant la bouteille de rhum, il afficha un large sourire.
Il se retourna, ramassant l’argent qu’il avait gagné ce soir avant de saluer dans de grands gestes élégants et abusifs, comme seuls les ménestrels savaient le faire, les dernières jeunes femmes qui l’acclamaient encore, puis la taverne retomba dans un silence serein.

Il suivit alors Triss à une table, il n’avait fallu que quelques secondes à Dimble pour analyser l’homme et se faire une idée de la situation dans laquelle il venait de s’engouffrer. Le gaillard faisait bien une tête et demie de plus que lui et sa musculature, qui cachait aisément le barde, imposait le respect. S’ils devaient en venir aux mains, il conclut rapidement que les évènements ne tourneraient pas en sa faveur.

Le Murnig attendit que Triss soit installé et qu’il l’ait invité à s’assoire à ses côtés pour se présenter tout en faisant une révérence gracieuse :

Permettez que je me présente à mon tour, Dimble Murnig, humble saltimbanque, pour vous servir. A vos mille excuses non nécessaires je répond par mille merci pour cette honorable demande.

D’un claquement de doigts de sa part, un verre semblable à ceux que l’on servait dans le bistrot apparut par magie dans sa main.
Il s’assit à son aise en posant ses pieds sur la table avant de trifouiller dans ses poches d’où il ressortit sa pipe accompagnée d’herbes exotiques.
L’allumant, il tira une bouffée de son tabac et afficha un sourire de satisfaction, désignant d’un signe de tête sa réserve personnelle il dit d’un ton enfumé :

Goutez-y ! Celui-ci s’accouple à merveille avec le rhum, il est rare et n’est pas du coin, alors profitez-en ! Mon capitaine…

Le saltimbanque éclata de rire sous la soudaine mine de stupeur qu’eut l’homme. Il venait de lui faire comprendre que son identité n’était pas restée cachée bien longtemps, mais le grand capitaine de la marine marchande devait s’y attendre, lui ayant volontairement donné son nom : Triss.

Sujet: Re: Heureuse rencontre ... [ Dimble ] Mer 26 Mar 2008 - 18:45

Un sourire s’afficha sur le visage serein du Capitaine, la conversation commença très bien, le barde venait de lui sortir une petite citation, oh que Triss aimait discuter avec des gens cultivés, avoir une conversation sérieuse avec ses hommes était très difficile, les sujets tournant essentiellement sur la luxure et les femmes, sujets que Triss n’affectionnait pas particulièrement. L’homme qui se tenait devant le Capitaine n’était pas quelqu’un d’idiot, bien au contraire, tout était calculé chez lui, cela se voyait, la façon de parler, de se tenir, ses gestes, tout, il jouait son rôle a merveille, il était rare, mais cet homme impressionnait le chef de la Marine Marchande.
Les deux hommes se dirigèrent vers la table que le Capitaine avait réservé, a cet endroit, ils seront au calme pour discuter, loin des potins et loin des admiratrices du ménestrel. L’homme se présenta sous le nom de Dimble, et se dit saltimbanque, ainsi ce n’était pas seulement un barde, cet homme était complètement baigné dans les arts, ce curieux personnage intéressa de plus en plus le Capitaine, fervent amateur d’art. Sur un claquement de doigts, il fit apparaître un verre sur la table, ce petit tour de passe-passe fit sourire a nouveau Triss, qu’il aimait les tour de magie, oh oui cela l’amusait beaucoup.

- Tiens, tiens de la magie des rues, fort bien amusent mon ami, se verre devait se trouver dans votre manche ou dans votre poche, je me trompe ?

Le barde lui sourit de ses plus belles dents. Puis celui-ci faillit commettre la plus grande erreur de toute sa vie : dire a haute voix l’identité du Capitaine. Après un moment de surprise, Triss attrapa Dimble par le col, et le regarda droit dans les yeux :

- Pas un mot de plus maître Musicien, pas un mot. Vous n’êtes pas idiot et m’avez reconnus, je vous félicite, mais d’autres n’auront pas le même réaction que vous, beaucoup on peur de la Marine voyez vous.

