/!\ Il se passe de drôles de choses à Erac [Astéride]

-Liés a ce point là oui.

affirma-t-elle en serrant un peu de trop son verre entre ses doigts. Elle s'en rendit compte et desserra son étreinte avant qu'il n'explose lui aussi comme son jumeau. De nouveau le rouge lui monta au front. Ciaran n'était pas assez bête pour ne rien comprendre, bien au contraire, il y avait de forte chance pour qu'il ne comprenne que trop bien et cela ne rata pas.

Il pâlit et elle entendit distinctement la fêlure dans sa voix. Une légère grimace tordit ses traits. On y était, le point le plus délicat. Le problème étant qu'elle ne pouvait pas vraiment mentir et affirmer qu'il n'y avait pas que ça...Dans un sens cela était vrai, elle n'aurait jamais outrepassé les limites aussi...Violemment si elle avait été en pleine possession de ses moyens.

-Je ne vais pas te mentir...

Elle s'était retournée pour le regarder bien en face, résistant a l'envie démesurée d'aller se cacher dans un trou de souris, mais elle se força a ne pas détourner les yeux.

-Et quitte a être franche jusqu'au bout, avec ou sans cela, tu aurais finit dans mon lit, Ciaran, parce que je le voulais.

fit elle tout a coup avec un léger sourire en coin, une lueur étrange dans les yeux. Oula, ces paroles étaient très osées dans la bouche d'une noble. Mais quitte a faire, elle n'avait rien à perdre, vraiment rien du tout.

-J'aurais juste préféré pouvoir décider du moment, c'est tout.

J'allais de stupéfactions en stupéfactions avec elle. D'espoir en déceptions... C'était vraiment fatiguant, émotionnellement parlant. je devais avoir perdu l'habitude, parce que j'atais quand même sacrément chamboulé par tout cela.

D'abord, elle me sautait dessus et me faisait l'amour comme une tigresse. Cela n'était pas déplaisant, mais déroutant quand même.

J'apprenais ensuite que je n'avais été qu'un objet sexuel pour son appétit animal né de celui de son familier qui déteignait sur elle. Rien que cela déjà, ça aurait du me faire fuir, non?

Et bien non. Même pas.

Il fallait croire que j'étais un peu masochiste quand même. Ou curieux. ou complêtement accroc à elle. C'était plutôt cela qui me faisait peur, parce que je ne la connaissais que de quelques mois et elle m'avait obnubilé tout de suite...

Mais j'ouvris des yeux ronds comme des soucoupes alors qu'elle me disait tout à trac qu'elle maurait eu de toutes façons, mais regrettait que cela se soit passé ainsi. Allons bon... Voilà que je rougissais, soudain intimidé par ce brusque accès de franchise, un peu trop cru pour moi. Surtout venant d'une jeune fille. Je me raclais la gorge et repris d'un ton faussement léger :

- "Et tu obtiens toujours tout ce que tu veux? C'est un peu présomptueux de ta part quand même..."

Un instant mon regard se déroba.

- "J'aurais préféré aussi. Te conquérir plutôt que d'être juste un mâle pour assouvir tes envies.""

Je me demandais si cela me passerait, ce sentiment d'avoir été utilisé... Même si ce n'était pas sa faute, même si elle s'en excusait, cela était gênant... Je me tournais alors vers elle et ma main se porta à sa joue, la caressant doucement. J'étais pétris de contradictions.

- "Mais finalement, cela ne change rien au problème... Toi et moi, ce n'est simplement pas envisageable, pas à long terme..."

Elle avait bien vu qu'elle l'avait choqué et faillit même se mordre la langue. C'est sur que ce genre de langage n'allait absolument pas avec son rang. Mais après tout ce n'était que la vérité non ? Au moins, elle le vit rougir pour la première fois avant de faire pareil presque interdite de ses propres paroles. Une vraie dévergondée...Tsssss. Ceci dit, elle remarqua qu'il n'essaya pas de lui faire dire le contraire, convaincu du premier coup, elle ne se savait pas si persuasive quand même. Un sourire hésitant ombra ses lèvres alors qu'il la pensait présomptueuse.

-Tu crois ?

Il détourna les yeux et elle se surprit a les chercher, mais elle comprit bien vite pourquoi il les lui dérobait. Une grimace, tordit a nouveau ses traits, elle pouvait être désolée, mortifiée ou totalement paniquée, ce la ne changerait rien a ce qu'il pouvait ressentir. Remarquez, cela ne changeait rien a ce qu'elle ressentait elle même. Elle baissa le front et tripota les boutons de sa chemise. Elle sentait un peu le renfermé, mais elle était chaude c'était le principal.

-Même si je le voulais, je ne pourrais pas revenir en arrière malheureusement. La seule consolation que je peux t'offrir est que cela n'arrivera plus. La première fois est toujours incontrôlable, on m'avait prévenu mais je pensais réellement pouvoir le maitriser, excès de confiance en soi si tu préfère.

Dire que le seul moyen de l'arrêter aurait été de l'assommer...Et bien peu de gens aurait eu cette audace, elle le savait. Tenter de l'arrêter avec juste ses mains avait été inutile, étant donné que sa propre force physique décuplait. Qu'avait dit Hélios a ce sujet ? Ah oui, les prochaines seront plus contrôlables a condition de s'y préparer et avec le temps, cela s'amenuiserait lentement. Elle l'espérait parce que jamais elle ne voulait avoir a revivre ce genre d'expérience. Après tout, elle aurait très bien pu sauter sur son frère de la même manière ! C'était terrifiant !

Sa main sur sa joue la surprise un peu, elle aurait pensé qu'il aurait fuit son contact et ce qu'il dit l'amusa. Elle était curieuse de savoir ce qu'il entendait par là. Elle ferma a moitié les yeux, ne laissant filtrer qu'un léger reflet vert entre ses paupières. Elle ne savait pas vraiment où cela allait les mener, vraiment pas, mais finalement qui ne tentait rien n'avait rien. C'était aussi simple que cela. D'un geste, elle fit sauter les boutons qui retenaient les pans de sa chemise, les libérant par la même occasion puis elle se glissa tout contre lui.

-Je suis curieuse d'entendre tes argumentations...

susurra-t-elle avec une moue mutine sur le visage.

Je haussais les épaules alors qu'elle me demandait si je croyais qu'elle était présomptueuse. En général, non, elle était l'une des filles les plus simples que je connaisse et pas le genre à faire des caprices ou se croire irrésistible, mais en l'occurrence, elle avait eu l'air bien sûr d'elle... A raison. Je suis faible, je sais. Je me permis un sourire en me rendant compte que j'avais chaud le visage et que je devais rougir. Elle-même avait les joues colorées.

- "Et bien voilà, tu as réussi à me mettre mal à l'aise..."

Moi qui me targuais que cela était impossible. Il suffisait qu'une femme se montre assez crue et directe pour que je rougisse comme une jouvencelle. C'était du beau.

Elle m'avoua que cela n'arriverait plus, qu'elle avait pensé pouvoir contrôler cette première fois. Je secouais doucement la tête, amusé malgré moi, alors que je soufflais, avec ironie :

- "Présomptueuse."

Je souriais, mais je n'en menais pas large quand même... Parce que bon, j'avais été utilisé en quelques sortes et cela restait assez dégradant. Je comprenais les femmes maintenant. Mais je ne voulais pas laisser ce malaise s'insinuer entre nous. Plus tard, j'y réflechirais, pas maintenant, ne gâchons pas notre complicité qui se reformait.

Pourtant, je remis une distance. Je n'avais pas oublié le fond du problème et cette petite incartade ne signifiait rien. Rien du tout. Pourtant, quand Astéride déboutonna sa chemise et m'offrit la vue de sa poitrine rendue plus généreuse par la maternité et sa taille affinée, ma bouche s'assécha et il me sembla que tous les arguments que j'aurais pu formuler étaient dérisoires. Elle s'approcha de moi et je reculai légèrement, mais pas assez pour lui échapper totalement.

- "Ca c'est déloyal."

