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 Un cœur peut suffire

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Gautier de Vendeuvre
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Gautier de Vendeuvre


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MessageSujet: Un cœur peut suffire   Un cœur peut suffire I_icon_minitimeSam 30 Déc 2023 - 23:34




Première ennéade de Barkios,
21e année du Onzième Cycle,
Odélian

Un vent du nord portait les soupirs des derniers espoirs. Son souffle frais et puissant balayait le petit cortège qui arrivait enfin aux portes d’Odélian. Enfin, Gautier était sorti de sa torpeur désespérée face à une situation qui le dépassait. Son seul fils et héritier n’avait pas succombé à son mal, mais celui-ci pesait encore sur ses jeunes épaules. Aucun remède ne semblait pouvoir le remettre sur pied, et, épuisé, l’enfant semblait à peine capable d’étudier ses lettres. Le temps n’avait pas non plus amélioré les incursions des wandrais sur les terres de Vendeuvre, ni celle des gobelins. Et, pour couronner le tout, de terribles nouvelles étaient parvenues de l’est. Les Drow étaient revenus et avaient menacé les terres du duché. Mais bien pire encore était l’absence totale de nouvelle d’une partie du territoire d’Oësgard. Toutes ces difficultés avaient représenté un tel fardeau pour le seigneur de Vendeuvre qu’il avait sombré dans une forme d’apathie et d’indécision qui avait fort inquiétés les notables de la seigneurie.

Mais, enfin, avec les murmures et les soupirs du vent du nord, balayant Serramire en cet automne, Gautier s’était réveillé. Enfin, son sens du devoir avait repris de la vigueur. Le choc avait été difficile, mais il fallait avancer, comme il l’avait toujours fait, car nulle autre perspective n’existait. Pourtant, ce n’était pas seul que le sire du nord pourrait répondre aux multiples crises qui secouaient Serramire. Gautier connaissait ses limites, tout comme il voyait ses ressources diminuer inexorablement ces dernières années. Il était plus que temps d’appeler à l’aide.

Gautier avait passé le début de l’automne à échanger des courriers avec ses anciens alliés de dacune, fief de provenance de sa femme et partenaire privilégié. Néanmoins, c’était une voie sans issue, car les ressources de ces terres étaient aussi limitées que celles de Vendeuvre. Non, une réponse devait se trouver ailleurs, et cet ailleurs serait à Odélian. Après tout, le duc lui-même n’avait pas répondu aux sollicitations de son vassal, et n’avait pas daigner réagir aux affronts d’Oësgard là où la comtesse d’Odélian avait envoyé des troupes. Elle semblait bien plus ouverte à dispenser son aide, et peut-être qu’au nom de Mathilde, cette aide pourrait parvenir à Vendeuvre. Après tout, un seul bon cœur peut suffire à répondre au soupir du vent du nord.

Ainsi, en ce début du mois de Barkios, Gautier et son cortège arrivaient enfin à Odélian. Moins d’une ennéade s’était écoulée sur la route de Vendeuvre à ladite cité. Gautier avait voyagé léger, avec seulement une demi-douzaine d’hommes d’armes à cheval et quelques valets, ainsi que son vieil ami d’enfance, Aléric de Beaufoy. Ami, certes, mais aussi conseiller et soutient bienvenue en ces temps troublés où le seigneur était bien plus hésitant que d’accoutumé. Il fallait bien avouer que la diplomatie n’était pas chose particulièrement habituelle à ce seigneur combattant, qui avait passé sa vie à protéger sa frontière nordique et était vu comme plutôt austère par ses confrères qui le connaissaient.

Mais assez de perte de temps, assez d’hésitation et assez de ces malheurs qui s’accumulaient ! Midi venait à peine d’être atteint en ce jour venteux, et malgré les dernières heures de cheval pour atteindre sa destination, Gautier ne pris qu’un court repos pour se laver et se rendre présentable avant de proprement rencontrer la comtesse. Il avait beau n’être qu’un petit seigneur, il n’en était pas un rustre pour autant. Aussi, c’était affublé de sa coutumière tunique bleue et blanche, de ses brais sombre, ses bottes de cuir et sa cape bleue attaché d’une chaine doré décorée à ses héraldiques que Gautier se présenta aux portes de la grande salle. Sa longue épée ainsi qu’une miséricorde pendait à sa ceinture. L’ensemble était avec fort peu de fioriture, mais le tissu était de bonne qualité. Cette tenue n’était pas extravagante, mais tout à fait convenable pour un noble du rang de Gautier.

