Rencontre imprévue [PV Aldénor]

Elle sortit de la taverne, l'estomac rempli et la gorge rafraîchie.
Il fallait dire que depuis quelques temps, les soirées devenaient dangereusement incertaines, et la peur après vous avoir tenu le coeur vous donnait soif et desserrait l'éteau entravant votre appétit, vous faisant vous sentir littéralement vide.
Flaith voulait faire quelques pas dehors avant de se remettre en route vers l'inconnu. Sa vie se limitait à cela pour l'instant, et cela lui convenait.
Tant que les innocents étaient épargnés, elle pouvait tout accepter.
Le soleil donnait des couleurs ocres aux murs blancs des ruelles déjà vides de Diantra, l'heure du dîner étant commencée.
Elle avait toute une large rue pour elle.
Le vent s'amusait à faire voleter son immense cascade de cuivre en fusion, et quoi qu'elle fasse, l'élément imposait sa volonté.
Après tout, qu'il souffle, au moins, elle était en paix.
Mais pas assez... elle ne sut choisir : danserait-elle, chanterait-elle ou jouerait-elle ? Elle opta finalement pour la danse, la dernière fois qu'elle l'avait fait, c'était précisément à Diantra.
A la différence qu'à cette période, elle s'était accompagnée de percussions.
Là, la seule musique serait produite par ses pieds foulant le sol et de ses jetés.
Ainsi se mit-elle à danser, oubliant toute notion de temps, ne gardant que celle d'espace. Elle ne vit plus le paysage, laissant son être s'exprimer.
Flaith ne vit pas non plus une ombre se dessiner sur les murs, d'abord petite et lointaine, celle-ci se fit plus grande et se rapprocha au fur et à mesure.
Mais elle était trop absorbée par sa danse pour s'en rendre compte.
Et elle s'arrêta sur le sol, recroquevillée sur elle-même et légèrement essoufflée. Une minute plus tard, elle leva la tête et sursauta.
Il y avait vraiment quelqu'un, et il était en face d'elle...

Cela faisait maintenant quelques jours que Diantra avait accueillit le maître d'arme et il la découvrait petit à petit, chaque jour un peu plus, découvrant ci et là quelques richesses de la cité... Richesses architecturales certes mais également humain ou sociales voire culturelles. Ça changeait des elfes et de leurs manières manucurées ou des sentiers et de leur rudesse. Bien sûr ça puait l'humain plus que de raison, cette race si éphémère et puérile qui reniait tout ce que leurs ancêtres... Mais il lui faudrait sûrement s'en accommoder s'il devait devenir maître d'arme officiel de la cours... Enfin bref, il visitait la ville tranquillement s'arrêtant chez l'épicier du coin pour voir s'il lui restait un peu de quoi faire un ragout pour ce soir. Car oui, Aldénor faisait la cuisine... Pas très bien certes mais ça lui revenait mon cher que de se payer le moins cher repas de la moins chère Taverne - au demeurant miteuse. Aussi était-il bon de prévoir à l'avance ses repas et de flâner entre les échoppes pour s'approvisionner... Mais hélas pas de menthe, dévalisé par une cohorte de mégères vindicatives à la voix érayée par les multiples gloussements et autres cris de rage ou de colère... Pas grave, il irait s'acheter de quoi assaisonner son poulet plus tard.

La soirée pointait son né, avec ce farceur Soleil, qui, bercé par la mélopée céleste, se laissait endormir peu à peu, disparaissant derrière les édifices de pierre en laissant une couleur rosée et orangée à un ciel dégagé par la quotidienne brise du coucher de Soleil. Il avait eu le temps de passer entre les étals du marché pour ramener quelques herbes aromatiques pour son repas. Un délicieux poulet à la broche et aux herbes... Il en avait même donné à quelques mendiants qui attendaient derrière la porte des cuisines de la Taverne dans l'espoir de récupérer des restes... Même s'ils étaient une infection il ne pouvait ni les tuer ni les laissait continuer le bruit qu'ils faisaient... En plus, peut-être que cette fois, rassasiés, ils auraient des forces pour se faire enrôler... Avec la guerre en préparation, l'armée avait besoin de tous les bras possibles. Toujours était-il qu'il était ressorti pour profiter d'un air frais, non vicié par les effluves de sueur et les braillements des passant. Avec uniquement une tunique bleue roi brodée d'argent et d'or et son épée le tout au cas - assez fréquent en ces périodes troubles - où de vils manants veuillent lui dérober sa bourse qu'il n'avait d'ailleurs pas sur lui afin d'éviter un quelconque larcin.

