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 La nuit tous les pentiens sont gris.

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Griffon de Langehack
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MessageSujet: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeMer 31 Mar 2021 - 15:52


Dernière ennéade de bàrkios 18 : XI
A sa seigneurie le maître de la commanderie des Marcheurs Austères à Missède,

J’ai ce jour l’honneur de vous écrire et je comptes sur le votre pour que ce que je couche sur velin ne soit connu que de vous seul, le succès de mon entreprise en dépend. J’ai fait la terrible découverte, il y a peu, que dans le marquisat se cachent des arcaménites. En bon pentien que vous êtes, vous serez sans doute d’accord avec moi : il est de notre devoir sacré de nous débarrasser de ce chancre qui infeste ma terre natale adorée et le royaume dans son ensemble. C’est pourquoi je vous demande aujourd’hui votre aide ; j’ai commencé à mettre sur pied un groupe permettant de traquer ces impies mais voilà : nous nous attaquons à des gens puissants, des gens qui sont bien protégés or ma cohorte n’a pas la compétence martiale de vos grands chevaliers, me voilà donc dans l’impossibilité d’appliquer justice.

J’aimerais vous inviter, ou quelqu’un qui vous représentera, à me rencontrer dans un monastère de Néera en construction non loin d’Arosque, de nuit pour plus de discrétion.

Puisse la Déesse Mère veiller sur vous,

P.


Première ennéade de verimios 18 : XI
Au Père Lambert, maître de l’Ordre Hospitalier de Saint Aliénor,

Mon père je vous écirs cette nuit pour vous faire part d’une nouvelle très grave pour nos souffles à tous. Je comptes sur votre discrétion pour que ce que je vous confies reste entre nous, il en va de la sécurité de nombreux croyants. Parmi nous, au cœur même du marquisat, se terrent des arcaménites qui œuvrent à affaiblir la foi pourtant inébranlable que nous portons à la DameDieu. J’ai tenté de faire ce que je pouvais pour les déloger, pour les traîner, enchaînés, devant la justice, mais il s’agit de gens importants, trop importants pour s’attaquer à eux sans avoir de solides preuves pour appuyer de telles accusations. J’ai à mon service une personne à la nature inquisitrice mais elle ne peut pas accomplir son devoir sans risquer sa vie c’est pourquoi je viens demander votre aide.

Je ne doute pas qu’une cause si noble, si pieuse, ne manquera pas d’attiser une ferveur vengeresse, si ma conviction est fondée, je vous invites, ou l’un de vos représentants, à me recontrer dans un monastère en construction près d’Arosque.
Que Néera vous guide, vous et vos ouailles.

P.
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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeMer 7 Avr 2021 - 20:01

Quatrième Ennéade de l'An VIII du Onzième Cycle,
Seigneurie de Chiard, Baronnie de Missède.

Arrivé dans la matinée à Chiard, Andran avait pu revoir le Seigneur Gaël en même temps que ses frères d'armes dépéchés dans cette région depuis plusieurs mois maintenant. Le temps des échanges cordiaux avaient vite cédé le pas aux affaires des uns et des autres, et surtout les affaires internes à l'Ordre des Marcheurs Austères. Rapidement, il suivit Markus Stansen, le Grand Maître en personne venu jusqu'ici dès le départ, vers un endroit loin de quelques oreilles indiscrètes. Il tendit à Andran une lettre, qui, vu le cruel manque de précisions dont elle faisait preuve, supposait clairement qu'il valait mieux ne pas en faire part à n'importe qui.

« Qui est “P” ? » demanda-t-il alors, après avoir lu la lettre.
« Très bonne question. Avec les autres on s'est tous creusé la tête pour le savoir, mais je ne connais personne portant ce nom dans le coin. » répondit Markus en soupirant. « Nous avons trop de travail ici, entre les travaux de la commanderie et ce que nous demande Gaël, pour faire le déplacement. Et pourtant, Othar sait à quel point il me tarde de chasser ces vils arcaménites. »
« J'irai alors. Cela semble trop important pour l'ignorer. »
[i]« Effectivement, c'est ce à quoi je pensais également. Cela nous évite de perdre du temps à envoyer un courrier à Cantharel pour faire venir un autre chevalier. »

« Je pars sans attendre. »
« Fais nous honneur. »

