Quelques emplettes... (terminé)

C'était bien la première fois qu'il mettait les pieds dans la capitale humaine. Avec la peste, la vité était plutôt devenue mal famée... Mais dans le marché, la vie suivait son cour. C'était un endroit bruyant, tape-à-l'oeil et plutôt malodorant, vu tout ce qu'on y vendait. L'odeur des poissons plus ou moins frais, se mêlant aux milles autres effluves, ce n'était pas très agréables pour les narines du nain...

Il ne savait pas vraiment pourquoi il était là. A vrai dire, il rentrait d'une patrouille, et il était parti tellement loin que la ville la plus proche était Diantra. Ne voulant voyager de nuit, il s'était résolu à y passer la soirée. mais il n'y avait rien à faire, il se sentait mal à l'aise quand il était dans une ville... Trop de monde, aucun calme possible. Il était beaucoup plus à son aise dans la forêt, ou bien dans une taverne...

Il regardait fugacement les prix des étalages. Décidemment, les humains étaient tous des ecrocs ! Ils vendaient de la camelote à des prix exorbitants ! Au moins maintenant, il savait lire un peu lire le language humains... Enfin plutôt, il arrivait à lire leurs prix ! Les lettres lui posaient encore des problèmes... Mais il faisait des progrès, et ne risquait plus de se faire arnaquer maintenant !

C'était non seulement une ville d'escroc, mais aussi de vouleurs. Depuis les quelques heures où il était dans la ville, il avait déjà failli se faire dérober sa bourse deux fois ! Maintenant, perdu dans l'immensité de la ville, il cherchait une taverne et une auberge, de préférence les deux, pour dormir tranquillement. On lui avait indiqué, en échange de quelques piecettes, qu'il y en avait sur la place du marché. Il se rendait compte qu'on lui avait mentit ! Raa, satanés humains !

Maintenant, il déambulait dans le marché, sans but. Qu'allait-il faire ? Il n'allait quand même pas dormir dans la rue ?! Tout à coup, quelqu'un le bouscula. Solide comme un roc, le nain ne bougea pas d'un pouce, tandis que l'inconnu tombait à la renverse. Cette inconnu devait avoir acheter quelque chose, vu que des rouleaux de textile en lin et des chandelles volèrent.

- Tu peux pas faire attention où tu vas ? grogna le nain avec mauvaise humeur d'une voix menaçante

Et puis... Ses cheveux noir, ces vêtements et ce châle vert... Ce sac d'herboriste...

- Mon dieu... C'est toi Etheldred ?

" Tu peux pas faire attention où tu vas ? "

Etheldred leva les yeux au ciel en essayant de recouvrer ses esprits. Elle avait oublié le bonheur de la ville, la joie de se marcher dessus... Elle commençait à avoir tès envie de retourner au plus profond de sa forêt. Au moins, qu'elle ne supporterait plus la solitude elle saurait où venir pour se remettre les idées en place ! enfin, elle n'allait pas gacher sa journée pour si peu. Elle préférait ne pas s'occuper du malpoli et comptait l'ignorer lorsqu'une grosse voix la fit sursauter.

" Mon dieu... C'est toi Etheldred ? "

Elle leva la tête, reconnaissant Belegar au même moment, se releva, ramassant ses affaires, répondant en souriant d'un air amusé devant le changement d'humeur du nain:

" Eh oui, c'est moi ! Je suis de passage à Diantra. Comment tu vas ? "

En voilà une bonne surprise ! Elle finit de replacer ses chandelles dans son sac et se recalla le lin sous le bras.

" Qu'est ce que tu fais par ici ? "

Autant dans la foret ça ne l'aurait pas étonné de le trouver, ou dans la plaine, mais dans cette ville... Enfin, pourquoi pas ! C'était le seul lieu relativement sûr dans le coin. Sûr... Tout était relatif, bien sur, surtout depuis qu'il y avait eu la peste. Elle savait très bien qu'il suffisait qu'il subsiste un petit foyer d'infection pour que sa redémarre. Enfin, elle n'allait pas s'inquiéter de ça, autant considérer comme tout le monde qu'on en était débarassé, ce qui était probablement vrai.

Elle dévisagea rapidement belegar. Il avait l'air... fidèle à lui-même - à savoir un peu bourru au premier abord mais avec un coeur d'or quand on prenait la peine de le connaitre - mais aussi fatigué et un peu égaré. Peut-être ne savait-il pas ou s'installer dans la ville, surtout depuis les incendies qui l'avaient ravagée ? Elle même, qui y avait passé toute sa vie se sentait parfois un peu perdue devant les changements.

" Tu es descendu dans quelle auberge ? "

Elle, elle était au... comment déjà ? Ah oui, au "cheval de cendre lune". Elle avait choisit cette auberge par hasard et n'avait toujours pas compris d'où pouvait bien venir un nom pareil. Cheval, cendre et lune, trois mots qu'elle n'aurait jamais songé à associer. Enfin, elle supposait que les propriétaires trouvaient justement que ça rendait bien. Elle, elle n'appréciait que peu l'idée de se retrouver dans un établissement dont le nom lui rappellait les incendies récents...

Il vit Etheldred se relever. Quelle surprise de la retrouver... Il semblerait que leurs chemin se croisaient à de nombreuses reprises, par un quelconque coup du destin ! Mais le nain était toujours heureux de rvoir la jeune humaine, quel qu'en fut les circonstances.

" Eh oui, c'est moi ! Je suis de passage à Diantra. Comment tu vas ? "

Il bégaya un peu quelque paroles inintelligibles, ne sachant pas trop quoi dire. Il était encore surpris de la croiser... Elle lui sourit, et continua :

" Qu'est ce que tu fais par ici ? "

- Et bien... Je fais étape ici pour la soirée. La dernière fois que j'ai dormi dehors la nuit ça ne ma pas réussi, dit-il en lui faisant un clin d'oeil malicieux

Il faisait bien entendu référence à leur première rencontre, où ils avaient été attaqués par un cogianth dans leur sommeil. Ce genre de soirée, il n'était pas près de les oublier !

" Tu es descendu dans quelle auberge ? "

Belegar se gratta la tête. Après tout, c'était la raison de sa présence en ville, trouver un endroit où dormir... Mais il n'en avait toujours pas trouvé ! peut être que l'humaine, qui semblait plus à son aise que lui en ville, pourrait lui indiquer un endroit où dormir ? Si elle était plus organisée que le nain, elle même devait déjà avoir réservé une chambre dans une auberge.

- A vrai dire, j'ai rien trouver pour dormir... avoua-t-il.

Ils firent quelques pas ensemble, histoire de trouver un endroit un peu plus calme dans le marché. Le nain détestait se faire bousculer à longueur de temps. Au bout de quelques pas, ils trouvèrent une ruelle adjacente au marché, qui était quasiment déserte. Continuant la conversation qu'ils avaient interrompu quelque instants auparavant.

- Peut être pourrait tu me conseiller un endroit où crécher ce soir ?

Il remarqua qu'il parlait beaucoup plus en la présence de la jeune herboriste que quand il parlait à d'autres. Peut être était-ce que l'humaine le forçait un peu à parler, ce qui n'était pas un mal d'ailleurs ! Le nain n'avait jamais eu beaucoup de conversation. Vivant seul et faisant peu connaissance avec les gens, cela ne lui était pas d'une grande utilité... Mais quand il voulait se lier d'amitié avec d'autres personnes, c'était assez gênant !

- Et toi qu'est ce que tu fais là ? Tu ne t'es pas installée en forêt ?

Belegar avait l'air perdu par la conversation, ce qui amusa Etheldred. D'habitude, c'était plutôt elle qui avait ce genre de réaction... Il fit référence à "la nuit du cogianth" ce qui élargit son sourire. Elle n'était pas près d'oublier cette aventure !

