Grand tournant (PV: Morgane) ~ TERMINE

Fatigué, était le mot qui définissait le mieux l'état dans lequel se trouvait notre cher Barde. Lui qui pensait avoir fait un somptueux et étrange rêve, il du admettre, à son réveil dans la forêt elfique, la fausseté de ses pensées.
Il se revoit encore lorsque son regard tomba sur le dragon endormi.
Même dans ses songes les plus fous, jamais son imagination ne serait allée jusqu'à créer une telle bête.

**Je dois t'avouer que moi aussi je n'aurais jamais réussit à rêver d'un être comme toi. La nature est étrange parfois.**

Dimble sursauta, oui, il en avait presque oublié qu'une sorte de lien télépathique s'était créé entre leur deux esprits.

Il sourit...Dès lors, durant tout le trajet jusqu'au port d'Ydril, les deux compagnons n'avaient cessé d'en découvrir un peu plus sur l'autre.
Comment expliquer cette expérience si extravagante ? L'impression qu'une chose unique vous arrive. Comment réussir à comprendre qu'un autre système de communication s'était installé entre eux, bien plus profond que n'importe quelle langue. Ce que Dimble ressentait, pensait, vivait, le dragon le comprenait exactement pareil, à la brindille prête. Comme si l'émotion passait d'un esprit à l'autre. Son passé, le Murnig n'eut pas besoin de le conter, Verlhèn le vit en lui.

**C'est le nom que choisit ma mère.**
**Mais je ne comprends pas, comment a-t-elle pu te nommer alors que tu n'avais même pas éclos lorsque je t'ai découvert ?**
**Disons qu'elle m'a transmis, de la même manière que nous communiquons en ce moment, bon nombre d'informations et ceci en fait parti**

Ainsi, le saltimbanque découvrit l'histoire des Dragons Verts, grands Maîtres des Songes. Ces êtres hideux mais sages, qui furent reniés et condamnés à l'exil éternel par les autres dragons. Il apprit que malgré son jeune âge, Verlhèn était un vrai Livre de La Connaissance, le savoir que lui transmirent les siens étant immense et son apparence des plus colossales ne faisait qu'amplifier son aspect de bête mythique.

**ça ne t'ennuie pas de savoir tout sur tout ?**
**Oh je suis loin de tout connaître, Miradelphia est emplie de secrets, sache que ce n'est pas moi qui sait beaucoup de chose mais vous qui vivez dans l'ignorance.**
**Ha ! J'admire ta franchise l'ami !**

Lorsqu'ils arrivèrent à Ydril, les choses se compliquèrent. Dimble du demander au navire de les prendre, lui et Verlhèn, un peu plus loin lorsqu'ils auraient quitté la ville afin de ne pas éveiller de soupçons et éviter les regards. Comment savoir la réaction que les citadins adopteraient en voyant un dragon aussi effrayant que celui-ci ?
Toutefois, les ordres de Triss furent sans doute clairs car aucun n'omit d'objection à la requête du Murnig.
Le voyage fut long et épuisant pour nos deux compères, le saltimbanque devant supporter les messes basses des pirates et le dragon affronter son mal de mer...
Mais le spectacle qui s'offrit à eux en valait la peine. Le chant des mouettes apaisait les maux et l'air marin soignait les douleurs.
L'eau, bleu turquoise, les enveloppait peu à peu tandis que le continent disparaissait dans l'horizon sous un splendide coucher de soleil.
Cette première journée qu'avait passé Dimble en compagnie de Verlhèn avait filé en un éclair. Son coeur s'emplit d'allégresse et il savait que le dragon ressentait exactement la même chose, bien qu'il refusait de l'admettre.
Échangeant un regard, le barde sourit.

**Qu'y-a-t-il ?**
**Rien. Disons que je sens une brise nouvelle passer sur mon visage.**

Les yeux d'or du dragon brillèrent plus intensément et me saltimbanque en eut la chaire de poule.

**Signe d'aventure à venir.**
**En effet**
**Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plaine indomptable et sauvage.**
**Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
Ô mer, nul ne connaît tes richesse intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !**

Dimble ne pu cacher sa surprise de découvrir le talent caché de poète que possédait le bête. Mais les questions pouvaient attendre, demain ils arriveraient à Méca et déjà la fatigue emportait le barde.

................................

Debout Ms'ieur ! Z'êtes arrivé chez nous !

Hein ?! Où ? Quoi??

Se levant avec toute les peines du monde, le Murnig se dirigea vers le pont, Verlhèn sur ses traces.
Lorsqu'il descendit du bateau, le barde ne pu retenir sa stupéfaction devant la beauté de l'île. Des gens allaient et venaient, le sourire au lèvres, d'autres pêchaient et un tas d'artistes bordaient les rues du port. Une petite foule s'était formée devant le navire et déjà on entendait des clameurs à la vue du dragon, qi avait encore grandit durant la nuit...
Un peu plus bas, une femme aussi belle que rousse lui faisait des signes...À lui ?