Les deux chevaliers se séparèrent, le Grand Maître vaquant à ses occupations pendant qu'Andran se prépara à partir. En vue du danger, il se para de son armure complète et équipa son cheval de la même manière. Il quitta Chiard rapidement pour rejoindre Langehack, d'où il ralliera Arosque par la suite.
~~~~~~~~~

Quelques jours plus tard,
Non loin d'Arosque, Marquisat de Langehack.

Andran rejoignit le point de rendez-vous dans la nuit noire. Dans le silence glauque des ténèbres, l'on entendait que les cliquetis de son armure résonnant à chacun des pas de sa monture, bardée et caparçonnée comme l'était son cavalier. Torche à la main, il s'approcha de l'édifice en question, le fameux monastère où il devait rencontrer le mystérieux commanditaire. Le chevalier n'avait cesse d'épier les alentours, comme s'il s'attendait à un traquenard. Pour l'heure, il n'y avait pas Souffle qui vive. Pas une lueur d'une bougie ne jaillissait depuis le monastère, comme s'il était désert.

Devant les portes dudit bâtiment, Andran descendit de sa monture, son pied alourdi par l'armure s'enfonçant sur le sol herbeux. Il épia une nouvelle fois les alentours et s'avança, frappant à la porte de trois coups secs. En vain. Était-il en avance, ou le contact était en retard ? Le chevalier tenta d'ouvrir les portes, mais elles étaient verrouillées. Lâchant un soupir exaspéré à l'idée d'attendre dans la pénombre et le froid nocturne, il s'éloigna de la porte pour s'appuyer contre le mur de l'édifice. En espérant qu'il n'ait pas à attendre trop longtemps.
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Zofia Marger
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeVen 9 Avr 2021 - 16:43


L’intégration de Zofia au grand temple langecin se déroule à merveille jusqu’à maintenant. La prêtresse s'acquitte de ses nouvelles tâches sans difficultés, même si elle se surprend parfois à s’ennuyer de sa vie monastique d’autrefois. Elle ne regrette toutefois pas d’avoir accepté ce transfert jusqu’ici, se rapprochant de son fiancé, mais aussi de son but personnel en tant que prêtresse. En train de prier, celle-ci s’interrompt et rouvre les yeux, se rappelant l’inquiétude qui la ronge depuis plusieurs jours déjà, une inquiétude qui pourrait bouleverser ses plans futurs et ceux de Natael si elle porte réellement leur enfant et qu’ils ne devancent pas leur mariage.
Zofia termine finalement sa prière et se lève, chassant cette pensée de ses songes ; son ancien supérieur a besoin d'elle et de Sir Louis pour une urgence et elle compte bien se concentrer sur cela. Une missive au contenu inquiétant et en provenance d'un inconnu a été envoyée au Père Lambert. Par prudence, il lui a fait savoir qu'il demandera les services de Sir Louis pour qu'il la rejoigne au grand temple à l'heure convenue et qu'ils se dirigent tous les deux au monastère en question. Ils ne peuvent évidemment écarter la possibilité que des arcaménites se terrent parmi les puissants et si cela est vrai, Zofia ne peut laisser cela ainsi. Mais comme ils ne savent pas qui est ce P, ils doivent faire montre de prudence. Et puis, l'heure de rendez-vous est plutôt louche...

La prêtresse se dirige donc vers sa chambre pour enfiler au moins son plastron, ses brassards et ses genouillères. Elle n’oublie pas non plus son épée, qu’elle attache à sa taille, au cas ou. Elle doute toutefois s’en servir, consciente qu’ils seront dans un monastère. Fin prête, elle selle Crin Blanc et rejoint donc le chevalier néerite, qui l’attend déjà. Il s’échange une poignée amicale, tout sourire aux lèvres ; depuis leur long périple dans le Nord, ce duo fonctionne à merveille, ce qui explique sans doute pourquoi Père Lambert a dépêché Sir Louis jusqu’à Langehack pour lui prêter main forte. Et la prêtresse sait qu’elle peut compter sur lui pour l’épauler.

Maintenant en selle, ils se dirigent tout près d’Arosque.

Dehors, la nuit est déjà tombée, rendant la chevauchée un peu plus compliquée, mais faisable grâce à la lune. Sir Louis fait signe à Zofia qu’il y a un cheval armuré, arrachant un froncement de sourcil à la prêtresse. Elle plisse les yeux et voit, non loin d’eux, une silhouette contre le mur. Elle ne s’approche pas tout de suite et met pied à terre tout en s’annonçant :

-Bonsoir. Je suis Mère Zofia et mon compagnon est Sir Louis.

Elle a du mal à voir les traits de l’individu ainsi dans la pénombre et n’ose pas trop s’approcher. Sir Louis se tient d’ailleurs près d’elle. Est-ce que cet homme en armure est le contact ?
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Griffon de Langehack
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeVen 9 Avr 2021 - 23:09


Le monastère était presque terminé, il ne manquait que les finitions : c’est-à-dire les décorations, les œuvres d’art, qui embellirait l’endroit, pour le moment seule une grande statue de Néera se trouvait dans la cour intérieure, les bras tendus, prête à recevoir le calice dont le marquis voulait faire don au culte pour honorer la mémoire d’Irys d’Arosque, la haute-prêtresse défunte. Mais en attendant que des prêtres et autres ecclésiastes investissent ledit monastère, des laïcs y avaient élu domiciles. Enfin pas tout à fait mais là, Patrice et Laurent profitaient du bâtiment en construction, de son emplacement, éloigné de la grande cité de Langehack tout en se trouvant presque au centre du marquisat, il représentait une base d’opération très intéressante.

Les nouveaux arrivants entendirent l’épaisse poutre de bois qui bloquait la porte bouger, râpant contre le métal qui la tenait en place, alors qu’elle était soulevée et ce fut Patrice qui les accueillit mais son premier regard ne fut pas pour eux mais bien pour ce qui se trouvait par-dessus leurs épaules : c’est-à-dire rien. L’homme vêtu de blanc et de noir, replaça son chapeau que l’effort avait déplacé avant de s’effacer sans un mot pour laisser Zofia, Andran et Louis entrer, il les sondait de ses yeux bruns au milieu d’un visage sombre, grave. Derrière lui un homme posait la poutre contre l’une des colonnes de la promenade qui courraient sur les extrémités de la cour intérieure, contrairement au premier il était vêtu plus humblement bien que lui aussi ait deux épées au côté et portait un chapeau réhaussé d’une plume rouge.

« La DameDieu soit louée, vous êtes venus. » Chuchota Laurent alors qu’il détaillait à son tour les deux chevaliers et la prêtresse. « Je dois dire que j’avais mes doutes. » Patrice lui lança un sourire satisfait. « Oui, je sais, tu me l’avais bien dit. » Il se tourna alors vers leurs invités. « Venez, il y a beaucoup à dire et encore plus à faire. »

