Un voyage placé sous le signe de la confidence [PV Meg][fini]

Dernière édition par Nedylene le Ven 2 Oct 2009 - 19:29, édité 1 fois

Pendant qu'elle montait sur le cheval, elle put voir sa main serrer les rennes comme pour éviter qu'elle ne fuit avec sa monture. Après ce ne serait pas la première fois qu'elle prendrait la fuite à cheval. Elle commençait à avoir l'habitude mais les risques étaient toujours calculés. Là, elle courrait à sa perte, à sa mort. Les elfes étaient bien plus rapides et agiles que ces idiots d'humains qui n'étaient même pas capable de trouver un loup dans une bergerie.

Elle pouvait le sentir derrière elle, son souffle sur elle malgré son regard qui regardait à l'horizon pour diriger cet équidé dans le méandre des sentiers de Ryol puis de la forêt. Ses bras autour de la taille de la sombre lui effleuraient les flancs. Elle se tenait au paumeau de la selle alors que la cadence lente et régulière du pas de l'animal se faisait sentir sous leur bassin. Puis le trot, allure choisie par le baron faisait se collait un peu plus la drow au torse de celui ci avec le recul du mouvement pour ne pas glisser et chuter.

Son souffle chaud se fit sentir sur son oreille, une réponse lui était sifflait à voix basse, à peine perceptible. Il fallait tendre l'oreille pour écouter ce qu'il disait car seules ses lèvres semblaient bouger pour ceux qui n'étaient pas dans la confidence de ce murmure. Les prisonniers telle qu'elle... Cela signifiait il les prisonniers en règle général, les drows ou la gente féminine? Dans tous les cas cela étonnait beaucoup la drow qu'un baron puisse agir de la sorte allant jusqu'à même prendre sa proie sur son cheval. Il était avare de confidences, il voulait garder le reste pour plus tard. Nedylene n'en voyait pas vraiment la raison car que ce soit fait là ou ailleurs qu'est ce que cela pouvait bien faire.

Alors que le village se dessinait derrière eux dans le brouillard hivernal du matin. Il recala ses lèvres à son oreille pointue pour la questionner. Il avait attendu que le village soit loin derrière eux pour lui poser toutes ses questions qui avaient de nombreuses réponses qui pouvaient n'être que chimères ou vérités. Elle hésita à lui répondre car que dire. La vérité était plus incroyable qu'un mensonge donc autant la divulguer. En plus comme cela ça serait une chose de faite qu'elle n'aura plus à dire.

C'est par ce qu'il n'y a pas grand chose à dire sur moi. Mais comme vous le voyez, je suis drow. Sans terres, sans famille, sans origines; je me laisse porter où me guide mes pieds. Il n'y a rien de plus à dire...
Mon âge n'est pas une exactitude mais avoisine le siècle. Un long siècle avec lequel la vie a eu le plaisir de jouir d'un certain sadisme. Comme je vous l'ai dit auparavant, je viens des terres humaines, non pas par un choix qui m'est propre mais par la volonté d'êtres qui n'ont su voir autres choses en moi qu'une chose abjecte pour en tirer profit.
Je crois qu'il n'y a rien de plus à dire...

Sa voix était lointaine, triste avec une pointe d'animosité. Elle détestait ce sort qu'elle avait du subir pendant de nombreuses années sans pouvoir rien faire d'autre que d'endurer douleur, viol telle une esclave enchainée. Elle lui avait caché volontairement sa condition d'assassin sinon c'était sur, elle serait tuée sans sommation. Il lui semblait en avoir dit assez pour éviter d'autres questions mais seule ce que lui dirait le baron pourrait être une certitude sur ce fait.

La sombre marqua un temps avant de lui répondre. Que pouvait signifier cette hésitation plus que prévisible? Mais la breve durée de celle-ci et la pointe d'amertume dans la voix de Nedylene avait eu en parti raison des doutes du baron quand à la véracité des propos qu'elle tiendrait.

