Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]

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SaYoLe
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMar 11 Nov 2008 - 17:56

Le visage du garde du corps resta d’une neutralité affligeante, bien que sa fureur être presque palpable. Il n’arrivait pas à comprendre les agissements du père de sa protégée. Vraisemblablement borné sur son principe d’éducation, il ne changera pas ses positions. Le soutient qu’il avait espéré auprès du frère et de la mère s’étaient envolé rapidement du fait de leur non présence. D’un autre côté, le fait qu’ils ne soient pas là confortait SaYoLe son idée. Il supposait que le Duc ne les avaient pas fait venir pour qu’ils ne soient pas au courant…
Doucement, il joignit ses mains derrière son dos en entendant les gardes approché afin de facilité leur travail et de montrer qu’il n’opposera aucune résistance. D’une voie glaciale, il répondit :


Dans ce cas… Je m’en remets à vous et accepterai votre sanction. Mais je vous invite à ne pas renouveler notre contrat lorsque la date de fin sera arrivée… Si vous allez à l’encontre même de mon travail auprès de votre fille, je ne peux rester ici.
Sachez néanmoins, que tant que je serai le Garde du Corps d’Ashenie, la sœur bonté ne pourra l’approcher, avec votre accord ou non. Libre à vous de risquer la santé de vos gardes pour la soutenir…


Il marque une petite pose, préférant laisser les choses se calmer quelques secondes après son opposition ouverte envers son employeur.

Je vous conseillerai ensuite, lorsque mon travail ici sera finit d’aller assister à la purification de votre fille. Nous verrons si votre regard supportera cet acte que vous soutenez avec tant de force… Inviter y également votre fils et votre femme, je suis sûr qu’ils apprécieront le spectacle…

Sa voie être presque menaçante. Première fois depuis qu’il était ici qu’il laissait échapper une quelconque marque d’énervement. Il afficha une brève révérence alors que les gardes commençaient à l’attacher puis les suivit vers la sortie. A quelques pas de la porte, il s’arrêta et dit sans même se retourner vers le Duc.

Faite savoir à la sœur bonté que je lui déconseille vivement d’essayer de toucher Dame Ashenie pendant mon absence… Il est beaucoup moins clément que moi…

Et il reprit sa marche avec un léger sourire, préférant laisser planer le doute sur cette personne, comme une petite victoire dans la défaite qu’il venait de subir. La tête droite, il suivait les garde, espérant que le Loup mage remplierai son rôle à la perfection, et s’excusant en silence auprès de sa protégée…
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Ashenie De Sephren
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMar 11 Nov 2008 - 19:42

Les paroles du jeune garde du corps avait laissé le père de marbre, lassé d'entendre de telles futilités quant à l'éducation de sa fille. L'insolence volontaire de SaYoLe lui couterait sans doute beaucoup, bien qu'il savait pertinemment ses raisons et n'irait de ce fait pas à l'encontre de cet énervement. De tels agissements étaient encore nécessaire, durant un temps au moins, pour la salvation de la jeune femme, pour un futur hors d'atteinte d'une pluie de flèches aiguisée que la cour n'hésiterai pas à lui décocher. Son avenir radieux dépendait aussi de quelques rigueurs morales et étiques, plus qu'esthétiques, comme pour défaire le mauvais sort qui rôdait au près d'elle. Et SaYoLe, même du haut de cette montagne de colère, était un élément idéal pour elle. Certes, il espérait qu'il ne s'éveille entre eux aucun sentiment, et était persuadé que l'homme savait faire la part des choses, tout autant que sa fille, mais sa protection était un bien fou pour Ashenie. La jeune femme était son trésor, et il était hors de question qu'un seul mal externe ne lui soit fait. SaYoLe était cette dernière couverture. Mais qu'importait. Qu'on l'emporte... On se passerait bien de lui plus tard.
La belle, dans ses appartements n'entendait que les dialogues sourd du rêve couvert. Elle sombrait avec lenteur dans la tournure du cauchemar. Rien ne transparaissait pourtant, si ce n'est ce battement accéléré du cœur. Les draperies douces couvraient son corps posé, dont la respiration laissait lentement sa poitrine se gonfler en un mouvement long et perpétuel. Ses yeux clos, ses lèvres refermées, tout laissait dépeindre un clame doux, pourtant agité d'images troubles, de sang et de mort. Elle entrouvrit enfin doucement les yeux, et se tenait dans le calme de la pièce, reposée, maintenant les draperies de soie pour couvrir la nudité de sa peau. Elle s'était doucement relevée, s'appuyant sur une main, les cheveux lâchés, tombant le long de son corps, gracieusement, à la manière d'une nymphe du paradis. Elle contemplait les lueurs illusoires de la pièce, perdue dans un filament de pensée qui lui restait encore et toujours...
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Cheilan de la 'Noire
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMer 12 Nov 2008 - 12:59

L'esprit du colibri guerrier était traversées de centaines de données qui se mêlaient et se mélangeaient au grès de flux abstraits. On eu pu toutefois résumer sa principale préoccupation en une unique phrase: Comment concilier son devoir et ce qu'il souhaitait faire personnellement ?
Par exemple ? En emportant sa tâche avec lui. Et cela fonctionnait d'autant mieux que c'était l'une des clauses des consignes.

Pour l'heure, la créature dormait, et il avait décidé de ne pas la réveiller. Lorsqu'il sentit ce cœur s'emballer à moins d'un bras de lui, il faillit y manquer. Mais les êtres jeunes sont résistants...
Doucement, la dormeuse revint à la réalité, puis se releva sur son lit. Le minuscule oiseau dû, à son grand dam, ramper, coincé entre deux draps, non sans manquer se faire écraser.
Au bout de quelques minutes d'errance larvaire, il craqua et déchira violemment de son bec le drap qui l'enserrait afin de sortir.
Maintenant, il s'agissait d'éviter tout réaction négative de la part de la créature. Il se métamorphosa en perroquet dans son dos, puis la contourna d'un coup d'aile et sauta sans brusquerie sur l'un de ses genoux drapés.
Elle le regardait. Qu'allait-elle donc faire devant l'envahissement de son couchage par un perroquet gris ?

Sans lui laisser d'avantage le temps de réagir, Cheilan se lança:

- Les ennemis SaYole en faiblesse, dans les cachots.

A ce point, il s'accorda un court instant de réflexion. Il lui était réellement difficile de s'exprimer dans cette langue qui était si différente de la sienne, si unique et si ambiguë. Puis il enchaîna:

- Les ennemis sont des hommes, il y a combat dans votre langage et SaYole perd ses mains.

Inutile de chercher à décrire davantage la scène, il savait d'avance qu'il n'y parviendrait pas. Les chaînes que l'on lui avait mises... Cette seule pensée le faisait bouillir de rage.

- Je reste avec vous. Je suis vous garde, ajouta-t-il non sans avoir l'impression de dire là l'évidence même.

Le Loup-Mage avait apprit la langue des humain voila deux ans environs. S'il la comprenait presque parfaitement à l'époque, comme aujourd'hui, il avait très peu eu l'occasion de la parler. Son exil ne l'avait pas aidé à combler cette lacune, qui en cet instant se faisait plus douloureuse que jamais.

A observer cette créature, il se remémora la jeune femme qu'il cherchait, et qu'il chercherait toujours. Qu'aimait-elle ? Peut-être que tous les humains aux longs cheveux avaient le goût de la lumière en commun ?
Petit mouvement arrière de la tête du perroquet, qui fit apparaitre juste au-dessus de lui, devant le visage pâle, une sphère de lumière.

Si elle n'agissait pas d'elle-même, il opterait sur l'efficacité: l'emporter avec lui jusqu'aux cachots, tout Loup-Mage qu'il était.
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SaYoLe
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 19:15

Un long couloir sombre, et une cellule…
Bien que ce fût une hypothèse plausible, il n’avait pas vraiment prévu de passer sa nuit ici… Ayant déjà laissé ses armes devant la chambre d’Ashenie, les gardes n’avait pas prit le temps de faire une fouilles complète avant de l’enfermer. Après avoir attendu que les bruits de pas s’éloignent, le jeune garde du corps s’adossa au mur. Suite à divers mouvement, et quelques goûtes de sueur, il réussit à passer ses mains sous ses jambes et ainsi avoir devant lui. Il se laissa alors glisser le long du mur pour s’assoir et entreprit de fouiller ses poches.
Il sortit sa boite à tabac ainsi que celle contenant les feuilles et les disposa devant lui. Il tendit une dernière fois l’oreille afin de vérifier qu’aucun garde ne viendra perturber sa préparation, et il se mit à rouler. Bientôt, une fine fumée s’échappait de sa cellule. Assit contre le mur, une cigarette à la bouche, il laissa ses pensées divagué.
SaYoLe avait toute confiance en le Loup mage, et savait que la sécurité d’Ashenie était assurée. Néanmoins, cela lui poserai probablement d’autre problèmes par la suite…

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Ashenie De Sephren
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeLun 17 Nov 2008 - 18:16

La jeune demoiselle se perdait doucement dans les effluves psychiques intenses, ce parfum d'illusions enivrantes et virevoltante résultant du rêve encore, proche. Et les flux lumineux qui traversaient la voute de verre étincelante laissait d'âpres rayons ternis dans la lumière du jour. Combien de temps s'était donc écoulé pendant cet assoupissement de repos salvateur? Elle ne sut le dire, mais la matinée était déjà passée, et l'après midi déjà entamée. La pauvre avait du se délecter de ce sommeil passé sous cette dernière image apaisante du visage de son protecteur. Un sourire illuminait son visage alors qu'elle pensait tendrement à sa prise en main des choses, son devoir mémorable de la tenir loin de tout conflits, loin du monde. Les effluves de son cœur cendré était cependant parvenu jusqu'à sa mémoire, dépeignant la toile mortuaire de l'agressivité d'un monde différent. Les deux images antithétiques de l'élan spirituel de SaYoLe se superposaient, voilé par cette froideur glaçante et distante. Elle ne pensait pourtant qu'à lui. Loin de penser qu'une quelconque amertume amoureuse s'était éprise d'elle en faveur du jeune homme, elle était prisonnière des mains de la compassion et de la reconnaissances, mères de vertus de son cœur. Les fées imaginaires guettaient, çà et là, l'avènement de leur élans espiègles par la continuité de la divagation. Mais elle ne vint pas. Ashenie avait enfermé ses pensée sur ce dernier sourire, protecteur, et caressait ses cheveux avec lenteur.