Puis il se mit à rire de plus belle à son tour.

- Vous me plaisez, j’aime votre personnalité. Pour ce qui est du tabac, sachez que je ne fume pas, je préfère le rhum seul, mais merci quand même pour votre aimable proposition.
Bien, et si on commençait a boire cette satané bouteille ! Et allez vous enfin me dire qui sont ces deux jeunes gens de votre chanson ?

La soirée commença mieux que prévus, il avait peut être trouvé beaucoup mieux que ce qu’il était venus chercher. A plusieurs hommes forts, il préférait largement un intellectuel, car sans intelligence un monde ne peut se faire, il stagne, le monde a besoin d’idée nouvelle pour évoluer …

Sujet: Re: Heureuse rencontre ... [ Dimble ] Jeu 27 Mar 2008 - 20:27

-Pas un mot de plus maître Musicien, pas un mot. Vous n’êtes pas idiot et m’avez reconnus, je vous félicite, mais d’autres n’auront pas le même réaction que vous, beaucoup on peur de la Marine voyez vous.

Le capitaine prit Dimble par le col et le tira près de son visage sans aucune difficulté vu leur différence de carrure et la rapidité avec laquelle le geste fut exécuté.
Le barde ne broncha pas et continua d’afficher son sourire un peu trop provocateur sous le nez de Triss, ce dernier lui expliqua clairement, bien qu’il n’avait pas à le faire, la raison de son anonymat.
Il était l’une, voir LA, personne la plus recherchée de tout Diantra, sa tête était mise à prix, quel fou n’aurait pas tenté de préserver son identité ? Mais notre Dimble n’avait pas parlé sans réfléchir, il avait juste voulu savoir jusqu’où ce cher chef de la marine marchande était capable d’aller, quelles étaient ses limites.
Le saltimbanque aimait creuser les personnalités et il se demandait si la personne qui se tenait en face de lui était de nature impulsive, ce qu’il ne tarda pas à voir.
Se renfonçant dans sa chaise, le Murnig dévisageait Triss, en face de lui se tenait un meurtrier, un hors la loi, une personne sans aucun doute méprisable et pourrie jusqu’à la moelle.

**Une occasion en or pour une poule comme moi de pondre une histoire qui ferra tendre l’oreille à plus d’une personne !!!**

Il devait absolument en savoir plus, en savoir plus sur tout !
Retirant une bouffée de sa concoction, une mouette se forma dans la fumée qui sortit de sa bouche, cette dernière alla planer autour du capitaine. Ce dernier se mit à rire, émerveiller devant cette étrange magie. Débouchant la bouteille déposée devant lui il rajouta :

- Vous me plaisez, j’aime votre personnalité. Pour ce qui est du tabac, sachez que je ne fume pas, je préfère le rhum seul, mais merci quand même pour votre aimable proposition.
Bien, et si on commençait a boire cette satané bouteille ! Et allez vous enfin me dire qui sont ces deux jeunes gens de votre chanson ?

Le saltimbanque se redressa et sur son dossier pour mettre en évidence la révérence qu’il laissait imaginer avec les grands moulinets de son bras devant sa tête inclinée. Sa personnalité, son extravagance qui ne passait rarement inaperçue et ses talents de bardes appréciés par beaucoup, le capitaine voyait-il Dimble comme tous ces gens ?
Il ne saurait l’expliquer, mais le Murnig était sûr du contraire. A travers ses allures de guerrier des océans, il percevait cette lucidité telle une lueur au fond de ses yeux et un aura de contrôle sur ce qui l’entourait se dégageait de cet étrange personnage.
Dimble rangea son tabac et répondit à la demande de Triss en faisant taper bruyamment le cul de son verre sur le bois usé de la table.
Lorsqu’il fut rempli à ras bord, il le leva et le fit chanter en trinquant avec le capitaine. Les deux hommes burent une petite gorgée afin de savourer puis enquillèrent leur boisson exquise d’un trait, la rasade passée, ils laissèrent échapper un soupir appréciateur et se regardèrent instinctivement au même instant avant d’éclater de rire.
Le bien-être envahissait peu à peu le barde, il ferma les yeux, profitant de l’effet que lui procurait son tabac pendant que le capitaine les resservait. Il sortit la pipe de sa bouche et dit enfin :

