Eldis Gil-Assan
Ancien
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Date d'inscription : 05/02/2008
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié![Le grand départ [Terminé] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: Le grand départ [Terminé] ![Le grand départ [Terminé] I_icon_minitime](https://2img.net/s/t/13/06/08/i_icon_minitime.gif) Mar 29 Juil 2008 - 19:29 | |
| La plage de Meca était bien vide aujourd’hui, encore plus que les autres jours, mais peut-être était-ce juste une impression. Il n’y avait personne hormis un homme assis sur le sable qui regardait fixement la mer se déverser en vagues successives sur la plage. Il était mal rasé, même pas rasé du tout, portant une barbe d’un jour à peine, bien que cela fasse trois jours qu’il ne se rase plus. Ses armes, deux épées courtes et une épée longue, étaient posées sur le sable à coté de lui, ainsi qu’une sorte de harnais en cuir relié à un solide bâton capable de supporter son poids sans problème.
Hormis cet étrange être, il n’y avait personne, comme si quelque chose repoussait les pirates de Meca, ou les incitaient à ne pas y venir. Hormis cet homme et trois femmes, personne ne savait pourtant ce qui s’était déroulé ici. Personne ne savait ce qu’ils avaient vus. Personne ne savait que Triss Amras, le capitaine de la Marine Marchande, avait trouvé la mort ici, à quelques pas de l’homme, sous les yeux de sa sœur et d’une amie. Non personne ne le savait, et pourtant depuis ce jour plus aucun n’était venu sur la plage, comme si inconsciemment ils savaient. Fort heureusement ce n’était pas le cas, sinon Meca serait à feu et à sang. Le corps d’Amras avait été emmené, posé sur le sol dans la plaine, incinéré devant quatre personnes et deux dragons. Ses cendres avaient ensuite été ramassées et jetées à l’océan, afin qu’il soit unie à elle pour l’éternité.
Eldis soupira en repensant à ce moment. Les trois femmes, Morgane, Roxane et Isabaut connaissaient bien Amras, chacune à leur manière. Elles avaient chacune réagit de manière différente à sa crémation, certaines la supportant, d’autres non. Voir disparaître dans les flammes un être cher ne devait pas être facile du tout, mais Eldis n’avait trouvé que cette solution pour cacher sa mort et lui rendre le plus grand hommage possible. Mais depuis ce jour tout avait commencé à se disloquer : Isabaut angoissée ne savait pas quoi faire, la Marine Marchande se retrouvant sans maître elle tentait de trouver quelqu’un pour prendre sa place sans révéler sa mort ; Roxane était repartie à Diantra pour faire le point sur sa vie ; et Morgane se sentait encore moins en sécurité à Meca maintenant que Triss était mort, et avait décidé de prendre la mer sur la bateau de son père. Toutes craignaient que les pirates apprennent la vérité à un moment ou à un autre, mais c’était impossible, à moins que l’un d’entre eux ne parle, et jamais aucun ne le ferait. Ce serait courir au suicide et à la destruction totale de la Marine Marchande.
Résultat des courses, Eldis Gil-Assan, simple étranger devenu frère de cœur de Morgane, se retrouvait seul. Il ne connaissait pas Isabaut, ne l’ayant croisé que brièvement, et à vrai dire il n’osait aller la voir. Elle avait d’autres soucis, et n’appréciait guère les étrangers à la Marine Marchande. Elle l’aurait sans doute tué sur le champ s’il n’avait pas aidé à camoufler la mort de Triss. Quoi qu’il en soit, l’elfe humain ne savait pas quoi faire. Rentrer au fort ? Chez lui ? Rejoindre Morgane ou Roxane ? Il n’en savait strictement rien, mais il savait qu’il ne pouvait rester ici. C’est pour ça qu’il avait préparé ses affaires et son harnais, pour partir loin d’ici, mais il ne savait pas encore où.
Perdu dans ses pensées, les yeux dans le vague, il n’entendit pas Cundu arriver. Il ne se rendit compte de sa présence que lorsque son ombre fut projeté sur lui, camouflant le soleil qui lui brûlait le dos. Eldis leva la tête et aperçut le dragon, penché sur lui, qui le regardait tristement. Il lui parla en draconien, cette langue gutturale, la seule que puisse parler un dragon.
« -Je n’aime pas te voir dans cet état.
-Désolé vieux frère. »
Il se détourna de Cundu et regarda de nouveau la mer, tout comme le dragon.
« -Tu crois que la réponse se trouve dans l’horizon ?
-Non, elle est dans mon cœur, mais regarder la mer m’aide à le sonder.
-Vraiment ? Ca fait tout de même trois jours que tu me dis ça. »
Trois jours déjà ? Bon sang il ne s’en était pas rendu compte. Pourquoi n’arrivait-il pas à trouver la réponse ? Pourquoi ne parvenait-il pas à choisir quoi faire ?
« -Trois jours ? Seigneurs !
-Tu comptes réfléchir encore trois autres jours, ou tu veux un coup de main ?
