Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

 

 On efface, et on réécrit sur un passé maudit [Umbrae]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Niels Sylfarius
Drow
Niels Sylfarius


Nombre de messages : 10
Âge : 128
Date d'inscription : 01/02/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
On efface, et on réécrit sur un passé maudit [Umbrae] Empty
MessageSujet: On efface, et on réécrit sur un passé maudit [Umbrae]   On efface, et on réécrit sur un passé maudit [Umbrae] I_icon_minitimeMer 22 Avr 2009 - 8:40

Dans la soirée,
2oh et quelques..


C’était une pâle journée d’été, sans charme, aucun. Ou peut être d’une beauté naïve, angélique, éteint de tous feux sanglants, qui ne pouvait donc trouver grâce aux yeux de notre cher vagabond, monstre à ses origines.
Monstre. Voilà toute la vérité de l’être qu’il était. Pourtant Niels avait eût cette conviction malsaine de penser pouvoir lutter contre sa nature première autrefois. Ce n’était que pure démence, puisque ce poison de sang faisait grossir son cœur et enrager son âme depuis trop longtemps déjà. Il fallut se résoudre à ceci, personne n’est changé. Jamais. Il attribua ce fait au destin, ce que d’autre pensait être l’action de Dieu, et se réjouit bien vite de n’avoir que seulement penser à changer d’essence. Il se complaisait dès lors dans ces incroyables qualités de Drow et n’y regrettait presque rien.. Presque. Mais écartons cela pour en revenir au présent, voulez vous.