Ashenie n'était cependant pas en reste, et ne tarerait pas à s'extirper de ces songes prometteurs de tergiversation. Le destin l'avait décidé ainsi, et la fatalité guettait cette naïveté apparente. Un bruissement désagréable de déchirement sonna la corne d'arrêt, de la passivité détruite. Elle avait sursauté, et regardait avec inquiétudes les recoins de la chambre rondes. Ces poupées, ces draperies, tout semblait ordonné dans un monde de fillettes et de rêves, de lutins et de fées, dans le temple de la beauté flamboyante. Une vent ailé battait l'air tendis qu'une créature inattendue apparaissait devant ses yeux. Les serres de l'animal s'était agrippée sur ses genoux, tendis que le tissu de soie rosée atténuait la souffrance. Ashenie avait laissé échappé un cris de stupeur mêlé de peur à la vue du perroquet. Il était pourtant distingué, tendis qu'un faible rayon perçait le voile de satin doux, et rayonnait autour de lui, et sur son plumage gris. Avant qu'elle n'ait pu réagir, l'oiseau faisait précipitamment allusion à la condition prisonnière de SaYoLe, bien que rien de fut explicite. Elle écouta attentivement les paroles hallucinatoires, jouant le théâtre du déchéance miséreuse dans son inconscient doux, et porteur de compassion. Pauvre homme qu'il était! Et tout cela pour elle? C'était fou, et insensé. Oh, mais que lui avait il prit, pourquoi, comment?! Les questions se bousculaient tendis que ses yeux criaient les larmes de la douleur pour ce pauvre homme...
Elle avait fixé longuement de ses yeux vairons l'animal messager, dans un regard long et significatif. Loin d'avoir l'idée que son cris avait porté loin sa voix, provoquant un empressement d'une gente asservie, elle réfléchissait un instant avant de murmurer dans un murmure à la tonalité douce et musicale, ponctuée de la note de la tristesse.
« - Pauvre homme... Il est innocent de tous péchés. Mais qu'a t-il commis...»
Sa voix n'avait pas porté loin, mais partageait de sentiment de compassion constant qui engendrait sa psychologie. Mais a peine avait elle prononcé ces mots que la nourrice entrait sans préavis. Ashenie sursauta à l'arrivée de sa nourrice. Elle n'eut que le temps de couvrir l'animal dans les draperies, et se mouva afin de le cacher derrière elle, comme dissimulé dans un amas de soie colorées. Elle avait cependant laissé son corps à nu. Il ne portait plus les marques de douleurs de la veille, non. Avenant et doux, on y distinguait les courbes des statues tentatrices.
« - Ma chérie, s'écriait la nourrice,vous vous portez bien? Je vous ai entendu crié et j'ai pensé que vous nécessitiez mon aide. Oh mademoiselle! Les affaires vont bien mal! Le jeune SaYoLe a été enfermé dans les cachots. C'est le capitaine de la garde qui me l'a avoué, à contre cœur. Mais ... que diable faites vous en cette tenue provocante. Ah! Laissez moi vous habiller mademoiselle... Mais venez, disait elle en l'entrainant vers la pièce de toilette.Il faut vous parer sans plus tarder...»
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Cheilan de la 'Noire
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMer 19 Nov 2008 - 15:34

[J'ai considéré que la salle de toilette était uniquement à l'usage de l'habitante de la chambre et sans autre accès principal.. Si il y a un changement à effectuer n'hésitez pas à me Mp]



Il avait semblé au Loup-Mage que l'humaine l'avait écouté avec attention, tandis qu'il la regardait d'un œil rond de perroquet, tête penchée sur le coté.
Elle-même le regardait, longuement, fixement, et même s'il savait pertinemment que cela n'avait que rarement la valeur de provocation chez les Hommes, il n'en fut pas à l'aise. Comment interpréter les actes d'une créature d'un autre monde ?

« - Pauvre homme... Il est innocent de tous péchés. Mais qu'a t-il commis...»

- Tuer, peut-être ?

Quelques mots avaient suffit à replonger Cheilan sous les torrents bouillant de ses réflexions divergentes. Toutefois, il n'eut même pas le temps d'étirer ses longues pattes et d'y nager: un sursaut de son pâle support manqua le faire chuter, et voilà qu'un drap lui tombait sur la tête ! La jeune femme femme bougea brusquement, et soudain il n'entendit plus qu'une nouvelle voix, déjà connue:

« - Ma chérie,vous vous portez bien? Je vous ai entendu crié et j'ai pensé que vous nécessitiez mon aide. Oh mademoiselle! Les affaires vont bien mal! Le jeune SaYoLe a été enfermé dans les cachots. C'est le capitaine de la garde qui me l'a avoué, à contre cœur. Mais ... que diable faites vous en cette tenue provocante. Ah! Laissez moi vous habiller mademoiselle... Mais venez.Il faut vous parer sans plus tarder...»

Le lit eut un mouvement de rebond lorsque la jeune femme en descendit. Aussitôt, le perroquet rampa, fourmi aveugle entre deux feuilles de papier, jusqu'à l'une des extrémités. A peine sortit, il vola jusque devant la petite porte derrière laquelle avaient disparu les pas. Il semblait qu'à l'intérieur, la créature était on ne peut plus intègre. L'habiller... Soit, une manie humaine, mais des plus indispensable dans leur monde, aussi le perroquet recula-t-il jusque dans un coin sombre, et là seulement se permit de retrouver sa forme originelle. Le repos que cela lui accordait était tout relatif, car maintenant il devait demeurer plus que jamais sur le qui-vive. Pas question qu'on le surprenne sous cette forme, ou l'on pourrait le reconnaître par la suite. Or ces humains-là semblaient si à cheval sur l'étiquette et leurs conventions que sa seule présence risquait de nuire la cause qu'il servait. A SaYoLe, en somme.
Le temps se dilua tranquillement.
Enfin, la porte s'ouvrit. Il va sans dire que l'on ne pouvait plus voir qu'un oiseau, en occurrence une corneille au plumage plus que discret. Laquelle corneille se trouvait perchée sur le grand lustre rococo qui ornait l'une des voutes du plafond. Il voyait nettement l'humaine à la plus forte corpulence marcher à gauche de la plus fine, légèrement plus avant.
Soit. Si elles ne se dirigent pas vers la porte dans les secondes à venir, je reprends ma forme canine. Sinon, je... les suis ? Non, je ne peux plus attendre.
L'air se mit à onduler lentement autour du lustre, puis l'ondulation fusa vers la nourrice. Un sortilège des plus discret, qui allait peut-être l'obliger à aller prendre un café très noir de toute urgence. C'était en effet là un sort qui soumettait sa victime à de violentes pulsions sexuelles; le Loup-Mage aurait préféré quelque chose de moins expéditif, mais l'efficacité était le propre de sa magie.
Sans tarder, il se laissa tomber au pied d'un meuble et se glissa dessous.
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 1 Jan 2009 - 21:13

La fumée s'écharpait entre les barrots semblable à de fins serpents blanc qui dansaient au rythme d'une musiques que seuls eux entendaient. Comme à son habitude, il était aussi, adossé à l'un des murs et fumait cigarettes sur cigarettes, les yeux fermés. Il essayait de regagner un certain calme dans son esprit. Les derniers évènements l'avaient beaucoup plus secoués qu'il ne laissait paraître. Il voyait Ashenie d'un autre oeil, tout comme il devait revoir son rôle de garde du corps... Continuelement, il se repasse ses actions et ses pensées depuis qu'il avait mit les pieds dans la demeures, essayant d'y remarquer se qu'il n'avait pas vu la premier fois, essayant de trouver une raison à certains actes ou certaines paroles...
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Ashenie De Sephren
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 1 Jan 2009 - 23:22

Ashenie et La Nourrice avaient disparu derrière le voile fin de la chambre de toilette. La Nourrice continuait d'exhaler ses vaines paroles, jurant et parjurant par tout ce qui était sacré. Elle déplorait la pauvre situation de ce pauvre SaYoLe, pauvre prisonnier de ces pauvres geôles! Et la pauvre demoiselle c'était un bien grand choc pour elle. La nourrice tentait vainement de la préserver, et l'attirait vers le cuvier, où elle entamait son bain. Elle brossait les cheveux, lavait la demoiselle, et prenait soin de son corps tout en expliquant sa désolation face à la situation.
« - Ma chérie! Il faut agir sans plus tarder.. Allez voir monsieur votre père. Vous pouvez...
- C'est inutile, Nourrice.
Reprenait calmement Ashenie. Tant que j'insisterai, père se montrera plus dur. Il m'est impossible de me dresser contre lui, vous le savez. Oh! Mais que faire! Ce pauvre homme ne mérite rien.. Il me faut le voir.. juste l'espace d'un instant.
- Vous ne pouvez pas entrer dans les geôles mademoiselle, le bourreau y pénètre en ce moment même! De grâce! Si on vous voit près du prisonnier, Dieux savent si vous allez être punie par la sœur. Calmez vous mon enfant, allons..»
La nourrice prenait Ashenie dans ses bras.

Dans les geôles, le bourreau arrivait avec fracas. De gros éclats de voix rythmaient chacun de ses pas. Vêtu de lin noir, il se présentait masqué face au prisonnier. La sœur bonté avait recommandé le châtiment ultime de la gente masculine, ou émasculation, mais le duc, considérant les efforts du jeune homme à protéger sa fille, n'avait pu négocier qu'une moins triste torture, néanmoins toute aussi douloureuse. Il s'était présenté un fouet à la main, une barre de fer dans l'autre. La sœur bonté était à son coté, un sourire triomphant sur le visage. Tous eux étaient entrés, et le bourreau s'affairait à ligoter solidement le pauvre garde du corps. C'est d'abord le fouet qui lui était donné, encore et encore, claquant sur la peau nue sous le tissu déchiré. Les marques rouges s'étendaient sur l'enveloppe charnelle de SaYoLe, et on le fouetterait ainsi jusqu'au sang. Et comme si cette douleur ne suffisait pas, l'homme s'acharnerait ensuite à le ruer de coup de barre de fer d'abord, puis de poings déchainés. Les bras, les jambes, les côtes, on prenait soin d'éviter le visage et les parties vitales de l'homme, comme recommandé. Le plaquant violemment contre le mur, le bourreau maintenait SaYoLe immobile, laissant la sœur bonté agir. Celle-ci, dans un accès de folie, procurait à SaYoLe la douleur de la purification par la saignée. Un dernier poing s'abattait dans son ventre, et on laissait l'homme reprendre ses esprits, enfermé, mais détaché.

Ashenie ouvrait les yeux. Elle se contemplait dans le miroir, toute parée à l'image des plus belles princesses. Car on exigeait d'elle qu'elle soit belle et digne en toutes circonstances. Fin prête elle sortait enfin vers sa chambre. Le nourrice ne cessait de conter les diverses impossibilités de la damoiselle.
«... Le voir est strictement impossible! C'est déplorable! Oh, pauvre homme! Quelle cruauté..
- J'aimerai hélas l'aider, Nourrice, mais mon incapacité est si grande... Je n'aurai jamais voulu que cela se produise.
- Oh! Mais il y a bien un moyen.. Non.. laissez moi réfléchir... Oh! Ne vous en faites pas! Je vais prétexter votre indisposition à venir souper, tant les retombées de la purifications vous laissent fiévreuses. J'ose espérer obtenir les accord... non! Ne bougez pas mademoiselle, j'arrangerai tout! Laissez vous bercer, restez dans votre chambre! Dans vos draps.. Nous agirons en temps voulu. Oh mais voilà que l'heure du diner sonne! Bons dieux! Bons dieux!»

Et La nourrice disparaissait, tendis qu'Ashenie songeait sereinement, intriguée par ces paroles mystérieuses. Assise sur son lit, la dame revêtait un visage d'enfant. Elle voyait son garde du corps meurtri, et fermait les yeux, ne soutenant pas ses visions. C'était sa faute! Tout était sa faute...
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Cheilan de la 'Noire
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMar 6 Jan 2009 - 13:35

Glissé sous le meuble, la corneille vit apparaître de fins souliers, suivis d'une seconde paire, plus utilitaire. Elle dû patienter un temps qui lui parut durée une éternité. Que l'air semblait lourd, ainsi tapi dans la poussière humaine ! L'air...
Péniblement, la corneille se concentra sur cet air chargé. Il lui semblait percevoir un soupçon... si infime, pourtant... Cela venait-il des cuisines ?
Les pas bruyants s'éloignèrent, tandis que demeurait la demoiselle. Aussitôt, Cheilan sortit. Il redevint Loup, juste devant elle. Doucement, il baissa le regard afin de voir ses yeux, dans lesquels se reflétaient l'âme d'une manière qui lui fut accessible.
Un regard mêlé de deux couleurs, ciel et feuille, céruléen brillant et vert lime étincelant... C'étaient là des yeux qui semblaient parés comme le plumage d'un oiseau. Cheilan s'y reconnu plus qu'il ne s'y vit. Soudain, il se souvint de ce qui l'intriguait, bien peu de temps auparavant. Une odeur de sang frais hantait l'air, si infime qu'elle en était presque imperceptible pour lui - donc elle n'existait pas pour les humains. Il s'agissait de sang humain, sans doute possible. Ces effluves suaves avaient quelque chose d'écœurant.

