Une dernière nuit avant l’attaque

Diantra, Capitale du Royaume des Humains, qu’était donc devenu cet illustre endroit ? Voilà où la folie des barons avait conduit notre Royaume, piétiner l’honneur de tout homme. L’Armée Royale avait marché durant une semaine à bonne allure pour rejoindre la Capitale. Le Sénéchal était resté silencieux durant tout le trajet mais il ne se montrait pas soucieux. Les seules paroles qu’ils échangeaient, étaient durant les réunions qui précédées le repas chaque soir puis quelques discussions avec son valet.

Le Sénéchal connaissait déjà ces lieux et l’endroit qu’il avait choisi pour établir le camp ne s’était pas fait au hasard. Le seul regret qu’il avait c’était que cet endroit où il s’était entraîné lui servait réellement aujourd’hui. Il se rappelait les remarques de son commandant à l’époque sur les avantages et inconvénients de ce lieu, ainsi que d’autres détails relatifs à sa jeunesse qu’il balaya rapidement de son esprit.

-« L’endroit est parfait. Nous monterons le camp ici pour ce soir. Je tiens à ce que des sentiments se tiennent aux extrémités du camp et ce soir nous ne ferons point de feu de joie hélas. La seule source lumineuse que j’autorisé, ce sont de bonnes torches pour qu’on lui puisse y voir quelque chose.

Je vous conseille à tous de vous reposer car demain, ce sera le grand jour. Il n’y a plus aucune hésitation à avoir, aucune crainte, nous vaincrons. »

Le Sénéchal supervisa comme a son habitude l’installation du camp puis se retira lorsque sa tente fut montée à l’intérieur avec son valet. Kazil avait espéré rencontrer des troupes rebelles sur le chemin pour leur soutirer quelques informations mais rien. Lorsque le valet repoussa les morceaux de toiles pour voiler la tente, le Duc de Langehack prit la parole.

-« J’aurais pensé que tes talents auraient pu m’être utile, William Cassidy mais sans aucune information, je ne veux pas prendre le risque de t’envoyer là bas. Ton rôle demeurera en temps que valet pour le moment. D’ailleurs, si tu pouvais préparer du thé pour plusieurs, je pense que la réunion se déroulera ici ce soir. »

Bientôt les éclaireurs rentreraient de leur mission et ils pourraient peut être affiner la stratégie initiale. Le risque avec une grosse armée et un ennemi inférieur en nombre est de se gêner. Il fallait déterminer avec précision qui serait où et quand car si les troupes se gênaient entre elle, ce serait la catastrophe.

L'Armée Royale, une seule bannière. Un nouvel avenir se profilait à l'horizon et les trente milles hommes qui s'apprêtaient à libérer Diantra se souviendraient même par delà la mort du discours du Sénéchal du Roi Trystan. Le Duc de Sephren, Lysandre le connaissait depuis l'enfance. La place de Kazil était sur le champ de bataille et il avait foi et confiance en ses capacités, comme si jamais il ne doutait de lui. Une qualité rare et très exceptionnelle. Cet homme, le Chevalier d'Astalith le servirait jusqu'à sa mort. La marche fut calme, voire pas du tout mouvementée. Les Armées rebelles étaient à l'intérieur de la Capitale et n'avaient causé aucun dommage aux villes et villages environnants. Après tout, il ne restait que quelques milliers de traitres à la couronne sans le moindre général pour leur dire ce qu'ils devaient faire. Les Barons félons étaient déjà morts et l'Armée Rebelle se trouvait sans aucun meneur aussi compétent que le Sénéchal du Roi. C'était déjà là un premier soulagement.

Même si le cœur du Chevalier commençait à se gonfler d'espoir et d'honneur, le doute persistait dans son esprit. Il ne cessait de songer à cet épisode avec le Comte d'Odélian. Etherna... Quelle triste vérité se cachait derrière l'embuscade ? Kazil, autant que Lysandre, n'auraient jamais penser que Etherna puisse s'opposer à la piété et à la sainteté de l'Ordre de la Rose Blanche, même si ces derniers escortaient le grassouillet Gaucelm d'Odélian. Pourtant, des Etherniens attaquèrent la Rose Blanche et Gaucelm d'Odélian. Tout ce que le Chevalier avait constaté, c'est que l'on força les troupes de Gaucelm à se retrancher dans une direction opposée à la Rose Blanche. Les Etherniens avaient agit en surnombre de sorte à séparer les Dix Chevaliers de Langehack du Comte d'Odélian. Pourtant, l'escorte personnelle de Gaucelm fut également malmenée. Est-ce que cette scène avait-elle pu être un coup monté ? Après tout, on racontait déjà dans le Royaume que Etherna s'était rendu face à Odélian. Ce jour-là, si Etherna avait réellement désiré la capture du Comte d'Odélian... Cela aurait été un fait accompli. Alors pourquoi ? Le Chevalier d'Astalith soupçonnait une mise en scène du Comte sur lequel certains doutes planaient déjà. Kazil de Sephren ne lui faisait pas confiance et c'était amplement suffisant pour Lysandre que de se méfier encore un peu plus du Comte d'Odélian. Pourtant, l'idée que les Etherniens purent être des Odélians camouflés était tentante. Néanmoins, Gaucelm pouvait-il être assez manipulateur, perfide et cruel pour sacrifier ses propres hommes pour sa gloire personnelle ? Cela, Lysandre ne pouvait y répondre et ainsi le Comte d'Odélian possédait le bénéfice du doute. Enfin, le Sénéchal du Roi et sa Majesté en personne connaissaient mieux que quiconque les suppositions de Lysandre suite à leur réunion en Erac peu avant le départ de l'Armée Royale pour Diantra.