- Le seigneur Gautier de Vendeuvre, seigneur de Vendeuvre, accompagné de messire le chevalier Aléric de Beaufoy, annonça le Hérault alors que le duo entrait enfin dans la grande salle où trônait la comtesse Solange d’Escault.
Gautier mit un genou à terre et baissa la tête en posant une main sur le cœur.

- Je vous présente mes plus sincères respects, votre grandeur, et je vous remercie de m’accorder cette audience, en mon nom comme en celui de mon peuple.

Sur ces mots, Gautier se releva et plongea son regard bleu-vert dans les yeux de la comtesse. Beaucoup de responsabilités devaient peser sur ses jeunes épaules, songea l’homme mûr qui approchait de la quarantaine. Tout semblait opposer les deux nobles : là où Gautier était grand et robuste, la comtesse semblait frêle et petite. Le charisme du seigneur de Vendeuvre se lisait plutôt dans les plis de son visage et l’expérience semblait se distinguer dans ses cheveux grisonnants, là où la magnifique chevelure de sa vis-à-vis et la douceur de ses traits ne manqueraient pas d’envouter l’homme le plus froid. Même les habits des deux concernés s’opposaient de par la grande coquetterie de la noble dame.

- C’est très humblement, votre grandeur, que je viens aujourd’hui vous demander de l’aide. Vous devez certainement savoir que les Wandres sont plus agités que jamais, et les incursions se font de plus en plus nombreuses. Et, maintenant, les Drows s’avancent aux frontières de l’Oësgard alors que les terres à l’est de ma seigneurie sont touchées par un mal que nul ne connaît. Son Altesse, le duc de Serramire, ne répond pas à es sollicitation, et c’est donc au nom de ma femme, Mathilde de Dacune, fille cadette de votre vassale, que j’implore votre aide. Nous devons enquêter sur ce qu’il se passe en Oësgard avant que le mal qui ronge ces terres ne se propage, et ma seigneurie est trop proche pour que je ferme les yeux. Mais mes forces seules suffisent à peine à supporter le poids des wandrais, et sans hommes supplémentaires, je resterais pieds et poings liés.
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Solange d'Escault
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MessageSujet: Re: Un cœur peut suffire   Un cœur peut suffire I_icon_minitimeDim 7 Jan 2024 - 22:38



La vie poursuivait son cours à Odélian.

Malgré tout, Solange d'Escault s'habituait doucement à sa nouvelle position de comtesse Régente, mais également de femme mariée. Sous l'impulsion de son époux, sa fille Elisabeth lui était plus proche que jamais, et bien que la politique et l'administration du Comté lui causât d'éternels soucis, la jeune noble se sentait plus en confiance qu'elle ne l'avait jamais été.

Elle avait d'ailleurs pris de plus amples responsabilités, ce qui l'avait amené tout d'abord à établir une Cour de Justice populaire, où elle siégeait en ville une fois au cours de chaque ennéade ; mais également à s'astreindre à recevoir seigneurs et bourgeois, tous les matins, pour écouter leurs doléances et les recevoir en audience publique, afin de discuter de la politique des environs.

Et bien que son aimé, le seigneur Aurel, ait été blessé à l'entrainement et se reposait dans ses appartements, et que ses soldats envoyé se battre contre les drows, en Oesgard, eurent été déclarés décédés, que les bandits pullulaient sur ses terres, elle était fière d'être à la tête des terres d'Odélian. Tout saurait se résoudre, elle en était persuadée, par le travail et la pugnacité - aussi faisait-elle de son mieux pour accueillir tout un chacun avec courtoisie et bienveillance.

Ce jour-là, habillée d'une robe de velours rose brodée de roses de soie, ses longs cheveux noirs relevés en chignon sévère par une barrette d'argent, elle se tenait très droite sur son trône comtal, en recevant ses vassaux avec toute l'affabilité dont elle était capable ; mais Solange eut un regain d'intérêt tandis que le seigneur Gautier de Vendeuvre se présenta.
Que faisait-il donc ici, si loin de ses terres ?

