[Quartier des artisans] D'un atelier à l'autre

Loreleï arpentait tranquillement le niveau des artisans de la cité drow. Elle devait faire quelques achats et depuis le temps qu'elle repoussait ce moment en faisant autre chose, elle ne pouvait plus reculer. Ce n'était pas vraiment que cela la gênait, mais Vulka détestait particulièrement ce genre de chose et à chaque fois, elle était d'une humeur massacrante, tellement que parfois, elle en avait la migraine. Hihihi, espérons que cette fois-ci, il se passerait quelque chose d'intéressant pour divertir Vulka. Pour une fois, la prêtresse ne portait pas de cape. Pour rester à l'intérieur de la capitale drow, elle n'en avait pas besoin. Elle était vêtu simplement, un pantalon qui arrivait à mi-mollet, un petit haut sans manche, avec un léger décolté, et des petit botte en cuir. Sur ses bras, on pouvait voir plusieurs cicatrices, souvenirs des mauvais traitements que sa mère lui avait infligé quand elle était petite et la peau de ses mains était abîmé, à cause de la manipulation constante de poison. Elle avait tressé ses cheveux et placé à l'intérieur de sa tresse ses deux aiguilles, au cas où, ce qui faisait que ses cheveux étaient étrangement rigide. Sa petite sacoche accrochée à sa ceinture et un panier à la main, elle aurait presque pu faire la caricature d'une bonne humaine allant faire le marcher, surtout qu'elle souriait comme toujours, mais il suffisait de la connaître un peu pour savoir que ce n'était qu'une façade à sa folie.

Le début de ses achats se déroulaient sans problèmes. Vulka émettait régulièrement des remarques désobligeantes sur n'importe quoi et n'importe qui, mais cela n'allait pas plus loin. Hihihi, normal que l'envoyé d'un dieu trouve qu'il y ait mieux à faire que de déambuler d'une boutique à l'autre. Pourtant, elle savait bien que c'était essentiel pour Loreleï d'acheter certaines choses, et c'était pour cette raison qu'elle n'était pas trop virulente. La prêtresse s'était déjà procuré des petits flacons, ainsi que des morceaux d'étoffe épaisse. Elle s'en servait pour nettoyer ses ustensile quand elle fabriquait ses poisons, et elle devait donc en changer très régulièrement. A chaque fois, elle avait marchandé avec un sourire ravi et une voix enjouée. On commençait à bien la connaître dans ces boutiques et on ne se posait plus tellement de questions, on savait pertinemment qu'elle payait à chaque fois tout ce qu'elle achetait à la piécette près, mais on ne pouvait pas s'empêcher de continuer à la regarder de travers.

De retour dans la rue, elle fit le point sur ce qu'elle avait déjà acheté et elle réalisa alors qu'il ne lui restait plus qu'un achat à effectuer. Elle prit la direction de la dernière boutique quand quelqu'un la bouscula. Son panier tomba par terre et plusieurs petits flacons se cassèrent. Le drow qui l'avait bousculé ne s'arrêta même pas, il marmonna simplement que c'était de sa faute à elle et qu'elle n'avait qu'à faire plus attention. En retirant les morceaux de verre de son panier, elle se coupa à la main mais elle ne sembla même pas s'en être aperçut, elle ne s'en occupa pas le moins du monde. Elle était occupée à dialoguer dans sa tête avec Vulka, furieuse, qui voulait qu'elle tue le drow impudent qui l'avait bousculent.

-Hihihi, on ne va peut-être pas aller jusque là...

Loreleï avait parler à voix haute, cela lui arrivait quelques fois sans qu'elle s'en aperçoive. Quand le dernier débris de verre tomba par terre, la prêtresse se remit en route, souriant comme toujours comme si rien ne s'était passé. Elle avait vraiment parfois des réactions qui répugnait presque ceux de sa propre race.