Aussitôt, le Loup fondit sur la demoiselle. Il eut pu l'endormir d'une vive décharge électrique, mais il n'en fit rien. Pourvu qu'il n'ait pas à le regretter par la suite...Mais cela n'arriverait pas. Il ne regrettait jamais rien.
Alors même qu'il saisissait délicatement de ses crocs le bras frêle, il se permit un rictus.
Crierait-elle ? Avait-elle compris que le Loup et le perroquet n'étaient qu'un seul et même être ? Si tel était le cas, peut-être accepterait-elle que Cheilan fut au service de SaYoLe, et que le garde du corps le lui ai caché jusque là...

Il la tira sans violence, mais avec fermeté, jusqu'à la porte. Quelques pas avant qu'il n'y parvienne, il lança un disque d'air tranchant de moindre taille, qui sectionna le loquet. L'immense panneau de bois s'ouvrit tout seul, sans un grincement.
A ce point, Cheilan ne voulut pas prendre le risque que sa captive et protégée puisse émettre des réticences, aussi, il lâcha une seconde son bras pour s'emparer d'un large pan de tissu, entre ses omoplates. Levant haut la tête, il la souleva à plus de deux grands empans au-dessus du sol. Heureusement, les vêtements, constitués de plusieurs couches, enserraient solidement le corps fragile.
Il partit au pas de course ; un pas de loup, régulier, rapide, efficace. Tous les sens en alerte, il suivait les effluves, quoi que cela fut difficile. Il passa inaperçu jusqu'à parvenir à une grande porte, gardée. L'odeur du sang s'était faite plus violente. Doucement, il reposa la demoiselle sur pied.
Il la regarda, une nouvelle fois. Loup, oiseau, Loup, une seconde durant, le temps de quelques mots :

- Va, occupe-toi des gardes, libère SaYoLe, je reste ici. Je ne veux pas qu'ils me voient. Ou alors, je les tue.
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SaYoLe
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeLun 12 Jan 2009 - 23:52

Lorsque la cellule se referma dans un bruit métallique, SaYoLe ferma les yeux et laissa échapper un long soupire semblable à un râle, comme s’il cherchait à évacuer la douleur. Son corps, tout juste remis de ses précédentes blessures venait de souffrir le martyr. A la fatigue résultant de son manque de sang et à la douleur de ses membres se rajoutaient les intenses brulures de son dos ensanglanté. Lorsque sa respiration fut plus calme, il se traina jusqu'à ses vêtements en entreprit de se rhabiller avec grande difficulté. Pendant ce temps, il se remémora sa torture. Durant toute l’opération de punition, il n’avait pas résiste, pas lâcher un mot. Son regard était en permanence posé sur celui de la none…
Dans un dernier effort, il attrapa le reste de ses affaires. Il n’avait pas remit son tee-shirt. La peau de son dos était encore trop à vif… Il se roula de nouveau du tabac et s’alluma une cigarette en fermant les yeux pour la première fois depuis un long moment… Sa respiration était maintenant plus calme. Une quinte de toux reprit plusieurs secondes, sa cage thoracique encore trop endolorie par les coups.
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMar 13 Jan 2009 - 16:58

« - Où est ma fille? S'exclamait le duc, dans une impatience marqué, se tournant vers le petit cercle domestique de la damoiselle.
- Allons, parlez! N'a t-elle pas été prévenue? Mais allez la chercher enfin.. Quelle ingratitude! Vous n'êtes qu'une bonne à rien, vielle femme, tout aussi fade et incapable que ma pauvre sœur.
La nourrice se tenait droite, ne bougeait pas. Elle articulait enfin.
- Vos excellences, mademoiselle votre fille est indisposée et fiévreuse. La purification et les événements de ce matin l'on troublée, je le crains. Je me suis engagée à prendre soin d'elle, avec toute la tendresse qui m'est accordée. Puis-je faire quelque chose pour vous satisfaire?
- Je n'en crois pas un mot!
S'écria la duchesse. Vous êtes en train de me cacher quelque chose, je vous somme de me dire de quoi il retourne.
- Allons, calmez vous ma dame. Laissez cette pauvre enfant à son repos, et soupons. Je n'ai que trop attendu. Quant à vous Nourrice, tâchez de prendre soin d'elle. J'irai moi même discuter avec elle après souper. Cette enfant me cause bien des troubles..
- Bien, seigneur.»
La Nourrice s'inclinait, et disparaissait du petit salon. Elle se dirigeait vers les jardins, pour atteindre la caserne et demander un ultime service au capitaine de la garde.

La brume des songes envoûtait Ashenie. La pauvre damoiselle gisait dans ses pensées, et imaginait chaque parcelle de souffrance au centuple atteindre SaYoLe. L'homme pourtant si dévoué lui laissait un amère présent: la culpabilité. Il n'était nullement responsable, autrement que du choix de la protéger contre vent et marées. L'ingénue se paraît de ce bouclier humain, et semblait s'y être vivement attachée, comme à chacun de ses domestiques. La considération humain l'envolait vers la compassion de l'existence, et par sa faute, l'insupportable à ses sens survenait dans une emphase dramatique impressionnante. Ses traits fins et délicats voilaient mal la tristesse. La mélancolie n'aurait pu choisir plus doux visage, incapable de le flétrir, de l'enduire d'un poison difforme et inconvenant, mais affectait directement le cœur de n'importe quel spectateur sensé. La jeune femme faisait peine à contempler. Des émotions vives émanaient d'elles, dans cette parure pourtant blanche, aux plumes de paon abondantes.
Ce corps élancé aux muscles finement tressés hantait chaque parcelle de son esprit, endoloris par ces purgations interminable qui la berçaient dans une vive douleur persistante. Elle le voyait, prisonnier de ces geôles infâmes et disgracieuses, condamné à un sort injuste. Ces tortures douloureuses s'éprenaient fougueusement de sa chair blanche, à l'image e cannibales infantiles et souffrant de famine. Elle voyait ses yeux gris briller dans l'obscurité humide des prisons. La tête de la damoiselle tournait, s'enivrait d'un parfum incandescent aux souffles chauds de l'âme juste. Ses joues s'embrasait en effet en s'empourprant par multiples de raisons entremêlées et informes, dont il ne ressortait que l'impossibilité d'agir et sa fureur pourtant posée, la honte d'actes manqués et conduisant à la torture, et la culpabilité infantile et idéaliste, refermant la seule fautive dans une torpeur machiavélique.
La harpe chantait toute la tristesse de son cœur, qui était prisonnier d'un lierre dur et serré, l'étouffant de toute sa force. Seul l'espace de quelques secondes s'étaient pourtant écoulées depuis la disparition de la nourrice, et tant de choses se bousculaient dans sa tête. L'hallucination mélancolique cru lui faire voir une informe sombre surgir devant elle, qu'elle n'aperçût réellement qu'après un bref sursaut. SaYoLe? Non.. la forme était tout autre. Un Loup. Et il fondait sur elle, et la tirait presque délicatement par le bras. La demoiselle songeait alors à cette créature qu'elle avait vu plus tôt, qui avait d'ailleurs disparue. Elle se laissait entrainée, perplexe, et pensive, arrachée à ses pensées mélancoliques. Elle n'émit qu'un léger cris lorsqu'il la souleva par ses tissus, heureusement épais, et qui manquait tout de fois de craquer.
Ils passaient dans les couloirs du château, atteignaient enfin, à l'extérieur, la porte de la caserne où séjournait SaYoLe. En entendant cette voix lui recommander la suite des opérations, elle sourit, un bref instant, comprenant à présent les liens. Elle se redressait, lentement, fièrement. Avec décence, elle s'approchait d'un pas incertain vers la caserne, et les gardes, interloqués, laissaient leur regards glisser sur ce corps mis en emphase par les parures claires et délicates, mêlant l'or à l'organdi, la soie à la plume. Elle s'inclinait posément, lentement, avec respect, fixait l'un des gardes avec ses yeux larmoyants et étincelants, bicolores et émouvants. Son ingénuité émanait tendis que l'homme s'inquiétait.
« - Mademoiselle De Sephren? Que faites vous ici? Votre père vous interdit pourtant ces lieux...
- Je vous souhaite le bonsoir. Mes motifs ne concernent qu'un de vos captifs, qui nécessite mon audience. Je vous en prie, bon garde, je suis la cause de son enchevêtrement... Laissez moi lui parler.. Je sais bien qu'il m'est interdit d'errer ici..mais c'est une faveur unique que j'implore.. ayez pitié.
- Je regrette. Mon devoir est d'obéir aux ordres... Navré de..

- Mais laissez la entrer, vaux rien! Venez ma chérie. J'ai déjà tout arrangé. S'exclamait la Nourrice. C'est votre capitaine qui vous l'ordonne garde, obéissez. Diantre! Quelle folie..
- Merci Nourrice.
Disait tendrement la jeune damoiselle, dans un sourire trop radieux, en saluant de nouveau le garde résigné.
- Je compte sur votre entière discrétion...»

Des bruits de pas résonnaient dans les geôles vides. Un bref éclat de voix masculine, suivi de la douceur de l'ingénue reconnaissante. Tout s'entremêlait dans un fatras à la fois rustre, délicat, et d'un nouveau parfum. Elle apercevait enfin la cellule grisée. Les barreaux l'effrayaient. L'emprisonnement la terrifiait. Elle avançait d'un pas incertain, lent, délicat, tendis que son parfum se rependait doucement.
L'homme était à demi-nu, et pourtant, elle ne reçut que le choque des blessures à vif, voyantes au centuple. La convenance était hors de son état, et si elle eut du préserver ses yeux de la vision de la peau masculine, elle semblait plutôt touchée par ces éclats de torture qu'il restait. Le parfum du tabac brulé combattait la délicate odeur de la demoiselle. Un instant, ses yeux effrayés parcourent l'homme, désespérément. Elle était soulagée de le voir, et horrifiée de cet état.

La clé retentit dans la porte. Elle était seule. La jeune damoiselle s'avançait d'un pas frêle, lentement, en fixant l'homme de ses yeux pures. Elle s'était agenouillée près de lui. Elle le caressait du regard tendis que les pans de sa robe recouvraient partiellement les jambes de l'homme. D'un geste tendre et compatissant, elle déposait sa main sur la joue de son garde du corps. Sa voix fêle et plus ingénue que jamais, teintée de douceur, et de tendresse décelable, envahissaient lentement la cellule.
« - Je suis désolée, murmurait elle en laissant glisser sa main sur la joue du pauvre homme. Cela n'aurait jamais du arriver. Elle soutenait le spectacle avec peine, et continuait plus doucement. Votre pauvre corps.. que vous ont ils fait, SaYoLe...?
La jeune demoiselle posait sa main sur la cage thoracique de SaYoLe, visiblement endolorie, et lui jetait un regard éperdument désolé. Elle l'avait fixé, quelques secondes.
Tenez.. buvez.. vous en avez besoin.» Disait-elle en lui tendant une outre d'eau fraiche, qu'elle avait acquérir un peu plus tôt en provenance de sa Nourrice.
La jeune damoiselle fixait l'homme d'un doux regard compatissant. Elle eut toutes les peines du monde à supporter le spectacle, et n'osait dire mot. Elle s'en voulait. Mais sur les traces mélancolique de son visage émanait une douceur ingénue et pure, un soulagement profond de ne pas trouver le corps dans un état plus grave. Sa main était restée inconsciemment posée sur l'épaule de l'homme, tendis que l'autre se serraient en un poing ferme sur sa poitrine, comme pour en contenir la douleur...
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMar 13 Jan 2009 - 21:20

« Depuis tant de temps il chutait dans l'abîme.
Il la recherchait, elle, quête sempiternelle.
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes.
Elle n'était pas un être, elle était sentiment ;
Sensation de bien-être et fin de ses tourments...
»


    Trois jours, trois ans, qu'importait le temps depuis lequel la Louve s'était réellement mise en route. Elle aurait pu entrevoir le passé dans le moindre de ses détails, avec une précision d'un méticulosité exacerbée.
    Mais elle ne s'en préoccupait pas.
    Elle s'était fixé un but ; elle savait ce que son cœur désirait, au plus profond d'elle-même, ce que ses tripes lui dictaient et lui ordonneraient toujours. Et cela attisait à l'infini la flamme de son courage. Elle crèverait plutôt que d'abandonner.
    Pourtant, tourmentée par des vents mordants et la froideur de leur étreinte, elle percevait de manière de plus en plus sourde le tapis glacé qui défilait sous ses pattes rendues insensibles. Proie des affres de l'hiver mourant, elle se savait cernée... N'avait-elle pas pour seule compagnie le craquement des branches givrées sous ses pas, le murmure des flocons que faisait tourbillonner le vent ?
    Et la Louve chavirait. Les griffes crochues du froid émoussaient sa conscience, et elle chutait. Alors, une colère brûlante s'emparait d'elle ; lentement, mais animée d'une volonté inébranlable, elle se relevait encore. Haletante, ses babines révélaient ses crocs brillants et meurtriers.
    Elle ne laisserait pas son corps durcir à la merci des corbeaux. Non. Jamais.
    Elle courrait.