" Peut-être pourrais-tu me conseiller un endroit où crécher ce soir ? "

Elle acquiessa. " J'ai passé une nuit à l'auberge du "cheval de cendre lune", pas très loin d'ici. Elle est confortable et les repas sont plutôt bons. "

Ils avaient enfin trouvé un coin un peu tranquille dans cette ville. Ce n'était pas aussi calme que la forêt, mais elle apprécia de ne plus se faire marcher sur les pieds un moment.

" Et toi qu'est ce que tu fais là ? Tu ne t'es pas installée en forêt ? "

Elle secoua la tête :

" Oh, si, ça y est, je suis installée ! Il ne reste que quelques petites choses à fignoler, mais le plus gros est fait. Une clairière, pas très loin du sentier principal, si tu veux venir me voir un jour. Je suis revenue pour récupérer les livres de ma grand-mère. "

Une ombre passa sur son visage quand elle repensa à son ancienne maison.

" Mon quartier a été dévasté par les incendies. "

Enfin, il ne servait à rien de ressasser, ce qui était fait, était fait. Elle chassa ses idées et retrouva le sourire.

" Mais heureusement, les ouvrages étaient intacts ! C'est une chance ! Ils contiennent tout le savoir de ma grand-mère, tout ses remèdes ! "

Son ton était enthousiaste, comme chaque fois qu'elle parlait d'herboristerie, mais elle s'arrèta, craignant d'ennuyer le nain qui, elle le savait, n'était pas passionné par le sujet. Seulement, du même coup, elle se retrouva sans sujet de conversation.


[hrp : je serai absente jusqu'à mardi, désolée]

" J'ai passé une nuit à l'auberge du "cheval de cendre lune", pas très loin d'ici. Elle est confortable et les repas sont plutôt bons. "

Ca s'annonçait plutôt interessant ! Belegar esperait qu'il y resterai de la place pour dormir. Se serait dommage qu'il doive virer Etheldred de son lit pour qu'il puisse dormir. Surtout que l'humaine ne se laisserai pas faire ! L'idée de devoir se battre pour voler le lit de l'herboriste tira un sourire un peu idiot au nain.

" Oh, si, ça y est, je suis installée ! Il ne reste que quelques petites choses à fignoler, mais le plus gros est fait. Une clairière, pas très loin du sentier principal, si tu veux venir me voir un jour. Je suis revenue pour récupérer les livres de ma grand-mère. Mon quartier a été dévasté par les incendies. "

Belegar ne préféra rien dire... Il n'était pas vraiment doué sur le niveau sentimental et se voyait mal tapoter sur le dos de la femme en lui disant des mots gentils pour la consoler...

" Mais heureusement, les ouvrages étaient intacts ! C'est une chance ! Ils contiennent tout le savoir de ma grand-mère, tout ses remèdes ! "

Elle parlait avec passion et ardeur, comme à son habitude quand elle parlait de son métier. Ce n'était pas vraiment le sujet de discussion pour le nain qui s'y connaissait autant dans la matière qu'un cogianth savait coudre ! Autant dire pas beaucoup... L'humaine dû voir que cela ne passionnait pas beaucoup son ami car elle s'arreta. mais du coup, il ne trouvèrent plus grand chose pour discuter. Pensant qu'un bonne bière délierait sa langue, il prit Etheldred par la manche et la tira pour qu'il la suive

- Viens, trouvons une taverne... J'ai soif ! termina-t-il dans un sourire

La pauvre femme découvrirait bientôt la quantité de bière ingurgitable par un nain avant de s'écrouler...

Il découvrit par ses propres moyens une taverne quelques minutes plus tard. Il tirait toujours par la manche Etheldred, de peur qu'ils soient séparé par la cohue du marché. Quand il poussa la porte de l'établissement, il découvrit le nom... "Le cheval de cendre lune" Quelle chance ! Au moins, s'il finissait complétement ivre il n'irait pas a aller bien loin pour s'écrouler dans un lit !

L'ambiance de l'auberge, qui faisait aussi taverne donc, était similaire aux autres établissements du genre. Rempli de personnes plus ou moins souls, de gens aux temperament baguarreur, une musique de fond, couverte par la cris et le brouhaha des clients... Au grand plaisir de belegar, la bière coulait à flots !

- On prends une table ?

Lui même était hésitant... Il ne savait pas beaucoup si c'était le genre d'ambiance que l'herboriste appréciait. Si elle le preferait, ils pouvaient tout de suite monter aux chambres. C'était son choix maintenant !

Soudain, Belegar attrapa Etheldred par la manche et la tira à travers la foule d'un pas décidé. Elle pensa confusément qu'il y avait peut-être un danger à proximité, mais il lacha vite la raison de ce brusque départ, la rassurant aussitôt :

" Viens, trouvons une taverne... J'ai soif ! "

Le "euh..." d'Etheldred se perdit dans la cohue et elle renonça à lui faire ralentir le pas, se rappellant vaguement que pour un nain, l'appel de la bière devait être plus fort que tout ! Enfin, du moins, c'est ce que disait la sagesse populaire ! Cela dit, elle se méfiait de cette dernière, qui faisait aussi passer les humains pour cupides et les femmes pour bavarde... elle avait du mal à se reconnaitre dans ces deux qualificatifs. Belegar avançait d'un bon pas, elle se demanda avec effroi où ils allaient bien pouvoir atterrir et eut un soupir soulagé lorsqu'il s'arrèta devant... le Cheval Cendre Lune ! Eh bien, ça alors ! Pour quelqu'un qui était soi-disant perdu, il avait un sacré sens de l'orientation quand il s'agissait de se désaltérer !

" On prends une table ? "

Tout à coup, pour une raison qu'elle ne saisit pas, Belegar semblait hésitant. Etheldred chercha du regard l'éventuelle présence de Lirulin, mais ne la voyant pas, elle acquiesça et se dirigea vers une petite table vide, dans un coin de l'auberge.

Elle aimait autant être au calme le plus possible. C'avait été le cas, la veille, mais aujourd'hui, les clients avaient l'air un peu plus agités. Elle n'était pas forcément très à l'aise dans ce genre d'ambiance, mais elle passa outre. Si elle devait fuir à chaque fois qu'elle se sentait perdue, elle finirait vite ermite dans une grotte... ou herboriste dans la forêt, songea-t-elle avec effroi !

Heureusement, une serveuse la tira de ses pensées en venant prendre leur commande. Etheldred demanda un bochet, boisson à base de miel, se doutant que le nain allait préférer de la bière : elle avait vu la façon dont il avait regardé, en arivant, les buveurs qui avaient ce breuvage !

" Tu as un drôle de sens de l'orientation quand il s'agit d'aller boire ! " lui lança-t-elle en riant, tant parce qu'elle trouvait ça vraiment amusant que pour relancer la conversation.

Ils prirent une petite table de la coin le plus tranquille, bien qu'il soit en lui même assez bruyant, de l'auberge. Quelqu'un vint rapidement prendre leur commande, et Belegar se retrouva avec son breuvage tant convoité dans les mains... Ethledred quand à elle se contentait d'une sorte de boisson qui sentait le miel. Le nain se demanda vaguement si c'était alcoolisé... En général, il faisait grise mine devant les boissons qui ne contenait pas d'alcool, sauf l'eau. Et encore, il préférait la bière...

" Tu as un drôle de sens de l'orientation quand il s'agit d'aller boire ! "

Il se contenta de lui adresser un sourire béat, la barbe constellée de mousse de bière. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'en avait pas bu. Presque une semaine... Toute une vie pour un nain !