Revenons en à nos moutons. Ce soir-là, Lysandre d'Astalith faisait parti de ceux qui étaient invités à converser dans la loge de Kazil de Sephren. Comme à son habitude, son pas se montrait majestueux et le bel homme démontrait encore une fois par sa simple démarche qu'il avait l'âme d'un lion. Tel son surnom de Lion d'Or, à vrai dire. Bouclier et épée dans les mains, ces deux derniers décrivant la richesse et la supériorité artistique de Langehack, Lysandre arriva devant la tente de son ami Duc de Sephren. Il constata alors la présence d'une jeune demoiselle à la chevelure probablement aussi blonde que la sienne. Guerrière et plutôt jolie, fort intéressant. Néanmoins, il n'était ces derniers temps pas de ce bord là et l'instant présent était aux discours guerriers et aux actions tout aussi barbares. Le Chevalier d'Astalith avait hâte de rendre à César ce qui est à César. En tout cas, Jeanne avait tout l'air d'une jeune femme qui venait de sortir de sa formation et qui s'apprêtait à vivre des aventures et des moments inoubliables. L'espace d'un instant, elle lui rappellera sa jeunesse. D'un ton clair et presque cristallin, l'homme mâture s'adressa à la jeune femme.

Bonsoir, mademoiselle. Je vous en prie, le Sénéchal du Roi ne mange pas ses invités.

Dit-il, d'un ton humoristique. D'un signe de la tête, il salua l'homme qui avait accompagné Jeanne jusqu'ici. De cette situation, il comprit que la cavalière ferait partie des invités de son ami Kazil. L'espace d'un nouvel instant, le Chevalier de l'Ordre de la Rose Blanche prit les devants et écarta la toile d'entrée de la tente tout en adressant un sourire à Kazil de Sephren et William Kassidy Beck qui se trouvaient déjà à l'intérieur. Ainsi, le valet suivait le maître même sur le champ de bataille ? Il en revint à sa principale intéressée du moment, Jeanne, puis ajouta.

Allons bon. Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer...

Énonça-t-il. La courtoisie et le respect étaient deux maîtres mots de Lysandre et il savait les faire appliquer en toute circonstance.

Des trompettes émirent un mugissement d'airain. Postés au sommet des crêtes des guetteurs savamment postés les repérèrent comme ils abordaient le carrefour, et Eskevar aperçut même des estafettes se mettant à courir. Signe de la défiance extrême de l'armée royale. Au trot, la petite troupe continua son chemin, longeant des champs incendiés, des maisons en ruine. Pas de cadavres sur les routes, mais l'on entendait le croassement sinistre des corneilles et autres charognards tout le long du chemin. A une demie-lieu des premières sentinelles se dressait une barrière tenue par une trentaine d'homme et au-delà, l'armée royale à perte de vue. Des centaines de torches brandissant un doigt de fumée telle une mer étoilée.
Deux chevaliers s'avancèrent pour les héler. Eskevar intima l'ordre à la colonne de s'arrêter et s'avança vers eux pour les saluer. Le premier chevalier releva sa visière.

_ Amis ou ennemis ?

Le sire au cerf bondissant releva son casque aux andouillers et leva une main gantée en signe de paix. Son porte-étendard s'avança à ses côtés, révélant la bannière d'Helderion comme garant de leur bonne foie.

_ Des amis de cœur, doublés de sujets loyaux. Où trouverai-je le Sénéchal?

Les deux hommes échangèrent des regards et murmurèrent. Puis l’un d’entre eux poussa son destrier à faire volte-face et galopa en direction d'une tente.

Quelques minutes passèrent avant qu'il ne revienne devant lui dans le cliquetis de son armure. Il était accompagné cette fois d’un troisième homme. Le nouveau chevalier avait la même apparence que les autres, mais il apparut immédiatement à son maintien et à sa façon de galoper à l'avant, qu'il était le chef ici.

_ Je vais vous conduire à ses quartiers, messire.

L'homme vit volter son destrier et aboya des ordres pour que l'on relève la barrière, dégageant ainsi la sortie dans laquelle la troupe s'engouffra.
Trente mille hommes... pas moins: le camp couvrait des lieues s'ébahit Eskevar. Les hommes d'Erac, de Langehak et de Christabell étaient agglutinés par groupes autour de la route et des chevaliers les hélèrent au passage. Il frissonna en s'apercevant qu'aucuns feux de camps n'était allumé. Pas un temps à laisser trainer un homme dehors.. se prit-il à penser. Il s'était étonné à ne découvrir aucunes protections pour le camp, si ce n'est des sentinelles et des guetteurs, en plus des éclaireurs qu'ils avaient croisés en route et qui ratiboisaient la plaine et les alentours du camps. Eskevar était curieux de connaître le plan et les résolutions du Sénéchal. Il ne savait pas bien encore à quel genre de commandant il avait affaire et cela n'était point sans aiguiser sa curiosité ou ses doutes. La troupe arriva près d'un grand pavillon. Son escorte regroupait une centaine de cavaliers en armure et leur arrivée avait dû être annoncée au Sénéchal depuis un moment déjà, sans parler du bruit d'une telle cavalcade en plein milieu du camp. Déjà la garde s'assemblait devant la tente du quartier général et semblait prêt garde au moindre signe suspect.

