Sur les traces de l'obscur

Plusieurs ennéades s'étaient écoulées, depuis sa sombre venue… Le Songombre… Porte de mort et annonciateur de grands malheurs. Lui qui avait troublé tout un peuple, en portant la voix de Garmin, était-ce là un artifice ? Ou amplifiait-il vraiment la voix du vengeur ? Nombres de préparatifs avaient été fait, Ungrim et les siens étaient prêts. Ils s'étaient durement entraînés, malgré les morsures de l'hiver, avaient été quérir auprès des plus grandes forges un équipement neuf, et des lames plus affûtées que jamais. On dit aussi que loin au nord, les Rancuniers avaient fait quérir les maîtres forgeron d'Almis, pour que leurs armes plus que réputées, comme les Az-Drengi ou les Maraz-Klad, servent avec honneur le Zagazorn, et vengent leurs frères, emportés par la bête noire…
Mais une chose restait à faire avant le départ, mander audience auprès d'Hardrek Poing-de-Fer. Il devait être mis au courant des avancées du projet, la traque et la quête d'informations ayant été organisées sur son ordre. Ungrim était donc là, aux portes de la grande salle, à attendre l'ouverture des portes. Accompagné de Snorri, qui profitait du temps qu'il lui restait avec le fils de son regretté frère d'armes Thorgrim. Tous deux débattaient sur les dangers de cette expédition et ses conséquences :

- Ton père aurait été fier de toi, te voici, près à te lancer sur les traces d'une armée fantôme, et de cette ( crache ses mots ) ignoble créature ! Mais sois prudent, sa magie est au-delà de tout ce que tu connais, et malheureusement, nos plus grand archirunistes de sont plus là pour nous éclairer de leurs savoirs… Je regrette ces soirées passionnantes où Alaric nous parlait de ses dernières trouvailles, nous pouvions en débattre des heures durant, devant une chope et un bon feu…
- Je connais là les dangers de la bête, je l'ai vue à l'œuvre, d'un simple battement d'ailes elle à ébranlé tout un pan de mur, et emporté vers les Halls nombre de soldats en faction !
- Alors justement, imagine les dégâts, si elle entrait dans une folie meurtrière… J'espère que les ingénieurs de Thanor auront de quoi percer sa cuirasse !
- Je compte bien recueillir un maximum d'information, avant de les transmettre au Seigneur Tête-de-Fer, je pense que même un monstre pareil ne peut rivaliser avec l'ingéniosité dont il fait preuve !
- Tu as probablement raison, les ingénieurs sont capables d'inventer bien des choses, notamment d'excellente armes !

Les deux protagonistes coupèrent alors leurs discussions, lorsque des bruits de pas résonnèrent, annonçant l'arrivée imminente de plusieurs personnes. Rapidement, ce fut Brynhild, fille de Sigmar Odomar qui arriva, Ungrim lui ayant proposé de se joindre à la traque après les manœuvres menées conjointement. Elle était accompagnée de quelques barbes, et à en juger par leurs postures et leurs allures, probablement des vétérans endurcis. Ungrim s'approcha alors, pour saluer les nouveaux arrivants.

- Brynhild, content de te voir ici, je commençais à penser que tu avais été retenue. Il fit un large sourire, et un salut respectueux, avant de tourner la tête vers les soldats qui l'accompagnaient. Ainsi donc, voici les barbes dont ton père m'a vanté le mérite. Il m'avait promis qu'il mettrait ses meilleures barbes pour nous accompagner, je ne suis pas déçu. Il salua militairement les vétérans. Mes amis, ce sera un honneur de voyager à vos côtés !

Puis, les battants de la grande porte se mirent en branle, s'ouvrant dans un léger grincement, avant qu'un garde n'arrive sur le seuil :

- Mes seigneurs, le Grand-Roi vous attend.