Soudain, au détour d'un embranchement il tressailli... Une silhouette titubait... Le coup classique de l'ivrogne qui venait s'agripper à vous en prétextant l'alcool et qui finissait par vous voler quand il ne vous plantait pas son poignard dans les côtes. Sans attendre, le demi-elfe dégaina son arme et avança vers la silhouette qui elle aussi avançait... Non, elle s'arrêta finalement... Un piège alors ? Il avança toujours, maintenant sa garde. La faible lueur dégagée par son arme enchantée lui permettait de voir des deux côtés du porche lui permettant d'éviter une embuscade s'il y en avait une... Des pas lents, mesurés. Personne. Pas d'embuscade a priori, il fallait se méfier tout de même, les rues n'était pas sûre et un drow n'avait pas grand peine à se dissimuler dans un recoin sombre d'une ruelle ou d'une porte... Peut-être même était-elle de cette sale engeance, la garce ! Mais il était un gentilhomme, presque un noble à dire vrai, il ne pouvait pas tuer quelqu'un sur de vagues soupçons...

" Qui êtes-vous ? Que faites vous ici ? Vite catin, je n'ai pas que ça à faire ! "

Des mots simples, froids et cinglants qu'il ne disais que peu, surtout à des femmes d'ailleurs... Il avait plus l'habitude de les courtiser et de les flatter... Mais ce soir : NON ! On ne l'empêcherait pas de profiter de cette soirée...

La jeune femme se releva.
C'était un humain qui venait d'arriver, et il n'avait pas l'air dans son état... il devait être tendu, ou agacé, ou que savait-elle d'autre.
Mais quelque chose ne tarda pas à la perturber...
Il était un soldat, et d'habitude, les soldats faisaient montre d'un minimum de courtoisie à l'égard des femmes, fussent-elles elfes, humaines, demies-elfes ou naines... contrairement à cet homme. Il ne s'était pas contenté de lui demander qui elle était et ce qu'elle faisait en ces lieux sur un ton enragé, il avait en plus de cela qualifié l'elfe de catin.
Personne n'avait jamais fait montre d'un tel manque de respect envers elle.
Certes, elle devrait s'y habituer car c'était là le lot de la vie en société, mais cela avait pour résultat de la blesser, n'étant précisément pas accoutumée à ce qu'on l'insulte.
Elle, une catin... c'était le monde à l'envers !
Alors Flaith se leva doucement et avanca vers le soldat humain, ne pouvant s'empêcher de poser sa main sur la hampe de sa lance.

_ Qui je suis ? Je vais vous le dire. Je ne suis pas une catin, pour commencer, cher monsieur, je suis une elfe, barde de mon métier et guerrière lorsque je ne me produit pas en spectacle. Et ce que je fais ici ? Que vous importe, je pourrais vous demander la même chose, qu'est-ce que cela changerait au monde ? Je n'ai rien fait de mal, à part, sans doute, si vous considérez que danser est un mode d'expression propre aux putains, ce dont je doute sérieusement, si vous me le permettez, monsieur le soldat. Avez-vous d'autres questions ou faut-il que, pour me les poser, vous m'emmeniez dans votre caserne enchaînée comme une vulgaire criminelle et le centre d'intérêt de tout curieux ?

