Myrhyarmen { Gardienne de Kirya}

Particularité : Myrhyarmen est un prénom issu du langage courant elfique, comme c’est souvent le cas. Dans le cas présent, on peut le traduire en humain par « joyau du sud » ou quelque chose s’en approchant.
Aveugle depuis qu’elle est la Gardienne de Kÿria, elle est en plus muette de naissance, mais possède l’étrange capacité de pouvoir « parler directement dans la tête » de rares personnes, de moins le pense-t-elle. Pour le moment, elle n’en a rencontré qu’une le pouvant. Cela ne lui demande aucun effort, mais elle doit établir un contact physique pour obtenir un résultat. Mais sans voix ne signifie pas sans souffle, et elle le prouve en étant une excellente joueuse de flûte traversière. Pour compléter le tout, comme elle ne peut bien évidement pas chanter ses sorts, elle les danse tout en récitant les incantations mentalement. Quand elle allie musique et chant, le résultat en laisse admiratif plus d’un, même parmi les elfes pourtant habitués à ce genre de spectacle.
A noter, enfin, qu’elle maitrise un langage des signes fournis mais peu rependu, elle ne s’en sert que très rarement.

Equipement : Myrhyarmen, parfois appelée Myr par ses amis les plus proches, raffole de la couleur reine de la forêt : le vert. C’est pourquoi elle portera dans la majorité des cas des vêtements de cette couleur, usant de toutes les nuances possibles et inimaginables. Ses tenues s’adaptent à la saison, allant de la jupe, du châle et des sandales en été au lourd manteau accompagné d’élégantes bottes en hiver, le tout devant à la fois être ample et de bonne qualité.
N’aimant pas spécialement porter ses effets personnels, elle confit cette tâche à son jeune « disciple » et porte parole. L’elfe d’une petite cinquantaine d’année se voit ainsi confié l’un des objets les plus précieux de la gardienne : sa flûte. Cet ultime trésor est un trésor de l’ingéniosité elfique, et s’il a été crée grâce à l’aide de la magie, il n’a par contre rien de surnaturel, devant se contenter de l’habileté du flutiste pour faire des merveilles.

Description physique : Myr est une haute elfe d’environ un mètre soixante quinze, elle dépasse donc la plus part des femelles de sa race. Elle attache une partie de ses très longs cheveux, d’un roux flamboyant, en une queue de cheval fournie, laissant le reste libre. Dans son importante chevelure et sur ses vêtements sont dispersées des décorations végétales - fleurs, fougères, lianes, etc. - enchantées pour ne jamais faner ou dépérir. Sa peau halée ne présente aucune irrégularité disgracieuse, laissant apparaître un visage hautain et fier. Comme beaucoup d’autres elfes, Myr ne possède pas les formes qui font la fierté de certaines humaines, et ne s’en plein absolument pas. Une taille de guêpe, une poitrine discrète mais néanmoins présente, des jambes fines et des doigts graciles font d’elle une elfe à la beauté certaine pour son peuple.
Jouissant de l’immortalité durement négociée par Kÿria à sa sœur Tari, son physique ne présente encore aucune marque de vieillesse. Malgré ses deux cents quinze années, elle n’en fait qu’une - très - petite trentaine selon les critères humains, et ce n’est pas pour lui déplaire. La seule chose qui pourrait trahir son véritable âge aux yeux du peuple de Néera, à part ses longues oreilles effilées qu’elle aborde avec arrogance, reste son visage auquel il est difficile de donner un âge avec certitude. Le symbole de la Déesse de la Nature y est gravé, quelques centimètres au dessous de l’œil droit, avec une encre d’un rouge semblable à celui de ses cheveux, contrastant étrangement avec le laiteux de ses yeux aveugles. Certaines personnes parmi les plus sensibles ont parfois du mal à la dévisager sans afficher leur malaise, et c’est une chance pour eux que de la savoir aveugle dans ces cas là… Car la beauté de son enveloppe charnelle cache un caractère difficile et parfois invivable. Il est aussi le porteur de l’arc de Kÿria, n’étant pas une guerrière elle préfère le lui confier, en l’ayant bien prévenu du sort qui l’attendait s’il n’en prenait pas soin.