Ma voix s'était enrouée. Elle savait pertinnamment que je serais incapable de réflechir avec son corps nu pressé contre le mien. Je toussotai pour m'éclaircir la gorge et les idées, mais cela ne fut pas très efficace. Oh et puis, merde! Je l'emprisonnais dans mon étreinte, et coupai court à tout discours en m'emparant de ses lèvres, avec une douceur qu'il n'y avait pas eu dans notre échange passionné et furieux de tantôt. Je poussai un soupir et mes mains dérivèrent vers son visage, le prenant en coupe, avant de glisser dans ses cheveux blonds. Et là... Stupéfaction... Une paire d'oreilles aussi pointues que les miennes apparut. J'étais pourtant persuadé que ses parents étaient tous deux humains... Je marquai une hésitation, avant d'y glisser mes lèvres, puis ma langue et de chuchoter :

- "Tu as encore beaucoup de mystères dans ce genre?"

Parce que bon quand même, là, j'étais sacrément surpris, même si cela n'entama pas mon... enthousiasme.

- "J'en étais où déjà? Ah oui, mes arguments... C'est pourtant simplissime : je n'ai rien, je ne suis rien, je n'ai qu'une réputation qui repose sur un mensonge comme seul apport. Je ne suis pas de la même condition que toi Astéride, et je ne suis pas digne de ton rang."

Cela était dit dans un murmure alors que je respirais l'odeur de ses cheveux et que j'embrassai ses oreilles étranges et les mordillais avec application.

Présomptueuse. Hélas, elle devait admettre que oui. Elle pensait très bien se connaitre, savoir exactement où était ses limites, posséder une volonté que peu pouvait mettre a bas et il avait suffit d'un rien pour qu'au final, rien de tout cela ne soit. Elle ne pouvait même pas arguer l'ignorance...Et résultat, elle s'était blessée elle même et plus que tout, elle l'avait blessé lui. C'était quelque chose d'impardonnable par bien des côtés, un péché d'orgueil en quelque sorte. Elle s'en voudrait toujours un peu, même si rien n'était réellement de son fait. Elle aurait aimé effacé et épisode et reprendre là où ils en étaient restés, mais cela était impossible. Ceci dit, elle n'allait pas le laisser s'échapper aussi facilement. Elle refusait toujours de savoir si oui ou non elle était probablement amoureuse, parce que ce qu'il prédisait lui faisait déjà mal.

Déloyal ? Oui, certainement mais autant se servir de toutes les armes mises a sa disposition et son corps n'en était pas des moindres. Là au moins, elle pouvait sentir le désir l'envahir, ramper doucement sur sa peau et c'était agréable, bien plus que cette faim irrationnelle qu'elle avait eu plus tôt. Là c'était dans l'ordre naturel des choses...Elle sourit légèrement, parfaitement consciente de ce qu'elle faisait et sachant qu'elle seule en prenait la décision. Elle pouvait enfin sentir avec sa propre conscience la douceur de ses lèvres ou la promenade de ses mains sur elle, se dire que ses doigts se promenaient sur son torse, c'était parce qu'elle le voulait. Il avait essayé de se dérober, mais avec autant de conviction que plus tôt, c'est a dire, rien. Sa bouche s'égara jusqu'au creux de son oreille et elle ouvrit des yeux surpris ne comprenant pas ce qu'il voulait dire...Avant de tilter...Ses oreilles...Forcément, elles n'étaient plus cachées par ses cheveux et leur formes elfiques étaient bien visibles.

-Quelque uns...

Un jour, elle lui montrerait a quoi elle ressemblait avant sa rencontre magique avec Incanus...Ses paupières se fermèrent à moitié alors qu'il la couvrait d'attentions délicieuses entrecoupant ses explications de baisers...

-Veldrin non plus ne l'était pas et la suite me l'a prouver, me donneras-tu raison toi aussi ?

répondit elle tandis qu'un frisson lui parcourait la nuque, enfant des petits mordillements qu'il lui prodiguait avec application. A son sens, tout ses arguments n'étaient pas recevables, pour un peu, elle aurait dit qu'il y mettait de la mauvaise volonté.

-Trouve autre chose...

ajouta-t-elle en se cambrant contre lui, glissant les mains sur ses fesses...

Le nom de son ancien amant résonna dans mon crâne douloureusement. Ce n'était pas la même chose... Lui, magré son statut d'hybride, avait été Baron et Maréchal, soient deux titres puissants qui le propulsaient dans des sphères que je n'aurais jamais pu atteindre,a vec toute la bonne volonté du monde. Mais surtout, ce fut sa façon de me demander si j'étais si semblable à lui que je pourrais l'abandonner comme lui l'avait fait. Non, pas sans un mot, pas comme ça... Et je me rendis compte qu'il était bien trop tard pour faire machine arrière dans se blesser. Nous étions allés trop loin et si je partais, je laisserais mon coeur ici, avec elle. Et elle, en souffrirait-elle? Je ne savais pas, j'aimais à penser que oui, que j'étais plus qu'un objet de désir et un ami cher.

- "Je ne suis pas lui. Je l'ai dit il y a longtemps, il faut être fou pour t'abandonner ainsi. Je le pense toujours."

Mais c'était nécessaire, non? Mes lèvres glissèrent le long de son cou alors que j'embrassais sa peau frissonnante. Je voulais effacer notre étreinte animale et recommencer, lui montrer que je n'étais pas ainsi, que je ne faisais pas l'amour dans le sang, la douleur et la luxure. Je n'étais pas drow, malgré mon sang, je n'étais pas que ça... Elle avait fait ressortir mes plus bas instincts et je n'en étais pas fier. Ses mains glissèrent le long de mon dos pour se poser sur mes fesses, alors qu'un flot de lave se déversait dans mes veines et incendiait le creux de mes reins.

- "Je n'ai pas d'autres arguments. Celui-ci est le plus raisonnable et si tu avais un écu de bon sens, tu le comprendrais aussi et ne t'en moquerais pas..."

Mais elle n'avait aucun bon sens. Et moi non plus. Elle était prête à se brûler les ailes une deuxième fois. Et moi aussi. Avec elle, si les dieux le voulaient.

- "Je sais que tu te moques de ta réputation, mais là, ça fera scandale..."

Et je serais éclaboussé également. Non pas que cela me préoccupe, ce qui me préoccupait, c'était elle. Je nous écartai alors de la fenêtre, me souvenant que nous aurions très bien pu être vus, avant de la coller contre le mur et de dévorer sa bouche. Mes mains se glissèrent sous ses fesses et je la soulevai sans effort pour la hisser à ma hauteur, tandis que ses jambes s'enroulaient autour de mes hanches.

- "Dis moi d'arrêter, avant que nous ne puissions plus revenir en arrière..."

J'étais presque suppliant. Si elle me disait stop, j'arrêterai. Dans le cas contraire... Qu'Arcamenel nous vienne en aide...

-Et pourtant tu serais prêt a le faire...

Ce n'était qu'une constatation, il n'y avais pas d'amertume ou de déception dans sa voix. Si il le fallait, il le ferait mais les raisons ne seraient pas les même. Il le ferait pour elle et non pour lui. Un sacrifice noble mais dont elle n'avait pas besoin. Sa tête se pencha d'elle même sur le côté pour lui offrir toute latitude. Elle savourait son envie, totalement a elle, totalement décidé ou presque. Sa lente montée, son épanouissement dans ses veines, comme une fleur qui éclos doucement...

-Désolée, mais il se trouve que je ne suis pas raisonnable et tu le sais parfaitement...

Elle s'assagirait un jour, certainement, déjà, elle était plus prudente, plus réservée, mais elle se rendait compte qu'un rien pouvait faire sauter tout cela. Veldrin n'avait pas détruit ce qu'elle était tout au fond d'elle et c'est avec une certaine joie qu'elle le découvrait dans les bras de Ciaran.

-Je suis déjà un scandale a moi toute seule, Ciaran.

Elle se sentit décollée du sol tandis que contre son ventre s'éveillait la virilité du chevalier, une caresse qui la fit frissonner violemment. Sa voix s'enrouait devenait languissante soudain...Ses cuisses se refermèrent sur la taille du jeune homme, en une étreinte soyeuse et tremblante.