Elle fronça légèrement les sourcils. Il était fort étrange que le Duc de Serramire fisse la sourde oreille aux demandes d'aides de son vassal, mais la situation, loin d'être réglée, semblait presser.
L'odéliannaise fit signe à son père, lui murmura quelques mots, avant de se redresser.

- "Monseigneur, je comprends vos préoccupations. Vous êtes désormais mes invités, vous et votre suite. Bienvenue en Odélian. Mais devant votre requête et l'urgence de celle-ci, je vous propose que nous allions discuter dans un cadre plus privé. Les audiences sont terminées pour aujourd'hui. Père, je vous laisse vous occuper de l'intendance... Marguerite, Coline, suivez-moi."

Elle se redressa tandis que les deux femmes se levaient à leurs tours, puis suivaient leur maitresse à travers la foule des courtisans, gentilhommes et hommes de lettre présents, et que les grandes portes de la salle principale du château furent ouvertes devant la Régente.

Des serviteurs invitèrent les deux hommes d'Oesgard à suivre à la suite, les guidant tous ensemble dans les couloirs, puis les escaliers recouverts d'un épais tapis jusque dans une large pièce illuminée du soleil éclatant de la fin de matinée, un charmant bureau où trônait un énorme vase aux couleurs clairs emplis de fleurs blanches.

Solange s'installa derrière son bureau, tandis que la dénommée Marguerite s'installait à l'écart, et que Coline préparait de servir un verre de vin aux deux seigneurs, après leur avoir désigné les sièges confortables qui faisaient face à la volumineuse table de travail.

- "Messeigneurs, je pense que nous sommes mieux pour parler à l'abri des oreilles indiscrètes. J'entends l'urgence de la situation, mais il m'a été rapporté que les Drows qui avaient envahis votre région avaient été repoussés, au prix de la mort des courageux soldats qui y avaient lutté. Les forces d'Odélian que j'avais envoyé ne sont pas revenus, mais la paix n'a t-elle pas été réinstaurée ? Ce que vous m'apprenez est extrêmement préoccupant... Je vous écoute, monseigneur. Les drows ont-ils de nouveau envahi la zone ? Je vous en prie, expliquez-vous."
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Gautier de Vendeuvre
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MessageSujet: Re: Un cœur peut suffire   Un cœur peut suffire I_icon_minitimeSam 13 Jan 2024 - 16:55


Gautier était bien loin de Vendeuvre. Force était de le constater, tout ici semblait plus grand et resplendissant. Il se dégageait une atmosphère singulière ici, à la fois de grandeur et de danger. De grandes choses pouvaient se jouer dans ces couloirs, dans ces bureaux. Des choses qui dépassaient ses maigres préoccupations, pensa le seigneur du nord. Il pouvait comprendre l’adrénaline grisante que le pouvoir faisait naître en certains, mais il comprenait tout aussi bien qu’ici, ami se fondait en ennemi. Les choses étaient plus complexes dans ce monde de chambres et d’antichambre, dans ce monde de politique.

Gautier sortit de ses songes lorsqu’il lui fut désigné une place où s’asseoir. Et ce fut avec un plaisir non dissimulé qu’il prit possession du vin qu’on lui servait tout en s’enfonçant profondément sur son siège. Il fit tournoyer le liquide couleur sang dans sa coupe tout en laissant flotter un court instant de silence. Alors il savoura une gorgée qui provoqua une douce sensation de chaleur dans son corps.

- Vous dites vrai. Ou du moins, vous en savez autant que moi, votre grandeur, dit alors Gautier en attrapant son menton entre le pouce et l’index. Et je dois bien l’admettre, tout Serramire vous est redevable pour les troupes que vous avez envoyées. Néanmoins, il semblerait que les drows ne soient pas partis sans nous laisser une mauvaise surprise. Le dirigeant de Vendeuvre se redressa sur son fauteuil en posant ses mains sur la table. Si les Drows ont disparu, le tier d’Oesgard semble aussi avoir disparu.