Description mentale : Une des raisons qui ont du poussé Kÿria à choisir Myrhyarmen entre toutes les elfes est surement son caractère, si proche du sien. Elle n’ira peut être pas jusqu’à faire s’élever des montagnes pour éloigner ses frères et sœurs - quoi qu’elle est grandement aidée par le fait qu’elle est fille unique… - elle n’en reste pas moins irritable et très démonstrative. Qu’un détail la gène, et elle saura le faire savoir, par une foule de moyens, plus ou moins violents mais toujours spectaculaire - ce dernier point ne s’est d’ailleurs pas amélioré depuis qu’elle est devenue Gardienne, bien au contraire…
De même, elle sait se montrer manipulatrice quand il le faut, capable de monter des êtres les uns contre les autres pour parvenir à ses fins. Pour autant, la majeure partie du temps elle ne révèle pas cet aspect de sa personnalité. Quand quelque chose attire son attention, elle préfère de loin le prendre sans discuter plutôt que de perdre son temps à l’avoir par des moyens détournés. Et une fois qu’elle a obtenu ce qu’elle désirait, elle peut se montrer très possessive, l’exemple parfait reste le jeune Thyraël, son jeune porte parole. Malgré tout cela, elle reste une personne fidèle à sa parole - elle ne ment jamais, ce qui ne l’empêche pas d’user des demi-vérités - et à qui sait gagne sa sympathie, ce qui est déjà arrivé quelques fois. Elle adoucit alors légèrement son caractère, le rendant plus facilement supportable, bien qu’il faille tout de même une sacrée patience pour parvenir à cet exploit.
Dernière note importante, son respect et sa dévotion sans faille pour Kÿria, ainsi qu’une admiration sans borne à son œuvre, mais quoi de plus normal dans son cas ? Elle n’a jamais rien reproché à la déesse, cette pensée ne l’a jamais effleuré, pas même quand ses yeux ont cessé de voir la lumière du jour. Elle ne remettra jamais en cause ses enseignements et s’efforcera toujours de lui ressembler le plus possible, afin d’incarner la meilleure gardienne possible.

Histoire :

L’histoire de Myrhyarmen débuta deux siècles plus tôt, dans le duché de la Quatrième Saison. Le fait qu’elle ne pousse aucun cri effraya un temps ses parents, qui la crurent mort-née, mais ils furent très vite rassuré : leur fille était bien vivante, elle était juste muette. Dès le début, ils fondirent littéralement pour cet enfant calme et arrangeante, et commirent l’erreur de la surprotéger et de céder à ses caprices. D’abords rares, ils devinrent de plus en plus fréquents et quand ils se rendirent compte de leur erreur, il était trop tard. La gentille petite Myr n’était plus, une petite peste l’avait remplacée, autoritaire et habituée à obtenir ce qu’elle voulait. Elever un enfant avec un handicap n’est jamais chose aisée, on se sent parfois coupable de le lui avoir infligé sans le vouloir. Comprenant leur échec, ils décidèrent de la confier au Temple de Kÿria de Ayodhìa à l’aube de sa troisième décennie, dans l’espoir de voir la vie contemplative réussir là où ils avaient failli.

Ce fut une cruelle erreur, car si les prêtres chargés de son éducation étaient intransigeant, il en allait bien autrement de ses petites camarades. La première chose qu’elle entreprit de faire fut de leur apprendre le langage des signes que ses parents et elle avaient peu à peu construit. Une fois la chose faite, il lui fut bien plus facile de monter s’arracher leurs faveurs, allant parfois jusqu’à monter les novices les unes contre les autres pour parvenir à ses fins. Petit tyran en puissance, elle devint l’amie qu’il fallait avoir mais que l’on n’appréciait pas vraiment. Cet état de fait dura de son arrivée à sa nomination au rang de Prêtresse, quatre vingt dix ans plus tard. C’est dans ce Temple qu’elle apprit tout ce qui lui importait : les préceptes de la Déesse, la musique, la danse, la magie qui en résultait…

Désormais plus que centenaire, elle décida de changer de paysage. De toute sa vie, elle n’avait pas quitté le duché de la Quatrième Saison, restant dans la baronnie d’Ayodlhìa. Son choix se porta sur Alëandir, la capitale, puis s’installa un temps dans chacune des grandes cités de son peuple. Il s’agissait pour elle d’une sorte d’initiation, une subite envie de voir ce que les Enfants de Kÿria avaient pu faire de ce don qu’était leur Immortalité. Et le moins qu’on puisse dire, c’était qu’elle fut fière de ce qu’elle vit : des Cités à l’architecture riche et magnifique, véritables hymnes à la Nature, des talents nombreux et variés, des virtuoses dans la plus part des domaines… Son peuple était le plus avancé de Miradelphia, à n’en pas douter. Ses voyages furent l’occasion de nombreuses rencontres, mais bien peu valent la peine d’être retenue.