Lui dire d'arrêter ? Elle ne pouvait pas. Elle avait envie de lui et savait, cette fois pourquoi et comment. Savait que cela venait d'elle sans aucuns doutes, pas d'un instinct débridé...

-Je n'en ai pas envie...

- "Oui, mais je pense en être de moins en moins capable..."

L'abandonner... Rien que ce mot me faisait frissoner d'horreur. Parce que je n'étais pas un mâche, parce que j'avais toujours assumer mes actes. La prendre et me sauver comme un voleur, voilà qui ne me ressemblait pas. Mais j'avais fais de même en l'embrassant quelques mois plus tôt non? Décidément, elle ne faisait pas ressortir les meilleurs côté de ma personnalité.

- "Tu vas me perdre Astéride."

Et je l'acceptais. Elle n'était pas raisonnable, je ne l'étais pas davantage. Ah! On aurait pensé qu'à mon âge, quand même, j'aurais apprit à me contrôler, mais apparemment, pas du tout. J'aurais pu être son grand père, mais j'étais aussi inconséquent qu'un adolescent. Mais il fallait avouer qu'elle ne m'aidait pas non plus.

Je la soulevai alors, son dos contre le mur, ses jambes enroulées autour de ma taille alors que cette fois, j'embrassais sa poitrine. Je lui demandai de m'arrêter et elle me rétorqua qu'elle n'en avait pas envie. Parfait. Alors allons-y joyeusement! Je suçotai la pointe d'un sein avec ferveur, alors que mes mains la cramponnaient toujours. Bientôt, il n'y en eu plus qu'une pour la soutenir alors que l'autre parcourait ses formes pleines. Résolument féminines.

- "Effaçons la première fois, ce n'était pas nous..."

Cette fois, ce serait vraiment la première...

Un éclair de plaisir traversa son ventre, la faisant sourire alors que sa poitrine était l'objet d'attentions suaves. Il était difficile de réfléchir désormais, même si elle savait parfaitement qu'elle les perdaient tout les deux d'une manière ou d'une autre. Elle refusait de réellement songer aux conséquences qu'entrenerait leurs actes, parce que pour le moment cela n'avait pas vraiment d'importance. En y réfléchissait, elle agissait comme elle avait toujours fait, impulsive et frondeuse, parce que le carcan de la noblesse n'était pas son moule, parce que tant de choses lui avait apprit qu'il pouvait toujours exister des regrets, des lassitudes et qu'elle n'avait pas envie de ça. Elle voulait pouvoir se dire qu'elle n'avait rien raté, rien du tout.

Sa respiration s'accèléra doucement a mesure que montait son désir, son envie de lui, quelque chose qui venait résolument d'elle et c'était libérateur...A ses mots, elle se saisit de son visage a deux mains et trouva ses lèvres, les goutant avec un rien de sensualité, un rien de voracité. Cela n'avait rien a voir avec ce qu'elle avait put faire plus tôt, c'était vrai, mais la ferveur était la même.

-Alors montre moi...

Qu'il lui montre comment il faisait l'amour, comment il était capable d'aimer, qu'il lui montre ce qu'elle n'avait pas put savourer. Dans ses yeux dansait une flamme ardente, loin du brasier surnaturel qui avait pu s'emparer de ses iris avant, mais justement, cette flamme là était réelle et elle prenait plaisir a la sentir gronder en elle.

C'était une invitation. Elle voulait que je lui montre ce qu'était l'amour pour moi, loin de ce déchainement des sens que nous regrettions tous les deux pour diverses raisons. Je ne regettais pas de l'avoir possédé, je regrettais la manière et il en allait de même pour elle. J'avais quelque chose à prouver, à effacer et cela était sans doute la même chose pour elle, encore une fois. Nous n'étions pas si différents... Non, nous étions même curieusement semblables... Mêmes réactions, même mode de pensée... Nous nous comprenions souvent, à demis-mots, même si une tension sexuelle flottait entre nous.

Mais comment résister à ses paroles? je n'en avais pas envie et je décidai de me noyer. Advienne que pourra après tout, je ne la forçais en rien, je l'avais mise en garde plus d'une fois et elle s'en fichait. J'étais las de lutter seul.

Je baisai ses seins érigés de désir, caressais ses courbes. Je ne la portais que d'une main, mais elle ne pesait presque rien. J'étais un colosse et je bénissais cet état de fait maintenant. Elle était délicieusement petite dans mes bras, alors qu'elle n'avait rien de fragile. Curieux contraste qui me ravissait. Finalement, après maintes caresses, je n'y tins plus et je la soulevais légèrement pour pouvoir la faire mienne, imprimant un mouvement nouveau de va et vient. Elle était souple et féline. Cette étreinte là était différente de la première, plus tendre, mais pas moins passionnée et impatiente. Et c'était bien mieux...

La délivrance vint finalement, alors que je rejetais la tête en arrière et me crispais, avant d'enfouir mon visage au creux de son cou, le temps de redescendre sur terre. Ma peau était couverte d'une fine pellicule de sueur. Finalement, je me retirai d'elle, avant de m'asseoir sur les talons, Astéride toujours accrochée à moi.

J'aurais pu rester ainsi des heures sans en être incommodé. Nous étions dans une merveilleuse petite bulle de légèreté et d'insouciance.

Finalement, je retirais mon visage de son cou, embrassant au passage la ligne de sa mâchoire. Je la regardai bien en face, une expression de plénitude sur le visage et un sourire ravi (pour ne pas dire béat), aux lèvres. Je retirai une de mes mains de ses fesses et repoussai ses mèches blondes et collées sur sa peau moite, avec une grande douceur.

- "Voilà qui me ressemblait davantage."

Elle savait qu'il céderait. Parce qu'il le voulait tout les deux, parce qu'elle voulait savoir, lui laisser les rênes, faire ses propres choix, chose qu'elle lui avait volé la première fois. Il avait eu beau dire que ce n'était pas un viol, pour elle cela restait tel que dans sa tête. Il n'avait pas mérité ça. Elle aurait aimé le découvrir lentement et doucement et elle le ferait...Plus tard. Pour le moment, c'était lui qui décidait, elle se laissait faire, ébahie de se découvrir finalement bien vivante, passionnée, amoureuse aussi.

Elle gémissait entre ses bras, soupirait aussi, tremblante et confuse. Elle aimait sa chaleur, son étreinte, elle était petite contre lui, fragile, on aurait pu le croire. Sa peau contrastait avec la sienne, pâle sur le sombre. Elle aimait les différences qui les opposait, adorait ce qui pouvait les unir.

Elle faillit supplier, mais n'en eut pas besoin. C'était comme si il avait sut sans qu'elle n'ai besoin de le dire, elle voulait qu'il la comble, de sa puissance comme de sa douceur, qu'il lui fasse oublier ce qui n'avait été que primaire et bestial, qu'il lui murmure que c'était différent. Il la prit sensuellement, avec cette passion qui avait déjà existé mais aussi cette tendresse qui avait manquée. Elle étouffa un cri, se mordant la lèvre, agrippée a ses épaules, elle se mouvait a son rythme, celui qu'il voulait, celui qu'il décidait de lui donner...Ses doigts s'enfonçaient dans sa peau, légèrement humide et salée. Ses cheveux dansaient dans son dos, couvrant des marques qui avaient cicatrisée depuis longtemps. Elle même sentait sa peau se couvrir d'une mer de petit diamant tandis que le plaisir enflait dans son ventre, que son sang s'accélérait...Et elle explosa dans un cri, un feulement qui passa ses lèvres avec volupté, encore une fois, ses ongles avaient pénétrés la chair sans même qu'elle en eut conscience...Ciaran s'abandonna a son tour, li procurant un intense sentiment de satisfaction, de fierté avant qu'il ne s'écroule doucement et ne l'installe sur ses genoux..