Des palefreniers arrivèrent vers eux et Eskevar démonta, tendant les rênes à un jeune garçon. Il jeta sa cape de côté, de sous son casque d'acier, d'où partait de chaque côté deux impressionnants bois de cerf, s'échappaient de longs cheveux rebelles qui tombaient sur ses épaules robustes en une cascade d'or. Il avait revêtu son armure, plates et mailles et arborait sur son plastron un cerf bondissant. A présent, les officiers commençaient à sortir de la tente, intrigués ou inquiêts de la source de tout ce raffut.

La nuit était maintenant tombée et les éclaireurs étaient revenus de leur mission. Les nouvelles étaient favorables à la bataille qui allait se dérouler le lendemain. L’Armée Rebelle se trouvait concentré dans la Capitale et les rumeurs comme quoi des combats se poursuivaient étaient réelle. Sous la lueur des diverses torches, Kazil déplia une longue carte représentant les lieux de la prochaine bataille sur une grande table. Bientôt la tente du Marquis de Sephren ferait office de conseil militaire.

Alors que le Duc de Langehack venait de s’assurer que le camp était suffisamment protégé. De fait, la combinaison de la surveillance habituelle avec la surveillance des points stratégiques du camp pour ne pas se laisser surprendre rendait le camp difficilement prenable en cas d’attaque. Alors qu’un Officier qui venait de lui faire ce compte rendu quittait la tente, le Sénéchal entendit son ami Lysandre parler avec une personne. Les deux pénétrèrent dans la tente, c'est-à-dire le Chevalier de la Rose Blanche et une guerrière d’après sa tenue. N’oubliant pas la politesse accordée à la situation, le Sénéchal inclina la tête en guise de salutations.

-« Bien le bonjour Dame. Il ne me semble pas que vous nous accompagniez durant le trajet entre Erac et Diantra. Pourrais je connaître la raison de votre présence ? »

Comme il avait été prévu, dans les minutes qui suivirent, divers Officier de l’Armée Royale pénétrèrent à leur tour dans le pavillon. A chaque entrée précédée un salut militaire puis l’homme allait prendre place en silence.

L’Armée Royale pour cette bataille comptait dans ses rangs la Haute Prêtresse de Tari et les adeptes du culte. C’est donc sans surprise qu’Hithiel Isylindë les rejoignit en compagnie de deux paladins. Ironie de la situation, les armures des paladins du culte de Tari et l’armure du Sénéchal n’étaient pas si éloignées que cela pourtant l’aspiration était si différente. Lorsque la Haute Prêtresse entra, un lourd silence se fit. La magie, les cultes et les grandes prêtresses, voilà un mystère qui ne cessait de surprendre les humains et c’est sous une certaine admiration et méfiance que chacun observa Hithiel. Une méfiance mêlée à la peur de la mort et du fait qu’elle soit une elfe. Les hommes se redressèrent et Kazil observa la Haute Prêtresse après que celle-ci l’ait salué.

-« Votre présence nous honore, Haute Prêtresse Hithiel, vous êtes la bienvenue parmi nous. Nous allions en effet commencer le conseil de guerre. »

Alors que tous les protagonistes du Conseil étaient présents et que la réunion allait pouvoir commencer, on annonça l’arrivée d’Eskevar Helderion. Ainsi le jeune chevalier d’Hautval avait décidé de prendre part au combat lui aussi. A défaut de Sieur Gaucelm d’Odélian, le Seigneur d’Helderion les accompagnerait. Le Sénéchal ne pouvait presque plus douter de la victoire des forces royale, à présent.

-« Sieur d’Helderion, c’est un plaisir de vous revoir. Pour être franc, nous ne vous attendions pas. Nous n’avons aucune missive nous informant du fait que vous vous joignez à nous dans la libération de Diantra, néanmoins la surprise fait son effet. »

Le Conseil de Guerre allait enfin pouvoir à présent débuté. Le Sénéchal attendait que les derniers arrivés donnent s’ils en avaient les dernières informations vis-à-vis de leur présence ou la bataille de demain avant de débuter.

Le jeune chevalier salua courtoisement le Sénéchal et les autres officiers qui étaient sortis de la tente, tandis que le reste de son escorte restait en selle.

_ Ce plaisir est partagé Sénéchal. Quand il s'agit de venger l'innocent et défendre le droit, nous ne comptions pas laisser pareille bataille sans y demander notre part. J'ai envoyer un messager à Erac, vous prévenir de ma décision de rallier la capitale, ainsi qu'une missive pour le roi l'informant de la prise d'Hautval. Le messager vous aura sûrement raté de peu, mais c'est pour moi une occasion de me réjouir de l'heureuse nouvelle que je vous apporte.