Ungrim prit alors la tête de marche, franchissant la porte. Poing-de-Fer se tenait plus loin dans la salle, au bout d'une grande table, finement décorée de maintes gravures et runes. Plusieurs personnes se tenaient à ses côtés, à en juger par leurs tenues, plusieurs étaient des érudits, probablement là pour partager leurs connaissances sur les événements anciens liés à la créatures et ses apparitions. Deux d'entre eux attirèrent pourtant plus l'attention, l'un deux était probablement un montagnard à en juger par ses chausses, et les insignes brodées sur sa veste, l'autre était connu d'Ungrim. Il s'agissait d'Alrim Frontaustère, un ancien camarade de troupe d'Ungrim. Ils avaient plusieurs fois servis ensemble lors de manœuvres et diverses missions. De ses souvenirs, c'est un pisteur hors du commun, jamais rien, nains, humains, elfes ou animaux, ne lui à échappé. Et aussi loin qu'il s'en souvienne, Ungrim ne l’a jamais entendu prononcé le moindre mot. Beaucoup disent qu'il est muet, d'autres qu'il choisit simplement de ne pas parler, mais ses résultats parlaient pour lui. Se croisant du regard, un léger signe de tête suffit au Thane et au pisteur pour signifier le contentement de leur retrouvailles.

Son invitation au manoeuvre hivernal perpétrer par le Thane des Marteau-de-Givre avait été un moyen pour Sigmar Odomar de présenter les bonnes personnes à sa fille. Avant son départ à l’aventure, elle avait toujours été considéré comme la remplaçante de son père au sein du conseil et probablement en temps que Thane. Mais ses récentes mises à l’épreuves avaient affirmer sa position de leader, une occasion tendu par son père qui lui laissait diriger les troupes Odomar.
Toutefois, la sollicitation de sa présence pour une mission d’une extreme finesse par Ungrim Marteau-de-Givre était une surprise. Un étonnement qui fut accueillit à la positive. Sigmar était bien trop heureux de voir sa fille entrer dans les sphères guerrières proche de son souverain. Cependant, les affaires le retenant à Lante, il avait appelé ses meilleurs mains pour les mettre sous le commandement de Brynhild.
Pour se préparer à leur mission, Sigmar Odomar avait fournir ses meilleurs armes à sa fille et ses compagnons. Une manière de les accompagner malgré tout. Il avait fait ajuster toute les armures, retailler le fil des haches, aiguiser les poignards et contrôler l’équipement de ses poilus. Armé jusqu’au dent, ils avaient prit la direction du Nord, à Kirgan, la place forte du Roi. La naine avait prit le temps de connaitre ses nains avec huit jour de trajet à dos de Bélier. Un voyage au milieu de la tempête de neige qui sévissait et ralentissait leur allure. Il fallait s’arrêter assez souvent pour permettre aux mouflons de se sustenter et de se reposer. La météo ne jouait pas en leur faveur, mais ils devaient faire avec, après tout ce n’était pas tous les jours que l’on était convoquer par son roi, et que celui-ci manifestait de l’intérêt au propos de votre carrière.
Les nuits qu’ils passaient étaient en général dans des granges abandonnés sur leur trajet, mais le sifflement du vent hantait leur sommeil, n’insufflant que des cauchemars à la jeune pisseuse. Cela n’en finirait donc jamais de revoir le voile à chaque fois que ses paupières décidaient de se clore.
La montagne apparut entre les arbres pour le plus grand plaisir des courtards qui trépignaient d’impatience à l’idée de retrouver un feu bien chaud et une pinte de mousse agrémenter d’une bonne assiette de charcuterie.


Leur entrée dans le palais fut clinquant. Non pas dans le sens que l’on le pense, mais par le cliquetis caractéristique de leur armure qui résonnait dans les couloirs du palais royal. Ce n’était pas la première fois qu’elle se rendait à Kirgan, mais le palais royal n’avait jamais fait partit de ses visites, bien que son père avait été convoquer avec le conseil de Lante à de nombreuses reprises par l’ancien roi afin de rendre compte des affaires florissante ou non de la ville.
Elle suivait les vétérans bien plus habitué à parcourir les veines du palais. La naine ne pouvait détacher ses yeux de l’architecture. Décidément les nains avaient du gout, mais leur construction montraient aussi la puissance de ce peuple orgueilleux mais travailleur. C’est ainsi qu’au détour d’un couloir, elle aperçut Ungrim Marteau-de-Givre qui l’accueillit d’un sourire large et d’un salut respectueux. Un salut qu’elle lui rendit d’une légère courbette en avant.