Mais, encore une fois, les propos de la drow étaient plutôt flous. Aucun détail sur lequel se tenir réellement, aucun nom, aucune date, aucun évènement historiquement majeur... Environ un siècle et c'était tout sur quoi se tenir. Elle était plutôt jeune et pour le baron, environ un siècle pouvait vouloir dire 125 comme 80 ans! Tout en est-il que le fait qu'il y avait grande chance que celle-ci n'avait pas atteind l'âge de raison rassura un peu Mëgilen'syre. Pourquoi? Cela lui semblait moins impressionnant et moins pénible à subir en discussion et raisonnement, dans le sens où la vieillesse avait tendance à faire des gens des entêtés à la manière de certains de ses chers animaux. Mais il n'oublia pas pour autant Rywyn, capitaine de l'archerie avec une jeunesse proche de celle de la drow. N'ayant toujours pas reçu satisfaction, Mëgilen'syre insista avec de plus précises questions.

- Vous n'avez donc jamais rien connu d'autre que la terre des hommes? Et si je comprend bien, vous êtes maintenant en fuite?...

Il marqua une courte pause, le terrain n'arrêtait pas de biffurquer, de monter et de descendre, si bien qu'Anöl prit une petite initiative verbale. Il s'était u peu approché du destrier du baron mais était toujours à une distance respectable.

- Baron... , dit-il.

Celui-ci s'arrêta net, les deux gardes firent de même, et il tourna un peu sa tête en direction de celui qui l'avait interpeller.

- Oui?

- A cette allure nous n'arriverons jamais au domaine à l'heure prévu et...

- Je sais cela! Coupons par la forêt...

- Mais...

- Coupons par la foret! Ais-je déjà dit deux fois, par pitié ne me faites pas encore répété... Nous reprendrons bientôt un allure plus acceptable qui nous permettra d'arrivé peut-être même en avance de part ce raccourci.

Et ils quittèrent lentement le chemin déjà si sauvage pour s'enfoncer au coeur des forêts d'Anaëh. Les wirskeïnfyliens ont d'étranges routes sans fin. Ces routes ont en réalités été construire loin des endroits les plus sauvages d'Anaëh et coupé par celle-ci revenait à se mettre en danger, bien que les accidents restaient des faits exceptionnels et dans la plupart des cas étaient provoquer par les quelques fous d'étrangers qui osaient passer en Wirskeïnfylie malgré la lois millénaire qui les en interdisait. Ce racourci serait sans conteste plus cour vu les énormes et étonnant détours que faisait prendre les routes wirskeïnfyliennes dans le plus grand respect de la nature. Tout en est-il qu'une fois dans la forêt maintenant dense à souhait, le baron reprit la conversation. Il recommença à parler bas et en langage commun à la sombre.

- Excusez moi Nedylene... Alors, quelles contrées humaines avez vous eu l'horreur de voir? Vous m'aviez parlé de Diantra et d'Ydril, ce ne doit pas être d'agréables endroit pour des gens de votre sang, non?...

Il repensa un instant à son besoin d'une terre d'acceuil et à ces fous d'Actellys qui se proclamaient maintenant terre de paix et d'accueil à tous gens. Il aurait put l'en informer, lui procurer un moyen sûr d'y parvenir et l'y laisser vivre en paix. Mais ce n'était pas un actellyens et pour rien au monde il n'aurait laisser s'en aller en vie cette sombre dont le passé était encore trop incertain.

Malgré cette réponse qu'elle avait faite, cette confidence sur sa vie, pour le baron cela semblait bien maigre. Il voulait en savoir plus, connaitre tout d'elle avec une certaine curiosité que personne ne lui avait encore jamais portée. Cela l'étonnait beaucoup, pourquoi toutes ces questions sur sa vie alors qu'elle était sa prisonnière. Les autres n'avait jamais pris la peine de discuter posément avec elle.