Eskevar entra dans le pavillon du sénéchal à la suite des autres officiers et vint se placer en face du commandant. Notant au passage la présence de deux chevaliers en armure d'ébène qui ne furent pas sans lui donner un frisson dans le dos. Il chercha la réponse du regard une fois à l'intérieur de la tente et remarqua non sans frémir la présence de la Haute Prêtresse de Tari, lui adressant un salut respectueux tout en évitant de prendre place à ses côtés immédiats. Les Ordres étaient sans doutes présents pour donner une légitimité à l'armée royale et accompagnés les soldats. Quoi de plus approprié que le Culte de Tari avant une bataille ? On avait beau encore pratiquer les anciens rîtes et vénérer les premiers dieux dans les montagnes d'Helderion, on en était pas moins méfiant et respectueux des autres religions, voir craintif lorsqu'il s'agissait d'un culte aussi puissant que celui de Tari.
Ils eurent vite fait de se rassembler autour des cartes et le Sénéchal invita les derniers arrivants à donner s’ils en avaient des informations vis-à-vis de leur présence ou sur la bataille de demain avant de débuter.
Eskevar écouta la jeune guerrière s'adresser avec force au Seigneur Kazil. Il ignorait son identité mais en plus de son accoutrement singulier, armure et maille, il remarqua qu'elle portait les marques d’un voyage éprouvant, mené à grand train. Le chevalier attendit la réponse de Kazil et s'exprima une fois cette dernière faite, l'armée d'une taille de celle de Hautval et d'Helderion, bien que moins importante que l'armée royale, n'en constituait pas moins une nouvelle donne sur le plan de bataille.

_ Tout d'abord Messires, puisque la nouvelle ne vous en est pas encore parvenus, laissez-moi vous informer de la prise de Hautval. Ainsi que du ralliement à ma bannière des nobles hautvalois qui n'ont pas suivit Audoin d'Olyssea. Ils amènent avec eux leurs épées et je me porte garant de leur loyauté.

Eskevar pointa un doigt sur la carte.

_ Mon armée se joindra à celle du Roi pour reprendre la ville, en tant qu'alliée. Nous sommes descendus de Christabell depuis Hautval et avons donc empruntés la route économique du Nord, afin de faire au plus vite. En dépit de quoi, nous avons prit position en travers de celle-ci, devant la porte principale, au nord de la citée.

Il tourna ensuite son regard vers le Sénéchal et hocha du chef.

_ Nous suivrons les ordres de monseigneur pour le plan de bataille.

Douce la nuit avant l’assaut. Un parfum de victoire entourait le campement du Seigneur Kazil de Sephren. Alors que celui-ci, ordonnait fièrement à ses hommes, William se tenait à ses côtés, le visage fixé vers l’horizon, ses deux mains derrière le dos. En tenue de valet, il avait néanmoins pas oublié de prendre son sac où il y avait bien entendu son nécessaire de parfait espion voire d’assassin. Le vent d’hiver faisait encore quelque peu sa dernière apparition comme pour nous prouver qu’il pouvait encore nous chatouiller le visage de sa froide main. Les cheveux aux vents, Kazil avait un air de héros et William l’admirait peut-être pour cela.

Une fois les ordres dictés les deux hommes partirent alors dans la grande tente du Sénéchal et Marquis à ses heures perdues. C’est alors que l’homme à l’armure noire se tourna vers son espion et lui tint ses mots:

Citation :

-« J’aurais pensé que tes talents auraient pu
m’être utile, William Cassidy mais sans aucune information, je ne veux
pas prendre le risque de t’envoyer là bas. Ton rôle demeurera en temps
que valet pour le moment. D’ailleurs, si tu pouvais préparer du thé
pour plusieurs, je pense que la réunion se déroulera ici ce soir. »

William eu un léger rictus sur le coin du visage. Il est vrai que Diantra était bien mystérieuse et le Sénéchal ne connaissait pas le nombre d’hommes mais quant à douter des compétences de William, là, il allait fort. Enfin bon, William Cassidy comprit assez rapidement qu’il faisait ça non pas car il sous estimait son espion mais bien par crainte de le perdre.. Quelle futilité.. Les espions ne sont que des pions, des instruments. Si l’un meurt, un autre le remplace. Kazil de Sephren se serait il lié d’amitié avec le bandit?

C’est alors que l’individu sombre et mystérieux inclina la tête avant de lui tourner le dos pour préparé le liquide qu’on appelle thé. D’ailleurs, l’homme avait choisis un thé particulièrement doux et délicieux. Une fois chaud le thé possède une couleur allant de l’orange au brun. Le doux spécial mais assez sucré est en fait le mariage entre l’orange et la cannelle, avec une légère pointe d’un ingrédient spéciale et surtout secret, le thé était un paradis pour les papilles gustatives.

Il s’y attela donc, épluchant les écorces d’orange, coupant la cannelle en fin morceaux, versant de l’eau, beaucoup d’eau, le tout dans un poêlon chauffé à feu doux.