Kurama lui aussi arpentait le Niveau des Ateliers. En effet, comme il était l'Herboriste Personnel de Tebryn, il avait accès au Jardin des Plantes Toxiques. Une réserve abondante de poisons en tout genre. Bref, en gros il ne travaillait pas dans ce niveau là de la Sombre Cité du Puy d'Elda. Dans la Cité Drow, on le surnomait la "Rose Ecarlate". Il y a deux explications rationnels à ce surnom. La première était la couleur de ses cheveux. Ses cheveux étaient rouge sang. Pendant une expérience il a raté une phase, et le résultat était sur ses cheveux. Il n'a pas essayé d'enlever cette anomalie. Cela lui plaisait même. La deuxième explication s'était son arme. Une Rose. Cette rose est étrange, puisque elle n'est pas simplement de couleur rouge sang, mais elle est rempli de sang.

Quand le meilleur herboriste drow vit qu'un elfe noir bouscula la prêtresse de la Déesse de la Nuit. Un drow est certe un être ignoble pour les autres, mais certaines choses ne sont pas acceptables. La Déesse de la Nuit fait parti du Panthéon des Elfes Noirs, alors il est interdis de lever la main dessus quand on est de cette race. L'herboriste pris la direction du drow. Les Sombres présent s'écartaient du chemin de Kurama. Il tapota l'épaule du coupable. Ce dernier dégaina une épée et se retourna dangereusement. Il vit que c'était Kurama.

L'Herboriste de Tebryn s'avançat, le coupable reculant. Yohko Kurama pris le col du Sombre. Il le regarda pendant quelques minutes, puis lui dit d'une voix douce et sadique.

"C'est pas sympa de bousculer une prêtresse de la Nuit. Je vais devoir te punir. Tu ne sais donc pas que les Prêtres et les Prêtresses sont les envoyés des dieux, hors la Déesse de la Nuit fait parti du Panthéon des Dieux des Sombres. Mais il est trop tard pour que tu t'excuses."

Il pris le menton du coupable entre ses doigts, et l'obliga à ouvrir sa bouche. Il y versa un liquide noir. Peu après le sombre hurla de douleur. Les Gardes l'emmenaient sur le flan du volcan et le laissaient crever. Kurama arriva vers Loreleï.

"Il a cassé quoi?"

Loreleï s'était arrêtée lorsqu'elle s'était aperçut qu'elle saignait. Elle regarda un instant le liquide rouge couler avant de porter le doigts à sa bouche pour sucer le sang et nettoyer la plaie avec sa salive. Faute de mieux, on faisait avec ce qu'on avait sous la main, ou plutôt, dans la bouche. Elle se retourna pour voir le drow qui l'avait bousculé, Vulka était tellement furieuse qu'en cet instant, la prêtresse n'était pas en état de lui résister. Elle voulait du sang et Loreleï allait devoir lui en donner. C'est alors qu'elle vit un autre drow, avec des cheveux rouges sang, qui s'occupa lui même d'infliger une correction à celui qui l'avait bousculée. Elle regarda la scène sans qu'aucune émotion nouvelle ne transparaisse sur son visage, elle se contentait de continuer à sucer son doigts. Ce n'était peut-être pas une position des plus dignes pour un drow, mais il devait bien exister pire, non ?

Une lueur intéressée passa quand même dans son regard quand elle vit le drow aux cheveux rouges faire boire le contenu d'une fiole. Vu la réaction de l'homme ensuite, il n'y avait aucun doute que c'était du poison. Comme c'était intéressant ! Ce fut quand l'inconnu se dirigea vers elle qu'elle comprit à qui elle avait à faire. Les cheveux rouges sang, couleur si inhabituelle chez les drows, le poison, il n'y avait qu'une seule explication. Il s'agissait de La rose écarlate, l'herboriste de Tebryn. Hihihi, aurait-il succomber à ses charmes pour lui venir ainsi en aide, tel un preux chevalier ? Loreleï n'y croyait pas une seconde, mais cela avait l'air d'amuser Vulka de penser ça, alors pourquoi chercher une autre explication, qui elle, la mettrait sûrement en colère ?

Quand Yohko lui parla, la prêtresse retira le doigts de sa bouche et elle lui adressa un sourire. On voyait bien qu'un meurtre ne la dérangeait pas du tout, et elle donnait même l'impression que cela l'amusait. En fait, on avait toujours l'impression que Loreleï s'amusait énormément, mais pourquoi s'attarder sur de tels détails ? Quand elle répondit, ce fut d'une voix enjouée en montrant distraitement le panier qu'elle portait, puis les morceaux de verre cassé qui jonchaient le sol.

-Ho, il n'y a eut que quelques fioles de cassées, rien de bien grave, j'en prend toujours un peu plus au cas où.

Pour un drow normal, l'affront aurait été tel qu'il aurait été dans le sang de quoi remplacer les fioles, mais pour Loreleï, cela lui semblait presque normal de se les faire casser en pleine rue par un inconnu. En cela, elle était toujours très... Déconcertante. Elle sembla ensuite hésiter un instant, les bouches légèrement entrouvertes sans qu'un mot en sorte. Finalement, elle se lança avec un sourire, accompagné de son petit rire.

-Hihihi, est-ce que je peux me permettre d'être curieuse ? C'était quoi comme poison que vous lui avez donné ? Il me semble très efficace.

Quand elle avait commencé sa première question, on avait pu sentir comme un petit rattrapage, que ce n'était pas la question qu'elle souhaitait dire en premier. Depuis petite, elle demandait toujours si elle pouvait poser des questions, mais depuis que son maître l'avait pris sous son aile, il la réprimandait à chaque fois pour cette question stupide. A quoi bon demander pour poser une question puisqu'on en posait déjà une ? Loreleï avait failli encore une fois avoir ce réflexe mais elle s'était rattrapée à temps. Une autre chose facilement détectable était son intérêt pour les poisons, plus que visible. Peu de personne engage une conversation directement sur ce genre de sujet.

"Je vois que vous vous intéressez aux poisons prêtresse."

Il ne répondit pas de suite. A la place il sortit une fiole. Cette fiole contenait le même liquide utilisé par la Rose Ecarlate. Il trouva une table et deux chaises juste à côté. Il s'assit en face de la Prêtresse. Il avait remarqué qu'elle avait toujours un petit rire. Bref, il posa le flacon et repris la parole pour expliquer le contenu de cette fiole.

"Comme vous l'avez vu, ce poison est un poison rapide. Je suis le seul à pouvoir le créer, car les plantes qui ont servis à créer ce poison sont aussi de ma création. S'intéresser à l'art du poison c'est bien, mais il faut approfondir si on veut dépasser les autres. C'est pourquoi je crée moi même les plantes. Ma famille le faisait avant. C'est comme ça que mon arme à été crée."

Il sortit une rose blanche mais qui avait des gouttes de sang qui tombait des pétales de ses cheveux. Une simple rose, mais qui avait un pouvoir destructeur énorme, et surtout qui tranchait de l'acier sans problème. Puis il sortit un livre de son sac. Ce livre était rempli de notes de Kurama.

"Vous utiliser souvent les poisons?"

-En effet.

Loreleï sourit un peu plus pour confirmer ses propos. Quand la Rose Ecarlate sortit une nouvelle fiole, elle la regarda avec curiosité, penchant la tête sur le côté pour marquer son intérêt. Sa tresse suivit le mouvement, toujours étrangement raide en raison des aiguilles. Elle suivit ensuite sans un mot le drow à la table et elle s'assit en passant ses mains jointes sous ses fesses et ses cuisses, comme pour ramener sur ses jambes une robe imaginaire. Le flacon fut à peine posé sur la table qu'elle demanda l'autorisation d'un regard pour la prendre, accompagné d'un sourire. Sans réellement attendre de réponse, elle prit délicatement la fiole entre ses doigts et elle la fit tourner en écoutant l'herboriste, autant pour observer la texture, la viscosité que pour bien vérifier que le poison était noir. Obtenir cette couleur à partir de plantes était plutôt rare.

-Impressionnant ! Je fabrique fabrique de temps à autres des poisons, mais je n'ai jamais été jusqu'à créer des plantes. On put dire que je n'approfondis pas vraiment, hihihi. Je me sers plutôt de plantes récoltées dans le marais ou qu'on trouve pour moi.

Quand la Rose Ecarlate sortit sa fleur, la prêtresse l'observa avec attention, se penchant un peu en avant. Elle souriait toujours mais elle semblait tout de même un peu plus sérieuse qu'au paravent. Ce qui l'intriguait surtout, c'était les gouttes de sangs qui perlaient des pétales. Elle tendit le doigts pour récupérer une perle rouge. Elle la regarda un instant avant de l'écraser entre ses doigts. C'était bel et bien du sang. Intriguant.

-Comment cette rose peut-elle pleurer comme ça du sang ? C'est bien la première fois que je vois quelque chose comme ça.

Lorsqu'il sortit un livre de note, Loreleï lui jeta un coup d'oeil mais elle ne s'y intéressai pas plus que cela. Elle se doutait bien que de toute façon, elle n'aurait pas le droit de le lire, qui serait assez fou pour montrer à une inconnue le fruit d'une vie de travail, et peut-être même de toute une famille ? Enfin... Si c'était bien ce à quoi elle pensait. Elle redressa la tête quand l'herboriste lui parla et lui adressa un sourire rayonnant.

-Seulement quand je dois me défendre, ce qui n'arrive pas très souvent en ce moment. Depuis que je suis devenue prêtresse, je quitte peu la Cité. Au fait, hihihi, pas de Prêtresse entre nous.

[je suis désolé de ne pas avoir répondu avant, mais l'inspiration est très volatile. Encore désolé.]

Kurama remarqua l'intérêt qu'avait la Prêtresse pour les poisons. Quand Le Grand Herboriste sortit un flacon contenant le poison qu'il avait donné à l'agresseur de Loreleï, cette dernière le pris et examina le liquide noir qui s'y trouvait. Kurama savait que cela impressionnait la Prêtresse. En fait c'était à chaque fois la réaction de ses acheteurs ou de ses interlocuteurs. Et cette réaction étonnée était justifiée. Il est vrai que crée un poison noir, est très difficile. Non c'est presque impossible Mais le mot impossible était peu utiliser par les membres du clan Yohko, enfin quand il était sujet de poison et de plantes. Ils repoussaient toutes les barrières pour réussir à obtenir la maîtrise parfaite du monde végétal. Ceci n'était que le début de leur objectif. Ils voulaient aller plus loin. Mais ceci vous sera expliquer un peu plus tard. Revenons à la rencontre entre la Prêtresse et le Grand Herboriste. Ce dernier pris la parole, et expliqua à Loreleï.

"Vous savez dans le métier de l'Herbologie, le poison ne tient qu'une petite pars. Le clan Yohko, dont je suis le dernier survivant, savait cela. Pour nous l'Herbologie n'est pas qu'une passion, c'est un art. Nous créons, nous fabriquons. Voyez vous, quand un Roi construit son Royaume, il lui arrive de faire des sacrifices. Et bien pour étendre notre Royaume Végétal, nous assemblons deux espèces, voir plusieurs. Nous créons des poisons à partir de nos œuvres d'arts, et ces poisons deviennent eux aussi des œuvres d'art. Mais ceux que nous voulons par dessus tout, c'est créer un art suprême. Beaucoup de personnes ont critiqués l'art des plantes. Mais il est aussi beau que l'art de l'assassinat ou celui de la Sorcellerie. Voilà pourquoi nous créons nos plantes, et que nous sommes considérés comme les meilleurs Herboriste des Terres Drows, non de Miradelphia."

Puis, après avoir fini son explication, Kurama remarqua que la Prêtresse était aussi intéressée par la Rose Blanche. Mais on ne peut lui reprocher, au contraire. Les pétales de la Rose pleurait du sang. Cela était vraiment étrange. Loreleï vérifia bien que c'était du sang en prenant une goutte et en l'écrasant. Cette Rose était le symbole de l'art suprême selon la famille Yohko, et c'était aussi le symbole de la famille. Kurama repris ses explications.

"Mes ancêtres ont baignés cette Rose dans du sang, puis ont changés ses molécules en lui greffant toute les plantes connus, et toute les créations de leur temps. Elle a muté, et est devenue éternel. De plus c'est aussi un fouet capable de trancher l'acier. Mais ceci n'est pas notre art parfait. Ce que nous recherchons, c'est le poison ultime, celui du corps. Celui qui vit dans nos entrailles, et qui nous donneras la possibilité d'en injecté à nos victimes. Un peu comme les serpents."