HRP:Vraiment désolé, post mal rédigé mais manque de temps, me rattraperait sur la suite promis >< ^^

Il était tôt , et pour une fois , Morgane s'était réveillée d'assez bonne humeur. Pour une fois , la journée promettait de ne pas être une journée ordinaire. Un léger sourire aux lèvres , elle se leva. La première chose qu'elle fit fut de se vêtir. Allez Morgane , varie un peu ta tenue aujourd'hui... La jeune femme enfila un haut à manches longues et larges , puis une jupe descendant jusqu'aux genoux. Comme d'habitude , elle enfila ses bottes , dans lesquels elle glissa un poignard. Comme elle disait , on ne sait jamais. Puis elle termina par ceindre son sabre à sa ceinture. Par contre , s'il y avait bien un détail qui ne risquait pas de changer chez Morgane , c'était sa coiffure. La demoiselle ne supportait pas d'attacher ses cheveux. C'était quelque chose qui l'insupportait. Après tout , chacun ses petites manies... Et puis elle se sentait plus libre ainsi. Elle adorait sentir la caresse du vent dans ses cheveux. Cela faisait parti de ces plaisirs quotidiens auxquels on a le droit chaque jour. Peut-être était-ce grâce à ceux là que l'on pouvait se sentir un peu plus libre chaque jour qui passe ? Si l'on pouvait tenir le coup avec la simple caresse du vent , inutile de dire ce que l'on pourrait être avec un être cher à ses côtés...

Oh non , ne recommence pas Morgane. La jeune femme secoua la tête , chassant la nostalgie de ses pensées. Si elle commençait à déprimer , elle en avait pour un moment. Elle soupira , se décidant enfin à sortir de chez elle. La première chose qui la frappa , ce fut comme tout les matins la brisre froide , glaciale et marine. Il était assez , tôt , les rues de Meca étaient donc peu animées. Hormis deux ou trois ivrognes qui tentaient de rentrer chez eux en titubant , il n'y avait personne. Le ciel était gris , relativement couvert. Elle soupira de bien être , se mettant en route vers le port. Finalement , Morgane appréciait vraiment Meca. Oui l'île était relativement spéciale , mais c'était bien normal , puisqu'elle n'était habités que par des pirates.Il ne semblait y avoir aucune règle , hormis celle de ne pas se battre. Bien que cette règle pouvait être autrement gênante , ce n'était pas plus mal qu'elle existe. Si les pirates commençaient à s'entretuer , il ne resterait plus grande monde d'entier ou vivant sur Meca... La jeune femme frissonna , se rendant malheureusement compte qu'elle avait oublié son manteau. Tant pis , elle était habituée. Cela passerait bien assez vite. Du moins , elle l'espérait. Il fallait avouer que mourir de froid n'était pas vraiment dans ses priorités du moment. Nouveau frisson , nouveau juron. Vivement l'arrivée du printemps...

Sous les ordres de Triss , Isabaut avait demandé à Morgane de se charger d'un nouvel arrivant sur Meca. Avide de nouveautés , Morgane avait aussitôt accepté. La jeune femme s'étaot informée de la description physique du dit nouvel arrivant , histoire de le reconnaître lorsqu'il mettrait les pieds au port. Evidemment , Morgane avait toutes les chances de le rater , vu la quantité incroyable gens qui débarquaient chaque jour à Meca. Si elle arrivait à tomber sur lui du premier coup , elle aurait une chance inimaginable... Mais bon , trouver un homme dans la foule , ça ne pouvait pas être si difficile que cela...Du moins , elle l'espérait. Si elle ne le trouvait pas , elle passerait pour une incapable et Dieu sait combien elle n'avait pas besoin de ça ! Alors voilà , elle se rendait au port. Il y avait déjà plusieurs bateaux qui avait jeté l'ancre , mais heureusement , pas tant de monde que cela. Mogane soupira , soulagée. Elle promena son regard émeraude sur la foule , cherchant le nouveau venu. Celui là ? Non , visiblement pas. Peut être lui ? Encore moins. Pas si facile que cela en réalité et... Ah ! On dirait que c'est le bon cette fois ci. Par reflexe , Morgane agita un bras pour lui faire signe. Il sembla la voir. Soulagée , Morgane fendit la foule , proférant quelques mots d'excuses pour arriver jusqu'au nouveau venu. Une fois réellement en face du nouvel arrivant , elle marquant un temps d'arrêt. Est-ce qu'elle rêvait ou bien il y avit un dragon en plus de l'homme en face d'elle ? Visiblement oui.

Morgane cligna des yeux une seconde , reprenant ses esprits rapidement. Du doit l'acceuillir Morgane , concentre toi là dessus. Tâche d'oublier le dragon. D'accord , il est un peu plus grand qu'un lézard ordinaire. Mais ce n'est pas une raison pour partir en courant. Présente toi et n'oublie pas de respirer surtout.

- Je vous souhaite la bienvenue à Meca. Je me nomme Morgane , c'est moi qui me chargerait de vous faire découvrir les lieux. Vous verrez , les gens sont parfois un peu rustres , mais on s'y habitue assez vite.

Morgane sourit. Elle ne savait pas vraiment si son sourire s'adressait au dragon ou à l'homme en face d'elle. Au contraire d'autres personnes , la jeune femme ne dévisageait pas la bête. Certes elle n'avait jamais vu de dragons , mais son père lui avait assez raconté des légendes à leur sujet pour qu'elle ne se sente nullement effrayée. Tout du moins , elle ne l'était pas pour le moment... Cela changerait-il ? Elle espérait sincèrement que non. Tâchant de rester naturelle , elle invita le nouveau venu à la suivre sur les quais.