La douce odeur de l’orange et de la cannelle se fit alors sentir dans la tente, une odeur plutôt légère, en aucun cas agressive les narines. Elle invitait à la boisson et à l’amusement. Sauf que.. L’amusement n’allait pas être là. C’était une réunion d’avant guerre et non une fête surprise.

Pendant que le valet s’occupait, de hautes personnalités commencèrent à prendre place à l’intérieur de la demeure portable du Sénéchal. Il y avait de toute sorte: des officiers, des nobles, des ecclésiastiques, etc, etc.. William tournant la tête, il observa les individus un à un, il reconnu néanmoins Eskevar qu’il dû espionner.

Se relevant il s’avança vers son maître, et lui chuchota à l’oreille:

« Le thé est prêt. »

Puis se tint droit, les mains croisées au niveau du ventre, fixant les individus présent d’un air neutre.

Les paroles de la guerrière auraient paru déplacées aux yeux d’un noble, mais Kazil savait que ce n’était pas le verbe qui mettait en exergue un combattant mais ses capacités physiques et sa volonté. Le Sénéchal fit signe à la cavalière de prendre place autour de la table puis il indiqua à son valet de fermer la tente. Le conseil de guerre allait pouvoir maintenant débuter, la reprise de Diantra devenait de plus en plus proche. Le Sénéchal était debout devant les membres présents et commença ses explications.

-« Voici tout d’abord les rapports de nos éclaireurs. Les rebelles sont pour le moment toujours dans la Capitale, c'est-à-dire que la totalité de l’armée ennemie s’y trouve. Mais aussi des combats semblent continuer à se poursuivre au sein de la ville. Nous n’avons cependant pas pu déterminer davantage les positions de l’ennemi et nous ne savons pas si celui-ci a pris connaissance de notre présence. J’espère que cela ne sera pas le cas, car cela nous ferait un avantage de plus. En effet, nous connaissons le terrain et nous sommes plus nombreux que notre ennemi. »

Le Duc de Langehack marqua une courte pause. L’arrivée d’Eskevar d’Helderion avait mis quelques facteurs supplémentaires dans l’équation de la stratégie pour la bataille. Néanmoins ces facteurs s’accordaient une aisance appréciable pour finaliser le plan du Sénéchal.

-« Tout d’abord voici le principe de la stratégie que nous allons appliquer. C’est une surprise pour personne, l’attaque se déroulera au sein de la ville. Nous attaquerons aux quatre portes en même temps, nous allons donc scinder notre armée en quatre. »

Diviser l’Armée était la seule solution si l’on ne voulait pas que les unités se gênent durant leurs mouvements. Surtout que la principale difficulté durant cette bataille allait être la prise des portes. On avait déjà vu des batailles où bien qu’une force soit inférieure à son adversaire, elle avait vaincu grâce aux défenses supplémentaires que les portes leur avaient procurées.
Le Marquis de Sephren posa son regard vers l’assemblée et poursuivit.

-« Nous allons attaquer en front principale la porte principale, c'est-à-dire la porte nord. L’ennemi sait que nous viendrons sans doute d’Erac, où le Roi a du se réfugier. Nous allons tromper l’ennemi en lui faisant croire que nous prenons d’assaut uniquement cette porte. Cette illusion sera donnée par la présence des forces d’Helderion, de la Haute Prêtresse de Tari et de mon valet qui portera une armure semblable à la mienne. Voyant les protagonistes de l’assaut, les rebelles concentreront sans aucun doute leur vigilance sur la porte Nord. »

Le Sénéchal se tourna vers Eskevar.

-« Je compte bien entendu sur la bravoure de vos hommes, Eskevar d’Helderion. Votre dernière victoire est toute à votre honneur et j’espère que vos hommes sont prêts à combattre au nom de sa Majesté le Roi. »

Retournant son attention vers l’assemblée, le Duc de Langehack poursuivit.

-« Peu de temps après le début de la bataille, Lysandre et la Rose Blanche commanderont l’assaut de la porte Est. Je contournerai Diantra pour prendre à revers l’armée rebelle par le sud. Ce sera aussi l’occasion pour notre guerrière de faire ses preuves. L’assaut de l’Ouest sera commandé par un de mes officiers.

Les troupes à la porte Nord n’auront pas pour mission principale de l’ouvrir. Cela serait perdre trop d’hommes, je vous demande de résister et de maintenir l’attention de l’ennemi.
Les autres troupes devront franchir absolument une porte. Lorsque nous aurons traversé une porte, nous aurons gagné car nous pourrons prendre à revers les autres portes pour encercler finalement l’ennemi. J’espère que les forces alliées présentes dans la ville viendront à notre aide, cela ne fera qu’accélérer le processus.

A noter que dès que si les forces ennemies se rendent, vous avez pour ordre d’arrêter le combat. »

Le Sénéchal s’arrêta. Durant son explication, il avait positionné des pions en bois pour expliciter sa stratégie en même temps qu’il parlait. Il attendait de savoir si quelqu’un avait une remarque à faire ou une autre idée. Sinon, l’assaut débuterait demain à la première heure.

Tout s'enchaîna bien rapidement en l'espace de quelques minutes seulement. L'arrivée de la Haute Prêtresse de Tari, d'Eskevar Elderion... Que de bonnes nouvelles, ce soir. Il se disait pour se réconforter que la Mort serait avec eux demain matin. Pourtant, quelques uns de ses compagnons allaient périr dans moins d'un jour. Quelle triste destin. Perfide fatalité dont personne ne pouvait lutter ici. Tout cela... Pour rendre Diantra à son Roi. Tout ce qui préoccupait Lysandre d'Astalith, c'était de libérer les habitants de Diantra et de rendre à nouveau ce lieu aussi certain qu'il l'était il y a quelques mois.

Ainsi, le Seigneur d'Helderion était parvenu à prendre et rallier Hautval ? C'était une bonne nouvelle, visiblement. D'un signe de la tête, il félicita le Chevalier. Quant à la réaction de Jeanne lorsqu'elle présenta ses motivations... Cela le fit sourire. Elle savait discuter avec ses propres mots, c'était certain. Pourtant, cette attitude militaire était bien suffisante et ne choqua pas le Sénéchal du Roi lui-même. Après tout, ils assistaient tous à un conseil de guerre et Jeanne avait revêtit son costume.

Puis vint l'énonciation du plan du Duc de Langehack. Le Chevalier de la Rose Blanche eut un léger rire et s'adressa directement à son maître.

Je te reconnais bien là, Kazil. Tu es né pour songer à de telles stratégies. Ta place est bien celle de Sénéchal du Roi et je suis fier de te dire que c'est avec honneur que j'accepte d'être l'un de tes Généraux pour cette bataille. Ma vie est entre tes mains. Fais en l'usage que tu désireras, bien ?

Pour Diantra, pour Langehack, Lysandre d'Astalith était prêt à périr dans ce combat s'il le fallait. Son seul objectif demain serait de mettre fin à toutes ces atrocités...

Silencieuse comme la Mort, la Haute-Prêtresse de Tari observait l'étalage du plan de bataille par le Sénéchal du Roi. Quatre portes, quatre voies d'attaque simultanées. A une condition, la porte Nord ne devait servir que de diversion là où les défenses étaient les plus importantes.
C'était là une stratégie classique, l'Armée Royale disposant d'assez de troupes pour attaquer sur plusieurs fronts. C'était une stratégie d'humains assez classique mais nécessitant une bonne coordination des troupes, ce dont faire preuve sans nul doute le Sénéchal.
La Haute-Prêtresse se désavouait pas les compétences du Sénéchal mais plutôt l'usage des troupes de Tari qui était fait.
En effet elle et ses hommes ainsi que l'Armée des Morts étaient cantonnés à une sorte de rôle d'épouvantail le temps que les autres portes ne tombent. Le Sénéchal oubliait ses compétences ainsi que celle de ses hommes. La Mort était oubliée.

Sieur Sénéchal .. certes les rebelles s'attendent à nous voir arriver par le Nord. Mais vous sous-estimez les armes que le Culte de Tari met à votre disposition.

Sans rien dire de plus la Haute-Prêtresse tendit le bras vers une parcelle de terre située à l'intérieur de la tente. Chacun put soudainement voir la terre se mettre à remuer. Après quelques instants une main squelettique jaillit du sol, suivie d'un bras, puis d'un corps entier. Dans un silence religieux, un squelette(*) en arme se redressa et fit face au comité de guerre. Il était revêtu d'une armure archaïque et usée et tenait dans sa main décharnue une arme rouillée mais encore tranchante. Mais c'était surtout de part sa nature qu'il inspirait une peur. C'était un guerrier squelette de Tari et rien que celui-là donnait l'envie de quitter la tente au plus vite.
Sans se démonter la Haute-Prêtresse se reconcentra sur les membres du comité, surtout vers Kazil.

Je met à votre disposition la Mort ainsi que la Peur et la Terreur. Les Guerriers de Tari comme celui-ci présent sauront inspirer aux rebelles la crainte et peu auront le courage de se tenir contre eux. L'Armée des Morts comptera plus de 3.000 guerriers, sans compter les Morts qui se relèveront d'eux même au cours des combats.
J'aimerais que vous incorporiez cette arme parmis vos calculs Sénéchal.
Je peux tout à fait invoquer ces Guerriers derrière les portes ou même sur les murs de la cité. Leur simple approche peut libérer les plus puissants bastions sans un seul combat.

Mais vous souhaitez utiliser ces Guerriers comme une force de diversion. Il est fort à parier que les rebelles ne souhaiteront pas les combattre en dehors des murs et préférerons porter leurs efforts sur les autres portes.
N'oubliez pas que demain la Mort sera reine du champ de bataille .. et que la Mort elle-même marchera à vos cotés contre vos ennemis.

Je souhaite que les Guerriers de Tari soient l'une des forces d'attaque. Notre but est la Cathédrale. Vous l'ignorez peut être mais l'édifice est actuellement protégé par une barrière érigée par la Gardienne de Néera en personne. Mais elle actuellement prisonnière à l'intérieur pour maintenir son sortilège. Une fois la Cathédrale de Diantra sécurisée la Gardienne Callista sera libérée de cette prison et se joindra à nous.

Hithiel venait de donner les arguments des religieux. Sous-estimer les forces prêtées par les Dieux n'est parfois pas une chose à faire. De part cet exposé elle espérait que le plan de bataille soit révisé en conséquence. Mais qu'une chose était claire : son but n'était aps de sauver le maximum de vies. Que ce soit un rebelle ou un royaliste, la Mort faucherait demain sans discernement et Hithiel n'était pas là pour l'en empêcher.

(*) voir signature

Le jeune Chevalier écoutait à présent sagement les ordres du Sénéchal, suivant des yeux la main de Kazil qui effleurait différentes extrémités de la carte comme autant de choix funestes. Une attaque massive de front, par le nord, deux percées à l’ouest et à l’est, et une prise à revers par le sud. Quatre portes, quatre voies d'attaque simultanées. A lui, reviendrait l'honneur de commander l'attaque de front, contre la porte Nord. Lui et ses hautvalois, serviraient de diversion là où les défenses étaient les plus importantes. Ils attireraient à eux le gros de l'armée rebelle afin de permettre au reste de l'armée royale de s'engouffrer dans la ville et ainsi prendre à revers l'ennemi.
Nul doute que lorsqu'elle verrait arrivée devant les portes une armée deux fois moins nombreuse qu'elle, l'armée rebelle sortirait en force, pour l'affronter. Le choc serait terrible. Mais c'était une place de choix, un honneur pour lui et ses hommes et... une occasion de prouver leur loyauté. L'honneur était d'autant plus grand que la responsabilité qui lui était confié, à lui, un jeune homme de vingt ans. Eskevar frémit en songeant à la masse hurlante qui déferlerait sur eux le lendemain matin. Il subirait donc le plus gros de l'attaque, soit. Il opina du chef d'un air résolu.
Le Sénéchal se tourna vers Eskevar.

-« Je compte bien entendu sur la bravoure de vos hommes, Eskevar d’Helderion. Votre dernière victoire est toute à votre honneur et j’espère que vos hommes sont prêts à combattre au nom de sa Majesté le Roi. »

Une bouffé de fierté s'empara du jeune chevalier d'à peine vingt ans qu'il était. Il s'inclina.

_ Ils le sont Messire, pour le Droit et le Roi. Nous vous sommes grées de cet honneur... et nous tâcherons de nous y distingués. J'ai fais occuper et retrancher la crête qui surplombe la plaine, devant la ville. Lorsque l'ennemi nous apercevra et s'il cherche le combat, nous y serrons en position de force pour l'y affronter.

*Position de force... Mieux vaudrait qu'on y soit vu ce qui nous tombera dessus...*, pensa Eskevar.

C'était là une bonne stratégie que celle du Sénéchal, celle qu'il aurait choisit lui aussi, à sa place. Maintenant qu'hautvalois et héldirois étaient arrivés, l'armée Royale disposait d'assez d'effectifs pour attaquer sur plusieurs fronts. Le chevalier de la rose félicita le garçon d'un signe de tête pour sa victoire et le jeune chevalier se sentit gonfler d'orgueil. Les exploits du prestigieux Lion d'or, et de ses compagnons de la Rose Blanche avaient jadis captivés et bercé le simple écuyer qu'il était, lorsqu'il écoutait les contes près de la cheminé. Lui, et des centaines d'autres écuyers dans tout le royaume.

Le jeune Chevalier se raidit lorsque la Haute-Prêtresse prit la parole. La Haute-Prêtresse tendit le bras vers une parcelle de terre située à l'intérieur de la tente et chacun put soudainement voir la terre se mettre à remuer et en voir jaillir une main squelettique, suivie d'un bras et d'un corps tout entier. la créature de l'outre-tombe se redressa et fit face au comité de guerre. Instinctivement, il porta la main à son épée et dégaina quelques pouces d'acier. Mais la créature ne bougea pas d'un pouce et la Haute-Prêtresse se retourna vers le conseil, Eskevar jeta un coup d'œil mauvais à cette dernière et ses paupières se refermèrent à demi sur un regard glacial. Cela allait à l'encontre des croyances d'Helderion, de troubler ainsi le repos des morts.

Hithiel exposa ses arguments et attendit une réponse du Sénéchal, mais Eskevar s'avança et prit la parole.

_ Pardonnez moi Haute-Prêtresse, vous dites que l'Armée des Morts comptera plus de 3.000 guerriers, sans compter les Morts qui se relèveront d'eux même au cours des combats. Je suppose bien entendu qu'il ne s'agira que de morts rebelles... Les efforts et les vaillant sacrifices de mes hommes ne sauraient être récompensés par la non-vie...

Pour autant qu'ils reconaitraient l'avantage que procurerraient une armée de morts à leurs cotés, les héldirois et les hautvalois désapprouveraient une telle alliance. Mourrir en combattant, c'était la mort détruisant la mort. Mourrir en tremblant... c'était payer servilement à la mort le tribut de sa vie. Ajouté à cela qu'ils seraient tous pétés de trouille d'avoir une armée de zombie à leurs cotés... que la Haute-Prêtresse et ses servants rejoignent les forces d'attaque, il ne s'en porterait lui-même que mieux et tous ses guerriers avec !

Stratégie, illusion, persuasion, voilà les armes des chefs de guerre. Le rôle d’un chef de guerre est d’assurer non seulement la victoire à son armée mais aussi de lui éviter le plus de mort inutile. Une armée reconnue n’est pas une armée qui suit une constante de victoire en victoire mais qui ne sacrifie pas vainement ses soldats. Ce facteur est d’autant plus important qu’il joue sur le moral et tout le monde sait qu’un soldat ayant le moral au beau fixe combattra avec d’autant plus de détermination qu’un soldat ne pensant qu’à s’enfuir. Par la suite le Chevalier d’Hautval prit la parole et le Duc de Langehack ne put que comprendre les craintes de celui-ci. Néanmoins il restait fort et vaillant devant des perspectives peu engageantes, c’est ainsi qu’un chevalier se devait de réagir. C’est sous la perspective précédemment expliquée que se poursuivait le conseil de guerre jusqu’à l’intervention de la Haute Prêtresse de Tari. Là où chacun voyait en la mort, la fin de tout, celle-ci voyait son armée s’agrandir pour devenir toute puissante. C’était un jeu dangereux et le Sénéchal connaissait les risques d’une « alliance » avec Tari, si l’on pouvait parler d’alliance dans le terme d’un intérêt commun à libérer la ville. Le Sénéchal resta de glace devant l’apparition lugubre qu’Hithiel libéra.

-« Je conçois votre opinion, Haute Prêtresse Hithiel. Je ne souhaitais pas exposer votre potentielle armée à un danger imminent mais si tel est votre souhaite, je vais préciser cela. Si nous souhaitons contenir l’armée ennemie à l’intérieur, nous pourrions faire apparaître votre armée de mort juste derrière la porte du reste nous nous en tiendrons au plan d’origine.

Je tiens aussi à rappeler à tous que potentiellement plus de vingt mille soldats peuvent nous rejoindre au cours de la bataille. Diantra a du peut être se rendre devant l’affliction qu’à apporter les barons mais je suis certain que bon nombre d’entre eux, voyant nos forces venir libérer Diantra nous rejoindrons.

C’est en ce sens que bien que la mort sera présente lors de cette bataille, la destinée suivra son cours. En aucun cas, l’Armée des morts ne devra troubler cet ordre et poursuivre la bataille alors qu’elle n’a plus lieu d’être. Je souhaite moi de même vous poser cette question, Haute Prêtresse, pourrez vous suivre ces indications ? »

Le Sénéchal marqua un temps puis reprit pour finaliser la stratégie.

-« Tout d’abord, sachez que notre armée est composée d’environ 48 000 hommes. Le front nord se composera de 18 000 hommes. Le front ouest et est seront composé de 9000 hommes chacun et pour le front du sud de 12000 hommes. Est-ce que cela convient à tout le monde ? »

Il est toujours surprenant de confronter son propre avis à celui d’une Haute Prêtresse, néanmoins cet aspect là était adouci par le fait que celle-ci était une elfe. Cependant si Hithiel avait été humaine, ses convictions auraient davantage effrayé la coalition contre les félons.Le Sénéchal espérait que les paroles de la Haute Prêtresse de Tari n’allait pas influencer plus que de raison sur les hommes du Seigneur d’Helderion. Il était maintenant tant de clôturer le conseil de guerre.

-« Cela va de soi, Haute Prêtresse. Les estimations sont ce qu’elles sont sur cette bataille et je m’en remets à l’expérience que la vie a pu me fournir. Si les rebelles avaient une quelconque réelle alliance avec la magie, les résistants à l’intérieur de Diantra seraient déjà mort à l’heure où nous parlons. Hors, nous savons qu’ils continuent de résister encore. De plus, personne ne s’attend à ce que nous attaquions aussi rapidement la Capitale. Notre bon Roi, nous a permis de nous préparer avec une avance non négligeable. Si par malheur quelques personnes maniant la magie étaient avec eux, ils devront avoir besoin d’un temps assez long pour nous permettre d’avoir l’avantage et le garder. »

Kazil de Sephren se redressa et observa chacune des personnes présentes dans sa tente. Il sourit légèrement puis termina la réunion par ces paroles.

-« Demain nous combattrons au nom de notre Roi et de notre Royaume pour le bien du peuple. Cette bataille ne sera pas facile, notre objectif est Diantra, la Capitale de notre Royaume. Cependant si nous suivons les plans établis, nous avons une chance de vaincre sans subir des pertes énormes. N’oubliez pas que l’ennemi lui vient de à peine de finir une bataille et que celle-ci a du l’harasser.

Demain à chacun de vous reviendra la victoire que nous devons obtenir, il n’y a plus de place pour le doute et la peur. Je fais confiance en chacun de vous pour mener notre armée vers la victoire.

Lorsque les plaines de Diantra recevront les premières lueurs du soleil, nous avancerons vers la place forte des rebelles. Soyez fier de servir le Roi Trystan et notre Royaume. »

Quelques heures les séparaient maintenant de la future bataille. La rébellion des Duc félons allait prendre fin mais si elle restera profondément ancrée dans l’esprit de tout habitant du Royaume. Mais il devait subsister de cette triste histoire, la victoire des forces royales et non l’égoïsme effrayant de quelques hommes de pouvoir.