[Solo][Aphel][P1/2]Le Quartier des Courtisanes

Aphel, L'Hoirie, Quartiers privés de Séraphine,
Barkios, Seconde ennéade du Second mois de l'Automne
An 21 du XIe Cycle.

De retour en Aphel des suites de la rencontre avec le Duc, Séraphine avait commencé à mettre en œuvre plusieurs projets et parmi ceux-ci se trouvait celui des maisons closes. Les documents concernant les maisons de réhabilitation par le travail avaient été envoyés au Duc, de même qu'une copie du nouveau projet de loi concernant les maisons closes. En plus d'Adriano, un autre exemplaire fût envoyée à la dénommée Maralina pour qu'elle puisse prendre connaissance des nouvelles lois en vigueur dans Aphel concernant ces lieux.

Barkios, 1^er jour de la 2^ère ennéade de l’an vingt et un de ce cycle

Projet de loi sur les mœurs en Aphel

Article 1, Alinea 1 :

La prostitution clandestine est désormais interdite en Aphel et est considérée comme de la traite humaine.

Article 1, Alinea 2  :

Sont considérées comme prostitution clandestine les cas de prostitutions suivants :

• Une personne sous-traitée par une autre la forçant à se prostituer
  
• Une personne qui perçoit moins de 50% (cinquante pourcent) de son bénéfice propre
  
• Une personne qui ne dépend d'aucun établissement officiellement reconnu par l'Hoirie
  
• Une personne incapable de donner un avis éclairé sur sa condition
  
• Une personne dont le bien-être n'est pas assuré, indépendamment des points ci-dessus.
  

Article 1, Alinea 3  :

Par bien-être est entendu la mise en place de moyens permettant d'assurer la santé, la sécurité, l'alimentation et l'accès aux besoins élémentaires de chaque être humain. Chaque travailleuse devra recevoir l'instruction minimale comme partout en Aphel.

Article 2, Alinea 1 :

Il sera établi en Aphel un quartier de Courtisanes dont les établissements seront sous la responsabilité pleine et entière de l'Hoirie. Le quartier des Courtisanes sera situé à l'opposé du Quartier des Temples et non loin du port.

Article 2, Alinea 2 :

Une interdiction de déambuler hors du quartier des courtisanes pendant les heures de travail sera imposé afin qu'aucune courtisane n'importune les riverains. Il est de même interdit de démarcher ouvertement de potentiels clients ; les courtisane devront occuper leur poste dans l'établissement duquel elles sont dépendantes.

Article 2, Alinea 3 :

Les courtisanes seront payées au minimum 50% de leur bénéfice. Elles seront toutes nourries, logées et vivront dans leur établissement. Elles seront traitées selon le bon vouloir du tenancier tant que cela ne viole aucune règle de l'Article 1. Si des différences de traitement doivent intervenir, aucune ne devra mettre en péril la santé d'une courtisane. Le tenancier devra entre autre s'assurer avec le pourcentage restant qu'il retirera de son personnel, de payer une taxe de 10% à l'Hoirie afin que cette dernière puisse s'assurer de la sécurité du quartier et des établissements. Une fois la totalité de ses devoirs envers ses travailleuses effectués, le reste de la somme appartiendra à l'établissement et au tenancier.

Article 2, Alinea 4 :

Les courtisanes ne sont pas taxées sur leur revenu, cependant elles paieront comme tout citoyen la taxe sur les marchandises qu'elles achètent en Aphel ou au Port.

Article 3, Alinea 1 :

Une courtisane a la possibilité d'être achetée par un parti.

Article 3, Alinea 2 :

Une courtisane doit donner son accord pour être achetée par un parti, elle doit être consentante et ne sera pas esclave de ce dernier. Elle sera tenue de marier le parti auquel elle a donné sa permission, son status sera automatiquement reconnu comme étant celui d'une citoyenne d'Aphel et de Sybrondil pouvant jouir des mêmes droits que n'importe quelle autre citoyenne. Une courtisane ne peut être forcée ou influencée dans ce choix, car cela serait alors considéré comme de la traite humaine ou de l'esclavage et passible de la pendaison.

Article 3, Alinea 3 :

Le prix de vente minimal d'une courtisane est fixé selon ce qu'elle rapporte au tenancier et selon son propre salaire. Cela permet de compenser la perte engendrée pour l'établissement, mais aussi pour s'assurer que la courtisane puisse être entretenue et vivre une vie décente afin qu'elle ne soit plus tenue de se faire commerce de son corps par la suite.

Article 4, Alinea 1 :

Les maisons de courtisanes ne sont pas des tavernes. Une courtisane dépend de son tenancier ; il est celui qui l'a engagée selon sa propre discrétion, et cette dernière ne pourra perdre son status de courtisane tant qu'elle ne sera pas achetée par un tiers ou en fin de carrière.

Article 4, Alinea 1.B :

Une courtisane pourra être libérée de son status si sa condition de santé ne lui permet plus de travailler, ou si elle est trop âgée pour travailler. Son établissement devra s'assurer qu'elle puisse être indépendante, le cas échéant, elle se devra de travailler dans l'établissement dans toute autre activité que le service auquel elle était affecté, elle se devra alors de former les nouvelles courtisanes ou encadrer le maquillage, les soins ou tout autre poste qu'elle peut occuper. Aucune femme ne saurait être remerciée si sa situation n'est pas stable en fin de carrière.

Article 4, Alinea 2 :

Bien qu'aucune limite d'âge ou de condition ne soit imposé dans le fait de travailler dans ces établissements, aucune personne qui n'est pas en âge de se marier ne pourra vendre son corps.

Article 4, Alinea 3 :

Ainsi, toute courtisane n'étant pas en âge de travailler pourra participer au maquillage, nettoyage, préparation de repas, ou toute autre tâche que le tenancier trouvera bon de lui donner, tant que celle-ci n'inclus aucun acte contraire à la bienséance. La pendaison sera appliquée en cas d'infraction constatée, tant pour le client que pour le tenancier si la preuve que l'un, l'autre ou les deux étaient au courant de ce fait au moment de l'acte.

Article 5, Alinea 1 :

Une courtisane n'est pas obligée de vendre son corps à un client spécifique si elle ne le souhaite pas, ses services ne se limitent pas exclusivement à un rapport. Elles peuvent être confidentes, accompagnantes ou tout autre chose que le client ou elle-même désire.

Article 5, Alinea 2 :

Le prix des prestations sont fixés par le tenancier.

Article 6 :

Les propriétaires de ces établissements ne sauraient être des hommes. Les maisons de courtisanes sont exclusivement réservées aux femmes ainsi que la direction de ces dernières. Aucun homme autre qu'un client n'aura droit de résidence totale ou partielle dans un établissement.

Article 7 :

Tout établissement contrevenant à l'une de ces règles sera considéré comme clandestin et fermé dès l'instant.

Séraphine de Rovère Vicomtesse D'Aphel

Séraphine apposa sa signature, de même que les partis concernés par cette loi, il ne manquerait plus que l'aval du Duc.

En théorie avec ceci de fait, plus aucune maison close profitant de la vulnérabilité des femmes tout en les traitant comme des marchandises ne verra le jour. De plus, plus aucune prostituée ne pourra déambuler dans le port, proposer ses services même discrètement dans les bains publics ou dans n'importe quel autre endroit qui gênerait les riverains ou corromprait les mœurs.

D'un autre côté, la façon dont étaient pensés les établissements de courtisanes donnerait la possibilité aux tenanciers de pouvoir sortir de la rue de plus ou moins belles femmes et cela réduirait sans doute la petite criminalité. D'une autre main, l'Hoirie récupèrerait 10% des revenus globaux, ce qui était très loin d'être énorme, mais couvrirait très très largement les inconvénients.

Enfin, un quartier des courtisanes devra être livré en nourriture, l'on y trouvera des bars et de nouveaux vêtements devront être créés afin de les vêtir. Cosmétiques, produits divers, magie, soins, prêches, tissus et boissons, l'économie n'en sera que plus florissante. A première vue, tout le monde était gagnant, même si le status de courtisane ne pourra plus être perdu à moins d'être mariée ou trop âgée pour plaire ; par chance, le fait qu'elles gardent un pourcentage égal au tenancier sur leurs prestations leur permettra de pouvoir jouir d'une vie satisfaisante pour leurs vieux jours.

Sa garde rapprochée ne la quittait jamais, et les deux officiers discutaient présentement entre eux de la Loi tout en se partageant le repas que Séraphine n'avait point voulu toucher.

- Bon, une chose de faite. Apportez cette missive au conseiller pour qu'il puisse prendre acte, demandez deux copies, l'une sera envoyée au Duc, l'autre à la dénommée Maralina.

Elle déposa son outil sur la table et tapa des mains.

- Prenez l'avis de la cour en considération sur des modifications éventuelles à apporter au texte de loi. Faites signer les plus influents quand bien même il faille promettre un tarif avantageux sur les échanges commerciaux qu'ils effectueront dans ce nouveau quartier.

Une nouvelle activité, d'innombrables demandes de biens, si en plus ils avaient un tarif préférentiel sur les taxes, ils n'allaient sûrement pas rechigner à s'enrichir encore plus. Quand l'argent rentrait en jeu, l'approbation de la noblesse était toujours au rendez-vous.

Les seuls qui allaient être difficiles à convaincre allaient être les prêtres des différents cultes, malgré tout, le fait que cela soit encadré correctement et que les règles de bon sens soient appliquées sans que personne ne soit véritablement lésé devrait être assez pour les conforter.

- Une prière quotidienne pourra être menée dans les quartiers et les religieux auront leur mot à dire sur la situation en ces lieux. Ils auront droit de regard sur les activités qui s'y déroulent et pourront intervenir directement en cas de problématique. Ils seront autorisés à s'interposer en cas de manquement aux règles de bienséance et auront carte blanche si cela concerne la sécurité ou le bien-être de leurs ouailles. Si ils doivent venir parler aux filles, ils ne paieront évidemment rien et seront autorisés à visiter les établissements pour s'assurer de leur bien être et de leur santé.

Avec une telle main mise dans le quartier, ils pourront ainsi être rassurés et épauler l'Hoirie dans le contrôle extrêmement stricte des activités. Ce n'était certes pas très glorieux d'ouvrir un quartier des courtisanes, mais c'était encore moins glorieux de laisser la misère et la prostitution pure et dure prendre le dessus. Le fait que cette activité soit si strictement encadrée devrait conforter pas mal de monde, sauf les clients n'ayant pas l'argent de se payer les plus belles filles ; mais bon, on ne faisait pas d'omelette sans casser des œufs.

Ceci fait, elle attendait le retour des différents partis impliqués afin de commencer les travaux.