Exercice du pouvoir [PV : Esidenir]

Ludmilla entra dans le salon où la duchesse se reposait ou bien toute autre activité à laquelle une duchesse pouvait s'adonner à part bien sûr une partie de jambes en l'air ou alors elle venait de cacher son amant et de s'apprêter de façon fort rapide. La renommée d'Esidenir dans le domaine était assez grande dans le château ducal, on lui prêtait de nombreux amants avec une préférence pour les jeunes hommes. Mais toutes ces affaires, dont Aldénor ne s'occupait guère d'ailleurs, n'étaient pas le sujet de la visite. Malgré cet amour immodéré pour la chair tendre, la duchesse était une femme à poigne très impliquée dans la gestion de son royaume. Cependant, depuis son arrivée, les méthodes du maître d'arme avaient fait leur chemin et il s'était peu à peu imposé comme conseiller et comme concurrent sérieux aux appétits de la duchesse. Mais ce n'était également pas le sujet non plus. L'un et l'autre connaissait la réputation de l'autre mais il n'y avait rien qui ne transparaissait dans leurs relations qui était toujours chaleureuses.
Aldénor restait tout de même sur ses gardes, la duchesse était grande manipulatrice et pouvait ne pas apprécier totalement la réussite de son dévoué maître d'arme.

" Messire Aldénor madame "

La jeune fille s'effaça sans laisser à Esidenir le temps d'accepter ou de rajeter la visite. Il était déjà là, sourire aux lèvres et parchemins en main. Il fit une courte révérence pour marquer son respect et ses hommages à sa maîtresse et commença directement.

" Mes excuses pour ce dérangement inopportun mais des affaires de la plus grande importance me poussent à cette entrevue pressante. En effet, vous m'aviez demandé de réorganiser les armées de Langehack et je peux donc vous le dire, il ne reste désormais que l'entraînement quotidien à faire. J'ai là les nouvelles directives qui seront transmises avec votre accord.
Cependant, j'aurais souhaité parler des économies du duché. Nous aurons besoin de beaucoup de fonds pour mettre toute l'organisation en fond. Bien plus que nos mines d'or ne pourront en produire hélas et c'est pourquoi je pense que la guilde marchande que j'ai créé il y a peu peut grandement nous aider à trouver les financements. "

Il déplia les deux parchemins sur le bureau de la duchesse comme un enfant montre une surprise à ses parents. Un brin de fierté avait allumé son regard et sa voix fébrile trahissait l'enthousiasme du maître d'arme. Il espérait bien mettre en place tout ce qu'il avait prévu et peut-être même une récompense de la part de la duchesse. Des terres, un mariage ou des souverains.

Exercice du pouvoir [PV : Esidenir] Esidenir

Les senteurs parfumées des quartiers de la duchesse embaumaient l’air de fins mets délicats, bouquets floraux composés d’Orchidées, perfection de beauté, et de Lys jaune, symbole même de l’orgueil. Parée d’une magnifique robe de soie brillante, la duchesse se levait à l’approche de sa servante, venue lui insuffler l’intrusion du maître d’arme dans ses quartiers. Elle revêtait le plus soigneux apparat d’une jeune dame, pourtant habilité à décorer les poupées de porcelaine. D’une teinte noire, la robe possédait de fins voiles dorés, ainsi que des bordures d’argent. De fins arabesques dépeignaient les fresques de la puissance De Langehack, et ornait les tissus raffinés, mêlant le taffetas à l’organdi, et la soie à la dentelle. Sa poitrine était haute et dégagée. La dame était pourtant d’une grossesse bien entamée, et rien n’y transparaissait.

De longues boucles blondes tombaient, encadrant son visage sous un voile fins, accrochant diadèmes, proches, et autres parures enjolivantes. Elle s’était levée avec grâce et douceur, et contemplait son serviteur faire intrusion dans son intimité. Une quelconque activité simple la préoccupait, et elle ne faisait qu’écrire une lettre au destinataire encore inconnu hélas. Ses yeux noisette brillaient de mille feux à l’attention du maître d’arme qui venait s’introduire dans sa sphère privée, avec l’éclat d’un jouvenceau. Elle le contemplait un instant, admirative…]

Enfin, il dévoilait la cause de sa présence, déroulant de longs parchemins à l’attention de la duchesse hautaine. Elle regardait avec attention les œuvres du jeune maître d’arme. Ses yeux se posaient lentement sur lui, et dévisageait son air triomphant. Un fin sourire se dessinait sur ses lèvres, et, sulfureuse, elle semblait encline à succomber, un instant. Elle s’approchait de lui, ne fixait plus que lui. Sensuelle, elle susurrait doucement entre ses lèvres pulpeuses…

« - Oh…, quel travail … magnifique…, vous m’impressionnez, maître d’arme… , mais, à quoi cela rime t-il donc ? »

Œuvre subtile de la duchesse, poison délicat, elle sollicitait non pas les justifications, mais la puissance de l’homme, et caressait doucement sa fierté visible, et sa virilité puissante. Elle jouait parfaitement, belle et dévolue. Simplement éprise de son regard, elle le laissait dévoiler ses pensées…

Les manières de la duchesse aurait pu passer pour une forme d'approche malsaine si elle avait été une femme du peuple. Une attitude sulfureuse qui laissait entrevoir des ébats torrides. Du moins au château. A l'extérieur elle était davantage vue comme une femme manipulatrice. Cependant, Aldénor ne pensait pas à ce petit jeu, il en venait même à douter d'y être un jour entré. Mais au cas où, il jouait ce jeu du chat et de la souris, résistant plutôt très bien au charme de la duchesse. Il aimait user d'ironie pour lutter, son physique et ses manières faisant le reste. La duchesse ne pouvait alors pas vraiment lui refuser des discussions.