Déjà, deux silhouettes s’articulaient dans l’air doux aux abords d’un minuscule village, et si une petite foule s’était formée autour d’eux, elle n’en restait cependant pas moins distante de plusieurs mètres. Quelques intrépides osaient s’approcher, mas ils étaient relativement rares. Il faut dire que le numéro qui se déroulait devant les yeux de ces pauvres paysans avait de quoi faire frémir les plus timides. Déjà la vision de ce grand homme, mystérieusement dissimuler sous un voile, était assez inquiétante pour tout dire, mais ensuite la vue de ce chenapan de petit singe qui bondissait entre des cerceaux enflammés ne manquait pas d’interroger ces charmants bouseux. Plusieurs passèrent leur chemin avant que le spectacle ne soit totalement terminé, pressentant la suite des évènements, c’est certains.
Une dernière révérence seulement pour clore le tout et on passa dans les rangs pour récolter quelques sous. Sans succès. La foule s’éparpilla.
Peste soit des avares et des pauvres. La misère dans laquelle se trouvait notre héro se voulait dès plus sobre. Ni toit, ni nourriture. Du courrant. Il ne vivait que de perpétuel voyage, de la générosité des saouls et de ses maigres chasses et pêches. La vie était tellement plus existante ainsi, sans, véritablement, savoir si l’on survivra le jour, la semaine prochaine. Niels s’en accommodait fort bien, et de sa condition de miséreux il s’en souciait fort peu pour tout avouer. T’en qu’au coin du feu il pouvait goûter à la nature et à ses saveurs piquantes, il se portait bien.
Ayant finit de tout ranger, il s’écarta lentement et, à son habitude entama une courte marche. Déjà l’individu toujours encagoulé, errait de ruelle en ruelle, ou plutôt non, de toit en toit car il semblait déconnecté, comme hors de son enveloppe charnel, un peu comme un atome qui n’aurait pas encore trouvé sa stabilité. Son regard ne s’attardait sur aucunes choses, ses gestes étaient confus, même ceux qui ne faisaient que porter à ses lèvres la pipe qu’il se fumait en solo depuis deux minutes ; Seulement.. Le temps lui avait parut incroyablement plus long que ces 120 petites secondes de délice qu’il n’avait eût alors. Son compagnon s’agitait autour de lui, le regard mauvais de ceux qui ont faim. Niels n’y prêtait pas attention. L’animal s’enfuit sur la droite. Les rats feraient l’affaire de ce soir.
L’homme était pensif, toujours, lorsqu’il s’assit sur une marche dans l'ombre d'un croisement, tout près de la brasserie, signalant la fin de son errance. Il regardait au loin les petites gens se presser devant l’établissement. Il y avait du monde, beaucoup trop de monde même. Autant vous signaler directement que l’individu Sylfarius exécrait prodigieusement les foules, ce qui accentuerait sûrement un peu plus un affreux côté grincheux. Pourtant, Niels aimait observer ce monde. Et leur candeur mêlée aux vices l’émouvait plus que vous ne pensiez. Il l'écœurait presque.
La nuit commençait à s'écouler que déjà les rues s'assombrissaient, ce qui n'empêchait pourtant pas les ombres provenant du bar de danser sur le mur en face de notre cher Drow.
Solitaire, voilà comment l’on pouvait également qualifier Niels. Peut être aider par sa condition, sans cesse rejeté, lui l’être banni, il cultivait depuis toujours pourtant cette haine virulente vis-à-vis de tout, de rien au fond. Il admirait, comme il méprisait, comme il pestait et détestait. Et c’était un entrelacs infini de contradictions dans ce genre qui sévissaient à l’intérieur de son corps. Peut être d’une nature plus tourmenté qu’il n’y parait finalement, ce jeune homme était un taré rare. Je ne serais d'ailleurs pas surprise que vous m'annonciez votre dégoût vis à vis de cet être. Cela aurait pu l’affecter, si mon personnage faisait un temps soit peu cas des avis et des quand-dira-t’on. Loin d’être un être simple pourtant, il se trouvait être le méandre des complexes mais il avait apprit avec le temps à gagner en légèreté et à agir d’avantage par impulsion, résultat d’un certain laissé allé et d’une lassitude du à l’âge. Et il se détestait pour ça. Avide de personne profonde et passionnée, il rejetait tout caractère simpliste et irréfléchi. C’était ainsi, une apparence simple, pour un esprit dérangé qui luttait contre certaines de ses natures animales. C’est intéressant d’être blasé et tourmenté à la fois. C’est une chose rare du moins.
Le spécimen se gratta négligemment les côtes, tout en crachant magnifiquement sur les pavés du trottoir. C’était un fait, Niels n’était pas un model de perfection aristocratique, il avait juste l’honneur de recueillir tous ces petits défauts charmants qui faisait de lui un être exceptionnellement touchant, infiniment marquant et désirable. Ces défauts lui rendaient bien, il les servait donc généreusement.
Une dernière nappe de brume l’encercla bientôt, troublante, avant de s’évanouir dans l’atmosphère, dégageant à sa vue son ami, Arnegan, muni d’un gros rat gris. Un sourire bref plus tard, il mordait dans cette frugalité. La vie était simple, un peu trop simple même..
Revenir en haut Aller en bas
Umbrae
Hybride
Umbrae


Nombre de messages : 65
Âge : 216
Date d'inscription : 08/02/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
On efface, et on réécrit sur un passé maudit [Umbrae] Empty
MessageSujet: Re: On efface, et on réécrit sur un passé maudit [Umbrae]   On efface, et on réécrit sur un passé maudit [Umbrae] I_icon_minitimeDim 26 Avr 2009 - 12:42

