-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

 

 Un projet édifiant (Clair-Obscur)

Aller en bas 
4 participants
AuteurMessage
Noémie Amaranth
En attente de validation..
Noémie Amaranth


Nombre de messages : 141
Âge : 32
Date d'inscription : 24/09/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille :
Niveau Magique : Eveillé / Néophyte
Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitimeMer 20 Mai 2009 - 17:52

“Mesdames et messieurs, dame Amaranth souhaite faire une déclaration.”

Le vieux et servile majordome s’écarta de l’estrade de la salle de bal. Il descendit les quelques marches le plus vite possible, ne souhaitant pas obstruer le passage à la noble plus longtemps. Si dame Amaranth lui était sympathique, il avait décelé en elle une étrange sensation. Il se sentait mal à l’aise en sa compagnie, sans qu’il put expliquer pourquoi. Mais son instinct de vieil homme ne le trompait guère. Cette dame était trop bonne pour être honnête...

La dénommée dame Amaranth se leva de son fauteuil et s’avança. Enserrée dans une belle robe bleu nuit, la jeune demi-elfe avait fière allure. Et c’était exactement l’impression qu’elle voulait donner. L’auditoire était généralement plus réceptif si une charmante créature s’occupait de leur distiller les informations capitales. Elle passa près du vieux majordome, sans un regard. Ce genre de personnes avait la sale habitude de venir fouiner un peu partout sans qu’on les y autorise. Et ils étaient d’une perspicacité à toute épreuve. Que voulez-vous...le grand âge...Maudit soient-ils ces vieillards mouchards.

Elle monta les petites marches en bois d’un pas décidé, profitant des murmures de l’auditoire pour poser une ambiance presque solennelle. Quand elle se retrouva face à l’aristocratie humaine, placée à quelques dizaines de centimètres au-dessus d’eux, elle fit signe à ses serviteurs d’entrer. Ils entrèrent dans la salle par la porte principale, portant avec eux ce qui semblait être une immense table recouverte d’un drap de soie pourpré. Rapidement, ils posèrent la structure drapée en plein milieu de la salle et s’en allèrent aussi vite qu’ils étaient venus. Noémie voulait que l’entreprise se fasse rapidement. Pas question de cérémonies clinquantes. Du concret. Seulement du concret.

Noémie fit déplacer le drap de soie par deux serviteurs, révélant sa plus belle création artistique à ce jour, sous le regard intéressé du gotha.

Une maquette, et pas n’importe qu’elle maquette, celle de l’amphithéâtre de Diantra. Mais rénové. Un chef-d’oeuvre d’architecture humaine. Un amphithéâtre remit entièrement à neuf se présentait sur cette maquette de bois et de résine. Noémie expliqua brièvement sa petite mise en scène.


“Mes chers amis, vous avez devant vous le nouvel amphithéâtre de Diantra !”


Des murmures étonnés s’élevèrent dans la salle. Exactement l’effet produit. Ces gens étaient prévisibles. Noémie fit une courte pause avant d’attaquer dans le vif du sujet.


“Comme vous pouvez le voir, cette maquette est un projet. Un projet audacieux. Faire renaître Diantra ! Mes amis, nous avons trop longtemps laissés des parts de notre passé à l’abandon. Cet amphithéâtre est la preuve de notre négligence face à nos prédecesseurs. Un amphithéâtre en ruine, une merveille des temps anciens dont nous avons fait un entrepôt militaire. Un entrepôt militaire...Rendez-vous compte que la guerre n’est pas à Diantra, mais bien plus loin vers l’Est. Pourquoi stationnons-nous ici du matériel militaire tandis que nos forts ont besoin de ces armes. Nous avons des dizaines, des centaines d’autres endroits où les cacher et les distribuer. C’est bien mal remercier nos ancètres que de se servir d’un de leur leg pour préparer des guerres.”


Noémie marqua une autre pause, le temps que ces nobles aristocrates digèrent l’information. Le coup de la guerre n’était pas le plus dur à mettre en place. Depuis des années, le vieil amphithéâtre avait servi comme un entrepôt militaire vétuste. C’était intolérable d’un point de vue culturel et artistiques qu’on laissa les choses péricliter à cause de stocks d’armes dont on ne se servait plus.


“C’est pourquoi je vous propose, à vous mes amis, de faire renaître la vie dans cet amphithéâtre. Je vous offre la joie et la fête, en ces temps troublés. Avec un nouveau temple des arts, nous serons plus à même de profiter des multiples divertissements que nous proposent nos artistes. Imaginez ! Un amphithéâtre bondé de monde, une source de revenu sans fin, des spectacles, de la magie, du divertissement. Brisez la monotonie ! Je vous offre l’avenir, je vous offre l’art et la culture ! Je vous offre de reconstruire l’amphithéâtre et d’en faire le centre de la vie mondaine de Diantra !”


La chose était belle, le ton y était, le coeur aussi, si on pouvait considérer que Noémie avait un coeur.


“Malheureusement, l’amphithéâtre est dans un sale état. Il faudra des mois de réparation. Et de l’or.”


Noémie ne laissa pas à son auditoire le temps de digérer l’information. Les gens font la sourde oreille quand il s’agit de payer. Et Noémie en était bien consciente. Avec ses seules finances, elle était incapable de remettre à neuf l’amphithéâtre. Elle continua.


“Comme je vous l’ai dit, reconstruire l’amphithéâtre est d’une importance vitale pour Diantra. Imaginez que des gens viendront des 4 coins des royaumes pour voir nos artistes ! Grâce à des ailes annexes, nous pourrons y faire des spectacles privés comme des ventes aux enchères. Nous aurons enfin un véritable temple de l’art. Nous pourrons enfin rivaliser avec les elfes dans ce domaine. Et puis, pensez à nos artistes. Ballotés par les tumultes et les troubles, notre fibre artistique se meurre. Nous perdons de l’argent, à petit feu. Or nous pourrions en gagner ! Des artistes, des gens travaillant pour l’art, fournissant à nos caisses les intérêts d’un mécénat. Je sais que certains d’entre vous entretiennent des artistes. Ne sont-ils pas satisfaits de leurs oeuvres? N’en tirent-ils par des profits, aussi bien matériels que spirituels?"


Prendre à parti les gens était une méthode qui avait fait ses preuves au travers des âges. Les gens se sentaient plus à l’aise lorsqu’on les glorifiait. Flatter leur ego. Toujours et encore, et les obliger à commettre la faute.


“Nous pouvons en tirer des profits. Un investissement dont le prix sera aussitot amorti par des salles combles !”


Noémie descendit de l’estrade et se posta près de son oeuvre miniature. Ses yeux brillaient du feu de la passion et de la conviction. Un masque de sentiments parfait pour l’araignée qu’elle était.


