Rénatus Babec-Roumel Drydry l'Fonda'da'mûr
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| Sujet: Purement un bien tragique acquiescement • Zaz Dim 26 Juil 2020 - 17:48 | |
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C'est que je commençais à m'habituer à toutes ces oreilles pointues, à ces graciles allures, à ces êtres prodigieux qui permettaient à mon amant de nouer des liens avec une partie de ses racines, et qui me permettaient moi de fuir mon quotidien. Et j'en étais bien loin de mon train-train, bien loin des embûches de la dantesque Thaar, alors que l'on nous autorisait la découverte d'un bien idyllique territoire elfique. Oh c'est qu'il faut l'avouer, l'idylle n'était pas moins tendancieuse, la vérité était tout autre, au fond de moi je le savais, si les dangers n'étaient pas vraiment les mêmes qu'à la maison ils n'étaient pas des moindres... Pour autant, je vivais cette aventure avec une certaine candeur, déposant entre les mains de Zaahrian et de nos hôtes, ma relative sécurité.
« Zazou, tu crois que Ciryië viendra nous voir à Thaar ? Parce qu'on va bien rentrer, un jour ou l'autre, non ? » Point que cela me manquât, supposai-je tout en imaginant le voyage en sens inverse.
Nous étions de retour à la Cité d'Ardamir après une excursion plus en profondeur dans le pays sylvain, où nous avions par grand hasard retrouvé la tante Las'Danir. Tout est bien qui finit bien, seulement, malgré la flagrante réussite de sa guérison, de son salut que sais-je, comment définir une telle transformation, la petite elfe ne nous suivit point au bercail Ardamiri malgré l'indubitable joie qu'elle procurerait en revenant, à Maliss sa génitrice. Pour pallier à cela, nous étions chargés d'informer cette dernière de la réussite de la guérison spirituelle de sa fille.
Chaperonnés, je dirais plutôt désormais convoyés car qu'étions-nous sinon de piètres excursionnistes – par expérience je le savais – nous arrivâmes enfin devant les portes de la maison familiale, où l'on m'avait lors de nôtre précédent séjour, adopté avec pour débuter une certaine appréhension, de la joie par la suite, j'étais une pâte, humaine, pâte tout de même.
« J'ai hâte de revoir Maliss, franchement sympathique ta mémé... Elle sera heureuse de savoir Ciryië saine et sauve je parie ! Je te laisse lui raconter nôtre périple et cette folle coïncidence, arf, elle me fait toujours un peu peur oui... Un tel âge, t'imagine, je... Je ne suis qu'une crotte dans cette allégation temporelle, ça oui... » Non point de tristesse, purement un bien tragique acquiescement.
_________________ « Un charlatan, sur un tréteau, Pantalon rouge et vert manteau, Vend à grands cris la vie; Puis échange, contre des sous, Son remède pour loups garous Et l'histoire de point en point suivie, Sur sa pancarte, D'un bossu noir qu'il délivra de fièvre quarte. »
(Verhaeren, Les Villes tentaculaires, Les Campagnes hallucinées, 1895, p. 68.) |
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Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Purement un bien tragique acquiescement • Zaz Mer 19 Aoû 2020 - 23:25 | |
| Après maintes pérégrinations et tout autant de détours, il était temps pour Zaahrian et Léonie de rentrer à Ardamir. Ce fut les retrouvailles fortuites avec Ciriyë qui mirent fin à leurs aventures, mais l’assassin pensait déjà depuis un certain temps à rentrer. Même s’il y avait encore beaucoup de choses à voir et à apprendre, il sentait le besoin de se poser pendant un certain temps avant de reprendre la route cette fois pour rentrer à Thaar.
« J’espère bien qu’elle viendra. » Répondit Zaahrian avec un sourire. « J’ai prévu rentrer à Thaar au début du printemps. Ça viendra bien assez vite, mais j’avoue m’ennuyer un peu de la ville. J’ai pas mal voyagé dans ma vie, mais aucune capitale ne peut se comparer à elle. »
C’était surtout là-bas que se trouvait sa maison et même s’il se sentait bien ici et qu’il était en paix, l’agitation de la sulfureuse cité marchande lui manquait. Il savait déjà exactement ce qu’il ferait une fois rentré et espérait ne pas avoir trop manqué d’action.
« Le contraire serait étonnant, c’est quand même sa fille. Ça va sûrement lui faire un choc quand elle va la revoir et je ne vais pas te cacher que je suis quand même inquiet pour Ciriyë. Elle semblait perdue et même si je voulais vraiment l’aider, je ne pouvais pas faire grand-chose. » Il pinça les lèvres au souvenir de sa tante avant de regarder Léonie du coin de l’œil. « Ne dis pas ça. Tu n’es pas juste une crotte. Ou, en tout cas, tu es ma crotte. Je sais qu’en voyant tous ces elfes qui sont si vieux, ça te met à la figure que tu n’es rien de plus que l’équivalent d’un battement de cils dans le fil de leur vie, mais garde en tête que tu es chanceux. Tu es un humain, ton temps est compté. Tu dois donc en profiter au maximum et il n’y a pas de place pour les regrets. Les elfes, eux, ils ont tous le temps du monde. Ils ne sont pas pressés, du coup la vie perd un peu de son mordant. Tout devient lent. Crois-moi, je préférais avoir une vie courte et intense que de passer un millénaire à regarder les jours passer. »
Zaahrian avait du mal à se faire à cette idée. Même s’il avait déjà passé le cap des 100 ans et qu’il avait vu plusieurs de ses compagnons humains s’éteindre, il n’arrivait pas à s’y habituer. Il savait trop bien que Léonie finirait par s’ajouter à cette liste un jour où l’autre, mais il ne voulait pas y penser. Sa part d’humanité se concentrait uniquement sur le moment présent.
« Je sais que ça te tracasse le fait que le temps n’a pas le même impact sur moi que sur toi. Ne t’inquiète pas, d’accord? Je suis là et j’ai bien l’intention de rester tant et aussi longtemps que tu voudras de moi. On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement... »
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