" Hum... J'ai l'impression que vous avez tout compris ma chère. "

Un large sourire s'afficha sur le visage du maître d'arme.

" Je sens également que tout cela vous passionne au plus haut point et je vais donc m'attacher à satisfaire votre curiosité. "

Toujours ce sourire fin, innocent et en même temps moqueur. Il aimait à jouer ce jeu avec Esidenir, elle ne manquait jamais de lui donner des signes d'une certaine fébrilité féminine et, bien que cela plaise grandement à l'homme, Aldénor ne souhaitait pas devenir un jouet dans les mains de la duchesse. Céder ne serait-ce qu'un temps à ces effluves graciles signifiait une totale soumission à sa maîtresse et cela pouvait empiéter sur la qualité de son œuvre. Succomber à ces œillades plus ou moins cachées ne pouvait que lui nuire à lui et au duché. Pour que les choses soient plus sûres, il fallait non pas qu'il tombe dans l'abysse du charme de sa maîtresse mais qu'elle tombe dans le sien, marqué par une ignorance affichée de jeune homme insolent. L'insolence sentimentale n'était quasiment jamais sanctionnée. Il ne risquait rien à rejeter des avances dissimulées là où des mots portant la même signification pouvaient lui coûter son poste voire même sa tête.
Toujours dans cet abîme d'ignorance, il commença à expliquer en quoi tout ceci consistait.

" En fait, il y a là un rapport de ma mission de protection militaire de Langehack et une proposition quant à l'économie de votre duché. "

Une fois qu'il eu présenté la globalité des deux parchemins, il s'enquit de les détailler un peu plus n'espérant aucune réelle réaction de la duchesse qui semblait plus accaparée par les yeux de son maître d'arme que pour la valeur hautement bénéfique de ces information.

" Ainsi, le duché est totalement opérationnel militairement et de façon globale. J'ai également fait en sorte pour que votre dévoué maître d'arme devienne le commandant de toutes les forces de Langehack, Missède, Merval, et Scylla. Vous n'avez dès lors plus aucune crainte de voir vos vassaux vous désobéir.
J'y ai également inclue deux plans à plus longs termes pouvant s'avérer coûteux pour le duché qui concerne nos frontières terrestres et maritime. En effet, des frontières sûres doivent être protégées et rien de mieux qu'un mur pour éviter les trafics ou les intrusions malsaines. De plus, si les drows sont dans l'incapacité actuelle de naviguer, il n'en est rien des forces du chaos et nous ne pouvons exclure l'intervention de pirates et de mercenaires pour envahir nos terres. Nous devons donc nous dôter d'une force capable de les repousser ou au moins de nous offrir assez de temps pour la défense terrestre. "

L'information avait quand même du parvenir à l'oreille de la duchesse qui, malgré des yeux distraits, était également connue pour être une femme à poigne et pas seulement au lit. Il fallait bien en avoir pour diriger un duché en étant veuve même si, le temps faisant son œuvre, Aldénor sentait de plus en plus de responsabilités lui arriver. Il avait pris ses marques et parlait de plus en plus librement à Esidenir. Après tout il avait presque tout du duc à part le titre. C'était la seule chose qui l'empêchait de ne pas prendre plus ses aises avec sa maîtresse.
Il continua sur sa lancée. Une fois le premier projet présenté, le deuxième apparaissait comme une évidence et une mânes à ne pas refuser.

" Tout ceci nécessite de l'argent. Il y a plusieurs moyens pour en gagner : augmenter nos taxes, extraire plus d'or et d'argent ou favoriser le commerce. Le premier cas vous rendra fort impopulaire et pourrait créer des tensions que vos adversaires ne manqueraient pas d'exploiter. Le deuxième cas va être utilisé mais il faut savoir que nos mines sont rares et non loin de leur exploitation optimale. A moins de trouver de nouveaux filons nous n'auront pas assez de ressources. Reste alors le commerce. Je vous propose d'intégrer la Corporation que j'ai créé récemment. Elle vous apportera un financement plus grand et une popularité plus favorable. Vous pourrez alors demander plus en toute tranquillité. "

Tout ceci avait du légèrement contrarier la duchesse qui avait semblé moins encline à discuter de ces problèmes là que d'autres soucis plus personnels. Mais après tout elle lui avait demandé son dévouement et il était entier, surtout concernant son travail au service du duché. De plus, la duchesse n'avait émit aucun besoin personnelle de manière formelle. Les soldats étaient parfois butés et il leur fallait un ordre à exécuter.

La duchesse souriait, triomphante, exposant au maître d’arme la belle vertu de son ouvrage. Satisfaite et agréable, elle rendait en un regard une telle fierté pour l’homme, si intense et voluptueuse, qu’elle semblait même en extase face à lui. Son regard caressait le demi-elfe, aux parfums un instant sublimes et envoûtant. Sa main se portait délicatement à sa poitrine, et s’y posait avec la grâce d’un papillon, attirant les regards sur cette lourde poitrine rebondie et conservée, battue régulièrement par les aléas de sa respiration.

Sa voix s’élevait, clair et enjouée, ravie de ces attendrissement et des efforts de son maître d’arme. Son regard langoureux s’attarda, un instant, sur celui d’Aldénor. Un long filament d’or, tissé d’un stupre alcoolisé, dont l’ivresse amenait les passions déchainées, coulait lentement de l’un a l’autre, au beau milieu du tumulte intense du regard presque épris. Véritable œuvre de délicatesse, sa voix s’élevait, sensuelle et voluptueuse.

« - Un grain de peau si distingué… dissimulant… une telle férocité ! Ah, maître d’arme, si votre épée est d’une habilité… chatoyante, votre savoir faire est une délectation aux mets langoureux, dont je me presse d’entrevoir la merveille… et de chanter vos louanges sous le joug d’un soleil frissonnant ! En revanche, si vos prévisions infaillibles permettront l’éclat de Langehack, je ne saurais que vous conseiller de ménager nos vassaux, afin d’éviter tout mouvements troubles. Mes homologues souverains montrent bien des troubles face à l’adversité de leurs souverains. Ainsi, offrez leur une liberté illusoire, et déléguez en apparence vos responsabilité envers eux, afin de nous montrer plus influents encore, sans le moindre égard pour la méfiance.
Oubliez ces fortifications et murailles autour de Langehack, elles sont d’un coût bien trop élevé pour la faible sécurité qu’elles nous apporteront ! Et en effet, ce serait une véritable déclaration de guerre à la noblesse que de s’isoler ainsi, tournant le dos, en nous moquant d’eux. Ah non, la cour perfide ternirait notre image. Songez simplement à pouvoir quelques postes de guets, et autre système de surveillance faible. Nous pourrons ainsi légitimement prétendre à éviter une autre invasion drow, qui frapperait la duchesse au cœur !
Oubliez également le couvre feu, cela nuirait trop grandement aux activités de la ville, et par conséquente, aurait un impacte dont nous pourrions nous passer. Veillez également à informer sa majesté que la faible flotte de Langehack est une arme de surveillance dévouée à sa cause, et quelle préviendra une quelconque attaque maritime par la mer Olienne.
Le patriotisme de Langehack sera exalté de vos réformes, et jouira de s’être engagé au service de la duchesse… Oh, mon doux ! De quelle délicatesse faites-vous preuve ! …
Les mains de la duchesse effleuraient la joue d’Aldénor, avant qu’elle ne se détourne de lui . Ouvrant avec soin la porte donnant sur sa chambre, elle tournait son visage vers le maître d’arme, et susurrait voluptueusement…
N’oubliez pas mon nom… adhérant à la cause de votre compagnie. Il serait bête de négliger une telle alliance ! Ah.. Votre virilité m’est si agréable… »

Elle disparaissait lentement derrière les voiles. Était-ce la une invitation ?

" D'accord... Oui... Très bien... Tel qu'il vous plaira... Cela sera fait. "

C'était là tous les mots que le maître d'arme avait trouvé pour défendre son projet sur le coup. D'un autre côté que répondre à une duchesse quand elle disait non ? Bon bien sûr après elle pouvait changer d'avis mais il ne fallait pas non plus la vexer ou la contrarier, elle était duchesse tout de même. Bien sûr, après coup et pour ce genre de sujets, il arrivait à faire changer assez facilement les décisions. Il était le seul homme assez bien placé pour diriger une armée, il avait donc tout naturellement du poids dans les discussions militaire, un poids que son rang de maître d'arme rendait plus élevé.
Il n'allait donc certainement pas en rester là bien que certaines décisions lui paraissaient finalement assez raisonnables comme celle de ne pas faire de muraille ou de limiter le couvre-feu bien que cela ne limitait guère le commerce honnête.
Il du donc la suivre dans ce qui semblait être une chambre... la sienne probablement. C'était plutôt gênant d'aller ainsi dans la chambre d'une dame surtout de sa maîtresse et connaissant la réputation sulfureuse qu'elle s'était forgée. De plus, cela consistait un risque de défaillance vis à vis de l'attitude distante qu'il avait avec Esidenir. Mais c'était pour son travail donc il avait le choix entre perdre une partie de ses convictions et risquer qu'elle se jette sur lui, ce qui n'était que faiblement probable et pas forcément problématique. La seule option que le gênait était que se soit lui qui perde au jeu du chat et de la souris mais il se connaissait assez bien pour savoir que si les risques étaient présents ils n'étaient pas suffisants pour reculer.

" Je... hum duchesse ? "

Il écarta un voile afin d'avoir une vue dégagée et directe sur sa maîtresse.

" Duchesse, je comprends parfaitement vos remarques mais permettez-moi d'insister. Nous ne pouvons laisser vos vassaux trop libres, vous êtes une veuve et vous êtes convoités par les mâles de la cours. Vos vassaux ne vous suivront pas aussi facilement que feu votre mari et pourrez même tenter de vous renverser... "

Il fit une moue dépitée feignant en partie la crainte de voir son employeuse périr. Cependant, s'il se débrouillait bien, il pouvait avoir la vie sauve et juste reprendre sa place... Mais cela était risqué, sa réputation pouvait en être ternie fortement. Il n'avait donc aucun intérêt à laisser cela possible.

" Nous recrutons actuellement des jeunes gens près à se sacrifier pour le duché. Privés de leurs armées vos vassaux n’auront plus aucun pouvoir et je doute qu'ils cherchent d'ailleurs à en acquérir. Nous n'aurons qu'à les placer aux postes clé et les soucis ne se poseront guère. "

*clac* La porte de la chambre se referma brutalement, faisant trembler les murs l'espace de quelques menus instant. Aldénor, surpris, sursauta. Il reprit finalement, l'air toujours impassible qu'il adoptait lorsqu'il parlait à la duchesse.

" N'ayez crainte, je laisserais un illusoire pouvoir à vos vassaux mais je ne peux que vous conjurer d'avoir la plus grande méfiance envers eux et d'avoir également la plus extrême sévérité quitte à remplacer une personne trop vindicative. Nous devons unifier le duché pour préserver votre sécurité et je pense que le roi ne pourra que vous soutenir dans une entreprise qui lui garantira également une plus grande stabilité. Il est indéniable que d'être assuré sa tante l'épauler ne pourra que le ravir. "

Une fois son exposé finit, il se retira afin de la laisser réfléchir à tout cela. Il avait prit cette habitude de la laisser s'enliser un peu pour perdre son idée d'origine et accepter celle de son maître d'arme.
Cependant, arrivé à la porte, celle-ci resta implacablement close résistant incroyablement au poussée pourtant virile. La porte avait beau trembler elle restait fermée... Après quelques minutes d'efforts la porte résistait toujours et le maître d'arme baissa les bras, attendant une intervention extérieure ou un miracle...

La duchesse s’était lentement assise sur son lit, croyant cet entretient terminé, ou peut être le maître d’arme oserait t-il prendre quelques risques. Dos à la porte, elle avait doucement lâché ses cheveux, qu’elle brossait avec soin. Ses rêves troubles l’envoûtaient. Elle entrevoyait Aldénor, viril, s’éprendre de jeux câlins et tendres, glissant ses mains le long de sa peau. Là, ses lèvres jonchaient son cou, sous l’écoulement de l’eau, ruisselant sur les corps par une quelconque source. La musculature d’Aldénor adhérait doucement aux courbes d’Esidenir, et ses épaules encadraient les siennes. La nudité régnait dans un érotisme sulfureux, bordant le corps doux d’Esidenir contre la tension extrême du demi-elfe. Puissant, près d’elle, il la dominait sous un joug martial, coinçant ses poignets dans une main, et, lentement, laissant l’autre…

Les pas d’Aldénor, dans son dos, la tiraient de sa torpeur. Sursautant à son arrivée, la duchesse restait, de dos. Elle souriait, tendrement, et fixait le miroir devant elle, qui lui octroyait le reflet du demi-elfe. Ses paroles la faisaient sourire, étrangement sourire. La ténacité de l’homme était délectable. L’enfant qu’il était, ou plutôt jouait, attaché et enjoué, était d’une sulfure étincelante, et laissait voguer les songes de la dame dans une torpeur d’autant plus tendre. Elle continuait son activité, brossant habilement sa chevelure lâchée. Ses yeux foudroyaient le miroir, et parcouraient la silhouette tendre d’Aldénor.

Enfin, la porte claquait, et faisait sursauter la duchesse. Elle posait lentement la brosse avec soin et délicatesse, dans un geste ample et voluptueux. Elle contemplait Aldénor, s’évertuer un instant contre la porte. Ses charges viriles se succédaient, sans rien parvenir à changer. La duchesse se mordait les lèvres, et souriait radieusement. Après de longues minutes plaisantes, elle se levait enfin. Elle avait, un instant, songé à être plaquée contre cette porte, subissant les charges d’Aldénor. Sa puissance, sa virilité, frappant jusqu’au dernier soupir.

Son pas lent rejoignait bientôt Aldénor, et elle songeait, étrangement. La proximité qui les liait était intense, et elle l’effleurait de façon suave et délectable. Après une légère tentative, la porte apparaissait comme définitivement bloquée. La duchesse souriait, laissant échapper un rire parfumé entre ses lèvres pulpeuses. Enfin, elle se tournait vers le maître d’arme. Ses yeux se plongeaient un instant dans les siens. Lentement sa voix sensuelle s’élevait, haute et forte.

« - Ludmilla !... Veuillez m’excuser, maître d’arme. Ah ! vil coquin joueur que vous êtes, je ne vous attendais pas ici, dans mon intimité… »

La duchesse s’était rapprochée, joueuse et sensuelle. Sa main avait innocemment frôlé le bas ventre d’Aldénor, dans un demi tour doux, et elle lui offrait à présent son dos, où tombait la cascade blonde de ses cheveux. Elle avait fait quelques pas, s’asseyant bientôt sur son lit…

Pas un mot... Rien... Pas une seule réaction vis à vis de ce projet, c'était décevant et assez vexant. Pourtant il était conseiller militaire et plutôt apprécié de sa maîtresse. Ce soudain mutisme n'était guère rassurant ni appréciable. Enfin elle devait avoir des choses de duchesse dans la tête et puis sa grossesse d'avec feu son mari devait la tourmenter légèrement malgré qu'Esidenir était connue pour ne pas avoir beaucoup de sentiments pour son défunt mari ni de prédisposition à s'émouvoir facilement. En tous les cas elle restait muette aux arguments de son maître d'arme qui en venait à regretter de ne pas être à la place de la brosse... Cette solitude le rendait étonnamment mélancolique. Il ne faisait que regretter n'être plus proche de sa duchesse pour diverses raisons... Le pouvoir certes mais il en jouissait déjà de manière considérable mais surtout une certaine tendresse muette et sourde qui s'était installée et qui rendait toute entrevue avec elle aussi frustrante qu'excitante, on ne savait jamais trop ce que signifiait ces regards, ces caresses qu'elles lançait et donnait.