“Aidez moi dans cette entreprise.”
Sa voix mélait étrangement tristesse et prodonde envie. Une autre de ses ruses pour appitoyer les gens sur sa personne et mieux les manipuler. Il lui fallait de l’argent pour ce projet. Beaucoup d’argent.
Revenir en haut Aller en bas
Erestor de Sybrondìl
Humain
Erestor de Sybrondìl


Nombre de messages : 73
Âge : 29
Date d'inscription : 13/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Re: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitimeJeu 21 Mai 2009 - 16:49

Erestor avait voyagé depuis sa Baronnie pour venir à la réception organisée par Dame Noémie Amaranth. Rares étaient les occasions pour lesquelles Erestor se daignait de quitter son fief tant aimé, mais la raison de son voyage était plus importante que tout à ses yeux. Quelques jours auparavant, il avait reçu une lettre de la Noble Dame, fille des Elfes et des Hommes. Bien qu'énigmatique, elle laissa comprendre à ses convives que lors de ce grand bal, l'un des enjeux serait la promotion de l'art Humain à travers Miradelphia.
Il était évident qu'Erestor fasse parti d'une telle entreprise, lui qui était un grand artiste et qui faisait tout pour que sa Baronnie devienne le reflet des fiefs splendides des Elfes.
Traversant sa Baronnie et les kilomètres qui le séparaient de Diantra à travers de son Clarence cardinal, accompagné d'Agarden, son favori, il arriva au crépuscule devant les portes du Hall dans lequel se tenait la pompeuse réception de Dame Noémie.
Bien que n'étant pas invité à un bal masqué, Erestor se vêtit d'un domino de velours bleu Majorelle. Agarden quant à lui était vêtu d'un domino de satin doré.
Ils firent leur entrée discrètement, mais Agarden enlevât promptement son capuchon, tant il avait chaud, et surtout car il ne passait point inaperçu. Erestor quant à lui se frayait un chemin entre les convives, ne dansant avec aucune dame, tentant de trouver Noémie.
Mais finalement, ce fut elle qui vint aux convives, prononçant son discours émouvant, empreint à la fois de passion et de volonté, que d'hypocrisie dissimulée. Descendant de l'estrade, elle rejoint sa maquette de bois façonnée, pour présenter son futur chef d'œuvre à ceux qui aurait la "pitié" d'en payer les travaux.
Lorsque tout le monde s'en approcha, Noémie elle s'écarta de la foule, et alors qu'elle s'apprêtait à s'éloigner plus encore, elle put voir un homme dissimulé sous un capuchon de velours face à elle. Elle n'en voyait point le visage, car Erestor baissait la tête.
Finalement, il retira sa capuche, et découvrit son visage aux yeux de la Dame, lui baisant la main.
Se relevant, il lui dit:

"Ma Dame, ambitieuse que vous êtes de vouloir rénover l'ancien amphithéâtre. Cela fait tellement longtemps qu'il a été laissé à l'abandon que son état désormais doit être plus que vétuste, et je doute fortement qu'une assemblée de quelques nobles réussira à subventionner sa réfection. Néanmoins, je suis d'accord pour vous offrir un peu de ma fortune, afin de promouvoir les arts, quels qu'ils soient, dans notre si beau Royaume, et afin que les Elfes puissent voir que les Humains recèlent de nombreux talents.
Qui serais-je pour oser tourner le dos à l'art, moi qui passai tant de temps afin qu'il devienne une des préoccupations de mes ouailles? Cependant ma maigre fortune ne sera pas assez, mais je pense que vous pourrez aisément jouer de votre talent de rhétorique afin de convaincre les Souverains de notre Royaume de vous accorder une subvention suffisante."

Il sourit puis, cherchant Agarden du regard, reprit:

"Sot que je suis, je ne vous ai guère présenté Agarden. Il a une voix magnifique, claire et cristalline, une voix de muse. Malheureusement je ne parviens pas à le trouver parmi cette foule, sans doute doit il être en train de faire danser une de ces demoiselles."

Il tendit son bras droit à Noémie, afin qu'elle le prenne, puis ils marchèrent tous deux à travers la salle, tandis qu'au son de l'orchestre les convives dansaient valses et voltes, Erestor dit à son hôtesse:

"Mais dites-moi Dame Noémie, je ne vous connais que trop peu, et je n'ai point entendu parler de votre goût prononcé pour les arts.
Quelle en est la cause, je ne saurai le dire. Il se pourrait que ce soit mon isolement des temps derniers qui en est la raison, bien que j'en doute fort.
Vous devriez passer par ma Baronnie, depuis mon avènement, de grands travaux s'y sont orchestrés afin de la rendre à l'image des magnifiques cités Elfiques. Venez me rendre visite en automne, bien que le vent venu du Nord nous amène le froid, nos bois sont plus beaux encore que nulle part ailleurs dans le Royaume, lorsque la rosée d'or au matin recouvre nos Cités et qu'une poussière dorée traverse nos ruelles au gré du vent. Viendrez-vous vous exalter devant le spectacle que je me plais à admirer, du haut des tours de la grande église. Cette cité aux toits de saphirs et aux girouettes d'or resplendissant tel un joyau, baignant dans une clarté rousse sous le ciel grisâtre de Bàrkios. Cette cité aux demeures qui, lorsqu'un mince rayon se glisse entre deux nuages, flambent tel un lingot d'or dans un creuset.
Pour entendre la mélodie enchanteresse des cloches d'argent qui tintent d'un son clair et limpide aux aurores pour annoncer l'heure des prières. Pour voir les rivières se geler à la veille de l'hiver, et l'eau de pluie se cristalliser au contact des pavés de craie, froids comme les glaces de la Mer Nordique.
Pour voir, du haut des tours d'albâtre de l'église, la brume fine et blanchâtre, mêlée à la rosée matinale, se dissiper à l'arrivée du Soleil et venir recouvrir ces toits d'ardoise lorsqu'il se couche.
Pour voir les feuilles d'or virevolter et tourbillonner sous les coups du vent, comme bercées par une mélodie inaudible si ce n'est par les êtres de la nature.
De plus, l'automne est déjà là, et dans peu de temps les rues de Sybrondìl seront tapissées d'or et de feu.
Et la Mer Olienne nous offrira le spectacle des ses eaux recouvertes d'écume se brisant sur les arches blanchâtres s'avançant dans ses eaux tumultueuses, trônant telles des dames attendant leurs amants sous la lueur d'un crépuscule bleuâtre.
Venez donc visiter nos contrées lorsque le temps ne vous fera point défaut. Il y a tant de vastes étendues encore sauvages et frêles à l'Ouest de ma Baronnie. Je crois savoir que nous avons le fief le plus grand après celui des Soltariel, puis, vient le Comté d'Ydril.
Si vous voyiez ces vastes prairies aux hautes herbes ambrées, bordant les bois d'émeraudes, au travers desquelles serpentent de purs ruisseaux aux eaux limpides et scintillantes sous la lumière du Soleil et la petite cité d'Aphel, bâtie au bord d'un lac, telle une perle solitaire au cœur d'un vaste océan désert.
Ah, Dame Noémie, payez un fiacre et hâtez vous à travers les routes pavées vers ma Baronnie et oubliez le temps qui passe, abandonnez vous à la nature encore indomptée ainsi qu'aux jardins plantées de tilleuls et de saules pleurant sur les bords d'un canal.
Venez donc me rendre visite et je vous logerai dans le Pavillon Aleandra, du nom de ma défunte mère, et chaque matin vous vous éveillerez dans la lueur coruscante du Soleil et déjeunerez sous le chant mélodieux des rossignols.
Vous pourrez plus tard quitter mes terres et y revenir de plein gré, mais vous pourrez dire à vos relations et amies, de quelle beauté fut ma Baronnie, et quelle fut votre joie lorsque vous ouïtes l'orchestre à cordes de notre Cité jouer ses mélodies sous les voûtes colossales de la cathédrale, accompagné du Grand Orgue, et quel fut votre émerveillement lorsque le jour de votre départ les cloches sonnaient et que les pétales de fleurs étaient jetées du haut des tours de la cathédrale et des fenêtres pour célébrer l'automne.
Ô Dame Noémie, croyez-moi vous devriez réellement venir visiter mon palais et vous émerveiller devant ses milles miroirs."