Dimble laissa le belle rousse s'approcher de lui et de Verlhèn. Sans surprise, les yeux de la demoiselle se posèrent sur le dragon:

**Tu me vole la vedette.
-Désolé.**

- Je vous souhaite la bienvenue à Meca. Je me nomme Morgane , c'est moi qui me chargerait de vous faire découvrir les lieux. Vous verrez , les gens sont parfois un peu rustres , mais on s'y habitue assez vite

Le barde se retourna pour mieux dévisager celle qui lui faisait face. Il sentait le force qu'elle mettait à se concentrer sur sa personne afin de ne pas penser à la bête qui le précédait. Une noble attitude, l'une de celles au tempérament trempé et difficile à amadouer. Ces filles qui donnent du fil à retordre au meilleur des séducteurs et qui rêvent du prince charmant.
Il sourit à cette pensée, il adorait les comptes pour enfant.

**Tu t'égares.
-Il est impossible de ne pas s'égarer au pays des rêves.
-L'heure n'est pas au vagabondage. Si tu n'engages pas une discussion l'ambiance risque de se détériorer.
-Lequel d'entre nous fout un froid selon toi ?
-Très petit ça.
-Tu m'as tendu la perche.**

Enchanté Morgane, sirène de ce paradis qui s'étend sous mes yeux. Je me nomme Dimble Murnig, humble saltimbanque pour vous servir.

Il fit une légère révérence et lui baisa délicatement la main. Lorsqu'il se redressa une rose bleue comme l'océan apparue dans sa main. La déposant derrière l'oreille de son "guide", Verlhèn dit d'un ton cynique:

**Un savon ainsi qu'un rasoir auraient été plus appropriés.
-Tu exagères, je la trouve très jolie et pas du tout poilue.
-C'était pas pour elle mais pour l'ours d'en face.
-...Répète ?
-Tu pus le drow crevé et ta barbe effraierait un guerrier aguerri.
-T'as jamais senti un drow de ta vie, comment peux-tu le savoir ?
-On me l'a dit. Entre nous, j'ai du mal à savoir qui est la bête de l'homme.
-C'est bon j'ai compris.

Se reculant d'un pas, Dimble rajouta d'un air mal-assuré et se grattant l'arrière du crâne.

Pardonnez-moi, mais le voyage a été long et nous... heu JE...je n'ai pas eu l'occasion de me laver depuis des décennies. Si je pouvais me faire une rapide toilette avant quoique ce soit, je vous en serait très reconnaissant.

Maintenant que le Dragon lui avait dit, il trouvait ses cheveux incroyablement longs et crasseux. Sa dernière douche remontait avant sa rencontre avec le capitaine...autant dire qu'elle datait. Ce faisant, le saltimbanque tourna la tête afin d'admirer le paysage, jamais il n'aurait imaginé Méca ainsi. Il la voyait plus...plus...bref vous l'aurez compris, le Murnig restait ébahi devant la beauté de l'île. En réalité il n'avait jamais vu d'île auparavant et ce facteur jouait peut-être plus qu'il ne le pensait.
L'odeur marine, le bien-être qu'inspirait les gens, la liberté qui peuplait les rues, cet ensemble qui chantait magnifiquement bien à l'oreille du barde.

Inévitablement , les yeux de la jeune femme se posèrent un instant sur le dragon. Effectivement , c'était une créature un poil plus imposante qu'un lézard. Quel bel euphémisme... Morgane était néanmoins intriguée par cette étrange créature qui se tenait calmement derrière le nouvel arrivant. Par reflexe , elle lui sourit. Aucun doute , cette créture était douée d'intelligence , peut-être même de parole. Après tout , Morgane ne connaissait de ces crétures simplement ce qu'elle avait lu dans les livres. C'est à dire pas grand chose , à part le fait que c'était eux que le prince charmant devait tuer pour délivrer la jolie princesse prisonnière dans son donjon. Bah voyons... A Meca , pas de prince , et certainement pas charmant. Pour ce qui était des princesses , cela dépendait de l'idée que l'on pouvait se faire d'une princesse. Des jolies filles , il y en avait. Mais toutes n'étaient pas des princesses et... Oh , ça suffit , Morgane ! Les contes de fées , c'est bien mignon , mais là , ma belle , tu as tendance à te perdre de plus en plus dans le labyrinthe de la réalité... La demoiselle secoua la tête , reportant son attention ur le nouveau venu et son dragon. Elle sourit. Encore un qui la prenait pour une sirène...

Que tous les Dieux en soient remerciés , ce Dimble n'a en rien l'air d'un pervers , ou de n'importe quoi d'autre à quoi Morgane est habituée. Enfin un homme un temps soit peu civilisé. Voilà même qu'il fait une révérence , ce à quoi Morgane est peu habituée. Sans comprendre comment ni pourquoi , la jeune femme se retrouve avec une rose dans les cheveux. Les yeux écarquillés , elle saisit la fleur dans ses cheveux. Jamais Morgane n'avait vu une rose d'une telle couleur. Elle était bleue , rappellant inévitablement la couleur de l'océan. Morgane sourit , en signe de remerciement. Franchement , si les hommes du continent étaient tous aussi civilisés que cela , la jeune femme se rendrait sur le continent pour trouver le prince charmant ! Non mais vraiment , la Marine Marchande ne contenait elle des rustres ? Alors là , si oui , quel manque de chance pour elle ! Elle était maudite ou quoi ? Et voilà ! Morgane , tu t'es une fois de plus noyée dans tes pensées ! Redescant sur terre , petite sirène ! Ton domaine c'est l'océan , la mer , l'eau et certainement pas le ciel et ses jolis petits nuages ! C'est bien mignon , mais si tu tombes de ton paradis , tu ne t'en sortiras certainement pas entière. Sale attérissage...