Un bref silence suivi, de nouveau brisé par la voix profonde de Gautier. Depuis plusieurs ennéades, nous n’avons plus aucune nouvelle de l’ouest d’Oesgard. Pas le moindre messager, pas même le moindre oiseau n’en vient. L’entièreté de la seigneurie d’Höginheim est complètement silencieuse. Nos communications sont entièrement coupées, les messagers que l’on envoie ne reviennent pas. Et, si la situation est inquiétante, elle l’est encore plus pour moi, puisque mes terres sont à une centaine de kilomètres de cette zone. Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il se passe, mais je doute que les Drows soient innocents, la coïncidence serait trop grande. Une région ne coupe pas les communications du jour au lendemain sans avertissement, et cela arrive juste après que les Drows aient décidé de se replier… Gautier se repoussa en arrière et plaqua son dos contre son dossier. En bref, je pense que nous devons agir et comprendre la menace, comprendre le pourquoi de ce silence. Et, si possible, avant que le phénomène ne s’empire. C’est pourquoi je planifie une expédition dans ces terres afin de récolter des informations.

Néanmoins, comme vous pouvez vous en douter, mes ressources sont limitées. Et elles sont déjà à leur limite, je ne peux me passer d’un homme pour couvrir mon territoire contre les incursions des Wandres ou les descentes goblines. Et personne, dans mes terres, ne peut se targuer d’être un grand savant qui connaît les tactiques Drows. Vous avez déjà rendu un grand service au Nord, votre grandeur, c’est pourquoi je m’adresse à vous. J’ai besoin d’homme pour couvrir mon territoire, pour remplacer ceux que je vais prendre avec moi. J’ai besoin de savant pour étudier ce que nous trouverons. Je ne pars pas en chasse, je ne chercherais pas le combat. Je veux seulement comprendre ce à quoi nous avons à faire. Je voudrais partir avec une cinquantaine d’hommes, tous vétérans d’au moins une demi-douzaine d’escarmouche en tout genre. Des hommes endurcis et qui me connaissent. Je voudrais suivre la route jusqu’à Höginheim, ce qui devrait prendre une quinzaine de jours. Je resterais sur place une ennéade en espérant que nous pourrons comprendre ce qu’il se passe. Puis, nous repartiront et enverrons toute information trouvée aux grands seigneurs du nord, vous en première, bien entendu. Aléric,
dit Gautier en se retournant vers son vieil ami, quel est l’état de l’écurie ? A-t-on suffisamment de cheveux et de mules pour transporter une cinquantaine d’hommes et le matériel nécessaire ? Il serait plus sage de prévoir de quoi se nourrir, on ne sait pas quel serait l’état des terres dans lesquelles nous allons. En se tournant de nouveau face à la baronne d’Odelian tout en reprenant une gorgée de vin, Gautier reprit. Je fournirais tout ce que je peux, mais je ne peux y arriver sans aide, votre grandeur.
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Aléric de Beaufoy
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MessageSujet: Re: Un cœur peut suffire   Un cœur peut suffire I_icon_minitimeDim 21 Jan 2024 - 13:39


-Une cinquantaine de bêtes à envoyer en expédition est un nombre conséquent mon seigneur. Répondit calmement Aléric à la question qui lui avait été posé.

Il était resté silencieux jusqu’ici. Lorsqu’ils étaient arrivés devant la comtesse, il avait imité son suzerain, pliant le genou et la nuque devant ce tout petit bout de femme. Les articulations raides et douloureuses après un si long chemin, il n’avait pourtant jamais protesté, ni durant tout ce voyage, ni une fois accueillis dans le palais. On les avait invités ensuite à rejoindre une salle plus petite et plus intimiste et à nouveau, en silence et un peu en retrait des deux nobles, il avait suivi, ses mains sagement dans son dos droit. S'il pouvait, en privé se permettre quelques familiarités avec le seigneur de Vendeuvre, ici, Aléric savait qu'il n'était rien de plus qu'un chevalier, bâtard reconnu d'un petit noble. Il n'avait pas voix au chapitre des décisions et se gardait bien de chercher à sortir de son rang. D'ailleurs, comme toujours dans un environnement public tel que celui ci, il ne laissait échapper nul trace de l'amitié personnelle et pourtant sincère qu'il avait pour son seigneur.

Il réfléchissait à la question que le Vendeuvre venait de poser. Ils n'étaient qu'une petite seigneurie qui ne possédait pas les moyens des grandes cités. L'effort demandé était conséquent.