Il se tut, laissant s'échapper un petit soupir de mélancolie, puis sourit à Noémie, et reprit en lui disant:

"Ma Dame, m'accorderez vous cette volte?"
Revenir en haut Aller en bas
Ashenie De Sephren
Ancien
Ancien
Ashenie De Sephren


Nombre de messages : 980
Âge : 33
Date d'inscription : 29/08/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Re: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitimeSam 23 Mai 2009 - 18:36

La noblesse fourmillait déjà dans la réception organisée, où le machiavélisme côtoyait quotidiennement le profit. Les vipères de la cour s’étaient toute infiltrées dans ce bal aux apparences frêles, et qui, pourtant, recevait un beau monde. Une noblesse de haut rang, et vêtue des plus soyeux revêtements de la dignité était présente, et sublimait cette cour gueuse d’un atour lumineux et magistrale. Elle s’était rassemblée à une occasion quelconque, une réception prétexte pour afficher l’or et la parure au monde. Déjà fourmillante et active, la gente s’était amassée au cœur de la salle de bal pour distiller les arômes de la suprématie et du jeu, propre atmosphère du château.

Le portes s’ouvraient, et laissaient apparaître au monde la lueur fragile de la fille de la duchesse. Seule, et étrangement seule. Invitées toutes deux par le roi, la duchesse ne comparaissait pas, absente, et effacée. Le traumatisme de sa grossesse était encore présent dans son esprit, et elle se savait à présent enceinte, dernier cadeau du défunt duc. Qui eut pu l’accuser d’une quelconque infidélité… ? assurément, elle n’avait rien à voir avec cette Ydril qui s’affichait avec ses amants, oh non. Le parfum délicat de sa fille embrumait l’air d’une sereine douceur exquise, à la délicatesse de sa soie.

Egérie même de Langehack au palais royal, Ashenie était parée d’une somptueuse parure aux coloris d’or, mêlé au sombre et au diamant. Entièrement agencée de fils dorés, la robe découvrait amplement sa poitrine, finement voilée par une mousseline d’organza. De longues manches d’or, légèrement transparentes, ornées de grand arabesques de diamants, couvraient ses bras décorés de bracelets divers et tombaient jusqu’au sol. Serrée par un corset dissimulé, sa poitrine rebondie surplombait sa taille merveilleusement affinée, couverte de la robe pourvue de ces somptueuses perles océanes. Tombant en de multiples fils d’or libres et abondants, le bas de la robe en forme de cloche couvrait un jupon de plumes noires et longues, semblables à celle d’un paon. Une longue traine en pétale de rose noire arpentait l’ombre de ses pas, assortie à ses gants, et aux pantoufles à talons qu’elle revêtait. Sur sa chevelure cendrée lumineuse et lâchée à l’air libre trônait le soleil d’organdi, long voile mythique aux prétendues vertus virginales. Enfin, elle arborait sur son front « le cœur noir », diadème de la famille De Sephren depuis bien des temps, à son cou pendait un faucon noir, magnifique, sculpté, dont les yeux sont deux rubis étincelants, et retenu par une rivière d’or.

Le teint frais, rosé, la poupée de cristal s’avançait d’un pas léger et clair, souple et discret. Sa marche vertueuse laissait ressortir toute la dignité de Langehack. Son visage gardait l’expression ingénue d’un agneau livré aux loups, pauvre créature jetée en pâture aux fauves. Si elle attirait certains regards d’une cour avide, elle n’était rien de plus qu’une exposition de la beauté vierge, vitrine d’une nation, et créatrice d’envies. Elle tenait le ras d’un homme armé, visiblement jeune, le pas militaire. Capitaine de l’aigle noir, garde rapprochée de la famille ducale, le jeune blond était dévolu à son entière protection, et veillait soigneusement à sa sécurité en ces lieux. Armé, il était la puissance dissuasive, quoi que sentir la main frêle de la petite damoiselle s’agripper à lui ne le laisser sans doute pas indifférent.

Il s’était bien vite incliné au près d’elle, murmurant ses excuse, et la surveillant de plus loin, afin de lui laisser toute liberté d’action. Bientôt, la jeune femme était attirée par le long discours de la dite Dame Amaranth. Elle l’avait contemplé avec attention, et dans ses yeux étaient nés les intérêts doux de l’altruisme, et de l’unification culturelle sous la bannière artistique. Sensible aux cordes musicales de la création, dont l’âme subissait les envolées magistrales de l’imaginaire. Le discours de la dame semblait l’avoir touché en plein cœur…

L’amphithéâtre s’était dessiné comme une merveille architecturale aux yeux de la petite duchesse, capitale même des rencontres artistiques, visant à donner à l’art un souffle du renouveau intense. Elle avait contemplé le projet, œuvre de magnificence à ses yeux pures, et berçant un sourire illuminé sur son visage. La sensibilité avait envahit son visage au fil des paroles de la dame, dont l’éloquence avait marqué son esprit. La guerre ! Un fléau immonde qui lui avait coûté une entière partie de son cœur, tant à elle qu’à sa cousine Astéride. Cette simple pensée d’amours brisés laissaient naître des perles lacrymales derrière les coloris froids de ses yeux vairons, non encore baignés de larmes.

Eprise un instant de l’invitation de la dame, elle se promettait une aide charitable au bon déroulement du projet. Ses yeux se perdaient dans la foule active, un instant, et un homme encapuchonné voilait son regard de sa prestance, et les brumes de l’inconscient revenaient dans l’aube de ses émois…
Revenir en haut Aller en bas
Noémie Amaranth
En attente de validation..
Noémie Amaranth


Nombre de messages : 141
Âge : 32
Date d'inscription : 24/09/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille :
Niveau Magique : Eveillé / Néophyte
Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Re: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitimeDim 24 Mai 2009 - 14:29

Les mots emprunts de mélancolie du jeune homme firent sourire Noémie. Si elle avait eu un coeur, elle aurait complètement fondu pour les belles promesses du nobliaud. Mais hélas, son esprit était devenu au fil des années une machine de pragmatisme, de cruauté exquise et mesurée. Noémie avait enfermé sa compassion sous une couche bétonnée de machiavélisme et l’avait faite garder par une cohorte de malheurs.
Rien ne l’atteignait plus. Obligée de feindre des sentiments, la dame des ombres portait chaque jour ce même masque d’ivoire impénétrable. Elle ne vivait pas ses sentiments, elle les composait comme un fleuriste assortissait les bouquets.
Néanmoins, les paroles enflammées de l’homme avait fait ressortir un profond malaise chez la dame aux milles masques. Sans s’attarder sur ça, la glaciale logique de Noémie reprit le dessus quand le charmant damoiseau lui accorda une danse.