Son sang commençait à battre sérieusement dans ses tempes, et elle espéra garder le plus longtemps possible son sang froid. Il n'était pas question que la situation s'envenime et qu'on la conduise dans des cachots. Elle n'avait vraiment pas besoin de cela.
Il fallait qu'elle contrôle la furie qui montait en elle, cela n'augurerait rien de bon et serait une réelle perte de temps. Le temps était précieux, maintenant plus que jamais. Et si ce soldat ne comprenait pas cela, alors le monde devenait réellement fou. Elle tâcherait de le lui faire comprendre... et s'il fallait utiliser la force, ce serait la preuve que rien n'avait plus d'importance pour personne. Une bien mauvaise chose...
Pour l'heure, elle ne se rendit pas compte qu'elle perdait son sang froid en attendant la réponse du soldat, car ses sourcils se froncèrent imperceptiblement, et ses doigts s'agitaient sur sa lance.

La jeune femme sembla décontenancée par l'attitude d'Aldénor. Elle n'avait peut-être pas l'habitude d'être menacée d'une arme enchantée par un inconnu dans la rue... Ou peut-être n'avait-elle pas pensé que la personne a qui elle tendrait une embuscade serait capable de se défendre. Ils étaient tous comme ça de toute façon, dès qu'il y avait un peu d'opposition ils reculaient... et quand on avait le malheur de les croire et qu'on baissait notre garde le piège se refermait sur nous : brutal, implacable, déraisonné.
Cette leçon, il l'avait apprise il y a de cela quelques années déjà lorsqu'un compagnon de route se fit avoir par un groupe de marchands itinérants... Il s'était approché de la bohémienne sans sourciller afin de lui demander une potion spéciale mais avait entendu un bruit suspect et s'était mis en garde afin de se prémunir comme le maître d'arme le faisait actuellement. Seulement, après quelques secondes de discussion il rangea son arme, persuadé qu'il ne s'agissait que du chat qui avait heurté une casserole... Et puis le temps de dire ouf, deux hommes, deux forces de la nature, l'ont attaqué et poignardé à multiples reprises.
Il se méfiait donc de cette danseuse, du moins elle se présentait comme ça, espérant sûrement qu'il range son arme signant ainsi son arrêt de mort. Et puis son énervement ne jouait pas pour elle. Une personne censée n'aurait pas tenu tête de la sorte à un soldat armé. Certes il n'avait pas l'uniforme d'un soldat du roi mais il avait une arme et des vêtements assez riches pour qu'on ne puisse pas penser qu'il était un bête aventurier. L'agressivité face au danger était souvent le signe d'être pris au piège, découverts et cette réaction ne faisait que conforter le demi-elfe de son idée d'embuscade ou de piège.

" Je n'apprécie guère votre ton jeune fille ! Je ne serais pas obligé de vous menacer si vous n'aviez pas eu un comportement étrange. Quant à vos réponses, elles ne sont guère satisfaisante. Lorsque l'on se trouve sous la menace d'une arme on a au moins la décence de répondre correctement. "

Même s'il paraissait visiblement énervé, il n'en était rien, il gardait son sang froid. En cas d'assaut inopiné de sa part, le moindre trouble dans ses émotions pouvait signifier sa mort ou une blessure grave. Certes le onguents étaient de plus en plus efficaces chaque jour mais il ne fallait pas abuser non plus, on ne revenait pas d'entre les morts en un claquement de doigts.
Cette froideur interne contrastait amplement avec son ton agressif. C'était cela qui en rendait un expert martial : cette fabuleuse tendance à savoir se concentrer et anticiper face au danger et aux menaces. Certes, tout le monde gardait toujours un semblant de lucidité mais rares étaient ceux qui pouvait le faire entièrement et dans toutes les situations dangereuses. De toute façon on ne devenait pas maître d'arme par hasard, ce n'était pas quelque chose qu'on apprenait à l'école ou quelque chose d'inné... C'était un mélange des deux. Il fallait un tempérament naturellement assez calme conjugué à un apprentissage des armes et des techniques et enfin plusieurs années d'entrainement. Souvent cependant, de très bons guerrier stagnaient en se limitant à des entraînements sans risque, en caserne. Là où mourir n'était pas rédhibitoire, où la rage était de surface et non viscérale, là ou les émotions étaient faussées.
Il la tenait en respect, attendant une réaction de sa part mais il doutait fortement qu'elle puisse être bonne et quand bien même elle le serait, qu'est-ce que cela allait changer... Admettre s'être trompé il pouvait, faire des excuses aussi mais comment être sûr que ce n'était pas un piège... Il ne baisserait son arme qu'à cette condition et la seule manière d'y arriver était sans doute le combat. Déjà pour vérifier si l'ennemi était dangereux et ensuite parce qu'en combattant il se déplacerais et pourrait inspecter minutieusement les alentours pour y déceler la présence ou non d'assaillants... Mais encore fallait -il attendre la réaction de la jeune femme.