L'air tiède et caressant glaça ma peau.
La sueur, scintillante, s'appliquait à extraire de mon corps tout excès de chaleur. Pourtant, j'avais froid, atrocement.
A pas lents, je m'engouffrais dans l'interstice entre deux maisons aux murs de terre suintants. La pénombre me dévora, sans que je m'en aperçu. Ici débutait le règne de la faim et de la misère crasse. Ma respiration s'accélérait, malgré moi. Je débouchais alors sur une rue plus vaste, envahie de plantes. Les végétaux grimpants, parmi lesquels je reconnus vaguement de la glycine et du lierre, avaient été guidés le long de tuteurs qui les menaient jusqu'à un treillis, lequel s'étirait entre les façades des masures opposées. Le ciel n'était visible que par petits fragments, dévoré par les larges feuilles. Des lianes striaient l'espace, en verticale. Je devinai sans mal que les Elfes représentaient une part non négligeable des résidents du lieu.
Je glissai une main dans ma sacoche, pour en extraire ma gourde. Elle était vide. Pouvais-je la remplir ? La fièvre ne daignait pas me quitter.
La base de mon cou avait été éraflée... La flèche coupable portait à sa pointe un pigment, peut-être du fait d'un poison, qui avait souillé la fine plaie – je l'avais entraperçue, l'espace d'un éclair. Noire, la blessure, se détachait sur ma peau pâle, rendant plus visible encore mon sang rubis, lequel perlait sans discontinuer. J'avais touché cette blessure, aussi le fluide écarlate souillait-il désormais l'extrémité de mes doigts.
Je n'était pas habité du désir de guérir. Je savais, pourtant, que cela se ferait. Je ne pouvais pas mourir, n'est-ce pas ? Ou que j'aille, quoi que je fasse... Si, bien sûr, je le pouvais.
Et si cela advenait, je serais seul – seul, seul.
J'esquissai un sourire. L'odeur entêtante des grappes de fleurs violettes faisait tournoyer mon esprit. Sur quelques pas, je chancelai un peu.
Cette blessure n'était pas le fait du hasard. J'avais ressenti le désir de voyager à cheval, quelques temps durant. Je devais partir, fuir encore, sans destination aucune, ni même de but, mais je savais que plus cela se ferait vite, mieux cela serait. Alors, j'avais pris le parti de dérober l'une de ces graciles créatures équines. J'aurais souhaité en acheter une, mais l'on refusa de m'en vendre. Il ne m'est pas aisé de me procurer quelque chose que ce soit au prix normal, si je suis masqué – pis encore, si je montre ostensiblement mes origines mêlées.
En ce jour, je portais mon écharpe pourpre, qui dissimulait aux regard la partie basse de mon visage.
L'animal dérobé n'était pas un cheval, mais un Élémentaire de l'air. D'une morphologie approximativement semblable, il était cependant bien plus mince, effilé, presque maigre. Depuis la veille, je ne l'avais pas nourri. Sa robe bleu cendre s'était entachée de gris sous l'effort qu'il avait dû fournir... C'est pourquoi je l'avais laissé seul, à l'entrée du village – afin qu'il pût récupérer à sa guise.
Les flaques de lumière dorée glissaient sur ma peau. Je ressentis le désir soudain de les fuir, de retrouver une pénombre plus complète, le repos que procure le fait de disparaître, de se fondre dans le noir. Je m'arrêtais devant une petite taverne. Sans tergiverser, j'entrai.
L'air était clair, presque pur. Aucune fumée âcre ne vint brûler mes poumons. Je demandai de l'alcool pur, que je versai sur ma plaie. Cette douleur franche était presque un soulagement au cœur de la tourmente de cette souffrance lancinante, insidieuse.
Quelqu'un me remarqua.


« Ohé, toi, là, qu'es'ce qu'tu fais ? »

La voix était rauque, l'intonation mal assurée.

« Je vous prie de m'ignorer, Messire, ne vous en déplaise. Je me blessé, sur les routes, récitai-je, absent.
- Encore une lavette d'elfe, grogna-t-il en détournant son visage pour cracher.
- La ferme, Andrur. »

Il ignora l'injonction de la tavernière, et se déplaça le long du comptoir, jusqu'à moi. Là, il tendit sa grosse patte avinée en direction de la plaie.
Je ne bougeai pas. Je conservai un regard parfaitement fixe.
Ses doigts crasseux frôlèrent ma peau, puis s'appuyèrent dessus sans retenue, provoquant un frisson de douleur. Je retroussais lentement les lèvres, découvrant des canines étincelles. Il va sans dire que, pour verser l'alcool, j'avais dû ôter mon écharpe.
L'homme jeta un coup d'œil aux extrémités de ses doigts.


« C'est noir. C'pas empoisonné, c'te saloperie, là ?
- Oubliez-moi.
- Et en quel honneur ? »

Mon regard se ficha dans le sien, tranchant au possible. Il recula vivement.
Tout à coup, il parut s'apercevoir de quelque chose. Je devinais trop bien de quoi est-ce qu'il s'agissait.