Il avança alors à nouveau ses lèvres au niveau de son oreille pour lui poser de nouvelles questions, plus précises dans le but qu'elle lui donne des réponses moins évasives. A la première, elle ne fit qu'un signe de tête que le baron pu interpréter comme étant la réponse à sa question. Elle n'avait jamais connu autre chose de sa vie. Après tout, elle avait passé toute sa vie à Ydril si on oublie sa courte enfance sur une île proche de celle de Nelen.
Elle n'eut pas le temps de faire une nouvelle réponse quand la voix d'Anaöl s'éleva en se rapprochant d'eux.

Elle ne comprit pas la conversation qui se déroulait entre les deux elfes. Mais elle put remarquer un certain étonnement, inquiétude dans le timbre de voix du garde. Celle de Mëgilen semblait décisive, ne voulant répéter à nouveaux ce qui semblait à ses oreilles être un ordre. Elle écoutait, sans comprendre. Parlaient ils d'elle ou d'autres choses? Elle l'ignorait et aurait voulu comprendre au moins quelques brides mais rien, elle ne saura jamais.

Elle remarqua alors un détail. Ils avaient cessé de suivre le chemin tortueux qui descendait en serpentant dans les profondeurs de la forêt pour couper à travers bois.Peut être était ce de cela qu'ils avaient discuté? A moins qu'ils s'enfonçaient en dehors des sentiers battus dans un but précis: l'achever et laisser son corps aux animaux sauvages. Inquiète, elle lui demanda alors qu'il venait de poser une nouvelle question.

Pourquoi avoir quitté le chemin? Est ce pour vous débarrasser de moi?

Puis elle murmura alors sa réponse comme si la fin était proche.

A Diantra, les drows sont chassés à vue comme de vulgaires rats. Les humains ne cherchent pas, ils se sentent menacés et pour remédier à cela ils nous chassent comme la vermine.

Elle poussa un soupire. Pour elle, ce passage à Diantra avait failli lui couter la vie. Elle portait en sa chair, la marque de ce passage. Puis elle continua sur l'autre ville.

A Ydril, les choses étaient quelques peu différentes. Les drows étaient toujours aussi mal vue mais ils m'avait gardée en ces lieux aussi, ma présence faisait parti du décor bien qu'on aurait préféré me retrouver gisante dans une flaque de sang.

Les propos de la drow laissaient encore le doute plané sur l'esprit de prévention inébranlable du baron. Les détails étaient encore mince mais allait dans le bon sens. Il n'allait pas plus insisté pour l'instant histoire de ne pas transformer le dialogue en un véritable interrogatoire. Le fait par contre qu'elle crut qu'ils traversaient les bois pour se débarrasser avec plus de discrétion d'elle le fit un peu sourire, et après ses explications il l'a rassura sur son sort, l'on pouvait distinguer dans sa voix une pointe d'amusement.

- Non ne vous inquiétez pas, votre heure est encore loin d'être venu. Nous coupons juste par la foret pour que le voyage nous soit plus court...

Et ils continuèrent leur longue avancée dans les fourrés. Il n'avait ni plut ni neiger depuis la veille, cela était bien sûr plus agréable mais cela n'empêchait pas au sol d'être boueux. Les chevaux se débrouillaient plutôt bien et on entendait plus intensément la faune grouillées aux alentours. Le baron était plutôt à l'aise, mais les jumeaux, eux, étaient tendus comme au milieu d'un territoire ennemi.

Au bout d'une demi heure leur peur se confirmèrent, tous facilement alertés par les bruits dégagés ils s'arrêtèrent en même temps... Les deux gardes avaient la main au fourreau et s'étaient mis aux côtés du baron qui pour sa part se contenta de susurer quelques explications aux oreilles de la drow.

- Des gobelins...

Et après quelques secondes durant lesquels le brouhaha s'était fait de plus en plus fort, un étrange petit être ne dépassant pas la quarantaine de centimètre apparut au bout d'une branche située à quelques mètres d'eux. Il les regardait avec des yeux ronds, tout ébaubit au point qu'il tomba de sa branche et en se relevant précipitamment il cria quelques mots complètements incompréhensibles pour ensuite s'en aller au loin, suivie d'une vingtaine d'autres individus plus laids et ridicules les uns des autres, se marchand dessus et trainant avec eux mille et une babioles obsolètes, fruits de quelques larcin ou possessions qui leur est peut-être indispensable. Mëgilen'syre avait un peu étudier ces bêtes, mais pour en venir à l'évidence que cette population n'avait comme intérêt que le ridicule...

Nedylene n'était peut-être pas habituer au milieu pouvant paraitre si étrange tel la forêt Anaëh, le baron pensa à la rassurée un peu.

- Ils ne sont théoriquement pas dangereux mais il leur arrive quelque fois de se prendre pour plus qu'ils ne sont il faut les excusez. Ce sont les désagrément de traverser la foret, sans parler du caractère sacré de celle-ci que vous devez connaitre.

Ils reprirent doucement le chemin à la même allure qu'ils l'avaient commencer, et le baron reprit la parole comme si rien de tout cela ne s'était passé. C'était pour lui chose courante. Il commençait à parler sous un ton plus naturel, moins confidentiel.

- Vous m'avez l'air d'avoir beaucoup souffert en la compagnie de ces rustres d'humains. Je commence à comprendre pourquoi nos manières vous étonnes quelques peu... Dites moi Nedylene, que pensez-vous d'ailleurs de nous? Je sais que vous n'êtes pas en ces lieux depuis bien longtemps mais j'aimerais savoir l'idée que vous vous faites de la Wirskeïnfylie. Je dit Wirskeïnfylie car je n'oserais parler du royaume. Je pousse la curiosité un peu loin mais, étant maitre des lieux, un avis objectif est toujours pour moi le bienvenue, vous comprenez.

Il commençait a prendre en habitude la présence de la drow, et pas seulement en apparence. Elle ne semblait pas aussi terrible que les légendes qui cours à leur sujet. Seul cette peau sombre, preuve de la corruption de son sang, troublait encore grandement l'esprit du baron. Après tout c'était l'un des siens qui avait tuer son digne père... Si les choses continuaient ainsi et que le rapport sur cette demoiselle s'avérait positif, elle finirait peut-être par avoir un avenir plus beau que celui qu'elle se figurait à l'instant. Mëgilen'syre imaginait déjà toute la polémique régional que provoquerait l'introduction de cet être dans la demeure des Wirskeïnfyl, rebondir positivement sur ce fait allait s'avérer difficile mais le jeu en valait la chandelle aux yeux du baron.

A sa question, le baron put remarquer que Nedylene était inquiète quant à son devenir et ce changement de direction. Il lui répondit avec une pointe d'amusement que c'était juste pour arriver à leur prochaine étape plus rapidement qu'ils avaient quitté le chemin principale pour s'enfoncer dans les méandres de la forêt. Apparemment son heure n'était pas venue, avait il un quelconque projet pour elle?
Malgré l'absence de neige sur le sol, la boue visqueuse recouvrait le sol, faisant quelques éclaboussures sous les sabots des chevaux. Un bruissement se faisait entendre dans les fourrés, ce bruit était celui de quelqu'un qui les suivait, qui les épiait. Au bout d'une demi heure que ce bruit continuait à fourmiller derrière les branchages de la forêt, ils stoppèrent l'avancement des chevaux. Les deux gardes jouèrent alors leur rôle, se rapprochant du cheval sur lequel se tenait Mëgilen et Nedylene pour enfin se tenir à leurs côtés. Le baron lui murmura à l'oreille qu'il s'agissait de gobelins.