    *
    * *


    Tant de fierté dans un être si frêle, si éphémère ! Sa dignité contrastait tant avec la fragilité de sa personne, que, l'espace d'un souffle, Cheilan eut envie de bondir en avant, pour s'interposer entre elle et les humains barbus qui la regardaient s'avancer. Leurs yeux étaient chargés d'agacement à l'idée qu'on eut pu les déranger alors que personne ne leur avait rien demandé, et qu'ils s'apprêtaient à passer une journée relativement tranquille. Puis ils reconnurent la demoiselle. et leur expression changea du tout au tout. Surpris voire désemparés, ils se raffermirent vite lorsqu'ils enfilèrent le masque rigide du devoir, et le drap d'assurance de celui qui n'a rien à se reprocher car on a décidé pour lui.
    Des humains... horriblement humains.
    Puis la nourrice arriva, et tout s'accéléra. En une fraction de seconde, la demoiselle et elle disparurent dans le bâtiment - mais elles n'étaient pas seules. Furtivement, trois aigles noirs et un moineau s'introduisirent, pour les premiers entre les barreaux d'une étroite fenêtre, et le plus petit par la porte même, à la suite des deux femmes.
    Et maintenant, que faire d'autre que d'attendre et de les laisser agir ? Attendre, oui, mais pas ici. Il était bien mal caché, et probablement serait-il rapidement aperçu. De plus, se transformer lui-même en oiseau l'épuiserait fortement...
    C'est alors qu'il happa une idée curieuse, qui traversait justement le flux de ses pensées. Ce songe se nommait Vengeance.
    Le Loup irait retrouver cette femme qui torturait sa semblable - la nonne. Peut-être le fait que deux religieuses aient traversé la cour quelques instants auparavant avait-il influé ses sur pensées, mais, déjà, sa décision était prise.
    Faisant prudemment demi-tour, il se coula à la suite de ces femme-corbeau. Son pas régulier et rapide, appuyé de son flair, le mena rapidement à un corridor plus animé. Là, il dû faire concession de son énergie vitale, et trancha pour une métamorphose partielle... C'est une hirondelle d'un noir de jeai, qui fila au-dessus des têtes pieusement penchée. Son dos était recouvert d'un mélange hétérogène de poils duveteux et de fines plumes noires.

    Il se trouvait du côté des chambres, d'après l'odeur de sueur tranquille qui s'en dégageait - fumet caractéristique des couches des humains, sans exception ou presque. Alors, il entreprit d'attendre un peu, et se percha sur un lustre, la respiration sifflante.

    Pas un instant, le Loup-Mage n'avait eu le sentiment de faillir à sa mission. Il avait déjà pu constater que la nourrice n'était pas hostile de façon directe à la demoiselle, et, par-dessus tout, il avait envoyé quelques créatures véritablement dignes de confiance à la suite de sa protégée. Certes, elles n'auraient pas grand poids si jamais elles devaient se battre contre un groupe de gardes, mais il était bien peu probable que cela n'arrive.
    A l'heure actuelle, Ashénie devait être entre les mains de SaYoLe, qui saurait la protéger comme il le souhaitait. Il ne pouvait pas être autrement ; il n'en était pas autrement.
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeJeu 15 Jan 2009 - 22:32

Les jambes repliées vers son torse, les bras enroulés autour de ses genoux, il fumait ses cigarettes à l’affilé, essayant de reposer son esprit autant que son corps. Il avait un mal de chien dès qu’il esquissait le moindre mouvement… Il n’entendit pas les bruits au fond du couloir de la prison. Pour lui, tout son environnement reposait dans le calme. Comme si rien n’existait. Juste ses pensées, séparées de son corps. Un remède à la douleur…
Il releva ses yeux vides uniquement quand la porte de sa propre cellule s’ouvrit avec un grincement métallique. Sous la fatigue et la douleur, ses yeux mirent plusieurs secondes avant de récupérer une vision claire. Son masque de neutralité était revenu bien avant de reconnaître Ashenie. S’il en avait eut la force, il se serai relevé pour la faire sortir immédiatement. Malheureusement pour lui, la moindre chose qu’il réussit a obtenir de son corps fut un frisson. Ses yeux gris se posèrent sur ceux de la jeune femme qui était maintenant agenouillée face à lui. Lorsque la main de sa protégée glissa le long de sa joue, il manqua de fermer les yeux devant cette douceur qui contrastait tant avec les dernières minutes qu’il venait de traverser. Son regard s’adoucit quelques secondes lorsque la tendre caresse qui venait de longer sa joue glissa contre son torse. Il accepta l’eau, et en absorba quelques gorgées. Lorsque sa gorge sèche eu repris assez de douceur, il répliqua d’une voie qui se voulait froide mais qui prenait plus une tournure fragile.

Vous n’avez rien à faire ici Dame Ashenie… Ce lieu n’est pas fait pour vous…

Aucun remerciement… Il ne voulait pas qu’elle ne s’attache à lui d’aucune manière. Cela marchait également dans les deux sens… Il voulait garder une certaine distance entre eux deux. Il arrive a esquisser un faible sourire et reprit :

Je vous remercie de cette visite de courtoisie. Mais je vous demanderai pour des raisons de sécurité de rester dans vos appartements le temps de ma présence ici…

Il se promit d’en toucher deux mots au loup mage à sa sortie..
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeSam 17 Jan 2009 - 13:06

« - SaYoLe...» Murmurait la demoiselle à l'égard de l'homme, en posant sa main de nouveau contre sa joue, dans une infinie tendresse, dans un toucher presque trop délicat, qui laissait émaner toute la fragilité d'un geste et toute sa spontanéité. Le bout de ses doigts effleurait doucement la peau de SaYoLe, lentement, comme pour ne rien brusquer. Son geste était pourtant indécent, mais empli d'une telle compassion, qu'il en devenait vertueux, comme pour apaiser une souffrance tant physique que psychologique. Le regard de la demoiselle s'adoucissait en se posait sur les yeux gris de SaYoLe, qui semblaient peiner à être froids, mais en gardait un voile de fraicheur tout de même. Elle combattait la douleur et la froideur par toute la douceur qu'elle laissait émaner dans un regard compatissant et coupable, tendis que ses yeux bicolores se perdaient littéralement dans ceux de SaYoLe. Un léger sourire venait illuminer son visage pourtant si mélancolique, et, laissant sa main tomber dans les cheveux de l'homme, elle répondait avec douceur, laissant sa voix changer l'atmosphère miséreuse de la prison.
« - Je ne peux me résoudre à vous laisser ainsi, pardonnez moi. Mes quartiers sont moins sûres que ces cachots et votre présence. Et, je ne saurai vous laisser en proie à la douleur...»
La demoiselle avait trempé ses mains dans l'eau, et rafraichissait le visage de SaYoLe, presque trop tendrement. Elle se sentait coupable, et voulait absolument éradiquer la moindre parcelle de mal du corps de son garde du corps. Elle se laissait doucement entrainer, et prenait sa main avec délicatesse, en la serrant tout doucement.
« SaYoLe, murmurait elle, les larmes affluant dans ses yeux bicolores, et laissant émaner toute l'attention qu'elle avait pour son garde du corps. Pourquoi..? Tout ceci est ma faute.. rien n'aurai jamais du arriver.. Non!.. rien..»
Elle enserrait ses doigts, troublées, désorientée, en essayant de garer son émotion instacte, sans la laisser couler. En vain, les larmes perlaient au dessous de ses yeux, sans saigner tomber, donnant au regard toute sa chétivité émotive..

De l'autre côté, la noblesse dînait, en compagnie de la nonne, invitée d'honneur ces jours-ci...
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeDim 18 Jan 2009 - 18:43

    La truffe frémissante, la Louve percevait désormais nettement l'odeur des hommes. Allongeant ses foulées, il lui semblait aller de plus en plus vite, pourtant son allure était parfaitement régulière. Elle se laissait dominer par ses sentiments, pour oublier la douleur, et ses pensées la guidaient vers son but.
    Cela était la veille encore, il y a cinq, dix ans peut-être. Elle était une créature chétive et efflanquée, l'une de celles de la meute qui ne passeraient pas l'hiver. Pourtant, leur groupe était l'un des plus prospères, car il était guidé par une louve plus grande que les autres, plus puissantes et au pas si sûr que jamais une proie ne leur échappait. Elle était juste et sage, en un mot, son esprit recelait une intelligence hors du commun. C'était une Louve-Mage, et si Uymli en était consciente, c'est parce qu'elle même en était une. Pourtant, cela, elle ne le savait pas. Certes, son pelage était d'un noir semblable au sang qui poisse, mais elle n'avait pu que se rendre compte qu'elle était frêle et destinée à mourir.
    Le Louveteau de la chef de meute, le seul qu'elle ait jamais eu, disparut un jour après le passage d'humains. Uymli ne devait jamais oublier son odeur. Ainsi fut fait, et aujourd'hui, elle allait pour le retrouver.


