Réunion mentale depuis l'orphelinat

Voila qui était fait, Nakor avait rejoint Diantra, il avait prit pleine possession de son poste de conseiller en magie personnel de Trystan et surtout il s'était débarrassé d'un mal impossible : les pédophiles de l'orphelinat de la grande ville! Par le même temps il était devenu directeur de l'orphelinat, et travaillait main dans la main avec la couronne et surtout avec Lilianna, la belle reine des hommes. Des travaux avaient été rapidement menés, les salles d'eau comme disaient les bourgeois, avaient été modifiés selon les idées du vieux fou. En effet il fallait absolument que chaque enfant puisse prendre sa douche seul, étant protégé par une bonne vieille porte fermé depuis l'intérieur par l'enfant lui même, au vus des sévices incroyables qu'ils subissaient à chaque séance de lavement. Voila donc que, depuis trois jours déjà, accompagné par la reine, Nakor avait mené les enfants dans le nouvel orphelinat royal, il avait présenté chacun des membres du personnel et des précepteurs. Pas une seule seconde Nakor était resté absent de la vue des enfants, en effet il était le seul adulte en lequel ils avaient tous éperdument confiance. Par conséquent, au levé il était sur le pas de la porte, surveillant chaque fait et gestes des personnels de l'établissement. Pour les douches, c'est Nakor qui faisait entrer les enfants un par un, leur montrant le système des portes de douches. Ensuite il était dans la cours avec eux, pour qu'ils puissent se divertir, acceptant très lentement les autres adultes, sans pour autant leur donner leur confiance! Il était dans les salles de classes, s'aidant d'un peu de magie, il était là pour le repas du midi, celui du soir et pour qu'ils retournent tous dormir. Cela fatiguait le vieil homme, mais il était allumé par la passion de venir en aide à ces êtres si candides qu'étaient les enfants orphelins de la cité des hommes.

Malheureusement, Nakor avait aussi des obligations, au vu de son ancien poste de chef en second de la lignée de l'arbre blanc. Il était impératif qu'il prenne contact avec Garmin, roi des nains, pour le prévenir que les terres du nord pouvaient et devaient être récupérés par les nains, il devait aussi prévenir la couronne elfique que leurs alliés récents, les membres de la lignée avaient disparu et que, quiconque se prétendrait légitimement membre de cette lignée serait un imposteur. Malheureusement le vieux mage ne pouvait ni laisser les enfants seul, ni même ne pas prévenir les couronnes alliées. Il fallait donc prendre une décision, et n'étant pas à cours de bons tours, Nakor mit en place une journée d'activités riches en efforts. Les adultes avaient eu du mal à suivre, et même les enfants s'épuisèrent, aussi, lorsque le temps du coucher vint, ils ne s'en plaignirent pas une seule seconde. Enfin couché, l'orphelinat avait basculé dans le silence, après cette journée de sport extrêmement intensif que le directeur avait imposé un très large sourire sur les lèvres. Nakor rejoignit donc son bureau très rapidement, c'était une grande pièce dans laquelle se trouvait un grand bureau rectangulaire, une bonne vieille rocking chair et surtout des tas de livres sur des bibliothèques aux murs avec tout un tas d'artefact magique : toutes les affaires de Nakor avaient été amené là, sachant que son lit se trouvait dans une pièce limitrophe, à laquelle on ne pouvait accéder qu'en passant par le bureau. Nakor fouilla rapidement dans un grand coffre que seule la magie pouvait ouvrir et dans lequel tous ses artefacts étaient réunis et se mit à farfouiller dedans en jetant par dessus son épaule tout ce qu'il ne voulait pas

"Rhaaaa, mais où est ce que je l'ai foutu hein? ... Non ... non ... ha? Non certainement pas non! Pas ça non plus ... houla, ça encore moins nondidiou! Haaaaaaaa voila, tu es la vilaine!"

Nakor sorti enfin une grosse boule de cristal avec un coussin et alla s'asseoir devant son bureau. Il déposa sa boule de cristal sur son bureau, délicatement posé sur le cousin blanc, Nakor souffla un bon coup, leva les deux mains au dessus de la boule de cristal et ferma les yeux. Nakor avait ressorti de son coffre la vieille boule de cristal d'Horomarashi, un mage qui vivait en Nisetia, dans cette civilisation disparu qui avait développé des pouvoirs impressionnant, cette boule permettait à son utilisateur, s'il était assez fort, de relier plusieurs esprits en donnant une forme à toutes les représentations psychiques qui pouvaient avoir lieu. Nakor voulait donc établir une sorte de réunion à la fois avec le roi des nains et celui des elfes, en même temps, immédiatement et dans un même lieu, alors qu'ils étaient tout trois très loin l'un de l'autre. Chacun des trois verrait apparaitre une table et le vieux mage, si bien sur ils acceptaient le contact mental. Evidemment la boule de cristal aiderait un peu le vieillard à convaincre les deux protagonistes d'accepter le contact mental. Nakor se concentra et fit appel à ses forces magiques. Son esprit se concentra sur deux choses en même temps.

"D'un coté l'esprit du mage alla vers les hautes montagnes du nord, pour retrouver l'esprit du roi des nains, comme il n'était pas trop tard, Nakor était sur de pouvoir trouver quelque part dans le palais royal Garmin, le fier et sympathique roi des nains. Nakor trouva enfin ce qu'il cherchait, n'étant freiné par aucune protection magique si ce n'est la protection naturelle de cette race contre la magie. Garmin verrait donc Nakor apparaitre derrière une grande table, un siège doré disposé sur la droite, il ne verrait pas la boule de cristal bien sur, mais il entendrait le mage lui parler. D'ailleurs Nakor émit un son clair dans l'esprit ouvert de son ami le roi des nains

"Bonjour Monseigneur, je me permets de vous déranger de la sorte mais ... je devais vous parler, de quelque chose d'important, et ne pouvant quitter mes fonctions là où je me trouve, je vous propose la chose suivante : accepté vous un congrès tripartite avec vous même, le seigneur elfe et moi même, car j'ai aussi des choses à dire à nos alliées les elfes? Si vous acceptez, prenez place, je vous en prie!"

De l'autre coté, Nakor entoura de sa magie la cité elfique, malheureusement la bas il n'était pas en odeur de sainteté, surtout chez les mages, qui avaient du renforcer les barrières magiques contre les attaques mentale. C'était surtout pour cette raison que Nakor avait utilisé la boule de cristal d'Horomarashi. En effet son approche mentale serait très subtil, presque non repérable. Mais Nakor senti quelque chose d'étrange, comme si l'esprit de Rima Marcil n'était pas, ou en tout cas, surprotégé par les mages elfes. Peut être que, sans que lui même le sache, les mages elfique avaient attribué un protecteur au régent. Nakor hésita un moment à faire demi tour quand il senti quelque chose d'intéressant, il y avait sur le haut des remparts du palais un esprit que Nakor avait déjà rencontré : Dragan, un elfe très proche du régent si les souvenirs du vieux cinglé étaient bons. Il décida d'entrer en contact avec lui, après tout, sur le haut des remparts, il était assez proche des limites de la barrière pour passer au travers tranquillement. Voila donc que Dragan verrait dans son esprit le vieux mage, dans son accoutrement violet, assis derrière une table vide, faisant face à un siège sur sa gauche, qui dirait

"Bonjours Seigneur Dragan, je me nomme Nakor, sorcier personnel de Trystan d'Erac, roi de Diantra, anciennement chef en second de la lignée de l'arbre blanc, je souhaitais parler avec Monseigneur Marcil, mais il semble occupé. Mes propres fonctions me forçant à rester loin de vous, je vous propose la chose suivante : acceptez-vous une réunion mentale tripartite, composé de vous même, le seigneur des nains Garmin et moi même, car j'ai à vous révéler certaines choses à propos de la lignée de l'arbre blanc, des choses très importantes, qui, si elles ne sont pas dites, pourraient mettre en péril votre cité. Si vous acceptez je vous en prie, prenez place!"

Voila qui était fait, Nakor avait convoqué deux personnes dans les plus hautes sphères des nains et des elfes, à eux d'accepter, en tout cas, ils sentiraient tout deux que, Nakor ne chercherait surtout pas à pénétrer leur esprits et leurs pensées mais simplement à leur parler, par l'intermédiaire de l'esprit. Si les deux acceptaient cette drôle de réunion ils verraient à leurs tours apparaitre, pour l'un Dragan, pour l'autre Garmin.

Garmin était en Alonna depuis deux bonnes semaines et avait eu le temps de s'entretenir quelque peu avec les autorités de la cité, avec son général Belegar le Forestier, et aussi avec quelques représentants Elfes. L'heure semblait malgré tout loin de la contre-attaque, ce qui n'était pas pour réjouir le Roi des Nains, car la plupart de ses soldats se sentaient déshonorés d'être arrivés après la vraie bataille : ils n'avaient affronté qu'un reliquat des soldats ennemis, et n'avaient pu prouver leur vraie valeur. Heureusement, les Nains trouvaient de bonnes occupations à partager la vie des Humains, honorant les morts, aidant à soigner les blessés et réconfortant les survivants par leur esprit festif.

Garmin avait passé lui aussi la journée à faire le tour de la ville, afin de recueillir les récits des combattants, dans l'espoir de bâtir une bonne stratégie dans les combats futurs contre les Drows... et leurs alliés?! Car d'autres races (des Humains et même des Elfes) avaient combattu aux côtés des Sombres en Alonna... La situation était obscure. Enfin, il fallait désormais attendre des nouvelles des messagers dépêchés auprès des souverains Elfes et Humains... Et cela pourrait prendre du temps. Mieux valait prendre un peu de repos et profiter des derniers instants de paix.

Le Roi avait donc été logé dans une des tours de la forteresse, en compagnie de ses Conseillers et gardes. Il prenait, ce soir-là, un repos bien mérité après un repas bien préparé! On lui avait ôté son armure et ses chausses, et lui-même s'était ensuite, une fois seul, débarassé de son haubert, de sa tunique de cuir, puis de sa chemise. En caleçon long, il se préparait donc à s'allonger sur son lit, lorsqu'il entendit une voix dans sa tête! Une voix étrangement familière... Qui lui proposait...

"Nakor? Est-ce toi, mon ami? Notre frère parmi nos frères Humains? , pensa le Roi des Nains. Oui, bien entendu, que c'est toi. Qui d'autre?"

Pour confirmer cela, Garmin ouvrit un peu plus son esprit, et vit apparaître le vieux mage, assis face à lui derrière une table.

"Hum... Tu ne me vois pas dans mon accoutrement officiel, héhé! Bien sûr, je souhaite m'entretenir avec toi et notre ami Seigneur des Elfes! Cependant, je suis un peu fatigué. Je préfèrerais donc, si ça ne te fait rien, plutôt discuter allongé sur ce confortable matelas... Une fois que je serai rhabillé, bien sûr!"

Garmin sourit à Nakor, puis récupéra sa chemise et sa tunique, les enfila, avant de se mettre à la recherche du casque de Yaron, afin de garder un minimum du protocole... Il le trouva au bout de quelques secondes, le passa sur son crâne et se laissa emplir par l'énergie des runes, ce qui lui donnerait par la même occasion l'énergie de tenir une conversation supplémentaire après cette journée passée à l'écoute de ses alliés d'Alonna.

Point d'Alonna pour Dragan. Rima-Marcil était parti avec une poignée d'Aigles et lui, il était resté à Alëandir avec Révérie pour gérer le royaume en l'absence du Régent. Régent qui était rentré il y a peu de temps de cela, mais qui avait une tonne d'affaires à gérer et du retard à rattraper. Son gendre avait fait de son mieux pour lui éviter d'avoir à s'occuper de tout en rentrant, mais il restait des affaires dont il devait être mis au courant et qu'il était le seul à pouvoir trancher. Il devait surement regretter le temps où il était simple Marquis et Commandant des armées. La vie était alors plus simple.

En attendant, Dragan et Révérie soufflaient un peu et profitaient l'un de l'autre et des enfants. La jeune maman était allongée sur un divan, Lomion endormi sur elle, alors que Dragan était assis par terre, Valamel dans ses bras qui essayait de crapahuter pour jouer avec les cubes à terre. L'elfe était simplement vêtu d'un pantalon et d'une tunique mi longue, d'une belle couleur argentée, mais sans artifices.

Il sursauta en sentant quelque chose d'inhabituel et comprit les paroles de son beau père quand celui-ci lui avait parlé des contacts mentaux. Il fronça les sourcils, se détendant pour ne pas choquer le vieux mage en le rejetant brutalement. Valamel semblait avoir senti la tension de son père, interrompant ses jeux pour se figer et lever la tête vers lui.

Il connaissait cette voix et il connaissait cette silhouette. Ah oui, le vieux mage de la réunion de Kirgan... Nakor si ses souvenirs étaient bons. un mage que les enchanteurs elfes n'appréciaient pas vraiment, trop... étrange et instable pour eux.

- "Seigneur Nakor, quelle surprise..."

Nakor lui expliqua alors rapidement le pourquoi de ce contact et l'elfe hocha la tête simplement, reprenant de sa voix mélodieuse :

- "Bien entendu, je rapporterais cette réunion et ce qu'il en ressortira au Régent."

Valamel se remit en route, bien entendu, incapable de tenir en place bien longtemps.

- "Désolé, je suis un tout petit peu distrait."

Pas facile de garder à l'oeil un enfant.

- "Laissez-moi un petit instant."

Il prit le petit dans ses bras et se leva, le confiant à une nourrice qui était sagement assise à coudre non loin de là. Il quitta l pièce et s'isola dans son bureau, reprenant alors le contact et découvrant le seigneur nain.

- "Majesté, mes hommages."

Petite inclinaison mentale, avant de rejoindre mentalement le siège vide. Ce contatc n'était pas difficile pour lui. Il s'était assis sur son siège, en méditation, laissant son corps tranquille, alors que son esprit rejoignait le vieux mage et le roi des nains.

- "Seigneur Nakor, quelles nouvelles?"

Nakor écouta avec amusement le roi des nains, dans un accoutrement certes non protocolaire, en tout cas, autant qu'un caleçon pouvait l'être! Nakor retint une petite crise de rigolade franche pour prendre contact avec le seigneur Dragan. L'elfe, déjà prêt et semblant habitué à ce genre de chose établis rapidement le contact et le maintint, ce qui prouvait plusieurs choses : Dragan était intelligent et surtout, il avait reconnus Nakor immédiatement, voila donc un elfe bien informé! Il semblait lui aussi occupé, il laissa donc là l'elfe pour revenir vers le nain qui était enfin prêt et qui prit place mentalement dans la réunion prévue et demandé par Nakor lui même. Bien sur chacun des deux n'avait pas vu Nakor disparaitre, mais l'esprit du mage devait gérer deux discutions en même temps, tout en établissant un contact fort et non dangereux avec des esprits très éloignés l'un l'autre, autant le dire, rien de facile. Heureux de cela, Nakor ajouta, avant que l'elfe ne les rejoigne

"Merci d'accepter ainsi la réunion mon ami!"

Puis Dragan apparu lui aussi dans la pièce noir que Nakor avait crée, autour de la table, l'un assit magistralement sur le siège que Nakor avait crée, l'autre dans un lit plus que confortable et frais sous les cavernes de Kirgan. Le vieux fou décida donc de répondre enfin à la question de Dragan

"Bien, avant toute chose, je vous prie de m'excuser du manque de protocole, mais j'ai de réelles obligations qui me tiennent à ..."

Nakor ralenti énormément son débit vocal, tournant la tête vers une porte qui apparut derrière les deux têtes officielles, naine et elfique. En effet, tout ce que Nakor visualiserait trop fortement avec ses propres yeux, se verrait là aussi dans l'esprit des deux autres. Et ce qui avait attiré son attention au mage était un petit bruit derriere la porte de son bureau, dans le couloir. Le mage garda donc ses mains déployés au dessus du globe d'Horomarashi et continua de parler sans coupure, mais reprenant juste son débit normal, remettant sa tête en place

"Diantra et qui m'interdisent le moindre déplacement loin de la cité. De toutes les façons, si vous me connaissez, vous savez que je ne suis moi même pas très protocolaire!"

Nakor ria tranquillement à sa remarque, reprit son souffle et démarra une nouvelle partit de son discours

"L ..."

Soudain Nakor se tut, tourna la tête, se mit à courir en direction de la porte qui était apparu, tout en disant

"Bordel de nondidiou qu'est ce qui se passe encore hein?"

Dans un bruit terrible Nakor ouvrit la porte de son bureau et illumina de sa magie, l'intégralité du couloir, il ouvrit grand ses yeux et se mit à hurler

"Non mais ... Barrheim, qu'est ce que tu fou là, bon sang, j'ai interdis à tous les enfants de l'orphelinat de sortir de leur lit! Qu'est ce qui t'a prit! Non mais c'est pas possible ça! Retourne immédiatement dans ta chambre avant que je ne t'y mène moi même sombre crétin d'âne bâté!
-Mais, monsieur le directeur, avec la journée que vous nous avez imposé, je crevais de faim, je voulais juste manger un ...
-Manger un quoi? Hein un quoi? Une bonne claque dans la tête peut être! Allez fil de la avant que je ne m'énerve vite! Une journée intensive de sport et voila que tu deviens un voleur de nourriture! Allez!"

Nakor vociférait tellement que l'enfant, terrifié, partit en courant, poursuivit peu après par un éclair lancé par Nakor. Cet eclair était inoffensif, mais s'il touchait le derrière du jeune garçon, il s'en souviendrait pendant quelques jours. Nakor referma sa porte en la claquant et tout en retournant à sa place il se parla à lui même

"Foutu enfant ... c'est pas possible ça, on détruit l'orphelinat où il était violé tout les jours que les dieux faisait, on les sort de l'enfer et que font ils hein? Ils désobéissent et se promènent seul la nuit pfffff mais qu'elle est donc cette folie!"

Nakor prit place lourdement dans son siège et vint percuter avec force la table qui trembla violement, se souleva du sol et retomba! Le bois de la table avait craqué sous l'effet de force, mais avait tenu, de justesse. Nakor planta son regard dans les yeux de Dragan et de Garmin avant d'ajouter

"Non mais je vous le dis moi, la jeunesse me tuera avant l'heure foutu de foutu nondidiou de nondidiou!"

Puis Nakor prit une très profonde respiration. En effet heureusement pour ses deux amis, le globe d'Horomarashi, avait conservé la liaison et n'avait pas fait subir la colère et l'inquiétude de Nakor, ou juste à peine. Et oui, Nakor était devenu directeur du nouvel orphelinat après avoir tué de ses propres mains les criminels pédophiles et il tenait à ses enfants, comme s'ils avaient été les siens. Il craignait donc pour eux qu'il retombe dans l'insouciance qui les avait piégées dans l'ancien orphelinat. Reprenant alors la discussion comme si de rien n'était, Nakor ajouta sur un ton terriblement calme, comme s'il avait déjà oublié ce qui venait de se passer

"La lignée de l'arbre blanc n'est plus mes amis. Valkayre, son chef, était en réalité un étranger à notre monde. C'est une puissante magie qui l'avait envoyé ici, et jamais le pauvre Valkayre n'a su trouver complètement sa place dans Miradelphia. Sachant son secret de al bouche de son père, je lui ai tout révélé après la bataille d'Alonna, et ce dernier m'a supplié de le renvoyer là bas, si j'en étais capable. L'étant, je lui ai offert un voyage sans retour vers son monde d'origine, par une magie que je ne vous expliquerais pas ici! Etant le chef en second de cette lignée, je me devais de vous informer que je l'ai moi même completement dissoute. Seigneur Garmin, vous êtes le premier intéressé : les terres du nord que vous m'aviez accordé sont désormais de nouveau sous votre juridiction totale et sont pleines possessions de vos droits et de votre couronne! Seigneur Dragan, vous comprendrez à quel point il est important que des amis sachent que certains de leurs amis ne sont plus. Car quiconque se faisant passer pour un membre de la lignée ne serait rien d'autre qu'un dangereux usurpateur! J'attend vos questions et vos remarques messieurs."

Nakor en effet voulait savoir ce que pensait les elfes et les nains de tout cela, répondre à leur question et les assurer que même si la lignée n'était plus, Miradelphia avait encore à faire avec Nakor.

Le vieux magicien Humain avait l'air très occupé à Diantra. D'après ce qui était ressorti de l'interruption de la discussion entre les trois dirigeants, Nakor était en charge... d'un orphelinat! En entendant cela, Garmin ne put s'empêcher de sourire : vraiment, cet homme était une personne digne de confiance, avec un grand cœur, en plus d'être un mage hors du commun. Son sourire se mua en grimace embarrassée lorsqu'il entendit parler des traitements anciennement infligés à ces enfants... Par Mogar, ce ne serait pas chez les Nains qu'on abandonnerait ses enfants et qu'on leur ferait subir de telles ignominies! Violer un enfant... Ces Humains étaient vraiment capables du meilleur comme du pire... L'embarras de Garmin passa bien vite lorsque Nakor se mit à maugréer sur la jeunesse. Le Roi des Nains approuva après un grand rire :

« C'est bien vrai, mon ami! Les jeunes et les enfants sont de très agréable compagnie, mais qu'est-ce qu'ils peuvent causer comme souci et faire comme conneries! »

Garmin n'était pas non plus très gêné par le protocole, surtout face à Nakor. Cependant, ce petit évènement l'en avait fait oublier le Seigneur Elfe, aussi se reprit-il rapidement une fois que Nakor eut terminé.

« Tout d'abord, salut également à vous, Seigneur Dragan. Puissent vos jours être souriants, et vos forêts paisibles.
Pour ce qui est de la Lignée de l'Arbre Blanc... Eh bien, il est triste de perdre un allié d'une telle valeur, mais il est vrai que bien de mes frères commençaient à s'irriter de savoir nos terres sous contrôle, certes d'un allié et ami, mais tout de même étranger. Au moins aura-ce le mérite de m'ôter un poids pour ce qui est de mes détracteurs dans mon propre peuple!... »

Une nouvelle grimace était apparue sur le visage du monarque. Cela ne tombait pas forcément au meilleur moment : avec une grande partie de l'armée naine hors de Kirgan, les terres d'Evenstar n'étaient pas forcément nécessaires, ni aisées à occuper ; en effet, les terres de surface demandaient plus de soldats pour les défendre que les galeries, où les Nains étaient plus à l'aise, et qui étaient couvertes par un minimum de secret, par des pièges et des artifices... Enfin, cela remonterait toujours un peu le moral de son peuple. Il enverrait rapidement un message aux Seigneurs de Mogrian pour qu'ils reprennent possession des terres d'Evenstar.

« Sinon, Messeigneurs, qu'en est-il de la guerre contre les Drows? , reprit Garmin. Ami Nakor, je suppose qu'avec tes nouvelles responsabilités, tes disponibilités pour guerroyer seront... bien moindres? La perte d'un autre allié, après Valkayre, m'attriste une nouvelle fois, mais il est vrai que ces enfants ont besoin de toi. Enfin, peut-être es-tu souvent en contact avec le Seigneur Trystan d'Erac? Que dit-il sur le sujet?
Et chez les vôtres, Seigneur Dragan? Que pense le Régent de la suite à donner? Nos soldats sont pour certains arrivés depuis quelque temps en Alonna, et nous attendons d'un jour à l'autre des nouvelles des nôtres depuis Almia et le Brissalion. Les Sombres ont mené une réelle offensive militaire contre les terres humaines, aussi serais-je pour une réaction rapide avant qu'ils n'attaquent de nouveau. Il faut les tenir éloignés de nos femmes et de nos enfants! »

Garmin se mua ensuite dans un silence gêné. Il n'aimait pas imposer son point de vue ainsi, ni trop presser ses amis et alliés... Mais ses soldats s'impatientaient, ils attendaient toujours la bataille qu'on leur avait promise. Et puis la baronnie d'Oësgard avait été ravagée par les Elfes Noirs! Il espérait une réaction, notamment de Trystan.

Dragan coula un regard dénué d'émotion au roi des nains qui assistait à cette réunion... dans son lit. Par Kyria, les nains étaient vraiment des êtres étranges et dépourvus de toute dignité. Cependant, rien ne s'afficha sur son visage impassible et sérieux. Les elfes étaient en alliance avec les nains. Bien que cela soit presqu'offensant de devoir travailler avec les nabots des montagnes, c'était la sagesse même et l'elfe le savait. Après tout, il avait oeuvré pour cette alliance. Si révérie avait été là, elle aurait ri de la décontraction du nain et aurait soufflé à son époux qu'il était trop... coincé. Ce qui était surement vrai. Ne sachant à quel point le lien télépathique entre les trois hommes était profond, il bridé ses pensées envers les nains et se força à agir en étant dénué de tout préjugé (chose difficile pour un elfe pure souche).

Nakor lança alors la réunion, avant de s'interrompre, visiblement agacé. Cette fois, l'elfe laissa échapper un sourire clairement amusé alors qu'il grondait un enfant qui avait faim et venait le déranger. Le vieil homme répondit d'un ton bourru, avant de ronchonner. Cette fois, Dragan cessa de sourire, alors qu'il évoquait un orphelinat où se pratiquaient des viols. Il eut une moue méprisante et révoltée. Les hommes ne valaient pas mieux que les drows parfois... Au moins ce genre de déviances étaient elles rares chez les elfes.

- "Sans doute se sentent-il en sécurité auprès de vous. Vous devriez y voir un encouragement... Cela vaut mieux que des êtres terrifiés et prostrés au fond de leur lit, non? Les enfants ont cette incroyable faculté de pouvoir se remettre de bien des épreuves."

Oui, le seigneur elfe était plus guindé que ses deux compères. Il avait retenu une grimace à l'approbation familière de Garmin. Cependant, un nouveau sourire ourla ses lèvres alors que le seigneur nain le saluait. Avec une pointe d'ironie amusée, il répondit, inclinant la tête :

- "Puisse votre bière être inépuisable et votre barbe savamment tressée."

Oui, cétait de l'humour, une petite pique amicale. Le roi nain ne s'en formaliserait surement pas, d'après son caractère jovial. Nakor leur apprit alors que le chef de la Lignée s'en était allée, dissolvant sa guilde avec lui. Garmin semblait presque soulagé. En effet le QG de cette guilde se trouvait sur ses terres et les étrangers et troupes armées n'étaient jamais les bienvenus.

- "Je vous avouerais que cette nouvelle ne bouleversera pas réellement mon peuple. Nous n'avons eu que peu de contacts avec cette guilde et ne les avons jamais vu à l'oeuvre, sauf ceux qui étaient détachés pour aider à Alonna. Pour nous, cela ne changera rien.
Pour la communauté de la lumière, cela est plus dérangeant, nous faisant perdre ainsi une aide pour la lutte contre les drows, ce qui n'est jamais négligeable."

L'elfe s'était exprimée d'une voix dénuée d'émotions. Il devrait en parler à Rima-Marcil, mais savait déjà que le régent penserait comme lui. Le seigneur nain parla alors de la guerre et de la conduite à tenir. Dragan prit une mine pensive, avant de répondre lentement :

- "Le point fort des drows réside dans le fait qu'ils connaissent parfaitement les marais et le Puy, alors que nous avancerions en aveugle. Les attaquer chez eux risquerait de coûter trop de vie pour une victoire qui me semble difficile à acquérir. Il faudrait apprivoiser les marais et les terres stériles je pense. Placer des soldats le long des frontières, avancer lentement et envoyer les meilleurs espions... Si nous pénétrons au Puy sans préparation, à supposer que la moitié de l'armée ne succombe dans les marais, nous y mourrons et alors, nos peuples seront sans défenses."

Son visage parfait se fendit alors d'une expression soucieuse.

- "Le seigneur Eregcül m'a fait part d'un fait troublant : les drows auraient trouvé des alliés étranges pour la bataille, nantis d'une magie noire assez destabilisante... Il paraitrait qu'ils se sont retirés, abandonnant ainsi les drows... Sauriez-vous quelque chose à ce sujet? Si les drows ont trouvé des alliés, nous devons en apprendre plus sur eux également."

Nakor écouta les réponses de chacun des deux et c'est avec sourire qu'il répondit à ses deux interlocuteurs

"Oui Seigneur Garmin, les enfants sont aptes à vous rendre complètement fou, en ce qui me concerne ... cela ne me dérange plus, mais cela fait du boulot!"

Nakor explosa de rire puis répondit ensuite à l'elfe fier et splendide

"Et oui aussi seigneur Dragan, je suis très heureux que les enfants puisse donner ainsi leur confiance, même après de tels événement, à un vieux fou tel que moi. Mais après tout, c'est moi qui les ait sortit de là, il est donc logique qu'il m'apprécie. Ce qui est autre chose, c'est de réussir à transférer cette confiance à d'autres adultes, cela me demande beaucoup de temps d'effort et de présence. L'amour de ces enfants en est la récompense, ce qui n'a aucun prix à mes yeux, mais trêve de plaisanterie, passons aux choses sérieuses!"

Nakor écouta ensuite les deux seigneurs parler et aborder la lignée ainsi que le combat à venir, il y avait en effet beaucoup de chose à dire, et Nakor qui adorait parler, n'y voyait aucun inconvénient, surtout que tenir un tel conseil de guerre en si peu de temps, en parlant vrai et direct, était une bénédiction rare en ce monde. Le vieillard prit la parole, en étant très sérieux, se tenant le menton en passant un doigt sous sa barbe et laissant un doigt au dessus.

"En effet pour les nains, je suis conscient que cela à affaiblie votre appui sur les nains mais votre peuple est fidele à sa couronne et ils ne seront tous que plus heureux de savoir que le fier Garmin a enfin récupéré les terres du nord. Laissez les en friche pour le moment, il n'y a la bas aucun moyen de rejoindre vos souterrains, il n'y a donc aucun risque d'invasion surprise, nous devons en effet tous nous concentrer sur ce qui est important! Et soyez certains d'une chose mon ami, rien vous m'entendez, rien ne m'empêchera de prendre part à un combat, surtout pas une situation et un poste important, je me sens mieux sur un champ de bataille qu'en arrière à voir si nos hommes s'en sortent et je suis assez vieux pour pouvoir désobéir aux ordres et aux protocoles en faisant fit de tout le reste!"

Nakor par ses propos disait clairement que s'il y avait bataille, en effet il y prendrait part, peu importe qu'il soit conseiller en magie du roi, directeur d'un orphelinat et tout le reste! Si le mal cherchait querelle, Nakor répondrait présent, toujours! Nakor continua après les propos du seigneur elfe, très intéressant et sombre comme souvent en cette période de trouble

"En ce qui concerne le peuple elfe, je sais que cela changera peu de chose, mais il était trop risqué de ne pas vous prévenir, si quelqu'un se faisait passer pour un membre de cette lignée perdu, cela aurait eu des conséquences internes catastrophique au niveau politique, bloquant ainsi les liens entre votre peuple et les autres pour encore bien des siècles! Or nous devons tous déployer tous nos efforts pour que ces liens que nous avons mis tant de temps à créer perdurent ... je n'ai nul envie de revenir en arrière, comme il y a plus de quatre cents ans, où aucun humain ne connaissait ni elfe ni nain, car les liens étaient interdits."

Puis Nakor se tassa sur son siège et réfléchit quelques seconde, souffla puis répondit en premier aux propos de Dragan

"Oui, les troupes ne sont pas faites pour traverser les marais, trop peu les connaissent, et si j'ai vécu longtemps à coté du Puy, puisque j'ai résidé pendant six cent ans en Nisetia, je sais être quasi seul dans ce cas là. Nous ne pouvons pas attaquer de front. Il nous faut plus de temps! Le monde des hommes vous le savez, à souffert de grosses pertes, il s'en est tiré grâce à votre aide, mais cela à instillé la graine du doute et de la peur dans le cœur des hommes! Maudit soit ces chiens, envoyer des espions ne permettrait que de repérer des passages vers le Puy, sans danger, le problème est que les sombres connaissent trop bien leur territoire et l'on préparé pour recevoir ce genre d'attaque, je suis à peu prés certains que le Puy est infesté de trou caché et autre passage masqué qui leur permettrait de nous faire perdre la moitié de nos troupes quoi que nous fassions. Le seul moyen réellement efficace serait de les forcer à sortir de là eux même puis de les encercler. Je suis aussi certains que des dizaines de chefs de guerre dans chacun de nos peuples respectifs détiennent quantités d'idées innovantes et différentes les une des autres ... il est en tout cas intéressant de regrouper nos idées, de les confronter et de prendre une décision rapidement le problème étant toujours le même, pourront nous vraiment repartir tous à la guerre en peu de temps? Cette réponse, seul les rois peuvent la donner!"

Nakor regarda le seigneur Garmin avec insistance, sans rire en étant simplement certains que chaque roi devrait tenir conseil de son coté, puis que les trois rois devraient se réunir, pour prendre une décision en comité restreint, sans trop de personnes autour d'eux, sinon nous auront encore le droit à une réunion sans fin ou tout le monde passe plus de temps à vouloir être celui qui parle le plus que quoi que ce soit d'autre. Le mage continua de parler, car le seigneur Dragan avait posé une question à laquelle Nakor pouvait répondre cette fois

"En ce qui concerne la magie, vous touchez un domaine qui m'est proche Seigneur Dragan! Les gens qui ont accompagné les drows au combat sont ceux que l'on nommait autrefois les enfants du chaos! Cette ignominie est aussi vieille que le monde, les gens qui la compose ont vendu leur âme au chaos, ils servent un dieu ancien, oublié de tous, qui ne rêve que d'une chose : détruire notre monde. Ces êtres sont animé par une magie très puissante, ancienne et noire comme cela n'est pas permit de l'être! Ils vivent dans une contrée où seule leur magie noire peut mener, Abyssea, un lieu terrible, noir, sombre et cruel! La mort, la dévotion au mal et la folie sont les maitres mots de ces gens. Ils se sont apparemment lié aux sombres, que leur âme soit damnés, ces enfants du chaos sont très dangereux. Seule une très puissante magie blanche peut rivaliser avec les forces que leur dieu chaotique leur transmet en échange de leur âme flétrie. Oui seigneur Dragan, dans cette guerre les drows ont trouvé des allies très dangereux, qu'il faut craindre, je vous prie de me croire! Leu retraite durant la guerre n'est pas un signe de rupture entre les drows et eux, simplement un signe de leur lâcheté infini et leur envie de servir le chaos au mieux : ils ne se fichent pas de mourir, ils doivent rester en vie pour leur dieux! Les enfants du chaos!"

Nakor cracha ses derniers mots, il vouait une haine sans faille à ces etres méprisables, qu'il avait déjà combattu il y avait fort longtemps et sur lesquels il avait enquêté au mieux, car pour vaincre un ennemi il fallait à tout pris le connaitre! Cela plongea le vieux mage dans ses anciens souvenirs et laissa donc une chance aux deux autres membres de cette réunion, de repondre.

Garmin sourit au salut du dirigeant Elfe : au moins, il se sentirait plus à l'aise pour discuter en compagnie de personnes ouvertes et ne se formalisant pas pour une réunion elle-même si... informelle! La suite des tractations fut moins joyeuse, et le point fut rapidement fait sur les possibilités s'offrant aux peuples de la Communauté de la Lumière, et elles n'étaient pas bien nombreuses, pas plus que réjouissantes. Garmin écouta attentivement ses interlocuteurs, notamment Nakor, puisqu'il parla successivement des nouveaux alliés des Sombres et de la magie, deux composantes majeures dans les batailles qui viendraient.

« Messeigneurs, je comprends bien votre point de vue : moi non plus, jamais je n'engagerais mon peuple dans ces terres maudites à l'aveugle... Mais nous ne pouvons clairement pas rester à attendre que les Drows ravagent nos terres! Comme vous l'avez dit, il faut établir des avant-postes près des terres sombres, le plus promptement qu'il nous sera possible de le faire et, de là, envoyer des éclaireurs pour explorer les Terres Stériles et les Marais. »

Garmin se demanda un instant si la conversation ne risquait pas d'être épiée par un mage ennemi, notamment un de ces... Enfants du Chaos. Puis il se rappela la grande puissance de Nakor, et fut rassuré. Il reprit la parole, tendu cependant, par l'appréhension de la réaction de ses alliés.

« Frère Nakor, ami Dragan, je pense que notre première cible doit être l'ancien fort Humain de Yutar, à la limite des Terres Stériles. Je sais qu'il a été abandonné voici des générations, et que les Drows doivent l'avoir pris, mais il constituera une base de premier choix pour l'offensive contre les Drows et leurs funestes alliés. Notre armée n'a pas subi de blessure ni de fatigue, et elle est pleinement disponible ; de plus, nous disposons d'ingénieurs et d'ouvriers capables de remettre la forteresse en état de tenir un siège en un rien de temps, et nos frères d'Almia et Brissalion nous rejoindront sous peu. si le Seigneur Rima-Marcil le souhaite, il pourra se joindre à nous pour expulser les Sombres de Yutar. Quant à vous, amis Humains, je vous propose de panser vos blessures, et de... régler vos problèmes internes ; car j'ai oui-dire, ici en Alonna, que les dissensions faisaient rage dans la région, et que mon ami Trystan était dans une tourmente qui n'est pas à négliger. Mes frères, vous nous rejoindrez après ; vous avez déjà trop souffert pour le moment, et nous pouvons tenir sans vous. »

Le Roi Nain espérait que Nakor ne se vexerait pas de cette remarque. Il ne considérait pas les Humains comme faibles, bien au contraire! Cependant, les problèmes entre nobles Humains devaient être réglés avant toute intervention de leur peuple, car les batailles ne pourraient être gagnées avec des troupes désorganisées et tendues à ce point.

« Et... Frère Nakor, tu as parlé des ruines de Nisetia, non? Puisque tu connais bien cette ancienne cité, je te propose qu'elle nous serve de seconde base d'opérations. Si nous nous regroupons exclusivement à Yutar, ou même dans la région, le fort d'Ellyrion étant à mon avis trop éloigné pour fournir un avant-poste efficace, nous serons plus vulnérables puisqu'exposés à un possible long siège. Si nous nous divisons sur deux points, nous serons moins exposés à une attaque massive des Sombres, et nous les imiterons en cela, puisqu'eux ont leur maudit Puy et la ténébreuse Abyssea. »

Cette proposition risquait de soulever des critiques, aussi Garmin appuya-t-il rapidement son propos.

« Ecoutez, je crois savoir que cette cité est emplie d'une magie incontrôlable et dangereuse... Mais ne pourrait-on pas passer outre et encercler le Puy depuis ces deux positions? Cela nous donnerait un considérable avantage stratégique! Et puis nous autres Nains sommes plus résistants aux effets magiques, et notre anti-magie est puissante, y compris pour protéger nos alliés! [...] Le seul point à mon avis réellement compliqué serait comment investir les ruines... Je pense que l'approche la plus simple serait d'arriver par les mers, et seuls vous, frères Humains, possédez une marine digne de ce nom sur ces flots-là. Une fois que les querelles de vos nobles seront réglés, je pense qu'il serait bon... de proposer une alliance avec les pirates qui sévissent sur l'Océan, afin de pouvoir disposer d'une tranquilité certaine et d'une plus grande force en mer. »

Garmin n'aimait pas avoir l'air de dicter leur conduite à ses amis, mais dans le feu de ses paroles, il n'avait pas trouvé d'autre formulation. Il avait peur que Nakor se vexe en cas de malentendu sur ses dires...

Je tapotais doucement du bout des doigts sur la table, pensif. Nakor était d'accord avec moi : nous ne pouvions attaquer le Puy en aveugle. Et il avait raison : nous rendre là bas nous couterait sans doute une cuisante défaite, quand bien même nous serions 10 fois plus nombreux qu'eux. Ils connaissaient le Puy par coeur, les moindres failles, les moindres pièges. Il fallait déjà survivre aux marais, aux embourbements, aux animaux et ensuite, recommencer au coeur du volcan. C'était impensable.

En revanche, faire sortir les drows de leur trou et les attaquer en territoire connu était une idée bien plus séduisante et réalisable. Encore fallait-il les piéger et les encourager à sortir de leur tanière. Nous avions été surpris par leur attaque. Cela ne devait plus se reproduire. Je relevais les yeux vers le roi nain alors qu'il parlait d'avants postes.

- "Fort Ellyrion est sur le pied de guerre. Cette forteresse marque la frontière entre notre territoire et les terres stériles... De même, il faut absolument contrôler l'étroit passage entre l'océan nordique et le lac d'Uraal. Il est trop aisé de pénétrer en nos terres par ce chemin."

Mes lèvres se pincèrent de colère en songeant que nous étions les plus prêts des drows et donc ceux qui risquaient d'en souffrir davantage.

- "Les hommes sont instables et belliqueux, d'après les dernières nouvelles, les Nobles font bien de l'esbrouffe et en oublient l'essentiel. Malheureusement, nous sommes d'excellents soldats, mais trop peu nombreux pour surveiller efficacement les frontières. La meilleure solution serait de jouer de notre alliance et d'envoyer les soldats des trois armées aux frontières pour empêcher toute infiltration."

Bien que l'idée de voir des soldats humains et nains fouler nos terres ne me plaisent pas. les nains parce que c'étaient des nains, tout simplement. Les Humains parce qu'ils étaient brutaux et violents, irrespectueux et que nous ne tolérerions pas la moindre offense à notre forêt ou notre peuple, ce qui ne manquerait pas d'arriver avec ces barbares.

- "Ce qui sous entendrait que les nains et les humains pourraient parcourir nos terres en toute liberté... Or, je me dois de préciser que nous ne saurions tolérer un quelconque comportement brutal et irrespecteuxu concernant notre forêt ou notre peuple. Je peux paraître hautain et arrogant, mais croyez-moi, je ne suis pas l'elfe le plus puriste que vous serez amenés à rencontrer. Certains des miens ne tolèrent aucun humain, demis elfes ou hybrides sur leur terre et les méprise. Et certains voient d'un très mauvais oeil notre alliance avec des races plus... faibles."

Je me permis un petit sourire pour Nakor et Garmin, temporisant :

- "Sans vouloir vous offenser."

Je hochais la tête aux propositions du roi Garmin concernant Yutar. Yutar, Fort Ellyrion... En revanche, j'étais plus sceptique concernant les Terres Stériles.

- "Une armée régulière peut-elle survivre à Nisetia?"

Mon regard se tourna vers Nakor. j'avais des doute,s mais puisqu'il y avait vécu... Cela dit, il y avait vécu seul... Là était la différence.

- "Si la cité d'Abysséa se trouve dans les marais, ils doivent être truffés de ces fanatiques... Ce qui complique considérablement les choses..."

Je me remis à tapoter de mes longts doigs sur la table, tout en reprenant la parole :

- "Avoir des avants postes sera un avantage stratégique non négligeable et une garantie de ne pas nous laisser surprendre... Quant aux navires... C'est une excellente idée. Les drows ne naviguent pas, fort heureusement d'ailleurs, car alors, nous serions bien en peine de prévoir l'invasion. Mais le roi Trystan acceptera-t-il de traiter avec les pirates?"

Nakor écouta avec force d'intérêt les propos des deux hauts dirigeants qui se trouvaient avec lui : le roi nain et un proche du régent des elfes! Il y avait beaucoup de propositions intéressantes, qui faisaient fortement réfléchir Nakor, à toute vitesse. En effet Trystan avait bien des choses à gérer, en plus des tués à la guerre, il y avait ces idiots de nobles qui voulaient toujours plus de puissances sur leurs propres terres, en oubliant que leur monde crevait! Que la peste les emporte tous, Nakor répondrait à Garmin, mais Dragan prit de nouveau la parole et tint des propos à la fois convergent et divergent de part leurs interrogations et bien sur les vieilles rengaines interraciales. Nakor, d'un sérieux rare, se mit à sourire à ces deux interlocuteurs lorsqu'il était devenu évident que les deux têtes couronné, étaient tourné vers le vieux mage.

"Je suis heureux qu'aucun de nous ne cache rien aux autres! Soyez assuré qu'aucun mage sur cette planète ne pourrait entendre ce que nous disons, alors je vais continuer sur votre lancée et dire les choses encore plus directement. Vos propos ne m’offusquent pas, j'ai depuis longtemps passé l'âge de respecter à la lettre un protocole ennuyant! Oui Garmin, le peuple des hommes se voit une fois de plus détourné des préoccupations réelles vers lesquelles il devrait être tourné. En plus de la cité d'Alonna que nous devons soigner et des soldats qui y sont mort, les nobles se sont révélé vouloir jouir de certaines choses à un moment qui leur ont semblé être opportun sur le plan politique!"

Le sourire de Nakor s'agrandit encore plus, mais il en devenait presque effrayant tant il était à la limite de la cruauté

"Bientôt, mes affaires seront réglées et ... je me tournerais vers la partie politique de mes fonctions, je ferai cela avec passion et croyez moi, le monde des hommes devrait bientôt retrouver un peu de sérénité sous la houlette de Trystan! Fois de vieux fou!"

Nakor tapa du poing sur la table et continua

"Une fois que toutes ces bêtises seront fini, et je vous jure qu'elles le seront, nous devrons nous tourner, à vos cotés, vers la menace Drow. Il est en effet inacceptable que nous laissions ces chiens nous tuer et ne rien faire ensuite. Abyssea ne peut pas être atteint, seul un puissant mage des forces du bien pourrait y survivre, aucun soldat, pas même les nains à la résistance innée face à la magie ne pourrait tenir dans l'antre du dieu oublié sans perdre la raison. Vous devez oublier Abyssea! C'est imprenable. Par contre le Puy d'Elda lui, peut l'être, car nos ennemis sont aussi mortels que nous lorsqu'une bonne vieille épée vient les transpercer, et ils n'ont l'aide d'aucun maléfice infernal sur leurs terres. C'est sur le Puy que nous devrions centrer les attaques et nos intérêts. Il devient donc aussi, vite évident que nous ne pouvons pas attaquer de front, nous devons ruser, et pour se faire, nous devons posséder des avants postes! Yutar est aux abords des terres stériles, nous ne devons pas passer dans les marais, car nous perdrions là bas trop de temps et de troupes. Le seul moyen est de passer, pour une partie, de front, depuis Aleandir, de coté depuis la forêt d'Aduram et surtout de derrière, depuis Nisetia."

Nakor fit une pause, réfléchi un instant, se recentra et continua

"Pour avoir vécu des siècles à Nisetia, je peux vous dire que si de la magie subsiste, elle se trouve enfoui dans les profondeurs du monde, je connais les passages pour y accéder, mais cela ne nous intéresse pas ... ce que je peux vous dire c'est que oui : avec des provisions suffisamment importantes, si je guide les soldats depuis Nisetia, nous pourrions attaquer Yutar par derrière! Ces vieilles ruines, font peur de par leur réputation, mais il n'y a là bas aucun maléfice, rien de dangereux, seulement une terre laissé à l'abandon après que la civilisation qui s'y trouvait se soit auto détruite, de par la grandeur de ses connaissances magiques! De plus, ces terres étant inutilisés depuis des siècles et des siècles, je suis certains que la terre y est fertile, car son sol, remplie de vitalité, n'a plus était exploité depuis très longtemps. Ces terres en jachères peuvent accueillir des plantations et si nous prévoyons un peu les choses, nous pourrions faire pousser des vivres là bas, bien sur, il n'y a pas d'animaux, ces terres sont vide, et aucun gibier n'est trouvable en assez grande quantité pour nourrir une armée. Ce qui pose le problème des pirate, car le ravitaillement devrait se faire par la mer Olienne, et si les pirates nous harcèlent, nous n'arriverions à rien du tout!"

Nakor se passa la main dans la barbe avant de continuer, ce vieux fou adorant toujours autant parler

"La question est surtout de savoir si les pirates accepteront de traiter avec qui que se soit! Car les promesses des pirates n'engagent que ceux qui veulent bien y croire et si nous parvenons à établir un pacte avec eux ... je suis à peu prés certains qu'ils en profiteraient pour, de leur coté, être prêt à frapper fort, quelque part, ailleurs, là où nous aurions le dos tourné. Il faudrait donc que quelque chose nous permette de faire appuis, un temps seulement sur les pirates ... un otage, ou je ne sais pas, mais il nous faut un moyen de faire appui, sur eux, le reste je m'en charge, car s'il est vraiment besoin de le faire, je saurai trouver les mots pour convaincre Monseigneur Trystan de cette nécessité, il est intelligent il comprendra et fera ce qui doit être fait. Reste aussi la passe du nord entre l'océan Nordique et le lac d'Uraal ... car depuis les Marais ... la forêt d'Anaeh, n'est pas en sécurité si cette passe n'est pas gardée! Nous avons donc des problèmes clairs : les pirates qui nous empêcheraient de ravitailler les troupes à Nisetia pour prendre à revers Yutar, la passe du nord qui empêcherait les elfes d'être présent ailleurs, et les nains, qui sont loin mais qui subissent eux aussi des problèmes avec nos amis pirates ... pour tout ce qui est du reste, à savoir les problèmes interraciaux, sachez que je ne m'en offusque pas, mais une chose est évidente : les elfes devront abaisser leurs exigences envers les autres, un temps soit peu, les nains devront accepter eux aussi d'être moins nain et les humains devront enfin se décider à être unis sous une même bannière et cesser d'agir avec stupidité!"

Nakor tourna un peu les yeux sur le coté, comme s'il réfléchissait à tout cela, car en effet il y avait beaucoup à faire et si les elfes étaient légèrement hautains et les nains têtu comme des mules, les humains étaient un horrible mélange de tout cela. Nakor aurait encore fort à faire, mais tant pis, il soutenait Trystan à cent pour cent, et il venait donc de décider que bientôt, il mettrait son grain de sel dans les affaires d'états! Il avait suffisamment parlé pour que les autres continuent à sa place.

Les propos de Dragan auraient pu surprendre un néophyte, et c'était sans doute cela qui rebutait les Nains au premier abord, mais Garmin connaissait relativement bien les Elfes et savait que ce type de paroles étaient loin d'être les plus blessantes jamais prononcées par un Elfe... Au moins le Conseiller de Rima-Marcil avait-il raison sur un point.

« Certes, Seigneur Dragan, les vôtres sont aussi valeureux au combat que peu nombreux, mais le problème est le même pour nous autres Nains. C'est pourquoi je ne pense pas que vous aurez grand souci à vous faire quant aux nôtres qui seraient amenés à pénétrer sur vos terres : nous serons déjà suffisamment divisés si nous répartissons nos forces entre Yutar et Nisetia, alors un troisième avant-poste... Quant à vos congénères que vous dites hautains et arrogants, je ne puis vous contredire : je sais qu'ils existent, j'ai déjà entendu leurs propos plus d'une fois. Il est d'ailleurs fort heureux de savoir que Monseigneur le Régent et vous-même êtes au-dessus de tous ces enfantillages, aussi bien que moi d'ailleurs, car le moment n'est pas aux dissensions entre nous. »

Garmin ne voulait pas créer de tension, ou en ajouter, entre les deux peuples, et n'était lui-même pas vexé outre mesure par ces paroles ; cependant, il trouvait qu'une fois de plus, les Elfes pouvaient se montrer fort malaimables, pas toujours quand cela était le moins gênant. Mais enfin... Il fallait bien s'accomoder des inconvénients de cette alliance.

« Je pense que Fort Ellyrion devrait être occupé par Elfes et Humains, afin d'éviter des tensions entre vos soldats et les miens, Monseigneur ; que Nisetia devrait être prise par une partie de l'armée humaine et nous autres Enfants de Mogar, nos alliés Elfes pouvant être trop sensibles à la magie erratique qui y règne ; et que Yutar devrait être tenue par les trois peuples, d'abord pour regrouper une grande partie de nos armées en cette position centrale, puis pour jouer sur le moral de nos soldats, qui verront que cette alliance n'a pas été écrite que pour faire une jolie trace dans les livres d'histoire... »

Nakor avait ensuite dit des choses tout-à-fait justes, que Garmin n'approuva que d'un signe de tête : le Puy était notre cible prioritaire ; les pirates n'étaient pas des gens de confiance ; enfin, les Elfes devaient laisser des soldats à leurs frontières, notamment au passage du Nord. Le Roi des Nains dénia toutefois à deux reprises, hochant la tête de droite à gauche.

« Nakor, mon vieil ami, pour qui me prends-tu? dit-il en souriant. Crois-tu que les nôtres sont vulnérables à une attaque maritime? Tu sais, je ne suis pas suffisamment populaire parmi les miens pour que tous m'aient suivi, et c'est finalement un mal pour un bien... Car au moins, nos terres ne resteront pas indéfendues, notamment face aux corsaires, puisque les garnisons de Kirgan et Thanor sont bien occupées.
Une chose également : tu dis que nous pourrions attaquer Yutar par-derrière... Mais cela suppose qu'auparavant, l'approche maritime ait été sécurisée, donc qu'un traité ait été signé avec la Marine Marchande, et que les Nobles humains aient cessé leurs querelles... Pardonne-moi, frère Nakor, mais cela va prendre un temps fou! Qui sait combien d'attaques les Sombres pourront mener entre-temps sur vos terres, sur celles des Sylvains, voire sur les nôtres?!
Je pense que nous devons frapper au plus vite, donc à Yutar. De plus, si nous gardons les yeux des espions Drows braqués sur l'Ouest, l'effet de surprise lors de notre arrivée par les mers en sera décuplé! Je suggère donc que, dès que mon armée sera regroupée, ce soit nous, Nains, qui attaquions la forteresse de Yutar après un rapide état des forces Drows en présence là-bas : nous sommes redevables envers vous, frères Humains, n'ayant pas pu arriver à temps pour aider les vôtres... Laissez-nous nous charger de celà pour l'instant, je vous prie. »

Il s'arrêta de parler, attendant la réponse de ses alliés à sa proposition ; il espérait que les siens seraient prêts rapidement...

Sujet: Re: Réunion mentale depuis l'orphelinat Sam 26 Sep 2009 - 11:52

Je levai les yeux au ciel alors que le vieux mage rappelait que les humains n'étaient pas unis, de par leur propention à vouloir toujours plus de pouvoir. Au moins, les elfes, bien que divisés, ne cherchaient pas davantage de pouvoir, ou bien rarement. Certains avaient une opinion bien tranchée quant à cette alliance, mais aucun comte ou baron ne cherchait à agrandir ses terres ou à remplacer un duc ou un marquis... Cette particularité humaine me sidérait et m'attristait. Ils auraient pu être un grand peuple, mais leur cupidité les en empêchait.

- "Il est regrettable que les humains ne sachent mettre de côté leurs ambitions pour s'unir dans un but commun, plus noble et urgent. Les elfes sont unis pour cette guerre, mais certains refusent notre alliance, au nom e valeurs ancestrales et obsolètes, mais trop ancrées dans leur mentalité. Je le déplore également."

Je réfléchis au problème de la cité du Chaos, mécontent d'apprendre que nous ne pouvions absolument rien y faire, de par la puissante magie habitant la cité.

- "Alors Abysséa restera une menace à laquelle nous ne pourrons remédier..."

Et cela n'avait rien de plaisant. J'écoutais avec attention Nakor exposer le travail qui nous attendait : éloigner les pirates, protéger la passe du nord, prendre Yutar, via Nisetia. Je souris à la fin de son discours, concernant la fierté des elfes, ou plutôt leur arrogance.

- "Vous êtes un utopiste... Mais le Régent, moi-même et quelques autres feront notre possible pour inciter les notres à être moins... elfes."

Un sourire amusé flottait sur mes lèvres à cette réponse. Je repris à l'ontention du roi des nains :

- "C'est heureux en effet, mais cela n'est pas une généralité au sein de mon peuple, malheureusement. Et le Régent a des ennemis de par sa prise de position à ce sujet."

J'acquiesçai au plan de Garmin, nuançant pourtant :

- "Il est heureux que les humains soient s nombreux pour pouvoir occuper les trois avant-postes, mais reste à espérer qu'ils seront unis."

Mon regard se posa sur Nakor. C'était son travail. Comme le mien et celui de Rima seraient de convaincre les ducs d'accepter ce plan et je savais déjà que cela serait difficile.

- "Il va falloir faire appel à la flotte humaine. Et donner quelques contreparties aux pirates pour qu'ils se tiennent tranquilles. Le seigneur Garmin a raison, nous ne pouvons attendre que les humains daignent s'unir pour agir. Nous comptons sur vous, Seigneur Nakor, pour aider le roi à réussir cet exploit. Je pense qu'il serait judicieux que chacun de nous prépare son peuple à cette stratégie et que nous convenions d'un rendez-vous pour mettre nos plans à exécution, avec les forces réelles dont nous disposons et non avec des espoirs et présomptions. Je vais parler de tout cela au Régent. Priez pour que les Ducs les plus récalcitrants fassent abnégation de leurs préjugés pour le bien commun... Majesté, Nakor, à bientôt."

Je souris et inclinai la tête :

- "Seigneur Nakor, je vous laisse juge d'une date pour une prochaine réunion, vous êtes le seul à pouvoir nous réunir rapidement et efficacement. Je me tiendrai à votre disposition et le Seigneur Eregcül également. Je vous souhaite le bon soir."

Sur un dernier signe de tête, je quittai la réunion, préoccupé et n'osant céder à l'espoir fou qui s'était emparé de mon coeur devant le déroulement de cette réunion inter-raciale. Rima-Marcil m'attendait pour un compte rendu.

[TERMINE pour moi :p]

Sujet: Re: Réunion mentale depuis l'orphelinat Mar 29 Sep 2009 - 19:08

Nakor écouta avec un très grand sérieux les propos des deux personnes qui siégeaient avec lui à cette réunion mental des plus improbables! Nakor acquiesçait tout en écoutant d'abord Garmin puis Dragan. Il convint d'un geste de la main qu'ils avaient raison

"Nous ne pouvons pas attendre trop longtemps en effet, et si les nains débutent sous peu l'attaque de Yutar, ils pourront tenir le siège mais pas forcément remporter la victoire seul. Je ne remets pas en question votre force d'attaque, ni même vos protections contre les pirates, mais par navires nous sommes tous soumis à la possibilité de perdre un bataille contre ces pourfendeurs des mers. Soit, si vous êtes sur de pouvoir naviguer pour arriver rapidement à Yutar, ou si vous décidez de voyager à pied jusque là bas, faites donc, cela nous laissera le temps de nous remettre un peu. Parce que si vous pouvez attaquer de front pour concentrer les regards ailleurs, cela sera inutile si jamais nous mettons trop de temps à intervenir ensuite, que se soit elfe ou humains! Vous avez raison, des troupes naines et humaines doivent attaquer depuis Nisetia et elfes et humains depuis le fort."

Nakor soupira en entendant les dernières paroles de Dragan

"Très bien, de mon coté je vais tout faire pour appuyer le roi, calmer les nobles, les mettre au pas et une fois cela fait, je saurai conseiller au roi cette attaque nécessaire sur tout les plans, politiques, militaires, stratégiques etc etc etc. attendez vous à une autre réunion de ce genre, en effet je servirai de connexion! Messeigneurs, que la magie guide vos pas vers un avenir plus serein! Seigneur Dragan, bonne chance pour vos négociations, Monseigneur Garmin, bon courage pour tenir vos nains sous votre puissante bannière ... quand à moi, je me souhaite moi même bien de la patience!"

Nakor explosa de rire, laissa un dernier moment pour que le roi des nains réponde s'il le désirait et coupa enfin le lien en renvoyant doucement mais surement les esprits qu'il avait connecté, dans leurs domaines respectifs. Une fois cela terminé, Nakor souffla longuement, se frotta la barbe à deux reprises pensivement et se leva de sa chaise pour partir en direction du palais.

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