Connaissez vous l’histoire d’Echtélion ? L'histoire d'un homme au cœur embrumé, au nez imprégné de la brise marine et dont les yeux étaient plus profonds que les abysses du grand océan d’Eris.
Garçon élevé loin des sentiments du cœur, loin du bonheur.
Sur cette parcelle de terre oubliée, sombres devirent ses pensées, désireux de se faire absorber par son triste passé.
Courageux, hargneux et ambitieux, il se baptisa maître des lieux submergés par l’étendue bleue.
Durant des années, il ne s’arrêta de voguer nuit et jour, se créant une renommée et continuant de voyager.
Mais à la tombée d’un crépuscule, son regard se posa sur une fille aux traits divins, sa peau semblait douce rien qu’à l’oeil ses pieds dansaient sur les pierres de marbres du vieux port.
Elle riait, inconsciente des envieux qui rôdaient dans son ombre, ce soir-là son âme s’embrasa, son cœur de pierre se brisa.
Cet amour impossible voulut lui aussi rêver d’exister, elle lui offrit son immortalité, préférant vivre à ses côtés pour le temps qu’ils leur restaient. Lui n’avait jamais appris à Aimer et ce sentiment qui soudain se mit à briller, il ne sut l’apprivoiser. Abandonner son navire ? Ce qui permit à cet homme qu’on l’admire ? Il ne pouvait y parvenir.
Elle mourut de chagrin et il reprit la mer, plus seul que jamais, il se maudit à errer pour l’éternité sur les rives des damnés, le visage de sa bien-aimée poursuivant d’hanter ses pensées et ne cessant de chanter :Douce Amertume

Je renonce au fantôme de l'amour
Dans les ombres jetées sur ma dévotion
Elle est celle que j'adore
La foi de ma silencieuse suffocation
Brise ce charme amèrement doux en moi
Perdu dans les bras de la destinée
Douce Amertume
Je ne veux pas y renoncer
Je suis possédé par elle

Brise ce charme amèrement doux en moi
Perdu dans les bras de la destinée
Je porte une croix
Elle devient mon Dieu

Brise ce charme amèrement doux en moi
Perdu dans les bras de la destinée
Brise ce charme amèrement doux en moi
Perdu dans les bras de la destinée
Douce Amertume
Je te veux
Je ne veux que toi
Et j'ai besoin de toi
J'ai seulement besoin de toi

Brise ce charme amèrement doux en moi
Perdu dans les bras de la destinée
Brise ce charme amèrement doux en moi
Perdu dans les bras de la destinée

Douce Amertume

Le saltimbanque s’arrêta, observant la réaction de Triss tout en apportant son verre au bord de ses lèvres.

Etait-ce ceci que vous vouliez entendre ?

Ah la fameuse légende d’Echtélion ce marin de renommé, son histoire connus de tout homme de la mer. Pour beaucoup il s’agit d’une triste histoire d’amour, entre deux amants ne pouvant s’aimer, entre deux individus si proches et pourtant si loin à la fois, un homme qui n’a pus avouer son amour a une jeune femme, oui c’était une histoire si émouvante, ce dernier a vus sa promise mourir, pris de chagrin il erra tel un fantôme, on dit qu’il hante encore les mers et que son chant de désespoir en a fait périr plus d’un.
Bah qu’il aille au diable ces maudits marins et leurs fausses légendes, elles ne servent qu’à effrayer les moins courageux, ou a faire rêver les pucelles avident d’un prince charmant. Pour le Capitaine cette chanson avait un autre sens, un marin jurant amour à la mer ne doit pas se détourner d’elle, un matelot est lié à la mer, jusqu’à la mort. Bien entendu si il le souhaite il peut s’attacher d’une femme, mais celle-ci doit passer après la maîtresse bleu …
Ce qui plaisait à Triss dans les balades, ce n’était pas le message qu’elles laissaient passer, mais c’était l’interprétation de l’artiste, seul l’interprète est capable de rendre une histoire plausible ou non. Faite chanter une balade d’amour contant une histoire impossible à un ivrogne, la réaction des gens ne sera pas les même que si elle avait été chantée par le plus grand barde de Diantra. C’était eux les vrai maître des Villes, les artistes, les troubadours, c’était eux qui faisait les beaux jours d’une ville, eux qui faisait la légende d’un homme. Triss était admiratif devant ces êtres, et celui qui se tenait devant lui faisait partit des grands, sa façon de chanter, de raconter l’histoire, c’était prodigieux merveilleux, il fallait qu’il entre dans la Marine Marchande …