    *
    * *


    Cramponné au lustre, Cheilan savait que sa position devenait plus précaire à chaque seconde qui s'écoulait. Pourtant, il refusait d'anticiper. Ses ailes finirent par se résorber, devenait deux minuscules moignons de pattes. Il se laissa alors tomber à terre, et reprit sa forme originelle.
    Après une courte pause, plus que nécessaire, il réveilla ses sens de Loup. L'odeur de la nourriture l'assaillait de toutes les directions... Sûrement sa proie passait-elle à table.
    Il remit son choix au hasard - ou presque, optant pour le couloir le moins fréquenté. Une petite porte basse s'ouvrit avec fracas sur son passage. Il continua, des éclats de bois dans sa gueule entrouverte.
    L'escalier des domestiques, aux marches hautes et en colimaçon, n'offrait absolument aucune possibilité de fuite. A moins d'envisager de percer les murs de pierre, dont l'épaisseur devait dépasser le mètre, il lui faudrait revenir sur ses pas s'il percevait une présence...
    Pire que cela, il entendit bientôt qu'on le suivait. Etait-ce à cause de la porte ? Non, sûrement pas... A l'heure du repas des uns, les autres s'activaient, chez les humains. Cheilan comprenait plus ou moins cela, car il en était de même chez les petits loups, ces créatures de basse extraction chez lesquelles ils avaient passé sa prime jeunesse. Ainsi donc, il s'agissait de domestiques. Il accéléra le pas, et, bientôt, il ne les entendit plus.
    Le couloir, large, qui s'offrait à lui, était parcouru de gens en livrées, chargés de plateaux plus ou moins lourds et voyants. Partout, des bêtes mortes ; surtout, l'odeur des alcools -du vin du Duché, car il n'en avait jamais senti ailleurs- lui brûlait sournoisement les poumons.
    Encore, il dû redevenir oiseau, le plus petit et discret qui fût. Il entra dans la salle en même temps qu'un page qui disparaissait presque sous une pile de serviettes. Une fois qu'il se fut coulé jusqu'au plafond, dans l'une de ces innombrables espèces arabesques sculptées, il regarda le spectacle qui s'offrait à sa vue.
    La table, de forme rectangulaire quoique très allongée, occupait le centre de la pièce. A une extrémité, il y avait d'immenses vitres, et juste devant, en bout de table, un homme. Il se trouvait dans la lumière, de telle sorte que tous ceux qui le regardaient se trouvaient un peu éblouis. Le Loup-Mage constata aussi que les personnes les plus lourdement habillées se trouvaient proche de l'homme, la taille des parures de tissu décroissant avec la distance.
    Sa proie faisait exception à la règle. Elle était vêtue sobrement, et la couleur noire qu'elle arborait dénotait dans ce lieu luxueux.
    Le petit passereau forestier, "oiseau blanc" au plumage beige clair, voleta en rasant le plafond difforme. Une fois qu'il se trouvât au-dessus de la fenêtre, il se posa sur l'un des socles rococos qui supportaient quantité de candélabres.
    Doucement, il prépara son sort. Les convives levèrent leur verre.
    Un rai de foudre jaillit, qui alla pour frapper la créature vêtue de nuit. Pourtant, n'avait-elle pas eu pour seul tort de torturer sa semblable ?
    Cheilan avait changé, plus encore qu'Uymli ne pouvait l'envisager.

    *
    * *


    Les quatre oiseaux sautillaient à la queue-leu-leu sur le sol glacé du couloir, offrant un spectacle incongru à qui les aurait surpris. Ils suivaient les humains à distance respectable, ne pouvant surmonter tout à fait la crainte qu'ils en avaient, malgré la clarté de l'ordre reçu.
    Un ordre sous forme d'image, que Cheilan avait entouré d'écarlate avec une violence hors du commun.
    Les piafs avanceraient.
    De zone d'ombre en zone d'ombre, ils étaient parvenu à cette cellule. Seul le moineau, se sachant presque invisible, eu le courage de se couler à l'intérieur. Il laissait derrière lui les trois aigles noirs, qui se dandinaient d'une patte sur l'autre dans un recoin, extrêmement mal à l'aise.
    Ses petits yeux capturèrent tous les images. Il retint même les sons, mais pas de façon assez précise pour les restituer correctement. Cheilan devrait lire sur les lèvres - ce en quoi, de par sa nature, il excellait -... à condition que la minuscule boule de plume ait à nouveau l'occasion de le voir.
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeLun 19 Jan 2009 - 13:51

Le garde du corps se laissa caresser. Ce contact si doux, si pur et pourtant si fragile… C’était la 2 fois que sa jeune protégée inversait les rôles en prenant soin de lui. Une situation qu’il ne pouvait pas cautionner… Il fallait y remédier… Pourtant ce contact était si apaisant… Son esprit entier avait laissé de coter la douleur pour se focaliser sur le contact doux de la peau de la jeune femme.
SaYoLe laissa le regard de sa jeune protégée croiser le sien. Ces yeux gris parcouraient ceux bicolore d’Ashenie. Deux couleurs rendus plus vive avec l’eau qui s’y regroupait doucement. A ce moment précis, il ne la voyait plus comme sa protégée, comme quelqu’un avec qui il était uni par un contrat… Mais il la voyait comme une personne fragile qui avait besoin de lui… Une personne pure qui devait être protégée du reste du monde.
Après une longue hésitation, il leva sa main pour caresser à son tour la joue de son interlocutrice. D’un revers du pouce il essuya la larme naissante afin qu’elle n’entrave pas sa beauté en glissant le long de sa peau. Son masque de neutralité s’effaçait petit à petit…

Dame Ashenie… Ce qui n’aurait jamais du arriver c’est se que vous subissiez sans rien dire par la none…

Une nouvelle petit hésitation et sa main glissa derrière la nuque de la jeune femme pour l’attirer doucement contre lui. Il l’enveloppa de ses bras, comme pour ériger en barrière entre cet endroit sombre et elle.

Faite moi plaisir… Retournez dans vos apparemment. Le Loup Mage veillera sur vous. Je viendrai vous revoir lorsque l’on permettra ma sortie.
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 12:15

Le regard de SaYoLe avait laissé à Ashenie un souffle de confiance et de protection, malgré la culpabilité qui l’assiégait de plein fouet. Son âme semblait se disloquer devant pareil spectacle, et sa sensibilité à fleur de peau reveillait cette fragilité douce et féminine qui l’habitait, comme si le moindre choc supplémentaire lui eut été fatal. Son regard émanait pourtant toute cette tendresse, contrastant pleinement avec la froideur des geôles, tendis que les yeux plongeaient les uns dans les autres. Ce croisement la laissait perdue au cœur du jeune homme, qu’elle ne parvenait plus à comprendre, tant son attitude semblait lunatique. Pourtant elle comprenait bien tout, sans même pouvoir l’affirmer, de sorte qu’elle changeait de vision sur cet homme, qui n’était pas seulement un rempart froid et dénué de sentiments, comme son père l’aurait voulu, mais bel et bien un être de chaire, comme elle le considérait humainement à l’instant présent. Elle était prisonnière de ses yeux, et son regard se brumait, submergé de larmes, tendis que le confort de SaYoLe l’empêchait de se briser en une émotion exacerbée. Toutefois, la condition su jeune homme la touchait au plus profond d’elle-même, et sa considération humaine semblait prendre le pas sur les mœurs de bienséance. Bien heureusement, personne n’en voyait rien, du moins le pensait elle.

La main se SaYoLe la protégeait de nouveau face à l’assaut de la tristesse, et semblait épancher sur sa joue une douceur inconnue alors. Elle fermait les yeux, doucement, à son contacte, en laissant les larmes se percher sur les doigts de son protecteur. Sa voix résonnait dans la cellule de prison, et exprimait son ressentiment face à l’injustice de la nonne. Elle n’eut pas le temps de répondre, et se retrouvait habilement contre le torse de son protecteur, dans le plus doux contacte, comme pour ne raviver aucune douleur dont il semblait avoir fait l’endurance pour elle. Uniquement pour elle. Elle en était seule responsable, et sa main, guidée par son émotion et sa culpabilité, effleurait le torse endoloris du jeune homme, semblable au baume que la caresse de la douceur prodiguait à la douleur. Elle se sentait protégée de tout, ici logée, tendis que sa main s’immobilisait au niveau de la poitrine de l’homme. Blottie ainsi pour la première fois dans les bras d’un homme, elle n’en ressentais pourtant rien d’autre que le désir que sa douleur cesse, que l’envie qu’il ne la laisse pas en proie à sa fragilité de nouveau, l’envie qu’il la protège envers et contre tout. Sa voix s’élevait doucement, dans un murmure tendre et compatissant, doux dans toute sa musicalité.
« - SaYoLe…
Sa voix s’effaçait. Elle n’osait pas continuer, ne voulait pas lui désobéir, mais ne pouvait se résoudre à le laisser ainsi. Et les souvenirs de la purification lui étaient ravivés. Fortement. Elle se serrait un peu plus contre lui, prenant une profonde inspiration. Enfin, après un long effort de courage, elle reprenait, incertaine.
La... la purgation, si douloureuse soit elle, n’est qu’un rituel estimé bon pour moi. Je… Je ne peux aller à son encontre, mon père en a décidé ainsi…
Sa voix dépeignait, pour une première, sa réelle douleur face à ce procédé. Et sa soumission ne semblait que plus dure et injuste, face à son esprit pure et fragile, qui se briserait sans doute à la moindre intervention de la nonne. Sa main enserrait de nouveau les doigts de SaYoLe, tendis que ses larmes affluaient de nouveau.
Je ne veux plus… » Murmurait la demoiselle dans une voix à peine audible. L’avait elle vraiment dit ? SaYoLe l’avait–il entendue ?
Elle se reprenait, en se serrant contre lui sous l’émotion, sans trop l’endolorir, du moins, l’espérait elle. Ses larmes de douleur, tant de culpabilité que d’horreur, s'embrumaient de nouveau ses yeux, tandis que ses traits doux se posaient contre SaYoLe… Elle semblait presque se briser, ne tenant qu’entre ses bras.



A table, l’éclair était parvenu sur la vielle nonne à l’esprit apparemment chaste et pure. Le vice n’était que trop près de la vertu. Personne ne semblait pourtant l’avoir remarqué. Elle ne l’avait que trop bien ressenti, et l’éclair traversant son corps lui laissait un lourd frémissement, tandis qu’un sourire se dessinait sur son visage. Ainsi.. un intrus osait la défier ? Elle… ? Le garde du corps l’avait déjà bien payé, et n’était pas au bout de ses surprises.. Pauvre homme ! Non… il était un mâle, et avait ce qu’il méritait. Quoi qu’il en soit, cette prétendue magie n’avait eut que le privilège de lui faire ressentir l’amorce du plaisir, au plus haut point. La souffrance était pour elle quotidienne, et sa magie, enchevêtrée aux démons, se fichait éperdument d’une douleur si petite, si vive, si délectable…
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Cheilan de la 'Noire
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMer 21 Jan 2009 - 16:11

    Des murs qui tranchaient les vignes, c'était là le paysage sur lequel l'homme avait posé sa patte grasse. Le soleil coulait en ruisseaux clairs, flaques de lumière dorée, sur la terre et les toits des chaumières. Tout paraissait volupté, la vie abondait. Même le vent portait l'odeur à peine salée et iodée des bords de mer calmes et prospères.
    La Louve efflanquée passa longuement sa langue rouge sur ses coussinets. La salive ramollit le sang séché, et elle put à nouveau tendre ses doigts sans éprouver une douleur trop insupportable. Piège d'humain, la veille sur un sentier de bête, une mâchoire argentée qu'elle n'avait pas remarqué. Elle avait pu l'empêcher de trancher les tendons en usant d'un sort simple qui avait éjecté le métal vers le ciel.
    Là-bas, le soleil couchant semblait une tâche de peinture sur une planche constellée d'éclaboussures.
    Elle se leva et descendit la pente avec assurance, son poids reporté sur son arrière-train. Tous les nuages du ciel affluaient au-dessus de la demeure ducale. La Louve-Magicienne laissait sa magie affluer au grès de son humeur, ne se sentant pas dans le besoin tout humain de prévoir l'avenir.
    Là-haut, la masse informe creva, déversant sur la terre une pluie ante-diluvienne.

    *
    **


    Cheilan prenait des inspirations saccadées, et cela l'agaçait ostensiblement. Il n'avait absolument pas ménagé sa magie, ni prit une seule véritable pause depuis son départ pour retrouver SaYoLe, il y avait des jours.
    Pourtant, son esprit n'était pas le moindre du monde embrumé. L'éclat luisant qui passa dans les yeux de sa sombre victime ne le trompa pas. Quels vices cachés l'habitaient-ils ? La magie de la Nature, de l'air fluide et des vents s'affaiblissait avec la fatigue de son corps ; il ne pourrait la tuer, ce soir. De plus, elle offrait sournoisement une résistance inattendue.
    Toutefois, il possédait un sort bien moins demandeur d'énergie, un chuchotement qui insufflait à la cible un violent désir charnel.. Ainsi, il mêla à l'étincelle suivante de nouveaux entrelacs de savoir. Il n'avait pas négligé la puissance du sort porteur, suffisante, espérait-il, pour calciner la peau au point de contact premier.

