Nouvelle Entrée, Nouveau Chapitre

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier selon votre bon plaisir, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

En cas de doute, avant de réutiliser un élément ou un personnage, contactez le Staff.

Date estimée : Verimios 996:X

Il vient un temps où il faut savoir s'incruster dans la société, prendre la place qui nous revenait de droit en tant que simple individus et se faire connaître dans les parages. Pour Isilanth, ce moment crucial était arrivé. La phase première de son entrée fulgurante dans la ville située au Puy d'Elda, ce volcan inactif depuis des lustres, était bien de trouver son chemin à travers la flore luxuriante des environs.
Pendant au moins une heure, l'écrivain tourna en rond, son sens de l'orientation devenu aussi grand que sa compassion pour les autres races. En gros, c'était presque nul. Heureusement que dans la vie, il y a hasard et chance, car autrement, la jeune demoiselle serait encore là à tenter de se frayer un chemin vers l'entrée de la ville. Soit disant passant, elle n'y était encore jamais allée, alors, c'était un peu normal qu'elle ne sache pas par où passer.

La Drow poussa un soupir en mettant les pieds dans l'une des rues de la cité. Ce n'était pas trop tôt! Veillant à ce que sa cape grise la couvre correctement, Isil poursuivit sa promenade, laissant ses pas la guider, tandis que ses yeux observaient avec attention les gens et les bâtisses qui se dressaient ça et là. En chemin, elle croisa quelques gardes qui lui portèrent un coup d'oeil méfiant, mais voyant qu'elle n'avait pas l'intention de déclancher des hostilités, ils la laissèrent poursuivre sa route sans intervenir.
Mais marcher comme ça, c'est bien beau. Le seul hic, c'était qu'elle se retrouvait perdue. Où était l'entrée déjà? Quelque part derrière elle, mais sans plus de précisions. Bah, tant pis. Ce n'était pas comme si elle était dans une ville où vivaient ces elfes et ces bâtards d'humains. Encore moins dans une mine avec des nains.
L'idée de se retrouver dans un endroit plus sombre lui aurait plus, mais ne pouvant pas tout avoir, se trouver en compagnie des autres membres de sa race était assez...suffisant. Se plongeant dans ses pensées, Isil' ne vit pas où elle allait et bouscula sans le vouloir plusieurs personnes qui lui bloquaient l'accès vers les autres rues. Pas un mot d'excuse, pas un grognement, rien. Elle était portée disparue dans son monde imaginaire.

Suite

La centenaire avait franchie la foule pour s'éloigner, heureuse d'avoir offert une signature sanglante pour l'honneur du peuple. Ce serait bien là sa première implication directe dans la guerre contre la vermine. Un sourire étira ses lèvres alors qu'elle épongeait doucement l'entaille qu'arborait son bras gauche, tout en tournant au coin d'une rue. Ce fut à ce moment qu'elle la sentit. Une sensation désagréable; celle d'être observée. Comme si son accoutrement bizarre n'attirait pas suffisamment l'attention, il fallait qu'une paire d'yeux supplémentaire reste constament fixée sur elle.
Néanmoins, la jeune T'ssar fit comme si de rien n'était et continua d'avancer. Par mesure de précaution, elle tira sa plume.
Quoi? Vous croyez qu'il s'agit là d'un objet inoffensif? Notez que la pointe est en fer forgé, donc, aussi solide qu'une lame d'épée, et de plus, comme elle avait été polie, elle est devenue aussi tranchante d'un éclat de verre. Heureusement, elle ne perforait pas les feuilles de parchemins, car autrement, Isilanth l'aurait laissé tombée depuis fort longtemps.

Bref, ainsi armée, la Drow prit un nouveau tournant, essayant de déterminer qui pouvait bien vouloir l'espionner. Elle s'arrêta net. La rue empruntée n'était qu'un cul-de-sac. Elle eut un sourire amusé; c'était la meilleure chose qui pouvait lui arriver pour subir un affront direct avec la personne qui la suivait. En se plaçant face à l'entrée de la ruelle, elle envoya une première provocation.