“Avec plaisir, mon cher.”


Elle lui tendit sa main gantée de soie brodée -main d’ordinaire glacée- puis entama la danse avec son partenaire au son léger des violons et des cordes. Un pas en avant, le son percutant de son escarpin sur le parquet verni. Le doux froissement de sa robe laissa place à une valse de couleurs, telle une parade nuptiale d’oiseaux exotiques. Un rythme doux mais soutenu l’emportait avec le bel inconnu. Glissant au son fin des violons, s’arrêtant un instant aux doux tintement des cimbales, tournoyant légèrement au rythme de la valse, les deux partenaires parvinrent bien vite à créer un attroupement autour d’eux, les gens médusés par cette ébauche de talent.
Les yeux rivés dans ceux du jeune homme, elle le sondait, comme l’aurait fait toute femme. Tenant fermement la main qui la guidait, elle désirait en savoir plus sur l’inconnu.
Après tout, il n’avait pas respecté les règles d’usage. D’ordinaire, on se présentait devant une dame. Quoique Noémie n’en fusse pas offusquée le moins du monde, son bon sens lui sussurait de tout connaître sur tout le monde.

Et cet homme était pour l’instant une énigme. Autant elle parvenait à sonder les plus improbables des personnes en un clin-d’oeil, autant celui-ci restait une forteresse imprenable. Il résistait à ses analyses. L’esprit terriblement calculateur de Noémie était mis en défaut. Et contrairement à toute attente, cela lui plaisait.


*Enfin du nouveau, ça promet d’être intéressant*


Un léger pincement de lèvres vint altérer son visage concentré. Le rythme s’accélérait, de même que sa danse. Le son doux des violons était devenu un véritable feu d’artifice de notes, ce qui n’était pas pour déplaire. La masse grouillante attroupée autour des danseurs semblait figée. Trop lents. Le bruit des talons de Noémie ne retentissait même plus. L’écho n’était plus. On n’entendait plus que les portées voguer au déplacement endiablé des archets. Cet homme était décidément très endurant. Cela faisait tout de même une bonne vingtaine de minutes qu’il dansait, sans montrer le moindre signe de fatigue. Aller dans son sens n’était pas une bonne idée. Il ne lui fallait pas prouver qu’elle était la meilleure, elle avait seulement besoin d’argent. De beaucoup d’argent. Cette pensée lui fit penser aux putains de Diantra. Prêtes à tous les sacrifices pour s’assurer d’avoir leur pitance.
Et les dieux savent que Noémie détestait jouer la putain. Mais quand les temps sont durs, il faut être aussi durs qu’eux.

Le crépitement des cordes, poussées à leur extrème limite, finit par retomber. Bientôt, la volte frénétique revint à des strates plus douces. Le moment de feindre la fatigue. Noémie relacha son emprise sur la main du jeune homme. Il n’avait pas manifesté le moindre signe de fatigue. Soit il était très endurant, soit il cachait à merveille ses émotions. Les deuxvalseurs s’arrêtèrent. Noémie recula d’un pas.


“Voila qui était plaisant, vous dansez divinement bien. Mais hélas, je ne puis suivre votre rythme plus longtemps, je crains de n’être plus fatiguée que je ne le laisse paraître.”


Noémie n’avait pas menti. Il dansait terriblement bien. Une preuve d’honnêteté. Ne lui restait-il que ça face à ceux qui résistaient à ses tentatives d’analyse. L’attroupement finit par retourner à ses activités, emporté comme une brise dans des courants de musiques, ou encore, un buffet.

La jeune femme se retira au fond de la salle, près des chaises puis s’assit. Bien qu’elle ne voulut se l’avouer à elle-même la valse avait été épuisante par sa durée. Ses muscles criait au désespoir et ses pieds à l’agonie. Fort heureusement, son héritage elfique lui permettait de garder une apparence fraiche et disponible. Subsistait néanmoins ses joues quelque peu rougies par l’effort.
La dame lissa sa robe et invita le jeune homme à s’asseoir.


“Je n’ai malheureusement pas le plaisir de connaître votre nom mon cher.”
Revenir en haut Aller en bas
Erestor de Sybrondìl
Humain
Erestor de Sybrondìl


Nombre de messages : 73
Âge : 29
Date d'inscription : 13/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Re: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitimeDim 24 Mai 2009 - 18:31

Alors qu'il dansait une volte endiablée au bras de Dame Noémie, Erestor décelait de plus en plus de l'hypocrisie dans son regard. Et pourtant elle arborait un magnifique sourire, mais le jeune Baron, apparaissant pourtant chétif, n'était guère dupe. Durant des années il apprit à devenir faux et l'attitude de Noémie lui paraissait flagrante. L'orchestre arrêta alors de jouer, et Erestor était encore prêt à danser, mais il voyait le teint de Noémie rougir, exténuée qu'elle était. Elle l'invita alors à s'asseoir, et elle lui demanda son nom, cependant, alors qu'il s'asseyait, il vit, éloignée de la foule, Dame Ashenie De Sephren. Véritable muse au teint de porcelaine, il fut ébloui par la beauté de ses habits, et malgré que son regard fut tourné vers son acolyte, Erestor voyait en elle la parfaite personnification de la pureté, de la sainteté. Et sur le front d'Ashenie brillait un joyau aux reflets noirâtres, comme s'il était d'onyx. Aussitôt il s'excusa auprès de Noémie, puis s'inclinant et lui baisant sa main gantée, il s'en alla, se mêlant à la foule, disparaissant aussi vite qu'il apparut. Il remit alors son capuchon moiré, et s'approcha de Dame Ashenie. Sans surprise, il se heurta à la méfiance de son garde, car bien qu'il fût au cœur de la salle, ses regards noirs et sa main droite apposée sur le pommeau de son glaive signifiaient tout. Erestor, toujours dissimulé sous sa capuche laissa apparaître brièvement l'éclat bleuâtre de ses yeux. D'une voix rauque il lui annonça:

"Une si charmante dame ne devrait pas s'aventurer seule en ces lieux, car même si aucun renégat ne s'y terre, le poison répandu par ces aristocrates cupides et envieux est pire que n'importe quel violence. Ils sont tous si jaloux de vous, autant les hommes que les dames. Voyez les, ces femmes enfarinées qui parlent derrière leurs éventails de toile. Ils pourraient aisément ruiner votre réputation s'ils le souhaitaient et votre rang n'y empêcherait rien."

Erestor stoppa son discours, voyant à sa gauche les chaussures noires et boueuses du Garde de la Duchesse. Il n'attendit guère plus longtemps. Relevant la tête, il enleva son capuchon et tout en souriant dit d'une voix cristalline:

"Ma Dame, je me nomme Erestor De Sybrondìl, héritier d'Ifchêl et dernier de ma lignée."