Elle était épuisée mais refusait de le lâcher, tentant de récupérer un souffle normal tandis que celui de Ciaran chatouillait la peau tendre de son cou. Elle sourit alors qu'il dégageait son visage des mèches éparses qui étaient venues s'y coller et rit même a ses paroles...

-Oui et apparemment tu ne connais pas les lits...

C'était une petite boutade amusée, parce que mine de rien, ils n'avaient rien fait de conventionnel, hormis le fait qu'ils étaient sensés ne pas avoir de liaison bien sur...

J'éclatai d'un rire léger, dépourvu de toute tension à sa réponse. Mon regard pétilla d'amusement et de joie, alors que mon visage reflétait encore les derniers lambeaux d'une douce félicité.

- "Dois-je te rappeler que je dors plus souvent à la belle étoile que dans un lit? J'ai oublié que cela avait d'autres utilités il faut croire... Hum, il faudra m'apprendre..."

Je l'embrassai de nouveau, le coeur gonflé à bloc. Mes sens étaient rassasiés, totalement et je me sentais bien. Vraiment.

- "Cela serait-il un reproche?"

Je la taquinais à mon tour. Je doutais fort qu'elle s'attarde sur ce genre de détails quand même.

- "Et au passage, toute à l'heure, tu ne m'as pas vraiment laissé le temps d'aller sur un lit..."

Ce n'était pas un reproche, juste une constatation amusée. Vu comment elle s'était jetée sur moi, je n'avais guère eu le choix quant à l'endroit ou faire l'amour. Par terre, tout simplement. Et là, debout, contre le mur. C'était bien aussi. Mes mains caressèrent son dos et je fronçai les sourcils alors qu'ils effleuraient des irrégularités. Je n'avais pas vraiment fait attention jusque là, dans le feu de la passion, mais maintenant... j'avais assez effleuré mes propres cicatrices pour en reconnaitre quand je les sentais sous mes doigts.

- "Qui t'a fait ça?"

C'était demandé avec douceur, mais la réponse m'intéressait réellement. Qui avait pu scarifier le dos d'une noble jeune fille, qui, à priori, n'aurait jamais du avoir de cicatrices à cet endroit? Une coupure de temps en temps, encore, mais ce genre là, c'était le résultat d'un châtiment...

-Remarque, cela fait plus d'une semaine que tu ne l'a pas quitté, je comprends donc ton envie de te dégourdir les jambes...Enfin, si je puis dire...

Elle avait complètement oublié qu'il sortait de convalescence ! Sa fougue aurait très bien put réouvrir ses blessures non ? Ceci dit, elle ne sentait rien sous ses doigts, du moins, rien de vraiment significatif...Il y avait du sang oui, mais elle savait que c'était le sien. Elle scruta ses traits mais mis à part une certaine félicité, elle ne remarqua rien d'autre, comme un infime signe de douleur ou autre. Alors elle se détendit complètement...

-Un reproche ? Non, pas vraiment, c'est tout de même le lit de mon frère, je pense que j'aurais eu quelque problème avec ma conscience.

répondit elle en souriant. Tu parle ! Elle s'en fichait comme d'une guigne ! Mais quand même, il y avait certaine chose qu'il fallait respecter et cela en faisait partit. Elle grimaça légèrement lorsqu'il lui dit qu'elle n'avait pas prit le temps d'aller au lit tout a l'heure. Ce n'était pas faux hélas, mais bon, elle préférait oublié cet épisode, même si il avait été délicieusement décadant et particulièrement jouissif...

Astéride frissonnait doucement sous ses attentions, ces caresses apaisantes après le feu dévastateur, mais elle se crispa lorsqu'il se mit a suivre les lignes des cicatrices qui zebraient son dos et bien entendu, la question ne se fit pas attendre.

-Une drow, il y a de cela un an maintenant...Elle s'est enfuit devant Incanus non sans m'avoir au préalable planté une dague a quelques centimètres du coeur et m'avoir asséné quelques coups de fouet...Ce n'est pas quelque chose dont je suis fiere, j'avais prit trop de risques ce jour là...

finit elle par dire lentement et en dérobant son regard

- "Je suis en pleine forme... On est très bien soigné ici."

Je haussais une épaule, une expression nonchalante sur le visage. J'allais bien. Je ne pouvais pas nier que mon corps protestait un peu contre ce genre d'excercice physique si tôt après mes blessures, mais ce n'était vraiment rien comparé à la souffrance que j'avais pu éprouver il y a une semaine ou ne serait-ce qu'il y a une paire de jours.

Elle parla du lit et je plaisantais à ce sujet, mais mon regard dériva vers le lit quand elle me rappela que c'était à son frère... Au roi... Ah oui, là, évidemment, je préférais encore faire l'amour par terre qu'honorer Astéride dans le lit du roi, son frère. Je crois que je ne serais pas très à l'aise.

- "Je préfère par terre."

Il ne fallait pas pousser... Déjà que mon audace auprès d'Astéride pourrait me coûter cher... Le Roi avait tous les pouvoirs et il pouvait fort bien me ruiner totalement pour me faire payer cet affront à sa soeur adorée, mais impossible.

Je tressaillis quand elle répondit à ma question, sans fuite cette fois. ma mâchoire se crispa de mécontentement et de frayeur rétrospective. Elle avait rencontré une drow, rien que ça. Et elle avait mésestimé le danger... Ca lui rappelait autre chose.

- "Tu prends toujours trop de risques et tu es trop têtue pour penser pouvoir échouer... Cette drow, le... rut d'Incanus..."

J'avais buté sur le mot rut, c'était quand même un concept étrange. Elle pensait pouvoir tout contrôler, mais c'était de la vanité.

- "Je suppose que tu étais encore partie te promener toute seule, certaine que tu te sortirais de n'importe quel danger?"

C'était quand même incroyable cette mentalité! Ne l'avais-je pas rencontré seule et enceinte? tsss, cela ne lui avait pas servi de leçon apparemment.

- "Et comment ton petit lézard aurait pu faire fuir une drow? Pourquoi as-tu les oreilles effilées alors que tu es humaine? Qu'est-ce qu'est Incanus exactement pour que votre... lien, soit si fort et t'affecte autant?"

Avalanche de questions. Elle répondrait ou pas, mais au moins, étaient-elles psoées. Elle pouvait me faire confiance, je ne révélerais jamais rien, mais encore faudrait-il qu'elle l'accepte...

-Le plancher a son charme, le mur aussi remarque, bien qu'un peu trop dur parfois...

renchérit elle en surprenant son regard sur l'immense lit qui trônait a quelque pas de là. Effectivement, il ne valait mieux pas essayer...Pas sur que ce soit l'endroit idéal, tout comme le lit de feu ses parents. Bizarrement on avait toujours ce genre de scrupules un jour ou l'autre...

Elle dût le surprendre a répondre sans détour cette fois a sa question. Non pas qu'elle fut fiere de quoique ce soit, ce jour là, elle était perdue dans ses pensées et totalement inconsciente du danger qu'il pouvait y avoir a se promener dans la forêt d'Arduram. Pire que tout, elle avait laissé Incanus s'éloigner la rendant par là même vulnérable. Grave erreur qu'elle avait faillit payer de sa vie. Si sa vie n'était pas si étroitement rattachée a celle d'Incanus, elle aurait passer dans le royaume de Tari sans coup férir.

-Disons que je ne m'en rend pas compte. J'ai mal calculé l'âge d'Incanus, quand a la drow, je ne pouvais pas savoir qu'elle se promenerait dans les parages.

fit elle avec une moue boudeuse, après tout, elle s'était faite surprendre, cela arrivait aux meilleurs c'est tout...Bon et elle avait le défaut de se penser invulnérable aussi, mais il y avait une raison a ça !

Elle se crispa légèrement lorsqu'elle se prit de plein fouet une avalanche de questions. Flute, il n'avait pas oublié, enfin, disons qu'il voulait en savoir plus...

-Une a la fois, ce ne serait pas plus facile ?

Il y avait du rire dans sa voix, omme un début de dérobade, mais en même temps, elle savait qu'elle ne pourrait pas le faire très longtemps. Aussi, soupira-t-elle doucement et se mit a jouer avec les boucles brunes de la chevelure de Ciaran.