« La météo n’était, certes, pas la plus clémente, mais nous avons dû composer avec. Cependant vous ne pourrez pas dire que les courtards des Odomar ne sont pas tenace! »

La lourde porte s’ouvrit dans un grincement assourdissant, dévoilant une immense salle tailler dans la roche. Les piliers faisaient dans les vingt mètres de hauteur. Ungrim prit la tête du cortège pour rejoindre le roi et ses conseillers. Les nains s’arrêtèrent à quelques mètres du conciliabule et saluèrent avec respect.

« Mon roi, c’est un honneur de vous retrouver, comment vous portez-vous? »

Après des salutations en règle, et un bilan des derniers événements, ce fut une tirade presque sans fin, de la part des érudits, détaillants toutes leurs connaissances sur la créature, ses apparitions, ses pouvoirs et ainsi de suite…  Certes ses connaissances étaient utiles, mais dieu que c’était long ! Peut-être un érudit lui, aurait tout compris, mais pour Ungrim ou ses soldats, la plupart des choses qui venaient d’être dites n’étaient que paroles incompréhensibles, ou du brassage de vent. Bien heureusement, les sages semblaient avoir prévu le coup, et un parchemin détaillant les principales informations connues sur la bête fut distribué respectivement à Alrim, Ungrim, Brynhild, et au Montagnard. Puis, pour finir, le plan de route fut dicté, et il ne serait pas de tout repos. Mais consigne avait été donnée : le groupe devait se faire le plus discret possible. Personne, mis à part les personnes présentes et quelques hauts dignitaires tels que Thorgrel, n’était apparemment au courant.

Le groupe traverserait dans un premier temps une partie de la Haute-Virnée, avant de bifurquer plein nord pour traverser les Hautes-Terres jusqu’au massif montagneux de l’Almion, où il établiraient la jonction avec les vétérans qu’Ungrim avait fait mander par messages, ayant bien précisé à ceux-ci qu’il était important de n’en parler à personne et que la seule réponse à donnée quant à leur absence était : Ordre du Thane ! Le voyage serait ardu, et leur ferait traverser des terres hostiles, où seul les fous ou les troupes de reconnaissances les plus chevronnées se rendent. L’hiver, et le fait d’avoir avec eux des recrues, ne leur faciliteraient pas la tâche, mais sur les trente recrues d’Ungrim en partance pour Almis, seules deux les accompagneraient. Sans aucun doute les plus prometteuses, que le Thane avait choisi personnellement, celles-ci montrant des capacités d’adaptations et d’apprentissages impressionnantes. Une fois le tout décidé, Ungrim se leva de table et prit la parole :

- Mes seigneurs et amis, c’est avec fierté que j’entamerai cette mission. Nous en connaissons tous l’importance, mais aussi les risques… Je tiens donc à informer chacun ici présents que des dispositions ont été prises quant aux éventuelles questions que l’on pourrait se poser sur vos disparitions, ou nos absences prolongées. Officiellement, nous sommes en mission de pacification dans les sentiers des Hautes-Terres. Sur ce, je pense qu’il est temps pour chacun de nous d’aller prendre un repas chaud et du repos, les prochaine temps se montreront sûrement pauvres de ces deux choses… Le départ est fixé demain matin, environ une heure avant l’aube, pour ne pas attirer l’attention et partir sous couvert de la nuit ! Sur ce, je vous salue mes seigneurs, Grand roi, puisse la pierre vous accompagner dans les temps à venir !

Ungrim quitta alors la table après en avoir reçu l’autorisation par le roi, qui mit fin à la séance, avec ses troupes, il rallia la ‘’ Chope du Bienheureux ‘’, une auberge qui avait récemment été restaurée, et dont miraculeusement le propriétaire avait survécu au Grand-Voile. Il faisait alors tourner à nouveau sont auberge, un bon feu ronflant dans l’âtre. Ungrim choisit d’offrir une nuit confortable à ses barbes, les lits de camps de la caserne de Kirgan se montrant plus inhospitaliers qu’une gourgandine devant les avances d’un sans-argent… Profitant tous d’une bonne chope, de d’herbe à pipe et d’une repas copieux, c’est le ventre plein que la troupe partit se reposer, se préparant aux défis qui les attendaient.