Prenant un nouveau de rhum, et en servant un autre a son ami du soir, Triss plongea son regard dans celui du dénommé Dimble.

- Maître Barde, je connaissais cette chanson, mais votre interprétation était sans aucun doute la meilleure que je connaisse. Je vous en félicite.
Mon bon ami en avez-vous sur moi ?

Le Capitaine se prit d’un fou rire contagieux, mais bien sur que non, qui oserais faire une balade sur le cruel Capitaine, de plus si il en existerait, les gardes feraient tout pour l’interdire et le pauvre interprète serait emmené en prison, sans jugements. On ne rigolais pas avec les Pirates a Diantra.

- Vous savez on peut toujours espérer, avoir une chanson, que l’on le veuille ou non, est un sacré coup de pub, n’est il pas …

Reprenant son sérieux il fit signe a un jeune serveur de venir, Triss avait faim …

- Dimble, par le plus grand des hasards auriez vous un petit creux? Je vous invite.
De plus nous devons parler, d’affaire plus officieuse, voyez vous …

- Maître Barde, je connaissais cette chanson, mais votre interprétation était sans aucun doute la meilleure que je connaisse. Je vous en félicite.
Mon bon ami en avez-vous sur moi ?

Dimble éclata de rire en même temps que le chef de la marine marchande. Cet homme ne manquait pas d’audace et avait le sens de la flatterie.
Le saltimbanque s’approcha de ce dernier et prit sa voie sensuellement comique :

Noble capitaine, vos compliments me vont droits au cœur et sont proches de me faire rougir.

D’un geste rapide il fit apparaître une rose magnifique et la présenta à Triss comme si la plus belle des dames se tenait devant lui.
Au même instant il réfléchit et répondit du tac au tac d’un air malicieux :

Il existe un tas de chansons à votre sujet mon ami ! Mais aussi loin que remonte ma mémoire elles ne sont destinées qu’à effrayer les enfants turbulents et à rappeler aux marins quels dangers les attendent au détour d’une vague.

Se renfonçant dans sa chaise, il rajouta en plongeant son regard dans celui d’Amras :

En ce qui me concerne je n’ai aucune ballade portant votre nom dans mon répertoire. Mes histoires sont du vécu et non et de simples rumeurs, je chante ce dont je suis témoin.

Notre barde se croyait-il supérieur aux autres de son espèce ? Sans doute, mais qui n’est pas orgueilleux n’a pas d’ambition, or celui qui n’a pas d’ambition ne peut être le meilleur. Philosophie simplette mais philosophie quand même de Dimble.

-Vous savez on peut toujours espérer, avoir une chanson, que l’on le veuille ou non, est un sacré coup de pub, n’est il pas …

Le Murnig tira une bouffée de se pipe après avoir bu cul sec son verre de rhum qui commençait à lui monter au cerveau, tout en s’amusant à faire tourner la rose entre ses doigts avec habilité il haussa la voix :

Nous sommes les meilleurs vendeurs de héros ! Mais il faut plus qu’espérer pour mériter une chanson retraçant l’une de vos épopées, il faut marquer de son épée le chemin de la destiné.

D’un geste qui se voulait héroïque il se mit dans une position semblable à celui du guerrier brandissant sa lame. Reprenant ses esprits et par là même son sérieux, il en profita pour observer de nouveau le capitaine. Ce dernier avait du dégainer à de nombreuses reprises son arme et n’était plus à son premier litre de sang versé. Une fois de plus, le barde se demanda ce qui pouvait bien lui vouloir un tel homme.
Soudain, comme pour répondre à ses attentes, Triss reprit la parole :

- Dimble, par le plus grand des hasards auriez-vous un petit creux? Je vous invite.
De plus nous devons parler, d’affaire plus officieuse, voyez vous …

Alors qu’un serveur posait sur leur table deux superbes faisans farcis, le saltimbanque fit tournoyer autour de son majeur la fleur qui se transforma alors en un couteau que le Murnig planta avec violence dans son plat. Affichant un sourire qui dévoilait toutes ses dents, il déclara :

C’est une on ne peut plus bonne idée !
À vrai dire, je me demandais combien de temps vous alliez encore tourner autour du pot. Votre temps doit être précieux et parler comme nous le faisons doit plus vous coûter que vous rapporter.
En quoi un saltimbanque tel que moi peut-il vous aider Monsieur Amras ?

N’attendant plus de se faire servir et une nouvelle bouffée de chaleur agréable lui montant à la tête, il remplit à raz bord son verre ainsi que celui de Triss avant d’en commander une autre avec vivacité.

Le Capitaine se mit à rire de nouveau, l’homme qui était assis en face de lui n’était pas stupide, il savait ce que lui voulait le Capitaine, mais il n’avait pas précipité les choses, de plus il n’avait pas fuis, il n’avait donc pas peur de ce qui l’attendais.
Bien, bien, bien, un artiste qui joue divinement bien, et un homme qui n’a pas peur pour son avenir, mon cher Dimble, sais tu que tu es une personne rare, et j’aime tout ce qui se distingue de l’ordinaire.
Avant de répondre aux attentes du ménestrel, le Capitaine trinqua avec lui, et bus son verre d’une seul traite, bon sang que cela faisait du bien, que ce rhum était bon, certes pas aussi bon que celui de Méca, mais bien meilleur que la plus part qu’il avait goûté dans d’autre auberge. Décidément c’était une bonne soirée …

- Bien, maître chanteur, je serais direct et bref. Comme vous devez le savoir, je suis un homme qui manque de temps, un homme pressé, contraint d’aller vite.
Vous me plaisez Dimble, et au vu de la forme de votre sac, vous devez vous battre aussi bien que vous chantez, bref pour faire cours la Marine aurait besoin de vous.
En tant que troubadour, je pense que je n’ai pas besoin de vous faire un topo sur mon organisation, sachez que ce que vous savez et bien plus sympathique que la réalité, bien entendu nous ne sommes pas des enfants de cœur, du moins en ce qui concerne les marins.
Mais les autres mon jeune amis, les autres, les habitants de Méca, pour une fois les légendes sont bien loin de la réalité, Méca n’est pas une ville pauvre, bien au contraire, Méca est une ville magnifique, les artistes y vivent librement, avec seul contrainte, celle d’exercer leur art. Vous êtes la base de mon futur monde.
Bien entendu vous êtes obligé de me croire sur parole, mais pour vous je veux bien faire une exception, vous me plaisez maître Dimble. Et pour cette raison, je veux bien vous emmenez à Méca, sans que vous ayez la contrainte de vous faire tatouer la rose des vents, bien entendu vous ne pourrez y rester qu’une seul nuit, si la vie la bas vous plais, vous pourrez y restez, si elle ne vous plait pas, vous pourrez retourner à la vie qui est la votre en ce moment.
Mais essayer au moins, je peux vous l’assurer, su vous m’accompagnerez vous deviendrez le plus grand troubadour qu’est connus Miradelphia, vos histoires seront connus de tous, et ce pendant plusieurs génération. Je vous en fais le serment.

Laissant son hôte réfléchir, le Capitaine s’attaque à son tour à son assiette. Attendant la réponse de Dimble, espérant qu’elle soit positive.

Rentrer dans la marine marchande hein....

Dimble but cul-sec son verre et le reposa dans le plus grand des bruits. Ses pensées commençaient à s'embrouiller et il n'avait plus le coeur à parler sérieusement. Des bouffées de chaleur lui montaient de plus en plus à la tête, l'envie folle de chanter à tue tête et de danser l'envahissant. Le capitaine était un beau parleur et savait trouver les mots justes pour parvenir à ses fins. L'une de ses phrases ressortit du lot:

Vous êtes la base de mon futur monde.