Tout ceci se brisa lorsqu'elle se dirigea vers lui et que sa voix, toujours si délicate, sensuelle et posée vint déchirer le manteau de silence qui recouvrait la chambre. Avant qu'elle n'eut finit sa phrase, Aldénor sentit une anomalie. Depuis bien longtemps il n'avait connu cela et bien que cela l'eut ravi en temps normal, il éprouvait une légère honte et une appréhension certaine. Marion ou ses maîtresses n'avaient pas cet effet sur lui. La première se refusait et les autres se donnaient... Il n'y avait aucun jeu, aucun sentiment, aucune passion alors que c'était là tout ce qu'il y avait avec Esidenir qui malgré son âge avait su garder une fraîcheur physique et mentale remarquable qui lui donnait des allures de jeunes fille sulfureuse et espiègle.
La main glissante de la duchesse avait eu le malheur de réveiller en Aldénor un sentiment qu'il avait oublié depuis un moment, préférant le garder là où il était le plus utile : dans sa mémoire et ses espoirs les plus fous. Désirer une personne n'était pas pour lui, pas de cette façon. Il avait bien tenté avec plusieurs femmes mais s'était finalement ravisé puis endurcit à force de fréquenter sa femme et les servantes de Langehack. Ce genre de sentiments n'était pas bon à exposer, il était marié et si une coucherie passait inaperçue et n'était finalement qu'un juste retour des choses sur la vie que Marion lui faisait endurer, avoir des sentiments pour sa maîtresse pouvait s'avérer dangereux...
Le demi-elfe se perdit finalement, en même temps que ses yeux se délectaient du corps que la duchesse offrait. Un spectacle fascinant où les courbes légèrement misent en valeurs par l'enfant à venir se mêlaient à une harmonie de tissus, de couleurs et de lignes à faire rougir un golem. Un cœur de pierre ne pouvait pas ignorer cet appel flamboyant d'une sensualité à l'érotisme accablant alors un cœur épris ne pu qu'abdiquer au plus profond désarroi d'Aldénor qui espérait qu'elle fusse première à céder... Mais il ne pouvait guère contenir plus longtemps ces pensées, ces envies ni sa ferveur. Être dévoué à sa duchesse c'était aussi combler les besoins de son cœur et de son corps et il espérait bien que se ne fusse pas que du corps qu'il s'agisse... Elle avait eu bien d'autres amants sans doutes plus à même de la combler sans risque. Perdre un maître d'arme par une simple manipulation serait une folie et une erreur qu'elle ne pouvait se permettre. La grande habileté et les calculs d'intérêts d'Esidenir n'était plus un secret et avant de permettre autant de promiscuité à son maître d'arme elle avait du en calculer les bienfaits.
Ces calculs était étrangement présents dans la tête d'Aldénor lorsqu'il saisit sas duchesse par les épaules et lorsqu'il décida de l'allonger pour déposer ses lèvres au creu de son cou. Il n'avait rien à craindre d'elle, tout était calculé de façon à ce qu'elle jouisse de son serviteur tout en le gardant à son service. Aucune accusation de viol, aucune mise à pied ni aucun refus ne trahirait ce moment charnel et sensuel. C'était ainsi avec Esidenir, il fallait tout calculer : pertes et gains afin d'en tirer la situation la plus profitable. Bien sûr il n'en fallait rien n'exprimer et 'y fallait point songer de manière consciente mais c'était là, dans un coin de l'esprit, prêt à vous éviter un courroux funeste. Certains auraient dit que cela cassait les sentiments, Aldénor pensait au contraire que cela les rendaient plus forts, moins prompts à s'envoler à la moindre brise d'un caractère tumultueux.

" A vos ordres duchesse... "

Un murmure, timide, soufflé, susurré à peine et sur un ton dont l'extrême douceur contrastait avec les habitudes martiale du jeune demi-elfe. Ses mains effleurait lascivement les étoffes plissées qui emplissait l'air d'un parfum suave qui n'était que celui de la duchesse. Les lèvres du soldat cherchèrent longtemps celle de la duchesse mais durent se résoudre à s'éparpiller en de vains baisers le long de son cou et de ses joues.

L’attaque imprévue du maître d’arme faisait trembler Esidenir. Là, tout son corps frissonnait d’une telle percée, intimement liée, affaissant les corps sur les draps de soie aux coloris clairs. Les mains de son serviteur pressaient ses épaules douces, recouverte de la robe ample, et la force virile de l’homme la poussait au creux du néant d’argent. Esidenir soupirait, les lèvres en emphase, victime même de la dominance masculine et de ses vertus attirantes. Elle ne résistait pas, ne voulait pas résister… son corps se courbait face à celui d’Aldénor, adhérant pleinement à ses formes.

Ses lèvres sensuelles captaient son murmure étrange, passionnelles et suaves. L’extrême onctuosité de la douceur s’éprenait des entrailles de la duchesse, et la bordait sur une sculpture brumeuse et blanchâtre, aux aurores de l’organdi. Les mains de l’homme glissaient sur les étoffes, animaient le corps en de longues vagues de frissons, et laissait pointer l’arrivée du désir fougueux et enlacé. Le corps de l’homme plaquait la duchesse sur son lit de soie, et les deux semblaient ne faire plus qu’un. Le souffle parfumé de la duchesse s’élevait alors, suave et sulfureux, porteur d’un brasier du désir, plus haut encore que les vertus de la magnificence musicale.

« Oh.. Que… désirez-vous.., Aldénor ? »

Le jeu de l’ingénue était courant dans la pratique libertine, et se mêlait d’extase et de fruits sucrés et délicat, érotisme consumé visant à introniser la suprématie du mâle. Elle le feignait admirablement, délicate et presque sincère, si sa main n’effleurait pas le dos du maître d’arme en s’y agrippant avec passion et sulfure. Des soupires passaient ses lèvres pulpeuses, épanchant son souffle parfumé sur l’homme avec désir, sous la tendresse de ses baisers. Il l’émouvait visiblement, et les mains de la duchesse trahissaient son désir, volontairement. Ses cuisses s’entremêlaient lentement aux siennes…

Bien qu'il ai amorcé le mouvement, Aldénor ne s'attendait pas à un tel rapprochement ni une telle intensité dans les débats. Si la duchesse n'avait montré aucun signe réelle d'envie ni de passion dans un premier temps, elle sembla rapidement y trouver un intérêt non dissimulé comme ses mains semblaient le rappeler. Elle l'enserrait tellement fort que lui demander ce qu'il désirait était pour le moins osé. Bien que le petit jeu lui plaisait énormément, il ne voulait pas jouer à son jeu à elle mais bien au sien. Après avoir finalement trouvé le chemin des lèvres de sa maîtresse il sortit la dague qu'il portait et s'afféra à en promener la pointe sur la peau visible d'Esidenir sans l'entailler, elle ne faisait que l'effleurer pour lui procurer un frisson de plus en plus grand au fur et à mesure de la descente sur la poitrine hélas voilée par des tissus fins et colorée d'harmonie. Hélas une barrière si élaborée ne pouvait céder à la barbarie et la brutalité de l'homme et des êtres vivants et le maître d'arme du se résoudre à abandonner son arme qui tinta sur le sol, de dépit.

" Je ne veux que ce que vous voulez maîtresse. "

Ses mains saisir la masse colorée de tissus et s'empressa de l'étirer outrageusement jusqu'à la rupture, dévoilant un corps à la splendeur nacrée. Des étoffes et des lacets s'éparpillèrent en de fines retombées colorées près de la dague déjà présente. Aldénor, jusqu'à là raisonnable, laissa parler ses envies et montra que la duchesse ne voulait vraiment pas rester sage, les baisers de son serviteur s'éparpillant sur chaque centimètre carré de peau libre. Les caresses jusqu'à là câlines devinrent des assauts viril à la sensibilité de la duchesse, la préparant à toujours plus de rudesse.

" Hum... " soupira-t-il sensuellement à ses oreilles " Vous désirez beaucoup ma chère "

A la suite de ces mots, il l'embrassa fougueusement, leurs langues s'enchâssèrent, se trouvèrent, se mêlèrent et se savourèrent longuement. Les mains du demi-elfes se préoccupaient de mettre sa maîtresse à l'aise, la rehaussant dans le lit pour mieux offrir son corps aux assauts à venir. Les derniers dessous déchirés et à terre, les lèvres et la langue du maître d'arme se diriger en des endroits plus envoûtants, plus doux et plus sucrés. Une myriade de parfum et de goûts d'une féminité exaltée et désireuse d'une présence plus affermie et protectrice pour un corps à corps déchaîné mêlant rudesse et raffinement, ardeur et douceur, expérience et gourmandise. La langue du maître d'arme resta de très longs instants près de ce jardin flamboyant aux douceurs variées et alléchantes avant que le demi-elfe ne décide d'aller plus en avant dans les ébats.

Les jeux de l’homme conduisaient à la rupture. Dominait-il ? Assurément, il avait bafoué ses devoirs, succombant à la duchesse et à ses charmes. Les jeux érotiques pourtant semblaient d’un franc goût prononcé pour l’ivresse du monde et les senteurs parfumées du désir. La peau de la duchesse frémissait sous la dague, ne trouvant qu’un frisson pour réconfort lorsque les lèvres du maître d’arme possédaient jalousement les lèvres pulpeuses d’Esidenir. Elle cambrait son corps, sciemment, et appuyant sa poitrine sur le torse écrasant d’Aldénor. Ses jambes s’emmêlaient aux siennes, et l’extase était baignée d’une obscure paix.
Le tintement de la dague sonnait l’avènement de la barbarie virile, dominatrice et sulfureuse. Instinct masculin, bête aux yeux pâles, les corps s’emmêlaient, les peaux se trouvaient dans ces immensités baignées de tissus arrachés... L’affront était de taille, et l’homme la dénudait de force, imposant le contacte des peaux, et le sulfure des jeux dominants. Les corps sonnaient déjà le glas, et les vaines résistances de pucelles effarouchées conféraient à l’homme un pouvoir supplémentaire. Sulfureuse, elle soupirait à chaque baiser avec un peu plus d’intensité…

Les caresses s’intensifiaient, faisant de ce corps délicat un champ de bataille rude et sournois, couvrant les moindres parcelles de mets savoureux, humant le parfum suave de la peau de la duchesse, et ses raffinements. Elle continuait, résistait faiblement, de façon à laisser transparaitre un jeu de soumission, et de plaisir malgré elle, renforçant les qualités exquises du maître d’arme. Elle secouait son corps suivant les murmures aventureux, et s’agrippait à l’homme, défaisant ses vêtements de façon ingénue, et fébrile.

Les jardins secrets et conservés de la duchesse épanchaient leurs nectars sucrés au goût d’Aldénor, fleurissant sous ses geste, à l’image d’une fleur sous la rosée. Envoutante, elle cédait l’accès presque malgré elle, et savourait avec adresse le soin que prenait Aldénor à répandre la douceur de ses lèvres dans les fleurs intimes de la duchesse. Esidenir entrouvrait ses lèvres, suaves et pulpeuses, tandis que le désir envoûtait les sens, et brouillait chaque parcelle de l’âme. Elle laissait quelques fins gémissements filtrer ses lèvres, de sa voix sensuelles et fantasmagorique.

Et soudainement, arrêtant sa soumission virginale, elle resserrait ses cuisses sur le visage du maître d’arme, cruelle et sensuelle, après un brusque écart vers l’arrière. Ses cuisses tendres caressaient la peau d’Aldénor, et elle s’offrait à peine, presque à portée du bout de la langue du demi-elfe. Câline et enjôleuse, elle lui souriait, triomphante. Au même instant, Ludmilla ouvrait la porte coincée à la volée.

« - Madame, vous m’avez…. App…Appelée ? »

Elle restait, interloquée, les yeux habits devant un tel spectacle. Ses joues rosissaient, et l’homme qu’elle avait couvé en son cœur s’adonnait aux plaisir interdits qu’elle imaginait dans ses nuits infantiles… Quoi qu’elle ne fut pas complètement éprise. Les vêtements déchirés, la position de la duchesse… était-ce là un viol?

Les jeux de la duchesse n'étaient pas tous pour plaire à son dévoué maître d'arme bien que cela l'amusait follement. Il aurait préféré qu'elle résiste d'une toute autre manière. Comme à la guerre, la meilleure défense était l'attaque et une contre-attaque aurait largement battu Aldénor qui n'aurait eu d'autre choix que de céder face à une barbarie délectable et enivrante. Au lieu de cela, les cuisses de la duchesse se refermait, frustrant le demi-elfe secondes après secondes.
Une rage sourde naissait à chaque morceau de temps où il perdait du terrain sur la duchesse. Au plus elle le coinçait, au plus il avait envie de lui faire payer cet affront, ce qu'il ne manquerait pas de faire lorsqu'il en aurait l'occasion...

Ho ça non, elle regretterait de lui avoir ainsi éloigné un étalage de saveur suaves, sucrées, salées. Le priver ainsi d'un plaisir si gourmand relevait de l'affront et elle aurait sa punition. Cependant il profitait des quelques frissons parfumés que sa langue arrivait à emprisonner. Si la duchesse se repentirait bientôt de cet outrage, Aldénor ne boudait pas pour autant ce plaisir bien au contraire. Ce refus mitigé lui laissait entrevoir une suite tout à fait appréciable.

Puis... Tout s'arrêta... Une petite voix se fit entendre, anéantissant tous les plans d'Aldénor. Ludmilla, la jeune servante d'Esidenir était entrée sans un mot, sans prévenir. Elle ne pouvait pas imaginer cette scène cette petite idiote mais tout de même ! Elle aurait pu faire attention. Désormais, le demi-elfe hésitait entre l'énervement ou juste la maîtrise et il opta pour la deuxième, ne voulant pas prendre le risque de choquer la duchesse à un moment aussi sensible. De toute façon la jeune fille aurait besoin d'une explication plus tard, rien ne devait sortir du château et seule une parfaite compréhension de cette "maladie" pouvait permettre de garder le secret de ce jeu libertin.

" Ludmilla mon enfant, refermez doucement cette porte, madame est très malade et il me faut la soigner. Personne ne doit nous déranger jusqu'au souper. "

Il congédia la jeune servante d'un geste de la main et elle disparue derrière une porte à peine fermée. On pouvait presque l'imaginer derrière la porte à regarder et écouter les deux adultes tout en s'imaginant seul avec le maître d'arme... Était-ce le cas ?

L'incident passé, Aldénor regarda la duchesse avec un petit rictus. Il avait eu le temps de s'enlever de son étreinte et était désormais en pleine possession de ses moyens, prêt à lui faire comprendre que résistait à son serviteur avait était une erreur qu'elle allait payer. Bien sûr ça elle n'en savait rien et il lui faudrait beaucoup de talent pour deviner les envies de son maître d'arme.

Le demi elfe s'approcha des cuisses de sa maîtresse et y passa la langue et les lèvres rapidement, juste le temps que la duchesse y prenne plaisir mais pas assez pour qu'elle prenne Aldénor au piège une nouvelle fois. Sa langue continua son ascension en arrivant au ventre d'Esidenir qui trahissait la présence de son enfant. Cependant, les nouvelles rondeurs de cette femme n'étaient pas déplaisantes et rajoutaient un charme inhabituel à la duchesse. Arrivé au nombril,il s'y arrêta pour y déposer de multiples baisers humides. Puis il recommença à remonter vers les lèvres de sa compagne qu'il n'avait plus goûté depuis longtemps, trop longtemps. Les bouches se scellèrent , les langues se mêlèrent et les saveurs fusionnèrent.

La position des corps ne laissait aucune ambiguïté sur ce qu'il se passait sur le lit mais il n'en était cependant rien. Rien que des baisers et des coups de langue avaient été consommés, Aldénor se réservait pour la "punition" que cette petite effrontée n'allait pas tarder à subir. Il passa ses bras dans le dos de sa maîtresse et la releva sur le lit pour saisir ses cuisses et la porter. Il la plaqua ensuite fougueusement mais sans violence contre le mur pour l'embrasser passionnément. Les deux corps fusionnèrent enfin dans un soupire rauque du demi-elfe savourant enfin toute la subtilité féminine de sa duchesse à laquelle il dévouait désormais corps et âme.

Les assauts se furent rythmé, calés sur un symphonie rapide et langoureuse où les cordes s'effaçaient légèrement au profit des bois. Aldénor avait toujours ce rictus aux lèvres et entre deux baisers passionnés, la duchesse pouvait l'admirer. Cette attitude virile, orgueilleuse et arrogante apparaissait pleinement, donnant à Esidenir une réplique à la hauteur de l'affront.

La porte se refermait d’une main tremblante. La pauvre et jeune servante se crevait les yeux à avoir regardé de telles scènes, croyant la pauvre dame malade. Pourtant, la nudité des corps était étrange pour une malade, même si la duchesse attendait un enfant… C’était probablement cela, oui ! Et le dévoué sieur Aldénor, si gentil qu’il paraissait, l’auscultait avec délicatesse, de peur que son enfant souffre davantage ! Oh, quel homme remarquable il était, et avec quel dévouement il agissait, ce prince charmant. Un fin sourire se dessinait sur le visage de la jeune enfant à cette idée, s’éloignant peu à peu de la porte, recommandant, çà et là, de ne pas déranger madame et monsieur Aldénor, souffrante et soigneur dans la chambre de madame.

L’hégémonie de la duchesse portait doucement ses fruits. Grimpant sur les sentiers du mont désir, elle savait toute la passion qu’elle déchainait en son garde du corps, asseyant le pouvoir de la féminité sur la vanité virile. Doucement, le tableau de l’érotisme dessinait les courbes charnelles de l’obscurité féminine, créature éperdue de l’extase face au monstre enivrant, démon enchaîné et invoqué selon les prières des fantasmes, œuvre même d’un frisson s’écoulant à même le corps. Le frisson grandissait, sous l’intimité humidifiée par la salive du maître d’arme, tandis que les cuisses de la duchesse, frissonnantes, feignaient la résistance, se blottissant sur les joues du maitre d’arme, le plongeant à même la peau.

Elles s’ouvraient lentement sous la force puissante de l’homme, et presque malgré elle, frissonnant sous les baisers, triomphante. Lentement, les lèvres fusionnaient sous les senteurs enivrantes de l’extase partagée, œuvre même des frissons incarnadins, chaire colorée des plaisirs et des enchevêtrements câlins, sous un soleil perçant à même les visages de la luxure. Les salives se mêlaient en un partage sulfureux, laissant battre les cœurs sous une voute céleste, ciel qui s’ouvrait au-delà des yeux sur le couple transit, dessinant les nuages de ses yeux, sa bouche…

La force de l’homme se déchainait, portant pourtant tendrement le corps ouvert de la duchesse délicate, savourant lentement le dénudement de l’homme qu’elle entreprenait, libérant son torse dont la musculature et la finesse faisait alliance. Les mains de la duchesse dégringolaient doucement sur les courbes d’Aldénor, saisissant ses vêtements, et les tirants avec elles, caressant la peau. Le mâle brut et déchainé assouvissait enfin les pulsions que la duchesse s’était délectée de créer, et la femelle victime gémissait doucement sous la force.

Les entrailles de la duchesse souffraient de cette présence délicate, glissant doucement, prenant la forteresse même. Délicat et pourtant rude, l’homme subissait les caresses subtiles d’Esidenir, éperdue et tacticienne en cet instant, épandant sur les parchemins de peau es teintes de l’encre du bout de son doigt, appuyant sur la sensibilité masculine. Sous les assauts multiples, la duchesse adhérait doucement à l’affront de son maître d’arme, semblable à une mer dont les flux et les reflux rythmaient l’assaut. La passe d’arme continuait, crissant sous les gémissements. Et la duchesse contemplait l’homme, triomphante de l’avoir poussé à la faute, et déterminée à son plus grand plaisir…

« - Oh… Seigneur de Faëorn !»

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