« Mais c'pas un elfe, ça ! C'pas un drow, c'pas un humain ! Et les d'mis, y z'ont pas des couleurs comme ça ! »

Un Hybride !

Ses agrandis lui conféraient l'aspect d'un hibou. Je plaquais ma main brûlante sur sa gueule grande ouverte. L'alcool, presque acide, me piqua vivement. L'homme projeta son poing vers mon ventre. Je ne portais qu'une chemise, pas d'armure. Je décidai de ne pas reculer. J'accusai le coup.

Un Hybride ! Hybride ! Hybride ! Jette lui une pierre, petit, vas-y !

Déjà, ceux qui occupaient le lieu se levaient, parfois munis d'une bouteille vide, parfois à demi-pleine. Je vis du vin couler au sol en cascade, tel du sang noir. La tavernière héla un gosse, lui demanda de ramener le garde, en vitesse.
Je chancelai un peu. J'hoquetai. Dans mon poing fermé naquit une petite flamme. Elle crût, enfla. J'ouvrais ma paume. J'entendis des cris. Crépitante, affamée, la sphère de feu éclata sur le comptoir. Alors, je me retournai, et sortais. Les battements de mon cœur étaient irréguliers.
Je le savais, le feu dévorerais l'alcool répandu au sol. Déjà, les langues de flamme s'élevaient vers le plafond.
Je ne voulais plus le savoir.
J'avançais, droit devant moi ; j'étais perdu, j'étais ailleurs, étais-je en train de mourir ?

Je tournais, encore et encore, m'enfonçant dans ce dédale inconnu de petits escaliers abrupts et de boyaux glauques. Peu à peu, je m'efforçai d'ouvrir mes yeux au monde. Peut-être parviendrais-je à me repérer, si je cessais de regarder sans voir.
Un singe-flèche fusa juste à côté de moi. Il serrait un cadavre roidi de rat entre ses petites pattes. Je pris le parti de le suivre.
Au détour d'une venelle, j'aperçus un être sombre, quoiqu'il fut nimbé de lumière. Un Drow, sans doute possible. D'un geste rapide, je remontais mon écharpe jusqu'à mon nez.
Comment avais-je pu oublier que j'étais suivi ? Omettre que des hommes m'avaient pris pour cible ? J'avais voulu le nier. Mais ces cris, ces bruits de pas précipités derrière moi, je ne pouvais plus les ignorer.


« Là ! Là, j'l'lai vu, l'est par-là ! »

Un gosse. Brave gosse. Je ne ressentais pas – plus ? – de haine à l'encontre de ces êtres-là. Me mettraient-ils au pied du mur ? Devrais-je choisir entre leur vie et la mienne ? Je préférais que cela ne fût jamais le cas, et de combien ! J'eus un sourire amer.
Tout en marchant, j'avais rejoint le Drow, que seuls quelques pas séparaient désormais de moi.


« Devenir ombre à mon tour, mourir aux yeux de tous, pour vivre. »

J'avais murmuré, sans vraiment m'en apercevoir, ces mots qui voulaient naître. Je ne m'étais pas immobilisé pour autant. Subitement, j'attrapai le Drow par l'épaule, et le fit pivoter devant moi. Dans le même mouvement, je me calai contre le mur, dans un recoin.
Un gosse rieur passa en courant de toute sa vitesse, frais, le rose aux joues. On aurait dit une mouette sur la grève, un chaton qui joue au lion. Il avait jeté un bref coup d'œil au Drow, sans chercher à percer l'obscurité, juste derrière lui.
J'inspirais doucement. Déjà, je devais contraindre mes muscles à m'obéir, sans quoi ma poitrine demeurait immobile.
Revenir en haut Aller en bas
 
On efface, et on réécrit sur un passé maudit [Umbrae]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Une bonne action n'efface pas les mauvaises
» Une bonne action n'efface pas les mauvaises, et le mal attire le mal
» [Solo] L'étreinte du bois maudit
» Umbrae - Artiste
» Voix Corail & Névrose [Umbrae]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: ITHRI'VAAN :: Les Terres Sauvages :: La Forêt d'Aduram-
Sauter vers: