Fergus d'Hautval
Humain
Nombre de messages : 138 Âge : 35 Date d'inscription : 10/09/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: La Neige et la Cendre (Nord de Diantra avant l'attaque) Ven 13 Nov 2009 - 3:03 | |
| Le seigneur d'Helderion, Eskevar, avança lentement le long du périmètre intérieur de son armée en campagne. Sa cape en peau d'ours fermement serrée, il observait l'effervescence autour de lui. Trois mille soldats s'activaient à des taches prédéterminées, afin d'ériger en trois ou quatre heures un camps retranché dont la construction aurait normalement dû demander toute la journée, le tout, sous la houlette de leurs maîtres. Sur le passage d'Eskevar, les soldats qui sentaient sa présence avaient tous l'impression que son pâle regard bleu se posait sur eux comme une brise d'hiver, évaluant leurs travaux, la vitesse à laquelle ils les accomplissaient, et la précision de leurs gestes. Chacun saluait le commandant de l'armée. Pour eux, le Seigneur d'Helderion était respecté et craint. Bien qu'âgé de seulement vingt printemps, il était le général qui avait fait en sorte que ses hommes aient toujours à manger, même dans le comté de Christabell, qui ne c'était point révélé très généreux en raison de l'hiver. Il avait aussi veiller à ce que la solde arrive à temps. Il semblait être un planificateur zélé, de ces rares seigneurs et généraux qui s'assure que leurs troupes ne courent jamais de danger inutile. C'était des qualités que les hommes appréciaient par-dessus tout. Que sa discipline soit dure - la flagellation et la pendaison avait étés monnaie courante depuis leur départ de Hautval - ne les dérangeait pas plus que cela.
Eskevar observait l'édification du camps, inspectant chaque zone, notant la cadence de travail et la position des bannières signifiant où chaque seigneur avait installé ses quartiers. Derrière lui venait de jeunes officiers, autant d'écuyers et six estafettes. Cela faisait une semaine qu'ils marchaient, et dans ce laps de temps ils avaient monté sept camps identiques à celui-ci. Chaque jour, trois heures avant la tombé de la nuit, et tout en marchant en territoire inconnu, les troupes de tête formaient un écran protecteur autour de l'aire que les officiers avaient choisie pour monter le camp. Lorsque le gros des troupes arrivait, la piétaille ôtait ses armures, se répartissaient en groupe sous la direction de charpentiers et forgerons, saisissant pelles et pioches, scies et marteaux, pour creuser qui de là les tranchée des défenses, qui de là les palissades ou les autres bâtiments nécessaires à la vie du camps, même passagère. Il y avait deux bastions, l'un à l'est, l'autre à l'ouest, construit avec des arbres abattus et leurs troncs fendus de façon pointue. En ce moment même, des cavaliers traînaient derrière eux des arbres coupés dans les bois parsemant chaque côté de la route.
Eskevar continua son inspection tandis que ces hommes finissaient les travaux de terrassement, frémissant sous la bise glacée. Le dernier jour de marche avait été froid et venteux. La bise ferraillait parmi les branches dénudés et malgré les lainages qui le protégeaient, Eskevar en percevait la cruelle morsure pendant qu'il chevauchait en tête de son armée. Quoi que l'avant garde Highlander eût fait une marche rapide, le soleil était près de se coucher lorsqu'elle arriva sur les hauteurs de Diantra qui dominent la vaste plaine qu'on voit s'étendre du nord au midi sur l'ancienne route commerciale. Les montagnards se formèrent sur le champs en ligne de bataille et attendirent patiemment le reste des troupes, alors que la journée touchait à sa fin quand Eskevar et le reste de l'armée étaient arrivées en vue de la capitale. A en juger par les colonnes de fumée montant des édifices de pierre que l'on apercevait derrière ses hautes murailles, il paraissait évident que les rebelles avaient prit la ville. Au-delà des travaux de terrassement, tentes et feux de camp s'éparpillaient au petit bonheur la chance autour d'un hameau paisible nommé Parravon. La noblaille Hautvaloise avait dressé ses pavillons vers l'amont, à l'écart des latrines. Tandis que l'aval foisonnait, lui, de taudis crottés et campements sommaires, de fourgons et chars à bœufs. Le gros des troupes était éparpillé sur les hauteurs environnantes du village, derrière la grande ligne de retranchement en cours d'édification. Eskevar s'arrêta et contempla à nouveau la scène; il y avait des hommes partout. De nouveaux détachements affluaient sans interruptions, en formation plus ou moins ordonnée. Des messagers circulaient en tout sens, certains à pied, d'autres montés. Et puis il y avait les femmes et les enfants, les artisans et les commerçants, assis près des tentes, qui interpellaient les messagers pour connaître les dernières nouvelles.
_ Votre monture est prête monseigneur.
Eskevar fut tiré de ses observations par l'arrivée de son écuyer. Le gamin tenait son destrier par les rênes et attendait les ordres avec un air alarmé. Aussitôt, le seigneur saisit la bride de sa monture et posa un pied sur l'étrier, tandis qu'une douzaine de cavaliers de son escorte se formaient en colonne derrière lui. Faisant tourner bride à son palefroi, il donna ses derniers ordres à ses officiers, pointant du doigt l'horizon.
_ Qu'on occupe la crête qui surplombe la plaine, devant la ville, et qu'on y plante des pieux dans le sol. Si l'ennemi tente une sortie ou cherche le combat, nous y serons en position de force...
Les officiers de sa suite hochèrent la tête en cœur et des messagers furent dépêches immédiatement, quand deux cavaliers surgirent au trot. Sautant à bas de leurs montures, ils tombèrent un genou en terre devant Eskevar.
_ Relevez-vous. Quelles sont les nouvelles du Sénéchal et de son armée ? demanda-t-il pendant que ses capitaines se redressaient et se campaient sur les hanches.
_ Comme nous le supposions, l'armée royale campe à l'ouest de la ville, répondit le plus âgé. Leurs derniers contingents sont arrivés hier et ils semblent avoir grandement souffert de leur longue marche.
Le capitaine des éclaireurs était connu sous le surnom de Tranche-montagne et c’était un géant parmi les hommes des montagnes. Alors même qu’il était accroupi, sa tête arrivait au niveau du mollet d'Eskevar, pourtant à cheval, si bien qu’il devait légèrement se pencher par déférence pour son souverain. Son visage à la mâchoire carrée était rasé de près, tout comme son crâne.
_ Comment le sais-tu ? demanda Eskevar d'un air narquois.
_ Nos éclaireurs postés le long du périmètre ouest m'ont rapportés qu'ils entendaient des gémissements et des murmures plaintifs s'élever de leur camp, expliqua Tranche-montagne. Et il n'y a aucuns signe de feux de camp.
Eskevar hocha la tête.
_ Nous allons nous rendres sur place pour parler au Sénéchal. |
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