Sujet: Re: Rencontre imprévue [PV Aldénor] Mer 17 Sep 2008 - 12:17

Flaith écouta l'homme parler.
Il avait raison, et malgré sa tentative de contrôle sur elle-même, force était de constater que la pensée commune qui disait que les elfes étaient orgueilleux s'appliquait à elle, simple barde et guerrière nomade... Décidément, la confusion qui régnait dans Miradelphia envahissait également son esprit, et c'était une très mauvaise chose.
Elle planta doucement sa lance dans le sol en terre battue et s'appuya à la hampe, comme pour réfléchir.
En réalité, elle ferma les yeux pour faire le vide en elle.
Un autre écart, du moins ainsi que l'estimerait ce soldat, ne lui serait pas pardonné, et il n'était pas question d'empirer son cas. La jeune elfe soupira, et ficha à nouveau son regard dans celui du militaire, et dit :

_ Veuillez m'excuser, mais l'insulte que vous m'avez proférée par l'emploi du mot "catin" m'a mise hors de moi, mais il est inutile de préciser ce que vous avez constaté par vous-même, n'est-ce pas ? Je ne suis qu'une barde, guerrière lorsque les circonstances le demandent, qui profitait d'une dernière soirée dans la ville humaine pour se changer les idées par la danse. Je vous le redemande : s'agit-il là d'un crime que de vouloir se divertir lorsque les récents événements tentent de vous arracher tout espoir, tout rêve et toute belle illusion ? Sauf votre respect, il me semble que c'est exactement ce que vous êtes venus faire en ces lieux, n'est-il pas vrai ? Il m'apparaît cependant que, tout comme l'ensemble de mon peuple, je suis orgueilleuse, mais chaque être ne l'est-il pas un peu ? Et, par pitié, n'interprétez pas mal ce qui va suivre, mais vous-même l'êtes par la réaction dont vous avez fait montre à l'instant. Certes, vous êtes un militaire, vous vous devez de vous méfier de chaque âme, mais vous n'êtes pas non plus un roi bénéficiant des pleins pouvoirs. Cela ne vous donnait pas non plus raison de me menacer pour de simples ironies et autres sarcasmes. Je ne vous ai aucunement insulté, ce qui aurait justifié l'arrestation que vous m'avez faite entendre comme imminente si je continuais sur ce ton. Je suis une elfe, neutre, et j'éprouve, bien que vous sembliez ne pas l'admettre, du respect pour chaque créature peuplant ce monde. Vous n'y faites pas exception. Je regrette la tournure qu'ont pris les événements et m'en excuse.

Après cette longue tirade oratoire, l'elfe leva les yeux au ciel.
La lune commençait à être visible, astre nocturne bienveillant, et la barde se sentit plus à l'aise. Elle l'avait toujours rassurée et aidée. Pourquoi n'en serait-il pas de même aujourd'hui ?

Sujet: Re: Rencontre imprévue [PV Aldénor] Sam 20 Sep 2008 - 16:07

Il ne servait à rien de s'énerver de toute façon. Il avait inspecté tous les coins de l'endroit et aucun être nuisible ne s'y trouvait. Certes, la menace existait toujours, y compris en ces temps troublés mais il ne fallait pas exagérer... Et puis les paroles de l'elfe l'avait touché. Après tout c'était vrai qu'il fallait se détendre et oublier un peu. Un peu seulement pour ne pas être surpris en cas de danger mais il était résolument trop tendu à en devenir dangereux. Cette pensée le fit frissonner. La guerre le rendait paranoïaque ou du moins par moment. Et ce n'était pas sain, pas du tout même il en devenait plus dangereux qu'un drow... Et puis Diantra était relativement sûre tout de même. En plein milieu des territoires humain et pas très proche des côtes. De plus, il devait y avoir des patrouilles un peu partout sur les routes et chemin amenant à la capitale, il aurait du être rassuré.
Aldénor rangea son épée et se gratta la tête avec une mine profondément désolée.

" En effet, je vous prie de m'excuser damoiselle. Je suis quelque peu sur les nerfs vous comprenez... Vous êtes peut-être innocente mais un militaire reste un militaire et je dois prendre mes précautions vous vous doutez bien. Je m'excuse cependant platement de mes outrages. Je n'ai pas voulu vous offenser, du moins si vous n'êtes pas une ennemie de la liberté.
Comprenez également que je ne peux guère vous faire confiance pour l'instant. En plein milieu d'une ruelle sombre, il peut se passer à peu près n'importe quoi. Je vous propose donc de continuer un peu plus à la lumière. Si en effet j'ai été trop virulent alors j'aurais une sorte de dette envers vous et bien entendu je m'excuserais d'avantage qu'actuellement. "

Avec un léger sourire, pas complètement franc mais pas non plus hermétique, il l'invita à prendre la direction d'une rue plus éclairée par un geste de la main. Après tout, elle était peut-être très sympathique et puis si elle dansait bien, peut-être bénéficierait-il d'un spectacle pour se détendre. Ce n'était donc pas si mauvais. Surtout que plus il passerait de temps, plus il oublierait ce malentendu. C'est vrai que c'était assez stupide la réaction qu'il avait eu. Diantra était sûre. Les papiers locaux ne cessaient de rappeler que des drows ou d'autres nuisant étaient arrêtés régulièrement aux frontières. Alors Diantra était sûre, c'était obligatoire.

Sujet: Re: Rencontre imprévue [PV Aldénor] Mar 30 Sep 2008 - 19:43

L'elfe écouta le militaire parler et hocha la tête.
Elle estimait qu'il était rare qu'un militaire ait autant de jugeote... mais il fallait bien des exceptions pour faire un monde, qu'elles soient bonnes ou mauvaises...
La guerre inévitable qui se préparait aurait besoin d'hommes de sa trempe : intègre, méfiant, pas dupe pour deux sous, courageux pour ne pas dire hardi, ... et pas dépourvu d'intelligence. Il avait tout bon.
Si elle avait été guidée par de mauvaises intentions, elle aurait apprécié ses qualités et l'aurait provoqué pour voir jusqu'où celles-ci allaient.
Flaith ne put réprimer un sourire. La situation était largement plus calme, aussi rapidement qu'elle était devenue tendue, à la limite de l'affrontement et des différentes suites qui pouvaient survenir.
Mais lorsque les êtres se laissaient aller à leurs instincts, les dangers n'étaient pas longs à venir, et fort heureusement, ils avaient leurs moments de raison, ainsi que cela venait d'être le cas. La barde soupira intérieurement. Il fallait maintenant passer à autre chose, le passé appartenait bel et bien au passé, cela ne servirait à rien de le ruminer sans cesse.
Sans l'oublier pour autant, car l'on en retenait plusieurs leçons et que l'oubli vous dénaturaient et vous causaient un état de... elle chassa ces pensées hors du temps et revint au présent et à cet homme qui l'invitait à se diriger dans une ruelle un peu plus agréable que celle-ci, franchement glauque.

_ Vous avez parfaitement raison, et ce en tout point, militaire, et ne le prenez ni pour de l'ironie ni pour de la flatterie, mais comme de la franchise.

Elle observa les lieux : en effet, des lanternes éclairaient le paysage maintenant largement envahi par les ténèbres du voile nocturne. Pas âme qui vive, semblait-il, mais après tout, cela valait mieux.
Flaith se tourna vers le soldat et demanda d'une voix enjouée :

_ Eh bien, je pense que quelques brèves présentations sont nécessaires. A moins que vous vous y opposiez. Me concernant, en tout cas, je m'appelle Flaith, barde de mon métier et guerrière lorsque les circonstances l'exigent - bientôt, semble-t-il...