-Comment il a fait ? Oh juste en ce montrant...Tu n'as jamais vue sa taille réelle et celle ci avoisine les 6 mètres de haut...De quoi faire fuir n'importe qui je pense. Quand a mes oreilles...

Elle passa un index sur l'ourlet effilé de son oreille droite, mesurant a quel point elle avait changé en une seule année...

-C'est une des choses qui arrivent lorsque l'on se lie a un dragon...

finit elle dans un souffle en rentrant presque la tête dans ses épaules, comme si un orage allait lui tomber dessus, en vérité, elle avait une peur bleue de la réaction de Ciaran...

- "Si on savait où sont les ennemis, la vie serait plus simple, tu ne crois pas?"

Je soupirais. C'était quand même affligeant cette inconséquence... j'en étais ébahi.

- "Je crois que je vais vraiment devoir t'apprendre la prudence et à te défendre quand même..."

Ca, je pouvais lui enseigner. On n'était plus à ça près concernant son image n'est-ce pas? Et je serais plus rassuré de savoir qu'elle ne serait pas une proie facile. Pourtant, elle semblait certaine de pouvoir être défendue par son compagnon ridicule...

Alors évidemment, je me pressai d elui poser une tonne de questions et elle se moqua de moi. Je levais les yeux au ciel, rétorquant d'une voix grave :

- "Je les pose comme elles me viennent. Non, mais si tu veux, je te fais une liste et je te la ramène dans quelques jours aussi?"

Je ne plaisantais pas. Pas totalement. Je n'étais pas sérieux, mais mon ton indiquait clairement que j'attendais des réponses et que je ne cèderais pas là dessus. Premier coup de grâce : la taille d'Incanus. 6 Mètres? J'ouvris de syeux ronds, complêtement soufflé. Et bien d'accord, je comprenais mieux qu'il soit dissuasif. Et pourquoi Harès en avait eu peur. Mon chien était plus intelligent que moi sur certaines choses, c'était navrant. Mais le second coup manqua m'achever.

- "Pardon?"

Je m'écartai d'elle pour la regarder bien en face. Elle se moquait de moi là non? Ah non... Au vu de la tête qu'elle faisait et de son expression coupable, elle ne plaisantait pas. Pfiou, un dragon rien que ça.

- "Oh par les Cinqs, ce n'est pas vrai..."

Je me passais une main sur le visage, la regardant de nouveau. Elle, la petite Astéride aux cheveux blonds, était liée à uen créature légendaire et dangereuse? Et moi, je n'avais eu de cesse d'asticoter le dragon sans le savoir.

- "Génial... moi qui pensais n'avoir à faire qu'à un petit lézard jaloux, j'apprends que je me suis probablement mis à dos une bestiole légendaire capable de me réduire en poussière d'un souffle... tu as d'autres révélations dans le genre ou ce sera tout?"

Mes doigts se portèrent sur son oreille et j'en suivis les contours avec douceur malgré mon ton quelque peu acerbe. Quand je repris la parole, il y avait une trace de peur dans ma voix :

- "Quelles sont les autres choses?"

Jusqu'à que point allait-elle changer? Les oreilles effilées, le rut, les pupilles fendues quand elle avait perdu le contrôle... Qu'allait-elle devenir? Qu'est-ce qu'elle allait devenir? Je n'avais pas peur pour moi, je n'étais pas dégouté ou je ne sais quoi. Mais j'avais peur pour elle et ce que cela impliquait.

Lui apprendre la prudence ? Et comment se défendre ? Certes, elle n'était pas contre la deuxième proposition, mais elle savait que la première risquait d'être vouée a l'echec avant même d'avoir commencer. Elle n'était pas prudente, elle le savait, cela avait déjà faillit lui couter cher mais ne lui avait rien apprit...Enfin, en quelque sorte...Ceci dit, elle se garda bien de répondre et se contenta de plisser le nez en une moue dubitative.

Elle ronchonna légèrement sur la masse de questions qui s'abattit sur elle avant de finalement y répondre. Pas sure que Ciaran apprécie une nouvelle dérobade et puis, il avait le droit de savoir n'est ce pas ? Elle eut un sourire timide a l'expression qu'il fit lorsqu'elle mentionna la taille réelle d'incanus. Et bien oui, 6 mètre et encore, il faisait partit des plus petits avec Leirn, bien qu'elle n'ai jamais vu la taille d'Uriel, la dragonne restait toujours en mode lézard innofensif, donc, c'était difficile de savoir.

Elle trouva qu'il réagit bien a la suite. Beaucoup ne l'aurait pas cru ou aurait paniqué, pas lui. Bon, cela ne l'empêcha pas de s'exclamer un « pardon ? » incrédule et d'ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes. Elle pencha la tête sur le côté, attendant qu'il se remettre et se préparant mentalement a la seconde avalanche de questions qui n'allait pas tarder. Sa remarque la fit rire.

-Incanus n'est pas méchant, un peu soupe au lait, mais pas foncièrement mauvais. Si il avait voulu te tuer, se serait déjà fait.

C'était un fait, sans compter qu'il risquait plus d'avoir peur qu'autre chose. Elle l'avait déjà vu en entrainement avec Cundu se cacher derrière un arbre pour éviter ne serait ce qu'un petit coup de patte qu'il aurait très bien pu supporter. La première fois qu'il avait cracher de l'acide aussi avait été comique, il avait passé trois jours sous une armoire sans en bouger...D'autre révélations ? Euuuh...Non, elle pensait que c'était déjà bien assez aussi secoua-t-elle légèrement la tête. Il lui chatouilla les oreilles et elle frémit doucement.

-Et bien, je vais certainement prendre quelques centimètres aussi, mais je crois que ce sera tout. Comparer aux autres, je ne m'en tire pas si mal...

fit elle pensive en sachant parfaitement quelles transformations physiques pouvaient affecter Hélios et Eldis. Pour une raison qu'elle ignorait, cela ne la touchait pas, ni elle, ni Roxanne. Peut être parce que elles n'étaient pas des guerrières, c'était possible, mais elle ne savait pas tout non plus...Elle lui caressa la joue d'un doigt, l'air songeur.

-Il faut comprendre que se lier a un dragon n'est pas sans conséquence. Nos vies sont imbriquées l'une dans l'autre, nos esprits ne font qu'un...Il rallonge mon existence, me protège des maladies, ou du poison. Ma mort serait la sienne. Nous pouvons survivre a la mort du dragon, mais lui s'éteindra avec nous.

Une lueur amusée passa dans son regard vert, tandis qu'un sourire en coin recourbait ses lèvres...

-T'ais je dis que son sang avait des vertus curatives ?

Je trouvais quand même que je prenais bien les choses. Je m'étonnais moi-même. Mais comme Astéride avait déjà pu le constater, il fallait quand même y aller pour me faire paniquer ou m'effrayer. J'étais resté stoïque quand elle avait perdu les eaux juste devant moi, je restais stoïque alors qu'elle me disait être liée à und ragon et m'avoir utilisé pour assouvir son désir dévorant. Ca ne me plaisait pas forçément, mais je n'allais pas me détourner et partir en hurlant. Et puis, j'étais quelqu'un de curieux et ce n'était pas tous les jours qu'on croisait une femme liée à un dragon, n'est-ce pas? Et puis, avouons-le, Astéride n'en était que plus fascinante...

- "C'est très réconfortant..."

S'il avait voulu me tuer, ce serait fait. Génial. Ah oui, très réconfortant. J'allais quand même me méfier dorénavant. Même si cela ne m'empêcherait pas de faire ce que je veux. Je n'allais pas plier devant un dragon, aussi dangereux soit-il. Ah oui, j'avais oublié de préciser que quelques fois, je suis aussi imprudent qu'Astéride. Et tête de mule aussi.

- "Je suppose que le fait que tu m'aimes bien m'assure une certaine immunité..."

