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 [Papincourt] Derrière les portes

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Tibéria de Soltariel
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MessageSujet: [Papincourt] Derrière les portes   [Papincourt] Derrière les portes I_icon_minitimeMar 2 Fév 2021 - 2:22


Les ennéades ont passé, chassant l’hiver et sa mélancolie pour faire place au printemps et à sa folle activité. Si dans le sud, la froide saison n’a pas une emprise aussi brutale que dans les contrées septentrionales, elle amenait tout de même une plus grande quantité de pluie qu’à l’ordinaire et des jours plus ternes. Heureusement, ils étaient bel et bien derrière. La nature s’était parée de teintes vives et les jardins débordaient de fleurs aux parfums délicats. Dans les champs, les paysans ensemençaient la terre tout en priant les Dieux pour une récolte abondante. Enfin, les marchands reprenaient la route maintenant que la température plus clémente rendait les déplacements moins risqués et laborieux. Naturellement, Tibéria était aussi sortie de sa tanière.

Passer l’hiver à Papincourt lui avait été plus que bénéfique. Le dernier à Diantra lui avait été presque mortel et elle avait la conviction qu’un autre l’aurait certainement achevée. Aujourd’hui, elle était plus en forme que jamais et plus heureuse aussi. Chaque jour était une bénédiction. Tibéria remerciait sans cesse les Dieux pour ce cadeau de la vie, démontrant une dévotion à faire pâlir d’envie les prêtres. La seule ombre au tableau, c’est qu’il n’y avait toujours pas d’enfant. Elle désirait ardemment tomber enceinte, mais jusqu’à présent, son ventre restait désespérément vide. Tibéria avait fait part de ses craintes à Lohie. Après la naissance difficile de Sofia, il était possible que quelque chose soit brisé en elle. Ce n’était pas impossible qu’elle soit à nouveau enceinte un jour, Guillaume en était la preuve, mais ça prendrait peut-être du temps. Malheureusement, la patience ne faisait pas partie de ses vertus et chaque fois que son cycle revenait, elle ne pouvait s’empêcher d’être déçue et de se sentir coupable comme si c’était de sa faute. Pourtant, ça ne faisait pas si longtemps qu’ils étaient mariés.

Lohie voulait l’intégrer à la gestion des terres, mais la jeune femme n’osait pas s’en mêler. Ce n’était pas par manque d’envie. Elle avait des tas d’idées, mais chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, les mots s’étranglaient dans sa bouche. Soudainement, les idées qu’elle croyait bonnes ne l’étaient plus. Elle avait peur qu’on les ridiculise ou qu’on lui mette sous le nez son incompétence. Il n’y avait pas que la naissance de Sofia qui avait peut-être brisé quelque chose en elle. À bien des égards, Tibéria était encore une femme meurtrie. Jusqu’à son mariage avec Lohie, elle n’avait pas eu à se frotter à d’autres nobles. Elle n’avait jamais réalisé à quel point le malaise était profondément enraciné. Du coup, à défaut de faire de la politique, elle s’occupait plutôt de sa famille. Elle avait dit à Lohie sur le ton de la blague qu’elle allait changer la décoration du château. Finalement, elle ne plaisantait pas tant que ça. Il ne fallut pas longtemps avant qu’elle ne commence à bouger les choses ici et là. Bientôt, pratiquement toute la demeure fut virée sens dessus dessous, sous prétexte qu’il manquait cruellement d’une touche féminine. Lohie affectionnait les peaux de bêtes, Tibéria un peu moins sauf peut-être dans un contexte bien précis. Les négociations furent âpres à certains moments, mais la jeune femme parvint à insuffler un nouveau souffle à Papincourt. Elle était une amoureuse des arts et chacun de ses choix le montrait. Elle employa des talents locaux afin de parer les murs de nouvelles tapisseries et de nouveaux tableaux. Dans les jardins, des sculptures vinrent égayer les massifs de fleurs. Tibéria dota la bibliothèque de nouveaux livres, jugeant qu’il était essentiel de s’exposer à de nouvelles idées et à toujours enrichir nos connaissances. Dans le même ordre d’idée, elle fit venir des poètes et des hommes de lettres afin d’agrémenter les conversations lors des soirées et trouva des précepteurs pour Sofia et Guillaume. Entre-temps, elle continuait toujours de s’entraîner à l’épée, trouvant dans l’exercice physique un moyen de combattre ses propres démons. Souvent, Lohie était son adversaire, mais elle ne refusait jamais de croiser le fer contre l’un des compagnons de son époux.



Troisième ennéade de Bàrkios
L'an 18

« Guillaume, il est l’heure de dormir. »

Le garçon à moitié nu se tortillait sur son lit, pris d’un fou rire et visiblement peu enclin à vouloir écouter sa mère.