L'elfe rousse perçut une petite gêne chez l'officier, ou plutôt une fatigue, ou quelque chose de ce genre-ci. Elle demanda alors, d'un ton plus neutre, mais toujours amical :

_ Que puis-je faire qui puisse vous remonter le moral, monseigneur ?

Et l'encouragea d'un petit sourire.

Sujet: Re: Rencontre imprévue [PV Aldénor] Lun 6 Oct 2008 - 19:55

Ils cheminaient tous deux dans les rues sinueuses de Diantra. Pas beaucoup de monde mais pas désert non plus. C'était les grandes villes ça : toujours quelqu'un dans les rues, quelle que soit l'heure du jour où de la nuit. C'était le lieu idéal pour mendiants et autres criminels de bas étage. Fort heureusement, ils n'étaient pas dans ces sordides ruelles coupe-gorge où la seule lumière qui filtre est celle des gardes de la ville lorsqu'ils viennent enlever votre corps sans vie de la chaussée maculée de votre sang. La rue était faiblement éclairée comme les veinules entre deux grandes avenues ou les allées importantes. Cela suffisait amplement pour se repérer et éviter d'être importuné et ce malgré les quelques mendiants parsemant le pavé : on pouvait les voir arriver de loin.

Finalement il se détendait peu à peu. Cette jeune femme s'avérait ne pas être spécialement stupide ou mal intentionnée et même si le fait d'avoir eu tort le gênait, surtout vue sa réaction, le fait d'être un peu plus en sécurité le rassurait. Au moins il aurait un peu de compagnie ce soir. Il ne retournerait pas se coucher à l'auberge après avoir erré seul dans les rues de la Capitale. Ce n'était pas grand chose certes mais toujours ça de pris. Par contre il ne savait pas trop comment appréhender cette rencontre. C'était assez rageant de se tromper. Il aurait encore préféré avoir eu raison, au moins ça serait terminé et il ne serait pas embarrassé pour alimenter une conversation. Peut-être finalement commencer par les présentations. Très banal certes mais au moins cela fixait les choses et donnait un substrat à une discussion. Elle eue la bonne idée de commencer la première, évitant à Aldénor la pénible tâche de se lancer.

" Enchanté chère Flaith. Pour ma part je me nomme Aldénor et je viens de Faëorn, un petit village en bordure de la forêt d'Aduram. Enfin cela importe peu mais j'apprécie la précision. Sinon comme vous l'aurez probablement deviné je suis un soldat ou du moins un homme en arme. "

Il s'arrêta un moment, le temps de s'éclaircir un peu la voix puis il reprit avec une expression plus avenante.

" En fait je suis maître d'arme. Pour le moment itinérant mais je compte bien rentrer au service du Roi... "

Bon voila c'était fait, il s'était présenté. Le plus dur était-il pourtant fait ? Il n'arrivait pas tellement à se détendre en fait... Pourtant il avait l'habitude des rencontres, surtout féminines. Il lui fallait admettre que cette fois-ci la situation n'était pas exactement la même, il n'était pas en position de prédateur ou d'interlocuteur loquace mais d'attaquant repoussé et qui tente de retenir ce qui peut être retenu.
Cependant sa phrase lui laissait une ouverture pour se détendre un peu et se laisser aller. Une aubaine quasiment. Encore fallait-il qu'il la saisisse...

" Je ne sais pas trop en fait. C'est assez gênant comme situation donc si vous avez une idée pour détendre l'atmosphère je la prends bien volontiers, quelle qu'elle soit d'ailleurs. "

Il arriva à sourire bien que maladroitement. Il espérait lui avoir laissé l'initiative, sans trop savoir ce qu'elle ferait... Après tout elle pouvait prendre presque toutes les libertés, il venait de lui permettre... Il pouvait craindre le pire ou le meilleur, bien que ne sachant pas de quoi ils étaient fait.

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