Devant la grande statue de Néera un homme était agenouillé, tournant le dos à la porte, seul son manteau était visible, il priait la tête baissée, frappé des armoiries de Langehack : une moitié blanche et l’autre bleue avec un dragon d’or en son centre. Lorsque Patrice et Laurent arrivèrent à quelques pas derrière lui, Théodoric se retourna pour reconnaître avec surprise Zofia et Andran ; revoir la prêtresse, et comme elle était plus grande que lui d’une tête, ranima un tout petit peu sa jalousie. Toutefois il ne connaissait pas le troisième voyageur mais étant donné qu’il était là avec les deux autres, c’était sans doute que ceux-là pouvaient témoigner de sa pureté et bonté de souffle.

« Bonsoir et merci d’être venu. » Il chercha ses mots un instant avant de reprendre. « Sir Andran, mère Zofia, je vous présente mes excuses, lorsque nous nous sommes rencontrés j’ai bien peur de ne pas vous avoir dit toute la vérité, de vous en avoir volontairement caché une partie. Si je m’appel bien Théodoric, je ne vous ai pas révélé mon nom de famille : de Langehack. Je suis le fils, et héritier légitime, du marquis ; une chose que ma sœur ferait bien de… »

Laurent se racla la gorge, interrompant le seigneur qui allait une fois de plus se perdre dans un monologue enflammé sur la perfidie de Prudence et s’étonner, et se lamenter, qu’une femme si odieuse puisse appartenir à sa famille. Si Laurent commençait à en avoir l’habitude au point que s’en devenait un bruit de fond, sans doute les trois voyageurs n’avaient pas envie d’assister, et encore moins d’entendre, ça.

« Je vous présente Laurent de Mazet, puîné de la famille de Mazet et Laurent de Bourbeau, l’une des plus fines lames de Langehack, que vous n’aurez pas le plaisir d’entendre ; il a fait vœux de silence en l’honneur de la Déesse Mère et pour être certain qu’il ne produirait plus un son, même sous l’effet de la douleur ou de la surprise, il a demandé à la prêtrise de la Bienveillante d’user de la magie pour détruire ses cordes vocales. »

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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeSam 10 Avr 2021 - 19:57

Dos au mur, Andran attendait les bras croisés, tête bèche, que quelqu'un ne daigne venir à sa rencontre. Plusieurs minutes s'écoulèrent avant qu'il n'entendre les sabots d'un cheval – non, deux chevaux – fouler le sol herbeux un peu plus loin, s'approchant du monastère. Sa propre monture se mit à hennir tandis que le chevalier releva la tête et se redressa, plissant les yeux pour essayer de les discerner dans les ténèbres. Il avait posé sa torche sur l'un des nombreux socles fichés au mur et permettant de l'éclairer, mais il s'en était assez éloigné pour ne paraître qu'un spectre dans la nuit. Réajustant sa cape rouge aux motifs dorés sur son armure, il observa les deux visiteurs venir à sa rencontre, et, à entendre leurs noms, Andran oscilla entre l'amusement et l'étonnement. Néera était vraisemblablement une bien meilleure farceuse qu'un bon pentien ne voudrait le croire.

« Hé bien… ce ne sera que la deuxième fois que nous partirons ensemble à l'aventure. » railla le chevalier, que Zofia pourrait facilement reconnaître à sa voix rocailleuse si typique du Nord. Il se tourna vers son accompagnateur qu'il ne connaissait pas, un autre chevalier, lui adressant une élégante révérence. « Ser Andran Straggen, de l'Ordre des Marcheurs Austères, pour vous servir. »

Derrière lui, la porte du monastère qu'Andran avait tantôt essayé d'ouvrir se déverrouilla dans un bruit sourd avant de s'ouvrir. Il se retourna, observant un homme paraissant jeune et fringuant qui se distinguait grace à la couleur blanche de sa tenue. Sans piper mot, il redisparut à l'intérieur de l'édifice pour convier les visiteurs à entrer à l'intérieur, qui ne se firent pas prier. Plusieurs personnes les attendaient déjà, Andran leur adressant de légers signes de la tête pour les saluer, avant de suivre leur hôte. Là, le chevalier d'Othar reconnut Théodoric, avec qui il était également parti à l'aventure quelques mois auparavant. Il ne se retint pas de pouffer de rire : décidément ! Cependant, la surprise se lut sur son visage lorsque celui-ci leur révéla sa véritable identité. Pendant tout ce temps, Andran et Zofia étaient restés en compagnie d'un fils de Marquis, qui plus est héritier légitime des terres de son père Griffon. Pourquoi le leur avait-il caché cette information la première fois ? Et pourquoi le leur révéler maintenant ? Qu'est-ce que cela pouvait bien changer, d'une aventure à l'autre ?

Andran observa tour à tour les deux personnages présentés le jeune Théodoric, examinant leurs vêtements, leur équipement, leur apparence. S'il n'était pas déjà venu jusqu'à Langehack, le nordien aurait presque pu se convaincre d'avoir quitter le Royaume Péninsulaire pour un autre pays. Devant le récit et le vœu prononcé par le sieur de Bourbeau, le chevalier leva le pouce pour féliciter son dévouement. Rares étaient les nobles s'osant à prononcer de tels vœux que l'on attribuait si souvent à la prêtrise.

« C'est un honneur, Messires. Je suis Sire Andran Straggen, chevalier et digne représentant de l'Ordre des Marcheurs Austères pour cette périlleuse mission. » se présenta le chevalier pour ces deux nobles qui ne le connaissaient pas. Son sourire s'effaça rapidement alors qu'il avait évoqué, plus ou moins volontairement, le sujet de leur présence ici. « Dans votre lettre, vous avez mentionné des… » Andran s'interrompit avant de prononcer un mot qu'il est interdit de prononcer dans un bâtiment dédiée à Elle. « Une menace impie dont, ni la DameDieu, ni le Coléreux ne sauraient tolérer l'existence plus longtemps. S'il y a beaucoup à dire et beaucoup à faire, nous devrions nous y atteler sans plus tarder. »
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeDim 11 Avr 2021 - 2:34


Zofia hausse les sourcils lorsqu’elle croit reconnaître la voix d’un chevalier qu’elle a déjà croisé auparavant et s’avance, plus confiante. Sir Louis fronce les sourcils et la prêtresse lui envoie un sourire pour lui signifier que tout va bien. Elle s’incline et salue Sir Straggen en bonne et dû forme, heureuse de recroiser la route de ce chevalier. Elle voudrait bien prendre des nouvelles de sa fiancée, mais est consciente que ce n’est point l’endroit pour ce genre de discussion. Elle laisse donc son compagnon visiblement plus détendu se présenter. Ce dernier s’incline à son tour, affable comme à son habitude :

-Sir Louis de Poiginia, chevalier néerite au service de l’Ordre Hospitalier de Sainte Aliénor. J’ai croisé quelques-uns de vos compagnons à Lün, lorsque Mère Zofia et moi étions dans le Nord. C’est un plaisir.

Zofia ne peut s’empêcher de sourire légèrement, se rappelant les étincelles avec l’un des Marcheurs Austères, mais n’en dit mot et se contente d’adopter le silence. De toute façon, elle n’en aurait pas eu le temps puisqu’ils entendent tous la lourde porte en bois s’ouvrir sur un inconnu aux habits blanc et noir. Il disparaît aussi vite qu’il fût apparu et Zofia et son compagnon ne peuvent s’empêcher de s’échanger un coup d’œil, intrigués. Ils pénètrent à l’intérieur et la prêtresse balaie d’emblée l’endroit des yeux, tout comme Sir Louis. Pas besoin de lui expliquer que ce monastère vide est prêt à accueillir œuvres d’arts néerites et clergé puisque la chaux sur les murs semble encore fraîche. Dès que Sir Louis et elle voient la statue de la Bienveillante, paumes ouvertes devant ses futurs fidèles, ils passent près d’Elle en joignant leurs mains en forme de coupe et murmurent une prière pour leur Mère à tous.

Ils suivent l’individu qui leur chuchote quelque chose et Sir Louis et Zofia ne peuvent s’empêcher de le détailler presque en même temps, légèrement troublés par les habits qu’il porte. Même chose pour son silencieux compagnon. La prêtresse ne sent toutefois aucune menace émanant de ces deux individus à l’accoutrement fort étrange et c’est pourquoi elle n’est pas sur ses gardes. Elle sent aussi son compagnon détendu, une bonne chose. De toute façon, qui oseraient s’attaquer à eux en ce lieu saint ? Des arcaménites sans doute...Zofia aperçoit alors une silhouette drapée de blanc et de bleu et arborant un dragon doré au centre de son dos, la tête baissée. Lorsqu’il se retourne, elle écarquille les yeux d’étonnement en reconnaissant Sir Théodoric, encore plus lorsqu’il avoue leur avoir menti et qu’il est en fait le fils du Marquis lui-même. Étant l’héritier légitime, c’est une bonne chose que rien ne lui soit arrivé lors de leur mission! Sir Louis ne peut s’empêcher d’incliner la tête avec respect, conscient qu’il a là le fils de son Seigneur. Zofia et Louis s’échangent tout de suite un regard lorsque le fils du marquis présente ses compagnon, dont un qui se serait fait détruire les cordes vocales au nom de leur DameDieu. Le chevalier néerite ne peut qu’applaudir cette initiative en silence, mais ne se garde pas de couver l’individu d’un regard impressionné.

-Enchantée Messires. Je suis Mère Zofia et voici Sir Louis de Poiginia, un chevalier néerite au service de l’Ordre des Hospitaliers de Sainte Aliénor, présente-t-elle à Sir de Langehack et ses compagnons. Il m’a soutenu lors de mon grand pèlerinage dans le Nord. Vous pouvez donc compter sur sa lame autant que sa dévotion pour notre Bienveillante.

Sir Louis s’incline, un sourire amène sur ses lippes. Sir Straggen entame alors la discussion et Zofia ne peut qu’approuver ses dires. Les deux néerites attendent donc avec patience qu’on les éclaire sur la situation. Le chevalier se tient droit, les mains dans le dos, alors que la prêtresse tient un de ses avants bras d’une main, fixant tous les deux le fils du Marquis.


Dernière édition par Zofia Marger le Lun 12 Avr 2021 - 0:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeDim 11 Avr 2021 - 10:33

« Enchanté, sir de Poignia. » Patrice et Laurent hochèrent la tête alors que Théodoric se tournait vers l’intéressé avant que son attention soit happée par Andran alors qu’il retournait au contenu de la lettre envoyée à leurs ordres respectifs. « Vous avez raison, veuillez me suivre. »

Le jeune héritier se retourna alors pour entrer dans le monastère à proprement parler. Le groupe traversa des couloirs vides dans lesquels leurs pas résonnèrent d’autant plus fort qu’au cœur de la nuit il n’y avait pas d’autres sons pour leur faire concurrence. Enfin ils empruntèrent un escalier qui descendaient sous la terre jusqu’à entrer dans une pièce dans laquelle se trouvait un autel et sur celui-ci reposait un calice remplie d’une eau cristalline. Théodoric plongea ses mains dedans avant de s’agenouiller et de joindre ses mains en coupe alors que les gouttes tombaient périodiquement desdites mains.

« Ô Grande Mère, Créatrice et Fondatrice, accorde-nous ta pitié et préserve-nous du malheur. Guide nous sur le dur chemin du juste pour que ta volonté soit faite. »

Après ce rapide acte de dévotion, observé et imité par ses deux compagnons, Théodoric se releva et fit le tour de l’autel sans quitter le calice des yeux jusqu’à arrivé de l’autre côté où il se tourna vers Andran, Zofia et Louis, tournant alors le dos à une épaisse porte en bois.

« Je suis oblige de demander que vous fassiez le Serment de Confidence, aussi bien vous, mère Zofia, que vous, sir de Poignia et sir Straggen. » Laurent prit la boite qui pendait à sa ceinture, tenu par des chaînes, et l’ouvrit pour en sortir un livre usé par le temps et l’usage afin d’en lire un passage d’une voix solennelle, presque professorale.
« Une langue déliée est comme une lame dans la main de nos ennemis. » Il le referma alors et au lieu de le ranger dans sa boite, il le garda sous son bras. Si demander ce serment à une prêtresse n’avait rien d’exceptionnel, le faire pour des laïcs était peut-être nouveau, surtout que l’ordre des Marcheurs Austères était surtout lié à Othar toutefois au vu de la menace le groupe de chasseurs d’arcaménites ne préférait prendre aucun risque.


Une fois le serment donné, Théodoric poussa la porte derrière lui pour dévoiler une dernière pièce ; une pièce qui, lorsque la porte s’ouvrit, laissa s’échapper une forte odeur d’encens. L’intérieur était illuminé par deux bougies, l’une posée au centre d’une table sur laquelle reposaient sans aucun ordre divers documents, une rapière et une carte du marquisat. Tandis que l’autre était sur un pupitre contre le mur en face de la porte et le long des murs courraient des étagères remplies de livres et des râteliers d’armes ainsi que des mannequins qui portaient des armures. Une fois tout le monde entré, Patrice referma la porte derrière eux et Laurent fit signe aux envoyés des ordres de s’approcher de la table.

« Mes premières suspicions quant à la présence… d’impies au sein du marquisat remonte à près d’un an, j’ai assisté à un groupement débauché, et masqué, de troubadours, de peintres, d’acteurs… sans aucun prêtre de la Bienveillante pour garder un œil sur ces déviants. Dans ma naïveté je n’en ai pas fait grand cas. Et puis est venu le problème qui a causé notre rencontre. C’est plus tard, assez récemment, que j’ai fait le lien entre ces meurtres odieux et… ce pourquoi j’ai demandé votre aide. »
« Parfois nos prières sont exacuées mais pas de la façon dont nous le désirons. » Laurent cita un nouveau passage de son livre avant de le refermer ce qui valut un hochement de tête de Théodoric.
« Je vais vous épargner les détails de la politique langecine mais suite à un bref combat entre mes alliés et ceux de ma sœur nous avons trouvés des… traces, des indices, qui lierait le coupable des meurtres à une personne. » Le jeune homme eut soudain envie de vomir en repensant à ce qu’il avait vu ce qui le força à s’arrêter.
« Si ça vaut la peine d’être fait, ça vaut la peine d’être fait jusqu’au bout. » L’héritier remercia Laurent d’un hochement de tête et ce dernier ferma une énième fois son livre.
« Et nous voilà au problème que je mentionnais dans la lettre : le coupable, qui est le mécène d’un grand nombre d’impies, est bien entouré et s’attaquer à lui directement n’accomplirait rien. Mis à part leur montrer que nous en savons plus qu’ils ne le croient et devenir les cibles d’encore plus de leurs complots sournois. »
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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeDim 11 Avr 2021 - 18:50

Andran, talonné par Zofia et Louis, suivit Théodoric à travers les corridors vides et résonnant du monastère, qui n'attendait plus que les clercs de Néera l'investissent. L'édifice était assez vaste, s'étendait même jusque sous la terre. Le groupe franchit les froids escaliers de pierre jusqu'à atteindre une première salle, disposée telle qu'elle avait certainement pour but certains rites purificatifs, entre autre. Comme toujours, trônait un Calice au milieu d'un autel, le symbole de Néera. Le chevalier nordien observa Théodoric plonger les mains dans l'eau claire et pure, psalmodiant quelques mots qui ne lui étaient pas inconnu le moins du monde. En l'occurence, ceux qu'ils s'apprêtaient à traquer étaient autant des ennemis d'Othar que de Néera. Pour le soutien de ce premier, il sera contraint d'attendre. Alors, il imita l'héritier du langecin avant de le suivre, mais la marche s'interrompit bien plus vite qu'il ne l'aurait pensé.

Si une simple ablution ne l'avait point dérangé le moins du monde, Andran était bien plus hésitant à l'idée de s'engager d'un nouveau serment, qui plus est celui de Confidence. N'était-il pas réservé à la prêtrise ? Le Coléreux n'y verrait-il pas là une trahison que de voir l'un de ses fidèles s'engager devant la DameDieu ? Ou alors Andran pourrait y voir là une nouvelle opportunité de prouver à Othar qu'il était pleinement capable de tenir ses promesses ? Pouvait-il vraiment prêter serment de garder la vérité, ce à quoi Othar est très attaché, pour lui, le temps de cette mission ? La traque de l'impi ne pouvait-elle pas donner lieu à quelques concessions ? Malgré tout, le dessein était le même : servir les dieux qui veillaient sur les hommes en chassant les adeptes du Menteur. Après de longs instants d'hésitation, Andran finit par prêter serment de Confidence, en espérant qu'Othar le lui pardonne.

Une fois ceci fait, Theodoric ouvrit la porte devant laquelle il se tenait dans l'attente que ses nouveaux compagnons prêtent serment. Une odeur étrange et exotique monta aussitôt au nez du nordien, qui n'avait connu cette odeur qu'à l'occasion de ses voyages en Estrevent. Il remarqua une table sur laquelle était posée une épée suderonne et une carte, la base pour commencer une traque. Après que Patrice ait refermé la porte, Theodoric commença son récit.

« Vous souhaitez donc éradiquer les alliés de ce mécène pour l'affaiblir ? » demanda Andran, qui évita soigneusement d'évoquer la famille marquisale afin d'éviter de froisser le jeune héritier. « Quoi qu'il en soit… très généralement, ces gens-là sont des nomades, et fréquentent encore moins les lieux proches des villes ou des villages, afin d'éviter les témoins. Comment comptez-vous remonter leur piste ? »
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Zofia Marger
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeLun 12 Avr 2021 - 0:28


Zofia et Sir Louis suivent leurs hôtes à travers le monastère vide, que la prêtresse ne peut s’empêcher de parcourir du regard, jusqu’à ce qu’ils empruntent un escalier s’enfonçant dans la terre. Illuminés seulement par les lueurs faiblardes des torches, la prêtresse s’enfonce dans la pénombre noire de jet, veillant à ne pas glisser sur les marches étroites et laissant ses pupilles s’ajuster à la pénombre. Sir Louis est derrière, aussi silencieux et observateur qu’elle. La dévotion du fils du Marquis pour leur Mère n’est plus à mentir. Cela, la prêtresse a pu le constater durant leur première mission. Le noble vient confirmer sa piété inébranlable en trempant ses mains dans cette eau sans doute bénite et en récitant ensuite une prière que Zofia connaît. Le chevalier néerite, qui prête sa lame au nom de la Bienveillante depuis de nombreuses années déjà, la connaît aussi. Si Sir de Langehack fixe le calice d’argent, alors qu’il contourne l’autel, la prêtresse ne peut s’empêcher de faire de même, hypnotisée par cette eau limpide.

Elle est vite tiré de ses songes par le jeune homme, qui leur demande à tous un Serment de Confidence. Cette notion ne lui est certes pas inconnue et c’est pourquoi elle tourne un regard vers son compagnon qui, bien que néerite jusqu’au bout, n’est peut-être pas familier avec cette promesse habituellement réservé au membre du clergé. Connaissant sa piété sans failles et lui faisant confiance, elle sait que pour combattre des suppôts du Menteur, il sera prêt à le faire. Elle remarque aussi l’hésitation de leur compagnon otharite et pendant qu’il cogite, la prêtresse se lance et prête le Serment de Confidence, suivit de Sir Louis. Tous les deux se regardent ensuite, conscients qu’ils ne pourront plus retourner en arrière, mais que, vu la situation, ils n’ont guère le choix ; les arcaménites doivent être arrêtés.

Lorsqu’ils ont tous fait leur promesse, le fils du marquis se retourne et pousse une porte. Une pièce éclairée par deux chandelles s’ouvre alors derrière lui. Sir Louis et Zofia remarquent les cartes et les nombreux livres, mais surtout les armures et les armes et c’est ce qui leur fait échanger un coup d’œil rapide, surpris de trouver ce genre de chose sous un monastère en construction. Le chevalier néerite ne peut ensuite s’empêcher de baisser les yeux sur les plans pour les analyser tandis que Zofia parcourt la bibliothèque du regard. Pendant ce temps, Sir de Langehack se lance dans les explications. Dès qu’il fait mention d’une troupe de théâtre d’impies et de leur mécène, elle tourne le regard vers Théodoric. Elle comprend qu’il a besoin d’eux, mais a encore du mal à tout à fait comprendre la situation. Sir Straggen apporte ensuite un excellent point et la prêtresse se permet ensuite d’ajouter quelque chose de son ton naturellement paisible :

-Et quel serait nos rôles à chacun dans cette enquête Sir ?
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Griffon de Langehack
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeLun 12 Avr 2021 - 11:22

Théodoric hocha la tête à la question d’Andran.

« Oui, si possible malheureusement ça risqué d’être un travail long et fastidieux ; pour une fois de plus vous épargner des détails politiques, il nous faudrait y parvenir sans risquer une guerre et sans que mon père n’intervienne, il peut tolérer un peu de violence mais une bataille rangée dans les rues de Langehack serait pousser les choses un peu trop loin. » La seconde remarque du chevalier des Marcheurs Austères était juste mais ce n’était pas réellement un problème dans leur cas. « Vous avez raison, sir Straggen et c’est justement là qu’entre en scène quelqu’un de spécial. »

Patrice secoua alors la tête et Laurent fit de même, ce dernier prit alors la parole après s’être raclé la gorge. Par réflexe plus qu’autre chose il allait ouvrir son livre mais il le tint clos pour le moment.

« Nous n’avons pas de nouvelles de Léona depuis trois jours. » Si la nouvelle troublait Théodoric, il n’en montra rien, à la place il haussa les épaules.
« Ce n’est pas la première fois qu’elle ne donne pas de nouvelles durant l’une de ses traques, surtout que cette fois il ne s’agit pas de simples bandits. »
« C’est justement ce qui m’inquiète : ce ne sont pas de simples bandits. » L’héritier légitime du marquisat prit un air pensif avant de se tourner vers Andran, Zofia et Louis.
« C’est justement parce que ces gens sont des nomades, qu’ils préfèrent les campagnes, bien moins surveillées, et surveillables, que les villes pour sévir, que nous avons obtenus le concours d’une personne qui a passé sa vie à maintenir l’ordre dans les campagnes. Quelqu’un qui les connait très bien et qui sait où chercher. C’est en s’appuyant sur ses connaissances que je compte remonter leur piste, quant à votre rôle dans cette enquête… il conviendrait de mettre rôle au pluriel. Nous ne sommes pas nombreux et, comme vous l’a dit Laurent, il y a beaucoup à faire. Votre maîtrise de vos armes respectives seront évidemment les bienvenues mais votre réflexion et votre nature inquisitrice ne sera pas… »

Théodoric s’arrêta en plein milieu de sa phrase en voyant Laurent se retourner pour voir ce que Patrice faisait. Le muet de blanc vêtu avait porté sa main à la poignée d’une de ses rapières avant de l’enlever comme si la poignée lui avait brûlé la main et maintenant que le silence était retombé il était possible d’entendre des bruits de pas, de personnes qui couraient, dans le monastère au-dessus de leurs têtes.
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Geoffroy d'Oësgard
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeSam 8 Mai 2021 - 23:47


An 18 du Cycle XI, Verimios, troisième ennéade
Langehack, campagnes


Le ciel est gris, mais l'éclaircie pointe son nez. L'air est frais, un vent léger fait danser las brins d'herbes des champs, faisant voler les pétales de fleurs naissantes. Une charrette avance doucement sur le chemin de terre battue, tranquille, paisible. Le bois dont elle est constituée est usé, mais son état général est bon. Ses deux roues, d'un bois foncé, sont solides et épaisses. La mule qui tire la rustique charrette est d'un gris cendré, son encolure est noire. Sa queue balance de droite à gauche chassant les agaçantes mouches qui tournent autour de sa croupe. Le son des ses sabots sonne avec une régularité berçante sur la terre et les cailloux. Portés par la charrette hippotracté, deux passagers alternent entre silence et discussions. Derrière eux, un énorme tas de foin menace presque de faire basculer le véhicule.

Le conducteur est un homme bien bâti, entre deux âges. Son visage mûr est tanné par le soleil, quelques rides naissantes plissent son front. Sa barbe fourchue cache quelques brins grisonnants, et ses mains calleuses trahisse un travail manuel de tous les jours. Un chapeau de paille couvre sa tête, et ses vêtements son modestes, rapiécés par endroits. Le passager fait plus jeune, et plus grand aussi. A l'allure plus affinée, quoique bien portante tout de même, il porte des vêtements simples, mais de qualité moyenne. Ses habits sont toutefois cachés sous une cape de voyage au ton brun, usée à l'ourlet bas.

La charrette s'arrête à la croisée de deux chemins. L'un continue vers les plaines, traversant quelques champs d'herbes basses. L'autre chemin mène vers un petit pont de bois qui traverse un ruisseau à l'écoulement faible. Le conducteur de la charrette point du bois le petit pont, tout en s'adressant à son passager. Ce dernier répond à au conducteur, qui éclate d'un rire franc. Il s'adresse à nouveau au second, qui rit à son tour. Ce dernier descend alors de la charrette, puis tire le paquetage rangé derrière le banc du véhicule. Il passe un premier bras dans une bretelle, puis un second bras dans l'autre. Il récupère ensuite un objet long empaqueté, qu'il porte en bandoulière sure son épaule forte. Le voyageur salue une dernière fois le conducteur, puis s'engage sur le chemin du petit pont. Riant toujours à gorge déployée, le charretier fait claquer son fouet. La mule brait, puis se met en mouvement. Saluant le voyageur d'un grand geste de la main, le charretier et son véhicule hippomobile continuent alors leur chemin vers les champs.




An 18 du Cycle XI, Verimios, Arcamenel de la quatrième ennéade
Langehack, un village non loin d'Arosque



Jobi-Jobah
- Oui ma belle, je vous assure que rglibludlu...
La nuit est claire.
- La violette ! La violette a les gambettes !
La nuit est calme.
- Non, c'est pas moi qui a volé l'orange !
La nuit est fraîche.
- Que j'avoite dagobon pour le ploum... Ouah !
D'un sursaut je me réveille et me redresse, avant de retomber en arrière tel une poutre. Quel était se rêve étrange ? Il était incongru. Et il n'avait aucun sens. Pourquoi ? Oui, pourquoi ? Je... Je ne m'en souviens plus. Il y avait ce... Il y avait... Quel était ce rêve ? Raaaah, quelle malchance ! Je ne m'en souviens plus. J'aura peu en tirer un si bon conte, je pense. Enfin... Puis-je me rendormir ?

Je tourne, je vire... Non. Le sommeil ne reviendra pas. J'entrouvre les yeux. Le droit est mi-clos, le gauche se referme. Et j'ai la bouche pâteuses. Je me redresse, difficilement. Je force, et mes yeux s'ouvrent enfin. A moitié. Je baille à m'en décrocher la mâchoire, l'esprit encore embrumé. Je cligne des yeux, les essuie, puis m'étire. Je regarde autour de moi, l'air hagard. Où suis-je ? Comment suis-je arrivé là ? D'un revers de ma manche, j'essuie le filet de bave qui descend du coin de mes lèvres. Tout me revient, peu à peu. tout, ou presque.

La soirée a été arrosée, hier. Ah, ce Ninio ! Quel tord-boyaux ! Quelle gnôle ! C'est pas rien, ce qu'il fabrique avec ses pêches ! Et je suis sûr qu'y'a pas que des pêches dedans. Puis j'ai fait un p'tit tour, et... Ah, ma tête ! Par les cinq, voilà que j'entends les clochettes de Kyria. C'était bien une statue, hein ? Parce que si c'était pas une statue... Un mouvement à ma droite, un renâclement, un souffle chaud, je tourne la tête. Un canasson me regarde, ses grands yeux bruns posés sur moi, ses naseaux noirs soufflant au rythme régulier de ses respirations, sa grande bouche mâchant de l'herbe sèch... Mon chapeau ! Cette bête roublarde, elle manche mon chapeau ! Je la lui arrache de la bouche, contrarié. Mais il n'en reste plus grand chose. Elle approche son gros museau, sa langue chaude venant lécher ma main.
- Bon, prends-le. Cède-je, avec dépit, en lui laissant ce qu'il reste d emon chapeau.

Puis je me lève. Je me lève. Je m'y reprends à trois fois, et je me lève. Je cherche autour de moi, inquiet. Je ne l'ai tout de même pas perdu, si ? Non, le voilà ! Mon paquetage est juste là, dans le couloir. J'ouvre la porte de mon logis et remercie mon hôte. Ce dernier me regarde, inlassable, tout en finissant mon chapeau. Au revoir, beau chapeau, tu m'auras bien servi. Que n'aurai-je su me protéger du soleil sans toi ? Que n'aurai-je... Bon, c'est un chapeau. Je récupère mon sac et le porte en bandoulière sur mon épaule. Puis j'avance vers la porte. Les portes. La porte. Elle bouge encore ? Et qu'est-ce qui me gratte comme ça ? Ce sont tout de même pas... De la paille, dans mes culottes ! Ca gratte. C'est confortable, comme lit, mais ça gratte. La porte ! Ouvrir la porte ! Ah, elle l'est déjà.

La nuit est belle. Et le ciel, ce beau ciel sans nuage. Ô Silène demeure des dieux, ta beauté n'a de cesse de m'ébahir. Que n'oserai-je te nommer ma muse si je n'étais point cet Homme. Ô Silène, si magnifique en cette nuit si claire, tu illumine des milles rayons du Grand Royaume. Que ne puis-je... Ouille ! Qu'est-ce qu'elle fait là cette pierre ? Mon pieds, mon orteil... Mes bottes ? Qu'ai-je fait de mes bottes ? Je crois bien les avoir laissées chez ce bon Ninio. Chez lui c'est par là. Au fait, ai-je bien refermé la porte ? Je remonte la rue, je passe devant la chapelle... Tiens, il y a du monde ? Que font-ils ?

Ces gens ne m'ont pas l'air ordinaire. Ils ont besoin du prêtre ? A cette heure ? A ce propos, quelle heure est-il ? Mais que !?! Je me cache derrière les caisses posées là et les observe. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Bwah, mais c'est horrible ! Pauvre homme ! Pourquoi ne puis-je détourner me regard ? Mais c'est terrible ! Mais c'est ignoble ! Mais c'est hideux ! Mais c'est... Mais c'est... C'est curieux. Quelle chanson pourrais-je en faire ? Quelle mélodie ? Une complainte ? Une mélopée ? Le tambourin n'ira pas. La flûte, peut-être. Ou le luth ? Il faudrait que je..

Oups ! J'ai fait tomber la caisse. Pourquoi faut-il qu'elle soit pleine de ferrailles ? Pourquoi faut-il qu'elle fasse autant de bruit ? Pas d'affolement. Peut-être n'ont-il pas remarqué. Il sont occupés. Ou alors si. A leurs regards tournés vers moi, ils m'ont remarqué. Je me décale légèrement sur le coté.
- Bonsoir ! Ne faites point attention à moi, gentilshommes. Je ne suis qu'un homme de passage, je ne suis personne. D'ailleurs, je n'ai rien vu. Aussi, que font ces soldats ici ?
La peur, la surprise et le choc m'ont bien réveillés, cette fois. Mon sommeil, envolé. Le brouillard, envolé. Le mal de tête, envolé. Jobi-Jobah, envolé !

Courrage, fuyons ! Me suis-je dit à moi même, pour m'encourager. Et mes jambes ont suivi, d'elles-mêmes. Mais eux aussi, savent courir. Par chance, je suis agile, et je puis me faufiler dans la ruelle. Puis par ici, et par là. Oh, il est là !
- Kirya merci !
Le canasson est devant moi, broutant les fleurs de ce parterre. Je n'avais donc pas refermé la porte. Pourtant, je suis certain que si ! Oulah ! Cette flèche n'est pas passée loin ! Ils sont déjà là ? Le canasson, il les a vu lui aussi. Non, ne t'en vas pas tout de suite ! Je t'ai donné mon chapeau, tu peux bien m'aider ? Tirouli-tiroula, et hop ! Ouf ! Une cabriole, un saut, je suis dessus. Juste à temps, avant que le canassons s'élance. Mais... Pas dans le bon sens. Et je les vois me poursuivre, eux aussi ont des chevaux.

Heureusement, je parviens à me retourner et... Aouch ! Elle était basse, cette branche. Mais pas épaisse. Allez mon beau, emmène moi loin de ces hommes ! Je te donnerais plein de chapeaux si tu veux, ou même mieux ! Je regarde derrière moi, et ils sont toujours là. Mais c'est qu'ils sont persévérants, ces bougres là ! Je me tiens à la crinière noire de mon sauveur, et le talonne. Allez, plus vite ! Il faut les échapper ! Mais pour aller où ? Je m'accroche encore, me collant presque à l'encolure du courageux canassons. Par là ! J'ai cru voir un bâtiment, par là ! Allez mon beau ! Sont-ils toujours derrière ? Je ne sais pas, je n'ose plus regarder. De toute façon, je vois déjà les murs se profiler devant moi. Des murs et une porte. Vite, vite ! De la lumière ! Il y a de la lumière ! Donc, il y a des gens ! J'ignore qui il sont, mais par les Cinq, qu'il puissent m'aider ! Je ne veux pas finir comme ce pauvre homme. Oh non, Tyra m'en garde, je ne veux pas finir ainsi.
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeDim 23 Mai 2021 - 16:12

Légèrement penché sur la carte pour mieux s'imprégner de la région, Andran n'écoutait que d'une oreille les échanges entre Théodoric et ses hommes. Il n'aurait certainement pas accordé du crédit aux bruits étranges qui se manigançaient au dessus de leurs têtes si ses compagnons les avaient ignoré. Le chevalier releva alors les yeux sur ceux-ci, avant de redresser la tête pour fixer le plafond, comme s'il pouvait faire à travers la pierre ce qu'il se tramait plus haut. S'il s'agissait d'un compagnon supplémentaire, Théodoric l'aurait certainement attendu comme les autres, avant de s'aventurer dans cette crypte. Dès lors, Andran en déduisait qu'il s'agissait d'un visiteur impromptu, au mieux un nécessiteux, au pire un bandit.

« Tout ceci ne me dit rien qui vaille. » commenta le chevalier, qui s'inquiétait surtout d'être contraint de devoir dégainer son épée dans un lieu dans lequel il est interdit de le faire.

S'il écoutait sa “nature inquisitrice”, Andran serait surement déjà allé voir ce qu'il se tramait la-haut, mais ce ne serait pas là faire preuve de sang-froid ou de réflexion. Il se redressa, examinant la mine de chacun de ses compagnons. Nul doute que, vu le capharnaüm que causaient ces gens, ils ne se doutaient pas de l'existence de cette crypte qui pouvait abriter un groupe de quelques hommes armés, et encore moins de leur présence dans ladite crypte. Ou alors ils pouvaient s'en douter, mais n'en avaient que faire.

Le chevalier otharite regardait Theodoric comme s'il attendait les ordres d'un général de guerre menant une bataille décisive. C'était lui qui les avait réuni, et c'était lui qui avait toutes les cartes en main pour le succès d'une entreprise aussi périlleuse. Andran ne connaissait pas la région, ni les ennemis qu'ils s'apprêtaient à affronter.

« Ne devrions-nous pas remonter pour voir ce qu'il se trame ? Après tout, si vous souhaitez que toute cette entreprise reste secrète, il vaudrait mieux ne prendre aucun risque. »
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeMar 8 Juin 2021 - 14:45

Zofia écoute Théodoric expliquer ce qu’il en est. Seulement, la prêtresse se rend bien vite compte qu’il reste plutôt secret sur la réelle nature de leur mission, omettant des détails qui inquiètent la prêtresse. Certes, le danger ne l’effraie pas, mais elle n’a plus seulement qu’elle à penser. Ce périple dans le Nord dont elle est revenue depuis peu a inquiété beaucoup de ses proches, surtout son futur mari et avec raison. Elle est prudente, mais comprend toutefois aussi qu’elle a un devoir à accomplir ; elle ne peut laisser des impies se balader sur les terres sacrées de leur Mère. La bonne nouvelle, c’est qu’elle sait qu’elle peut compter sur Sir Louis et sa lame pour les interventions plus...musclées et si jamais elle a besoin de protection. Elle échange d’ailleurs un regard avec celui-ci, car elle sait que le chevalier préfère les missions plus claires, jusqu’à ce que du bruit éclate au-dessus de leur tête. Zofia ne peut s’empêcher de lever les yeux au plafond tout comme Louis. La prêtresse reporte ensuite son attention sur Théodoric, jaugeant sa réaction. Sir Louis a porté sa main à son épée, mais comme tout bon Néerite, il n’a point dégainé son arme. Ça avait été plutôt un vieux réflexe d’homme d’armes entraîné pour le combat.