    A peine cela fut-il fait qu'il vérifia sa cachette. Il était impossible de déterminer la direction d'origine du sort, encore moins son point de lancement, mais à moins que la femme ne supposât une attaque psychologique, elle déduirait vite que son agresseur se trouvait dans la salle. Alors, comme tout humain, elle se demanderait : Qui, parmi cette multitude attablée au son des fourchettes et des mâchoires ? Qui, derrière quelle tenture ?
    Les flammes des bougies qui entouraient son corps mixte ne projetaient aucun éclat particulier, le noir résorbant la lumière.
    Doucement, le corps du Loup grossit. Avec agacement, il songea qu'il allait lui falloir quitter rapidement cette place avant de retrouver sa forme originelle. Si cela se produisait ici, l'objet métallique tomberait du plafond vers le centre de la table. Mieux valait éviter cela ; Cheilan ne tenait pas à être vu.

    *
    **


    Doucement, les petites pattes du moineau se déposèrent sur l'épaule de l'homme. Comment fut-il possible qu'il lui accordât une telle confiance ? Cheilan avait-il eu le temps de lui transmettre d'avantage qu'un simple ordre ?
    Pour comprendre, il eut d'abord fallut savoir qu'ils n'utilisaient pas de mots, mais des images, infiniment plus riches.
    Regroupant son duvet, il se gonfla et serra ses fines ailes contre lui, si petit, se sentant invisible. Peut-être que l'homme, ses sens émoussés ou détournés pas la douleur, ne l'avait pas senti. Ou alors était-il simplement en sursis.

    Dans le couloir, les aigles s'agitaient. Ils percevaient nettement le roulis incessant de la pluie qui battait la terre, les tremblements et les cris de celle-ci. Même ici, l'humidité gagnait l'air. L'orage devait être d'une violence telle que pas un seul oiseau ne pourrait se risquer à le défier.
    L'un des trois ne tint plus. Lâchement, il abandonna les deux autres, et sortit par là où il était entré. Tout en faisant cela, il n'eut pas à ouvrir les ailes, pas plus qu'il ne le fit lorsqu'il franchit la cour, dodelinant de la tête comme un pigeon.
    Mais il était loin d'être crétin. Il possédait une idée de génie, un moyen qui lui permettrait de ne pas désobéir au maître tout en échappant au mouroir dans lequel il se tenait peu avant.
    Profitant de ce qu'on ferma les fenêtres pour ne pas laisser entrer les trombes d'eau, il se jeta à l'intérieur d'une pièce du rez-de-chaussée. Il se débrouillerait avec l'occupant.

    L'œil de la Louve brilla à la vue de la créature aux plumes noires. Sous la pluie si épaisse, malgré sa taille d'homme, on ne la distinguait qu'à peine. Elle passa la langue sur ses crocs découverts. Un autre Loup-Mage avait ensorcelé cet oiseau, c'était certain.
    Que faisait-il, ici ?
    Elle qui préférait les Drow... voilà qu'on lui servait des humains en quantité répugnante... Originaire de la Nature, tout comme ces oiseaux, cette pluie, ce tout qui tempêtait en un seul lieu. Les Loup-Mages n'étaient pas des chiens de salon. Ni même les gardiens de la Nature ; ils étaient plus, plus qu'on ne pouvait le croire. Mais personne ne s'était jamais penché sur le sujet.

    Voilà ce qui advient quand les ombres à fourrure s'en mêlent, songea la Louve en franchissant la distance qui la séparait de la grande porte, ses pattes cachées dans l'épaisseur de boue.
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeSam 24 Jan 2009 - 22:40

Ses doigts enlacé dans ceux de la jeune femme, son corps blotti contre le sien… SaYoLe déposa un regard doux sur Ashenie. Pour la première fois depuis bien longtemps il avait une femme dans ses bras. Il la recouvrait d’une attention particulaire, comme s’il tenait une poupée de porcelaine d’une valeur inestimable pour le commun de mortel. Lorsqu’elle lui annonça qu’il ne voulait plus de la purification, il sourit doucement. Elle venait surement pour la première fois de sa vie refuser quelques choses. Et pour lui, s’était un plus non négligeable pour sa protection. Il sentait le cœur de sa protégée battre contre le sien. Leur rythme était presque égal, comme si les deux cœurs cherchaient à s’harmoniser…

Une légère grimace suivit d’un frisson marqua l’arrivé de l’oiseau. Les petites pates de celui-ci touchaient une zone à vive. La peau arrachée par les coups de fouets. Il resserra son étreinte sur la jeune femme et se mit à lui caresser la joue et les cheveux et lui chuchota.

Quand tu seras prêtre, nous sortirons d’ici tout les deux, comme si les derniers évènements ne s’étaient jamais déroulés. La seule chose qui changera c’est le fait que plus jamais la sœur bonté ne vous touchera…


Il ne comprennait rien de la présence de l'oiseau. Mais il ne voulait le brusquer..
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeDim 25 Jan 2009 - 13:38

La table battait son plein, et les convives n'avaient que trop bien noté l'absence d'Ashenie. Elle manquait, certes, et on plaignait la pauvre demoiselle à tord et à travers, débattant sur son indisposition, et sur les valeurs sûres de l'éducation. La Sœur Bonté y prenait activement part, défendant corps et âmes le point de vue religieux, et l'austérité moraliste qui l'accompagnait. Naturellement, le frisson qu'elle venait de ressentir n'était guère passé, et avait éveillé tous ses sens, dans un sourire complet. Un second venait alors la frapper, réveillant de nouveaux sens. Quoi qu'ils furent déjà actifs depuis un certain temps. La vision de ces nobles mâles et de leurs serviteurs ne la laissait pas indifférente, et quelques fantasmes surgissaient dans son esprit depuis le début des entrevues. Quelqu'un lui voulait du mal, c'était certain. Mais elle ne disait rien encore, et sentait de vives pulsions la traverser, plus intenses qu'à l'ordinaire. Naturellement, elle avait appris à dompter son corps, à réprimer les envies jusqu'à ce que l'attente et l'enchevêtrement créé l'intensité incontrôlable du désir. Et, d'ordinaire, elle les épanchait sur les prisonniers hérétiques de ses geôles . Elle dévorait les hommes des yeux, le regard étincelant, tendis qu'elle sentait en elle le tourbillon se déchainer plus violemment qu'à l'habitude. Un peu de nouveauté... et elle en était presque reconnaissante à son agresseur. Le sort n'avait pourtant eu aucun autre effet.
La discussion virait, et s'épanchait sur ce sot de garde du corps, pris d'un accès de folie. La Sœur Bonté y demandait une nouvelle audience, le soir même, au près du père de la jeune damoiselle. Bien que contre par nature et égard pour le jeune homme, qui effectuait son travail avec une certaine maitrise, et une habilité sûre -grands dieux, s'il savait...- il ne pouvait nullement outrager la religion, puisque l'habilitée éloquente de la nonne poussait la religion dans les abysses du choix. Il lui fut accordé.. toutefois, la reine mère, ou la duchesse qu'importe, la grande dame ordonnait une entrevue première avec le jeune garde...
La vieille tourbillonnait tendis qu'elle regardait le jeune Aaran.. un tel visage angélique.. et elle imaginait déjà sa puissance, en se retenant de gémir...

La frêle petite Ashenie semblait à un pas de se briser. Elle était rompue, émotionnellement. Tant l'attaque de la veille, que les soins et la purgations l'avaient laissée trop affaiblie. Mais elle l'avait soigné, ce doux protecteur. Et il semblait, même dans la plus grande souffrance, tenir à la choyer dans la protection la plus confortable. Ses bras la maintenaient intacte, et laissaient un rempart s'ériger autour d'elle. Elle était plus fragile que jamais, et sentait son cœur se disloquer, battre doucement, mais trop fortement, contre la poitrine du jeune homme. L'homme la serrait un peu plus, tendis que la jeune femme se blottissait indécemment dans ses bras. Mais rien n'avait ce goût de passion impure, de séduction vicieuse. Bien au contraire, le rapport était si saint, que la douceur était celle des pieuses de compassion, des chastes amoureuses qui œuvrent pour le monde. Et leur rapport, pourtant si passionnel, restait respectueux, et n'en était que plus respectable. Son esprit tiraillé par les larmes n'en avait plus la considération austère, et ne gardait plus que le rapprochement humain comme rempart à la culpabilité, la tristesse, la déchirure. La voix du jeune protecteur laissait une douceur émaner aux oreilles de la petite damoiselle, la confortant un peu encore. Sa main effleurait la paume de son interlocuteur, et son buste se relevait doucement, tendis que son regard trouvait celui de SaYoLe. Elle remarquait alors l'oiseau, et sourit un instant, puis regardait l'homme de nouveau. Une larme perlait sur ses yeux. Elle qui, malgré sa fragilité, supportait vivement la douleur, à cause de cette éducation impossible, laissait s'épancher sur elle tout le voile de l'émotion, qui rosissait ses joues, et donnait de l'éclat à ses yeux, qui étincelaient d'un brasier à présent, et accroissait la beauté de la demoiselle. Sa poitrine se soulevait lourdement dans le lourd décolleté, ou toute la naissance de la poitrine était découverte, et où on distinguait amplement les seins, sans indécence. Ils battaient, au même rythme que le cœur. Sa main se posait de nouveau sur la joue de son protecteur, et dans un regard doux, elle commençait doucement, d'une voix innocente et fragile, néanmoins animée d'une tendresse indéniable.
« - SaYoLe...»

A table, les convives partaient enfin. On se levait, se saluait, et tendis que la nonne survoltée par ces mâles jouait un rôle de pieuse, accroissant ce désir fougueux, discutait avec le duc et son fils à propos du garde du corps, la duchesse ne perdait pas un instant, et s'en allait d'un pas ferme vers les quartiers des gardes.

La jeune demoiselle avait laissé un silence. Elle regardait l'homme dans les yeux, mêlant gratitude et émotion, sincérité et culpabilité, douceur et fragilité. Ses doigts disparaissaient enfin de la joue au pauvre homme. Elle admirait sa résistance, sa douce capacité à supporter, sans rechigner. Il était plus complexe qu'il n'y paraissait. La larme perlait toujours au bord de ses yeux bicolores. Elle reprenait avec tendresse.
« - Je regrette tout ces événements SaYoLe.. je ne voulais pas vous blesser. Oh.. SaYoLe..., continuait elle en redoublant de douceur. Vous n'en souffrez pas trop je l'espère... Pardonnez moi. C'est injuste.. et tout ceci me peine profondément.
La jeune femme se blottissait de nouveau dans les bras de son protecteur.
Par chance... votre protection m'est d'un doux réconfort, SaYoLe. J'ose esperer ne plus jamais me rendre la cause d'une telle blessure... et...»
Des éclats de voix résonnaient, fort, dans un ton haut et ferme. Quelqu'un était là. La jeune femme sursauta. Elle se levait rapidement, et murmurait encore tendrement.
« - Pardonnez moi..»
Elle sortait vivement, tendis que les silhouette se distinguait au loin. D'un pas feutré, elle réalisait qu'elle ne pourrait sortir de ces geôles. Elle rentrait dans la cellule voisine, et se collait au mur, la respiration grande et la peur au ventre. Elle ne savait que faire, et espérait de tout cœur que personne ne la verrait. Son acte était irréfléchi...
Elle gardait la sensation de la peau de SaYoLe sous ses doigts, et restait emprunte du dernier regard qu'elle lui avait jeté avant de sortir précipitamment, désolée et tendre, compatissante et pleine d'espoir.
Ses mains se déposaient contre le mur. Il était là, à quelques mètres. Elle était dans le coin de la pièce, contre le mur le plus proche de SaYoLe. Les pas s'intensifiaient, et les éclats de voix résonnaient. Dans la main de la petite, l'outre d'eau était serrée, comme pour exorciser son angoisse.
La duchesse était parvenue a la porte de la cellule voisine, où croupissait SaYoLe.
« - Ah! Voilà le jeune courageux!»
Sa voix était ironique. Près d'elle, deux garde l'escortaient, ainsi que le bourreau...
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMer 28 Jan 2009 - 21:15