-Je veux bien, sinon je crois que je suis condamné à rester assis encore un bon moment. Je ne comprends pas pourquoi…
-Parce que tu t’inquiètes.
-Je m’inquiète ?
-Pour Morgane. Et aussi pour Roxane. »
Il n’avait pas pensé à ça. C’était vrai qu’il s’inquiétait pour elles. C’était évident et pourtant il ne l’avait pas vu.
«-C’est vrai, je m’inquiète pour Morgane. J’ai promis de la protéger, et ne pas savoir où elle se trouve ne me rassure pas. Bien sûr, elle est avec son père, elle n’a rien à craindre, mais…
-Tu t’en fais quand même pour elle. Je sais.
-C’est la première fois que ça m’arrive. Ma famille vit tranquillement en plein cœur de la forêt elfique, les personnes que j’ai rencontré sont capables de se défendre seules... Les seules fois où je me suis inquiété ce fut pour Idrielle, que je ne voulais pas voir blessée, mais elle était soldat, mes craintes se sont vite envolées. Et puis pour Révérie, quand j’ai cru qu’elle était mourante. Mais là… c’est différent. J’ai l’impression que sans moi, elle est en danger. C’est stupide…
-Non, ça ne l’est pas. Tu t’inquiètes pour quelqu’un que tu aimes, c’est normal. Mais rassures-toi, elle est en mer, aux cotés de son père, et personne n’osera lui faire quoi que ce soit. M’est avis qu’elle restera à ses cotés un bon moment.
-Oui, tu as raison. Même quand ils rentreront elle restera à ses cotés. Il veillera sur elle.
-Tu voulais être là pour quand elle reviendrait ?
-Sans doute oui. »
Morgane n’était pas en sucre, mais il craignait pour sa sécurité à Meca. Qu’allait-il lui arriver sans lui pour la protéger ? C’était en oubliant son père. Maintenant que Triss était mort, elle se sentait mieux à ses cotés et en mer que sur terre. Il la protégerait, Eldis pouvait partir tranquille. Pourtant…
« -Ne t’en fais pas pour elle. Elle est plus forte qu’elle en a l’air. La mort de son frère l’avait affaiblit, mais selon Morgane c’est une jeune fille très forte.
-Je sais oui. Et puis elle a Leirn. Je ne sais pas pourquoi je m’inquiète.
-Parce qu’elle ne t’est pas indifférente. »
Eldis fronça les sourcils et regarda Cundunàro.
« -Quoi ?
-Inutile de nier. Je te rappelle que je peux lire dans ton cœur.
-Et il te dit que je suis amoureux d’elle ?
-Je n’ai pas dit que tu étais amoureux, mais qu’elle ne te laissait pas indifférent. Tu ne l’a rencontré que brièvement, tu ne peux aimer quelqu’un par une rencontre aussi brève.
-Détrompes-toi vieux frère. Ca m’est déjà arrivé.
-Révérie ? Les circonstances étaient différentes. Mais bon, je peux lire que tu n’es pas amoureux, pas encore du moins. Mais elle t’a marquée.
-D’une certaine manière oui.
-Et puis, elle est plutôt jolie pour une humaine, non ?
-Oui, bon d’accord, je ne suis pas insensible à elle, j’ai saisi.
-Tu veux la rejoindre ?
-C’est pas un bon plan. Elle a besoin d’être seule. Non, je la reverrais bien assez tôt, quand il sera temps pour nous de nous revoir.
-Très bien. Maintenant que plus rien ne te retient, que faisons-nous encore là ?
-Rien du tout. Allons-y. »
Eldis se leva, ramassa ses affaires, et avança jusqu’au harnais. Diverses ceintures permettaient de retenir les jambes et la taille, ceintures qu’il fixa sur lui. Un fois bien harnaché, Cundu pris le bâton entre pattes, prêt à s’envoler.
« -Où allons-nous ? Au fort ?
-Non. Nous partons droit à l’ouest.
-En direction de la mer ?
-Exactement. Ce n’est pas en Miradelphia que je trouverais la réponse à qui je suis, et ce que veux être. Il me faut aller la chercher ailleurs.
-Vers l’inconnu ?
-Je suis trop proche de ce monde, même des pirates. Au-delà des mers se trouvent d’autres continents, d’autres pays, d’autres cultures. Allons à leur découverte. Qui sait, peut-être que les dragons existent encore là-bas.
-Peu probable, mais pourquoi pas. Découvrir de nouveaux horizons, aller là où peu osent se rendre…
-L’aventure…
-L’aventure… On y va ?
-Quand tu veux, vieux frère ! »
Alors saisissant le bâton, Cudunàro prit son envol, emportant le harnais auquel était fixé Eldis par la même occasion. Les piquants sur le dos du dragon l’empêchaient de le chevaucher, alors ils avaient pensé à ce système pour voyager plus confortablement. Les mains tenant les lanières du cuir qui retenaient le harnais, Eldis Gil-Assan, l’elfe humain quitta Miradelphia pour s’en aller découvrir de nouveaux horizons. Qui sait quand il reviendra.
Et surtout ce qu’il sera devenu. |
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