Elle se fit quelques rares amies, auquel elle se fit une joie d’apprendre son langage bien particulier. Par contre, elle ne noua jamais de véritables liens avec la gente masculine, à une occasion prêt, et c’est d’ailleurs la seule aventure qui vaille la peine d’être conté. Alors qu’elle se rendait à l’Epine d’Or, elle fit l’étrange rencontre d’un jeune elfe d’à peine une quarantaine d’années et n’en faisait pas plus de dix pour un humain profane. Recroquevillé au pied d’un arbre, il semblait dormir paisiblement mais n’avait pas du manger depuis un moment, à en croire son allure squelettique. Elle-même désormais âgée de cent soixante ans, elle ne se sentait ni l’envie ni l’aptitude à s’encombrer d’un jeune être chétif dans son genre, mais elle savait qu’elle ne pourrait l’abandonner ainsi. Posant sa main sur son épaule, elle le secoua doucement pour le réveiller, sans obtenir vraiment de résultat. Lâchant un soupir exaspéré, elle ne put s’empester de pester contre ce marmot en pensée, puisque ne pouvant le faire à voix haute.

« Et il fallait que ça tombe sur moi, évidemment. Allez gamin, réveille toi, je n’ai pas que ça à faire »

Comme si quelque chose l’avait brûlé, il s’était réveillé en lâchant un petit cri surpris, déstabilisant la prêtresse qui tomba sur son postérieur. Foudroyant l’impudent du regard, elle entreprit de se lever, mais il coupa court à sa tentative en l’attrapant par la main.

« C’est vous qui venez de parler dans ma tête ? »

Haussant un sourcil, elle tenta de le faire lâcher prise, mais il tint bon.

« Il va me lâcher, oui ?
- Oui, c’est vous. Vous parlez dans ma tête.
- Tu… m’entends ? »

Elle ne chercha plus à savoir d’où Thyräel venait, cela n’avait plus d’importance. Elle lui demanda juste s’il voulait la suivre, ce à quoi il répondit que oui, et il ne la quitta plus. Il grandit sous sa houlette, subit son joug et devint sa Voix. Durant la petite soixantaine d’année qui suivirent cet événement, elle l’éduqua selon les préceptes de Kÿria et fit ce qu’il fallait pour qu’il lui soit fidèle. Par pragmatisme, elle s’attela à lui enseigner son propre langage pour ne pas avoir à toujours le toucher pour pouvoir communiquer, découvrant la chose bien plus facile que précédemment car désormais elle pouvait illustrer ses préceptes grâce à ses pensées. Au fil du temps, elle tenta plusieurs fois de trouver une autre personne pouvant l’entendre, mais un second miracle ne se reproduisit jamais.

Et puis, un matin, elle sentit la lumière du soleil réchauffer doucement sa peau, la tirant ainsi d’un sommeil pourtant bien mérité. Baillant et s’étirant telle une chatte paresseuse, elle ouvrit les yeux… mais ne trouva aucune lumière pour éclairer son monde. Paniquée, son cœur s’emballa et ses mains tremblèrent tandis qu’elle tentait d’imaginer la cause de son malheur. Et puis…

« Tu ne devrais pas réagir comme ça, tu sais. »

Si elle avait pu crier, Myr se serait surement permis de laisser échapper un son à la hauteur de sa surprise. Là, elle se contenta d’ouvrir grand la bouche et de tourner la tête en tout sens. Elle entendit un son devant elle et se recula.

« Un problème.. ? »

Thyräel, ce n’était que Thyräel. Après une seconde d’hésitation, elle lui fit comprendre grâce à ses gestes qu’il ne se passait rien d’exceptionnel et qu’il pouvait disposer. Elle n’osa pas poser sa main sur son épaule, de peur qu’il l’entende… Quand elle fut certaine qu’il fut parti - ce qui n’était au fond pas vraiment possible à cause de sa nouvelle cécité - elle poussa un soupir soulagé, puis guetta une nouvelle intervention fortuite. Comment rien ne venait.

« Qui êtes vous… ? »
« Qui je suis ? Mais tu le sais, Myrhyarmen… »

Il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre, un peu plus pour accepter et beaucoup plus pour oser esquisser un mouvement. Elle était désormais la Gardienne de Kÿria… Aveugle, certes, mais plus jamais muette… Pas avec la Déesse, en tout cas.


Critique du forum : Beau, très beau graphiquement, ce qui est parfois à double tranchant (lags, entre autre). Niveau RP, l’univers est fourni et très bien pensé.
Découverte du forum : Google a été mon meilleur ami.
Crédit avatar : Image de Steve Argyle retouchée par mes soins.

Quels détails ? 8D

Merciii