" Allez, sors de ta cachette, vaurien. Je sais que tu es là, tapis dans ton coin. Qu'est-ce que tu me veux? "

Le pas tranquille et assuré, un homme en arme et en armure dévalait la pente pavé de roche noir et poussiéreuse qui faisait la liaison entre les niveaux inférieurs, où vivait la plèbe et les autres Drows de rangs inférieurs, et le niveau supérieur où trônait la citadelle noire, siège du puissant souverain des Drows, Tebryn le Sombre. La cape ample rouge vif de l'homme se soulevait au rythme de ses pas cadencés, le fourreau de cuir de son épée battait contre sa cuisse revêtu d'acier alors que son poignard, fermement calé entre son ceinturon et les plaques de protection de son abdomen, était comme une larme d’argent au milieu de l’océan de ténèbres qu’il portait en guise d’armure.

Elon Drukh, de la maisonnée des Drukh venait juste d’être congédié par son suzerain qui l’avait prié de le laisser seul et de se référer à son Maître d’Arme pour avoir plus de détails sur sa nouvelle, et prestigieuse, affectation. Son visage exprimait une joie sauvage d’avoir été accepté au sein de la garde royale, il servait le plus puissant être de tout Miradelphia et il lui semblait être investit d’une confiance grisante dont il savait parfaitement qu’il devait se méfier. Il avait juste assuré sa position en tant que soldat mais il lui restait un long parcours avant de se faire reconnaître au même titre que les autres nobles. Ses longs cheveux d’argent voletaient paresseusement, se déposant par moment en mèches rebelle sur son large front.

Perdu dans ses pensées il ne prêta guère d’attention aux visages autour de lui, les yeux dans le vague il songeait aux nouveaux risques que lui apportait cette nouvelle nomination. Aussi heureux qu’il était il n’oubliait jamais qu’il fallait toujours être sur ses gardes, en particulier au sein de sa propre espèce, aussi haut qu’il pouvait s’élever le rang ne protégeait jamais d’un coup de poignard dans le dos. Son humeur s’assombrit quelques peu et il se promit de passer un peu de temps avec ses esclaves rapportés de ses rapines, histoire de se changer les idées…

Des clameurs et un concert de cris le tirèrent de ses pensées et son attention se dirigea vers la source de se désagrément auditif et malvenue. Une foule de Drows aux origines multiples se pressaient les uns contre les autres, l’air exalté et le tempérament bouillonnant. Elon fut prompte à deviner la cause de cette effervescence, l’appel de la Haute Prêtresse Alyryne. Il se remémore avec nostalgie lorsque son âme et la fibre même de la fierté envers son peuple et sa race avaient vibrés à l’unisson, unis vers un seul but : l’éradication des sous-races. Ha ! Décidément la guerre était vraiment magnifique ! Il savait que durant ce laps de temps les tensions se calmeraient et que tous tendraient vers un but commun ! Ceci était l’œuvre de leur glorieux roi et grâce devait lui être rendue pour cela.

Son regard se perdit dans la contemplation de la foule jusqu’à ce que son œil exercé par des années d’échauffourées et d’embuscades violentes fut attiré par une courte silhouette enroulé dans une cape grise à capuchon, les Drows était une race qui aimait le secret, la dissimulation et leurs peaux supportaient mal le soleil, toutefois quelque chose lui disait que ce vagabond qui déambulait pied nu tel une ombre furtive n’était pas n’importe qui. Après tout, ces périodes de préparatifs n’était-il pas des moments privilégiés pour un afflux massif d’espions ? Ses instincts paranoïaques et suspicieux prenant le dessus il entreprit de suivre l’inconnu avec discrétion et d’aviser par la suite.

Son armure n’était pas idéale pour les filatures mais il s’en accommoderait. Mettant une distance respectable entre lui et sa cible, il la suivit des yeux en essayant de ne pas trahir sa présence. Il devait paraître être un quelconque guerrier qui s’en allait quérir un armurier pour son équipement. L’homme était agile, il avançait d’une démarche souple et discrète et le vent n’apportait aucune trace d’une quelconque odeur. Il continua sa marche silencieuse pendant quelques temps, s’il s’était aperçut de la présence d’Elon il n’en montra aucun signe, au contraire il tourna à un carrefour et le noble Drow le perdit des yeux pendant quelques secondes avant de se presser pour le rattraper.

Il tourna à son tour et quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver nez à nez avec l’inconnu, qui tenait fermement dans sa main un objet qu’il identifia comme une plume pour la caligraphie de pointe. L’éclat cuivré du bout de la longue plume évoqua à Elon celle d’un poignard et il porta, par réflexe, la main à sa dague. Il le héla avec rudesse et le guerrier fut étonné de reconnaître un timbre féminin dans sa voix : une femme ! Jamais il ne l’aurait deviné. Il sortit des ombres, la main toujours sur le manche de son arme, et son regard s’attarda sur la femelle Drow. Vêtu d’une cape grise poussiéreuse qui recouvrait tout son corps, un masque ouvragé masquait sa figure et ses yeux, son regard s’attarda quelque peu sur la poitrine généreuse de la Drow avant de se porter sur la plume qu’elle tenait fermement entre les mains. Il modéra son ton et tenta de prendre une voix aimable :

-Je ne crois pas que nous discuterons en bon terme si vous persistez à pointer votre…Arme sur moi. Je me nomme Elon Drukh, de la maisonnée des Drukh, je suis au service du roi Tebryn. Puis-je vous demander la raison de votre présence en ces lieux Dame…

Il laissa sa phrase en suspens pour inciter son interlocutrice à répondre.

Il ne fallut pas une éternité à l'être qui la suivait pour se dévoiler. Les yeux rougeoyant de l'écrivaine s'écarquillèrent en avisant la tenue du Drow qui se tenait devant elle. Un cape rubicond, une armure luisante et sombre comme la nuit, une épée à la hanche et un poignard à portée de main...Elle était tombée sur un véritable guerrier. À côté de lui et de sa posture fière, elle avait l'impression de n'être qu'une moins que rien, habillée de haillons et cherchant une protection derrière la plume qu'elle tenait bien serrée contre sa paume. Et elle devait surement l'être aux yeux de l'inconnu. Les deux individus restèrent là, à se dévisager, jusqu'à ce que l'étranger brise ce silence. Le ton de sa voix se voulait aimable, aussi, la demoiselle recula d'un pas. Il ne fallait jamais se fier uniquement aux apparences ni aux sons qui nous paraissent les plus agréable, car bien souvent, ils s'avèrent être trompeurs.

Son sang se glaça dans ses veines. Elle était face à un être supérieur, puisqu'il servait leur Roi, et elle l'avait insulté en l'interpellant comme s'il n'était rien de plus qu'un bandit. Aussitôt son erreur avisée, elle s'inclina profondément, rangeant sur le champ son instrument de travail.

" Pardonnez mon erreur de vous avoir appeler 'vaurien'. Ce n'était nullement intentionnel. Je me croyais poursuivit par un simple voyeur..." Elle se releva ensuite, allant même jusqu'à lever la tête pour croiser le regard d'Elon. " Je suis venue visiter la ville, puisque c'est la première fois que j'y mets les pieds. Je me cherche aussi une source d'inspiration, quelque chose ou quelqu'un que je pourrais honorer dans des histoires ou des poèmes. "

Elle ne lui demanderait certainement pas ce qu'il viendrait faire ici, puisqu'étant aussi proche du Seigneur des Sombres, il devait avoir d'excellentes raisons de déambuler dans les rues à cette heure. Avec un voix douce et un léger sourire, la demoiselle désigna la dague que le guerrier avait presque dégainé.

" Serait-il possible que vous éloigniez votre main de votre dague? Je ne suis pas venue pour me battre et j'aimerais être certaine que vous n'allez pas m'égorger dans les secondes qui suivront..."

La jeune femme revenait à un ton plus doux et Elon accepta ses excuses et se délecta de son ton remplit de confusion et de l’aura de malaise qu’elle dégageait, comme il était bon de se sentir puissant ! Néanmoins il n’avait point de gloire à imposer le respect à un femelle qui plus est n’était pas armé, il calma donc ces ardeurs et prêta attention aux paroles de la femelle Drow. Bafouillant, cherchant ses mots, elle ne paraissait plus aussi sur d’elle et elle avait eut de la chance de tomber sur le guerrier de la première Cohorte, tout autre aurait déjà prit ses paroles pour une insulte et exécuté sur le champ. Un voyeur ! N’avait-on pas idée d’exprimer à voix haute ce genre de chose ! Pendant un instant l’envie prit au noble Drow de lui coupé la langue pour oser salir son honneur et mettre en doute son intégrité.

D’après ses dires elle était ici pour visiter, il en déduisit facilement que d’après son apparence c’était une voyageuse habituée des longues traversés et des chevauchées harassantes, la suite le rendit un peu plus perplexe. Des poèmes ? Des histoires ? Elon plissa les yeux alors qu’il regardait plus intensément la jeune femme, il avait peu cotoyer d’artiste dans sa vie, hormis les bouffons et autres jongleurs humains qui le distrayait lors des repas, il n’avait jamais côtoyé directement des scribes ou des érudits. Il y avait bien eut les précepteurs qui lui avait enseigné les bases du savoir et de la culture Drow quand il était jeune mais il n’en avait pas grand souvenirs.

Plongé dans ses pensées il entendit à peine la voix lointaine de la jeune femme lui demandant d’éloigner sa main de son arme. Il regarda sa main et pointa son regard droit dans les yeux de la Drow .
*Je devrais plutôt de planter ma lame en travers la gorge pour oser me donner des ordres chienne !*

Une envie de meurtre voila ses yeux pendant un instant mais il reprit sa contenance et éloigna sa main doucement de son arme, après tout il lui serait aisé de lui briser les cervicales de sa poigne de fer. Il sera son gantelet rehaussé de maille en songeant à cette idée qui lui brûlait de mettre à exécution. La jeune femme l’intriguait et voulait pousser un peu plus loin son introspection.

-Vous êtes donc une érudite…Je ne les imaginais pas comme ça…

L’allure de la jeune femme laissait effectivement à désirer et ses pieds noirs n’était pas signe d’une très grande hygiène de vie, de plus son étrange masque paraissait déplacé.

-Il existe de nombreux sujets dans notre cité qui vous inspirerait, de nombreuses personnes aussi. L’événement auquel vous venez d’assistez par exemple est un très bon exemple ! Quoi de mieux que de chanter les louanges de l’ardeur guerrière et de la flamme vengeresse des Drows ?

Dans le cœur d’Elon naissait déjà l’envie secrète que son histoire et celle de sa lignée soit aussi retranscrite par la plume, sa gloire ne serait pas éternelle si on en gardait pas trace. L'égo du noble était tirailler par cette chance inespéré qu'on immortalise son existence.

Un malaise indescriptible s'insinuait lentement dans les fibres de son corps, une sensation de danger qui était dû au calme du mâle aux allures altières. Et le fait qu'il plissa les yeux lorsqu'elle avait mentionné les raisons de sa venue, comme pour sonder son âme, ne la rendait que plus méfiante. Un Drow, surtout armé, restait un être imprévisible et dont le caractère généralement agressif prônait pour les effusions de sang. Isilanth prit une grande respiration en espérant que ce ne serait pas le sien qui souillerait le sol de la ruelle. Surtout qu'elle s'exprimait sans la moindre gêne, bien qu'elle conservait le ton de politesse et le vouvoiement respectueux envers le guerrier. Il devait sans doute y voir là un mal quelconque. Aussi, elle s'attendait à tout moment de voir un éclat métallique qui signifierait la fin de sa vie d'écrivain.

Heureusement, il sembla accepter sa demande, bien que l'assassinat se peignait dans son regard. La demoiselle masquée ne broncha pas, bien qu'elle eut fortement envie de faire un pas en arrière supplémentaire. Conserver une bonne distance entre cet illustre représentant de la société et elle était préférable. Un serrement de gantelet plus tard, geste qui n'avait fait qu'accroître l'anxiété de la Drow, Elon finit par poser une remarque disons...non pas insultante, mais un peu vexante.
Il espérait quoi? Qu'elle soit habillée d'une robe luxueuse que seule les femelles nobles pouvaient se payer? Ou encore qu'elle dévoile ses traits à tout le monde, sans garder la moindre parcelle de discrétion?
De toute façon, son accoutrement était du pour un changement radical et elle comptait prendre un bon bain dès qu'elle se serait trouvée une auberge de...qualité.

-Il existe de nombreux sujets dans notre cité qui vous inspirerait, de nombreuses personnes aussi. L’événement auquel vous venez d’assistez par exemple est un très bon exemple ! Quoi de mieux que de chanter les louanges de l’ardeur guerrière et de la flamme vengeresse des Drows ?

Retour sur un sujet un peu plus intéressant. Les sources d'inspiration. Devant ces quelques exemples, elle ne peut que lui offrir un sourire. Un rictus moqueur qui ne devait pas être prit pour une marque de non respect. Isil' venait simplement de prendre en note qu'il l'avait suivit depuis qu'elle avait participé à cet événement où les membres de la communauté venaient se porter volontaire pour participer à la guerre.

" Effectivement, j'en aurais beaucoup à raconter là-dessus. Je crois même que j'en ferais le sujet principal de ma prochaine oeuvre littéraire. À moins que..."

À son tour de laisser planer un léger suspense, ainsi qu'un court silence durant lequel elle s'autorisa à l'observer de haut en bas, de bas en haut. Qu'il ne s'en offusque pas non plus, surtout s'il parvenait à voir clair dans ses idées.

" Vous me paraissez être un guerrier d'exception, qui mériterait que l'on chante les louanges, durant des siècles et des siècles. Voire, éternellement. Vous ne croyez pas? "

Un silence plutôt gênant s’ensuit après sa déclaration pendant lequel Elon devina plus qu’il ne vit la jeune femme le détaillé de bas en haut. Il n’aimait pas tellement ça, il lui plaisait ? Ou était-elle entrain de se faire un jugement par elle-même sur sa personne, le noble Drow n’était pas assez idiot pour ignorer qu’une plume bien manié pouvait faire plus de ravage qu’une dague bien aiguisé. Aussi, dans un de ces accès de colère qui le prenait souvent, se prépara-t-il à déverser un flot de paroles belliqueuses à l’encontre de la pauvresse jusqu’à ce que la jeune femme ouvre la bouche et les mots qui s’ensuivirent charmèrent le jeune noble.

Ayant été élevé dans une maison noble il avait l’habitude des basses flatteries des courtisans qui misait sur lui comme sur un cheval de course ou un bon chien de chasse, dans l’espoir que les retombées de son ascension les aspergent aussi, mais les compliments venait d’une personne éduqué et qui ne le connaissait pas encore. Elon la jaugeait encore du regard, il pouvait s’agir d’une quelconque espionne dépêché par un rival qu’il ne connaissait pas encore pour provoquer sa perte, ou bien d’une mendiante qui avait guetté la possibilité de s’offrir un bon couvert et un bon abri pour la nuit. Sa nature suspicieuse le poussait à se méfier et en même temps l’idée était alléchante.

Il laissa ses pensées vaquer au gré de son imagination, il se voyait déjà en train de déclamer des poèmes et des écrits glorifiant sa personne et son habilité aux armes, cela avait quelque chose de grisant.
*Des siècles et des siècles…*
Se répéta-t-il. La femme avait visé juste, son ego surdimensionné ne résistait pas aux flatteries et lui criait que ce n’était après tout pas une mauvaise chose. Il prit un faux air gêné et déclara :

-Vous ne vous trompez pas…Et je serais fort heureux de constituer première matière d’inspiration pour vos futurs œuvres. Ce serait en outre une chance inespérée pour vous ! Songez-y je vous offre une place dans mon Manoir, rien ne me coûte que de vous prendre à l’essaie. Vous y serez logez, nourris et blanchi en outre vous pourrez partir comme bon vous semble.

Il ne pensait qu’à moitié ces paroles, s’il se révélait satisfait de ses compétences il la forcerait à rester à son service, quitte à user de la force ! S’il elle se révélait inutile, ma foi, il ne savait pas ce qui se cachait sous se masque mais il pourrait la faire entrer dans son harem ou bien la vendre en tant qu’esclave. Il était gagnant sur tous les côtés.