Il s'inclina et de ses mains gantées de soie blanche, il baisa celle de la Duchesse. Se redressant, il continua son discours:

"Pardonnez cette irruption soudaine ainsi que mon ton quelque peu intriguant mais je suis comédien dans l'âme et je ne pouvais m'empêcher de faire paniquer votre garde. Pourquoi venir ici? Dame Noémie n'est pas réputée pour ses bonnes mœurs et encore moins pour ses pensées altruistes. Et, bien que je ne sois venu sur le trône il y a sept ans de cela, il ne m'est guère difficile de savoir que vous êtes admirée mais à la fois détestée des dames poudrées de la Cour, et beaucoup souhaiteraient voir votre tête au bout d'une pique aux côtés de celle de Dame Amaranth.
Bien que souhaitant promouvoir les arts, j'éprouve désormais un doute quant au financement de ce projet. Certes elle souhaite rénover le grand amphithéâtre, mais ses yeux insinuent toute autre chose. Ce lieu ne sera pas un haut lieu de culture, oh non, il deviendra vite un lieu de débauche et de jeux clandestins, de combats sanglants organisés au seul nom de la Culture des Humains, cette même culture qui tombera alors trop bas dans l'estime des nobles Elfes. Mais je suis Erestor De Sybrondìl, Baron de Sybrondil, mécène et promoteur de l'art à travers Miradelphia, tandis que vous, ma Dame, vous êtes Ashenie De Sephren, Duchesse de Langehack dont la renommée dépasse les frontières des Hommes et des Elfes, et nous nous devrons de subventionner ce projet. "

Il soupira longuement, et jeta un regard à Noémie, qui reprenait son souffle, assise sur une des chaises au fond de la salle.
Se retournant vers Ashenie, il reprit d'un ton grave:

"Je n'ai guère confiance en notre hôtesse. Bien qu'elle rayonne et paraisse souriante son cœur est rongé par la corruption et la cupidité, tandis que ses yeux rayonnent d'un sinistre éclat laissant apparaître ses ambitions voilées derrière un rideau de mensonges. Nombreux sont les nobles à se cacher derrière un miroir d'illusions afin de mieux diriger, contrôler, manipuler. Néanmoins elle n'est pas réellement différente de vous, car elle aussi est enviée des dames de la Cour et beaucoup souhaiteraient la voir morte, mais pour des raisons différentes. Ces pulsions meurtrières sont commandées par la haine plutôt que par l'envie.
Il me semble par ailleurs que je ne me sois point présenté aussi décemment que je le devrais à une aristocrate telle que vous.
Comme je vous l'ai dis auparavant, je suis Erestor De Sybrondìl, nouveau Baron de Sybrondil. Contrairement à mon défunt père j'essaie de promouvoir les arts à travers le Royaume des Humains ainsi qu'à travers ma Baronnie. De la danse au chant, en passant par la musique et l'architecture, je m'intéresse à tous types d'arts, tentant d'en faire profiter mon peuple. C'est la raison pour laquelle je suis ici. J'ai ouï dire que Langehack était une contrée magnifique et chatoyante, qui savait se différencier des fiefs avoisinants. Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de me rendre sur vos terres, trop d'affaires me retenant dans ma propre Baronnie. Comme je venais de le dire à Dame Noémie, je ne sais guère à quoi ressemble votre fief, mais vous devriez à l'occasion passer par le mien. Je suis en train d'étudier un projet consistant à relier Euphémion à Pharem par une voie empierrée, ainsi que la possibilité de relier Sybrondil à Langehack, mais ceci ne pourra se faire qu'en votre noble accord. Voyez-vous Dame De Sephren, prenez le temps de passer me voir en mon palais. Je pourrais aisément vous parler de ma contrée tel que je l'ai fais avec Noémie mais cela ne serait qu'une grande perte de temps, mais je peux tout de même faire ce que je peux afin de vous y attirer. L'automne arrive, et en cette saison ma Baronnie resplendit plus que n'importe quelle autre. De la Forêt aux Cent Parfums jusqu'aux plaines ambrées de l'Ouest. Des hautes tours d'albâtre de la Cathédrale jusque dans la grande salle de bal aux fines dorures et aux immenses miroirs. Des grandes falaises blanchâtres qui forment une muraille infranchissable sur le littoral Est, jusqu'aux Jardins d'Aleandra, havre de paix dont la beauté n'est sans doute égalée en aucun autre lieu dans ce Royaume. Venir écouter la formidable et grandiose mélodie jouée par les cloches et le blanc bourdon, perchés sur une tour admirant se coucher un ardent crépuscule teintant d'éclairs écarlates les toits d'ardoises des demeures de Sybrondil, scintillant tels des astres pâles et froids dans un océan de noirceur, et parader sur le dos d'un palefroi gris, couverts de pétales de roses et de lys. Venir danser allègrement dans la grande salle de bal, au son des violons, des contrebasses, des trompes et des cors, des flutes et des hautbois et s'émerveiller devant la splendeur de la Cathédrale et devant la taille spectaculaire de sa nef, vos pensées couvertes d'un chant astral en l'honneur de la gloire divine de Néera et du son de l'orgue d'ivoire trônant fièrement au dessus de toute l'assemblée.
Et après une promenade au clair de lune sur les rives de l'Ariaen, dans les jardins couverts de givre d'Aleandra, vous reprendrez un coupé afin de rejoindre Langehack et je visiterai votre contrée au travers des vitres de ma berline, et peut être m'accueillerez vous dans votre château.
Sincèrement ma Dame, filez en fiacre jusque Sybrondil et oubliez tous vos tracas, croyez moi vous y trouverez le repos, car je doute que Noémie nous laisse discuter ainsi.
Je n'ai vraiment que peu confiance en elle, mon âme me défend d'aller plus avant avec elle, car à un moment ou à un autre, j'en souffrirais. Elle ne doit pas connaître mon nom, où ses sbires débarqueront dans ma Cité et malgré mon expérience des armes, je ne pense pouvoir aisément me défendre. Chanceuse que vous êtes d'avoir un garde qui vous protège de loin. Je lui adresse mes amitiés les plus sincères."

La musique débuta une fois de plus, sur un rythme plus doux. Une valse. Après les ardeurs de la volte, voilà ce qui calmerait les maux des aristocrates.
Bien qu'étant d'habitude narquois, cette fois-ci il se montra galant avec les dames.
Enlevant ses gants, il tendit sa main à Ashenie et lui dit:

"Dame De Sephren. Me ferez-vous l'honneur de danser une valse en votre charmante et douce compagnie?"


[PS: Désolé peu d'inspi', me reprendrais :s]
Revenir en haut Aller en bas
SaYoLe
Humain
SaYoLe


Nombre de messages : 243
Âge : 35
Date d'inscription : 04/09/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Re: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitimeDim 24 Mai 2009 - 22:08

SaYoLe avait fait son entré quelques secondes avant Ashenie et depuis, il ne la quittait plus des yeux tout comme son alentour proche. Cette sortie était une sorte de teste. Depuis que sa protégée était à Diantra, il fallait sauver les apparences, et pour cela, un garde du corps balafré n’était pas la meilleure des options. C’est pourquoi, ils avaient récemment opté pour que ce soit le capitaine de la garde rapproché d’Ashenie qui l’accompagne.
SaYoLe lui, portait un masque blanc et lisse, ne laissant de la place que pour ces yeux. Deux bandes bleu encadraient se visage masque lisse alors qu’une larme de sang y était dessiné. Discret, il se tenait à une 15e de pas du couple de circonstance prêt à intervenir. Bien qu’il ne doute pas de l’art du combat de son collègue d’un soir, il n’était pas formé de la même manière et n’avait pas les mêmes idées et manières de voire les choses.