Ils parlèrent un peu, se racontant leurs dernières aventures. Belegar avait poursuivi sa petite vie de forestier, tuant des monstres et sauvant des jouvencelles en detresse de ci de là, tandis qu'Etheldred avait installé sa boutique en forêt. La routine quoi...

Une dizaine de minutes après qu'ils soient rentrés, Belegar en était à sa troisième chope de bière. Pas assez pour enivrer le nain, mais suffisament pour lui délier un peu la langue... Il était partit sur un débat phylosophique sur les femmes naines quand quelqu'un lança une bourse devant la jeune herboriste...

- Allez la catin, viens plutôt dans mon lit au lieu de rester avec ce gros lard !

C'était un jeune home qui avait dit ça. Gros lard ? C'était vraiment au nain qu'il parlait ? En plus, il prenait Etheldred pour une prostituée... La lumière tamisée, l'alcool peut être ? Pour confondre la jeune et fière humaine avec une catin, il ne fallait vaiment pas avoir les yeux en face des trous !

Belegar, excédé, se leva en serrant les poings .

- Tu parles pas comme ça à mon amie... gronda-t-il de sa voix grave.

Il adressa un regarda à la jeune herboriste qui semblait dire "sort pas ton épée ou il sortira la sienne" ou encore "laisse moi régler ça"...

L'atmosphère était à la bagarre...

Le regard incrédule d'Etheldred alla de la bourse au jeune homme, tandis que Belegar s'était déjà mis debout, en colère.

" Tu parles pas comme ça à mon amie... "

Voilà qui allait calmer le jeu, songea-t-elle avec ironie. Elle posa une main appaisante sur le bras de Belegar et parla d'une voix ferme à l'inconnu :

" Vous vous méprenez, messire. Laissez-nous je vous prie. "

Elle était volontairement restée polie. Elle avait souvent eu affaire à ce genre de rencontre en forêt et ce type de réponse repoussait sans dommage les moins agressifs. Restait à voir si c'était le cas de celui-là. De son autre main, elle repoussa la bourse vers lui, avant d'efleurer le manche de son couteau. Ce faisant, elle jeta discrètement un regard dans la salle pour voir la réaction des gens. Certains aubergistes se chargeaient eux-même de sortir les clients désagréables, mais pour l'instant, celui-ci restait invisible. Elle se méfiait aussi d'éventuels sbires de l'homme, car si l'entrée en matière était à première vue grossière, elle pouvait avoir pour but de mettre en colère le nain et cacher pas mal de choses.

Maintenant, il n'y avait plus qu'à prier pour que Belegar se maîtrise et pour que l'inconnu tourne les talons. Elle n'avait aucune envie de devoir se battre, d'autant qu'elle n'avait que son couteau sur elle. Pas envie non plus de devoir quitter l'auberge en catastrophe : toutes ses affaires étaient restées dans sa chambre, dont son épée et son arc malheureusement. Et il n'était pas question non plus de laisser le nain se bagarrer ! elle en tenait pas à recoller les morceaux encore une fois !
Vu le regard qu'il lui lança, il avait l'air d'avoir compris le message, restait à savoir si il en tiendrait compte...

Encore un des inconvénients de la ville : à force de cotoyer des gens, on baissait sa garde, et on en venait à des situations impossibles ! En forêt, il n'aurait pas pû approcher, elle l'aurait gardé à distance sans trop de difficulté. ici, eh bien, elle ne pouvait pas agresser tout ceux qui passaient à moins de trois mètres d'elle !

Il sentit la main d'Etheldred sur son bras, dans l'espoir de l'apaiser. Dommage, elle ne voulait pas qu'ils se battent... Belegar aurait bien voulu une petite bagarre histoire de se détendre un peu. Mais après tout, les bagarres avec les hommes n'étaient jamais amusantes, car la racune est un trait particulier des humains comme chez les nains. A la différence que, chez les hommes, elle est plus prompte mais moins violente... un humain pouvait garder rancune d'un coup de poing pendant une bagarre dans une taverne, alors que les nains étaient plutôt du genre à se féciliter de leur vaillance au "combat" autour d'une bonne bière après... les humains sont décidemment si bizarre !

" Vous vous méprenez, messire. Laissez-nous je vous prie. "

L'herboriste était plutôt du genre à calmer les ardeurs guerrières par la politesse, Belegar était de celui qui calme les gens avec ses poings... Mais l'humaine ne semblait pas vouloir se battre, et le nain respectait sa decision. Pas de bagarre se soir... Le nain n'ajouta rien et retourna s'asseoir. L'homme qui les avaient interpellés les regarda se rasseoir, l'air déçu... Il retourna vers un groupe d'homme, et, après quelques murmures, ils sortirent tous dans la rue. Tout cela ne disait rien de bon à Belegar...

Tout était revenu au calme... Et il avait soif ! Sa chope était bien vide à son goût, et la serveuse à l'autre bout de la salle. Il allait devoir se lever ! Il sauta de sa chaise, qui était trop haute à son goût, et s'adressa à son amie :

- Je vais me chercher à boire, je reviens...

Il revint effectivement quelques minutes plus tard. Il avait en plus de sa chope deux assiettes remplies... Effectivement, l'heure devenait tardive ! On voyait déjà le soleil commencer à se coucher par dessus et toits par la fenêtre de l'auberge. Le nain quand à lui rejoignait prudemment sa table, ne voulant faire tomber tout ce qu'il portait. Il évitait les obstacles sur son chemin avec une fluidité trahissant son habitude aux tavernes... Il parvint finalemment à sa table, où il deposa leur repas. Il avait choisi pour sa jeune amie un plat avec un peu de viande et de la salade, le plat du jour, tandis que lui même, en bon nain, avait prit une belle pièce de viande bien grillée.

- Je savais pas trop quoi prendre... dit-il en désignant l'assiette de l'humaine.

Allait-elle aimer ce qu'il avait pris pour elle ? Sur le moment, il s'était dit que le plat du jour d'une auberge humaine devait être mangeable pour les humains, mais les goûts étaient plus variées chez cette race que chez les nains !

- En tout cas, poursuivit-il, je me suis renseigné pour la chambre. Ils n'en ont plus de libres ! Mais ils m'ont dit que je pouvais m'arranger avec quelqu'un pour partager, car chaque chambres à deux lits...

Je crains qu'on ne soit partit pour passer une nouvelle nuit ensemble ! Se sera la première fois que je serais pas blessé... finit-il en riant

Etheldred vit bien que Belegar aurait aimé se battre, mais dans ce cas, il n'avait qu'à attendre qu'elle soit partie se coucher ! Peut-être que ça l'amusait de risquer sa vie, mais elle ne trouvait pas ça drôle du tout ! Combien en avait-elle vu défiler, des joyeux fêtards qui avaient terminé leur soirée à l'herboristerie dans un état plus ou moins critique ? Sauf que souvent, ils avaient tout dépensé en boissons, ou bien avaient été dépouillés sans s'en rendre compte, ils n'avaient plus un sou pour payer les services de sa grand-mère... qui les mettait à la porte sans ménagement. Alors, parfois, s'ils ne présentaient pas de danger pour elle, elle ressortait discrètement et allait leur donner les premiers soins... Elle n'appréciait déjà pas de devoir rafistoler des étrangers qui l'avait bien cherché, alors, un ami qui aurait pu éviter d'être blessé... Enfin, elle pouvait raler tant qu'elle voulait, elle savait qu'elle ne pourrait jamais se résoudre à laisser qui que ce soit avec un "tu l'as bien cherché, débrouille toi " infifférent.