La prêtresse jette aussi un coup d'œil à Sir Straggen, qui semble tout aussi méfiant qu’eux. Celui-ci demande s’ils ne devraient pas monter pour voir ce qui se passe à l’étage. Lui ayant enlevé les mots de la bouche, Zofia attend donc patiemment la réaction de Théodoric, tout comme Louis. Après tout, c’est le fils du Marquis qui connaît les lieux et les subtilités de leur mission.
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MessageSujet: Re: La nuit tous les pentiens sont gris.   La nuit tous les pentiens sont gris. I_icon_minitimeMer 9 Juin 2021 - 21:12


Ce n’était peut-être pas vraiment le moment mais c’était quand même maintenant que la conscience de Trystan avait décidé de se manifester après tant d’années de silence et ce même s’il y avait plus opportun comme instant que sur la selle d’un cheval allant au galop. Y’avait-il une limite à ce que l’or pouvait acheter ? La vie d’un homme, qu’il supposait innocent, avait-elle une valeur monétaire ? Et, surtout, son salaire pouvait-il acheter ladite vie ? Mais, tout ça, c’étaient des questions qu’il se posait parce qu’il s’était retrouvé face à cet imbécile qui n’avait commis qu’un crime : être au mauvais moment au mauvais endroit. Un peu comme le prêtre d’ailleurs et s’il savait qu’il aurait dû être répugné par ce qu’il avait vu, et par son inaction aidé à faire, il ne ressentait pourtant rien. Ni dégoût, ni haine, ni joie. C’était au final, bien plus que l’acte en lui-même, ce qui le dérangeait le plus. Cela dit était-ce étonnant ? Lui qui avait vu son comptant d’horreurs en son temps. Il en avait fait un paquet également, parfois par simple sadisme ; il aurait pu laisser le bétail en vie, il n’avait pas à les égorger et à fourrer les carcasses de fumier pour s’assurer que les paysans ne puissent les consommer. A ce moment-là il s’était sentis puissant, intouchable, il avait entre ses mains la vie d’une vingtaine de personnes et, il l’admettait avec une pointe de honte, c’était grisant. Il avait ensuite craint une vengeance divine mais rien n’était venu et lorsqu’il avait continué, profitant du chaos de la guerre civile pour sévir, la seule chose qu’il recevait c’était davantage de butin ou des souverains d’un seigneur ou d’un autre voulant affaiblir son voisin. Il recevait souvent les deux d’ailleurs, maintenant qu’il y repensait. Au final il en était venu à la conclusion que soit la DameDieu ne méritait pas son épiclèse de Bienveillante parce qu’elle n’en avait au final pas grand-chose à faire, de ses supposés enfants, ou bien que ladite épiclèse ne fût qu’une invention des hommes. Le mercenaire ne savait pas vraiment quelle version était la pire.

Alors s’en prendre à un prêtre de la Mère n’était au final qu’une sorte de vengeance, d’une application de la justice des mortels. Il ne pouvait punir une divinité directement alors il faisait ce qu’il pouvait. C’était juste dommage que le pauvre homme eût à en subir les conséquences lui qui n’avait probablement rien demandé. Comme le clown qu’ils poursuivaient à bride abattue.

Alors quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit le bougre s’en aller vers ce qui ressemblait à un lieu de culte et au fur et à mesure qu’il se rapprochait, il lui semblait que ce fut justement un bâtiment dédié, comme l’autel désacralisé plus tôt, à la DameDieu. Il en aurait ri, c’était un autre exemple d’ironie cosmique qui ne manquait pas de l’amuser, mais le moment était bien trop grave pour qu’il se laisse aller à un éclat de rire. En pourchassant le l’importun, Trystan et ses compagnons entrèrent à cheval dans le monastère, toujours perchés sur leurs montures. Il fit signe à l’un d’eux d’aller fermer la porte derrière eux alors qu’ils mirent pied à terre. Du temps où il cherchait encore à se repentir, le mercenaire en avait fréquenté quelques-uns des monastères comme celui-ci et si ses souvenirs étaient bon il n’y avait que peu de sorties, parfois même qu’une seule.

« Allez viens me voir, on gagnera tous du temps. » Il dégaina une épée longue et une longue dague avec une garde qui n’était pas sans rappeler la garde d’une rapière, recouvrant la main pour mieux la protéger. Les hommes qui le suivaient l’imitèrent alors qu’ils se dispersaient en éventail pour mieux trouver leur proie. Son cœur battait rapidement, autant à cause de la vitesse de la chevauchée qu’à cause de la chasse à l’homme qu’il entreprenait. En réalité il était sans doute la chose la plus proche d’une divinité ayant foulé le sol de Miradelphia depuis le Voile. Tout comme ces entités toutes puissantes, on priait lorsque Trystan approchait.

Quant à Théodoric, il ne pouvait qu’acquiescer à la remarque d’Andran en fronçant les sourcils.

« C’est peut-être Léona. » Proposa Laurent dans un souffle, lui-même n’y croyant guère.

« Laurent reste ici, vous autres, venez avec moi, nous allons tirer cette affaire au clair. » L’intéressé fit un pas de côté pour laisser la voie libre à son seigneur qui faisait déjà le tour de la table pour se diriger vers les escaliers, sans doute pour les monter jusqu’à la surface. Il se doutait bien que quiconque venait dans un lieu de culte reclus à cette heure tardive ne devait pas le faire pour des raisons altruistes. Si son premier réflexe fut de porter sa main à la poignée de son épée, il se ravisa bien vite. Le jeune homme monta les escaliers quatre à quatre. Il était interdit de dégainer une arme dans l’enceinte d’un temple et c’était justement pour cette raison qu’il aurait aimé porter une armure plutôt que ces vêtements davantage confectionnés pour l’équitation ou le voyage que pour le combat. Toutefois il espérait que l’optimisme de Laurent se révélerait être juste même s’il n’avait que peu d’espoir à ce sujet. Avec les bruits de pas se rapprochant alors qu’il émergeait de l’escalier, Théodoric approcha une fois de plus sa main de son arme avant de se contrôler au dernier moment.

Pour le coup il s’était attendu à bien des choses, à croiser bien des gens, mais il devait dire qu’il fut surpris de voir débouler un homme habillé de façon… étrange fut le seul mot qui lui vint à l’esprit. Et puis alors qu’il se rapprochait, éclairé par la lumière chiche des lunes et des étoiles, la mâchoire du chevalier s’ouvrit progressivement malgré lui alors qu’il reconnaissait l’étrange homme qui courait comme si sa vie en dépendait. Quant à Patrice, ses oreilles lui apprirent sans mal que le gros des bruits de pas n’étaient pas produits par ce seul individu si singulier même si les échos pouvaient le laisser penser.
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