« Et enfile ça. »

Tibéria lui jeta une tunique.

« Non! »

« Guillaume... »

Le rire du garçon s’intensifia. Il ressemblait tant à Hernando lorsqu’il souriait. Tibéria n’était plus autant mélancolique lorsqu’elle pensait à lui, surtout quand elle voyait que Guillaume tenait autant de son père. Certes, sa mort était tragique, mais il avait laissé derrière un petit garçon adorable… surtout quand il acceptait d’écouter les adultes.

« Si tu es sage, je vais te chanter une chanson. Et n’oublie pas que demain nous allons faire un pique-nique et que le seul moyen pour que demain arrive plus vite, c’est de dormir. Redresse-toi et lève tes bras. »

Normalement, une servante s’en occupait, mais Tibéria aimait passer du temps avec ses enfants même lorsqu’ils n’écoutaient pas.

« Non! »

Non, le nouveau mot à la mode selon Guillaume. Sofia aussi l’avait beaucoup aimé lorsqu’elle avait son âge. Apparemment, tous les enfants passaient par là.

« Très bien, alors pas de pique-nique pour toi! »

« Non! »

Cette fois, le garçon semblait avoir beaucoup moins envie de jouer.

« Tu sais quoi faire dans ce cas. »

Tibéria reprit la tunique et l’agita.

« Lève les bras comme ceci. »

Elle leva les bras au-dessus de sa tête et Guillaume fit de même. Elle s’empressa de lui passer le vêtement par-dessus la tête. Évidemment, il recommença à se tortiller comme une anguille.

« Comment est-ce possible que tu puisses avoir autant d’énergie après avoir couru tout l’après-midi? Je soupçonne les gâteaux au miel d’en être la cause... »


Elle lui chatouilla le nombril.

« Fait-moi un peu de place, tu veux bien? »

Tibéria s’installa sur le lit et le garçon vint se blottir contre elle. Elle déposa un baiser sur le sommet de son crâne.

« Alors, quelle chanson vais-je chanter... »

« Le prince! Le prince! »

Elle sourit tendrement.

« Tu sais, je chantais cette chanson à un autre petit garçon. C’était bien avant ta naissance, bien avant celle de Sofia aussi. Je ne sais pas s’il s’en souvient… Peut-être… En tout cas, je l’espère. »

Elle inspira profondément et commença à chanter.

« Petit prince est au lit
Dans son nid l’oiseau s’est blotti
Et la rose et le souci
Là-bas vont dormir aussi
La lune qui brille aux cieux
Vois si tu fermes les yeux
La brise chante au-dehors

Dort mon petit prince dors
Oh dors, mon petit prince dors

Mon ange as-tu un désir
Toi qui n’as que joies et plaisir
De jouets tu peux changer
Tu as moutons et bergers
Tu as chevaux et soldats
Si tu dors et ne pleures pas
Tu auras d’autres trésors

Dors mon petit prince dors
Oh dors, mon petit prince dors

Petit prince au réveil
Verra les présents du soleil
Ce seront de beaux habits
Brodés d’or et de rubis
La lune d’un fil d’argent
Avec un reflet changeant
En aura cousu les bords

Dors mon petit prince dors
Oh dors, mon petit prince dors »


Tibéria caressa doucement les cheveux de son garçon qui s’était finalement apaisé.

« Dors, mon doux petit prince. Fait de beaux rêves... »

HRP:
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Tibéria de Soltariel
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MessageSujet: Re: [Papincourt] Derrière les portes   [Papincourt] Derrière les portes I_icon_minitimeSam 27 Fév 2021 - 1:58

Dans les jardins de Papincourt, sous un soleil de printemps rayonnant, Tibéria était assise devant un chevalet. À ses côtés, il y avait tout un assortiment de fusains. Ses doigts en étaient tachés de même qu’une ligne noire barrait sa joue droite depuis qu’elle avait chassé un insecte qui s’y était posé. La jeune femme traçait de petites lignes précises sur le canevas avec la même concentration qu’un limier sur la trace d’un gros gibier. Elle était là depuis des heures à peaufiner son dessin sans prêter attention aux courtiers et autres serviteurs qui lui lançaient des regards curieux chaque fois qu’ils passaient près d’elle. Tibéria était tellement absorbée par son œuvre qu’elle ne remarqua pas tout de suite l’homme qui se tenait derrière elle.

« Joli chien. »

Tibéria reconnut aussitôt la voix. Elle se redressa légèrement sur son tabouret et déposa le fusain.

« C’est censé être un cheval. » Dit-elle le plus sérieusement avant de pivoter lentement en direction d’un Cassio mortifié.

« Ah… heu… Oui, maintenant que vous le dites... »

Le visage de la jeune femme se fendit d’un sourire sournois.

« Du calme, c’est un chien. Cela-dit, mon modèle a décidé de m’abandonner depuis longtemps. Je crains que ce ne soit pas aussi fidèle à la réalité qu'on puisse l'espérer. »

« Sûrement pour partir à la recherche d’un os à ronger. Dans tous les cas, je doute qu'il sera vexé si le portrait n'est pas d'une réalisme absolue. »

Le sourire de Tibéria s'attendrit.

« Oh, Cassio, je suis tellement heureuse de te voir! »

Elle bondit de son tabouret pour étreindre Cassio qui resta pantois pendant un instant avant de refermer ses bras sur elle. Il sentait la poussière et la sueur, mais Tibéria s’en moquait.

« Je savais que j’étais indispensable, mais à ce point! Vous m’en voyez flatté. »

« Ne soit pas idiot! Tu as été à mes côtés pendant tellement d’années. Je ne pouvais pas te laisser derrière sans que ça me fasse quelque chose... »

L’homme sourit. Il avait effectivement été près d’elle pratiquement toute sa vie. Il avait vu le bon comme le mauvais, mais quand Tibéria lui avait laissé le choix entre rester à Diantra ou la suivre à Papincourt, il avait décidé de rester dans la capitale. Elle avait respecté sa décision et tous les deux en avaient eu le cœur brisé. Aujourd’hui, il continuait à gérer l’auberge et vivait dans la maison au verger. Il était passé d’esclave à un homme libre et prospère grâce à la femme qui se tenait devant lui. Cassio lui en sera toujours reconnaissant.

« Qui s’occupe de l’auberge pendant ton absence? Est-ce qu’elle fonctionne toujours aussi bien qu’avant? »

« Oh, ne vous inquiétez pas pour ça. Ils peuvent bien survivre quelques jours sans moi. Dites, est-ce que je peux parler librement? »

Il désigna d’un geste du menton le dessin de Tibéria.

« Je ne me souviens pas que tu as déjà demandé la permission pour le faire. Je t’écoute... »

« Vous devez vous ennuyer mortellement pour vous être remise au dessin. »

Elle soupira.

« Je ne dirais pas que je m’ennuie, mais oui… Les choses sont très calmes ici. Même Lohie est comme une bête en cage. C’est un soldat, un homme d’action et de l’action, il n’y en a pas. Là, il est absent. Un marchand s’est présenté ce matin en disant qu’on lui avait dérobé tous ses biens alors qu’il était en route pour ici. Il n’a pas posé plus de question et est parti avec toute sa bande. À mon avis, ils vont revenir ce soir ou peut-être demain matin avec quelques cicatrices en plus et des sourires idiots plaqués sur leur visage. Je suis presque désolé pour ces voleurs… Presque. J’espère simplement que ça suffira à l’apaiser pour quelque temps. »

Cassio se gratta le menton, pensif.

« Il y a des rumeurs qui parlent d’un problème de brigandage, mais je n’ai rencontré aucune difficulté en chemin. J’ai peut-être été chanceux. »

« Tu as entendu parler des risques, mais tu as quand même fait le déplacement seul? Le Cassio que j’ai connu n’aurait jamais osé! »


« Je dois faire partie de ces gens qui, plus ils vieillissent, moins ils sont sages... »

« Et je suppose que tu n’as pas fait tout ce chemin simplement pour critiquer mes talents artistiques. »

Un large sourire éclaira le visage de l’ancien esclave.

« Non, j’ai peut-être amené quelques cadeaux aussi. »

Cassio avait ramené avec lui des tonneaux de cidre, de vin ainsi que des cadeaux pour les enfants. Les serviteurs étaient déjà en train de décharger le tout lorsque Cassio tira parmi les marchandises un coffret en bois de rose.

« C’est pour vous. Je crois que vous savez ce que c’est. »

Tibéria prit le coffret des mains de Cassio.

« Je peux sentir l’odeur qui s’en dégage. » Dit-elle sans cacher son excitation.

Elle l’ouvrit pour en découvrir un assortiment de savons fin parfumé au jasmin, mais également des flacons de verre rempli d’huile pour le bain.

« J’ai encore des contacts à Soltariel. La dame qui me fournissait à l’époque est malheureusement décédée plus tôt cet hiver, mais sa fille a pris le relais. Elle m’a envoyé le coffret en indiquant qu’elle avait pris la liberté d’inclure des huiles. C’est un essai qu’elle fait et aimerait avoir vos commentaires. »

« Je lui ferai un compte rendu détaillé. »
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