Derrière son masque, les yeux gris de SaYoLe scrutaient les invités et personnes approchant d’Ashenie. Vêtu de noire et d’argent, il ne faisait pas tache autant que ça parmi les invités, malgré que son masque lui attire quelques regards étonnés.
Soudain il repéra un homme s’approcher d’Ashenie avec un capuchon sur la tête. Immédiatement, il se mit en marche afin de bloquer toute retraite, tant et si bien que lorsqu’il adressa enfin la parole à Ashenie, le capitaine lui barrait la route devant alors que SaYoLe s’était glissé juste derrière lui sans un seul bruit et dans une discrétion parfaite. Lorsqu’il se décida enfin à s’identifier tout en autant son capuchon, le garde du corps eut beaucoup de difficulté à réprimer un soupire. Soit ce type était débile, soit il cherchait à créer des problèmes, dans les deux cas, il s’avérait être un souci pour les deux hommes chargés de la protection de la jeune femme. N’importe qui savait que s’approcher de cette manière d’une personne noble était suicidaire pour peut que les responsables de sa protection soient sur les dents…

Durant tout le temps où celui-ci semblait tenter de faire la cours à la future Duchesse bien qu’il était deux fois plus âgé qu’elle, SaYoLe scrutait ses mains et ses habits, y cherchant un indice d’une quelconque menace.
Ses yeux gris trouvèrent ceux bicolores de sa jeune protégée afin de lui échanger un regard complice avant de dévier sur le dénommé Erestor : Il portait une longue dague, une arme bien pratique dans la foule... Il allait devoir le surveiller de près si elle acceptait cette danse...

Après un dernir regard envers Ashenie pour lui montrer quil était toujours la, il recula de nouveau discrètement...


Revenir en haut Aller en bas
Ashenie De Sephren
Ancien
Ancien
Ashenie De Sephren


Nombre de messages : 980
Âge : 33
Date d'inscription : 29/08/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Re: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitimeLun 25 Mai 2009 - 14:01

La cage aux fauves se refermait lentement sur la colombe nacrée aux ailes d’argent. On se pressait vraisemblablement au rythme du bal, sous les pas musicaux et les harpes frissonnantes, au son des cloches tourbillonnantes et des ouragans de soie. Tant bien que Langehack voyait sa vertu de haute couture sur un digne piédestal, cousu à même la peau des coquettes et autres dames empaillées, dont le teint blanchâtre expulsait toute la dignité à l’éclat du monde. Au milieu de la foule amassée, bavant les injures nobles et déguisant la parole sous le joug d’une hypocrisie sincère, le rayon de l’astre nocturne brillait d’un faible éclat, et ses yeux pures trouvaient un faible passage par leur coloris éclairés. Telle était la vision du capitaine Dacius, dévolu en ces heures la protection officielle de la damoiselle de Sephren. Ses yeux attendris par cette vision du paradis sculptaient un instant les courbes d’Ashenie sous ses longues parures dorées, qui ravissaient toute la magnificence de la dame. Seule, et admirative des projets artistiques qui suivaient les fleuves du renouveau, le capitaine Dacius remarquait cependant bientôt l’intérêt qu’elle suscitait dans les yeux des vautours piailleurs qui s’affairaient autour d’elle. Le regard noir, à l’affut, il prêtait attention à la gente virevoltant autour de la dame. Les femmes se mêlaient à l’apparat de l’ingénue, et les conversations d’une banalité plate suivaient les aléas de la vie de cour. Les colporteuses de rumeurs et autres langues bien pendues ne tardaient pas à échanger leurs impressions sur l’intervention de la dame à la chevelure noir de jais, dont on ventait tantôt la beauté, tantôt la pitié qu’elle inspirait, et tantôt la débauche à la luxure que tout son visage aux traits fins dépeignait. Si elle était évoquée, elle était bien vite délaissée, aussi vite qu’elle avait fait son entrée, pour le sujet favori de ces dames.

Autour de la jeune ingénue, qu’on tenait à prendre en otage envers l’une ou l’autre des théories spéculatives échafaudées sur la cour de Diantra, déferlaient les venins des vipères courtisanes, visant à jouir de l’aura de la petite duchesse. Mais déjà, une volte gracieuse d’un couple éphémère semblait captiver les lueurs oculaires des dames, précipitées vers un attroupement atour du couple dansant. Dans un gracieux mouvement circulaire, lent et délicatement effectué, le visage d’Ashenie se tournait sur les élans artistiques des peintres d’un instant de bonheur. Lumineux et envolés, ils trouvaient dans le bal céleste l’inspiration de la grâce voluptueuse. Elle souriait un instant, dévisageant la Dame Amaranthe, adulée et haïe, au bras d’un jeune nobliau blond, illustre inconnu. Appareillés dans la délicatesse de leurs pas suaves, les notes semblaient les guidés vers les entrailles de la splendeur, et leurs étoiles s’épandaient dans les yeux de la gente baveuse d’admiration superflue. Ashenie disparaissait au rythme des violons majestueux, qui laissaient à ses pas la candeur du rêve, et la légèreté du vol de cygnes blancs issus des îles du soleil. Attirée dans les confins d’une discussion artistique en compagnie d’un inconnu masqué, elle échangeait quelques regards au néant de sa parure immaculée, et semblait, au loin, partager la critique artistique qui découlait du projet de la Dame Amaranthe. Un artiste sans doute, ou mécène de quelques actes, quoi qu’il en soit, d’une petite noblesse tout au mieux. Alors qu’elle se séparait de lui après quelques mots, elle se figeait un instant, perdue dans ses songes…