-Nous devrons certainement faire quelques sacrifices, et les écuries de votre seigneurie devront certainement se passer de certains de leurs meilleurs chevaux. Cela aura un impact que nous devront nous efforcer de compenser, mais si tel est votre décision, elle sera faite.

Et à nouveau, il se tût, attendant la suite de la conversation.
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Solange d'Escault
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MessageSujet: Re: Un cœur peut suffire   Un cœur peut suffire I_icon_minitimeMar 30 Jan 2024 - 9:49



Le tiers d'Oesgard avait... disparu ? L'énormité de la révélation fit brièvement écarquiller les yeux de la Régente d'Odélian.

Comment étais-ce seulement possible ? Le silence fut brisé à nouveau par les explications précises du seigneur terrien, qui lui dépeignit un tableau sinistre et angoissant. Évidemment, ses terres et ses ressources n'étaient point taillées pour une expédition de ce genre, qui était cependant tout à fait légitime.

Elle tapota brièvement ses doigts aux ongles bien taillés sur un parchemin, tout en réfléchissant aux implications de la visite de ses interlocuteurs. Il semblait incompréhensible que la nouvelle de cet étrange silence ne se soit pas répandu plus tôt - et que le Duc de Serramire, si ce n'était le baron d'Oesgard lui-même, ne fournisse pas le matériel nécessaire à une expédition dans ce qui semblait être une zone exposée à une menace intense.

Ainsi, Solange garda le silence un long instant, qui sembla durer une éternité.
Et finalement, elle se saisit de sa plume, la trempant négligemment dans un pot d'encre avant de se mettre à écrire sur le vélin de bonne qualité.

- "Seigneur Aléric, vous avez bien fait de venir nous voir, car la situation semble extrêmement préoccupante. Cependant, avant d'accéder à votre requête, il y a des éléments que je ne comprends pas. Qu'en est-il du Baron d'Oesgard ? Qu'en est-il de son Altesse Ducale ? Les avez-vous contacté par missive ? Vous devez comprendre que je ne cherche pas à empiéter sur leurs prérogatives. "

La politicaillerie pouvait coûter sa place à son enfant chérie ; mais d'un autre côté, la vocation d'Odélian était de protéger sa parcelle de frontière de celle des drows, ce qu'elle devait considérer comme sa priorité. C'était d'ailleurs à ce titre qu'ils bénéficiaient d'une forteresse - et brusquement, une autre idée lui vint à l'esprit. S'ils avaient eu maille avec leurs ennemis, il lui semblait que les elfes n'appréciaient également guère ces derniers. L'ennemi de mon ennemi ne pouvaient-ils pas... devenir mon ami ?

Dès lors qu'ils en sauraient plus sur l'état du territoire, peut-être devrait-elle partir quérir une entrevue auprès du Roy Artïon, qu'elle avait déjà reçu en son château il n'y avait encore pas si longtemps - à tel point que ses serviteurs en parlaient encore.

- "Je les contacterai de toute façon, dès lors que vous me transmettrez le résultat de votre expédition, monseigneur. Je comprends aisément que l'on ne peut rester les bras croisés devant une telle situation, et Odélian pourvoira à la plupart de vos besoins. La place forte d'Assar est abondante en chevaux et en armes pour nos soldats, car nous devons, nous aussi, veiller à la frontière, mais je ne vous laisserai pas seuls alors que vous faites preuve de bravoure. Je puis vous octroyer de la nourriture, des charrettes et une trentaine de chevaux. En outre, vous repartirez avec quelques volontaires parmi mes officiers, des hommes dont le sang-froid sera éprouvé. Je demanderai également aux apprentis de mes plus éminents savants de vous accompagner afin de me faire un rapport, mais si besoin, nous enverrons ensuite leurs maitres. Concernant vos chevaux, nous pourrons organiser - toujours si le besoin s'en fait sentir - quelques saillies avec les meilleurs étalons de l'élevage équin de la ville d'Escault. Il ne sera pas dit qu'Odélian restera sans rien faire devant une menace drow."

L'idée ne lui vint même pas d'y aller elle-même. En cas de combat ou de fuite précipitée, elle serait parfaitement inutile ; et même son devoir envers sa fille, la Comtesse, lui ordonnait de ne pas risquer sa vie, car elle était la gardienne de quelqu'un d'infiniment précieux pour l'équilibre de la zone politique de Serramire.
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