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 De retour du feu [Urgoll'Ven]

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Naukhel
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MessageSujet: Re: De retour du feu [Urgoll'Ven]   De retour du feu [Urgoll'Ven] - Page 2 I_icon_minitimeVen 9 Aoû 2019 - 14:34


Son souffle se fait plus amples, plus erratiques, sa poigne plus fébrile, crispée, son grondement toujours plus grave, étranglé. En réaction aux soupirs, il se fait plus emporté, tremblant dans sa retenue. Un instant où le sombre a un recul, alors que la femelle respire, se fait entendre, alors que les crocs se font plus agressifs.

Mais les doigts se faufilent. Cherchent. Et griffent.

Soudain, il n'y a plus de rictus. Le géant tremble, a un spasme, se cabre en arrière, ses paupières grandes ouvertes sur le rouge écarquillé de ses yeux, ses crocs disparaissant sous ses lèvres qui laissent voir un abime muet. Un contact. Celui des ongles, de simples ongles... Sur le tissu cicatriciel de la nuque. Le temps suspendu, un corps tendu à l'extrême... Avant qu'un hoquet ne le secoue, ne le ramène à cette vie à laquelle la douleur l'a arraché. Le drow se plie de nouveau sur la forme pâle sous lui, le visage défiguré par un rictus enragé.

Une main a quitté la gorge pour plaquer une épaule au sol. L'autre, qui a transpercé la chair tendre de ses ongles brisés,  s'affaire à arracher ce qui l'entrave, la protège. Le pantalon craque d'un coup; la robe courte et blanche est retroussée avec brutalité. Le bras se plaque dans le dos délicat, s'y agrippe, et soulève le bassin. D'un mouvement de rein, le noirelfe s'impose, trouve et transperce. Sans préparation, sans précaution, sans retenue. Il n'y a plus rien. Rien que la douleur qui pulse, le corps à écraser, la rage qui le noie.

Forcer n'est pas un vain mot, et le géant sombre s'y emploie avec un empressement presque désespéré. Insensible, sourd et aveugle à autre chose qu'à la violence, le géant s'acharne et s'impose en la frêle petite chose. Frapper, déchirer, écraser... Sa figure s'écrase contre le marbre froid, alors que son autre main s'y fracasse en un poing crispé, et que sa voix s'arrache en plainte, au rythme de ses assauts, à sa gueule usée.
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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: Re: De retour du feu [Urgoll'Ven]   De retour du feu [Urgoll'Ven] - Page 2 I_icon_minitimeVen 9 Aoû 2019 - 18:45


La bête était restée sauvage, et peut-être avais-je sous-estimé ce fait, peut-être aurais-je dû plus m’en préoccuper, peut-être aurais-je dû éviter d’être actrice, peut-être aurais-je dû le laisser me faire du mal sans chercher plus. C’est tout ce qui me passait par la tête quand tout s’arrêta, que ses mains cessèrent, qu’il cessa de me mordre, que son torse s’écarta et me laissa la place de respirer, quand il n’y avait plus que les douleurs qui avaient résulté de ses gestes. Et peut-être que j’aurais dû appeler à l’aide, peut-être que j’aurais dû exiger que tout s’arrête. Peut-être pas… Son visage se transforma et les doutes revinrent, couvrant le reste, couvrant tout ce qui n’était ni douleur ni plaisir, me préparant à la suite. La magie aurait également pu être un atout, une alliée, mais je tenais trop à cette résolution de ne pas l’utiliser, je tenais trop à cette logique bancale qui avait fait de ce moment un moment si particulier, si peu contrôlé, si dangereux.

La bête s’était remise en mouvement et me maintint au sol avec cette grosse main qui m’écrasait l’épaule, elle était toute en sauvagerie, et je pus deviner sans un doute son intention prochaine alors qu’un vêtement craquait et que l’autre se laissait arracher sans opposer quelque résistance que ce soit. Dans l’instant je ne pouvais m’y opposer, dans l’instant je le voulais, car la passion était partout, que tout ce jeu avec la douleur me menait invariablement devant ces portes là, qu’il n’y avait que la volonté d’un autre qui pouvait m’en empêcher, et que quand tous étaient tétanisés par mes ordres, il n’y avait que l’intéressé qui aurait pu m’arrêter par une éventuelle passivité. Et même la passivité et la démonstration d’un manque d’intérêt ne suffisait pas alors qu’une pensée vers Noruì et cette dernière rencontre pourrait me le confirmer… le défi… n’étais-ce pas un défi de la même sorte que je m’étais lancé en venant me mesurer au monstre ?

Les spectateurs malgré eux se doutaient de ce qui arrivait, et l’argenté allait fermer les yeux face à cette vision insupportable tandis que les autres allaient réagir comme ils le pouvaient plus que comme ils le voulaient. A peine l’eldéen sembla satisfait de sa préparation qu’il entra brusquement en moi, m’arrachant un premier cri qui allait faire trembler la première lance. Ce n’était pas ce qu’on imaginait de la Princesse de Geresh, même quand on avait entendu des histoires, et Ketill en comprenait finalement la teneur, même s’il aurait voulu le découvrir autrement. Une seconde lance se joignit au mouvement de la première au second cri, puis une troisième. Un autre cri se fit entendre ainsi qu’une question que je ne pus entendre et qui venait de la pièce voisine, si bien que bientôt il n’y eut qu’une lance à rester immobile, celle d’un daedhel beaucoup trop calme qui observait, plein d’intérêt.

Je n’étais moi-même que douleur et extase alors que je ne pouvais plus que prêter attention aux allées et venues du daedhel qui allait plus loin que n’importe qui avant lui, qui m’arrachait cri sur cri, probablement encouragé par mon désir, probablement encouragé par des tentatives de mouvement de bassin qui ne faisaient aucune différence, probablement encouragé par mes gémissements, probablement encouragé par tout ce que j’étais à cet instant. Noyée dans un torrent de sensations pour la plupart inconnues je ne savais plus distinguer la douleur du plaisir, je n’étais plus capable de me rendre compte des dégâts que le monstre pouvait m’infliger, je n’étais pas capable de faire autre chose que profiter de l’instant en espérant simplement qu’il y aurait d’autres moments desquels profiter. Et ce doute en m’envahissant continua de renforcer mon plaisir de l’instant alors que je me rapprochais de plus en plus de la libération de toute cette tension alors que pour la première fois j’étais peut-être avec une entité plus impatiente encore que moi.

Une lance s’avança légèrement – une lance qui appartenait à un Ketill horrifié qui voulait mettre fin à ce triste spectacle – mais une main argentée aux trop longs doigts se posa sur son épaule alors qu’une voix lui murmurait quelques mots pour lui enjoindre de rester passif. « Attends, il la tuerait… » La voix s’était brisée au milieu d’une phrase qu’il n’allait pas finir. Ils n’interviendraient pas avant que le monstre ne soit rassasié car aussi triste que la situation était je n’étais encore vraiment en danger de mort, ou en tout cas pas plus que je ne l’avais été depuis que je m’étais offerte à sa brutalité. Lui savait simplement que chaque coup de rein compliquerait son travail après les faits.

J’étais rendue aveugle par la douleur et j’avais exigé de mes guides qu’ils n’agissent pas, et il n’y aurait qu’après pour faire les comptes.
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Naukhel
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MessageSujet: Re: De retour du feu [Urgoll'Ven]   De retour du feu [Urgoll'Ven] - Page 2 I_icon_minitimeSam 10 Aoû 2019 - 0:39


Les cris. Les cris et leurs échos. Les cris et leurs échos et le frémissement glacé qui nait dans ses tripes. Personne ne peut voir sa figure, plaquée contre la pierre... Alors que son bassin s'acharne à aller plus loin, à prendre de l'élan pour mieux s'imposer encore, violemment et sans interruption. Que son torse s'entête à se remplir et se vider, de l'odeur de musque, de peur et de sang. Enivrant, étourdissant, écœurant. Seul se voit le corps massif déchainé; seuls s'entendent les cris hystériques; seules se sentent les viscères qui se tordent. Et lui, lui qui frappe encore, qui ne semble savoir faire que cela... Tant et si bien que l'être sous lui pourrait en mourir.

Un cri, un qui surpasse les autres. La femelle qui se tortille, se tendant, enserrant... Le battoir se crispe dans son dos, comme s'il pouvait s'enfoncer davantage à travers le tissu. Chaque nouveau coup, plus difficile, force et ravage d'autant, tirant à celui qui blesse des plaintes étranglées. L'autre dextre s'empare du poignet agresseur. L'enserre. Tord. Borné dans cette démence corporelle, le daedhel ne s’apaise en rien, n'offre aucun repos... Et ses dents finissent par trouver une prise, en descendant suffisamment. Se referment sur un morceau de chair cartilagineux, dans le chaos obscur. Transpercent. Mâchent et tirent. Dans un craquement humide, les os du poignet cèdent, et d'un brusque mouvement de tête, le daedhel arrache ce qui s'apparente à un morceau d'oreille, au milieu de touffes de cheveux et de sang... Et les mires écarlates revoient alors les lances, qui menacent, frémissent, par delà des regards écarquillés, malades.

Le géant rugit. Après tant de grondements restreints, retenus, malsains, c'est là l'expression d'un maelstrom terrifiant et furieux, viscéral et primal, qui semble sans fin. Son bas-ventre se contracte et déverse le fruit de la folie. La tête retombe, et le sombre hoquète et râle, comme à l'agonie. Pourtant, le répit est de courte durée, la masse s'agite et force à nouveau, alors que, libérant le poignet tordu, le battoir s'agrippe frénétiquement à un sol sans prise, les ongles se fendant en traînées sombres sur le marbre. Le sombre gronde, acharné et destructeur, au fil des trop nombreux coups. Ses mires, étrécies, finissent par accrocher la figure pâle et extatique sous lui. Sa respiration a un raté, son être se contracte et frappe d'autant plus brutalement, alors que ses mâchoires claquent, en un rictus de douleur.

"...NAULT... ILTA..."
...PAS...ELLE...

Les mots peinent à échapper à la barrière de ses crocs, bas et grondés, et profitent des sursauts dus à ses assauts. Puis ses paupières se ferment, ses mouvements s'accélèrent... Et un hurlement s'enfuit de lui, allant crescendo. Alors, le daedhel s'arrache à cette étreinte, aussi soudainement qu'il l'a imposée. Il se jette en arrière tout en se relevant à moitié, puis chute lourdement, au son de son souffle erratique, de son corps nu qui ne s'élève encore pour s'effondrer plus durement, et dont la virilité sanglante n'est en rien cachée par les lambeaux de ce qui le vêtit. Puis se voit ce dos, couvert d'une peau rosâtre, crasse et noueuse, où s'entraperçoit une vague trace, plus haut, sur la nuque. Sa fuite ne ne le porte pas très loin, parmi les ombres des chaînes abandonnées.

"...d..rr..rro... ss...rrrigg'tul... Un raclement, plus qu'un mot. ...duul...s...sssom...ton...ashssss..."
...vi...vante...plai...sir...li...b...erté...p...ierre...

Un hoquet, un haut-le-cœur, qui agite la stature effondrée. Puis, il ploie. Un bruit, humide. L'odeur, cuivrée, plus fraiche. Sans un mot, le regard dans le vague, le daedhel se mord le bras. Fort. Jusqu'à ce que le sang perle contre le blanc de l'émail. Alors, lentement, la mâchoire se met en branle. Appuie et broie. Sans un frisson.


Dernière édition par Le Brûlé le Dim 11 Aoû 2019 - 18:19, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: De retour du feu [Urgoll'Ven]   De retour du feu [Urgoll'Ven] - Page 2 I_icon_minitimeSam 10 Aoû 2019 - 12:43


Chaque cri aurait dû être hurlement de douleur, chaque cri aurait dû être un appel à l’aide, chaque cri aurait dû être une plainte, mais chaque cri était cri de plaisir alors que j’étais tombée pour la deuxième fois dans le piège que m’avait tendu ma propre condition. Ce n’était pas normal de le sentir autant, ce n’était pas normal d’attendre le prochain coup de bassin avec envie, ce n’était pas normal de n’opposer aucune résistance à ce qu’il se passait, rien n’était normal, mais j’étais partie trop loin pour m’en rendre compte, et lui continuait, incapable de s’arrêter, m’arrachant d’autres hurlements de plaisir. Puis la tension accumulée se relâcha et mon corps tout entier commença à trembler, accompagné par des hurlements qui emplissaient la pièce alors que le monstre ne changeait pas de comportement, que le monstre continuait, car lui n’était pas rassasié, car lui n’était pas un amant, car il n’avait jamais été intéressé par la satisfaction d’une jouissance commune, car il continuait de frapper comme s’il ne savait pas faire autre chose.

Sa gigantesque main ne cessa pas non plus d’essayer de pousser ce corps à bout alors qu’elle se saisit d’un poignet qu’elle avait l’intention de rompre, et que ses dents reprenaient du service… Au milieu de mes cris qui ne pouvaient se tarir l’un d’eux sembla plus puissant que les autres et il marqua la rupture de l’os du poignet et la séparation d’un morceau de mon oreille au reste. Mais toujours dans un comportement qui n’était pas normal ce furent le plaisir et des lances qui s’agitaient qui y répondirent, ce furent l’extase et les visages qui se fermaient encore un peu plus qui y répondirent, ce furent le désir de plus et l’envie que tout s’arrête qui y répondirent. Les coups continuèrent, eux, le sang coulait en bien des endroits, et le corps continuait d’apporter le plaisir par vagues, alors que de plaisir il n’y en avait plus d’authentique, que le seul qui restait était la douleur mal interprétée.

Dans un rugissement le géant allait confirmer que sa jouissance à lui était arrivée, et la réaction de sa virilité ne se fit pas attendre alors que je la sentais tressaillir et mêler un nouveau fluide à ceux déjà présents dans l’abdomen ravagé. Je n’étais plus en état d’être horrifié par quoique ce fut, mais je l’aurais été si j’avais été capable de réaliser qu’alors qu’il s’arrêtait enfin je souhaitais qu’il continue. Une lueur d’espoir agita les lances, et l’une d’entre elles tenta de s’avancer, pour être freinée une nouvelle fois par l’exaucement de mon vœu alors que la bête semblait reprendre vie pour quelques ultimes coups de bassin. Une reprise de courte durée, au grand soulagement d’un argenté qui pensait que la journée ne pouvait pas empirer et qui doutait de plus en plus de ma capacité à y survivre. C’était dans un hurlement que le monstre allait finalement se dégager tout à fait, que j’allais cesser de le sentir aussi simplement que tout avait commencé, et qu’il allait se réfugier assez loin de mon corps laissé à l’abandon.

Ulk n’avait pas eu besoin de voir le membre sanguinolant du monstre pour savoir à quel point j’étais meurtrie, mais sa vision le poussa à se désintéresser totalement de lui et à reporter l’intégralité de son attention sur sa Princesse. Il se précipita, il posa sa main sur mon bas-ventre et son visage se décomposa à la confirmation de tout ce qu’il avait craint. « Ketill, aide moi, il faut la porter quelque part, loin de lui, vite, on ne peut pas la perdre ! » Il criait à moitié, car il ne savait pas quoi faire d’autre, car il devait s’occuper d’elle mais il devait aussi l’arracher le plus rapidement aux griffes du monstre tant qu’il était sonné. Il sursauta lorsque l’intéressé s’exprima d’ailleurs, et comme seule réponse deux uniques mots sortirent de la gorge serrée de l’argenté, à l’intention des lances. « Tuez le. » Si le monde faisait de moins en moins de sens alors que les pas retentissaient autour de moi j’eus la force de prononcer un seul mot avec juste assez de force pour qu’il soit entendu. « Non… » L’argenté encaissa le mot comme il aurait encaissé un coup, et il hésita un instant, le visage sombre, alors que les lances se rapprochaient du monstre qui devenait fou. Il n’écouta la petite voix que parce qu’il avait encore peur de me perdre, et qu’à partir du moment où il m’éloignait d’ici c’était un sacrifice raisonnable. « Non, arrêtez, obéissez… » Alors il parla de la même langue que le sombre, un instant, sans faire l’effort de former des phrases.

« Kyorl ghil. Tonashsss t’yin duul'ssom. »
Attends ici. Pierre puis liberté.

Ketill souleva mon corps presque entièrement nu comme s’il n’avait été qu’une poupée de chiffon et sortit, Ulk à sa suite, sans se soucier une seconde de ces taches de sang et autres fluides que je laissais au sol sur mon passage jusqu’à la chambre que j’avais quittée. L’argenté ne rompit jamais le contact entre sa main et mon ventre, commençant déjà son travail, commençant déjà à adresser les hémorragies les plus dangereuses, oubliant tout le reste. Il parvint à garder son calme lors de la seule interruption sur le chemin par un serviteur, Tadeo, et il lui demanda avec tout le sérieux du monde de ne pas perdre un instant et d’aller chercher les meilleurs mages de vie de Thaar, lançant des noms et où il pouvait les trouver. Les vagues de douleur et de plaisir continuaient même alors que le monstre n’était plus là et je gémissais dans les bras puissants de Ketill, ne réalisant toujours pas dans quel état j’étais et quel danger je courais. Mais entendre l’argenté requérir l’aide d’autres n’était pas bon signe, et même à cet instant là j’étais capable de deviner certaines choses.
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MessageSujet: Re: De retour du feu [Urgoll'Ven]   De retour du feu [Urgoll'Ven] - Page 2 I_icon_minitimeSam 10 Aoû 2019 - 20:56


Quand les lances s'avancèrent, elles virent le sombre se retourner. Prostré, il n'en dévoila pas moins une figure immonde, livide, habitée par une lueur folle, rougie par son propre sang. Son bras blessé se posa sur le sol froid, la plaie goûtant lentement, informe et organique. Un grondement bas accueillit leur avancée, le géant semblant se ramasser sur lui-même... Puis les lances reculèrent, l'éphémère fut emportée, et le daedhel fut laissé en bas, avec les lances. Mais celles-ci n'avancaient plus, attendant seulement... Elles-aussi.

Silence. Froid. Les lèvres retombèrent sur les crocs écarlates. Sans autre mot, le sombre s'affaissa. Sa respiration disparate et heurtée, peu à peu, s'éteignit. Sans plus prêter attention à ses geôliers, le géant se redressa, pataud, avant de s'enfoncer à pas lourd dans l'obscurité, aussi loin qu'il lui fut possible, manquant trébucher sur les chaînes, laissant une mince piste de sang et de lambeaux de tissu. Finalement, désormais seulement vêtu de sa propre peau et de traces s'assombrissant, poisseuses, il s'effondra contre un mur froid. La brûlure à son flanc, la lacération de la lance, les croutes autour de ses poignets, la plaie ouverte de son bras, la douleur sourde dans sa main et son bas-ventre... Chacun de ses muscles frémissaient, fébriles, alors que ses mires ne fixaient rien, se perdant seulement dans l'abîme.

Ne fut plus entendu de lui qu'une respiration. Parfois, il semblait aux gardes que la chose aux yeux sanglants les regardait, d'entre ses mèches disparates. Difficile à dire. Au fond de la salle, le géant attendait, sale et sanglant, dans un silence aussi brutal que l'avait été son hurlement.


Dernière édition par Naukhel le Mar 31 Aoû 2021 - 21:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De retour du feu [Urgoll'Ven]   De retour du feu [Urgoll'Ven] - Page 2 I_icon_minitimeDim 11 Aoû 2019 - 12:12

L’argenté entra dans la chambre avant Ketill pour la préparer à m’accueillir. Il fut seul un seul instant, un instant où en voyant la pierre précieuse qui trônait dans le lit l’ancien Eldéen eut un accès de rage rare, qu’il savait plus improductif que tout ce qu’il avait fait depuis qu’il était au service des Hiisi. Rare mais bref, et une fois que la pierre de Phish Oura heurta un mur dans un grand fracas il l’oublia et fit ce qu’il avait à faire. Une petite floppée de serviteurs l’avaient suivi, et ils obéiraient à chacun de ses ordres sans jamais une hésitation. Ketill entra alors à son tour pour déposer ma forme gémissante sur le lit. Il se retourna mais il ne put quitter la chambre tout à fait. Quelques jours plus tôt il ne connaissait pas la Princesse qu’il servirait, quelques jours plus tôt il n’avait aucune idée de ce qu’était la loyauté à quelque chose d’autre que l’or, un jour plus tôt il n’avait aucune idée de ce qui pouvait pousser ses protecteurs à la servir, mais là, il comprenait l’argenté, il comprenait que sa Princesse n’avait qu’elle-même comme plus grand ennemi. Il ne pouvait cependant pas encore comprendre pourquoi on voulait me protéger, il ne pouvait cependant pas comprendre pourquoi l’on ne se servait pas de ma fragilité comme d’une arme contre moi.

Ulk lui était revenu à mes côtés, et alors qu’aucun mage de vie ne s’était encore présenté au palais – cela ne faisait que quelques minutes que l’annonce avait été envoyée, après tout – il était le seul qui pouvait m’éloigner de tout danger sur ma vie. Il connaissait plutôt bien mon corps et était sûrement le plus à même pour accomplir cette tâche, mais cela touchait des zones desquelles il n’avait jamais eu à s’occuper et il était inquiet. Mais il n’avait pas énormément de choix, et il apposa quand même sa main sur mon bas-ventre.

Que ce soit par ses actions ou par celles des serviteurs, même si c’était vraisemblablement grâce au concert des deux, il y eut un moment où l’argenté fut certain que je ne risquais plus ma vie, une poignée d’heures après l’incident. Je vivrais, et il décida à cet instant d’honorer ma promesse, contre son envie de détruire le monstre. Il s’était retenu tout ce temps de le libérer simplement parce qu’il lui aurait fallu un exutoire si le drame était survenu, mais sans drame la mort du colosse aurait dû être expliquée à la forme assoupie à ses côtés. S’il voulait honorer ma promesse, il ne voulait et pouvait pas pour autant me quitter. Son regard se posa sur Ketill qui peut-être par pudeur n’avait pas jeté un seul regard dans la direction du lit, qui avait simplement écouté les commentaires, et compris que je vivrais. « Fais bloquer les accès à cette chambre, et va donner la pierre au monstre, laisse-le seul ensuite. » L’argenté pointa le menton dans la direction du point d’impact de la pierre et du marbre et en le suivant du regard Ketill laissa ses yeux me regarder un instant avant qu’il ne détourne la tête. Il trouva rapidement la pierre sur le sol, ne posa pas de questions et s’en fut.

Il avait positionné mes hommes de façon à jalonner la seule route que le monstre pouvait prendre pour sortir du palais, en plus de laisser un groupe de lances dans l’escalier qui mènerait à moi, et il venait finalement lui porter la pierre. Une pierre qui le transformerait en le monstre qui avait mis le feu à la caravane, une pierre qui lui permettrait de mieux contrôler sa magie, une pierre qui l’empêchait de se faire consumer par elle. Ketill ne savait bien évidemment pas tout ça, ou il aurait sûrement confié la mission à quelqu’un d’autre. Il avançait quasiment à l’aveugle, incertain de ce qui faisait de cette pierre un objet d’importance pour le Daedhel.

Avant d’entrer à nouveau dans la pièce qui avait vu l’horreur se produire il prit une grande goulée d’air. Il n’avait vraiment pas envie de retrouver ce mélange d’odeurs et de fluides appartenant autant au daedhel qu’à sa Princesse, et faire le premier pas fut beaucoup plus dur qu’il ne l’avait imaginé. Les porteurs de lances qui étaient là n’étaient pas les mêmes que ceux qui avaient fait face avec lui, eux ne savaient pas, et c’était sûrement ce qui leur permettait de ne pas trembler. Ketill traversa le mur de lances et observa de loin la forme qui avait dû s’impatienter, qui avait dû croire, si elle en était capable, que le marché avait été rompu. Cessant de respirer il s’accroupit et posa la pierre devant lui. Son regard ne savait pas où se placer mais il resta là pendant une poignée de secondes, hésitant entre le sol écœurant et le géant. Il allait battre en retraite beaucoup trop vite, cependant, et emporter les porteurs de lances avec lui, sans dire un mot car il n’en connaissait aucun, pour laisser le colosse seul.
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MessageSujet: Re: De retour du feu [Urgoll'Ven]   De retour du feu [Urgoll'Ven] - Page 2 I_icon_minitimeDim 11 Aoû 2019 - 20:15


Bruit. Présence. Sensation. Lentement, le géant s'arrache à sa torpeur. Car ses mires ont accroché la vision du nouvel arrivant, car il a perçu ce qu'il retrouve. Tout son être se tend vers cela. Que les éphémères reculent, emportent la lumière, n'y change rien. Il demeure, un temps immobile. Le silence qui s'éternise... Puis, il s'arrache à son carcan de froid, se traîne d'abord, parvient à se redresser. Trébuche sur les chaînes, un vêtement oublié, avance, affaibli, respirant fort, d'un souffle incertain, erratique. Mais sa main trouve la pierre. Celle-ci, retrouve alors sa place autour de son cou. Sa pogne la serre, s'y esquinte la peau, sans qu'il lâche. Le regard de sang se tourne vers l'ouverture éclairée. Un pas, puis l'autre... Et bientôt, il court.

Ce que les hommes veillant dans les couloirs voient, c'est le sombre qui se jette vers l'avant. Nu, sanglant, blessé, il n'en parait pas moins enragé, montrant les crocs, le regard fou. Il heurte les murs au tournant, y laisse la trace sanglante d'une main vaste et brutale, avant de foncer de plus belle. Soufflant comme un bœuf, martelant le sol de ses pas lourds et organiques. Il n'a pas un regard pour les lieux, seulement pour l'espace dégagé où il peut s'engouffrer. Etage, couloir, escalier, porte close, tourner, percuter l'homme qui s'est avancé, trébucher, s'arracher au sol, jeter une jambe, l'autre, repartir... Le poids, le poids qui l'entraine vers le bas, son bras blessé dont la main est affaiblie, la fatigue qui pèse, ses traits creusés comme une tombe...

Dehors. Espace vaste. Le sombre ne s'arrête pas, et disparait dans les rues les plus proches, laissant quelques traces éparses de sang, cachées pour l'heure par l'obscurité.

_________________

Pataud, le drow ivre titube, chantonnant quelque chose, il ne sait plus quoi. La soirée fut bonne, l'alcool coula, il lui faut à présent retourner dans sa piaule. Demain, il lui faudra bien se présenter, pour mériter sa paye de garde. Mais voilà qu'il entend le bruit d'une course, jette à peine un coup d'oeil... Mais cela suffit. Une faible lumière éclair tout juste la silhouette qui le heurte avec brutalité, et c'est tout juste si son cerveau embrumé a pu comprendre : gris, massif, musculeux, sang... Et le hurlement qui résonne à ses oreilles, le sien, avant que le bruit de ses os ne résonnent dans la ruelle, et que des crocs noient son cri dans ses propres fluides, lui ouvrant la gorge.

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Avachi dans un coin, la femme qui n'a nul part où aller attend, attend qu'un autre jour se lève, pour mendier à nouveau, vendre ce qu'elle peut grappiller, le peu qui lui reste. Le sol est dur sous elle, ses vêtements fins... Luttant pour trouver le sommeil, ses yeux accrochent une vision qui la tétanise : celle d'un être trop grand, en sang, dont la moindre parcelle de peau se devine à la faible lumière, et dont le moindre geste lui hurle une brutalité qui la pousse à se recroqueviller. Mais le temps, ce temps traître... Elle frissonne. Un clignement de paupière. L'être n'est plus là... Si, la masse qu'elle voit affalée contre un mur, plus loin ? Elle ferme et rouvre à nouveau les yeux. Plus rien. Un rêve, cauchemar... ? Comme si elle n'en avait pas assez... Elle ne sera pas la seule à douter de ce qu'elle vit cette nuit-la.

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Avec un bâillement, le garde relève la tête vers son collègue, dont le regard vagabonde par delà les portes, regardant si un voyageur se pointera si tard, afin de rentrer au sein de la cosmopolite Thaar. Se frottant les yeux, le premier tourne la tête vers l'intérieur... Et se les frotte encore. Ce qu'il voit n'a pas de se-. Dans un rugissement brûlant, son être s'éteint en hurlant.

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Les hennissements paniqués tirent le palefrenier de son sommeil, au cœur de la nuit et de la paille. Tâtonnant, il va réveiller son maître, et ils s'avancent tous deux fébrilement vers l'écurie, fourche en main. Bientôt, la vérité se révèle à la faveur d'une lanterne : au milieu des masses paniqués des équidés, quelque chose s'accroche à l'un d'eux, quelque chose qui lève vers eux des yeux de sang... Des hurlements, un rugissement, et bientôt, l'écurie s'embrase de l'intérieur. Les chevaux fuient, piétinent un humain qui est parvenu à ramper jusqu'à la porte. Parmi eux, sur l'un des plus massifs, une masse sombre s'accroche, à cru, une longue traînée sombre ruisselant d'une blessure au flanc jusque sur celui de sa monture. Paniqué, l'animal emporte son fardeau dans la nuit... Une poigne et des pressions brutales redressant sa course. Vers le nord.

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