Le saltimbanque ne put s'empêcher de pouffer de rire. Un futur monde...Une base, lui...
Son narcissisme avait ses limites. Jusqu'où Triss était-il donc capable d'aller pour influencer la réponse de Dimble ?

Pour vous je veux bien faire une exception, vous me plaisez maître Dimble. Et pour cette raison, je veux bien vous emmenez à Méca, sans que vous ayez la contrainte de vous faire tatouer la rose des vents, bien entendu vous ne pourrez y rester qu’une seul nuit, si la vie la bas vous plais, vous pourrez y restez, si elle ne vous plait pas, vous pourrez retourner à la vie qui est la votre en ce moment.

La Murnig, qui avait comme projet de vider à nouveau son verre, faillit s'étrangler. Il toussota puis, relavant la tête vers le capitaine, il plongea ses yeux noirs de jais dans les siens. Se passant une main des ses longs cheveux, il prit l'air penseur l'espace d'une demi-seconde avant de se lever. Les bras grands ouverts, brandissant la bouteille d'alccol tel un fier ivrogne, il déclara:

C'est parti mon kiki !!!!(prière de ne pas juger ses talents de poète sur ce rime de mauvais goût...)

Dimble lança alors sa bouteille à moitié pleine en l'air avant de tourner sur lui-même. Le tour fait, il rattrapa non pas une, mais deux bouteilles. Satisfait d'avoir réussit son petit tour de magie, il se rapprocha de Triss et lui tendit l'une d'elle avant de murmurer à son oreille:

Ne soyez pas assez stupide pour croire que je suis totalement ivre. Je vous ai écouté l'ami, et votre serment ne vaut pas un écu. J'accepte pour le séjour à Méca, le reste attendra.

Puis, passant son bras par-dessus les épaules du capitaine comme le ferait deux vieux amis, il cria en direction de la salle désormais pleine:

Qui est partant pour pour défier mon ami et moi-même à une "Route du Rhum" ?!!!!

La "Route du Rhum", sans conteste le jeux le plus reconnu et apprécié des grands buveurs et autres maîtres de la binouze. Les règles étaient simples, des verres de rhum étaient posés en file indienne dans tout le bistrot jusque dans la rue et espacés de quelques centimètres seulement. Deux équipes de deux personnes s'affrontaient, suivant chacun leur route et se relayant à chaque verre, les premiers à arriver au bout de cette coriace route gagnaient. Seuls les meilleurs participaient à des jeux aussi dangereux...C'était à cette heure tardive que l'on trouvait ce genre de personne, et les volontaires mirent peu de temps à se présenter...

Une heure plus tard.

Dimble et Triss étaient assis sur une table, des couronnes faites avec des culs de bouteilles sur la tête. Ils avaient gagné la "Route de Rhum" au pris d'un grand effort...Il s'en était fallut de peu pour que la victoire leur échappe, la différence se faisant sur à peine deux verres.
Heureux comme pas deux, nos deux compères chantaient désormais des ballades "paillardes".

C'est à babord qu'on gueuleeee qu'on gueuleeeeeeeeeeeeeeee !!!!!!!!!!!! C'est à babord qu'on gueule les plus foooorts !!!!

Ne comprenant pas le but du jeu, ils enchaînèrent, accompagnés par de nombreuses voix:

C'est à tribord qu'on gueuuuleeeee qu'on gueuleeeeeeeeee !!!!! C'est à tribord qu'on guele les plus foooorts !!!!

Un marin cria alors :

Le mouton est un animal à poil laineux !

Tous les autres se regardèrent avant de brandir leurs bouteilles et de brailler en choeur:

A poil laineux ! A poil laineux !! A poiiiiiiiil !!!!!!!

Quelques heures encore plus tard, bref le matin quoi:

Les deux hommes prenaient le chemin clopain clopant du port d'Ydril, des sourires bordant leurs visages, cette nuit avait été une bonne nuit...

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