    Placé entre les bougies, Cheilan perçut leur chaleur contre sa fourrure.
    Il avait observé les agissements de la nonne avec une attention toute particulière. Il ne méconnaissait pas les mœurs humains, mais ce savoir s'avéra inutile ; son regard, extérieur à la scène, déchiffrait sans mal les intentions de l'humaine, des œillades plus ou moins discrètes au changements d'intonation, en passant par les mots qu'elle choisissait et à quelle moment, comment elle portait - ou non - la nourriture à ses lèvres.
    Le repas s'écoula, cette orgie en meute qui consistait à ingurgiter en quantité excessive et par petits bouts des mets dont la saveur avait été détériorée par le feu, mais la concentration de Cheilan ne décrût pas.
    A tel point qu'il en vint à mettre de côté le lieu où il se trouvait, puis qu'il sentit qu'il avait atteint un point de non-retour.
    S'allongeant, s'étirant de plus en plus, les crocs perçaient dans le bec qui devenait chair, les yeux prenaient une teinte dorée ; la lenteur de cette métamorphose involontaire, lascive, préfigurait la souffrance du Loup-Mage.
    Il la supporta pourtant, n'en laissant rien paraître. Enfin, l'objet de métal se décrocha de son socle. Dans le court laps de temps qui précéda le choc final, la transformation s'était achevée, et la duchesse de Sephren avait quitté la salle.

    Le Loup-Mage absorba l'impact avec une majestueuse souplesse. La lueur dévorante de l'âtre jeta sur son pelage d'ébène une lueur orangée mêlée de jaune, crépitante. Le souffle de la cheminée ébouriffa les poils de cette immense silhouette qui se découpait dans l'atmosphère figée, le grand volume de la salle, de cet être qui se distinguait par la vie sauvage et pure qui émanait de lui.
    Il ne laissa pas davantage aux humains davantage de temps pour prendre mesure de l'ampleur du danger qui planait sur eux. Ses muscles se détendirent violemment, roulant sous l'épaisse fourrure. Le corps sembla voler, l'espace d'un souffle, par dessus la table, puis les griffes crissèrent lorsque, à nouveau, elles touchèrent la pierre polie, juste à côté de la femme. Telle la gueule d'un serpent qui frappa, la mâchoire se jeta sur la nuque de la femme, qui se trouvait à peine en-dessous de sa taille.
    Un éclat de lumière étincela sur les crocs d'un blanc pur, immaculé.

    *


    Les deux aigles eurent le réflexe de se terrer dans l'ombre lorsque les humains passèrent. Peut-être espéraient-ils qu'ils n'avaient rien à voir avec la mission qu'on leur avait confiée ; si tel était le cas, sûrement s'en mordaient-ils les plumes.
    En effet, et sous leurs yeux arrondis, les quatre hommes ( l'un d'eux paraissait de frêle constitution et portait des lambeaux de peau colorés qui le faisait ressembler à une créature un peu en avance sur la saison des amours ) pénétrèrent sans hésitation aucune dans la sombre et malsaine grotte. Les deux aigles noirs allaient devoir faire fi de l'odeur de sang et de souffrance, ce pour quoi ils ne tardèrent pas, sautillant sans bruit à la suite des bipèdes.


    « - Ah! Voilà le jeune courageux!»

    Malgré l'obscurité, l'aigle qui se trouvait le plus près du mur n'eut aucun mal à percevoir la présence de la jeune humaine. Voilà qui était rassurant ; elle était entière. Les horreurs que pouvaient s'infliger les humains entre eux avaient quelque chose d'abject...
    Que faire, désormais ? D'un bond, le gros bipède pouvait se jeter sur l'un ou l'autre des jeunes. Mieux valait prévenir toute attaque... Ignorant tout de leur force, du pouvoir du métal brillant, les deux aigles, d'un commun accord, s'envolèrent.
    Il ne leur fallut que quelques battements d'ailes pour se poser majestueusement de part et d'autre de l'humain sanguinolent.
    Tout ce rouge... Le plus sec et nerveux des deux grands rapaces sentait la faim monter en lui.
    Quant au moineau, à la vue de ses compagnons d'infortune qu'il avait presque oubliés, il avait prit son envol pour rejoindre la demoiselle, se posant délicatement sur son bras.


    *


    La Louve fit éclater la porte de bois d'une bourrasque. Sa magie, vigoureuse, déchaînée, transformait l'extérieur et les proches alentours du château en jouet malléable pour la tempête.
    Sans hésitation aucune, elle pénétra dans le grand hall, le couloir. Ignorant les humains, elle avançait sans crainte, sûre de son pouvoir et de sa force. Le château possédait-il un mage capable de l'arrêter ? Ce n'était pas sûr, au vu de la rareté des pratiquants sérieux de la magie. Sûrement des gardes essaieraient-ils, s'ils ne fuyaient pas à sa vue.
    Elle n'avait qu'un but ; retrouver ce Loup. Qu'importait combien de vie elle devrait ôter pour y parvenir - les humains n'étaient que proies.
    Toutefois, elle ne s'embarrassait pas de combats inutiles. Sa taille, supérieure à celle du plus grand des chevaux, sa souplesse, lui permettaient de sauter largement par-dessus la tête des bipèdes.
    Et elle courait, langue pendante sur le côté. Un fragment écarlate dans une étendue de cendres.
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeDim 1 Fév 2009 - 20:09

Ashenie venait de s’envoler au son des pas. Le garde du corps sentait encore la chaleur du corps de la jeune femme contre le sien, contrastant avec son dos ensanglanté. Il était évident que la relation qu’il entretenait avec la jeune femme évoluait au fils du temps… Le souci était qu’il était également évident qu’il ne pouvait se permettre ce genre de dérive. Sa main glissa la long de sa joue machinalement, comme s’il cherchait une trace des doigts de la jeune femme… Puis ses nouveaux visiteurs se présentèrent. Même si son visage ne montrait rien, il était rassuré qu’Ashenie n’avait pas été vue. Doucement, SaYoLe se redressa et posa un regard froid sur chacune des personnes… Ses muscles étaient douloureux, et son corps faible. Un petit sourire apparu sur son visage, contrastant avec son regard.

Tient ? Je ne m’attendais pas à avoir gagné un deuxième tour… Que m’en vaut l’honneur ?

Un bruit d’ailes et 2 aigles apparurent à l’étonnement général pour venir se poser sur ses épaules. Un léger frisson de douleur parcouru ses membres sous l’effet des serres acérées sur sa peau.

Il semblerait que quelqu’un d’autre ici souhaiterai que vous me laissez tranquille et…

Il n’eut pas le temps de finir. Des cris et des bruits se firent entendre au dessus d’eau dans les couloirs. Bien qu’étouffés par l’épaisseur des murs, il était clair que quelque chose arrivait. SaYoLe se tourna vers le groupe qui était devant lui :

Il se passe quelques chose… J’aimerai sortir pour aller remplir mon rôle de Garde du Corps…




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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeMer 4 Fév 2009 - 16:10

L'antre des cachots gardait une atmosphère putride et désolante, rythmée par l'alerte de la garde quant aux quelques petits troubles pour lesquels l'élite avait été déplacée. La duchesse ne semblait même pas s'en occuper. Comme si elle eut tout su des actes qui se déroulaient à cet instant. Ses yeux froids, d'une teinte noisette, caressaient le corps du jeune garde en un toucher délicat et non dénué de sens. Elle tenait face à lui, tendis que ses formes rebondies, sa chair encore lisse et belle était exposée à la vue de son interlocuteur. A cet instant, on pouvait dénoter l'hérédité de la fille, tant la mère était l'incarnation voluptueuse du charme coquet.
D'un pas lent, elle entrait, après avoir ordonné aux gardes de la laisser un instant. Le bruis des pas couvraient tout autre bruit, raisonnant en gong de minuit aux oreilles de la petite demoiselle, étouffée dans un coin de la cellule voisine. SaYoLe n'était pas loin, elle le savait, et restait liée à lui comme un unique recours. Elle ne voyait pas, ne comprenait pas, et se sentait mal d'avoir tant désobéit. Mais lorsque le cœur vous guide, les ailes vous affranchissent des chaines des conventions aristocratiques. L'oiseau s'était posé sur elle, la rassurant doucement. Elle lui était liée...
La duchesse était à présent à quelques centimètres du jeune homme, et souriait toujours.
« Eh bien, eh bien, que d'exigences..., commençait elle sur un ton moqueur.
Votre «rôle», dites vous? Oh, voyons, il n'est nul autre que d'obéir aux ordres... Oh, grands dieux? Mais que vous a t-on fait? Vous saignez? J'avoue que je n'escomptais pas vous trouver ici... J'ai bien essayé votre chambre, mais vous semblez ne pas y être pénétré durant toute la nuit. Vous avez également détruit mon mobilier... Oh de grâce, épargnez moi vos tergiversations. Je sais qu'il se trame quelque chose, et je vous somme de me dire de quoi il retourne. Que se passe t-il avec ma fille? Quelles sont ces ragots, ces actes que vous agencez... Je l'exige! Et en échange, je vous accorderai la faveur de ne pas recevoir le fouet. A moins que...
elle s'arrêtait un instant. Ses yeux plongeaient dans ceux du beau jeune homme. Elle passait sa main sur son visage, avec un peu plus d'expertise dans la caresse que sa fille.
Un grain de peau si distingué.. dissimulant.. une telle férocité...
Son doigts caressait lentement le torse du jeune homme, et descendait dangereusement.
Désirez vous sortir de ces lieux? J'en ai la clé... si vous acceptez mon pacte. Je veux vos confessions, les plus intimes, sur ces événements... sur le moindre détail de votre considération pour ma fille... et peut être.. vous récompenserais-je.. si votre comportement vous dispose...»
La duchesse se relevait, fixant royalement les yeux du garde du corps. Elle souriait déjà triomphante dans tous les cas.

La nonne, d'abord surprise par l'arrivée de la bête, se retourna presque instinctivement, afin de faire face au monstre. Ainsi, cette petite créature, si grande soit elle, si insignifiante soit elle, venait la défier? Quelle ironie.. une douce farce oui. Un vieux chien galeux. Tout le monde s'était retourné , et le jeune chevalier avait déjà dégainé son épée, des qu'il avait entendu le bruit du lustre se fracasser. La vielle nonne se recula d'un trait, presque surprise. Dans un sourire, elle murmura rapidement l'incantation relative à Arcam, permettant l'altération de la mémoire. Mémoire altérée. Un sort bien mineur, et tout à fait à disposition. Elle chamboulerait tout son système mémoriel, ne lui laissant que la mémoire d'un jeune chiot à peine né. Si elle avait espéré juste, il n'aurai même pas été capable la mordre. Rien! Plus de sentiments, de pensées, de haine ou de peur. Seulement l'incompréhension du nouveau né. Il ne connaissait plus rien, et saurait même pas où il était. Sans plus attendre, la nonne s'écria:
« - Emparez vous de ce démon gardes! Il ne saurait résister. Attachez le...!»
Le duc approuvait d'un signe de tête, quel désordre. Aaran, lui, se précipitait vers l'entrée!