A son grand soulagement, Belegar se rassit, l'homme tourna les talons et... Etheldred frémit quand il sortit en compagnie d'un groupe d'hommes. Peut-être avaient-ils simplement décidé de quitter la soirée et... peut-être pas... Elle ne connaissait pas assez les lieux pour savoir ce qu'il en était. L'auberge lui avait paru calme la veille mais maintenant... Non, en fait, elle ne lui avait rien paru du tout : elle était entrée là par hasard, la tête ailleurs, trop préoccupée par ce qu'elle venait de voir pour se demander si elle devait s'arrèter là ou non.

Le nain alla se chercher à boire et elle se demanda combien de choppe il pouvait ainsi ingurgiter sans s'écrouler. Elle en était toujours à son premier bochet et n'avait pas entammé sa seconde moitié. Il revint avec deux assiettes, dont le plat du jour pour elle. Elle lui fit un grand sourire :

" Excellente idée, ça me va tout à fait ! "

Belegar semblait plus bavard que d'habitude, peut-être à cause de la bière, et il enchaina :

" En tout cas, je me suis renseigné pour la chambre. Ils n'en ont plus de libres ! Mais ils m'ont dit que je pouvais m'arranger avec quelqu'un pour partager, car chaque chambre a deux lits... Je crains qu'on ne soit partis pour passer une nouvelle nuit ensemble ! Ce sera la première fois que je serais pas blessé... "

Etheldred acquiesça d'un air distrait, repensant au groupe d'homme qui était sorti. Sa méfiance reprenait le dessus. Mais bon, elle avait toutes ses affaires dans sa chambre, qui en plus était confortable, elle n'avait pas envie de quitter les lieux sur des craintes aussi peu fondées. Et puis si belegar se joignait à elle, il y avait d'autant moins de risque.

Elle commença à manger et répondit en riant également :

" Oui, heureusement ! Je ne sais pas si c'est toi qui attire les problèmes ou moi qui attire les blessés en tout genre, mais une nuit tranquille ne sera pas de trop ! Au moins, ici, on est en sécurité. "

En fait, en y réfléchissant, elle se demandait sérieusement si elle n'avait pas un don pour croiser la route de blessés... Ou alors c'était juste qu'elle y prétait attention ! Quand à la sécurité toute relative de l'auberge, elle s'en méfiait. C'était trompeur de se dire que la présence d'autres personnes éviterait les ennuis. La plupart du temps, les badauds ignoraient purement et simplement ceux qui avaient des problèmes, chacun étant soucieux de préserver sa propre tranquilité.

Elle prit une nouvelle bouchée tandis qu'un barde s'installait et entamait une chanson à boire, bien connue de la plupart des clients, si on en croyait ceux qui la reprirent en coeur. Etheldred bailla légèrement avant de demander :

" Tu repars vers où demain ? "

Ils commencèrent à manger. Heureusement, Etheldred appréciait ce que le nain lui avait apporté ! Lui pour sa part commença l'énorme pièce de viande qui lui faisait face. Ca c'était un vrai régime nain !

- Je crains qu'on ne soit partit pour passer une nouvelle nuit ensemble ! Se sera la première fois que je serais pas blessé...

" Oui, heureusement ! Je ne sais pas si c'est toi qui attire les problèmes ou moi qui attire les blessés en tout genre, mais une nuit tranquille ne sera pas de trop ! Au moins, ici, on est en sécurité. "

Belegar ne répondit pas. Il n'en voyait pas vraiment l'utilité... Il se contenta de manger sa viande... A vrai dire, c'était son pain quotidien les problèmes. Ah ! Si seulement l'humaine n'avait combattu qu'un dixième que ce qu'avait dû endurer le nain, elle comprendrait peut être...

Car a vrai dire, Belegar était lassé de sa vie. Trop de combats, trop de nuit blanches, trop de morts, trop de massacres... Savoir qu'on ne pouvait pas sauver tout le monde... Voir ses amis disparaitre ou encore mourir devant ses yeux... Voir des village brûler... Les remords le tenaillant à chaque fois qu'il n'arrivait pas a sauver tout le monde... C'était ça la vie. Enfin celle de ce nain. Il avait appris peu à peu à devenir indifférent, lassé. Il vivait seul, faisait ceux qu'il pouvait en tant pis pour les autres.

Il s'était fait un cocon d'indifférence. Pas d'amis, pas d'attaches fixes. Juste quelques connaissances, et son serment. Protéger les gens, tuer les monstres, et quelques haltes dans les tavernes et les auberges. Une vie utile, mais triste... Et puis était apparu Etheldred. Et, sans raison précise, il s'était lier d'amitié avec elle. Elle s'était glissée subtilement dans son cocon...

Cela avait apporter un peu de chaleur dans la vie morne du nain. Mais Il savait très bien que ce bonheur donnait sa part d'ombre. Dés qu'il était en sa présence, il avait peur. Non pas une petite peur que le nain aurait presque put qualifier de gaierette. Non, il était véritablement malade de peu, bien qu'il le cache. Il n'osait imaginer s'il arrivait quelque chose à la jeune femme... Surtout si c'était par sa faute ! Il lui avait même mentit au sujet des chambres. Il y en avait de libres mais le nain preferait dormir près de l'herboriste. L'histoire de ce groupe d'homme avait exacerber sa paranoïa ou quelque chose du genre... Mais il préférait avoir un oeil, voir les deux, sur elle pendant la nuit. Il la veillerait comme la prunelle de ses yeux...

En ressassant ses idées, une petite larme perla au coin de l'oeil de Belegar, qu'il écrasa bien vite. Il ne fallait pas pleurer. D'abord, c'était pour les mauviettes. Et puis il lui fallait paraitre fort.

C'était triste tout ça, mais c'est la vie. Et Belegar l'acceptait. Si lui ne patrouillait pas sur les chemins, qui le feraient ? L'armée ? Ils étaient bien trop occupées à courir derrière les drows pour s'inquiéter des chemins dangereux. Non, il n'y avait que lui et quelques autres courageux, pas assez en tout cas, pas autant qu'il devrait y en avoir d'ailleurs.

Son regard se posa sur Etheldred qui mangeait tranquillement. Non, il ne fallait pas penser à de telles choses alors qu'il était dans un des trops rares moments de détente de sa vie. Il fallait profiter de l'instant présent, tel était son crédo pour l'instant !


Une heure plus tard, Belegar avait une bonne douzaine de chopes vides devant lui et était en bonne passe d'en vider une treizième. Ses pensés noires s'étaient envolées avec l'alcool. Non, il n'était pas saoul ! Pas encore tout du moins... Il avait même encore l'air assez vif, bien que son esprit s'embrume lentement des vapeurs de sa boisson... La plupart des humains se seraient écroulés, raide ivre, après avoir bu l'équivalent de bière qu'avaient bu le nain. Mais cette race semblait particulièrement bien tenir l'alcool...

Il jeta un regard dans la salle. Il était tard maintenant... Si Etheldred lui proposait d'aller dormir, il accepterait sans même négocier pour une dernière bière... Maintenant restait à savoir s'il arriverait à tenir sur ses jambes et rejoindre la chambre...

Belegar semblait perdu dans ses pensées et il ne répondit pas à sa question. Peu importe, Etheldred commençait à fatiguer : elle comptait finir son assiette et aller se coucher. Le nain ne disait plus rien, l'air mélancolique et... elle se demanda si elle avait bien vu : venait-il d'écraser une larme ? Elle s'arrèta de mâcher un instant, se demandant ce qu'il pouvait bien lui passer par la tête. Il n'avait pourtant pas l'air malheureux depuis de le début de la soirée...

Etheldred décida de faire comme si elle n'avait rien vu. Non pas qu'elle s'en moquait, loin de là, mais elle ne pensait pas que s'en mèler arrangerait quoi que ce soit. Déjà, elle n'avait jamais su consoller qui que ce soit. Face aux larmes, au désespoir, elle se sentait totalement impuissante. Elle avait eu sa dose de situation plus ou moins dramatiques, elle n'avait jamais su réconforter les victimes. A quoi cela servait-il de murmurer un "ça va aller" appaisant à une jeune femme qui vient d'amener son mari brulé au troisième degré lorsqu'on savait pertinemment qu'il mourrait sous peu ? Elle ne trouvait pas les mots, toujours dérisoires, à son goût, et préférait ignorer... En l'occurence, elle craignait aussi de vexer son ami. Ce n'était pas le genre à s'épancher, elle doutait qu'il apprécie de savoir qu'elle l'avait vu pleurer. Alors, elle se concentra sur son assiette.

Un peu plus tard, la soirée étant bien avancée, et ayant enfin terminé son assiette - et son premier bochet - Etheldred se leva.

" Il est tard, je suis épuisée. On y va ? "

Il pouvait bien la rejoindre plus tard, s'il le voulait, ça ne la dérangeait pas. Sauf qu'avec tout ce qu'il avait bu, elle se demandait s'il pourrait rejoindre la chambre. D'ailleurs, il avait l'air d'en avoir conscience et il se leva à son tour. Elle lui lança un regard légèrement moqueur :

" Tu vas réussir à atteindre la chambre ? Moi qui croyait que les nains tenaient bien l'alcool ! "

A vrai dire, elle n'en savait rien et de toutes façons, il en faisait déjà la démonstration. Mais le but était de piquer sa fierté pour lui redonner un regain d'énergie. Que son startagème ait marché ou non, il progressa relativement vite le long de l'escalier, sans qu'elle n'ait trop besoin de l'aider, même si il titubait légérement. Ils parvinrent enfin à la chambre et elle les fit entrer, déposa sa sacoche sur son lit.

Elle secoua la tête, navrée :

" C'est dangereux de se mettre dans un tel état... "

Elle repensait toujours aux hommes patibulaires de l'auberge, espérait qu'il ne leur viendrait pas à l'idée de leur chercher des ennuis pendant la nuit. Mais elle n'en dit pas plus à Belegar. A quoi bon ? Ce qui était fait, était fait, et puis, il tenait encore debout, il se remettrait vite.

Elle bailla une nouvelle fois, retira ses chaussures, sa cape, son surcot et se denoua les cheveux qu'elle laissa retomber sur ses épaules. Le lit qui l'attendait n'était pas spécialement moelleux mais c'était toujours mieux que dormir à même le sol ou dans un arbre. Et puis, même avec son oeil d'herboriste qui disséquait tout, il avait l'air propre. Des draps blancs où l'on ne voyait ni puce ni trop de taches, c'était déjà beaucoup !

Elle posa à portée de main ses armes, au cas où ils auraient une mauvaise surprise et verrouilla la porte. Cependant, vu l'état de la serrure, qui manqua se casser quand elle tourna la clef, elle doutait que ça change grand chose...

Quelques secondes plus tard, elle se glissait dans les draps.

" Bonne nuit... "

" Il est tard, je suis épuisée. On y va ? "

Belegar se leva, docile comme un agneau. Il titubait un peu tant il avait bu...

" Tu vas réussir à atteindre la chambre ? Moi qui croyait que les nains tenaient bien l'alcool ! "

Belegar la regarda d'un oeil légèrement injecté de sang. Neuf chopes et trois pintes, près de six litres de bières ingurgités. Oh ! Il était bien loin de son record personnel, mais c'était quand même beaucoup. Mais, sa fierté l'obligeait à rejoindre sa chambre. Il alla donc vers l'escalier, s'aidant du mur pour ne pas s'étaler. Vu comme sa, les marches formaient une vrai montagne... Mais quand avait on vu un nain reculer devant le danger ? Jamais !

" C'est dangereux de se mettre dans un tel état... " Dit l'humaine en entrant dans la chambre, suivit du nain.

Titubant encore sur les derniers mètres, le nain s'écroula sur un lit et s'endormit net. La journée avait été dure... Il entendit vaguement l'humaine lui souhaiter bonne nuit avant de sombrer dans un sommeil léger.

Quelques minutes plus tard, les ronflements assourdissants de Belegar remplissaient la petite pièce. Le nain avait plutôt tendance à ronfler la nuit, surtout après une beuverie. Il aurait peut être du avertir l'humaine... Lui donner des boules quiès par exemple ! Sauf si elle dormait profondément, elle risquait de se réveiller.

Tout ce raffut provoqué par le nain couvrait des bruits dans l'escalier... Qu'allait-il arriver aux deux amis ? Ou bien n'était-ce rien, que des personnes regagnant leurs chambres...

Etheldred ouvrit les yeux en grand dans le noir. Belegar ronflait. Impossible de se rendormir. Elle aurait pu utiliser des petits bouchons de cire, mais elle se refusait à atténuer le seul sens qui avait des chances de la tirer du sommeil en cas de danger. Et impossible de passer outre, parce que, justement, elle était habituée à réagir au moindre craquement. Elle soupira, se retourna dans son lit en essayant de se rendormir et glissa dans un demi-sommeil ponctué de ronflements.

RRRFFFLLLLL....RRRRRFFFLLLL...

Un bruit différent la tira à nouveau du sommeil. Quelqu'un dans le couloir. Sa main s'était instinctivement posée sur son épée. Elle la relâcha : elle était dans une auberge ! Bien sur qu'il y avait des gens qui se baladaient dans les couloirs ! Elle entendit la porte de la chambre d'à côté s'ouvrir et se refermer et se détendit un peu.

RRRRRFFFLLLLLL......

Un choc dans la chambre voisine la fit sursauter. Suivirent quelques mots étouffés, à moitié cachés par les ronflements du nains. Etheldred s'assit en essayant de garder les idées claires et de distinguer quelque chose d'autre, ou tout simplement le silence, auquel cas elle se recoucherait.

Certaines auberges avaient pour spécialité de détrousser leurs clients, elle ne l'ignorait pas. Seulement, ce n'était pas des établissements en pleine ville, au contraire, plutôt ceux où on n'aurait de toutes façons jamais remis les pieds, au fond d'une forêt, ou au bord d'un chemin douteux. C'était une façon pour les propriétaires d'arrondir les fins de mois, à défaut d'obtenir des clients réguliers. Enfin, ici, en plein Diantra... c'était peu probable.

RRRFFFFLLLL....RRRRFFFFLLLL....

Entre deux ronflements, elle distingua de l'agitation dans le couloir, après que la porte d'à côté se soit refermée doucement.

Quoique... En y réfléchissant, une auberge pour voyageurs qui connaissaient à priori mal la ville, c'était vite fait pour une équipe de voleurs, en accord ou non avec le patron de l'établissement. En fait, plus ça allait, plus elle avait l'impression que les bruits se rapprochaient. Et ça ne lui plaisait pas du tout.

Elle réfléchit. Il y avait combien de chambre, au juste ? Une dizaine, pas plus, et la leur était au bout du couloir. Parmi les clients de la soirée il n'y avait pas de soldats de Diantra, juste des voyageurs qui ne paraissaient pas dangereux ou qui avaient beaucoup bu. Oui, en y réfléchissant bien, ils faisaient de belles cibles !

RRRFFFLLLL....

Elle secoua la tête pour se réveiller tout à fait. Elle divaguait ! elle devenait complètement paranoïaque à force de vivre seule ! Il suffisait que quelqu'un appelle à l'aide pour que la garde débarque et... Non, c'était idiot. Il y avait une forte criminalité à Diantra, comme dans la plupart des villes, ce n'était pas nouveau. Elle était bien placée, pour en avoir soigné plus d'un, pour savoir que des gens se faisaient régulièrement massacrer dans les rues. Alors pourquoi pas des vols en série dans une auberge ?

Malgré les ronflements, elle distingua des pas qui se rapprochèrent de leur porte et s'arretèrent devant. Ils étaient au bout du couloir. Il n'y avait aucune raison pour qu'on s'approche, à moins qu'on ne veuille leur apporter le petit-déjeuner en pleine nuit. De toutes façons, ce n'était pas le style de l'établissement.

RRRFFFLLLL....RRRRRFFFLLL...

Etheldred prit son épée, se leva doucement et s'approcha du lit de Belegar.

" Belegar... " chuchota-t-elle le plus doucement possible en le secouant légérement. Au moins, il arrèterait peut-être de ronfler et elle pourrait entendre ce qui se tramait dans le couloir.

Au même moment, la poignée tourna, bloqua un court moment à cause de la serrure avant de la faire lâcher brusquement. Etheldred pria pour que ce ne soit que quelqu'un qui se serait trompé de chambre.

Etheldred le secoua en murmurant son nom... Ce n'était pas vraiment une chose à faire quand on voulait réveiller le nain, car il avait un sommeil de plomb, surtout après avoir bu un peu... Le nain continua donc à dormir alors que la porte s'ouvrait, la serrure sautant sous le choc.

Ce fut deux hommes habillés en noirs qui entrèrent armés de couteau. Tout en eux criait "spadassins" : ils étaient habillés en noirs, portaient des sortes de cagoules qui cachaient leur visage, et ils attaquaient à l'arme blanche. Le premier à entrer, très professionnel, désarma Etheldred en donnant un coup de pied au poignet, se qui la fit lacher l'épée. Le second lui sauta dessus et la plaqua dans son lit, tout en lui mettant un couteau sous la gorge. Et pendant se temps, Belegar ronflait toujours comme un bienheureux. En effet, tout cela c'était passé en silence...

L'homme qui était entré en premier, et qui semblait être le chef, regarda un instant la jeune herboriste impuissante, puis murmura :

- Désolé.

Puis il ajouta à l'adresse de son compagnon :

- Tues la...

L'homme leva son couteau, prêt à porter le coup fatal. Et la jeune humaine se mit à crier...

Belegar se réveilla brusquement et ouvrit les yeux. Son amie criait ! Que se passait-il ?! Il regarda les ombres... Un homme plaquait l'humaine dans son lit, et tenait un poignard bien haut, prêt à donner la mort. Mais où était sa foutue hache ?! Trop tard, il fallait agir !

Belegar se leva avec une rapidité incroyable, et saisit le bras armé de l'agresseur avant de lui rabattre rapidement dans le dos d'un mouvement de haut en bas. Avec en craquement écoeurant, l'épaule de l'homme se déboita et il s'écroula en hurlant de douleur. Le nain, vif comme l'éclair, se retourna face au second assassin, et lui assena un coup de poing dans l'estomac qui le plia en deux. Que faisait Etheldred ? L'homme était armé, et Belegar n'avait pas sa hache...

Etheldred fut désarmée en un rien de temps. Sans avoir le temps de réagir, elle se retrouva plaquée sur son lit, pouvant à peine se débattre. Au niveau rapport de force, elle ne faisait pas le poids de toutes façons. Par contre, placée ainsi, elle avait son couteau à portée de main et le cri "tue-là" lui remit les idées au clair.

" BELEGAR !!! "

Le bras à demi immobilisé, elle attrapa comme elle pouvait le manche du couteau et visa le cou de l'homme. Elle ne put atteindre que le bras à défaut de l'artère. Enfin, celui-ci ne pu l'éviter et la lame s'enfonça dans la chair, car au même moment le nain, réveillé, lui saisissait l'autre bras. Un craquement retentit. Etheldred roula sur le côté, vit vaguement le second assassin se plier en deux, probablement sous un deuxième coup de Belegar. Elle n'en savait rien, trop occupée à récupérer son épée. Elle se fendit au moment ou l'homme se redressait prèt à faire payer le nain. Le coup porta, et il s'écroula doucement.

Elle n'eut que le temps de ramener son épée, alors qu'un troisième homme, le dernier espéra-t-elle, faisait son apparition. Dans la petite chambre, ça devenait délicat de bouger rapidement. Elle évita de justesse le coup de pied qui devait la désarmer. Au moins, elle aurait retenu quelque chose. Ce qu'elle n'évita pas, en revanche, ce fut la lame qui lui entailla le bras. Pas autant que l'assassin l'avait prévu apparement, mais c'était bien suffisant. Elle poussa un cri de douleur et recula, parant le cou suivant avec toute l'énergie du désespoir.

Au moins, elle était touchée au bras gauche, ce qui ne l'handicapait pas pour tenir son épée. Pourtant, elle pouvait sentir le sang qui coulait doucement, formant une auréole sur sa robe... La blessure l'élançait et, à ce rythme là, elle risquait de se vider tranquilement, mais surement, si elle ne faisait pas un bandage immédiatement.

L'ironie du sort : pas plus tard que la veille au soir, Belegar faisait remarquer que pour une fois ils seraient tranquiles... et si lui n'était pas blessé, eh bien, il avait fallu qu'elle s'y colle ! Elle continua à parer un ou deux coup en se concentrant pour ignorer la douleur qui iradiait dans son bras. Personne d'autre n'avait rappliqué, ce devait être le dernier assassin. Assassin qui apparement était certain de sa supériorité ayant considéré une jeune humain et un nain à moitié endormi comme des adversaires négligeables.

Belegar allait-il retrouver sa hache oui ou non ? se demanda-t-elle confusement en portant un coup léger à son adversaire.

Quelle nuit ! A croire que les deux compagnons ne pourraient jamais être tranquille ! Que se soit a cause de bêtes, de fous ou encore d'assassins, ils étaient toujours dérangés. A croire que le nain attirait la poisse ! Ou bien c'était l'humaine ? En tout cas, ne pas pouvoir dormir tranquillement finissait par agacé fortement le nain. C'est vrai quoi, la seule nuit où il avait dormi la nuit entière avec l'herboriste était la fois où il avait du dormir sur un arbre !

Il ne restait qu'un assassin. Il y en avait un avec l'épaule déboitée qui gémissait par terre et l'autre était mort, tué par Etheldred. Et Belegar ne trouvait toujours pas sa hache ! Excedé par se manque de chance, il saisit sans aucune précaution le bras armé de l'adversaire et lui retira son couteau en le tapant dans le coude à l'inverse de l'articulation. Le bandit hurla et lacha son couteau. Il bouscula sans faire attention Ethledred, qui tomba à la renverse sur le lit. C'était mieux ainsi Il ne voulait pas qu'elle se batte, surtout qu'elle était blessée...

Les deux avdersaires étaient maintenant désarmés. Belegar adopta la position basique du combats a mains nues, un peu comme à la boxe. Son ennemi, un peu désorienté et dépasser par les évènements, essayer de prendre maladroitement la même position. C'était peut être un as avec un couteau, mais il ne semblait pas à l'aise sans arme...

- Voilà le topo, je cogne, et tu souffres...

Et le massacre commença. Le nain, habitué des bagarre à la taverne, n'avait aucun problème à tabasser le pauvre homme qui ne pouvait qu'à peine lancé quelques coups. Et même quand il arrivait à frapper, belegar rculait pour éviter ou bloquait avec ses avants-bras. On aurait dit un boucher qui tapait sur une tranche de viande pour l'attendrir...

Ce fut finit en quelques minutes. A la fin, l'homme était à terre, le visage en sang et constellé de bleus. Le nain n'y était vraiment pas aller de mains mortes. Il profita de ce bref instant de calme pour allumer une bougie et répandre une lumière douceâtre dans la petite pièce. Enfin il récupéra sa hache. Il l'abattit sur l'homme qu'il venait de passer à tabac, dans son torse. Le fer brisa les côtes avant de percer les poumons. Belegar savait que ça n'allait pas plaire à Etheldred, mais ces gens là ne méritaient pas de vivre. S'il l'avait laissé vivant, il se serait soigné et aurait voulu se venger un jour ou l'autre...

Il avait complètement oublié l'autre homme qui gémissait par terre. tant mieux pour ce dernier...

Inquiet, il se précipita ensuite vers son amie qui semblait inspecter sa blessure au bras.
- Ca va ? s'enquit-il, très inquiet.

Belegar repoussa Etheldred brusquement, voulant de toute évidence prendre les choses en main. Elle se releva dans l'idée de l'aider malgré tout si besoin était, mais apparemment, il maîtrisait déjà la sitution. Elle contourna le lit pour mettre un peu de distance entre eux et lâcha enfin son épée, plaquant sa main sur sa blessure.

Il fallait qu'elle se fasse un bandage de toute urgence. Plus facile à dire qu'à faire quand on a une main prise pour arrèter le sang et l'autre qui tremble sous la douleur. fébrilement, elle récupéra sa sacoche et s'assit sur son lit.

" Voilà le topo, je cogne, et tu souffres... "

Elle jeta un coup d'oeil aux combattants. Le pauvre gars était perdu et le nain ne comptait pas lui laisser le loisir de se reprendre. Elle les ignora, et fouilla d'une main tremblante dans sa sacoche pour en sortir un bandage qu'elle fit tant bien que mal. Ca arrèterait le sang le temps qu'elle prépare ses ingrédients. La blessure n'était pas profonde bien que douloureuse et elle abandonna l'idée des points de suture : elle n'était pas capable de les faire elle-même et elle ne voyait pas qui d'autre s'en chargerait.

Le temps qu'elle arrète le saignement avec de la poudre de géranium et qu'elle désinfecte la plaie, le massacre était terminé. Belegar alluma une bougie et elle ne réalisa qu'à ce moment qu'ils avaient été dans une demi obscurité. Elle avait de la chance d'avoir une bonne vue. De la chance aussi que les volets aient été dijoints, se battre ainsi dans la noir total aurait mené à une vraie boucherie.

Elle sursauta lorsqu'il acheva l'homme, mais ne dit rien et se concentra sur sa blessure. Belegar avait raison d'agir ainsi, elle le savait parfaitement, mais ça ne rendait pas l'acte plus agréable. Elle entendait toujours l'autre agresseur qui gémissait. Et son cerveau enregistrait tout ça, elle ne pouvait s'empècher de chercher comment le soigner, même si elle ne lui lançait pas un regard, se concentrant volontairements sur sa propre plaie. Elle n'allait pas soigner un assassin, elle avait déjà donné dans ce genre d'idée stupide et ça ne lui avait pas réussi.

" Ca va ? "

Elle grimaça, mais acquiessa.

" Oui... Ce n'est pas profond. c'est juste que j'ai perdu un peu trop de sang à ne pas pouvoir l'arrèter assez tôt... "

Il n'y avait plus qu'à faire un bandage solide. Elle en prit un propre et le tandis à Belegar en espérant qu'il ne chipoterait pas.

" Tu peux m'aider, s'il te plait ? D'une main, je ne peux pas, il ne tiendra pas correctement. "

Des questions se bousculaient dans sa tête. Qu'allaient-ils faire de l'autre assassin ? De celui qui était mort ? Que c'était-il passé dans les autres chambres ? Peut-être d'autres clients étaient-ils blessés ? A cette idée elle voulu se lever mais elle se rassit aussitôt : la tête lui tournait légérement. Elle soupira. Elle avait perdu un peu trop de sang, voilà tout, mais elle détestait l'idée de ne pas pouvoir agir de suite. Elle resta immobile un instant, le temps de reprendre ses esprits.

" Et maintenant ? "


[hrp : je serai absente ce week end]

" Tu peux m'aider, s'il te plait ? D'une main, je ne peux pas, il ne tiendra pas correctement. "

Belegar sourcilla. Lui ? Faire un bandage ? Il prit un peu maladroitement le tissu qu'elle lui tendait et l'enroula aussi délicatement qu'il le pouvait autour du bras blessé de l'humaine. Fallait-il serrer un peu plus ? Ou un peu moins ? Dans le doute, il préféra serrer un peu plus, pour être sûr que son "oeuvre" tienne. Ah ! Que c'était compliqué de faire un bandage à quelqu'un d'autres !

" Et maintenant ? "

Voilà une bonne question. Qu'allaient-ils faiore maintenant ? Le nain réfléchit, puiss son regard se posa sur le dernier des agresseurs, qui était encore en vie.

- Maintenant j'ai quelques questions... grogna-t-il

Il releva sans menagement le bandit, une main lui tenant le col et l'autre posée sur son épaule cassée. L'homme gémit, puis ses yeux hagards se posèrent sur le petit être qui lui faisait face.

- Qui t'a engagé ?

Oui, encore une bonne question. Et aussi pourquoi on voulait leur mort, qui était-il, est ce qu'il y en avait d'autre... Forcément, après avoir échappé à la mort en pleine nuit, il y avait de quoi developpé la paranoïa !

- Je... Je ne dirais rien... bredouilla-t-il

Il examina l'homme dans la douce clarté de la chambre, éclairée par la bougie. C'était un homme de taille moyenne, avec des cheveux bruns coupés assez court. Un visage banal, des habits sombres... Le genre de gars tellement banal qu'on le croise sans s'en rendre compte. Un profil parfait pour un espion ou un assassin. C'était peut être pour ça qu'il faisait ce métier d'ailleurs...

Belegar, assez énervé par la nuit passée, appuya sur l'épaule blessé de l'homme, qui cria de douleur.

- Parles !

Il se demanda vaguement si Etheldred était pour ou contre la torture... Mais il n'allait pas s'arreter aux détails. Il n'allait pas complétement torturer l'homme, mais il allait le faire souffrir un peu pour le forcer à parler. Sur les terres de Miradelphia, il y avait peu de place pour la compassion... Il appuya de nouveau sur l'épaule, et l'humain se mit à gémir. Puis, pour une raison obscure, il se mit à sourire.

D'un geste vif, enfin pour son état, il sortit une dague de sa tunique avec son bras libre. Il allait poignarder le nain qui était juste à côté ! Mais Belegar n'était pas stupide. Cela faisait prêt de 20 ans qu'il cotoyait la racaille, et était habitué à cela. Si bien que, lorsque l'homme leva le poignard, le nain l'envoya par la fenetre, littéralement... Il traversa les vitres qui explosèrent, puis sa tête heurta les volets. Ceux-ci étaient en tellement mauvais états qu'ils explosèrent aussi, et l'homme finit sa course un étage plus bas. Il ne bougeait pas en tout cas...

Le forestier se retourna vers Etheldred, se demandant ce qu'elle pensait de tout ça, puis il annonça d'une voie bourrue :

- Probleme reglé...

Etheldred sera un peu les dents, le temps qu'il termine le bandage, puis elle sourit légèrement.

" Je vais t'engager comme apprenti herboriste si ça continue... "

La suite lui fit perdre toute envie de sourire. Belegar avait relevé l'assassin et entreprit d'obtenir des réponses à ses questions. Etheldred frémit. Elle était devenue blème.