Logique. S'ils étaient liés et qu'Astéride m'appréciait, elle nelaisserait pas son dragon me brûler. Mais bon, je ne savais pas jusqu'où allait son obéissance à la jeune femme, donc j'éviterais de trop faire le mariolle quand même. Je demandai alors à Astéride quels seraient les autres changements et je retins un soupir de soulagement quand elle ne parla que de taille. Bon, elle avait de la marge avant de me rattraper de ce côté là et ce n'était rien de trop monstrueux...

- "Par quelques, tu entends 5 ou 6 ou une trentaine?"

J'étais grand, très grand et aucune femme ne m'avais jamais dépassé. Ce qui m'allait tout à fait. Peu d'hommes rivalisaient également de ce côté là. Des humains s'entend. Mais imaginer Astéride mesurant 2 mètres, c'était quand même étrange.

- "Qu'arrive-t-il aux autres?"

Je ne posais pas LA question stupide qui m'était venue spontanément à l'esprit concernant le nombre de dragonniers. Elle avait déjà eu du mal à me livrer son secret, je n'allais pas lui demander de trahir celui des autres. Son doigt glissa sur ma joue en une douce caresse alors qu'elle me parlait vaguement de son lien avec son dragon. Je fronçai les sourcils.

- "Tu veux dire qu'il sait tout ce que tu penses et qu'il sait tout ce qu'il s'est passé ici? Qu'il sait tout ce que tu fais, où que tu sois?"

Ca, c'était un peu gênant... Je me demandais comment on pouvait supporter un tel degrès d'intimité... Moi, je me serais senti spolié. je tiens à mon indépendance et ma liberté et j'aurais détesté partager mon esprit avec un autre. Cela dit sa question me fit ciller. Je pris une ample inspiration alors que je sentais la nausée me prendre. Je n'étais pas idiot, j'avais compris l'allusion : le sang que j'avais bu, c'était celui de son dragon. Je vais vomir... Non, allez, on respire, on ne fait pas la fine bouche. Voilà, c'est passé.

- "Et j'en ai fais l'expérience n'est-ce pas?"

Je plissai le nez, essayant de cacher mon malaise à cette idée, avant de reprendre d'une voix légère :

- "Très efficace, mais à ne pas renouveler trop souvent... C'est comme si mes veines avaient charrié de la lave et que je brûlais de l'intérieur. Assez désagréable."

Et encore, c'était un euphémisme. Jamais je n'avais eu aussi mal de toute ma vie. Et les dieux savaient que j'avais été confronté à la souffrance maintes fois.

- "Je suppose que c'est un don qu'on ne fait pas à n'importe qui... Ma mort aurait-elle été si épouvantable pour toi?"

Je la regardais droit dans les yeux, mortellement sérieux, attendant... attendant quoi au juste? une confession? Une déclaration? Je n'en savais rien, mais j'attendais.

Elle eut la grâce d'avoir l'air contrit alors qu'il lui disait être réconforté. Incanus ne lui ferait pas de mal de toute façon, ce n'était pas dans sa nature, et même, il était plus du genre sournois et trouillard donc, pas bien dangereux.

-En quelque sorte. Incanus a sa volonté propre mais il ne me fera jamais le moindre mal. Trouillard, mais hyper protecteur depuis...

Elle haussa une épaule en jetant un coup d'oeil sur son dos, si tant est qu'elle puisse le voir, mais le message serait clair. Depuis cet épisode, il en devenait presque étouffant. Certains pourraient penser que c'était la peur de mourir qui le poussait a la protéger ainsi, mais ce n'était pas le cas. Il sembla soulagé d'apprendre que ces changements physiques s'arrêteraient a quelques centimètres pas plus. En même temps, il ne l'avait pas connu avant sa rencontre avec Incanus, donc, il ne pouvait pas vraiment juger.

-Difficile a dire...

Elle se tapota la lèvre d'un index songeur...Voyons, Hélios mesurait pas loin des deux mètres, mais elle l'avait toujours connu ainsi...Eldis n'était pas petit non plus, ceci dit, Roxane ne semblait pas avoir énormément grandit depuis qu'elle avait Leirn...

-Je dirais une dizaine tout au plus.

finit elle par dire sans réellement savoir si ce serait la vérité ou non...pourvu que oui, elle ne voulait pas devenir immense !

-Les autres ? Et bien...Comment dire...Au plus fort de leur lien, ils ont la peau qui se couvrent d'écailles et leur jambes se modifient...Enfin, je crois, je ne l'ai jamais vu de mes yeux donc difficile a dire.

ajouta-t-elle en essayant de se souvenir de ce que lui avait dit Hélios...Enfin, elle savait qu'elle n'aurait jamais a craindre cela, du moins, le Baron le lui avait assuré, peut être parce qu'elle était une femme. Oui, c'était possible après tout.

Il fronça les sourcils lorsqu'elle lui apprit la nature de son lien. Effectivement, cela pouvait paraitre inconcevable d'un certain point de vue, mais cela se faisait si naturellement qu'elle n'y pensait jamais, c'était devenu une partie d'elle.

-D'un certain point de vue oui, il sait aussi ce que je ressens tout comme le contraire. Il peut deviner avant même que j'en ai décidé. C'est quelque chose de fusionnel. Bien qu'en ce moment, il refuse toute communication...

fit elle songeuse. En effet, elle n'arrivait pas à entrer en communication avec lui, elle sentait son état, sa frustration et sa colère, mais il refusait de lui répondre, faisant celui qui n'entendait pas. Puis elle finit par lui avouer pour le sang, avec une pointe d'amusement cependant. Il eut une mine des plus..dégoutée et elle compatissait sincèrement.

-Je te l'ai dis, cela aurait très bien pu te tuer. Le dragon est une créature magique par bien des côtés, mais cela ne doit pas être prit a la légère. De toute façon, je n'avais guère le choix et rien a perdre donc autant essayer.

Elle passa sous silence la morale que lui avait faite Incanus mais finalement, il avait agit sur sa demande. Il n'aimait pas particulièrement Ciaran, mais de là a vouloir sa mort, il y avait une marge non négligeable. Ceci dit, elle aurait dût se douter qu'il ne lui demanderait pas d'explication, effectivement qu'est ce qui l'avait motivée a vouloir le sauver a tout prix ? La question était judicieuse, mais restait a savoir si elle pouvait y répondre.

-Tu as épuisé ton stock de questions recevables et mes actes parlent assez d'eux même non ?

Evidemment, elle ne pouvait pas totalement esquiver cette question, mais elle ne savait pas si elle était prête a y répondre tout simplement. Tout avait été rapide, un peu trop peut être et l'expérience lui avait apprit que ce n'était pas toujours une bonne chose...

Je caressais doucement son dos alors qu'elle y faisait allusion sans en parler. Mes doigts suivaient les imperfections infligées par cette drow et je frémis en songeant qu'elle aurait pu y laisser la vie. Si facilement. Trop facilement.

- "Dois-je comprendre que me faire du mal serait t'en faire aussi?"

Je n'attendais pas spécialement de réponses alors qu'un sourire en coin recourbait mes lèvres. Elle se trahissait en parlant, mais ne savait pas me réponde franchement quand j'abordais des questions plus intimes. Elle ne pourrait pas se dérober indéfiniment. Mes lèvres effleurèrent la rondeur d'une épaule alors que je lui demandais combien de centimètres elle allait prendre. Une dizaine... Ah quand même. J'étouffais un petit rire.

- "Bon, je resterais toujours plus grand alors."

Dans mon esprit, il était inconcevable qu'une femme soit plus grande qu'un homme. C'était bizarre. Pas très harmonieux. Surtout dans un couple. Ola, un couple... Je m'emballais là, nous n'en étions pas un. Cependant, mes lèvres se figèrent sur sa peau, alors qu'elle parla d'écailles et autres joyeusetés.

- "Tu es sérieuse? Et comment sais-tu que cela ne t'arrivera pas?"

A la harceler ainsi de questions, elle pourrait penser que cela avait une importance pour moi. Oui, ça en avait une, mais pas au point de me détourner d'elle. Même si ce serait étrange. Et merde, je raisonnais comme si j'avais décidé de finir ma vie avec elle...

- "Il n'a peut-être pas aimé ce que nous avons fait..."

