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 La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar

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Louise de Fernel
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MessageSujet: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeVen 9 Oct 2020 - 22:28

3ème jour de la 4ème ennéade de Favrius
An 18:XI



Il avait fallu trouver une charrette qui veuille bien prendre en charge trois personnes depuis la capitale du Duché. Ils ont perdu un temps considérable dans la ville, à chercher un moyen de transport susceptible de les mener à Fernel. A présent assis sur le plateau arrière d'une charrette chargée de victuailles particuliers et de meubles pour le château de Fernel, les trois voyageurs ne disent rien. Safÿe et Malek observent les environs, les paysages, en silence, non sans se lancer des regards désappointés. Voire même horrifiés par moment. Le Nord...C'est la première fois qu'ils montent si haut, ces deux-là, et ce qu'ils voient est à la hauteur de leurs pires cauchemars. Du silence, de mornes paysages, des arbres nus, des routes délabrées, un vrai paysage de désolation morbide pour ces gens du Sud. Et ce froid...

- Ma'...C'est pas possible, c'est par ici, tu en es sûre?

Ma' ne répond rien, elle ne regarde rien. Elle a les yeux fermés, la tête appuyée sur un tonneau, coincée entre un cageot de légumes et une autre caisse. Sur ses genoux, une couverture en piteux état. A son côté, son sac contenant, entre autres choses, une boite d'ébène. A sa ceinture, ses armes. Elle est elle-même vêtue comme une pauvresse, à l'image de ses deux compagnons, à la fois enfants et apprentis.

- Oui. ça sent la crotte de cheval partout, on ne doit plus être très très loin...
- Han Malek! Regarde ça!


Le château est en vue. Safÿe à les deux mains accrochée sur le bord de la charrette et regarde le chateau de Fernel avec de grands yeux admiratifs.

- Malek! Regarde les tours! Et les remparts!!! C'est graaand! Ma' regarde!

L'enthousiasme de Safÿe contamine un peu Ma' qui ouvre les yeux et regarde les murs de Fernel s'avancer. Un soupir. Profond. Avant de refermer les yeux.

- Safÿe, s'il te plaît. Modère toi. Je ne sais pas du tout comment nous serons reçus. Et je vais avoir besoin d'espace. Si je vous laisse une heure ou deux, mes enfants, me promettez-vous de vous tenir correctement? Les gens, ici, ne sont pas comme à Papincourt...
- On fera attention, Ma', on sait que c'est important pour toi.
- Mais on va pas rester enfermés quand même! Et si...
- Safÿe...
- D'accord, rho, moi aussi je suis fatiguée! J'ai le droit de me réjouir quand meme, non? C'est la fin, après on pourra rentrer! Au chaud!


Devant, le conducteur de la charrette ralentit et parle en péninsulaire:

- Les pouilleux, on arrive.

Ma' entend le bruit des pavés sous les roues de bois. Elle voit la grande arche qui mène à la cour intérieure. Elle a vu les gardes. Elle se drape volontairement dans ses tissus de laine de manière à ce que personne ne la remarque et cherche la main de Safÿe, soudain prise de panique. La jeune fille, inquiète, la serre et murmure, en la prenant dans ses bras:

- Ma', on est là pour toi...ça va aller...
- Et si...
- Shhhht...


La charrette cesse tout mouvement. Les voilà près des écuries, non loin de l'escalier principal. Malek descend, il aide Safÿe, puis Ma' à descendre. La jolie blonde a un regard circulaire, cherchant une personne qui pourrait l'aider. Un serviteur. Un palefrenier. Le conducteur de la charrette, lui, commence à débarrasser le plateau de ses caisses et de jeunes gens arrivent. Ma' s'écarte, prudente, et accoste l'un d'entre eux en posant sa main sur son bras, en parlant à voix basse, prononçant des mots qu'elle pensait ne plus jamais prononcer de toute sa vie, des mots teintés d'un accent exotique:

- Je voudrais voir Monsieur Elazar, s'il vous plaît, jeune homme.


Dernière édition par Louise de Fernel le Sam 2 Jan 2021 - 15:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeLun 12 Oct 2020 - 14:02


Dans le nouveau bureau de Louise, dans l'ancienne chambre de sa mère, Elazar est occupé à faire installer les nouvelles tentures d'ivoire brodés de vert et d'or qui finalisent le décor. S'il a bien saisit sa fille qui a toujours voulu voyager, il comprend aussi la nécessité d'une telle installation. Recevoir des invités pour discuter politique dans sa chambre à coucher, c'est déjà à la limite du bon goût pour un homme... Pour une châtelaine, c'est carrément indécent.

De plus, elle a besoin de cette séparation entre l'endroit où elle vit et où elle travaille. Il a donc pris la liberté de faire quelques emplettes pour elle, afin de lui créer une surprise à son retour de voyage. Les murs de pierres ont été blanchis à la chaux les boiseries revernies, le sol d'antique bois décapé et ciré de frais, donnant au chêne une note distinguée.. un luxueux tapis, trouvé dans une réserve, encore neuf, reprenant les couleurs de la seigneurie, a été battu, nettoyé et placé sur le plancher. Les serviteurs finissent de nettoyer l'âtre du foyer, Au dessus trônent fièrement les armoiries de Fernel, sorties de la chambre principale et restaurées. Et sur le manteau, l'épée familiale, sur son support, eux aussi sortis de la chambre.

Le mur du fond, entre deux tapisseries représentant le blason de Fernel, des bibliothèques, une desserte contenant un assortiment de liqueurs fines. Des fauteuils confortables de teinte de verts, d'écru et d'ivoire, avec de délicates tables basses définissent le coin causerie devant le feu. Pour travailler, une élégante table de travail dorée et d'ivoire, trône fièrement dans le coin le plus éclairé de la pièce avec un matériel on ne peut plus féminin.  d'où elle pourra avoir une vue imprenable sur son domaine en tournant la tête. Deux armoires fermées à clefs, dans le même style, sont disposées dans un coin, flanquant un écritoire au cas où elle aurait besoin d'une secrétaire ou d'aide, le tout apparemment destiné à recevoir les documents sensibles.

-Monsieur Redinem?
-Un peu plus à gauche je vous prie... Non, ce n'est pas droit. Vous me déplaisez Eugène.

Etonnamment, le dit Eugène ne se met pas à trembler sous la menace implicite, ce qui amène un froncement de sourcils du vieil homme. Mais ce n'est pas le moment semble t'il. Elazar se tourne avec un claquement de canne sec, demandant silencieusement la raison de cette interruption en regardant le serviteur par dessus ses lunettes.

-Une femme étrangère demande audience.
-Que peux tu me dire sur elle?
-Elle est arrivée dans un chariot à légumes, avec deux autres personnes. Elle semble être modeste.

Les sourcils du vieux se froncent.

-Donnez lui l'hospitalité...

Puis il se rappelle les instructions de la Dame, donnés devant tous. Fernel se doit d'une hospitalité exemplaire. Et l'étrange missive envoyée par le gamin.

-Donnez leur une chambre pour qu'ils puissent se reposer et préparez un repas. Ils partageront ma table ce soir. Veillez à ce qu'ils soient propres et exempts de poux.

Et de tourner le dos de nouveau au serviteur.

J'ai dit plus haut, Eugène...
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeLun 12 Oct 2020 - 18:24


Le serviteur s’incline et sort de la pièce en travaux avant de se frotter le menton. Donner l’hospitalité à trois mendiants comme ceux-là ? Le plus grand des trois, un jeune homme aux cheveux noirs et au regard foncé ne lui inspire pas confiance. Il reste là, les bras croisés sur sa poitrine, à tout regarder comme s’il venait dépouiller tout le monde. La jeune fille n’est pas mieux. Elle est accrochée à son bras, le regard posé sur tout. Quant à la troisième…Il ne sait pas. Une dame d’un certain âge visiblement, qui ne se montre pas beaucoup. Et il n’y a qu’elle qui parle la langue commune…

- Ben ça va être simple…Une chambre…Tss

Le serviteur regarde les chambres disponibles. Ce ne sont certainement pas des invités de marque, de nobles seigneurs ou autres membres de la noblesse. Non. Ils sont pauvres, ils viennent de loin, et ils sentent la route, le vent, et un peu le cheval. Pas question d’aller déposer des gens pareils dans les grandes et belles chambres réservées aux invités. D’autant qu’ils se sont invités tous seuls, on dirait, donc…

- Suivez-moi.

Il avait rejoint la cour intérieure, pour leur faire signe d’un geste de la main. Ce n’est pas très élégant mais ça au moins ils le comprennent. Malek et Safÿe regardent Ma’ qui hoche la tête.

- Allez…

Ma’ avance, suivie par ses deux apprentis, pour rejoindre le serviteur.

- Monsieur Elazar veut que vous soyez installés dans une chambre. Il veut que vous mangiez avec lui ce soir au repas.

Il regarde ostensiblement les trois voyageurs et a une petite moue dégoûtée en regardant ailleurs :
   
- Ce n’est pas convenable pour un repas avec l’Intendant, vous n’avez rien pour vous changer ?

Ma’ prend sa voix de vieille femme pour répondre, doucement :
   
- Nous avons fait un très très long voyage pour rejoindre ce château et nous voyageons léger. Nous ajusterons nos tenues de manière à ne pas heurter le nez de sa grâce.

Tout ceci est dit d’un ton doux et parfaitement poli, teinté d’un fort accent d’Estevent. Le serviteur hausse les épaules et tourne les talons, pour les inciter à le suivre. Ma’ inspire puis expire profondément avant d’avancer et de grimper l’escalier principal qui mène à l’intérieur du château. Si Safÿe et Malek sont étonnés et quelque peu ravis, Ma’, elle, regarde furtivement partout avant de plisser les lèvres et de regarder ses pieds. Ils arriveront au premier étage, là où résident la Dame, et ses hôtes de marque, puis emprunteront un second escalier menant aux combles. Là, le serviteur les arrêtera devant une première porte, en désignant Safÿe et Malek du menton :
   
- Vous deux, là dedans. Les époux ensemble.

Ma’ répète à ses apprentis qui sourient malicieusement et s’exécutent, découvrant une chambre simple pourvue d’une paillasse propre, d’une petite table et de deux chaises, d’une commode de bois brut dans un coin et d’un nécessaire de toilette rudimentaire. Ma’ observe à son tour, esquisse un sourire puis laisse les deux jeunes gens s’installer, avant de leur faire un clin d’œil discret.

- Et vous, là bas.

Le serviteur ouvre une autre chambre, juste à côté, parfaitement semblable, devant laquelle Ma’ s’arrête. Elle interroge le serviteur, toujours en posant sa main bandée sur son avant-bras, pour le retenir :
   
- Il est impératif que je voie Sa Grâce. S’il vous plaît, Monsieur, pouvez-vous lui demander s’il aurait quelques min…
-          Il n’a pas le temps !, dit-il en haussant la voix et en se dégageant brutalement, comme si elle allait le brûler ou le salir. Il a dit qu’il vous verrait au souper ! C’est déjà bien beau qu’on vous offre le gîte et le couvert, n’allez pas croire que vous pouvez tout vous permettre !


Le serviteur ne dit rien de plus, il la laisse là, sur le palier, devant la porte de sa chambre ouverte et s’en va, en agitant les bras.

- Le souper est servi à 18h30.

Ma’ ne dit rien. Son visage reste impeccablement lisse mais sous la surface bout une colère immense. Elle baisse la tête et entre dans sa chambre, fermant la porte grâce à la clé qui est dessus puis observe les choses, les meubles et surtout…les murs. Elle approche tranquillement de la commode, et la déplace d’un mètre, avant de se concentrer et d’appuyer sur deux pierres, simultanément. Un bruit sourd se fera entendre dans les murs alors qu’un passage s’ouvre, libérant des années et des années de poussière de laquelle elle se protège en plaçant son bras sur son nez. Se glissant dans la petite ouverture, elle arrive dans un étroit couloir non illuminé et rebrousse chemin, le long de la paroi, avant d’actionner un autre mécanisme qui ouvre une autre porte, révélant Malek et Safÿe assis sur la paillasse, les yeux ronds.

- Ma’ ??? Mais…
- Les enfants, je ne peux plus attendre. Il est ici et je veux le voir seule, d’abord. Attendez dans votre chambre, reposez-vous, il reste quelques dattes dans le sac, mangez…
- Ils sont méchants, les gens ici…Le serviteur nous prend pour des voleurs.
- Je sais…Nous ne sommes pas les bienvenus, et pourtant on nous offre des chambres, c’est curieux…
- S’il te plaît, Ma’, fais attention…Il ne sait pas…


Ma’ prend ses deux enfants dans ses bras et les serre fort. Malek murmure un moqueur :
   
- Tu sens la poussière et les fleurs. C’est bizarre.

Elle a un rire, dépose un baiser sur chaque front et repart dans le couloir avec un sourire, refermant le passage d’un geste, pour réintégrer sa chambre. Elle secoue ses habits, elle passe un peu d’eau sur son visage, elle frotte sa robe de laine d’un geste de la main, dépitée. Elle aurait voulu être jolie, pour ce jour mais bon…Après quelques minutes, elle sort de la chambre et avance sur le palier, en longeant les murs, petite silhouette vive et rapide, emmitouflée sous un long châle de laine bleue, en direction du premier étage. S’il est intendant, il doit avoir sa place au château et sa propre chambre.

Tout bas, en marchant, elle récite une prière à Arcam, serrant ses mains sur le sac suspendu à son côté, terriblement nerveuse désormais.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeLun 12 Oct 2020 - 20:40

 De son côté, Elazar a complétement oublié les visiteurs. Il y a tant à faire! Et les gens de Fernel ont appris que s'il était désormais le "maître des geôles" comme l'ont surnommé les hommes affectés en bas, qu'il était bien plus que cela. C'est un homme austère, sévère mais juste qui assure l'intendance. Il s'est octroyé les quartiers de Geoffroy pour son bureau , gardant une couche confortable dans la pièce, derrière un paravent.  Ca l'ennui un peu de devoir traiter les affaires de la seigneurie dans sa propre chambre, mais une fois que le bureau de la châtelaine sera terminé, il pourra y assurer sa charge sans problème.

Il tient aussi les finances d'une main de fer, et il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que les bénéfices ne se fassent voir. Le tout en entraînant Eugène à prendre sa place avec la même efficacité, le moment venu. Un Eugène pas mal plus calme et moins trouillard depuis qu'il est revenu de sa mission avec Dante. Mais bref, il s'égare.

Il ne reste qu'une chose pour que le bureau soit parfait. Une clepsydre de nacre et d'or, un trésor de Thaar qu'il chérit et qu'il gardait dans ses quartiers, en attendant. II va aller la chercher, mais avant, il a envie de retourner à la crypte un moment.

Un bruit de canne se fait entendre dans le corridor adjacent à celui de la femme. Toc...Toc...

Elle l'entend, ce bruit-là. Elle s'interroge un instant, un très très bref instant, pas plus d'une seconde mais reprend tout de même sa progression dans le couloir, observant les portes, un tantinet désappointée désormais. Laquelle choisir? Où pourrait-il se trouver? Est-ce convenable de se présenter comme ça, boum, après autant d'années? Et s'il la rejette? Et si après toutes ces années, il l'avait oubliée? Tout est possible. Et tous les doutes qu'elle a refoulé ces dernières ennéades lui reviennent d'un coup, tant et si bien qu'elle est obligée de prendre appui un instant sur le mur. Rien ne garantit qu'il sera content de la revoir. Il a un fils...Peut-être a-t-il une nouvelle épouse...Peut-être qu'il ne se souvient plus...Mais non! Il a dit qu'il la pleurait! Claude a dit qu'il la pleurait...Toutes ces pensées se chamboulent à folle allure dans son esprit, elle n'avance plus.

Elle a peur.

Pour la première fois depuis bien longtemps, Ma' a peur.

Appuyée contre le mur, elle inspire profondément et prend la décision d'avancer tout de même. Au moins, s'il l'a oubliée, elle pourra peut-être passer à autre chose. Peut-être. De là où il se trouve, Elazar ne verra qu'une silhouette de vieille femme pauvre, emmitouflée dans ses voiles de laines, un vieux châle et de vieux souliers. Il verra un sac suspendu à son côté. Elle semble hésiter, cette silhouette, comme si elle était perdue.

C'est alors qu'il la voit. Ah. tiens? Une figure inconnue dans le château. Une personne, une femme qui, semble hésiter dans le corridor.  Elazar s'arrête un court instant. La femme devant lui, parce que c'est une femme, sans aucun doute, ne lui dit rien qui vaille. Le message sybillin de Dante l'incite à se tenir sur ses gardes.  Qui peut elle bien être? La main du vieil homme serre le manche de sa canne. Il ne cherche pas, il ne peut pas la reconnaitre à la distance qu'ils sont l'un de l'autre. Elle peut être n'importe qui envoyé pour le tuer.  Sinon, pourquoi d'autre errerait-elle dans le corridor avant souper? Il peut sentir l'inconfort et la peur de l'intruse par sa posture.

Vêtu simplement d'une chemise et de pantalons marines, avec une minuscule broche, Redinem a, malgré sa canne, une prestance toute militaire. Il se tient droit, le menton haut, la regardant au travers de ses lunettes avec des prunelles d'acier, un sourire de vieux grand père sur le visage. les cheveux gris de l'homme sont toujours aussi indisciplinés. Et s'il a perdu un peu de muscles en vingt ans, il reste solide et noueux.  Dans son regard danse la même lueur que dans celle de Claude.

Après quelques secondes d'observation mutuelle, la canne claque au sol. Une fois.

-Bonjour madame... Que faite vous seule dans les corridors à cette heure? Vous devez être fourbue de votre voyage, je pensais que vous vous seriez reposée avant de venir vous sustenter en ma compagnie ce soir.  Puis je vous aider à regagner votre chambre?

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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeDim 18 Oct 2020 - 6:22

Ma’ ne bouge plus. Le bruit sec de cette canne qui claque sur le sol l’empêche d’avancer. Et cette voix…La jolie blonde ferme les yeux, avant de porter sa main bandée à sa bouche. Un bourdonnement terrible s’insinue dans ses oreilles, tandis qu’elle se recroqueville un peu, comme prise d’un malaise. Elle ne s’écroule pas pourtant. Elle reste là, à tenter de reprendre ses esprits. Sans réellement y parvenir. Ma’ ne parvient pas à prononcer le moindre mot. Elle n’y arrive pas. Elle en est totalement incapable.

Elazar avance de deux pas... Deux simples pas. Les jointures blanchissent sur le pommeau de son aide à la marche. Avec bonhomie, il prend un air concerné, mais ne vient pas physiquement à son aide.

- Ca va madame?

Se tournant à demi, elle aperçoit les pantalons, la canne, un début de chemise blanche. Tout ce qu’il voit lui, c’est une masse informe d’habits pauvres qui se met en mouvement et qui se dirige lentement vers lui. Une tête dissimulée par un châle bleu, le visage caché par une écharpe trouée. Seuls deux yeux noisette cerclés de noir, des pommettes crasseuses sont visibles. Des yeux baissés sur une main bandée qui se tend vers lui.

Une main bandée? Est elle malade? Mais quelle sorcellerie est ce donc?

- ...
- …

Elle n’est pas agressive, elle n’a pas de méchantes intentions, elle veut juste le toucher, sentir sous ses doigts que le rêve est réel. Que tout cela n’est pas une illusion. Un tour joué par son esprit. Le bout de ses doigts frais touche la chemise blanche d’Elazar qui  hausse un sourcil en apercevant la ceinture et les armes qui sont accrochées à la taille de l’inconnue qui le touche sans gêne. Ma’ n’a même pas pensé à les ôter, habituée à les porter depuis si longtemps, pressée qu’elle était de le retrouver.

- J’étais perdue…Je ne le suis plus.

Une voix douce sans aucun accent d’Estrevent s’élève du tas de linge, une voix qui tremble de crainte et de joie à la fois. Tranquillement, l'homme se dégage et recule d'un pas. Elle n'est pas agressive pour le moment, mais les intentions de la femme devant lui sont inconnues. Mieux vaut jouer de prudence. Un assassinat est si vite arrivé. Comment pourrait il reconnaitre les yeux qui évitent les siens. La petite main cachée sous des bandages? Une chose  l'empêche cependant de devenir agressif. L'odeur de poussière et de lilas tendre qui parvient aux narines exercées du parfumeur qu'il est.

Les prunelles grises foncissent, prennent une profonde couleur de tempête, sa peau pâlissant sensiblement tandis qu'il inspire profondément le parfum d'une morte... On dirait qu'il a vu un fantôme d'ailleurs. Ou senti dans son cas.  

-Celui qui vous envoie se trouve drôle?  Demande t'il soudainement durement. Qui êtes vous?

La main qui se tenait sur sa chemise, légère, reste en l’air, alors qu’il s’éloigne d’un pas. Ma’ abaisse le bras et se mord la lèvre. Sa voix…Par Arcam. Elle est d’une dureté si profonde…

- Personne ne m’envoie, je suis ici…

Elle ne parle pas très fort, de peur d’attirer l’attention des serviteurs qui peuvent circuler librement. Ma’ se penche sur le petit sac et l’ouvre, fouillant à la recherche de quelque chose de bien précis, la gorge nouée. Un petit sac de toile délicate, propre et jolie, qu’elle lui tend, d’une main tremblante. L'Intendant de Fernel, avant d'accepter le cadeau, prend la peine d'enfiler une paire de gant en cuir fin... Qui sait ce qu'il y a la dedans...

- …pour toi.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeDim 18 Oct 2020 - 22:16


 La gardant en visuel, Elazar accroche sa canne à son avant-bras avant d'ouvrir le sachet. Et alors tombe dans sa main les marguerites séchées par les années. S'ensuit un moment d'immobilité absolue où l'homme contemple les fleurs de marguerites aplaties tout en les flattant du pouce, de jolis petits boutons jaunis et pourtant odorants, s’empilant dans le creux de sa main.

Ma' ne bouge pas et Elazar non plus. Des marguerites... Tout le monde sait qu'il va à la crypte à tout les jours. Tout les gens savent qu'il y a eu quelque chose entre Elizabeth et lui. Tout le monde sait que la première nuit, il a déposé sur le catafalque des marguerites. Alors, ca s'explique. La question est maintenant: qui et pourquoi... C'est le genre de coup tordu que Dante affectionne particulièrement. Et le gamin a été bien formé. Mais lui même n'irait pas jouer dans ce registre, non? Elle ne bouge pas et pourtant…Elle en a envie…lui sauter dessus. Le surprendre. Comme elle le faisait avant. Cela étant, elle sait aussi qu’il la croit morte. Elle tente donc de le ménager en retenant ses gestes et ce n’est pas simple du tout.

-          Te souviens-tu…?

Alors qui?... Qui veut le voir souffrir à ce point?

-Je me souviens qu'elle est morte, madame. Dit il d'un ton glacial cachant toute sa souffrance, tout en remettant tranquillement les fleur dans le sac, avec un respect infini. Il ne veut pas que la bonne femme ne voit la douleur infligée. Cependant, il y a une note cassée dans la voix de l'assassin "Si vous voulez rendre vos hommage à votre maitresse de Paville, allez y. Vous avez ma bénédiction, mais laissez vos armes dans votre chambre, Fernel a une hospitalité exemplaire et nous tenons à ce que nos hôtes s'y conforment.... Maintenant, si vous voulez bien m'excuser...

Il y a un petit bruit, un petit clic juste avant que la ceinture ne tombe au sol, défaite par un geste qu’il n’a pas le temps de voir, à cause de son trouble. Le bruit du métal heurtant le bois est assourdi par le cuir. Ma’ avance un peu vers lui, tout en murmurant :
   
-          Ne t’en vas pas…Ne me fuis pas…

Ne t'en vas pas. Ne me fuis pas. Les paroles qu'il lui a dite, cette ultime nuit... En essayant de la retenir... Il s'immobilise, l'oreille particulièrement rouge. D'ailleurs on peut sentir une la veine palpiter dans le cou de l'homme. La jolie blonde est tout près, et défait les bandages qui couvrent sa main gauche, laissant les petites bandes de tissus tomber elles aussi sur le sol. Elle pose sa main sur celle d’Elazar, celle qui tient le sac. Une main encore jeune, pâle et douce.  Une main qu'il connait, qu'il a rêvé. Non... Non... Ce n'est pas elle. Elle est morte Elisabeth, en bas, dans son cerceuil serti de carmines. Non...

-          Je n’aurais jamais du te demander de tenir cette promesse…

Et pourtant... Le pouce caresse la main tavelée, avec un ravissement calme. C’est lui. Il est là. Il. Est. Là. Elle est patiente et douce, même si elle tremble de tous ses membres, n’osant l’envisager directement, de peur de lui causer un trop grand choc. Comme si il pouvait y avoir un petit choc dans des circonstances semblables. Et pourtant, elle approche encore, n’y tenant plus, pour l’enlacer comme elle le faisait dans les jardins qui ont tout vu, les beaux jardins de Paville, là bas, dans un passé lointain. Rien n’a changé dans sa façon de se saisir de lui, par surprise. Le menton de Ma’ tremble si fort maintenant qu’elle ne peut plus se retenir. Un sanglot la secoue, un sanglot silencieux tandis qu’elle le serre fort contre elle, sans rien dire de plus.

Machinalement, les deux bras du vieil homme se referment contre le corp souple, l'amenant sans y penser tout contre le sien. Les pupilles d'Elazar sont anormalement dilatées au milieu des iris couleur de cyclone... Il la tient, d'un air absent... Non, cela ne se peut... Son coeur se serre. Le coeur qu'il pensait mort depuis de trop nombreuses années. C'est son châtiment pour n'avoir pas su élever ses enfants... Certainement. Pour tout le mal qu'il a fait dans sa vie... Ca ne peut être que cela. La voix d'Elazar s'élève dans l'air, blanche comme son visage.

-Dites moi une seule chose que seule vous et moi sommes supposée savoir. Quelque chose qui n'est pas dans votre journal.

Tandis que son coeur se serre un peu plus douloureusement dans sa poitrine, n'osant palpiter sous l'espoir qui lui a été si longtemps refusé.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeJeu 22 Oct 2020 - 19:15

Ma’ ressent un apaisement immédiat, un bonheur et une paix totale, alors qu’il ferme ses bras sur elle. Un moment d’éternité. Un moment rare dont elle profite avec ferveur, des larmes roulant sur ses joues sales. Des choses qu’elle n’a pas confiées à son journal, il y en a des tas, plein, mais il y en a une qui abattra ses derniers doutes. Elle s’écarte un peu de lui, tête basse, et fouille dans son sac pour en sortir une petite boite de bois d’ébène qu’elle ouvre, tout en murmurant d’une voix douce :
   
- Il faisait beau ce jour là…J’ai glissé ceci sur ton costume…Tu était tout entouré de lumière…

Elle sortira un petit montage de fleurs, lui aussi plissé par les années, une rose, un lys et une marguerite, noués d’un ruban. Celui qui ornait son habit ce beau jour là. Elle l’accroche à son torse, grâce à la petite broche qu’il porte, de la même manière qu’il y a si longtemps… Le coeur et le cerveau de l'homme s'arrêtent douloureusement. Il en oublie même de respirer. Il peut se sentir tiré en arrière, une belle journée chaude, dans un champ de fleurs sauvages...

- Je portais une tenue de printemps, légère et belle, j’avais tressé une couronne de fleurs pour orner mes cheveux…Avant qu’un prêtre de noue ceci autour de nos mains…

La boite tombe au sol, elle ne garde plus qu’un ruban aux couleurs passées et défraîchies, les couleurs d’Arcam. Le ruban finit dans la main d’Elazar, fermée par Ma’ qui le regarde enfin, ôtant le petit voile qui dissimule son visage.  Les yeux gris, posés sur le tissus se lève, kaléidoscope d'argent, d'acier, de cyclone... de lac placide... Elle si belle, les promesses échangées.

- Nous nous sommes unis ce jour-là…Une fois devant Arcam, une autre fois sous les grands arbres pour sceller notre union…T’en rappelles-tu, Amour ?

-Je... Ne réussit il qu'à articuler, ne parvenant pas à se fixer sur une émotion. Il est heureux. Heureux de la voir. Triste de ne pas l'avoir trouvée, irrité de toutes ces cachotteries. Furieux de l'avoir crue morte, Soulagé de la voir ainsi... Et le tout teinté d'une incompréhension totale.

Il a peur aussi. Il est vieux maintenant, encore plus qu'alors. Son coeur recommence à battre, douloureusement.

-Je...

Elle sait. Ma’ l’observe elle le regarde attentivement maintenant. Il a vieilli, évidemment. Il n’est plus l’homme qu’il a été, et pourtant, Ma’ approche, pose une main délicate sur sa joue et murmure :
   
- Elazar…

D’un geste de la main, elle incite en douceur les orbes grises à se ficher sur les siens. Elle a vieilli, elle aussi, elle n’est plus la ravissante silhouette de sylphide qu’il a épousée. Et pourtant, le regard lui n’a pas vieilli. Il est tel qu’il était autrefois, sensible et doux, traversé, comme jadis, de sentiments intenses et profonds que les années n’ont fait qu’intensifier. Il cille, une main d'acier s'empare du poignet de la femme.

- Mon amour…

L’autre main rejoint son visage, tenu en coupe par deux petites paumes délicates. Elazar renifle. Incapable de proférer un son. Les prunelles dilatées. Elle est vivante?  Comment est ce possible? Il devient fou?

- J’ai attendu ce moment si longtemps…J’ai cru que je ne parviendrais jamais à te revoir…Tu m’as tellement manqué…

Un sourire lumineux éclaire ce visage quelque peu crasseux.

- Elazar…C’est moi…
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeSam 24 Oct 2020 - 0:03

- Je...

Une douleur intense lui vrille la poitrine. Lui rappelant qu'il est vivant mais qu'il n'a plus trente ans non plus.  Il l'ignore, mais le visage du vieil homme devient plus blanc que les mains de Ma'. Les larmes qu'il n'a plus versées depuis des années, quand elle l'a rejeté, menacent de prendre leur chemin.  La seconde main, tenant le sachet toujours, se met à trembler violemment.

-C'est trop... E... El...Eliz... a... Beth! Tu m'a menti... Réussis t'il à articuler. Tu es partie... Deux fois... Morte? Comment?


Elle voit le visage de celui dont on l'a si injustement privée blêmir sous ses doigts. Elle l'a toujours trouvé séduisant, il est désormais beau. D'une beauté posée et gravée par les années. Le regard d'acier. Les cheveux fous sur son front, ce corps rigide et toute cette attitude qui est sa signature... Le regard et le sourire de Ma' sont eux d'une douceur infinie. Elle est là pour lui. Rien que pour lui. Et elle le tient à présent dans ses mains... Un rêve vieux de vingt ans vient de prendre corps.

- Amour... Ce n'est pas le bon endroit... Y a-t-il une pièce... Un endroit qui pourrait te permettre de te détendre et de te remettre ?


Les mains quittent le visage d'Elazar, uniquement pour se glisser autour de sa taille afin de le soutenir. La canne trouve le sol pour le soutenir. Malgré les apparences, le vieil homme est extrêmement solide sur ses jambes.

- tu auras toutes les réponses à tes questions je te le promets mais pas ici...


Il pourra sentir que son aimée a en elle une force surprenante, qui lui permet de le garder contre elle tout en restant immobile. Les prunelles se tourne vers elle, mais Ma' ne peut pas les déchiffrer, les verres réfléchissant la lumière.  

- nous avons tous les deux besoin de nous remettre. Je viens de te retrouver, je refuse de te perdre à nouveau...

Elle fait un pas pour l'inciter à avancer, vers les portes des chambres, celles qui sont réservées aux invités de prestige. Mais il ne bouge pas.

- Viens...

Doucement, Elazar porte sa main libre à celle d'Elizabeth... il se dégage doucement de son étreinte, en contemplant la main  gauche de la femme. Pendant quelques instants, il la contemple avant de reculer, relâchant son étreinte.

-Je regrette... C'est trop... Je... Tu...

Et de retraiter vers sa chambre. Qu'il ouvre trop doucement avant de refermer le battant derrière lui.

Trop... c'est trop. Titubant vers la cheminée, il ramasse une bouteille de son alcool favori au passage, ne s'encombrant pas de verre. Picoler lui fera du bien, calmera son vieux palpitant... Oui... Boire un peu, ca le soulagera...
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeVen 30 Oct 2020 - 9:57

Ma’ ne comprend pas. Il recule. Il recule encore. Il dit qu’il regrette. Elle, elle ne bouge pas, elle l’écoute, elle le regarde s’éloigner, le cœur gros. Bien sûr…Elle savait que cela risquait d’arriver. Safÿe le lui a encore rappelé avant qu’elle ne quitte leur chambre. Cela étant, même si elle le cache à la perfection, elle ressent une peine terrible. Elle baissera la tête, ne disant pas un seul mot alors qu’il s’en va, pour aller s’enfermer dans ce qu’elle devine être sa chambre. Lorsque la porte claquera, elle restera là un petit moment, digérant la réaction de son époux avant de s’agenouiller au sol pour récupérer sa ceinture et ses armes, notant au passage que le ruban et le sachet de marguerites ont disparus.

Se redressant, elle rattache le tout à sa taille, avant de reprendre la petite boite d’ébène, désormais vide, qu’elle range dans son sac. La jolie blonde replace le voile qui dissimule son visage et s’éloigne dans le sens opposé, pour descendre les marches, en prenant garde que personne ne l’observe. Elle parviendra de cette façon à la grille qui mène à la crypte, puis descendra à nouveau les marches froides, pour atteindre le sanctuaire de Fernel.

Il n’y a personne. Juste une torche et quelques bougies allumées il y a peu. Ma’ se dirige vers la tombe d’Elisabeth, juste à côté de celle d’Eudes, et touche la pierre du bout des doigts, avant de s’asseoir dans un coin, la tête appuyée contre le mur.

Elle ne dit rien, elle se contente d’observer le tombeau. Un tombeau garni de fleurs fraîchement coupées, odorantes, un tombeau qui se trouble tandis que les larmes qu’elle ravale depuis si longtemps finissent par crever la surface de ses yeux noisette. Elle pleure en silence, pour n’alerter personne, essuyant ses joues d’un revers de la main. Que faire maintenant ? S’en aller ?

- Ma’…

La silhouette de Safÿe vient d’apparaître dans l’obscurité. La jolie blonde essuie encore plus vite ses larmes.

- Tu devrais pas rester ici, il fait froid et ça sent la mort.

Pas de réponse. Safÿe s’agenouille et la regarde avant de la prendre dans ses bras.

- Ça ne s’est pas bien passé, hein…
- Non…Pas vraiment…

Dans un coin, les ombres s'épaississent discrètement. Safÿe caresse les cheveux de Ma’, longtemps, avant de dire :
   
- Laisse lui du temps…
- J’ai attendu si longtemps, Safÿe…
- Je sais Ma’…Au moins il sait que tu existes…Et s’il veut plus te voir…On peut rentrer à Thaar. Là au moins y a des gens qui t’aiment et il y fait chaud.
- …


Ma’ essuie ses larmes et dit :
   
- Je n'aurais pas du revenir ici…Ce château est une malédiction pour moi. Laisse moi quelques minutes, tu veux bien ? C’est ma sœur qui est dans ce tombeau, Safÿe.
- D’accord. Je t’attends là haut. Reviens vite, Malek tourne dans la pièce comme un animal en cage…

Elle se lève et laisse Ma’ au sol, s’éloignant en silence pour laisser la jolie blonde se recueillir. Non, rien ne s’est passé comme prévu. Il est là, elle l’a tenu un peu dans ses bras et il s’est reculé, il a préféré être tout seul.

- Tout ça pour ça…
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeLun 2 Nov 2020 - 13:27

Une volute d'ombre liquide serpente soudainement devant Safye, lui coupant la sortie... Les ténèbres commencent à danser , assombrissant les lieux, mouchetant partiellement les torches. Ma' peut ressentir un frisson bien connu. Les rubans glissent alors, dansent ensembles et s'entortillent dans un coin, telle une toile d'araignée, avant de terminer en rideau.

- Ma'?

Un rideau duquel émerge un homme qu'elle connait, mais sans canne et sans lunettes, un tissus violet et un sachet en main. Un homme au visage dur et au port droit, dominateur. La seule fois qu'elle lui a vu cette posture, c'est quand il avait frappé son frère. Son propre frère...

Safÿe recule de quelques pas, tout en observant l'homme qui sort ainsi des ombres, puis a un bref regard pour Ma' qui s'est levée rapidement pour la rejoindre. Elle aussi, elle observe Elazar, sans sa canne, sans ses lunettes, l'homme au visage dur et inflexible. Son coeur se serre avec violence, de le voir dans cet état. Safÿe voit Ma' se placer tranquillement devant elle, faisant un barrage de son corps entre lui et elle. La jeune fille ne dit rien mais elle sait. Si Ma fait cela, c'est parce qu'elle sent qu'il y a un danger et jamais elle n'ira à l'encontre de ses ressentis qui sont à chaque fois exacts.

La jolie blonde, elle, regarde Elazar sans dire un seul mot, pendant quelques secondes, les yeux luisant de quelques larmes résiduelles. Celui qui se tient devant elle n'est pas seulement Elazar Redinem. C'est aussi son époux. Et le Lys Noir. La prudence rejoint donc l'amour, en cet instant quelque peu tendu.

L'assassin regarde le catafalque avec intensité, les ombres allant et venant autour de lui comme une armure dansante, le cachant parfois a leurs regards. Elazar ne semble pas s’être rendu compte qu’il n’est pas seul. Dans ses yeux brillent la trahison et la haine la plus pure, donnant aux yeux une teinte anthracite.  

- Elazar, je te présente Safÿe. Elle vit avec moi à Thaar, ainsi que Malek qui se trouve dans une des chambres là-haut. Safÿe, je te présente Elazar, mon époux.

Tout est dit en olyian sur le ton le plus doux qui soit. La tête du Lys noir est la seule chose qui se meut dans son corp tendu, leur donnant la pleine mesure de ce regard sombre avant que les Ombres ne s'épaississent et ne le cache aux regards. Elazar retraite instinctivement dans celles ci. Avant de se mettre en mouvement, silencieusement, comme il l'a appris au gamin.

- Safÿe, remonte dans ta chambre.

Là aussi, c'est exprimé d'une voix douce et tranquille. La compagne de route de Ma' la regarde, en fronçant les sourcils, puis a un regard direct et franc pour Elazar, quelque part là dedans. Il n'a pas l'air commode, il n'a pas l'air gentil, il n'a l'air de rien de ce que Ma' lui a décrit.

- La laisseras-tu s'en aller si je te le demande, Elazar?

Comme réponse, un rire léger parvient aux oreilles de la femme. Un rire désabusé, grincant. Triste aussi, comme si la personne qui riait pleurait simultanément. Pour toute réponse, les ténèbres liquides recommencent à danser follement, noires sur noir... Avant que la silhouette d'un énorme molosse ne quitte l'amas. Un molosse suivis d'une autre. Une forme humaine, une silhouette qu'elle a déjà vu auparavant. C'est l'ombre de l'Ombre, mais très coulante, ondoyante, au port prédateur.... Elle ne peut savoir, que c'est celle de la Bête en fait.  mais Ma' peut reconnaitre l'inspiration humaine et deviner d'où son beau fils tient son nom de scène....  Et ils se postent à l'entrée, le molosse bavant des gouttes liquides qui se perdent au sol. .

Manifestement, la réponse est non.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeVen 13 Nov 2020 - 14:38


Ma’ blêmit. Autant à cause de cette vision apocalyptique de ces ombres tout à fait menaçantes qu’à cause de ce rire qu’elle entend. Il empêche Safÿe de s’en aller. La blonde regarde son apprentie et souffle un tout petit :
   
- Je t’avais dit de ne pas me suivre, Safÿe.

La jeune fille regarde les ombres et fronce les sourcils. Elle n’a jamais vu cette magie, elle ne sait donc pas à quoi s’attendre.Le bruit d’un couvercle de tombeau qui s’ouvre lentement se fait entendre. Puis, plus rien... Sauf peut être des sanglots rapidement étouffés.  Ma’ ôte la cape qui la couvre, le vieux châle bleu ainsi que le petit voile qui cache son visage. Elle est en robe toute simple, bleu foncé, la taille ornée d’une ceinture elle-même garnie de deux dagues. La royale chevelure blonde aux lourdes boucles tombent librement sur ses reins. Elle ne porte aucun bijou. Elle prend la main de Safÿe et dit, dans un souffle tandis que d'autres ondes sonores non identifiées, infimes, leur parviennent.
   
- Si tu dois m’obéir sans discuter une seule fois dans ta vie, c’est maintenant. Prends la torche, reste dans la lumière, va dans un coin, derrière un tombeau, et n’en bouge pas, quoi que tu entendes.


Elle prend les mains de la jeune fille et y dépose un baiser, avant de lui montrer la torche d’un geste de la tête.

- Va.  

Safÿe pince les lèvres et jette un regard absolument furieux à ces ombres là-bas. Pourtant, elle fait ce que Ma lui demande, prenant la seule torche disponible pour s’éloigner derrière tous les tombeaux, laissant Ma’ dans un clair-obscur diffus, généré par quelques bougies disposées sur sa tombe. Sa tombe ouverte. Il manque au corps, à l’intérieur, une partie importante... sa tête.  Seule avec les Ombres, elle avance, les mains en avant, paumes vers le plafond, en murmurant :
   
- Elazar, écoute moi…

Elle ne sait pas où il se trouve, elle parle aux ombres, elle parle aux murs, elle parle tout haut :
   
- Tu as le droit d’être en colère. Mais je t’en supplie ne t’en prends pas à elle, elle n’y est pour rien…

Elle s’arrête à quelques pas de la porte, toute droite, belle et triste, comme autrefois :
   
- Parle moi, Amour…S’il te plaît.

Un souffle d’air lui répond, un infime mouvement... une présence. Il était là, tout le temps. Il l'a regardée, il l'a écoutée... Et une colère comme il n'en n'a que rarement ressenti dans sa vie

- Deux fois tu m’as trompé

Une voix vieille, brisée. Et le mouvement s’en va... Safye, dans son refuge, quelques secondes plus tard, verra une tête de cadavre rouler sur le sol, en sa direction. Des cheveux blonds et cassants... Des joues tendus, des yeux affaissés dans leur orbites... le cou coupé net, d'où pend un disque de colonne vertébrale.  

Un hurlement strident s’élève dans un coin de la crypte. Un hurlement qui alerte, évidemment, la jolie blonde qui se retourne. Safÿe est là bas, elle recule du plus loin qu’elle le peut, horrifiée par ce crâne pourri qui a roulé vers elle. Un visage mangé, dissout par le mécanisme implacable de la décomposition…Un visage méconnaissable qui dégage une odeur ignoble. Elisabeth ne peut rien faire, elle se mord la lèvre et regarde à nouveau les ombres.

- Elazar, ça suffit, laisse la tranquille !

Safÿe n’a jamais eu aussi peur de toute sa vie. Elle repousse le crâne du bout du pied, en criant des obscénités en olyian. Entre les deux femmes, tournant le dos à Elisabeth, le vieil homme apparait brièvement, sourit cruellement à l'apprentie avant de redisparaitre dans son domaine.

- Je ne t’ai jamais trompé !

Elisabeth approche encore des Ombres, cherchant à atteindre Elazar, sans savoir où il se trouve. Elle tend la main vers l’une d’entre elles, toute pâle à son tour.

- Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour toi ! Pour nous ! Toujours !

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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeMer 9 Déc 2020 - 18:38


-Pour moi?

Un autre rire résonne... du même calibre.

-Pour nous?
-Pour nous, oui.
-Vraiment?


Il sort des ombres à la droite d'Elizabeth. Et il pleure.... Sans s'en rendre compte. Les larmes dévalent ses joues ridées, ses traits durs. Le coeur de Ma' est traversé par une douleur terrible de le voir en souffrance comme cela et pourtant elle ne fait pas un geste. Elle sait qu'il doit déverser sa colère, d'une façon ou d'une autre.

-TU m'as fait faire une promesse... puis une seconde. Tu ma dit que tu m'attendrais... Tu m'a abandonné  le même jour pour... pour..." Il lève un bras, pointant toute la crypte. "Tu as abandonné notre fille... NOTRE FILLE! Tu me l'a cachée!!!! Tu t'es sauvée... Tu ne m'as pas donné signe de vie! Tu n'es pas revenue la chercher...  Jamais! ... je t'ai cru morte Elizabeth! MORTE!!! Et maintenant tu te pointe, la bouche en coeur avec de belles intentions. N'as tu aucune décence?!

Il renifle et se détourne, prêt à lui montrer le monstre qu'il est devenu sans le vouloir. le parfait portrait de son propre père, mais en pire.

Ma’ baisse la tête.

- Crois-tu sincèrement que tu as été le seul à avoir mal Elazar ?

Elle avance vers lui, d’un seul pas, les paumes levées vers le plafond, en signe d’apaisement.

- Nous avons été trahis. Mon père a eu vent de notre union…Si je n’épousais pas Eudes de Fernel, c’était ta tête qui trônerait quelque part dans les sous-sols de Paville…Je n’ai pas eu le choix. Je t’ai demandé cette nuit-là de ne plus jamais tenter de me revoir…C’était d’une cruauté sans nom…Mais…J’avais l’espoir que tu romprais cette promesse…

Un autre pas. En réflexe, il se recule.

-Tu sais comment je t'ai cherchée? Partout? Tu avais le choix... Tu aurais pu m'attendre, m'écrire me faire un signe... Tu sais comment j'ai mis le Sud à feu et à sang pour te trouver? Pour au moins savoir où tu étais, au cas où tu changerais d'idée? Pour te faire savoir où j'étais pour que tu me retrouve si tu voulais? L'as tu vraiment voulu?

Crache t'il avec véhémence.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeMer 9 Déc 2020 - 18:45


- J’ai tenté de t’avertir pour notre fille…Je te le jure, Elazar, sur tout ce que j’ai de plus cher. J’ai essayé, mais là aussi j’ai été trahie. Alors je lui ai laissé croire que Eudes est son père. Pour son bien. S’il avait appris la vérité, elle serait morte.

Un autre pas, toujours plus près. Les cours cheveux gris qui courent dans tout les sens, aussi fournis que dans ses souvenirs, les yeux et l'expression. Il a tout du lion blessé

- Quand j’ai compris que tu respecterais ta promesse, j’ai demandé à ma sœur de prendre ma place. Te rappelles-tu Eléonore, ma cadette de quelques mois ? Quand le scandale de notre union a été éventé, plus personne ne voulait d’elle. Quand je lui suggéré de prendre ma place ici à Fernel, elle a dit oui. Il a suffi de faire croire à sa mort là-bas et le tour était joué…Et c’est elle qui repose là, désormais…Louise était trop petite pour faire la différence, elle me ressemblait énormément. Quant à Eudes…

Elle regarde ailleurs, la gorge sèche. Elazar plisse les sourcils, mauvais.

- Il n’a visiblement pas fait la différence non plus…Occupé qu’il était avec ses satanés chevaux et ses soldats…Louise n’a jamais été seule, ni abandonnée. J’ai toujours pourvu à ses besoins, de loin. Pendant toutes ces années, je t’ai cherché…Tout ce que je voulais, c’est te revoir…

Elle est tout près désormais, elle lève la main vers son visage pour essuyer les larmes qui roulent sur son visage tanné par les ans. Il garde le silence...

- Je t’ai cherché longtemps, à travers toute la Péninsule et l’Estrevent, mais j’étais seule, Amour. Seule et sans soutien. Alors ça a pris du temps…Beaucoup de temps…Jusqu’à ce que je croise un jeune homme qui a ton allure, ton maintien et qu’il finisse par me dire où tu te trouves…cela fait quatre ennéades que je voyage, juste pour te voir, je ne pouvais plus attendre…

Il risque de la rejeter, il risque même de se montrer violent mais tant pis. Elisabeth l’enlace comme elle le faisait jadis, posant sa tête sur son torse, les larmes aux yeux. Par réflexe, le vieil homme l'acceuille et la serre contre lui. Des larmes coulent dans l'abondante chevelure d'or tandis que les ténèbres refluent, et que les silhouettes à la porte pâlissent.  

- Je sais que tu as souffert…Je ne le sais que trop bien…Parce que j’ai partagé ta souffrance, chaque jour toutes ces années…Mais si tu veux que je m’en aille, tu n’as qu’un mot à dire et je m’en irai. Je suis déjà heureuse de savoir que tu es en vie. Et que tu vis avec notre fille. Au moins, il lui reste un parent à ses côtés.

Elisabeth se fiche bien des ombres, elle le serre fort, enfouissant sa tête comme le ferait un petit chat, se gorgeant de son odeur. S’il la chasse, au moins aura-t-elle la certitude de savoir qu’il est en vie et qu’il vit bien. C’est mieux que rien du tout, non ?

Elazar ne dit rien, ne fait que la serrer contre lui comme si c'était la première fois. Comme cette nuit là, dans une certaine chambre...

- Je te demande pardon, mon amour.

Elle ne se retient plus, elle ne peut plus. Elle pleure désormais, à gros sanglots, tout en le serrant si fort que ses bras lui font mal.

- Pardon…

Le fait qu’il la serre lui aussi achève toute sa résistance. Elle se redresse pour le regarder et se hisse sur la pointe de ses souliers, glissant une main fraîche sur sa nuque, pour lui donner un baiser. Le premier depuis tant d’années.

Elisabeth est là. Elle a la même flamme au cœur, les mêmes sentiments, renforcés par cette longue séparation, une vie à attendre cela. Il sentira dans cette caresse là tout l’amour qu’elle éprouve, sincère et vif, comme au premier jour. Il sentira sa joie et tous ses espoirs, il sera littéralement assailli par une odeur de lilas fraichement coupés.

- Je t’aime Elazar, je n’ai jamais cessé de t’aimer…

La prenant dans ses bras, le vieil homme l'emporta sans mots et sans plus attendre avec lui dans ses ténèbres, avant que celles ci ne se dissolvent, ne laissant que  Safye au milieu d'une crypte vide, près d'un tombeau profané, une tête de cadavre à ses pieds.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeMer 9 Déc 2020 - 18:50


Plus tard



La première chose que Ma' peut ressentir, c'est le froid... Un froid glacial qui transperce les os, s'infiltre dans les chairs. La seonde c'est le changement... La crypte est là, mais ce n'est pas elle en même temps. Sans parler, Elazar l'emmène avec lui, montant sans peine des escaliers décrépits et particulièrement dangereux. Sans répondre si elle pose des questions, il s'arrête en haut, révélant des ruines. C'est Fernel, et en même temps ce ne l'est pas. Comme si l'endroit avait été abandonné des milliers d'années auparavant. En haut d'une tour brinquebalante, une immense créature guette... L'homme attend patiemment, sans se préoccuper en apparence de son fardeau. Elazar n'a pas loin à aller. Cela ira. Il se met en direction des anciens quartiers de Geoffroy quand la monstruosité finit par s'en aller... Sans attendre, il retraverse dans le plan normal, apparaissant dans sa chambre où Eugène a préparé son thé favori avant de s'éclipser, rangeant la bouteille d'alcool au passage.

Parce que voyager dans le plan des Ombres est aussi risqué que désagréable.  

Elle ne posera aucune question, elle pénètre pour la première fois dans les Ombres, en sa compagnie et, curieuse, elle laisse son regard s’insinuer partout, toujours dans les bras d’Elazar. Il fait froid. Glacial même. Un Fernel apocalyptique se révèle alors, en ruines, sinistre, lugubre. Et elle ne ressent pourtant aucune peur même si l’endroit est tout simplement d’une tristesse à périr. Tout cela ne l’affecte pas. Elle est en sécurité dans ces bras-là. La créature là haut ne peut rien contre eux. Personne ne peut rien contre eux. Cette certitude la conforte dans son attitude confiante et lorsqu’ils reviennent dans le plan commun, à la lumière, Ma’ est toujours dans les bras de son époux, qu’elle quitte seulement pour le regarder et lui sourire. Il ne boite pas, il n'est pas faible, il est vieux, et habituellement son masque de bon vieux grand père donne le change avec brio. Ma peut se rendre compte que  s'il a perdu du muscle, c'est pour devenir plus dur et noueux. Son visage et son regard est indéchiffrable. Un peu comme un autre rencontré quatre ennéades plus tôt.

- C’est un monde de solitude…
- C'est le mien.

Répond t'il succintement, la gorge sèche. Ca résume bien toutes ces années. Il a essayé de l'oublier, y parvenant parfois sur de courtes périodes, en enchaînant les amants et les amantes plus ou moins consentants. Elazar a un léger tic à cette pensée. Où Eugène a t'il bien pu cacher cette foutue bouteille?

Elle le regarde, avec attention, observant ce visage chéri avec dévotion pendant si longtemps. Il lui retourne son regard, l'incertitude gravée dans les prunelles grises. Pourquoi l'a t'il emmené ici? Il lui en veut. Quand elle saura ce qu'il est devenu, par son absence... Elle va repartir. Elizabeth... Il en a tant rêvé! Et maintenant qu'elle est là, il redevient aussi gauche que dans sa trentaine... Il l'aime, c'est indubitable. Il l'a toujours aimée... Il est un monstre aujourd'hui et en a bien conscience. Sans compter qu'il n'est quand même pas pour lui sauter dessus comme un jeune puceau. Ni lui pardonner comme cela. Ni lui demander des comptes. Il a lu le journal... Il l'a même relu à de multiples reprises d'ailleurs.

- Je peux t'offrir du thé? J'ai une infusion Thaarie et des biscuits de Sol'Dorn
- Où sommes-nous ?


Elle a un regard pour la pièce, ne reconnaissant pas de prime abord l’endroit. Du coin de l'oeil, il l'observe, sa Fleur, en préparant la nourriture et le thé. Il y a le lit, tenturé de lourds rideaux pourpres, sur lequel trône la canne à tête de dragon. Sinon la décoration est exactement celle de la chambre de l'ancien intendant. Elazar n'a que faire de la décoration, tant que c'est confortable.

-Nous sommes dans mes quartiers du château... Tu sais, je ne sais pas trop comment agir en ce  moment... Je... Nous, semble t'il, avons beaucoup de temps à rattrapper. Je suis... C'est prêt.

Il pose le tout sur la table basse, devant le feu, avant d'inviter Elisabeth à prendre place dans un des deux fauteuils. Elle croirait voir son précepteur, jadis. La même réserve... Comme si c'était un rempart derrière lequel il se sentait en sureté.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeMer 9 Déc 2020 - 19:34


La Fleur qu’il observe du coin de l’œil déambule dans la pièce, en silence, toute à sa découverte de cette chambre qu’elle ne se rappelle pas avoir visité un jour. Ou peut-être bien que si, elle ne sait plus, cela fait si longtemps. Quoiqu’il en soit, elle se sait observée, elle le sent et cela la fait sourire. Elle a vieilli, elle aussi, elle n’est plus la ravissante jeune fille d’autrefois, bien sûr, toutefois elle a conservé une grâce et une élégance incomparable, que la maturité ne fait qu’accentuer. Des membres fins et déliés, une taille fine, des épaules rondes, en ce moment dissimulées par la laine bleue de sa longue robe, tout indique dans sa démarche mesurée la noble dame de naissance. Et cette chevelure…Toujours la même, abondante, royale, lourde de boucles luisantes, dans lesquelles on perçoit, ici et là, quelques fils d’argent. A les voir, il est certain qu'elle a toujours continué d'utiliser sa recette d'huile. C'est un détail infime, mais un détail qui lui va droit au coeur.  

Ma’ a un regard pour cette canne posée sur son lit. Elle s’arrête, elle se souvient, puis se tourne vers Elazar.

- C’était la chambre de Geoffroy de Hansfelt.
- Il n'en n'a plus besoin maintenant.


Rétorque t'il en la regardant s'éloigner du lit et revenir vers lui, toujours aussi lente et mesurée.

- Le temps que nous avons perdu ne reviendra pas. Il ne nous reste plus qu’à espérer profiter de celui qu’il nous reste.

Elle lui décoche un sourire avant de s’asseoir, posément. Il n’a pas changé, toujours aussi engoncé dans des manières irréprochables, même quand son épouse ressurgit des limbes sans crier gare. De son côté, elle n’a pas très envie de le brusquer, à lui sauter dessus comme elle en a présentement envie. Non. Elle a appris à se tenir, avec le temps. Pourtant, elle sourit, largement, espiègle comme jadis, le regard noisette tout entier illuminé de joie de pouvoir le regarder bouger, vivre, cet homme qui est toute sa vie et pour lequel elle a sacrifié tant de choses.

- Et je compte bien en profiter, Elazar. Quand tu auras fini de te cacher derrière tes bonnes manières. Et quand j’aurai terminé mon thé.

Il hausse un sourcil et la reprend malgré lui, avec la force d'une habitude jadis prise.

-Les bonnes manières ne sont jamais une cachette... Elles ont toujours leur place en tout lieu et en tout temps.

Dit il avant de s'asseoir avec un maintien irréprochable. Elizabeth a un petit rire avant de passer sa main sur sa jupe, une fois de plus dans un mimétisme perturbant avec ce mouvement que fait Louise pour dissimuler son embarras. Parce que c’est précisément ce qu’elle fait, elle aussi. Elle ne sait pas très bien par où commencer, elle cache donc ses craintes sous une fausse assurance.

- Je viens de Papincourt. J’y ai vu nos enfants. Ils chevauchaient ensemble dans le cortège nuptial du Brandevin. Il était tout plein de cette prestance que tu as toujours eue. Elle portait ma robe de velours rouge…

Les sourcils du vieil homme se haussent. Il est bien au fait du mariage de Lohie de Brandevin et de Tiberia de Soltariel, la noble déchue... Il ne fait pas le lien tout de suite. Ma’ a un regard pour Elazar, plein de fierté. Oui, elle sait que Claude est son fils. Oui, elle lui a parlé. Et oui, elle est toujours en vie. Signe que Ma’ dispose de bien plus de ressources que ne le suggère ce corps fin et gracile dissimulé sous une simple robe de laine.

-Nos?
- Ils étaient splendides, tous les deux.
- Tous les deux?

Une image de ce qu'aurait pu être leur union si elle n'avait pas été brisée par des volontés plus puissantes que la leur. Ma' a un regard pour les flammes, à cette pensée.

- Notre fille est très belle.

Elazar a tiqué manifestement sur tout autre chose.

- Qui ca, "nos enfants" et "tous les deux"... Tu as eu des jumeaux?
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeMer 9 Déc 2020 - 19:40


Les réflexions du vieil homme étant manifestement ailleurs, Ma' lève les yeux au plafond.

- Ton fils. Plutôt grand, les cheveux noirs, le regard vairon, l'air de vouloir tuer tout le monde...ça te parle?

Si ca lui parle? Il n'y a qu'un énergumène de cet acabit dans tout le royaume.  Que fait Dante à Papincourt avec Louise? Elle est sa fille, SON petit bouton de marguerite. S’il repose ses sales mains tâchées de sang sur elle? Il ne veut pas que sa fille devienne corrompue comme lui. Comme eux. Inspirant profondément, Elazar peint le soulagement sur son visage. Elle esquisse un sourire particulièrement ravissant pour dire ce qui suit:
   
- Un homme charmant qui négocie comme personne. Tu l'as bien élevé.
-J’ai fait de mon mieux et je suis fier. Il me surpasse dans la chasse pure. Un limier a moins de flair.

Qu’est ce qu’il fait a Papincourt.... Il aurait dû y rejoindre Louise, la protéger de ce monde. Garder son innocence pour lui, pour lui tout seul! Se rendant compte du fil de ses pensées, une légère rougeur d'embarras monte aux joues de l’homme qui se met à fixer les flammes.

Elle croise les mains sur ses genoux.

- C'est lui qui m'a dit où te trouver.

Et qu'est ce que ca a bien pu coûter à sa chère et tendre épouse? l'Ombre n'est pas réputé pour être abordable, Loin de là. Le mentor toussote.

-ca m’étonne qu’il se soit laissé approcher ceci dit, ma chère. Puis je te resservir un peu de thé , que tu puisse me raconter tout ce qui s’est passé depuis le tout début?

Les prunelles d’acier sont acérées, il ne baisse pas sa garde. Quand elle était jeune aussi, il était comme ça. Un mur, hésitant à s'ouvrir.

- Il s’est laissé approcher pour mieux bondir. Une technique qui a fait ses preuves.
- Une technique qu'il a apprise très jeune. Il la connaissait déjà avant que je ne le rencontre. C'est comme cela qu'il a attiré mon attention en fait.

Elle se penche et prend un biscuit, qu’elle casse en deux, avant de poursuive, pensive.

- Je le soupçonne d’avoir pris un certain plaisir à se savoir suivi. En tout cas ça n’a pas égalé le plaisir que j’ai eu à le semer dans la ville et à lui mettre des petits bâtons dans les roues…Je me suis follement amusée.

Elle grignote, du bout des dents, tout sourire, en regardant Elazar prendre une gorgée de thé, digne. Dans la tête du vieux, les rouages fonctionnent à toute vitesse.

- Il n’a été leurré qu’un moment, je suis très convaincante, en vieille dame. Cela étant, je disposais, moi aussi, de mes limiers. Trouver sa résidence à Papincourt n’a pas été très très long.

Un clin d’œil espiègle tandis qu’elle prend la tasse de thé.

-  Un contrat plus tard, j’avais ce que je voulais. C’est tout.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeMer 9 Déc 2020 - 19:49


Le maître des Ombres dépose sa tasse et se prend un biscuit. Les prunelles grises fixant Elisabeth. Il est impossible de savoir quelle émotion l'habite en ce moment. Il a toujours su qu'elle était unique, merveilleuse. Il est content qu'elle se soit défaite de ses carcans. Il est outré qu'elle ait suivi cette voie. La seule façon de vivre qu'il n'aurait jamais voulu qu'elle adopte. Le coeur déjà malmené d'Elazar se serre encore brièvement, douloureusement.  

- Tu as tout faux ma chère. Il y a une chose que mon fils aime particulièrement C'est le jeu du "chasseur chassé"... Je te laisse en deviner la teneur, il ne se laisse "trouver" que quand il le désire. Parce que s'il n'avait pas voulu, après le premier acte, il aurait simplement disparu de la circulation, crois moi. La seconde preuve est que tu es encore vivante en ce jour pour me trouver, s'il avait été réellement surpris, il serait mort et toi dans un sale état, ou bien... Je n'ose imaginer. Sa réputation est bien au deçà de l'individu. Je te donne un conseil, ne le sous estime jamais. Je présume qu'il s'est aussi amusé à mettre des bâtons dans les tiens?
- Il n’empêche pas moins que je me suis amusée. Cela faisait longtemps que je n’avais plus ressenti cela. Quant à lui…Bien entendu. Et c’est de bonne guerre. Sa mère devait être une femme remarquable.


Elazar a un petit air roublard. Bien sûr, bien sûr... Elle tâte le terrain pour essayer de savoir indirectement s'il a refait sa vie. Alors du ton de la plus pure mondanité, lance t'il la première petite bombe.

-Il est un gamin des rues que j'ai adopté lors de mon premier passage à Thaar, celui où j'ai vendu mon âme aux Silencieux, pour pouvoir t'offrir toit et protection. Je n'ai aucune idée de son âge ni de son ascendance exacte. Il me semble humain, c'est déjà ca. Il est un de ces rares individus qui pourrait être qualifié de chasseur né. Il avait le potentiel, l'intérêt, l'intellect...

Un petit sourire, tout à fait poli et charmant s’affiche sur le visage de porcelaine. Il sait ce que ca cache et il ne se laisse pas leurrer. En tant que tel, l'assassin ne peut s'empêcher d'éprouver une pointe de déception quand elle ne relève ni son passage chez les silencieux, ni l'éducation de Dante. Prenant une bouchée, le vieil homme essuie une miette sur sa chemise, affable, avant de reprendre sa tasse et sa soucoupe avec cet air distingué qui le caractérise.

-Et il y a une chose que tes paroles m'apprennent. C'est que tu es entrée dans mon monde... Je... Je voulais en sortir  et non t'y attirer...

Il prend une gorgée, savourant le breuvage pour cacher son trouble.

- Veux tu me raconter, s'il te plait, comment tu es parvenue à cette extrémité désolante qui t'a transformé, ma Marguerite délicate, en Carmine odorante?
- Non. Et ne me compare pas à ces affreuses carmines.


Le ton est sans appel. Elle dépose la tasse sur la table et recroise les mains sur ses genoux.

- Je hais ces fleurs qui sentent trop fort et qui ressemblent à des roses creuses.
- Ce sont les fleurs préférées de Louise. Rétorque t'il tranquillement entre deux gorgées. Tu louvoie, tu esquive mais tu ne réponds pas à ma question ma chère. Un zéro pointé pour l'examen.
- Si j’étais encore ton élève, j’en aurais certainement quelque chose à faire, de ce zéro pointé, peut-être même que cela me chiffonnerait mais…

Ma’ penche la tête en l’observant, amusée.

- Ce n’est pas le cas.

Elle se lève de sa chaise et s’éloigne un peu, tout sourire. Non, elle ne racontera pas, elle n’en a pas envie et rien ne l’y oblige.

- Ça ne m’amuse pas toujours. Parfois, si. Mais dans tous les cas, ça paye bien.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeJeu 10 Déc 2020 - 21:48

Le ton de la voix d'Elazar se fait entendre un peu plus fort, résonnant d'une autorité tranquille.

-Tu me dois des explications et j'espère bien les avoir. Il va falloir me donner plus que ces quelques miettes si tu veux espérer m'apaiser. Ne vas pas croire, Elizabeth, que tout est pardonné... Dit il d'un ton calme et avenant, avant de terminer sa tasse et de se resservir, réchauffant naturellement celle de son épouse avant. Alors commence t'il à grignoter un autre biscuit comme s'il avait tout le temps du monde.

-Et que dois-je me faire pardonner au juste, Messire mon époux ? De vous avoir sauvé la vie ? D’avoir tout risqué pour vous retrouver ? D’avoir tué de tas de gens pour enfin avoir la chance d’obtenir une entrevue avec le Lys Noir ?

La voix ne claque pas. Elle reste parfaitement douce et calme.  

-Que vous n'auriez pas eu à faire tout ces sacrifices, que nenni, si vous n'étiez pas partie avec un autre, en premier lieu. Pour me sauver la vie? Permettez moi d'en douter.  

Elazar dépose sa tasse et se lève tranquillement, vérifiant sa mise au passage. Les doigts s'activent sur les manches de sa chemise avec une minutie maniaque. Il garde toujours le même ton. Un gentleman ne s'énerve jamais.

-Que vous m'ayiez privé de ma fille, j'aurais pu passer outre. Que vous l'ayiez abandonnée aux griffes de sieur Geoffroy, avec une soeur incapable de la protéger m'a fortement déplu. Que vous ne m'ayiez pas donné signe de vie en dernier lieu, est inadmissible. J'aurais pu savoir où vous étiez, vous venir en aide. Comme tout bon époux se doit de le faire.

Il se tourne vers elle, un léger sourire aux lèvres et s'avance, tranquillement. Un petit homme qui semble grand. Les prunelles grises sont intenses, d'acier brut.  

-Votre soeur aurait pu venir avec nous à Thaar, avec notre fille... J'avais vendu mon âme mais non mon coeur et pourtant, j'ai comme l'impression d'avoir été légèrement le dindon de la farce. Surtout que, semble t'il, simplement partager vos aventures avec moi semble hors de propos. Que venez vous faire ici, Elizabeth de Paville? Briser mon coeur une deuxième fois en demandant le divorce?  

Levant la main, il caresse une mèche de cheveux d'ors, soyeux et lumineux. Il termine alors d'un ton doux et rêveur.

-La réponse est non.  

-Et quelle solution avais-je, je vous prie, quand mon père agitait des menaces horribles envers vous ? Vous savez désormais quelle influence possède un père sur son enfant.

Elle ne sourit plus. Comme si elle avait suivi Eudes de Fernel de gaieté de cœur…Ce grand dadais imbécile qui lui parlait de ses chevaux toute la journée…Elisabeth se tourne et le regarde, l’œil flambant de colère froide. Il rit un peu froidement, mais reste toujours affable et d,un calme désarmant.

-Cela ne fait même pas deux mois que j'ai retrouvé Louise et je suis déjà Intendant. Notre fille donne son amitié, sa confiance et son amour à n'importe qui, tellement elle manque d'affection.  

Et je n’ai pas abandonné notre fille. Jamais. J’ai fait tout ce que je pouvais pour elle, même quand je n’avais rien pour protéger mes pieds de la boue des chemins ! On ne peut pas en dire autant de tout le monde dans cette pièce. [/color]

-Probablement que j'aurais mieux fait si je n'avais ce que eu un indice que vous portiez mon enfant? Mais cela aussi vous avez jugé bon de me le cacher.  

- J'ai voulu vous le dire. J'allais vous écrire, Elazar Redinem, pour vous annoncer cette nouvelle. Comme j'ai écrit des dizaines de lettres que je pensais parties, expédiées vers vous. Et vous savez ce qu'il est advenu de ces lettres, cher ami?

Une grimace terrible tord son visage en deux, sans pourtant qu'aucune larme ne roule sur son visae.

- Elles ont brûlé en tas, sous mes yeux, pendant que Eudes me rappelait à sa manière que je l'avais suivi ici...Pensez-vous que j'allais prendre le risque de vous annoncer ceci par courrier? Elle serait morte. Et moi aussi. J'ai été trahie

-J'ai lu votre journal... je suis au courant.

Dit il, prenant le tisonnier pour remettre de l'ordre dans ses bûches. Comment aurait t'il pu lire et ne pas ressentir de compassion? Elle vient de lui rappeler de vive voix la raison de sa fuite... Comment pourrait il ne pas en tenir compte?

Il hait Eudès...

-Si je n'avais pas fait la promesse de ne pas m'en prendre à votre famille, directement ou indirectement, j'aurais fini par savoir où vous étiez. Pourquoi m'avez vous fait promettre une telle chose?

Dit il d'un ton neutre en apparence.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeVen 11 Déc 2020 - 11:21


- Se peut-il que vous posiez réellement cette question...

Depuis quelques instants, Elisabeth a la très désagréable impression de subir un interrogatoire en règle, sans aucun geste, ni même une seule parole amie. Elle ne s'attendait guère à cette froideur qui lui glace le coeur...Elle a l'impression que, quoiqu'elle dise, elle sera toujours en tort.

- Parce que dans mon ignorance et ma jeunesse imbécile, j'ai voulu vous protéger, vous l'homme de vingt ans mon aîné. Je ne voulais pas qu'il vous arrive un malheur, que vous soyez blessé. Les menaces ont été claires...J'ai préféré être vendue à cet homme du Nord plutôt que de prendre le risque de vous voir mort...J'ai du négocier votre vie en échange d'un éloignement définitif. J'aurais tout donné plutôt que de vous savoir en danger...

Elle revient vers lui, cette fois et s’arrête jute à un pas de lui.

- Et non, vous n’avez pas été facile à trouver, malgré tout ce que vous avancez, Messire. Vous savez très bien qu’Eléonore n’aurait jamais pu quitter Fernel avec Louise. Eudes ne l’aurait jamais permis. Et puis j…
-Il est effectivement certain que tuer tout les membres de ma famille, les uns après les autres, me rendais très difficile à trouver n'est ce pas?

Rétorque t'il, de son ton de vieux grand-père, ce qui n'enlève rien à l'acidité de ses paroles, loin de là.

Elle observe la main se poser sur ses boucles. Non mais que dit-il ? Ma’ le regarde, soudainement apaisée, toute colère disparue, juste parce qu’il a un geste tendre.

- Je suis venue pour toi. Parce que tu es toute ma vie. Depuis ce jour où tu as surgi dans ce champs en fleurs.
- Je suis venu te trouver toi quand elle m'a écrit, réclamant mon aide. J'ai trouvé Louise, élevée comme une gentille chienne docile, un petit animal de compagnie, vulnérable jeune et tendre, ayant comme destinée de simplement servir de ventre. J'ai trouvé un cadavre empoisonné, méconnaissable. Sieur Geoffroy voulait notre fille... elle n'aurait jamais dû être éduquée ici. De plus, voilà des ennéades que je pleure ta mort... jamais je n'aurais cru souffrir autant. Alors permet moi de douter ma chère de tes intentions, voilà bien longtemps que je ne crois plus personne... mon fils t'a envoyée a moi. je présume que c'est parce qu'il a deviné?

Il y a un long silence. Un très long et lourd silence durant lequel il peut voir qu’elle est terriblement affectée par ses propos. Une voix blanche s’élève enfin.

- Je ne suis pas la meilleure des mères, c’est une certitude. Mais…Si j’avais eu la moindre idée de ce qu’il se tramait ici…Comment peux-tu seulement oser songer que j’ai abandonné Louise…Elle était mon bien le plus précieux…Le seul petit morceau de toi que je pouvais toucher…

-...

Quoi répondre à ca?

Elle regarde ailleurs, littéralement bouleversée.

- Ton fils a compris oui. J’ignore comment, mais il a compris.  Il a compris que j’aurais fait n’importe quoi pour te revoir.

Ca donne à réfléchir pour la suite. Mais plus tard...  Elisabeth se détourne de lui, blessée.

- Je n’aurais pas du revenir ici.

Il hausse un sourcil de nouveau, n'a qu'une seule réponse, d'une voix douce. Si elle part en ce moment, il n'y survivra pas. Il voulait qu'elle comprenne comment il a souffert. Comment il est devenu un monstre... Comment il souffre de voir qu'elle l'a rejoint dans ce métier hideux. Un métier hideux qu'il aime malgré tout.

-Tu vas m'imposer ta perte une deuxième fois? Depuis quand ma Marguerite accepte t'elle une défaite? Depuis quand accepte tu que je te dise non?
-Depuis que tu doutes de moi, Elazar. Tu n'as jamais douté de moi. Jamais.


Elle a un regard d'une tristesse infinie pour lui à présent.

- J'ai payé mon apprentissage au prix fort. J'ai perdu ma fille, mon mari, mes illusions, et mes rêves. Sauf un. Toi. Parce que si je parvenais à te retrouver toi, j'aurais pu retrouver tout le reste...Et regarde...Ecoute toi...Tu me parles comme si j'étais un monstre, une horrible femme qui t'a trompé, qui t'a menti, qui t'a abandonné. Alors qu'il n'en est rien.

Elle plisse les lèvres. Il ne répond pas, mais Elisabeth peut voir les épaules s'affaisser légèrement.

- Tu penses que ça a été facile pour moi de monter dans ce carrosse et de partir? Alors que j'étais déjà mariée? De laisser notre fille ici, pour parcourir toute la péninsule et l'Estrevent, pour te retrouver? Crois tu qu'il s'est passé un seul jour sans que je ne mesure tout ce que j'ai fait?

Ma' regarde le plafond pour s'empêcher de pleurer cette fois. Elle refuse de céder à cette faiblesse. Elle ne veut pas.

- Alors que faisons-nous maintenant, Messire? On continue de se lancer les torts au visage?
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeLun 14 Déc 2020 - 14:30



Elazar se détourne, mine de rien et se dirige vers le lit.

-Je ne sais pas pour toi, mon épouse, mais moi je suis las. J'aurais bien envie d'une petite sieste avant dîner. J'espère que les enfants savent se tenir à la table. Tu sais comment j'exècre les mauvaises manières

Tournant la tête, elle peut voir deux pièces d'argent briller par dessus l'épaule de l'homme. Elazar réfléchit. Où est l'ingénue qui lui a fait tomber en amour avec?

Les bras de Ma’ en tombent le long de son corps.

- Une…sieste ? Après tout ce que je viens de te dire ?
-Une sieste, j'ai besoin de dormir la dessus. Confirme t'il d'un ton docte.

Elle a un rire un peu jaune, avant de se rasseoir sur son petit fauteuil, le front en sueur, le cœur battant fort.

- Dors…Je veillerai sur ton sommeil.

Pour elle aussi l’épreuve a été très rude, mais elle est incapable de fermer un seul œil. Il ne répond rien, il ne dit rien, il ne l’a même pas prise dans ses bras, rien, pas un baiser, pas même un mot gentil. Bien sûr, il l’appelle « mon épouse »…mais c’est tout. Peut-être est-elle trop émue pour voir les choses comme elle le devrait. Certainement même. Après tout, il est âgé désormais, le repos est essentiel.

Elle prend un biscuit mais ne va pas plus loin. Il est déjà revenu auprès d'elle. La vision d'Elazar est certe moins  bonne qu'elle ne l'était, il ne manque cependant pas les variations sur le visage tant aimé. Une main se pose sur celle de la femme tandis qu’une seconde lui enlève sa friandise avec une autorité tranquille. Alors oblige t’il Elisabeth à se relever pour le regarder. Il a un léger sourire en coin qui adoucit ses traits. Et ce n’est pas son sourire de grand père.

Je ne veux pas dormir seul, mon âme. N’es tu pas fatiguée de ton voyage?

Cette façon de souffler le chaud et le froid est totalement déstabilisante. Il ne serait pas exagéré de dire que Ma’ est un peu perdue. Beaucoup même. Stoppée dans son mouvement, elle se redresse et l’observe, ne sachant plus vraiment sur quel pied danser. Déstabiliser quelqu'un, cela fait tellement longtemps qu'il le fait d'emblée que le maitre ne s'en rend même plus compte. Les mots qu’il prononce vont droit au cœur à la femme, une fois de plus. Elle voit ce sourire doux, il lui semble retrouver cet homme d’il y a 20 ans…Fugacement.

- Non…Je ne suis pas fatiguée mais je peux t’accompagner, oui.

Elle a une hésitation, mais finit par enlacer Elazar, nouant ses bras autour de sa taille, pour poser sa tête sur son épaule, de la manière la plus tranquille du monde. Alors resserre t'il son étreinte alors, brièvement, presque à l'étouffer, enfouissant son visage dans les somptueuses boucles. Comme elle le faisait auparavant. Les yeux grands ouverts sur rien, elle garde le silence un instant puis dit, dans un souffle :
   
- Viens.

Glissant ses doigts dans la main tavelée, elle l’entraîne vers ce lit somptueux, mais s’arrête à la vue de cette canne qu’elle déteste, posée sur l’épaisse couverture. Elle n’a pas oublié ce jour, dans la bibliothèque, quand le père d’Elazar s’en est servi pour le frapper. Elle s’en saisit d’ailleurs, le front plissé, pour l’observer tandis qu'il vient prendre l'objet.

- Pourquoi as-tu gardé ceci ?

Elle regarde son époux, la canne entre ses mains, sincèrement désireuse de savoir pourquoi il traîne avec lui le souvenir d’un homme particulièrement détestable et mauvais. Elazar actionne le mécanisme, la lame de la canne-épée sort partiellement de son fourreau dans un léger chuintement, avant qu'il ne la remette en place.

-Parce que c'est avec cette arme que je l'ai dépecé vivant, quand je l'ai longuement interrogé afin de savoir où tu étais. Répond t'il sans la regarder, posant l'objet au pied du lit. Un maelström d'émotions lui monte à la gorge... Qu'il essaye de contenir avec son flegme à toute épreuve. Ou presque.

Alors contourne t'il le lit avant de s'étendre sur le dos et de fermer les yeux, laissant l'autre côté libre pour Elisabeth... Alors commence t'il son histoire.

-Ils ont travaillés tellement fort pour faire de ma personne ce monstre. Ils n'ont réussit totalement que lorsqu'ils t'on arrachée à moi... Je suis mort ce jour là. Non c'était pire, il y a pire que la mort... et le plus horrible, mon âme, c'est que j'aime ce que je suis devenu.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeMer 16 Déc 2020 - 10:38


Elisabeth le regarde, avec la plus grande attention. Elle la voit enfin, cette fêlure qu’il essaye de masquer de son mieux. Elle la voit et pourtant elle le laisse s’installer sur le lit, avant de s’asseoir sur le rebord, à son tour, dos tourné à Elazar, les mains posées sur ses genoux.

Elle se souvient.
Elle se rappelle ce jour funeste où personne n’a assisté à son départ, ce jour où sa mère n’a pas daigné lui embrasser le front, ce jour où elle a quitté Paville pour Fernel, au bras d’un homme qui n’était pas son époux, pour protéger l’homme qu’elle aime.

Quelque chose s’est cassé ce jour-là, en elle.

Elle ferme les yeux avant de dire :
   
- Nous avons été brisés, toi et moi, ce jour-là. Tous les deux, nous avons fait de notre mieux pour garder la tête hors de l’eau…
- Je ne suis pas certain d'avoir accompli cet exploit vois tu. Je détestais ca... Avant...
- Nous sommes en vie et nous avons fait ce qu'il fallait, selon nos coeurs en miettes, pour demeurer en ce monde. Tu n'avais plus aucun espoir, tu me pensais disparue pour toujours. Inaccessible. Tu as apaisé ta souffrance de cette façon. Tu as, toi, cette excuse là. Moi je n'en ai aucune.

Ses pieds s’agitent sous la robe bleue. Les souliers souples tombent au sol.

- Tu es devenu ce qu’ils ont voulu que tu deviennes, tout comme j’ai cédé à leurs volontés.

D’un mouvement souple et silencieux, Elisabeth rejoint son époux, se blottissant contre lui avec un sourire. Elle l’observe, littéralement fascinée.

- Tu aimes être le Lys Noir ?
- J'ai causé moult douleur, j'ai créé une abomination... Je ne savais plus aimer. Ce gamin...
- Elazar...Apaise toi, Amour...Nous avons causé bien des douleurs...Il faut que cela cesse.


Elle inspire profondément.

- Ton fils, ce gamin...c'est lui qui m'a envoyé vers toi.

Elazar se tait, surpris par la petite main qui se pose sur sa chemise, douce et légère, au niveau de son cœur. Il inspire, la respiration rendue saccadée.

- Nous sommes tous les deux des produits de la haine, Elazar. Et pourtant regarde où nous sommes…

La paume se pose à plat sur son torse.

- Ici, dans ce château maudit. Ensemble. Ils ont perdu, Amour. Ils ont perdu et nous avons gagné.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeSam 19 Déc 2020 - 0:41


se tourne alors, enfouissant sans remord ni vergogne la tête dans le giron d'Elizabeth. Il pleure à gros sanglots, oubliant toute dignité. Il pleure sur eux, égoistement. Il pleure sur Dante qu'il n'a pas su aimer ni élever. Il pleure sur toutes ces choses qu'il a faites et qu'il a appris à aimer. Il pleure sur le temps irrémédiablement perdu. Il pleure son deuil, et le fait qu'elle l'ait retrouvé... Il pleure jusqu'à l'épuisement, s'endormant dans les bras d'Elisabeth.

Ma' le reçoit dans son chagrin, pleinement, sans condition. Il pleure comme elle ne l'a jamais vu pleurer, jamais, alors patiemment elle passe ses longs doigts dans la chevelure grise, en silence. Elle sait. Elle connait ce poids de la culpabilité, elle le porte aussi. Elle le garde dans ses bras, sans se permettre le moindre geste, le laissant s'épuiser à pleurer, renflouant ses propres larmes pour ne pas l'accabler davantage. Elle se permettra un tout petit:
   
-- Je t'aime Elazar, n'oublie jamais cela.

A dire vrai, l'effort a été d'une telle violence qu'elle aussi ressent une immense fatigue. Vidée émotionnellement, la jolie blonde garde son époux dans ses bras, esquissant un sourire de joie tout en s'endormant à son tour, épuisée.

C'est à ce moment que la porte s'ouvre sur un Eugène perplexe. Il regarde le couple dans le lit et se mord la lèvre, incertain de la conduite à tenir.

Elisabeth rouvre immédiatement un oeil. Un oeil qui se pose sans bonté aucune sur Eugène. Un oeil froid, dur, un regard glaçant accordé à un visage fermé, tandis qu'elle serre Elazar contre elle, comme si on venait le lui enlever.

-- Sortez.

En sa demeure, personne ne s'autorise d'entrer dans sa chambre de cette façon. Pas même Safÿe et Malek.

-- Immédiatement.

Réveillée par le bruit de la porte, dans un endroit qui lui a toujours été hostile, son corps se tend, prêt à réagir avec la dernière violence s'il le faut. L'habitude...La tendre et douce Elisabeth a disparu, en cette seconde là. Il ne reste que Ma', Ma' prête à les défendre tous les deux. D'ailleurs, dans ses bras, elle peut sentir son époux se tendre comme en réaction à son propre mouvement. Eugène percoit la crispation de sa main et Elisabeth la ressent.  

L'apprenti se passe une main sur la nuque, nerveux. Il tient cependant étonnamment bien son terrain.  Peut-être est elle en train de le tuer?

-Maître, vous allez bien?

Un seul mouvement de la main que Ma' ne peut percevoir et qui détend l'apprenti.

-Vous êtes madame Ma' je présume? Prenez votre temps. je vais annuler le dîner et veiller sur vos compagnons. Du courrier vous attendra aussi dans votre chambre. Maitre, je serai aux cuisines si vous avez besoin...

S'inclinant brièvement, Eugène retraite. Elazar, le visage caché, fronce les sourcils. Manifestement, son escapade avec Dante lui a fait du bien, même si le vieil homme n'est pas certain d'aimer le changement.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeMer 23 Déc 2020 - 13:48


Élisabeth ne bouge pas d'un millimètre. La confiance n'est absolument pas au rdv. Les gens qui entrent dans les chambres des autres sans prévenir, de cette manière, elle ne les apprécie pas pour des raisons enseignées par l'expérience. Elle se contente de hocher la tête en direction d'Eugène et n'ouvrira la bouche que lorsqu'il aura quitté la pièce.

- Ton apprenti ?

Dans son giron, elle peut sentir le hochement de tête. Elle desserre son étreinte afin de le regarder, s'apaisant d'un seul coup. A nouveau les doigts se perdent dans la chevelure grise. Un sourire apparaît sur le visage un instant troublé.

- As-tu bien dormi ?
- Oui, mais j’ai une céphalée horrible...

La vieille main effleure une boucle blonde.

- Tu es telle que dans mes souvenirs, encore mieux même... J’ai mal vieilli j’en ai conscience.
- Tu devrais peut-être prendre l’air, c’est ce que je fais quand j’ai mal à la tête. Parfois ça fonctionne.
- Je n'en n'ai pas du tout envie. je barricaderais plutôt la porte.

Elle sourit en observant cette main chérie se poser sur une de ses boucles, qui s'y entortille d'ailleurs avant de la tirer doucement vers lui. Il n'arrive pas à y croire. .

-  ça empêche de dire des sottises aussi.
- Les sottises n'est ce pas ma marque de commerce?

Elle attrape les doigts d’Elazar et les porte à sa bouche, pour les embrasser avec dévotion. Peut-il seulement imaginer à quel point il est précieux aux yeux de cette femme ? Son apparence ne compte pas. Elle n’a jamais compté.

- J’ai vieilli moi aussi. Le temps n’épargne personne. Tu as gagné en séduction, mon époux. Une séduction raffinée et toute en dignité. Tu étais séduisant…maintenant tu es beau.

Ma’ l’oblige à la regarder. Un large sourire malicieux l’accueille, avant qu’elle ne se penche et dépose un baiser d’une tendresse pleine de retenue sur ses lèvres minces.

- Tu as besoin de temps pour te remettre. Et c’est normal. Veux-tu que je te laisse afin que tu puisses remettre un peu d’ordre dans tes idées ? Promis je ne m’en vais pas, je reste dans le château, j’ai une chambre sous les toits, ajoute-t-elle avec un petit rire malicieux.

Elazar a un soupir à fendre l'âme.

-Ca recommence comme dans le temps. Nous n'en sortirons donc jamais? Je crains, ma chère, que si je vous laisse aller vous ne reveniez jamais
- Comme si j'avais envie de m'en aller...

Il se redresse soudainement sur un coude.

- Une chambre sous les toits?
- Oui le serviteur nous a donné une chambre là haut. Mes deux apprentis logent dans une chambre et j'occupe la chambre voisine.

Elle a un petit rire au froncement de sourcils d'Elazar.

- Disons que de cette façon j'ai l'opportunité d'occuper des endroits que je n'ai jamais occupé. Mais cela a l'air de te surprendre. Il n'avait peut-être pas le droit de nous installer dans une vraie chambre ?
- Nous avons eu l'ordre formel de la Dame de Fernel d'offrir une hospitalité irréprochable. Est-ce que ca été le cas ma mie?

Elle caresse les cheveux gris, pensive. Occuper une chambre sous les combles est déjà bien plus qu'elle ne l'espérait. D'ordinaire, les gens ne s'encombrent pas de voyageurs qui viennent de loin. La méfiance est de mise, ici, dans le Nord.

- Safÿe et Malek ont toute ma confiance. Ils ne causeront aucun trouble. Tranquillise toi. Quant à moi... Je reste près de toi, je ne m'en irai pas.
- J'espère qu'ils n'en causeront aucun.  Je suis très sévère sur la discipline, mais juste... Personne ne s'en plaint.

Il a un léger sourire entendu tandis qu'elle noue tranquillement ses doigts aux siens.

- Par contre, il faut que je prenne un bain, nous avons beaucoup voyagé et je suis en un état pitoyable. Peux-tu faire préparer la salle d'eau?

Ma' dépose un baiser sur le front d'Elazar avant de s'extirper de ses bras, pour enfiler ses souliers abandonnés au sol tandis qu'il se relève d'un bond tout en arrangeant ses manches, son col et ses pantalons... Un bain... Mais bien sûr, un bain et des soieries... mais son épouse le ramène à des considérations plus terre à terre.

- Il semble que j'aie aussi de la lecture.
- Oui... Cela devrait m'inquièter?
- Non, absolument pas.

Elle remet de l'ordre dans ses vêtements, dans sa chevelure et esquisse un sourire rapide. Il n'y a qu'une seule personne au monde à savoir qu'elle est ici. Elle devine donc qui a envoyé la missive et elle est curieuse de la lire.

- Je voudrais être seule avec toi, ce soir, Elazar. Serait-il possible de ménager un endroit rien que pour nous deux? Je pense que ce n'est pas trop demander à l'Intendant de Fernel, après autant d'années...Qu'en dis-tu, Amour?

Il s'incline devant elle, lui faisant un baise main.

- Tes désirs ont toujours été des ordres ma chère. Je vais, plus tard,  me retirer chez moi pour la nuit. Voudrais tu m'y accompagner? Ici sera éventuellement transformé en bureau, je ne dors que rarement au château.

Elisabeth a un gracieux sourire en le voyant déposer un baiser sur sa main.

- La place d’une épouse n’est-elle pas auprès de son époux ? Je serai ravie de t’accompagner.

La jolie blonde est pleine de retenue mais serre les doigts d’Elazar avec une ferveur qui ne trompe pas. Elle le libère et plonge en une ravissante révérence, digne des jolis jours de Paville, il y a de cela si longtemps. Les prunelles de son mari en luisent d'approbation tandis qu'il bombe le torse.

- Viens me chercher là haut…Je ne peux pas me déplacer comme je le souhaite ici, tu le sais.

Elle s’éloigne déjà et se drape dans son vieux châle bleu, dissimulant sa royale chevelure blonde aux regards indiscrets. Un dernier regard, un mouvement de la tête et la voilà sortie, vive comme le vent, longeant les murs pour se rendre dans sa chambre, là haut, le cœur en joie, les yeux brillant de bonheur. Elle se jettera sur sa paillasse avec un petit rire. Les yeux clos, Ma’ se rappelle ce visage tant chéri, la texture de ces mains adorées, la profondeur de ce regard gris qui lui a tant manqué.

Elle a hâte d’être à ce soir.

Alors, elle se rend dans la chambre voisine et voit Malek endormi, ronflant la bouche grande ouverte et Safÿe assise dans un coin, le visage fermé, le regard terne, les yeux tout rouge. Automatiquement, Ma’ fronce les sourcils et approche :
   
- Safÿe ?
- J’veux m’en aller. Ton époux est fou. Monstrueux, et je l’aime pas du tout.
- Ma douce enfant…
- Tais toi.
- Pardon ?


Le ton de Ma’ vient de changer. Malek vient de s’éveiller. Safÿe regarde Ma’ sans ciller, indignée.

- Je veux m’en aller. Je veux rentrer à Thaar et quitter cet endroit. Il a balancé une tête coupée devant moi, Ma’, il …Je sais pas trop ce qu’il a fait…Par Arcam, cet homme, c’est pas celui que tu m’as décrit, il est dangereux, il est méchant, je l’aime pas, je veux rentrer ! Malek fais quelque chose !
- J’ai rien compris à ce qu’il passe. C’est quoi cette histoire de tête ?


Ma’ ne répond rien. Par contre, elle tend la main vers Safÿe et prend son menton entre ses longs doigts. Un silence un peu lourd, quelque peu électrique, s’installe dans la pièce. Malek est automatiquement sur ses gardes. Safÿe frémit mais ne faiblit pas.

- Tu resteras ici et tu te conduiras bien, n’est-ce pas, Safÿe ?
- …Ma’…S’il te plaît…


Malek se lève.

- Ma’…On est avec toi…Calme toi.

Les doigts se crispent un peu sur le menton, juste une seconde, peut-être deux, mais elle lâche sa prise, puis se relève.

- Personne ne va nulle part ce soir. Vous restez ici. Je dois revoir mon époux. Passer un peu de temps avec lui, le retrouver. Vous, de votre côté, vous avez le champ libre. Tâchez de ne pas provoquer de remous. Malek, je veux que tu surveilles un jeune homme bien particulier. S’il vient fouiner ici, tu as ma permission.

Elle lui donne une description de l’apprenti d’Elazar terminant par un :
   
- Les personnes qui entrent dans les chambres des autres ne sont pas dignes de ma confiance.

Safÿe ne dit rien, elle regarde ailleurs en boudant.

- As-tu emporté ma tenue d’hiver ?

La jeune fille se lève et, de mauvais gré, lui tend un sac.

- Bien. En théorie, quelqu’un va vous apporter à manger. Je veux que vous soyez d’une politesse exemplaire. Si tout se passe bien…Vous rentrerez à Thaar bientôt.

Elle sourit en coin, les regarde tous les deux avec un sourire léger puis sort, les laissant seuls. Safÿe regarde Malek qui la regarde aussi.

- On n’a pas tellement le choix…Allez viens ici, raconte moi cette histoire de tête…
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeDim 27 Déc 2020 - 21:24


 Après avoir utilisé la salle d’eau en calfeutrant toutes les portes et ouvertures possibles, Elisabeth a réintégré sa chambre en passant par les passages dont elle n’ignore rien. Elle est seule, assise sur sa simple chaise de bois face à une bougie, occupée à démêler une odorante chevelure d’or à l’aide d’un petit peigne. Elle murmure de douces paroles, des chansons d’autrefois. Une exquise odeur de lilas jointe à une odeur poudrée de femme soignée remplit la pièce. Toute à ses pensées, elle n’a pas lu la lettre, pourtant posée sur la commode de bois brut.



_____________________



De son côté, voilà bien longtemps qu'Elazar ne s'est pas senti si... humain? Vulnérable? Depuis cette funeste nuit. Aussitôt Elisabeth sortie, le voilà à s'activer, remettant de l'ordre dans sa mise et descendant en claudiquant fortement jusqu'en bas.

-EUGÈNE!

Tonne t'il en faisant irruption dans la cuisine.

Je ne recevrai pas ces gens dans la salle à dîner de Dame Louise ce soir finalement...  faites préparer une table dans la cuisine, je crois qu'ils y seront plus à l'aise. Je dois m'absenter de toute urgence, il y a  un imprévu et je dois travailler toute la nuit.... Vous serez bien aimable de venir m'assister un moment, et n'oubliez pas messieurs dames. Dit il en toisant tout le monde de son regard sévère. Notre dame a demandé un accueil irréprochable.

Il se tourne vers Maïethé devant laquelle il s'incline, contrit, tremblant un peu.

Ma chère, veuillez me pardonner ce travail supplémentaire pour rien. A moins que vous ne me permettiez d'emporter de vos précieux délices sur ma table de travail? Ils divertiront mon palais et m'empêcherons de somnoler pour sûr.

Prenant ensuite son apprenti à part, il explique au jeune ce qu'il attend de lui avant de quitter le château de Fernel à cheval. Il tient à ce que tout soit parfait.

_____________________________

Il fait nuit noire quand trois coups discrets cognent à la porte des apprentis de Ma' . Il y a des éclats de voix. Ma' suspend son geste et tend l'oreille, toute droite dans sa robe d'hiver. A côté, Malek et Safÿe ont pris soin de leur apparence. Ils portent tous les deux des tenues propres, du genre de celles qu'on ne voit jamais à Fernel. Safÿe est habillée d'une longue robe de voile d'un jaune orangé éclatant, une robe retenue à sa gorge par un collier doré. De longues breloques tombent dans son dos, parant une chute de reins toute en courbes. Elle a relevé ses cheveux et les a paré de discrets bijoux dorés. Toutes ces couleurs agrémentent son teint halés, ses cheveux d'ébène, ses grands yeux marrons, soulignés d'un trait de Khôl. Elle est très belle, d'une beauté exotique et lointaine. Et elle serait encore plus belle si elle souriait mais la jolie Safÿe semble décidée à bouder. Ce qui n'est pas le cas du pragmatique Malek.

Le grand homme de Thaar est lui aussi habillé d'une tenue de son pays, de pantalon amples attachés à sa taille par une large ceinture de soie orange brodée de fils dorés. Un petit gilet sans manches, de couleur ocre, lui aussi brodé de fils d'or, est ouvert sur un torse glabre, parfaitement dessiné, large, dépourvu de graisse. Les bras puissants, dont on devine les muscles saillant, sont ornés aux poignets de larges bracelets de cuir gravé. Ses cheveux sont tressés très serrés et ses yeux sont eux aussi soulignés d'un trait de Khôl. Un large sourire, chaleureux, accueille Etienne. Il s'incline même en posant sa main droite sur son front, avant de prendre la main de Safÿe et de sortir dans le couloir.

Puis trois coups discrets à la porte de Ma'.

Ma Dame? Je m'appelle Eugène. Messire Redinem s'excuse, mais il ne pourra vous recevoir ce soir, cependant nous avons préparé une table pour vous aux cuisines. Nous vous attendons.

Ma' dépose le petit peigne et observe ses mains. Des mains qui ont vieilli même si elle reste d'une grande beauté. Une très grande déception se lit sur ce visage soudain attristé. Il ne peut pas la recevoir? Une table aux cuisines? Elle se lève, ajuste les pans de sa robe d'hiver. Une merveille de nuances de bleu.  La tenue qu'elle porte est une longue robe de voiles superposés, retenus aux épaules par des broches représentant des fleurs stylisées. Des roses d'or. De face, la robe couvre une poitrine galbée dont on devine les contours sans pour autant être visibles. Une encolure large laisse apparaître un collier d'une rare complexité, de l'or et des saphirs, retenu sur sa nuque par un fermoir compliqué. A ses poignets, des bracelets d'or. Ses longs cheveux courent librement  sur son dos, tombant en rivière sur ses reins dénudés. A ses pieds, de ravissantes sandales de cuir ornées de bijoux complètent une tenue féérique.

- Un instant.

Il doit sans doute avoir une urgence pour ne pas être en état de recevoir son épouse qu'il n'a plus vu depuis si longtemps. Ma' se saisit de son long châle bleu, une étoffe d'une réelle pauvreté en regard de ce qu'elle porte là qui est d'une richesse et d'une élégance à couper le souffle. Elle ouvre la porte, révélant ainsi sa personne et sa tenue à Eugène, sans le quitter des yeux.

- Eugène, donc. Conduisez-nous aux cuisines, mes apprentis ont faim.

Elle se drape de son châle, faisant bouger les voiles et les bijoux dans un doux bruissement, la beauté disparaissant instantanément sous un châle de pauvresse. Elle ferme la porte et de sous le long châle s'élève une voix douce:

- Vous êtes beaux, mes enfants. Allons-y.

Si l'apparence est digne et souriante, sous l'épiderme hurle une déception croissante. Une résolution espiègle, évidente, s'impose à son esprit. Mais bon...tout d'abord...apaiser sa faim.

Eugène l’arrête, tout sourire. Il regarde  gauche et à droite rapidement avant de murmurer

je vous conseille fortement d’être indisposée. IL n’aime pas attendre....

- Ho vraiment ?

Le sourire de Ma’ se fait large sous le châle de laine bleue.

- Il n’aime pas attendre ?, ajoute-t-elle dans un souffle.

Elle a un regard pour Safÿe, un autre pour Malek et dit, d’une voix douce :

- Suivez cet homme. Je vous rejoindrai plus tard. Bon appétit mes enfants. Et s’il vous plaît…

Elle retient Eugène par le bras. Le jeune homme se tend instinctivement. Même Elazar ne fait jamais cela. Derrière les boucles brunes, le regard se fait interrogatif.

- Ils ne parlent que l’Olyian. Restez près d’eux, je vous prie. Si Elazar a confiance en vous…Je suppose que je peux vous accorder la mienne, au moins pour ce soir.

-Maitre Elazar, je vous prie, n'aime pas trop que l'on touche ses apprentis. Je ne voudrais pas qu'il en prenne ombrage.  


Se dégageant doucement, il s'incline avant de se tourner vers les deux compagnons de Ma'. Il parle alors Olyian, avec un très fort accent sudiste. Un accent De Paville?

Bonsoir, je m'appelle Eugène. Je vois que vous vous êtes apprêtés. Vous êtes superbes, mais peut-être aimeriez vous mieux des vêtements plus chaud et moins voyants?

Le regard du jeunot passe sur Safye avant de s'attarder un peu sur le colosse. Des comme ça, en Péninsule, on n'en voit que rarement. Safÿe esquisse un sourire, avant de regarder Malek.

- Ce sont nos vêtements. Je n’en porterai pas d’autre. J’ai horreur des tenues péninsulaires, ils portent des velours et de la laine qui gratte.

Malek opine de la tête, amusé.

- Ce n’est en rien…voyant…comme vous dites. Si ça gêne les gens, ils n’auront qu’à regarder ailleurs. Cela dit, rien ne les empêche d’admirer.

Malek prend la main de Safÿe qui se rapproche de son comparse et fidèle ami. Ces deux-là n’ont rien de gens ordinaires. Eugène, qui sert une personne tout aussi peu ordinaire, l’aura sans doute deviné.
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MessageSujet: Re: La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar   La force d'un sentiment permet tout | Ma' & Elazar I_icon_minitimeLun 28 Déc 2020 - 10:32


Ma a un sourire à l'écoute de cette conversation. Elle n’a aucune confiance en lui, bien entendu, elle a demandé à Malek de surveiller Eugène, ils se surveilleront donc mutuellement. Safÿe plisse les lèvres mais ne dit plus rien, de crainte de s’emporter. Ma’, elle, rentre dans sa chambre, fermant la porte, tout en laissant une main sur la planche de bois, écoutant les pas décroître dans le couloir. Elle ôte son châle et le garde dans ses mains, avant de sourire.

Elle attend, fine silhouette à peine éclairée par un rayon de lune, le cœur léger, le sourire aux lèvres.

______________________


De son côté, Elazar n'a pas chômé.  Après avoir mis de l'ordre dans son atelier, avoir vérifié que ses livres soient encore bien ;a leur place, il fait le ménage de sa maison pendant qu'Eugène lui fait fondre de la neige pour un bain et qu'il met la table.

Les meubles sont riches et de qualité, les tapisseries coupant la froide humidité des murs de pierres brutes, les tapis sous les pieds sont moelleux à souhait. Et la grande cheminée réchauffe bien les lieux à elle seule. Des portes en accordéons en bois exotiques sertis de vitraux colorés, venus de Thaar et qui étaient dans son ancienne maison, ont été installés pour séparer le coin sommeil de la pièce principale. En ce moment, ils sont ouvert sur une chambre tenturée de couleurs sombres et chatoyantes, comme si les ténèbres avaient pris leur place en cette antre, allégés cependant par des meubles de bois clair. Elazar, nu, les cheveux et la barbe taillée de frais, le corp marqué par les cicatrices et la vieillesse, se contemple impitoyablement dans le miroir... Sentant sa résolution faiblir. Son enveloppe est  noueuse, ascète... Il s'impose moult exercices pour garder la forme. mais n'empêche. Il n'a plus la carrure ni la crinière de ses trente ans. il est vieux, au soir de sa vie. C'est indéniable.

Soupirant, il se tourne vers sa garde robe et va s'habiller.

_______________________


- Psst...

Murmure une voix, provenant de la chambre de Ma', taquine, enjôleuse... Mâle...

- Je me demandais quand tu finirais par venir.

Elle se tourne pour observer la pièce, cherchant les ombres mouvantes d’un regard espiègle, abandonnant le châle d’un geste nonchalant de la main. Un léger rire lui répond, ainsi qu'un léger courant d'air.

- Si tu n’étais pas venu, j’aurais fouillé le château jusqu’à ce que je te trouve…

Elle avance d’un pas léger, les voiles de sa robe ondulant au même rythme lent et doux.

-  …tu m’emmènes ?

La main délicate et blanche de  Ma’ se lève, tandis que sur son visage s’affiche un radieux sourire.

-Attrappe moi si tu le peux, répond la voix, elle peut voir que le passage secret est ouvert, au delà, que des ténèbres liquides... Tranquillement, d'appel en appel, il la guide au travers des passages secrets, jusqu'à la demeure du gardien. Sa maison.  Peut-être la leur maintenant, espère t'il.

S’il y a bien une chose qui caractérise Ma’, c’est son impétuosité et son gout du risque. Elle n’a pas peur, elle avance sans crainte dans les Ombres, d’un pas lent puis de plus en plus rapidement, dispersant dans sa progression ce parfum si féminin qui la suit en permanence. Dans les Ombres, son cœur est tout entier tourné vers lui, l’homme qu’elle a cherché si longtemps…

- Elazar, tu triches…Ne va pas trop loin…

Elle s’arrête enfin, pourtant, arrivant dans une maison qu’elle ne connait pas, regardant partout à la recherche de son époux, le rose aux joues., la table, devant le foyer, est impeccablement mise et les plats gardés au chaud .

- Et dire que je me suis coiffée à la lueur d’une seule bougie alors que vous vivez dans le confort, Monsieur mon époux ! C’est honteux ! Montrez-vous !

Elle pose une main sur ses lèvres, dissimulant un rire léger.
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