-Puis-je savoir votre nom ? Il me parait peut inapproprié d’habiter avec une femme dont j’ignore le nom. Je vous emmène sur le champ à ma demeure et je ferais le nécessaire pour que vous soyez traitée avec tous les égards qui vous sont dû.

Il accompagna sa proposition d’un geste bienfaisant, elle était dès à présent sous sa protection et personne ne poserait la main sur elle jusqu’à ce qu’il en décide autrement.

Sa capacité à choisir les bons mots aux bons moments lui avaient souvent sauvé la vie. Et apparemment, c'en était encore le cas. Ce qu'il fallait toutefois savoir, c'est que la demoiselle masquée avait réellement envie d'insérer un personnage de noble stature dans ses récits, surtout qu'avec des témoignages en directe, l'histoire ne se ferait que plus réaliste. Le silence qui plana entre ses douces paroles et la réaction, ma foi fort intéressante, du guerrier fut sans doute la clé pour un pareil effet. Laisser le temps au message de s'imprégner dans l'esprit ciblé, afin qu'il puisse réfléchir à tout ce que la proposition pouvait lui offrir.
Isilanth esquissa un sourire amusé en voyant le jeune Drow feindre une certaine gêne; elle y voyait là un excellent présage. S'en suivit une déclaration qui fit briller ses yeux de braise d'une lueur surprise. Il lui offrait d'habiter dans son manoir? C'était une blague? Il devait sans doute délirer, dire du n'importe quoi...

Complètement immobile, l'écrivain réfléchissait. Il semblait sérieux, mais en même temps, c'était une situation totalement insencée. Accepterait-il vraiment d'héberger une Drow comme elle, une moins que rien? Alors que lui était riche, noble et puissant? Sincèrement, Isilanth était flatté par pareille proposition et elle se voyait mal la refuser. Surtout que son fier interlocuteur était armé. Et puis, comme il avait gentiment précisé que ça ne coûterait rien d'essayer et qu'elle était libre de partir si elle le désirait...Autant saisir la chance à deux mains et profiter de l'aubaine.

Elle ne répondit cependant pas tout de suite, puisque futur employeur venait de lui poser une question qui était plutôt importante, du moins, d'un certain point de vue, et venait également de rajouter quelques détails, le tout ponctué d'un geste qui se voulait bienveillant. Bien décidée à ne pas abuser de sa patience et de sa bonté, Isilanth répondit dans la minute qui suivit:

" Isilanth T'ssar, pour vous servir, noble maître. " Tout en se présentant, elle s'inclina devant lui, avant de reprendre une posture plus droite, afin de sceller cet...accord. " Je serais très honorée de pouvoir faire connaître votre nom et votre grandeur à travers les âges et de le rendre peut-être plus connu que celui de notre Roi. Il en sera fait, bien entendu, selon vos besoins et vos désirs. "

Elle jeta un coup d'oeil scintillant à Elon, attendant patiemment qu'il la guide à travers cette ville qui lui était encore inconnue, bien qu'elle eut traverser bon nombre de ses rues. Il était son guide et, sous les normes de cet étrange contrat, il était son maître.

La jeune femme sembla prendre une décision au plus profond d’elle-même et bientôt elle céda et lui donna son nom, son destin était scellé. Pour Elon il n’y avait pas de contrat ou serment qui accordait de la valeur à un engagement, un Drow pouvait aisément renier sa parole ou déchirer le papier sur lequel figurait sa promesse sans trouver cela compromettant pour son honneur. Les serments valables étaient ceux impliquant le sang et le nom, le noble Drow faisait peu cas de l’honneur ou du sens moral durant le combat mais il tenait la valeur du sang en haute estime.

Elle était dorénavant à son service et en échange de ses talents il devait lui procurer protection et de quoi subvenir à ses besoins, un échange réciproque qui lui convenait tout à fait, le profit était valable pour les deux partis. Il écouta en silence le reste de ses dires et leva un sourcil interrogateur à la mention du nom de son souverain, il éclaira sa voix et déclara :

-Je n’ai pas encore l’audace de vouloir surpasser mon suzerain et se serait lui manquer de respect que de me proclamer meilleur que lui…Ce genre d’écrits devra donc attendre.

Un sourire fugace d’amusement passa sur ses traits, il avait bien fait attention au choix de ses mots, la vérité étant qu’il n’avait aucune envie de s’attirer l’ire d’un personnage aussi puissant que son roi et en aucun cas il voulait le décevoir, en outre certains pourrait s’irriter de voir un jeune noble afficher avec autant de désinvolture sa vanité. A ses pensées il se mordit les lèvres, il n’avait pas véritablement songé à ces choses, il en toucherait quelques mots à l’écrivaine une fois arrivé en sa demeure. Pourtant ses oreilles résonnaient encore de cette promesse de gloire éternelle.

Il ferma les yeux et chassa ses idées de sa tête, l’homme vivant est un l’homme prudent ! Il devrait faire attention à cela et veiller à ce que sa plume n’aille pas trop loin. Il se mit donc à la droite de la jeune femme, pour montrer à tout le monde qu’elle était dès à présent sous sa protection et que quiconque la blesserait dans son honneur ou sa chair subirait le courroux de son épée. Il l’incita avec toute la courtoisie dont il pouvait faire preuve à la suivre. Il n’avait jamais véritablement côtoyé de femme, mis à part les souvenirs délicieux qu’il gardait d’esclaves humaines, et ne savait pas quel ton ni quel attitude emprunter vis-à-vis d’elles, il mit de côté ses préoccupations ridicule et modère la vitesse de son pas de façon à ne pas laisser Isilanth derrière lui.

L’œil aux aguets il observait les environs tout en empruntant les sombres rues pavés chargés d’immondices qui le mènerait à sa demeure. Il n’avait pas besoin de regarder où il allait, son père l’avait entraîné dès sa plus tendre enfance à retrouvé l’emplacement des lieux en l’abandonnant, les yeux bandés, dans le dédale de rues du niveau inférieur. Il repéra quelques ombres furtives qui s’éclipsait à leur vue ou se tassait dans un coin, l’assassinat dans l’enceinte du Puy d’Elda était interdit par les lois misent en vigueur par le Sombre mais Elon savait parfaitement que les lois ne pouvaient aller à l’encontre de l’enseignement de plusieurs générations, les Drows étaient fait pour tuer.

Ils arrivèrent bientôt aux limites du niveau inférieur, les habitations se faisaient moins nombreuses et les gens également, une brume commençait à les entourer mais le guerrier ne perdit pas son calme et continua à marcher droit devant lui. Bientôt les formes menaçantes de l’immense donjon de la demeure des Drukh apparurent sur son champ de vision. La Tour des Tourmentés se dressait fièrement devant eux, son aspect torturé donnait une impression de malaise aux non-habitués. Elon sourit et fit une révérence comique au beffroi. Il mena son invitée devant les portes en acier sculpté, des bas-reliefs représentant des scènes de massacres avaient été sculptés par des esclaves nains que ses ancêtres avaient rapportés de leurs propres expéditions. Il tapa du poing contre les lourds battants de fer et un soldat passa la tête derrière une meurtrière avant de reculer précipitamment et de donner l’ordre à ses camarades d’ouvrir la porte à leur maître.

Elle s’ouvrit d’un quart, largement suffisant pour les laisser passer. Les soldats étaient en émulations et saluaient avec respect leur seigneur, certains jetaient des coups d’œil curieux à l’écrivaine néanmoins personne ne posa de questions. Ces hommes étaient de ceux qui l’avait accompagné durant ses pillages et ils étaient restés dans l’espoir d’autre profits, ils avaient été récemment élevé au rang de soldat de l’armée régulière. Elon ne leur accorda aucuns regards et mena Isilanth dans l’intérieur du donjon principal. La salle de réception s’offrait à eux, des torches avaient été allumées en grand nombre et la table de banquet dressé, un feu brulait dans l’âtre. Elon se tourna vers son invitée et déclara :

-Souhaitez-vous vous restaurer ou bien vous reposer ?


[Désolé de ce post pourrave -_-]