Incanus ne m'aimait pas, je le savais, donc il devait être furieux que nous nous soyons ainsi rapprochés... par sa faute, en plus. j'éprouvai une sorte de joie mesquine en songeant à cela. J'avais une furieuse envie de le narguer et de le remercier pour cela, rien que pour le provoquer. Cela était puéril, et il ne m'aimerait pas davantage, mais c'était assez jouissif.

- "En effet, il n'y avait rien à perdre, j'allais mourir..."

Je lui posai alors une dernière question à laquelle elle ne répondit pas franchement. Bon, soit, j'allais devoir me lancer alors.

- "Tes actes? tu m'as sauvé la vie, parce que je compte pour toi et tu m'as fait l'amour parce que tu me désires."

Je soupirais et encadrais sont visage de mes mains, offrant un contraste étonnant de brun et de blanc. Je repoussais ses cheveux et l'embrassai doucement, tendrement, avant de reprendre :

- "Tu sais ce que je faisais à Erac? Je suis revenu parce que j'étais incapable de te sortir de ma tête. Je suis revenu au lieu de notre première rencontre, sachant pertinnamment que c'était une folie. Je te désire, c'est certain, mais cela n'est qu'assez récent. Je t'estime et te respecte, je recherche ta compagnie comme un noyé cherche de l'air. Si je t'ai fui, c'était pour nous épargner tous les deux des lendemains difficiles et désenchantés. Je te l'ai dis, je ne suis pas de ton monde, je ne suis même pas humain. Tu t'en moques, mais cela demeure. Pourtant, malgré tout, j'ai besoin de ta présence..."

Je collai alors mon front au sien et repris dans un chuchotement presqu'inaudible :

- "Je suis tombé amoureux de vous Astéride d'Erac."

Rha ! Mais pourquoi était il aussi perspicace !? Il arrivait a découvrir tout les sens cachés de ses phrases, cela en devenait tout simplement terrifiant et...Plaisant, si, si, plaisant, enfin, en quelque sorte. Elle se demandait si elle pouvait lui cacher quelque chose au final. Il semblerait bien que non...Mais ce n'était pas une catastrophe en soit...

-Ah tu vois que je ne suis pas si mystérieuse que ça.

Faisant référence a la discution qu'ils avaient eut quelque jour plus tôt a ce sujet et où il la taxait de mystère. Elle avait d'ailleurs répondu tout naturellement et il lui semblait qu'il commençait a comprendre tout seul. Il fut un temps où elle n'avait peur de rien, encore maintenant, sur certains points, mais sur d'autres, elle restait diablement fragile. Il sembla rassuré quand a sa réponse sur sa taille et elle comprenait pourquoi...Evidemment, une femme le dépassant d'une tête, cela ne devait pas courir les rues...Ni être très harmonieux a ses côtés...Elle sourit largement d'ailleurs avant d'expliquer plus avant en quoi consistait les changements...

-Et bien, je ne sais pas. Peut être parce que ceux a qui cela arrive sont des hommes et non des femmes ? A vrai dire, j'ai totalement oublié de demandé, j'étais comme toi, la mâchoire par terre lorsque j'ai appris ça...Ceci dit, on m'a assuré que cela ne m'arriverait pas et heureusement, je ne pense pas que j'aurais apprécier outre mesure de voir ma peau prendre une couleur verte et se couvrir d'écailles.

Elle en frissonna rétrospectivement d'ailleurs. Grand dieu, ressembler a un demi dragon, très peu pour elle... Elle prit une expression outrée lorsque Ciaran souligna que c'était peut être leurs ébats qui avait contrarié Incanus. Puis finit par sourire.

-Non,ce n'est pas ça, désolée de te décevoir.

Si il croyait qu'elle n'avait pas remarquer son air satisfait, c'était raté.

Puis vint des questions plus personnelles, aux réponses plus difficiles. Ce n'était pas évident d'ouvrir son coeur, il fut un temps où tout lui semblait facile, beaucoup moins maintenant. La peur de souffrir de nouveau y était pour beaucoup, c'était un fait, mais cela entrait en contradiction avec ce qu'elle était. Ensuite, il dit quelque chose qui la laissa un peu songeuse. C'était très bien résumé, mais pas tout à fait vrai en quelque sorte. Difficile a dire, elle avait plus de facilité a prouver qu'a dire. Bizarre non ? Elle qui n'hésitait pas avant...Elle se sentait un peu mal de ne pas pouvoir exprimer pleinement ce qu'elle ressentait, du moins, sans cette espèce de retenue qui la caractérisait dorénavant. Aussi son discours la laissa pantoise, elle ne savait rien faire d'autre que le regarder fixement sans rien dire...Du moins pas au début...Dans son esprit s'entrechoquaient mille et une images de ce qu'ils avaient connu ensemble et pas seulement dans cette chambre. De ce qu'elle avait vécu aussi et cru, a tord peut être...Il y eu une larme qui coula, juste une seule, preuve qu'elle était touchée au coeur, mais dire je t'aime était si facile, Veldrin ne le lui avait pas susurrer maintes fois ? Mais elle voulait y croire quand même, malgré tout ce qu'il pouvait souligner d'impossible.

-Et malgré tout ça tu veux encore de moi ? Une fille mère qui traine sa réputation salie partout et n'a pas la langue dans sa poche ? Tu veux t'encombrer de moi et d'un enfant qui n'est pas de toi quand même ?

Elle avait perdu de cette assurance qui pouvait être la sienne parfois, elle avait vraiment l'air fragile en cet instant, comme si elle n'était qu'un cristal qu'un rien briserait...

- "Je crois que je commence à comprendre comment tu fonctionnes. Ce n'est pas si compliqué finalement. Et tu te trahis en plus."

Je lui décochais un grand sourire. Non, ce n'était pas si difficile, surtout que j'avais plus de cartes en main pour comprendre son jeu et que, sans être exceptionnellement intelligent, j'avais quand même quelques facultés intellectuelles qui me permettaient de faire des déductions. Sans compter que j'étais à l'affût du moindre indice, alors forçément, c'était facile.

Mon pouce glissa sur sa joue, alors qu'elle m'avouait ne pas aimer l'idée de se couvrir d'écailles. Moi non plus, mais au final, je n'étais pas tombé amoureux que de son physique. Le fait de l'avoir connu enceinte m'avait empêché de ne voir que ça, dirons-nous et je m'étais surtout attaché à son esprit.

- "Il aurait bien fallu faire avec."

Je tentais une explication pour la bouderie de son dragon et elle m'apprit que je me trompais.

- "Mince, je n'aurais pas le plaisir de le narguer."

Cependant, toute cette petite discussion n'était faite que pour arriver une chose, une chose qu'elle refusa de faire. Je le fis à sa place. J'avais bien conscience que se livrer ainsi m'exposait à un rejet. Mais qu'avais-je à perdre après tout? J'étais presque certain que c'était réciproque, et qui ne tente rien n'a rien et comme elle se moquait des quand dira-t-on nous concernant, autant y aller gaiement sur la suite. Je luis fis une déclaration sincère, pas préméditée et peut-être un brin brouillonne et je fus surpris de voir une larme sur sa joue. J'embrassai cette larme, la receuillant sur mes lèvres, soudain touché de la voir en plein doute, alors qu'elle ne m'avait jamais fait part de cette fragilité là.

- "Oui, oui et oui."

Je souris, sûr de moi, avant de reprendre :

- "Tu ne comprends pas? Le problème, ça n'a jamais été toi, ta réputation ton fils, ou je ne sais quoi, mais ton statut, un peu trop élevé pour un modeste chevalier, bâtard, comme moi."

Je haussai une épaule.

- "Tu m'as plu très rapidement. Parce que nous nous entendons bien, parce que j'aime ta spontanéité, ta fraîcheur, ton insouciance, ta détermination..."

Une lueur espiègle s'alluma dans mon regard :

- "Et je mentirais si je disais ne pas te trouver magnifique, mais ça, c'est accessoire."

Je l'embrassais sur les lèvres, avant de conclure :

- "Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, mais finalement, et seulement si tu es sûre de toi, je veux le tenter avec toi. Et avec Erwan."

Je souris plus largement et laissais échapper un rire :

- "Même si je ne dois rester qu'un amant caché."

Elle ne savait plus quoi dire. Elle était ce qu'elle était et il acceptait tout dans un baiser. Même son fils qu'il aurait pu rejeter n'étant pas de son sang. Il aurait pu craindre qu'il ne lui rappelle sans cesse son père, mais même pas. Elle avait la gorge nouée et la bouche sèche, il pourrait se vanter de lui avoir coupé le sifflet. Finalement, elle se contenta d'une caresse sur ses lèvres et de l'entourer de ses bras, nichant son visage dans son cou, le nez contre sa peau. Il sentait bon...

-Mon statut ?

Elle papillonna des paupières, se redressant, elle ne comprenait pas vraiment ce qui clochait. Son statut ? Elle n'en avait pas vraiment en fait. Ni Duchesse, ni Princesse, pas même baronne. IL fit étalage de ce qu'il aimait chez elle et une légère rougeur apparue sur ses joues, pas tant, pas tant...Elle avait aussi des défauts et pas des moindres. Elle se dandina un peu sur ses cuisses puissantes.

-J'ai mes défauts Ciaran...

protesta-t-elle mollement, après tout, elle aimait être flattée. Vanité féminine certainement...Un rire la secoua lorsqu'il parla de son physique, decheref, elle se colla plus étroitement a lui et répéta d'un air sournois.

-Accessoire hin ?

Il l'embrassa rapidement et continua sur leur avenir, elle pencha un peu la tête, autant dans l'expectative que lui. Effectivement, elle ne savait rien de l'avenir...

-D'accord...[

Par contre, elle fut surprise de l'entendre parler d'une liaison cachée avec autant de...rire et d'insouciance..

-Ciaran, je ne sais pas si tu supporterais ça très longtemps...Enfin, pour le moment, je n'ai pas de solution miracle alors soit...Mais pourras tu te passer de voyager comme tu l'a toujours fait ?

Après tout, c'était une question importante, c'était sa vie, sur les routes, elle ne savait pas si il était prêt a endosser le rôle de l'amant caché soupirant dans l'ombre. Même elle, elle ne savait pas si elle le supporterait longtemps. Oh, elle pourrait toujours aller voir son frère, mais Trystan avait été refroidit, blessé par l'attitude de Veldrin et elle avait dût convenir qu'elle aurait eut mieux fait de l'écouter, n'aurait il pas peur que sa petite soeur ne se fourvoie encore ?

- "Tu veux que je les cite?"

Je laissais échapper un rire plein d ebonne humeur alors qu'elle était étroitement collée à moi, et fis semblant de compter sur mes doigts :

- "Bien, alors voyons voir... Présomptueuse... inconsciente... sans aucun sens des convenances..."

Je souris et repris gaiement :

- "Moins de défauts que de qualités quand même à ma connaissance, mais n'hésite pas à me corriger."

Ma belle humeur était revenue. je n'étais pas quelqu'un de très ombrageux. J'avais mes coups de sang, mais je retrouvais vite une humeur égale. J'avais été blessé par ses paroles et son comportement, mais je préférais parler que de ruminer au risque de me fourvoyer. Et j'avais bien fait. Je ris de nouveau quand elle s ecolla à mpoi pour jouer de son corps que je venais de flatter en disant que cela comptait à peine :

- "Parfaitement, je suis presqu'insensible à ces courbes affolantes."

Ben tiens... Bien sûr. Elle accepta alors de tenter l'expérience avec moi, ravivant encore davantage ma bonne humeur, jusqu'à ce qu'elle me pose une question qui me plongea dans mes pensées. Je me rembrunis, très sérieux. Elle n'avait pas tort, je n'étais pas certain de supporter cela très longtemps...

- "Honnêtement, je ne sais pas. Rester caché, cela me sera pénible, je le sais, mais si c'est la seule solution... Quant à cesser de voyage, oui, je pourrais le supporter. Le jeu en vaut largement la chandelle. Si je t'ai, toi, alors je peux sacrifier cela. Après tout, je n'ai été jeté sur les routes que parce que j'ai été spolié de mes terres. Enfin, des terres de Gareth..."

Je soupirais. Ce n'était pas facile, ça ne l'était jamais. Pourtant, un sourire s'épanouit sur mon visage :

- "Un jour, je t'emmènerais avec moi et je te ferais découvrir cette vie là. Quand Erwan sera plus âgé et capable de l'apprécier."

Une autre pensée me vont en tête et je repris, à mi-voix :

- "Par contre, tant que je suis Ciaran de Valis, chevalier errant, je peux disparaitre et réapparaitre assez facilement sans que mon apparence trop juvénile pour mes années n'interpelle... Si je reste avec toi, je ne pourrais pas cacher éternellement mon sang mêlé..."

Et je n'étais pas prêt à le révéler.

- "Tu sais, on ne parle de moi que depuis quelques années, avant j'ai soigneusement fait attention à être transparent... J'ai l'air d'avoir à peine 25 ans... Cela fait près de 64 ans que j'arpente ces terres..."

Le menu détail de ses défauts la fit rire. Un rire léger et musical. Non, inutile qu'il fasse une liste, elle ne savait que trop bien ce qu'il en était !

-Assez ! Assez tu vas me faire rougir !

Par contre, elle ne pu s'empêcher de jouer les Mélusines alors qu'il lui rétorquait que ces courbes lui étaient, comment dire...Indifférentes. Son air se teinta de sournoiserie et elle passa une main mutine et curieuse sur son corps en se cambrant légèrement, ce qui eu pour effet d'excercer une certaine pression sur un certain endroit...

-Insensible...

répéta-t-elle l'air de rien, une lueur d'envie dans les yeux...Ceci dit, la lueur disparue assez vite quand au sérieux que la conversation prenait doucement.

-Peut être, mais c'est quelque chose que tu as appris a aimer. Je ne veux pas te priver de ça par trop d'égoïsme.

objecta-t-elle sans grande conviction en réalité. Si, elle était égoïste a le vouloir prêt d'elle. Erac était éloigné de la capitale mais elle savait qu'elle ne pourrait pas garder sa liaison secrète longtemps, la cour lui avait apprit cela. Les domestiques parlaient et même si la plupart étaient discret et attachés a elle, il en restait pour divaguer et délier leur langues. La question se posait de savoir combien de temps mettrait son frère a découvrir que sa soeur avait un amant ? Autre question, comment réagirait il ? Elle savait qu'il fallait lui en parler directement. Mieux valait qu'il l'apprenne de sa bouche plutôt que de celle d'un autre...Elle fit la moue lorsqu'il parla de les emmener...Oui, se serait l'idéal et n'était ce pas ce qu'elle voulait faire avant que Veldrin n'entre dans sa vie ? Si, mais un détail clochait cependant...Le temps...

-Je ne sais pas comment grandira Erwan...Sera-t-il capable d'apprécier dans deux ans ou vingt ans ?

A ce qu'elle savait, Erwan était le premier a présenté un tel héritage que du sang elfe et drow en même temps, surtout avec une telle pureté. DOnc difficile de dire si sa croissance serait humaine ou elfe ou même drow....

-64 ?! Diantre ! Tu pourrais être mon grand père !

fit ele en éclatant de rire. Ceci dit, Veldrin avait dépassé la centaine d'année lui...Enfin, il fallait qu'elle arrête de comparer les deux hommes, ils n'étaient en rien semblables, vraiment en rien...Cela dit, Ciaran ne faisait que souligner un détail d'importance, détail qui se poserait un jour à elle aussi...

-J'imagine oui. Un jour aussi je serais confronté a ce problème...Je peux espérer vivre presque deux milles ans...Je ne pourrais jamais donner l'illusion longtemps, donner l'apparence d'une jeune femme de dix sept ans et en avoir plus d'une centaine...Peut être trouverons nous une solution ensemble non ? Les voyages ne me font pas peur, mais il est vrai qu'Erwan est encore trop jeune pour cela