Bleue, comme une orange [Aerianna]

J’avais gardé le contenu de cette lettre secret, j’avais décidé de ne rien en dire à Sauveur et de le laisser rejoindre ses filles sans se préoccuper de quoi que ce soit, j’avais en tête d’en faire une surprise en vue d’un tout autre événement. Peut-être que c’était une erreur, peut-être qu’il n’y aurait pas cette issue que j’escomptais, mais ce n’était pas si important maintenant, pas autant que de garder la possibilité ouverte en ne gâchant aucune surprise. Il était rentré à Thaar et j’avais fait apprêter un navire, de ceux qui transportaient personnes plus que marchandises, et qui était plus confortable de l’intérieur qu’il ne le paraissait de l’extérieur. Il n’y avait ni soleil d’or de Geresh sur ses voiles ni de peinture sur sa coque, il n’y avait pas non plus d’uniformes sur ses ponts, c’était presque trop sage pour qui j’étais vraiment, mais cela ne faisait que quatre ennéades et j’avais besoin de temps pour me remettre. A l’intérieur, c’était bien le navire d’une Princesse.

Ma réponse à la lettre avait été quelque chose de simple, une réponse positive, sans surprise, et qui promettait un voyage prochain à Ys alors que Cassiopée ne s’était pas trompée dans le ton. Je ne l’admettrais peut-être pas facilement si on me le demandait, mais la flatterie était particulièrement efficace, tout particulièrement quand le sujet y était à ce point lié. Il y avait la flatterie des mots, mais en réalité la flatterie de la demande était en elle-même au moins aussi intéressante. Celle là était forcément plus honnête, on ne demanderait pas à n’importe qui ce genre de geste, on me reconnaissait deux qualités au moins, deux qualités que j’aimais voir récompensées, même s’il ne faisait aucun doute qu’elles serviraient à d’autres. C’était de bonne guerre, alors que la nature de mon monde était bâtie sur cette règle, alors que j’aurais toutes les raisons du monde ensuite d’utiliser les qualités de ceux qui se serviraient des miennes.

Le voyage fut agréable, même si je ne sortis que très peu de mes quartiers pour admirer d’un côté le manteau blanc qui avait recouvert les terres Vaanies et de l’autre la plus grande étendue d’eau que j’avais jamais admirée, une qui ne m’avait presque jamais quitté depuis ma naissance. La nouveauté d’un côté, l’immensité si familière de l’autre. Du côté de la nouveauté on put bientôt admirer la cité d’Ys et je le fis en bravant les vents d’hiver, emmitouflée dans vêtement plus épais que je n’en avais l’habitude alors que j’avais découvert un pan entier de ma garde robe avec cet hiver plus froid qu’il n’aurait dû l’être. Le navire fut amarré à quai et Kamis en descendit presque d’un bond pour chercher l’accueil qu’il s’attendait à me voir réservé. Debout sur le pont je ne prenais pas encore la peine d’observer la cité, je lui tournais le dos, alors que les deux de mes femmes de confiance que j’avais emmenées avec moi, Sashi et Ehni, m’encadraient en lui faisant face.

Je n’avais pas eu le temps de faire dans la dentelle. L’organisation de la venue d’une Princesse – Marchande aurait d’ordinaire nécessité un grand décorum et une cérémonie décente, mais clairement, nous n’avions pas eu le temps de préparer une réception digne de l’élite des cités-Etats. Bon gré, mal gré, nous devions nous contenter d’une simple réception privée dans mon domaine. De toute façon, cette affaire ne concernait que mon cercle restreint et moi. Les Treize n’avaient pas leur mot à dire dans mes affaires privées … et heureusement ! Je me voyais mal rendre des comptes au Douzième sur mes activités quotidiennes.

Mes employés – car ils n’étaient pas des esclaves – avaient eu vente de l’arrivée d’Aerianna Hiisi au port et étaient partis l’accueillir et l’accompagner avec le plus grand des soins jusqu’aux portes de mon petit domaine. Ce que j’appelais mon « domaine » était très loin d’égaler le faste des palais de mes pairs. Il s’agissait d’une grosse bâtisse de style yssois, ayant appartenue à une vieille famille péninsulaire, à laquelle j’avais patiemment adossé mon laboratoire d’alchimie. Le « domaine », installé à l’écart de la ville, me permettait de faire venir mes invités en toute discrétion et de mener mes expériences tranquillement, sans risquer que les expériences ratées ne contaminent la ville et ses alentours.

Les quelques hectares dont je disposais étaient boisés, mais en cette belle matinée d’hiver, la neige recouvrait encore les terrains qui au printemps, reprenaient une belle couleur. D’ici-là, il faudrait se contenter d’un manteau blanc et d’une végétation endormie pour simple paysage. En un sens, c’était reposant. La neige avait pour réputation de piéger les sons et je pouvais profiter durant cet hiver, de la possibilité de trouver un peu de calme en ma demeure.

Cela aurait été le cas si les projets et les problèmes ne s’étaient pas accumulés à droite et à gauche. Ys ne se reposait jamais, la Compagnie Olyiane non plus, et même si j’étais bien entourée, beaucoup de choses devaient encore passer par moi et nécessitaient au moins mon approbation. Dès le printemps, je me fis le vœu de déléguer un peu plus …

Alors que je finissais de trier les papiers dans mon bureau, je fis rapidement le point sur l’objectif de cette visite. Je connaissais Aerianna Hiisi uniquement de visu … mais elle avait exactement le physique et la position sociale pour promouvoir nos vêtements en soie d’araignée. A mesure que nous montions notre affaire avec mes partenaires, il apparaissait clairement que nous bénéficierions d’un véritable coup de pouce si nous obtenions l’aide une autre Princesse – Marchande. Pour cela, j’avais fait spécialement préparer une pièce où attendaient plusieurs robes à essayer. Ophélia me les avait faites parvenir après avoir travaillé d’arrache-pied à la confection de beaux trousseaux grâce à la soie d’araignée livrée par Shyn’Tae. A côté de ça, l’Aiguille Dorée avait aussi fait parvenir le meilleur ouvrage de ses cordonniers. Nul doute que la Princesse Marchande trouverait quelque chose à son goût, du moins, l’espérai-je.

J’avais revêtu pour l’occasion une de mes jupes bordeaux, réhaussée d’un chemisier de soie plus claire. Etant en hiver, j’avais opté pour des collants sombres et des bottes lacées à talons. Autour de mon cou, un camée de bronze et d’ambre. Un bandeau de cuir serrait ma taille et me permettait d’y accrocher une petite sacoche contenant mes produits alchimiques. Je n’étais peut-être pas vêtue selon le protocole vaani … mais j’étais chez moi, nom de Néera ! Et puis … mon principal intérêt n’était pas de me mettre en valeur, mais de mettre mon invitée dans de beaux atours.

J’avais demandé à Io de s’occuper de la suite d’Aerianna. L’Yssoise était un de mes meilleurs éléments au sein de la Compagnie Olyiane. Si son physique pouvait en intriguer plus d’un, elle était l’une des meilleures gestionnaires de la Côte Brûlée et savait parfaitement accueillir les invités. Pendant que La Valériane et mon cercle restreint géraient la Compagnie durant cette journée, elle était restée à mes côtés pour m’accompagner dans cette entrevue. Elle s’occuperait de la suite de la Princesse-Marchande tandis que je prendrai en charge la dirigeante de Geresh et nouvelle directrice de la Corporation d’Argent.

Mes affaires rassemblées, je descendis dans le petit salon où je m’apprêtais à recevoir Aerianna et sa suite. Les mannequins avaient été dressés avec les robes que j’allais lui présenter. Tout était en place … On inspire … on expire … tout se passerait bien …

Une fois les présentations faites nous avions suivi Io sans trop perdre de temps, et le court voyage jusqu’à la demeure de Cassiopée se déroula sans le moindre événement notable. Il y avait bien Ehni qui avait cherché à en apprendre plus sur la jeune femme mais l’intérêt n’était pas présent pour tous, et encore moins pour moi. En règle générale c’était toujours intéressant de voir qui accompagnait ceux avec un minimum d’influence, on pouvait confirmer des tendances, deviner la teneur des liens qui existaient entre eux, on pouvait même jouer avec ces liens, découvrir des failles… mais c’était moins intéressant quand on ne connaissait presque pas la partie la plus forte de la relation. Je l’avais croisée lors de ce Conseil, j’avais même répondu à certains de ses propos, mais ce n’était qu’aujourd’hui que ça commencerait sans doute vraiment. Je restais relativement mesurée et on ne pouvait réellement voir la petite excitation qui montait en moi, mais elle existait, et elle m’empêchait de me concentrer sur autre chose que cette rencontre, jusqu’à cette porte qui semblait être la dernière à franchir.

« Restez avec Io, je ne veux pas vous gâcher la surprise. »

Un petit sourire les remercia de la compagnie qu’ils m’avaient apportée jusqu’à maintenant, et j’entrai.

Le sourire était resté jusqu’à ce que je pose le regard sur la demi-sang à la chevelure d’ivoire et que j’entame une de ces courbettes qu’on m’avait apprises il y avait bien longtemps et que j’avais personnalisées pour leur faire frôler l’indécence mais ne jamais l’atteindre vraiment. Il arrivait que j’aille un peu trop loin, parfois, mais celle-ci n’avait pas pour objectif de franchir une quelconque limite alors elle ne le fit pas. Au moment de me redresser mon sourire s’était perceptiblement agrandi, et si un instant mon regard s’était intéressé aux mannequins je ne me laissai pas distraire plus longtemps. Je m’y intéresserais quand elle voudrait que je le fasse, je savais me tenir, et mon regard noir vint se planter dans le sien, y trouvant un gris qui était plus clair que celui du regard le plus important de ces contrées. Je parlai enfin, laissant ma voix claire prendre sa place tranquillement dans l’espace qui lui était accordé.

« Cassiopée… je me devais de vous rendre visite en trouvant tous ces jolis mots dans votre lettre. »

Bon … au moins, elle ne me traite pas comme un chien galeux, contrairement aux autres Princes-Marchands. C’était déjà une excellente chose et il fallait capitaliser là-dessus. Sa révérence était des plus correctes. Depuis combien de temps s’exerçait-elle à cela ? J’avais pour ma part, déjà bien du mal à maîtriser à la perfection la révérence péninsulaire. Il faut dire que je n’étais pas née dans la bonne famille pour cela. Les oligarques vaanis étaient réputés pour leurs bonnes manières et pour la précision millimétrée de leurs politesses. A côté, la fille de prêteurs-sur-gages que j’étais apparaissait généralement comme une pouilleuse mal dégrossie lorsque je m’exerçais à la révérence.

Je tentais toutefois de lui rendre la pareille en lui offrant une salutation sincère et polie, due à son rang. Je … crois … rétrospectivement, que je ne m’en suis pas trop mal sortie.

« Dame Aerianna, c’est un plaisir de vous accueillir en ma demeure. J’aurai bien aimé vous faire faire le tour de la cité et vous faire accueillir en grande pompe, mais l’hiver n’est pas un moment propice pour le faste et les attitudes dispendieuses. Néanmoins, je ne suis pas une hôte ingrate et je ne saurai assez vous remercier pour votre venue. »

Peut être que mon ton de voix était trop cérémonieux ? Je ne savais trop comment aborder la princesse de Geresh. Nos entrevues avaient toujours été très courtes : quelques salutations d’usage et entrevues protocolaires dans le cadre des relations diplomatiques vaanies à Thaar … Rien de plus. Je ne pouvais pas dire que je la connaissais, mais elle m’avait semblé … bien sous tous rapports ? De tous les intrigants qui essaimaient l’Ithri’Vaan, c’était bien l’une des rares qui ne laissait rien paraître de ses activités illégales. Car … avouons-le … tout le monde menait en Ithri’Vaan un petit commerce parallèle … Tout le monde était au courant, le tout était de bien savoir le cacher. Et force était de constater que la princesse de Geresh, soit ne jouait pas à ce jeu, soit savait parfaitement bien cacher les facettes les plus sombres de sa vie. En un sens, c’était une belle preuve de compétence et ça, je savais l’apprécier.

Tout comme j’appréciais ses yeux couleur d’encre.

Les yeux noirs me surprenaient toujours, moi dont les yeux étaient de nacre. Avec sa chevelure aux couleurs de la nuit et sa peau blanche, elle était comme mon négatif. Cela en était troublant, mais l’image n’était pas déplaisante. Geresh la Blanche, Aerianna la Sombre ; Ys la Noire, Cassiopée la Blanche ?

D’un geste, je lui présentais deux fauteuils et une table basse en acier sur laquelle trônait une bouilloire encore fumante. Je l’invitais à s’assoir et à prendre ses aises avant de lui servir moi-même le thé vert et de lui tendre une tasse en souriant.

« Tenez, c’est pour vous … Comme je vous le disais dans ma lettre, mes partenaires et moi-même travaillons actuellement sur la confection de nouvelles robes et vêtements teints avec un bleu que nous produisons à l’est d’ici. Nous recherchons actuellement de nouveaux partenaires intéressés par nos produits pour les promouvoir auprès des hautes sphères. Pardonnez mon attitude un peu cavalière, mais je pense que vous êtes la bonne personne pour porter ce projet …

C’était dit sans malice aucune. Je le pensais réellement … et il ne m’aurait servi à rien de lui mentir.

 

Je souris simplement, peut-être pour récompenser l’effort, et le sourire se fit plus compréhensif à l’écoute de ses mots. Je n’appréciais pas tellement le ton de cette excuse mais je n’avais qu’à me rappeler à quel point le froid était désagréable pour que l’idée de faire un tour de la cité perde tout son charme. Elle aurait le bénéfice du doute pour l’instant, et elle aurait surtout d’autres occasions de me montrer qu’elle n’était pas ingrate, comme elle me le promettait. Pour qu’elle ait l’occasion de me le prouver, je lui laissai les commandes et j’attendis poliment qu’elle poursuive ses efforts. Il y avait en cet instant une certaine exigence en moi que je n’avais pas l’habitude de ressentir. J’étais exigeante avec les servants, avec ceux bien en-dessous de moi, sauf quand par miracle ils parvenaient à m’atteindre, mais je n’avais jamais été dans une position si… forte ? Cassiopée était celle que j’étais pour Geresh depuis que Père s’était éteint, mais maintenant, avec le reste…

Si mon sourire se fit plus franc au moment de m’asseoir, c’était du fait de cette réalisation.

Une fois bien installée je croisai distraitement les jambes, découvrant un peu de peau dans le mouvement, juste avant que la robe d’un blanc immaculé ne retombe doucement. Elle n’était pas aussi légère qu’à son habitude, je n’étais pas folle, mais une fois que l’on m’avait débarrassée du manteau que j’avais portée je ne donnais pas l’impression d’avoir compris en quelle saison j’évoluais. Mon regard s’était un peu relâché après ces quelques déplacements mais je le refis insistant, alors qu’avec assurance il ne ratait pas une miette de ce que faisait la Princesse d’Ys. Même lorsqu’elle me servait du thé – quelque chose que je n’avais pas croisé depuis plusieurs années, je pensai – il y avait quelque chose. Sa gestuelle pouvait ressembler à la mienne par certains égards, mais elle ne semblait pas aussi naturelle, ou bien je venais d’inventer des différences en pensant à l’art que je la savais maîtriser, l’alchimie. Je délaissai un instant son allure pour me concentrer sur son visage souriant…

Elle est assez jolie.

Après un mot pour la remercier je portai la tasse à mes lèvres en l’écoutant répéter ce que j’avais déjà lu dans sa lettre. Je ne lui en voulus pas, c’était intéressant d’entendre les différences entre les deux discours. Elle se disait cavalière mais elle n’allait pas aussi loin dans la flatterie, par contre elle n’avait aucun problème à assumer l’objectif de cette rencontre. Ce n’était pas pour moi, ça n’avait jamais vraiment été pour moi, et ça ne me surprenait pas, mais je ne pouvais pas dire la même chose du fait qu’elle le dise dès maintenant. Ç’aurait été rassurant en un sens, si j’avais eu besoin d’être rassurée, si son honnêteté m’avait importée. Je bus une gorgée de plus alors qu’elle venait de finir et reposai la tasse sur la table basse. J’étais restée très silencieuse mais je n’avais pas de raison de laisser continuer ce jeu d’observation trop longtemps, il fallait qu’elle aussi ait de quoi se mettre sous la dent ou je ne ferais qu’installer une gêne inutile.

« Je suis flattée par ce compliment, bien sûr que vous êtes toute pardonnée, Cassiopée. Je suis curieuse de voir plus en détails ce que vous m’avez préparé. Oh, bien sûr que je n’ai pas pu m’empêcher de jeter un œil en entrant mais je ne veux surtout pas sauter plus d’étapes. »

Mon sourire se fit plus chaleureux, j’avais aussi une petite idée mais j’avais le temps.

« Vous me parlez de votre projet et je suis déjà là à m’imaginer porter une de ces robes sans même les avoir vraiment vues… Je vais trop vite, n’est-ce-pas ? Peut-être vouliez-vous converser un peu plus avant ? »

Je sirotais mon thé, l’écoutant attentivement.

«Mon invitation a certes pour but d’obtenir votre soutien dans notre entreprise, toutefois, je n’aurai pas la faiblesse d’esprit de penser qu’il s’agirait là du seul sujet dont nous pourrions nous entretenir. »

J’ajoutais après avoir bu une nouvelle gorgée. L’hiver allait durer encore quelques temps et les séances du Conseil de Thaar ne redémarreraient qu’au printemps selon toute vraisemblance. J’avais donc tout le temps du monde pour planifier mes prochaines actions.

Je finissais rapidement le contenu de ma tasse et la reposait tranquillement sur la table basse. Mon regard s’attarda quelques instants sur ses jambes. Le grain de sa peau, apparut subrepticement tantôt, ne m’avait pas échappé. C’était … plaisant. Cela me changeait des Princes-Marchands libidineux qui transitaient parfois par Ys et dont je devais me farcir la bien piètre compagnie.

« Bien … Je vous écoute. De quoi souhaitez-vous discuter ? Je répondrai à toutes vos questions. »

Cette scène me rappela une bien malheureuse expérience avec le défunt Ascanio Vossula. Le fou avait pris trop à la légère mes avertissements et s’était retrouvé quelques ennéades plus tard enchainé dans les profondeurs du Puy d’Elda. Ce n’était pas faute de l’avoir conseillé et prévenu de la folie de ses plans. Mais les êtres humains de la stature de Vossula prenaient généralement les conseils de leurs ainés comme des camouflets en plein visage. Bien mal lui en avait pris …

J’espérai sincèrement que la nouvelle directrice de la Corporation d’Argent sache faire preuve d’un peu plus de diplomatie et de bon sens pour ne pas finir la tête au bout d’une pique ou nue dans une arène remplie de prédateurs. L’Ithri’Vaan restait une terre hostile pour ceux qui manquaient de jugeotte et ne savaient pas jauger leurs adversaires. Aerianna Hiisi était-elle de ceux que je pourrai compter parmi mes alliés ou de ceux dont j’aurai à me méfier à l’avenir ?