" Belegar, arrète. "

Elle ne disait pas cela seulement pour épargner l'homme, car elle comprenait parfaitement où le nain voulait en venir. Mais ce gars était un professionnel, il ne parlerait pas, à moins qu'il ne lui fasse une séance de torture interminable. Elle avait une plante, du datura, dans sa sacoche, qui pouvait provoquer un léger délire chez qui l'absorbait. Une méthode plus douce pour obtenir les mêmes résultats.
Seulement, elle n'eut pas le temps de développer car l'homme sortit une dague de sa tunique. Belegar réagit immédiatement et l'envoya... par la fenêtre.

Etheldred etouffa un cri et secoua le tête, affligée. Le nain la regardait comme s'il se demandait ce qu'elle pensait de tout ça et fit remarquer que le problème était réglé. Elle soupira :

" J'aurais pu le faire parler, en le droguant un peu. "

Elle préféra changer le sujet et détourna le regard, génée. Ce n'était pas le genre de compétence dont elle aimait se vanter. Toute herboriste connaissait l'utilisation de plantes dangereuses, allant des drogues aux poisons foudroyants. En général, elles gardaient cela pour elles, afin d'éviter d'être craintes et donc haïes. Il est des choses qu'il vaut mieux garder secrètes.

Problème réglé, avait-il dit ? Pas vraiment, car par la porte laissée ouverte, l'aubergiste apparut soudain, l'air menaçant et tonitrua :

" Par tous les dieux ! Qu'est ce qui s'est passé ici ? "

Son regard alla rapidement des cadavres à la fenêtre éclatée. Il sembla peser le pour et le contre, entre le risque d'avoir affaire à un nain tueur et la crainte de devoir tout remettre en état lui-même. L'appas du gain dut avoir le dessus car il ajouta, l'air mauvais :

" Va falloir rembourser les dégats. "

Etheldred le regarda, surprise, et se dit tout à coup que, vu le caractère de Belegar, elle avait intérèt à se dépécher de répondre. Mais pour dire quoi ? Elle était elle-même plutôt énervée par l'attitude de l'aubergiste et elle se demandait s'il ne pouvait pas être de mèche avec les assassins pour avoir une telle réaction. Elle allait tout de même essayer de rester calme, et puis, si la méthode échouait, le nain se ferait une joie d'employer la manière forte.

Elle prit un visage impassible, le genre qu'elle employait quand elle devait soigner un blessé grave, vidé de toute expression. Le genre qui calme lorsqu'on est dans un état critique, mais qui perturbe lorsqu'on est parfaitement conscient :

" Nous n'avons causé aucun dégat. Nous avons payé cette chambre pour dormir en paix une nuit et au lieu de ça, nous avons manqué d'être assassinés. Si vous voulez vous faire rembourser la fenêtre, voyez avec le défesnestré. Quand à nous, nous devrions plutôt nous faire rembourser la nuit. "

Elle n'y songeait pas vraiment, mais elle se souvenait de cette méthode enseignée par se grand-mère : si on te demande des comptes, accepte le calcul et compte en ta faveur.

Ce qui l'inquiétait d'avantage était de savoir ce qui s'était passé dans le reste de l'auberge. Elle avait entendu des bruits dans le reste du couloir. Alors, soit les assassins étaient dans la chambre d'à côté et s'étaient occupés uniquement de leur chambre, soit les autres clients avaient continué de dormir pendant les vols ? Elle trouvait cela tout de même étrange !

" J'aurais pu le faire parler, en le droguant un peu. "

Le nain la regarda un moment, sans trop comprendre. Le droguer ? Avec quoi ? Ah, oui , c'est vrai elle était herboriste...

- Ah... Bah c'est trop tard.

Le pauvre homme. Il y était peut être aller un peu fort. Remarque, il avait réalisé le rêve des hommes, celui de voler. Bien que son vol fut de courte durée et son atterissage brutal. Il avait du mourir sous le coup... En tout cas il ne bougeait plus !

L'aubergiste arriva. La scène devait être bizarre. Tout était sans dessus-dessous dans la chambre : des volets qui avaient éclatés, aux étagères renversées, en passant par les cadavres encore chauds étendus sur le sol. Effectivement, ils avaient pourri la moquette avec tout ce sang ! L'homme sembla réfléchir, puis dit :

" Va falloir rembourser les dégats. "

Quoi ?! Rembourser les dégâts ? Mais il était fou ! Il fallait payer pour tenter de se faire assassiner ?! Si ça se trouve, il était de mèche avec eux
en plus ! C'était tout bénéfice pour lui : les spadassins réussissaient, il touchait sa part, s'ils rétaient il faisait payer les dégâts aux clients, qu'il prenait à priori pour de gros pigeons en passant...

Etheldred lui répondit un peu au tac au tac :

" Nous n'avons causé aucun dégat. Nous avons payé cette chambre pour dormir en paix une nuit et au lieu de ça, nous avons manqué d'être assassinés. Si vous voulez vous faire rembourser la fenêtre, voyez avec le défesnestré. Quand à nous, nous devrions plutôt nous faire rembourser la nuit. "

Le nain approuva en hochant vigoureusement de la tête. Puis il saisit l'aubergiste par la ceinture (il aurait bien voulu par le col mais l'homme était trop grand... A moins que lui ne soit trop petit ?) et se mit à le secouer comme un prunier tout en grognant :

- Si je dois payer la moindre petite pièce, je vais foutre le feu à la chambre, pis je vais cramer cete foutue auberge, et après je vais cramer tout le royaume des hommes !

Il arreta de secouer l'homme, qui tomba à la renverse en arrière. Bien sur, il n'allait pas mettre le feu à quoi que ce soit. Mais cela donnait sans doute l'image d'un fou, et l'aubergiste n'insista pas et battit en retraite... Il se retourna vers son amie :

- Non mais c'est vrai quoi... grogna-t-il

Et sur ce, il retourna se coucher. Cela pouvait paraitre bizarre, mais il en fallait plus pour pertuber le nain. Maintenant, il verrait la suite le lendemain matin... Et, quelques minutes plus tard, Belegar se remettait à ronfler...

Une nuit sans encombres. Il rêvait de cela depuis longtemps ! Enfin, c'était plutot une fin de nuit sans encombres dans son cas... Qu'importe, il avait passer une bonne nuit, avec intermède plaisant (tentative d'assassinat inclue) pour se défouler. Le seul petit point noir de cette soirée était que son amie avait fini blessée. Heureusement, ce n'était qu'une blessure légère et superficielle, mais quand même !

Belegar se leva au petit matin. Pendant un moment, il fut surpris de ne pas être couvert de la rosée du matin, avant de se rappeler qu'il était dans une auberge. A ses côtés, Etheldred bougeait son lit. Pourquoi diable jouait-elle aux déménageurs, il n'en avait aucune idée. Les humains étaient un peu excentriques des fois... Le nain s'assit sur son lit et s'étira en baillant. Qu'il était dur de quitter un petit lit douillet bien chaud pour se lancer dans la vie brutale. Mais bon, c'était ça la vie...

Ethledred lui demanda ce qu'ils allaient faire maintenant. Pour sa part, elle irait à son herboristerie, en passant par les plaines d'Atral. le nain, pour sa part, était pressé. On l'attendait dans un village non loin d'Ydril la poissonière... Il ramassa ses affaires, souhaita au revoir à son amie et partit derechef. Oui, c'était rapide. Mais Belegar n'avait jamais aimer les adieux émouvants, lui même n'étant pas très doués pour les sentiments tendres envers les autres...

Il n'était pas inquiet pour l'herboriste, elle était débrouillarde. Et quelque chose lui disait qu'ils allaient se revoir bientôt...



RP fini !