Un être encapuchonné se dirigeait vers elle, et l’arrachait à ses chimères graves, tandis qu’elle était épiée par les dames aux éventails, murmurant quelques admirations ou dégoûts, quoi qu’obligée de constater que le voile mystique conférait les atours de la vierge à Ashenie. La silhouette fine, vêtue d’une teinte bleu, claire et intense, d’un certain goût prononcé. Presque éblouissant, une capuche voilait ses traits, et laissait la dame contemplative des quelques reflets bleutés, et profonds, qui semblaient émaner de ses yeux. Pourtant peu rassurée par cette venue, Ashenie se tenait droite, les épaules tirées vers l’arrière, affichant ce teint cristallin de porcelaine, comme il se devait. La colombe douce se confrontait à la noirceur de l’inconnu, menaçant et grave. Sa voix rauque laissait un long frisson invisible animer l’intérieur de la poitrine de la petite damoiselle. L’apparition funeste ne la rassurait pas, et les récentes hécatombes dans le milieu noble ne la laissaient pas en sûreté. Le capitaine Dacius s’était avancé, froid et glacial. Une fureur animait ses yeux au vu de cette approche déplacée de la duchesse, qui restait le joyau d’une famille éplorée. Placé près de l’homme il avait fait marche jusqu’à sa gauche, imposant toute sa carrure virile et masculine, contrastant avec l’homme cagoulé. La main d’Ashenie effectuait le gracieux vol jusqu’au bras du capitaine, retenant l’arme dans son fourreau. Un bref regard, une brève étincelle venait pigmenter les coloris divergents de ses yeux doux, posés sur ceux du preux capitaine aux nobles idéaux. Il aimait cette chaleur naturelle qui se dégageait de la jeune femme, embrasant ses joues à bien des égards…
Autour de l’arrivée du jeune homme, épiait les foules de curieux et autres radoteurs et fanatiques des évolutions courtoises de Diantra. Ashenie croisait un instant le regard complice de l’homme masqué. Le monde semblait un instant épris de cet homme, et de la scène protectrice qu’il suscitait. La damoiselle dévisageait lentement l’homme sombre aux paroles inquiétantes. Il n’était qu’au bord de l’outrage, et pourtant, elle le considérait avec une certaine compassion. Pauvre homme que de se laisser ainsi abuser d’un ordre spéculatif et sujet aux rumeurs, vivant presque dans cet univers clos, dont les limites se définissent des langues pendues. Elle gardait un visage emprunt de la candeur de la poupée cristalline, hermétiques et au delà des attaques du haut monde, comme l’avait forgée la Bonté. Elle se devait d’être l’égérie de Langehack, et de sublimer une cour par ses atours vertueux. Et qui eut osé défier ouvertement la puissance ducale, couverte de la couronne royale ? Assurément, les calomnies ne seraient qu’effervescence avant l’implosion du coupable. Et une vierge n’était pas la proie la plus simple d’atteinte…

L’homme découvrait son visage, mettant fin à son jeu ridicule aux yeux du capitaine, sous l’expression douce de la damoiselle de cristal. Le regard tendre, elle dévisageait l’homme encore mystérieux à ses yeux. Son visage ovoïde au teint tanné laissait en relief les longues boucles de ses cheveux d’or. Le bleu de cobalt de ses yeux enivrait le regard ingénu de la petite poupée de porcelaine. Coquet , il s’apparentait à cet homme aux rumeurs vilaines, épanchant la sexualité a double penchant, que la cour aimait tant houspiller, au même titre que Morgause de Merval, injustice calomnieuse dont la petite pucelle faisait abstraction, et ne préférais pas ouïr. L’inconnu apposait son identité sur celle du baron Erestor De Sybrondìl, en effet entaché par les rumeurs ingrates des courtisans maladifs. La demoiselle caressait l’homme d’un regard doux et compatissant, portant avec elle la fraicheur printanière et l’aurore de la vertu, suivant les aléas cristallins et avenants de la voix masculine, contrastant pleinement avec sa première apparition. Rayonnante, elle gardait une expression naïve et douce, belle dans l’apparat de poupon de verre. Ses lèvres rosées, et fines, semblaient luire avec tendresse, et attraction au près de cette gente dévolue aux atours des nobliaux.

Ashenie s’inclinait, cambrant son corps dans une longue révérence gracieuse, et souple, inspirant un profond respect sincère. Le travail de la danse lui conférait un naturel agréable, et une fluidité avenante dans son mouvement doux. Les voiles ondulaient lentement dans le mouvement, dépeignant une sainte symphonie composée, aux hautes vertus de volupté. Digne cependant, elle se relevait avec élégance et grâce. L’homme lui rendait vraisemblablement sa courtoisie, tandis que le capitaine détournait les yeux, légèrement exaspéré de tant de manière puérile de la part de cet homme : un comédien ! Ses lèvres se posaient lentement sur la main de la petite duchesse. Elle restait un instant figée dans les entrailles des dogmes préétablit de la Sœur Bonté, écartelée entre la courtoisie et la dignité. Ses joues s’empourpraient légèrement, soulignant l’éclat de son regard compatissant. Elle retirait doucement sa main, avec finesse et souplesse, dans un mouvement admirable et gracieux. Il fallait fuir ces outrages maladifs qu’avaient les hommes, voulant déposer leurs cavités buccales sur la peau des jeunes femmes.

L’homme entreprenait une longue tirade, ne permettant aucune objection à la damoiselle qui écoutait, docilement, les paroles du baron. Ses mots, parfois déplacés, sonnaient en elle quelques expressions réticentes, et dans son regard gisaient tantôt l’emprunte de l’interrogation, tantôt celle de l’admiration, toujours surplombé d’une mer de douceur propre à la dame, dont la franchise émanait sans qu’on puisse même la remettre en cause. L’évocation de l’art la laissait vivement sensible aux paroles du baron, quoi que quelques dérives fussent au seuil même d’une taquinerie à son idéal, si ce n’est l’outrage qu’elle n’osait pas considérer en ces lieux. Autour d’eux, certaines commères s’étaient désintéressés de la longue tirade, tandis que d’autres recueillaient avidement chaque réaction, feignant d’être absorbé dans quelques autres conversations.

La tirade du baron s’achevait, et sa voix était lentement remplacée de la naissance de l’orchestre, reprenant les valses enivrantes de la cour. La sensibilité musicale d’Ashenie l’apaisait un instant, et la mélodie accompagnait faiblement un instant silencieux. Dans la parure de l’ingénuité, les yeux de la jeune femme se posaient sur ceux d’Erestor, animée de toute la tendresse féminine dont Néera l’avait doté. Pure, et compatissante, elle considérait avec sincérité le jeune homme, et affichait un léger sourire, illuminant son visage clair. Sa peau rosée luisait, et sa poitrine battait faiblement le rythme de sa respiration. Après un instant de silence éclatant, elle laissait sa voix cristalline et ingénue émaner de ses lèvres. D’une lenteur suave, elle dotait chaque parole d’une tonalité mélodieuse, chantant haut sur les symphonies du rossignol. Douce, elle emplissait lentement l’air de la douceur de la rose, mêlée au lys blanc.

« - Je suis ravie de faire votre connaissance, Sir De Sybrondìl, et votre présence confère à ces lieux un ton enchanteur sous l’apparat des mots rêveurs qui s’échappent de votre bouche en un fleuve perditif. J’ose espérer votre présence en es lieux des plus bénéfiques en matière d’art… vous semblez en être épris avec ferveur, et ‘est avec sincérité que j’admire cette vertu en vous.

La jeune femme tournai doucement la tête, posant son regard sur la Dame Amaranthe, et la contemplait un instant. Sa voix se voilait légèrement, et son regard interrogeait les yeux du baron, plongée dans un mystère fulgurent, et envoûtant, à l’aurore des fées du néant.

J’avoue ne pas comprendre votre déconsidération envers Dame Amaranthe… Les effluves artistiques qu’elle tente de sensibiliser en nous me semblent vertueuses et louangeable, pourquoi douter ainsi de sa sincérité quant à la nature de ce projet ? Je vous trouve bien désobligeant de juger une femme ainsi, et si rapidement, ainsi que de jouer avec les nerfs de mon garde du corps…

Ashenie caressait son visage des yeux, presque tendrement. Taquinait-elle le baron ? Elle ne semblait éprouver aucune hostilité envers lui, et continuait ; la voix légèrement emprunte d’émotion.