La bas, la louve était bientôt rattrapée par la garde. Deux hommes s'élanceraient déjà vers elle, l'épée à la main, tendis que d'autres arrivaient. L'élite n'était pas loin. On armait déjà des arcs contres elles, les flèches prêtes à partir. Au moindre mouvement, on l'abattait sans merci. Elle en tuerait un, deux, mais probablement peu en plus.. Aaran arrivait à sa hauteur, et s'élançait lui aussi, deux épées en main. Il visait la tête.
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Cheilan de la 'Noire
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeDim 8 Fév 2009 - 11:26

[Mes excuses pour le retard]




    Il avait fondu sur la corneille, et qu'avait-elle fait ? Elle avait reculé aussi rapidement que lui permettait son corps d'humain, si peu vite que cela ne parut au Loup qu'un mouvement dérisoire. Cheilan avait senti, l'espace d'un souffle, des griffes dans son esprit qui, aussi inoffensives fussent-elles pour un être qui ne craignait pas la magie, eurent le don d'instiller en lui un sentiment nouveau. Cette proie tentait de lui résister ? Il n'avait même pas ralenti l'allure, et dans une fraction de seconde il aurait franchi l'écart qu'elle avait mis entre eux.

    « - Emparez vous de ce démon gardes! Il ne saurait résister. Attachez le...!»


    Quelle pitié !
    Mais que cela était ridicule et bas !
    Pour quelle raison pataugeait-il dans ce bouge ? Où étaient l'humain et la demoiselle, désormais ? Pourquoi s'acharnait-il encore à se rendre utile pour ce frère qui ne lui avait pas accordé le droit d'être présent à ses côtés alors qu'il encourrait un mortel danger ? Être frère de meute, n'était-ce pas être liés dans la douleur comme dans la mort ?
    Cette demoiselle, qui semblait tant valoir à ses yeux... Ce lieu, cet agencement de pierres mortes, et l'odeur étouffante de la nourriture et des hommes, les parfums capiteux comme les fioritures artificielles parfois faites de cadavres d'animaux que tous les murs et les sols arboraient... Que cela était oppressant pour un être de nature solitaire, esprit de la Nature... Pourquoi fallait-il qu'il ne s'en aperçût que maintenant, alors que ses forces magiques avaient à ce point décliné ?
    Fallait-il qui poursuive son chemin, alors que ses crocs se rapprochaient à un point tel du cou qu'il pouvait sentir la chaleur moite de la peau près de sa truffe ? Allait-il déchirer ce corps de vieux bipède pour des raisons humaines ?
    Était-ce vraiment ce qu'ils avaient fait de lui ?
    Au dernier instant, il détourna sa gueule béante, et ses crocs se refermèrent sur l'épaule. Il ne prit pas le temps de savourer le déchirement et les craquements qui s'ensuivirent, s'il y eu, car, déjà, il reprenait appui et bondissait violemment en arrière. La fatigue, pernicieuse, s'emparait de ses muscles.
    *

    Elle, était à l'apogée de sa force.
    A l'entrée du château, l'arbre centenaire qui s'éleva vers le ciel en quelques instants, dont les racines avaient fracassé la porte par la base - laissant un vif courant d'air, bourrasques humides, pénétrer l'entrée de la demeure - ne cessait de s'étendre. Elle percevait ces racines qui s'étendaient sous le sol du large couloir, en même temps qu'elle filait. Alors que deux gardes faisaient mine de lui bloquer le passage, sa gueule s'ouvrit, béante. En jaillit un projectile qui fila avec une rapidité foudroyante vers la poitrine offerte, suivit d'un second, puis d'un autre encore car il s'était écrasé sur le sol, plus loin derrière.
    Soudain, une flèche se planta dans son arrière-train. Elle gronda brutalement, s'arqua, s'immobilisa tout à fait. Un court instant, elle regarda le jeune homme qui s'approchait. Il y aurait d'autres flèches, d'autres giclées de sang et de douleur.
    Fracassant d'un coup le sol, des racines entrelacées jaillirent autour du guerrier aux cheveux clairs. Épaisses au possible, elle se trouvaient, déjà, tout contre lui, mais aussi devant ; elle s'étiraient certes vers lui, cependant elles formaient une barrière plus ou moins percée qui dépassait déjà hauteur d'homme. Si par miracle il échappait à leur emprise, il aurait au moins été dévié de son assaut. Uymli aurait pu faire naître un, deux ou trois gigantesques arbres centenaires. Elle n'en fit rien. Pas tant qu'on ne l'y forcerait pas ; elle devait retrouver ce Loup.
    Et, à la suite des racines, des corps furent expulsés de terre. Ils avaient forme humaine, mais l'odeur immonde qui se dégageait d'eux ne laissait pas de doutes quant à leur nature de morts. Cinq morts-vivants, qui, aussi leste, leur poitrine vibrant comme celle de leur pâles homologues, se rapprochèrent de la Louve. Elle en faisait de même, le couloir était large. Des flèches ricochèrent. L'une d'elles lui transperça l'oreille. Plusieurs rencontrèrent la chair noire et nécrosée des pantins, sans toutefois leur ôter cette abjecte faculté à se déplacer. Elle parvint à franchir ce premier barrage, aussitôt, elle força l'allure. Le souffle des créatures bipèdes était terriblement rauque, on aurait pu croire que leurs poumons allaient se déchirer d'un instant à l'autre.
    Les soldats qui affluaient inévitablement venaient pour la plupart de la caserne, à l'extérieur. Ainsi; elle ne rencontra pas des hordes d'hommes. Elle ne savait pas si on la suivait, de près ou de loin - mais pour cela il aurait sûrement fallu un cheval, tant ses sens se tendaient à la recherche du Loup.
    Et elle l'avait trouvé.
    Tout à coup, une épée trouva son flanc. Comment cela était-il possible ? Un humain était-il sorti d'une porte latérale au moment même où elle passait devant ? Pas un de ceux de l'entrée, normalement, puisque, grâce à l'odeur, elle n'avait pas tourné en tous sens. Le métal froid déchira la peau. Le sang avait la noirceur de la nuit. Elle étouffa un hoquet rauque. La douleur lancinante dans son arrière-train devenait de moins en moins supportable.
    Elle pénétra dans la grande salle, le poil violemment ébouriffé, ses yeux siamois d'une brillance qui aurait pu paraître démence. La lumière se jetait sur elle, éclatait sur les poils, devenant une multitude d'épines blanches dans ces ténèbres.

    Cela doit cesser, Cheilan.
    Ignore mon nom.

    Elle courait vers lui. Il reculait lentement.

    Ta place n'est pas ici.
    Qu'importe. Je n'aurais pas la présomption de parler de la tienne.
    Moi, j'ai cette présomption, et je et sortirais d'ici.
    Va crever. Rencontrer une intelligence semblable à la mienne m'effraie. Je ne veux pas de toi.
    Rien n'est définitif, jamais.

    Elle se jeta sur lui, qui se battait contre un garde, le côté du cou ensanglanté. Elle le heurta de plein fouet, et les deux immenses créatures roulèrent avec brutalité en direction du mur opposé. Sans hésiter, elle planta ses crocs dans la peau de la nuque, cette armure naturelle si bien conçue qu'elle eut de la fourrure plein la gueule sans même atteindre la chair. Cela ne lui importait pas. D'un bond, elle imposa un à-coup au Loup. Les pattes de ce dernier étaient solidement campées sur le sol. Il résistait.
    Puis il sembla reconsidérer sa position.
    Alors, tous deux bondirent une ultime fois. Pulsant puis fortement sur les postérieurs, ce furent leurs épaules, leur dos qui rencontrèrent la gigantesque vitre. Adieu, magnifiques fioritures colorées, sublime présent des hommes à la vue de la nature. Au loin, les arbres bruissaient.
    Le choc fut violent, mais leur capacité à amortir ne leur fit pas défaut. Et le sol n'était guère plus que boue. La pluie se déversait continuellement, torrentielle.
    Le regard de la Louve se planta dans les yeux dorés. Elle n'ignorait pas ce que cela signifiait.


    Non. Mon frère de meute se trouve ici, encore. J'ai choisi, déjà.
    Aucun choix ne s'impose.

    Elle haletait, essoufflée au possible. Pourtant, il trottaient tous deux, hors de portée de la fenêtre brisée. Les éclats de verre, telle une pluie de lumière colorée, avaient formé un nuage de poussière mortelle au-dessus d'eux. Si leur fourrure et leurs paupières les avait protégé de la plus grande partie des entailles, le danger demeurait ; s'ils inspiraient la poussière de verre, celle-ci se déposerait dans leurs poumons... Les morts-vivants ? Toujours à l'intérieur. Elle ne s'en préoccupait plus, au contraire des oiseaux de Cheilan.

    Les deux créatures marchaient de pair en direction de la caserne. Camouflées par la grisaille de l'averse, les formes noires parvinrent jusqu'à la porte du bâtiment. La Louve eut un regard en arrière ; sur le seul du château, ou du manoir, qu'importait, se dressait un monument de vie et de beauté : un arbre gigantesque au noble feuillage, quant tous les autres végétaux bourgeonnaient à peine.
    Ils entrèrent. De quelques mouvements de mâchoire, flèche et éclats de métal furent arrachés à la chair meurtrie.
    Maintenant, il s'agissait de trouver SaYoLe. La lumière se ferait alors dans cet opaque brouillard.
    *

    A l'intérieur de la cellule, le moineau ne céda pas à l'appel de la magie faiblissante. Ce ne fut pas le cas des deux aigles. Le tumulte provoqué en eux par la fatigue magique de Cheilan les attirait avec force.
    Désormais, ils cessaient de lui obéir. Et, fous de peur, ils se jetèrent vers la porte ouverte, quoiqu'elle fût gardée.
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MessageSujet: Re: Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé]   Un parfum enivrant d'idéal prisonnier [Terminé] - Page 3 I_icon_minitimeDim 8 Fév 2009 - 13:17

Une chose était claire, la mère avait une dextérité et une assurance qui faisait défaut à la jeune femme. Néanmoins, elle ne possédait pas cette douceur de douceur et de fragilité qui donnait tout son charme à Ashenie. Les questions et l’attitude de la Duchesses trouvèrent en réponse le visage impassible de SaYoLe. Durant toute cette petite scène, il ne bougea pas d’un pouce. Gardant ses yeux fixés dans ceux de son interlocutrice. Alors qu’il allait répondre, les deux aigles prirent leur envolent, faisant légèrement vaciller le Garde du Corps sur leurs impulsions. La douleur était encore bien présente dans son corps… Une douleur lancinante qui lui demandera un long moment pour se résorber. La fatigué s’y ajoutant, l’humeur du garde du corps n’était pas au beau fixe. Seul la présence d’Ashenie dans la pièce d’à coté donnait lieux à une petite touche de calme et de douceur. Il avait encore l’impression de sentir son parfum…
Doucement, il fit un léger pas en avant comme pour montrer que même dans cet état il gardait sa prestance.

Il semblerait qu’il soit nécessaire de mettre certaines choses au clair…
Je n’ai d’ordre à ne recevoir de personne dans cette demeure concernant mon travail après de votre fille. Si vous n’êtes pas en accord avec ceci, voyez cela avec votre mari…
Concernant ces rumeurs sur une possible relation avec entre Dame Ashenie et moi-même, je n’ai rien à vous dire. Ma relation avec elle est uniquement professionnel et rien de plus.
Vous n’aurez donc aucune confession. Gardez votre clef, mon corps est à vendre, mon âme ne l’est pas. Je vous demanderai donc de bien vouloir vous retirer…

Ayant finit, il recula pour aller prendre appui contre le mur et s’alluma une nouvelle cigarette. Il regrettait déjà sa prise de parole. Son corps ne pouvait pas supporter une nouvelle séance de ce genre. Même si son visage portait toujours ce masque de neutralité qui faisait son caractère, son esprit lui cherchait à savoir se qui venait de le pousser à aller aussi loin. Le visage d’Ashenie se dessina, manquant de faire apparaitre un sourire sur ses lèvres.
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