- Merveilleux votre tour de magie... Il va falloir m'apprendre !

Elle sourit , puis éclata d'un rire cristallin. L'inconnu répondant au nom de Dimble lui demanda , d'un air visiblement gêné , s'il pouvait faire sa toilette avant quoi que ce soit d'autre. Evidemment qu'il le pouvait... Tout de même , les pirates avaient le strict nécessaire. Souriante , la jeune femme l'entraina sur les quais , se rensaignant sur ce qui l'avait ammené à débarquer sur Meca. C'est vrai , des nouvelles têtes , on en voyait pas tout les jours. Normal , donc , la jeune femme était curieuse. Elle était curieuse , mais le nouveau venu semblait ébloui par la beauté de l'île. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de sourire. Et oui , Meca était une île merveilleusement belle. Belle , mais sacrément dangereuse aussi. Plusieurs personnes avaient d'ailleurs trouvé la mort en s'en rendant compte. Un peu trop tard , certes. Non et bien d'accord. Beaucoup trop tard... Morgane jetait fréquemment des coups d'oeils au dragon , lui souriant parfois. Cette bête était intriguante , vraiment. Elle les suivait , docile. Enfin , docile... C'était vite dit.

Morgane entraina Dimble et le dragon plus vers la ville , l'informant de temps à autre sur telle ou telle chose. C'était étrange pour elle de servir de guide à un nouveau venu. Peu de gens avaient la chance d'être guidés par un envoyé direct du Capitaine Amras. En général , c'était chacun pour soi. Morgane , elle , avait eu la chance d'avoir son père pour guide. Autant dire qu'elle avait su ce qu'il lui fallait apprendre en moins d'une heure. Attention à ça Morgane , méfie toi de ci... Bon sang , elle en avait entendu en une journée ! Inutile de dire qu'elle n'avait pas tout retenu ! Son père était trop protecteur. Vraiment trop. Quoi qu'il en soit , Morgane était le guide à présent. Et elle ne bassinerait pas son invité de milles précautions inutiles ! Au lieu de cela , elle le guida vers une taverne , où elle lui conseilla d'aller faire sa toilette.

- Dites leur que vous êtes un invité d'Amras. Il ne devrait y avoir aucun problème. Si c'est le cas , donnez lui ceci.

Associant les gestes à la parole , elle lui tendit une bourse... bien remplie , qu'Isabaut lui avait confié. Elle lui sourit , puis elle le détailla discrètement.

- Et bien... il va falloir vous trouver d'autres vêtements et... vous faire changer de coiffure aussi !

Cela dit , elle éclata de rire , le poussa vers la taverne. Elle lança un regard amical au dragon , presque certaine de voir une lueur s'allumer dans ses yeux reptiliens.

Merveilleux votre tour de magie... Il va falloir m'apprendre !

**Si seulement elle savait.**
**Aucune chance, la magie des bardes est encore inconnue de la plupart.**
**Je sais.**
**Je sais que tu sais. D'ailleurs, pour ton savoir je te perçois comme mon idole, mon modèle, ma madone. Connais-tu au moins ceci l'ami:
Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse,
Un autel souterrain au fond de ma détresse,
Et creuser dans le coin le plus noir de mon coeur,
Loin du désir mondain et du regard moqueur,
Une niche, d'azur et d'or tout émaillée,
Où tu te dresseras, Statue émerveillée.
Avec mes Vers polis, treillis d'un pur métal
Savamment constellé de rimes de cristal
Je ferai pour ta tête une énorme Couronne;
Et dans ma Jalousie, ô mortelle Madone
Je saurai te tailler un Manteau, de façon
Barbare, roide et lourd, et doublé de soupçon,
Qui, comme une guérite, enfermera tes charmes,
Non de Perles brodé, mais de toutes mes Larmes!**
**Ta Robe, ce sera mon Désir, frémissant,
Onduleux, mon Désir qui monte et qui descend,
Aux pointes se balance, aux vallons se repose,
Et revêt d'un baiser tout ton corps blanc et rose.
Je te ferai de mon Respect de beaux Souliers
De satin, par tes pieds divins humiliés,
Qui, les emprisonnant dans une molle étreinte,
Comme un moule fidèle en garderont l'empreinte.**
**C'est bon j'ai compris. Ne t'en fais pas j'arriverai à te surprendre.**
**Tu n'arrêtes pas.**

Dimble étouffa un rire, il avait presque oublié que personne n'avait, et ne pouvait, suivre la discussion que ce dernier venait d'avoir avec Verlhèn.
Des regards mauvais se posaient sur eux à chaque coin de rue, une sorte d'hostilité formait cette barrière invisible entre son dragon et les autres.
Le saltimbanque, qui de nature s'était toujours senti différent des gens qu'il observait, avait l'étrange impression de prendre encore un peu plus de distance face au monde. Bien sûr, qui n'a pas pensé au moins une fois dans sa vie que l'on était unique, que nous étions les seuls à voir ainsi les choses. Cette idée semblait s'amplifier dans son esprit, mais il y avait de quoi, depuis quelques jours, un dragon partageait son âme. Rares étaient ceux qui pouvaient s'en vanter !

**Tu recommences Dimble. Tu t'égares une fois de plus et en oubli l'essentiel.**
**Et quell est cet essentiel selon toi ?**
**De ne pas perdre ton guide.**

Le barde fit deux enjambées afin de se remettre au niveau de Morgane. La jeune femme avait du mal à quitter des yeux la bête digne des plus grandes légendes, mais une lueur différente éclairait son regard. Ce n'était pas de la peur, mais de l'admiration ponctuée d'une petite touche de curiosité. Quel nain assez débile aurait pu ne pas l'être ?
Il avait à ses côtés ce qui ferait sans aucun nul doute de lui un être immortel ! On parlerait de sa personne dans les plus grands livres et jamais on oublierait son nom.
Les pensées mégalomanes du Murnig ne purent cependant durer. La concentration lui manquait car les sensations d'une autre personne le tiraillait.
Il sentait, pis, vivait la crainte qu'avait Verlhèn face aux marins et autres vermines aux allures peu commodes qui crachaient sur leur passage et marmonnaient dans leur dos.
Dimble se reprit plusieurs fois à avoir une allure presque animale. Il fronçait les sourcils et montrait légèrement les dents lorsqu'un homme les frôlait.
Cette nouvelle cohabitation n'était vraiment pas facile à gérer, mais l'heure n'était pas à l'apprentissage. Ils auraient tout le temps de se découvrir plus tard.

La belle Morgane s'arrêta un instant devant la pancarte d'une auberge sur laquelle était écrit "Aux Trois Pirates". Original comme nom, Dimble n'eut pas le temps d'observer quoique ce soit d'autre car son guide lui fourgua d'un seul coup une bourse destinée à payer sa chambre. Lui affichant un grand sourire, ce dernier sortit toutes les pièces avant de les faire virevolter en l'air, lorsqu'elles retombèrent dan ses mains, on pouvait en compter le double. L'argent n'avait jamais été un soucis dans son cas et, tout en déposant un léger baiser sur une joue de la demoiselle, il plaça en habile voleur la bourse dans l'une des poches de cette dernière.
Puis il se retourna vers le dragon, son coeur lui faisait bizarrement mal. Il ne comprenait encore pas comment un lien aussi fort s'était installé en si peu de temps entre eux. Toutefois, il n'en laissa rien transparaître, même si Verlhèn pouvait lire en lui, une fierté reste une fierté:

Tu ne viens pas avec nous, les dragons ne sont pas acceptés ici.

**Je t'arrête tout de suite. Même si tu l'étais la porte n'est pas assez large pour te laisser passer. N'allons pas nous faire remarquer alors qu'à peine quelques heures viennent de s'écouler depuis notre arrivée.**

Il s'approcha de la bête et la caressa avant de lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Ce faisant, il tapota une dernière fois le cou de celui-ci avant d'entrer dans la bâtisse à la suite de Morgane. Dehors grondait les pas du dragon, si ce dernier suivait les instructions du barde, tout le monde ne verrait qu'en Verlhèn un énorme rocher, tour de magie qu'était capable de réaliser ce bel être myhique.

Et bien... il va falloir vous trouver d'autres vêtements et... vous faire changer de coiffure aussi !

Euh...Je...

Furent les seuls mots que réussit à placer le ménestrel. Il se laissa guider par cette jolie rousse qui ne cessait de le surprendre. Changer de vêtement, de coiffure. Il se passa une main sur le visage, oui, du temps s'était écoulé depuis. Le Dimble d'avant n'était plus celui d'aujourd'hui. Qu'il change, et en tout point ! Esquissant un sourire, sa voix cachait l'adrénaline soudainement montée en lui:

Comment refuser devant une telle dame à la beauté sans égal.

Une fois monté dans sa chambre, le saltimbanque se déshabilla en un rien de temps et se dirigea directement vers la baignoire. Pendant que l'eau coulait, il jeta un oeil à ses vêtement vus de face, c'était à en pleurer. Il ne devait pas avoir l'air d'un barde mais d'un mendiant ! Se payant une bonne tranche de rire, Dimble se laissa ensuite glisser dans l'eau chaude et fumante.
Seigneur que c'était bon. Une bonne heure s'écoula avant qu'il ne frappe à la porte voisine de sa pièce. Lorsque Morgane lui ouvrit un homme, les cheveux noirs et lisses extrêmement longs, une serviette en travers du bassin, attendait sur le palier heureux comme pas deux. A mieux regarder, le Murnig s'était musclé durant ces derniers mois, ses bras avaient doublés de volume ainsi que ses épaules, pour finir, des pectoraux venaient orner le beau tableau.

La jeune femme voyait les yeux des marins s'agrandir devant le dragon qui les accompagnait , Dimble et elle empêcher d'en rabrouer certains , dont le regard n'était pas très discret. Mais voilà , elle ne pouvait pas non plus tous les surveiller. Elle n'avait que deux yeux. Et heureusement d'ailleurs. Parce que des borgnes , il y en avait un tas à Meca ! Il y avait aussi un ou deux aveugles , mais guère plus. La jeune femme imaginait sans peine qu'être la cible de tels regards ne devait pas être quelque chose d'agréable. Elle le savait , elle avait déjà été maintes fois la victime de ce genre de regards malsains. Et Morgane n'en gardait pas des souvenirs agréables du tout ! Elle devait sans cesse faire face à ce genre de regards pratiquement tous les soirs à la taverne. Parfois , la jeune feune trouvait leurs regards immondes et dégoutants. Elle avait vraiment besoin de trouver quelque chose d'autre à faire. Être serveuse , ça allait pour un temps. Mais Morgane était trop...comment dire... trop respectueuse d'elle même pour continuer à servir une bande de pirates pervertis.

Une fois de plus , la jeune pirate s'obligea à sortir de ses pensées. Décidément , elle était bien trop songeuse en ce moment... Il lui arrivait de plus en plus souvent de se perdre dans ses pensées. Enfin voilà , elle posa de nouveau ses yeux vert émeraude sur Dimble. Qui regardait la bourse qu'elle lui avait mit dans la main avec un air... sceptique. Qui ne dura pas longtemps. Il lui fit un nouveau tour de magie , mais celui là , il était beaucoup plus pratique que l'autre. Multiplier l'argent , effectivement , c'était quelque chose d'assez , voire très , utile sur l'île de Meca. L'argent permettait de nombreuses choses.Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle reçevait un baiser sur la joue. Elle se raidit brusquemment , devenant pâle. Ca... c'était quelque chose d'un peu trop osé. Personne n'avait le droit de la toucher de la sorte. Et certainement pas un incunnu. Mais la jeune femme se calma , laissant de nouveau son sang regagner son visage. Elle passa outre cet acte libéral , mais elle se promit que si il recommençait , cette fois là , elle le gifflerait sans crier garde. Enfin... Le regard un peu plus sombre , Morgane croisa les bras et assista à une espèce de séparation entre le dragon et le nouvel arrivant. La jeune femme pensa qu'il devait y avoir un lien très fort entre cesdeux là. Elle ésquissa un sourire , puis elle entra avec Dimble dans l'auberge. Allons bon...

Maintenant , elle était d'une beauté sans égal. Morgane dû s'avouer que ce genre de compliment était... flatteur. Même si elle doutait d'être une beauté sans égale. Gênée , Morgane salua l'aubergiste , qui lui fit un bref salut , puis elle monta à l'étage. Elle poussa Dimble dans une chambre , précisant qu'elle l'attendrait dans la chambre voisine. Puis elle entra dans la pièce , où elle se laissa tomber sur le lit. Elle ferma les yeux quelques minutes , puis une idée lui traversa l'esprit. Elle se redressa et sortit de sa chambre. La jeune femme prit soin de fermer la pièce à clé , et elle sortit de l'auberge. Un léger vent froid la fit frissonner. Soupirant , elle décida d'aller se procurer des vêtements pour le nouveau venu. Finalement , l'argent lui servirait. Elle acheta tout ce dont un bon pirate ce doit d'avoir , puis elle retourna à l'auberge et remonta dans la chambre. Elle fut étonnée de ne pas trouver Dimble sur le seuil de la porte. Il devait vraiment avoir besoin d'un bain ! Elle posa les vêtements sur le lit , puis elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Il était encore trop tôt pour qu'il y ait de l'agitation. Les rues étaient encore pratiquement désertes. Il y avait presque un silence de mort. C'était bien triste...

Finalement , quelqu'un frappa à la porte. Elle s'empressa d'aller ouvrit et fut surprise de découvrir Dimble simplement habillé par une serviette de bain. Elle haussa un sourcil , ne regardant pas plus que le nécessaire. Avec un léger sourire , Morgane lui "jeta" ses nouveaux vêtements dans les bras.

- Mettez ça. Ainsi , vous aurez l'air d'un vrai pirate !

Elle sourit , puis elle le poussa dans sa chambre , avant de retourner dans sa propre chambre.

[ HJ : je te laisse le choix des vêtements ^^ ]

Le barde n'eut pas le temps d'entre-ouvrir la bouche qu'une pelle de vêtements lui sautèrent dessus tels des gobelins enragés !
Sous l'effet de surprise il tomba à la renverse, la scène était digne des plus grandes comédies car ni une ni deux voilà que le Murnig se relevait avec la plus grande difficulté, une chaussette emmêlée dans son épaisse tignasse. Pour ne pas en rajouter, il s'appuya sur le rebord de la porte comme ferait le plus subtil des dragueurs, tout était bon pour faire rire et détendre l'atmosphère, ainsi voyait-il les choses.
Une fois les vêtements de nouveaux entre ses bras, Morgane prit la parole :

Mettez ça. Ainsi , vous aurez l'air d'un vrai pirate

Dimble sentit de nouveau une main se glisser entre ses omoplates et le diriger vers sa chambre, il se retourna au dernier instant pour voir le beau sourire de son "guide" dans l’entrebâillement de la porte.
Une fois le cliquetis synonyme de fermeture arrivé, notre saltimbanque déposa le tas de tissus sur le lit, les derniers mots de la rouquine raisonnait encore dans son esprit: un pirate.
Pourquoi était-il venu ici ? Dans l'objectif de voir ce que si peu d'hommes ont vu ? Sans aucun doute, mais était-ce là l'unique raison ?

**Tu sais très bien que non.**
**Je ne souhaites pas changer.**
**Personne ne te demande de changer, mais d'évoluer. Tu n'es plus celui qu'à connu Aëris, Dimble, elle appartient au passé elle est...
Tais-toi !!! De quel droit oses-tu parler d'elle ?!! S'il y a une chose que je hais ce sont les gens qui parlent sans savoir !! TU parles sans savoir, sans l’avoir connue...**

Le ménestrel regarda son poing serré, du sang recouvrait ses phalanges, en face, le mur semblait déformé, comme frappé. Il avait agi sans savoir ce qu'il faisait, sa fureur ayant pris le pas sur le reste. Au creux de sa poitrine il sentait son coeur battre la chamade, tel un tambour de guerre n'attendant qu'une chose: l'explosion.
Il devait se calmer, ne pas gâcher cette magnifique journée et ne plus penser à ce qu'avait dit Verlhèn.

** Pardon.**

Il soupira, sa colère l’ayant abandonnée aussi vite qu’elle venait de le posséder. Cela ne lui ressemblait pas du tout : s’emporter, s’énerver et surtout…Déprimer. Le dragon disait peut-être vrai, le temps d’évoluer était arrivé.

**Pourquoi me demandes-tu pardon écaille verte. Tu peux très bien ressentir que je ne t'en veux déjà plus. En fin de compte, c'est à moi de présenter des excuses. Tu as raison, je dois passer à autre chose...Enfin, je crois.**
**Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !**
**Aimer à loisir !**
**Aimer et mourir**
**Au pays qui te ressemble !**
**Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.**
**Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteur de bonheur,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
Les splendeurs de Méca la Fatale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.**
**Là, tout n'est que mystère et beauté.
Luxe, vie et volupté.**

Voilà ce qui requinquait encore le mieux notre barde: un poème improvisé !
Le regard fixant l'horizon, Dimble restait assis dans l'encadrement de la fenêtre:

**Que dois-je faire Verlhèn ?**
**Tout d’abord, arrêter de m’appeler « écaille verte », je déteste ça…Fais Le premier pas. Ton heure est venue petit rêveur.**
**C'est assez compliqué à expliquer, mais je vais tenter de faire le plus cimple possible. Les dragons verts à l'état d'oeuf ont la possibilité de choisir à quel moment leur éclosion aura lieu. Tu n'imagines pas à quel il m'a été difficile de quitter cette si agréable carapace pour me livrer à l'inconnu. Sache que la lumière n'illuminera pas ton oeil tant que tu ne lèveras pas la paupière.**
**En venant à ma rencontre, tu as donc tout quitté pour un inconnu ? Moi?**
**Oui.**
**Je suis flatté.**
**Alors à ton tour de me flatter.**

Dimble revint soudainement à lui, sa décision prise.
Le soleil était désormais proche de son zénith, sans plus tarder, le saltimbanque enfila en premier lieu un pantalon au reflet brun et à la taille idéale, assez grand pour dépasser des bottes, assez petit pour mouler ses jolies petites fesses. En faisant plus attention, il nota que devant lui s’entremêlaient une bonne dizaine de ceintures, toutes plus jolies les unes que les autres. S'emparant de la plus grande, il l'entrecroisa avec une deuxième cette fois-ci plus large mais s'adaptant parfaitement au tour de reins du Murnig. Pendant que la première pendant pendait sur sa cuisse gauche, l'autre maintenait fermement ses deux dagues.
Dimble prit ensuite le temps de choisir une chemise blanche aux manches courtes et étrangement rembourrée, idéale pour encaisser quelques coups d'estoc. Lorsqu'il l'eut rentrée dans le pantalon, il prit une longue veste de cuir lui descendant jusqu'aux genoux. Le col en V arrivait au haut de sa nuque et les manches se rétrécissaient jusqu'à serrer les poignets, ceci facilitant le port de gants. Toutefois, il opta pour de longues mais fines mitaines en cuir souple, jouer de la musique avec d’épais gants n’étaient jamais chose aisée. Enfin, le tour des bijoux arriva, Dimble commença par orner son cou de trois chaînes, deux d’or et ne d’argent, l’une faîte de simples maillons, l’autre affichant des glyphes. Il ne toucha pas à sa boucle d’oreille, précieux et symbolique cadeau des nains du clan Butran, l’idée de s’en séparer n’effleurant ses pensées à aucun moment. Il garda également ses nombreuses bagues et la chevalière que son père lui offrit lors de son départ, ce bijou de famille enlaçait une pierre précieuse noire de jais.
Voilà ! Le nouveau Murnig était né !

**O toison, moutonnant jusque sur l'encolure! 
O boucles! O parfum chargé de nonchaloir! 
Extase! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure 
Des souvenirs dormant dans cette chevelure, 
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir!**

**Ô Muse de mon cœur, amante des palais,
Auras-tu, quand Favriüs lâchera ses Borées,
Durant les noirs ennuis des neigeuses soirées,
Enfin envie de me soutenir ?
D’oublier ton cynisme triste à en mourir ?**

**Tu sais ce qu’elle te dis la Muse de ton cœur ?!**

**Oui, j’ai compris le message…**

Le barde se plaça devant le miroir de la salle de bain, le sacrifice allait commencer.
Une heure durant il hésita sur la manière de se couper les cheveux, pour enfin se décider à garder une grosse partie de la longueur, mais n’omis pas de les coiffer. En ce qui concernait la barbe, seule une longue barbichette survécue.
Au final, il se trouvait…Transformé !
Ce n’était certes pas une bombe sexuelle, ni un valeureux guerrier aux multiples balafres, non, sa tenue traduisait sa nature, mystérieuse et ironique, pour ne pas dire cynique. Un côté sombre se dégageait de ses traits, contrastant avec originalité sur sa personnalité.

Du beau boulot ! Aurait crié sa mère. Et Aëris aurait sûrement aimé !...
Sentant que son humeur allait replonger dans la mélancolie, il ne perdit pas un instant pour se présenter à la porte de chambre voisine.
Après qu’il eut frappé, Morgane apparue :

Il est bientôt midi, que diriez-vous d’un bon déjeuner ? C’est moi qui invite ! Pour vous remercier, en échange, vous choisissez l’endroit.

Le nouveau saltimbanque esquissa un sourire.

Ayant refermé la porte de sa chambre , Morgane se rallonge sur le lit en soupirant. Cette travail de guide était amusant tout de même. C'était la première fois qu'elle ne passait pas pour la dernière arrivée sur Meca. Pourquoi ? Parce que Morgane s'étonnait toujours de la violence et de la bétise de certains pirates. Par moment , la jeune femme se demandait si c'était elle qui était trop civilisée , ou bien si certains avaient la mentalité d'une huitre. Quoi qu'à côtés de certains , une huitre pouvait faire preuve d'intelligence. Non , décidément , Er'ril n'avait pas elevé sa fille à la manière des pirates. Peut-être que lui même ne s'en rendait pas compte , mais sa fille était une pirate faisant trop de sentiments. Sauf quand elle tuait. Mais évidemment , Morgane n'y prennait aucun plaisir. En vingt cinq ans , elle avait tué neuf hommes et blessé plusieurs autres. Mais un dixième homme ne tarderait pas à s'ajouter sur sa liste. Et celui là , ce serait sans doute le seul qu'elle prendrait plaisir à torturer , puis à tuer. Oh oui , William allait payer ses actes de tout son sang. Dès qu'il croiserait Morgane , il mourrait. Sans aucune chance de pouvoir s'en tirer. La peur se lirait dans ses yeux. La peur et aussi le désespoir. La mort.

Non. Ca suffit , Morgane. Arrête ! A quoi cela te menera-t-il de te venger ainsi ? Tu crois sincèrement que cela recoudra tes blessures ? Tu crois sincèrement que cela ramènera ton enfant ? Non. Non , tu ne crois rien de cela. Tu veux juste qu'il souffre autant que toi. Tu veux que ta douleur morale devienne sa douleur physique. Tu l'as aimé autant que tuu le hais , désormais. Il a fendu ton coeur et toi tu comptes arracher le sien. Douloureuse vengeance. L'amour fait mal de toute façon. On dit que l'impardonnable , c'est de ne pas pardonner. Alors , tu seras impardonnable , Morgane. Le pardon est un cercle vicieux. Alors que l'amour est un océan dans lequelle chacun finit par s'y noyer. Tu peux nager tant que tu le souhaites , les profondeurs finiront par t'attirer vers elles. Et quand elles t'appellent , tu ne peux pas lutter. Pourquoi ? Tout simplement parce que tu n'en as pas la force. Parfois , l'amour peut s'assimiler à un suicide. C'est quand tu te jètes toi même dans cette vaste étendue d'eau , cette vaste étendue de sentiments. Suicide... ou meurtre. L'amour est meurtrier. Au moins autant que l'est une lame. C'est sans doute l'arme la plus meurtrière qui existe au monde. Quand on est blessé... On a peux de chances de s'en remettre. Et puis de toute façon , il reste toujours une cicatrice , plus ou moins visible sur ta peau. Et dans ton âme aussi.

Morgane sursaute lorsque Dimble frappe à la porte. La jeune femme se redresse péniblement et va ouvrir. Elle écarquille les yeux , surprise par le changement de Dimbe. Maintenant , il ressemblait à un vrai pirate ! Morgane eut un large sourire. Enfin , elle avait réussit à le transformer. Bien !

- Je suis bouche bée ! Quel changement...!

Elle le détailla un peu , croisant les bras. Il avait même coupé ses cheveux. C'était mieux. Enfin , Morgane le trouvait. C'était une vraie apparence de pirate qu''avait le nouveau pirate. La jeune femme fut étonnée qu'il l'invite ensuite à dîner. Elle haussa un sourcil. Réfléchit un instant. Pourquoi pas après tout. Il était près de midi , et son ventre commençait à crier famine. Elle haussa les épaules , avec un petit sourire cette fois.

- J'en serais ravie. Il me semble que cette taverne est l'endroit parait pour dîner.

[ HJ : Pardon , c'est minable... tu continues dans la partie "Tavernes" ? ]

» Morgane Arken, mage de guerre de la cour du Grand Soltaar
» Le grand départ [Terminé]
» Bon...Par la Grand porte alors ? [Terminé]
» Clovis le Pestiféré, Grand Prêtre de la Dame Dieu d'Erac [Terminé] -Alric-
» Le plus grand risque est de ne pas prendre de risque du tout [Gaël][Terminé]

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