Je suis en revanche peinée d’apprendre ma ressemblance au portrait… peu enviable de Dame Amaranthe, et si la gente nobliaude daigne défier le duché De Langehack, elle n’en sera que plus meurtrie de ses calomnies. Oh… ces vilénies courtoises n’atteignent hélas pas mes atours, baron, tant on m’a éduquée à l’indifférence de ces mensonges, qui ne prennent valeur que si l’on ose s’en éprendre… Et si le venin de la haine coule dans les veines de la cour, je serais bien heureuse d’en trouver un bouclier assez habile pour m’en défendre dignement, baron.

Elle s’arrêtait de nouveau, et souriait avec attention et compassion, voyant en l’homme une effluve artistique envoûtante. Posant sa main sur la paume tendue qui s’offrait à elle, Ashenie reprenait avec lenteur.

Je suis ravie de constater votre passion pour les domaines artistiques, et les terres que vous vantez me laissent imaginer une aurore fantasmagoriques aux senteurs de merveilles… Hélas, le roi requiert l’attention de sa cousine en ces temps difficiles… J’ose espérer pouvoir partager le clair rougeoyant de l’aube de Sybrondìl, avec une joie infinie, dans un avenir proche. Peut être cette valse nous envolera t-elle aux confins de vos contrées Baron… C’est avec douceur que je la partagerais à vos cotés… »

Ashenie s’accrochait au baron, se laissant entrainer. Elle lui offrait sa danse tant demandée…
Revenir en haut Aller en bas
Noémie Amaranth
En attente de validation..
Noémie Amaranth


Nombre de messages : 141
Âge : 32
Date d'inscription : 24/09/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille :
Niveau Magique : Eveillé / Néophyte
Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Re: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitimeMar 26 Mai 2009 - 16:53

“Brume.”

Le dénommé Brume apparut derrière sa maîtresse, sans un bruit. Vêtu d’une simple tunique de serviteur aux reflets sombres, le jeune homme à la barbe naissante ne faisait pas tache avec la multitude de laquais servant au château du roi. Sa voix insidieuse se méla au parfum de Noémie. L’odeur délicieuse de l’intrigue et des secrets chuchotés.


“Cet homme est Erestor de Sybrondil, baron de Sybrondil”.


Un sourire amusé apparut sur le visage de Noémie. Brume était d’une efficacité surprenante, devançant ses désirs avant même qu’elle ne les formule. Le jeune homme connaissait bien sa maîtresse, ses goûts particuliers, ses envies et ses craintes. Un peu comme un confident. Il appaisait parfois les manques de la dame lors des jours de mélancolie. Mais Brume était avant tout son serviteur, son oreille, ses yeux. Brume n’avait que 24 ans, mais il avait un don particulier pour trouver des informations intéressantes là où on ne les cherchait pas. Les mains posées sur le dossier de la chaise de dame Amaranth, l’homme observait avec cet étrange fatalisme qui lui sied si bien, la danse des convives. Noémie savait qu’il méprisait la caste des nobles et à juste raison. Noémie ne pouvait que le comprendre. Une bande de dilletanttes poudrés et dépensiers. La jeune femme n’était pas née dans ce milieu, mais les circonstances l’avaient forcé à se plonger corps perdu dans cette entité stupide qu’était l’aristocratie. Brume avait été son plus fidèle ami...enfin, il l’aurait été si le coeur de Noémie avait pu trouver une place pour l’amitié.

Les yeux de la dame se fermèrent. Sa tête bascula sur le ventre de Brume, impassible. L’homme reprit.


“Allons-nous le faire taire?”


Comme à son habitude, il posait à voix haute les questions qui la tourmentaient. Noémie prit le temps de mesurer ses propos. Cet Erestor était bien plus qu’un muffle, c’était un intriguant. Mais pourtant, ses manigances allaient l’aider. Oh oui, il allait l’aider, bien malgré lui. On ne peut s’amuser impunément avec la dame des Possibles. Sa main se posa sur son collier dont la pierre irradiait d’une douce lumière argentée. Elle la fit rouler entre ses doigts gantés. Brume attendait la réponse.


“Et bien, mon cher Brume, disons qu’il va nous servir, et bien plus que ce qu’il n’imagine.”

-Je crains de ne pas comprendre.

-Brume, tu es un délicieux hypocrite. Tu sais très bien de quoi je parle. Tu n’es pas le dernier des idiots,
dit-elle d’une voix mielleuse.

-Dites toujours, des fois que je le sois,
répondit-il d’un ton neutre.”

Noémie inspira, sa tête rebascula en avant. Posant ses deux mains sur la table en bois vernis, elle fixa le troupeau des nobliauds avec un regard vide de toute expression. Comme elle méprisait ces gens. Des inutiles, des bons-à-rien...

“Cet Erestor va bien nous servir. En instillant le doute de ma bonne foi chez ces gens, il va faire partir les plus hostiles à mon égard. Il ne nous restera que ceux qui ne croiront pas à la diffamation ainsi que les plus crédules, réceptifs à mon message. Je ne veux aucun contestataire dans ce projet. Ce projet nous appartient, il n'est pas aux nobles. Et les dieux savent que ces idiots se mèlent de ce qui ne les regarde pas.


-C’est bien ce que je pensais...concéda-t-il à sa maîtresse.

Noémie resta de marbre. Décidémment, aucun noble ne pouvait en rattraper un autre. Brume le savait, le peuple le savait, elle le savait. Ces gens étaient des imbéciles, mais des imbéciles riches. Et Noémie avait besoin de cet argent pour son projet.


“Brume, comment se porte notre affaire?

-Déjà une bonne vingtaine ont juré leur soutien pour ce projet. Mes hommes ont laissé trainer leurs oreilles et leurs mains. Ils ont les lettres cachetées faisant foi. Tout se passe pour le mieux.


-Mais comme tu le sais si bien...les choses ne vont jamais comme elles devraient aller.

-Il est vrai, mais je veillerai que tout se déroule selon notre plan.

-Tu as mon entière confiance, comme toujours."


Le sombre serviteur avait déjà disparu avant qu’elle eut prononcé son compliment. Brume détestait la flatterie. Il n’avait pas besoin qu’on lui dise qu’il était compétent et talentueux. Il le savait déjà. Sans orgueil et sans fausse modestie. La modestie était selon lui, un des plus mauvais masques dont on puisse se parer. Il fallait reconnaitre son véritable mérite. Et à ses yeux, un compliment de la dame des ombres était déjà de trop.
Noémie finit par se lever et se méla à la foule, désireuse de surprendre les rumeurs. La journée commençait à peine, et elle s’amusait déjà.


*Baron de Sybrondil, finalement, tu ne vois pas l'éventail infini des possibilités qui s'offrent à moi. C'est décevant et grossier.*
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Un projet édifiant (Clair-Obscur) Empty
MessageSujet: Re: Un projet édifiant (Clair-Obscur)   Un projet édifiant (Clair-Obscur) I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Un projet édifiant (Clair-Obscur)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (CLAIR-OBSCUR) La fête (Spécial)
» [Clair-Obscur] Sybrondil, un si beau pays
» A notre roi bien aimé [Guerre civile / Clair-Obscur]
» Sur les traces de l'obscur
» Rendez-vous obscur [PV Luth et Myrshann]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Diantra :: Palais Royal-
Sauter vers: