Ascension au Trône [RP Solo]

La séance du conseil de régence de cette matinée avait éreinté Magnus. Les seigneurs qui tentaient de prendre le trône comtal étaient de plus en plus entêté et certaines rumeurs disaient même que les Wenden avaient approchés les Stern pour négocier quelques entourloupes… il n’en était pas question !!

Tchac!

Une tête blonde roula sur le sol après que le seigneur de Terresang ne lui ai asséné un magistral revers de son épée…. De la paille s’était entichée dans sa barbe tandis qu’il soufflait comme un taureau prêt à charger, il asséna à nouveau son arme sur un autre mannequin de paille.

 « Comprenez bien, Seigneur, que ce ne sont que des rumeurs ... » Commença le jeune homme de quinze ans à peine, en tunique rouge. Garrick était l’espion du Malelandois dans la cité, gamin des rues avant que le seigneur de Terresang ne le trouve, il connaît toute la cité comme sa poche et est au fait  de tous les ragots … un avantage sérieux pour la Toison Blanche quand on sait qu’il ne vient pas souvent à la capitale.

Le seigneur se retourna, les yeux injectés de sang. Il s’avança dangereusement du jeune homme, l’épée à la main et il aurait pu lui asséner un coup de tête sans soucis ou même le piétiner tellement qu’il était proche de lui.

 « D’rumeurs ? D’racontars ?! C’pour c’la qu’j’te paie, morbac ! Et t’ceux qu’tu m’dis, s’réalise ! Bordiable ! »

Il se retourna alors vers son second, Bertrand de Montbard, qui l’accompagnait cette fois dans la cité pour son séjour plus ou moins long.

 « T’vas m’rassembler t’nos hommes ! TOUS ! J’vais allez m’les faire ! J’vais allez leur faire b’ffer leurs couilles ! J’vais aller donner c’vieillard à Tyra ! »

Bertrand savait que ce n’était qu’une passade. Magnus était énervé mais ce n’était pas la première fois que les Stern et les Wenden voire même les Karlsburg se livraient à toute sorte de manigances dans le dos de Magnus… la raison ? Elle était simple. Le seigneur de Terresang était dangereux aux yeux des Nordistes et Sudistes Arétans. Un Malelandois à la tête du pays ? Et puis quoi encore ? Oui, Stern était un Malelandois mais un sudiste. Un frontalier avec Ste Berthilde. Il y avait donc un petit espoir de rapprochement entre les deux terres… mais Magnus ? Un guerrier comme lui ? Un seigneur de guerre ? Ah ! Ça ! Jamais ! Et Montbard le savait très bien que cela irritait son seigneur et ami mais qu’importe. Il lui fit un signe de la main pour l’apaiser.

 « Si je fais cela, le pays entrera en guerre civile. Ce conseil de régence ets une aubaine de paix, ne va pas la gâcher parce que tu te sens comme un enfant qu’on met de côté. »

… Magnus délirait ? Il avait bien entendu Bertrand de Montbard lui tenir tête ? Il délirait … il voyait que cela.

 « T’oses contr’dire mon ordre ? Espèc... »

« Seigneur de Terresang ! Seigneur ! »

Il se retourna une nouvelle fois (décidément, c’est une manie) pour apercevoir un homme de la citadelle, un domestique … ah non, c’était le scribe assistant du chroniqueur comtal… putain, qu’est ce qu’il voulait, encore. Si c’était parce qu’il avait encore une fois besoin de lui pour un récit ou un compte rendu de séance, il allait l’étrangler.

Le jeune homme eut du mal à respirer, il suffoquait et en plus il était tout pâle, qu’est ce qu’il lui arriver à ce morpiaud encore ?

 « Et bien ? » S’impatienta t-il.

Il pointa du doigt le bâtiment qu’était la citadelle, le joyaux de la cité avant de reprendre son souffle mais assez difficilement.

« Le conseil … le conseil se réuni. On vous mande. »

 « Mordiable ! Par les tétins de Néera ! J’le savais ! I’veulent ma peau ! I’s’rassemblent sans moi ! »

 « Bon sang... » Commença Bertrand.

 « La ferme ! » Ordonna Magnus tout en rengainant son arme puis se dirigea vers la citadelle où se déroulait la réunion sans qu’on l’ait prévenu.


La lourde porte de la salle du conseil où siégeaient les seigneurs dans ce concile de régence s’ouvrit dans un lourd fracas dans l’étonnement de tous. Les gardes commencèrent à dégainer leur armes mais quand ils se rendirent compte que c’était un de ces seigneurs, ils reculèrent prestement.

Les membres du conseil étaient déjà autour de la table circulaire en chêne, tiens. Le vieux Stern n’était pas là mais il y avait à sa place, son fringant jeune représentant … Il ne le connaissait pas.
Ah ! Monseigneur de Stern était indisposé on dirait, parfait.
Il y avait Rathor de Sorosd … le petit-cousin de Leudaste. Cette ordure pensait reprendre le trône mais il n’en était rien. Si le conseil de régence avait était instauré c’était parce qu’il n’avait aucun droit sur le trône, déjà les Sorosd n’en avaient aucun. L’autre empaffé avait uniquement réussi à avoir le trône grâce à Roderik.
Holda de Karlsburg était assise à côté d’un vieil homme, la belle n’avait plus aucun droit sur ce maudit trône, du moins plus depuis que sa famille avait osée s’en prendre au comté.

Il ne connaissait pas le vieil homme par contre. La barbe taillée soigneusement, les cheveux coupés court. Il arborait une tunique brodée d’or … qu’est ce que … c’était qui ça ?

 « Seigneur Magnus, je présume ? Veuillez vous asseoir, nous n’attendions plus que vous. »
 « Pardon ? » Magnus était quelque peu étonné que cet homme à la voix si posée lui ordonne de s’asseoir … ce qu’il fit sans trop discuter.  « J’serais arrivé plus tôt s’on m’vait pr’venu. »

 « Nous vous attendions, cela fait presque une demie heure que nous vous cherchons dans toute la citadelle, espèce d’idiot. »

 «Si vot’ coursier est aussi lent d’esprit qu’vous m’pauvre Holda, c’m’étonne pas qu’on cherche n’imp’te qui ! »

 « Ai-je à faire à des seigneurs ou des enfants ? Cela ne m’étonne pas que ce conseil ne soit pas arrivé à une quelconque conclusion en trois ans ! »

Il prit un étui de rouleau d’où il prit un parchemin de vélin scellé par le sceau du régent et marquis de Ste Berthilde … était-ce la réponse que nous attendions tous ?

 « Le marquis de Saint-Aimé a décidé de nominer quelqu’un au vue de votre manque de discernement. »

Magnus s’était arrangé pour discuter en privé avec Alayna de Saint-Aimé, s’était ensuivi d’assez longues discussions aux funérailles de sa Grandeur, Leudaste. Ils s’étaient revu à plusieurs moment durant ces trois années mais il n’avait plus eu de nouvelles depuis quelques temps… quoi ? Oui, les seigneurs dans cette pièce s(amusaient à jouer dans le dos de Magnus mais ce dernier n’avait pas dit son dernier mot… était-ce la réponse à ses prières.

 «Nous, Louis de Saint-Aimé, Marquis de Sainte-Berthilde et Protecteur du Royaume au nom de Bohémond Ier, avons décidé que le concile de régence instauré en l’An 14 du XIème Cycle suite au décès prématuré de Leudaste Ier de Sorosd prenait fin dès la lecture de ce message.
Nous avons décidé que le Comté d’Arétria devrait être dirigé par un seul homme... »

Le messager du marquis s’arrêta un instant tout en regardant l’assemblée. Il reprit presque aussitôt.

 « Au nom de sa Majesté et du Marquisat de Sainte-Berthilde, j’ai l’honneur de promouvoir le Seigneur de Terresang au rang de Comte d’Arétria... »

Magnus n’en revenait pas. Il n’entendit pas le reste du message du Marquis de Saint-Aimé. Il venait d’être mis sur le trône d’Arétria, son rêve se réalisa enfin. Il allait être à la tête de son héritage direct, cela allait être une période de renouveau pour le comté.