Elle n'avait jamais vu de gobelins de sa vie, en même temps, elle n'avait jamais vu d'autres drows ni d'elfes avant sa capture actuelle. Elle eut un léger mouvement de recul quand elle en aperçut un, se retrouvant plaquée contre le torse de l'elfe.
Cette créature mesurait pas plus que trois pommes aussi elle fut soulagée de voir cette bestiole avec ses petits yeux ronds et globuleux. Elle s'attendait à quelque chose de beaucoup plus imposant et gros contre lequel il aurait fallu se battre mais pas du tout, elle poussa alors un soupire et fit un petit sourire.
Quand la petite bestiole tomba de sa branche, Nedylene ne put s'empêcher de laisser entendre un petit rire moqueur qu'elle essaya de dissimuler en portant sa main sur ses lèvres.
Mais après un cris totalement incompréhensible et une fuite, une vingtaine d'individus se firent voir avec dans leurs pattes des fruits, des racines et divers objets n'ayant aucune utilité à première vue.
Le baron lui expliqua alors que ces créatures n'étaient en rien dangereuses. Elle lui répondit d'ailleurs avec une voix assez sèche.

J'aurai pu le deviner sans que vous m'en touchiez mots. La maladresse de ce dernier sur sa branche a trahit un côté un peu stupide de ces petites bêtes.

Ils continuèrent alors leur voyage ne s'attardant pas sur cette épisode et ces petites bêtes assez grotesques. Le baron reprit alors la parole alors qu'ils s'enfonçaient toujours plus profondément dans les profondeurs sylvestres. La voix de l'elfe avait pris un ton plus confiant qu'au tout début de leur conversation lors du départ de Ryol. Il semblait enfin saisir pourquoi toutes les manières qu'il avait avec elle, la troublaient car les humains étaient aux antipodes des elfes. Il voulait son avis sur ses terres. Elle fut d'autant plus surprise de cela car on ne lui demandait jamais son avis sur les choses, elle se contentait toujours d'exécuter sans se soucier les détails.

Les elfes sont clairement et en tous points positifs supérieurs aux humains qui ne sont que barbarie, violence, sauvagerie et ignorance. Voyez vous, il est plus agréable de se faire traiter avec un minimum de respect même en étant ennemi que de se voir enchainée, torturée et violée. Les humains ne cherchent pas à comprendre. Sans doute sont ils trop stupides pour cela?
Les elfes, eux, semblent plus civilisés, raffinés et fins.

Que vous dire sur vos terres à part qu'elles sont d'une densité verdoyante assez appréciable. Le village dans lequel nous nous sommes arrêtés était des plus plaisants et change de ce que j'ai pu voir jusqu'à maintenant. Il est vrai qu'à connaitre pareil endroit cela donne envie d'y rester.

Dans sa réponse, elle avait livré bon nombre d'indices sur sa vie passée mais aussi sur sa préférence et sa volonté de rester en des terres aussi verdoyantes. Nedylene était d'un calme assez naturelle, elle devait cela à son enfermement car il ne servait à rien de se débattre quand on était enchainé, il fallait toujours trouver la faille pour se sortir des situations. Elle ne lui avait toujours pas avoué qu'elle était une assassin mais en même temps, elle ne tuait que pour rester en vie, se protéger ou sous contrat. Là, elle ne sentait aucune menace et aucun contrat n'était porté sur la tête de cet elfe, aussi autant se montrer sous son meilleur jour pour amadouer ce baron.

La première réponse de Nedylene fut sèche au point d'intriguer le baron, qu'elle était ce ton soudain si différent? Peut-être se rappelait elle son misérable statut de prisonnière... Le merveilleux de la mystique forêt d'Anaëh ne faisait sans doute pas assez son effet sur la sombre habituée aux grandes ville, la nature la rendait peut être mal à l'aise.

Quoi qu'il en soit la réponse de la sombre à sa deuxième question le rassura quelque peut sur l'esprit dans lequel elle se trouvait. Elle se plaisait, c'était sans doute le plus bel et juste endroit qu'elle n'ait jamais vu. Mais surtout, elle avait délivrer quelques traces de plus sur son passé. Sa description des hommes semblait en tout point correspondre à la réalité du baron, capable des pires vices. Comment une drow aurait pu de toute façon vivre parmi ces êtres sans subir leur colère barbare qui n'est que faussement justifié afin d'apaisé leur immonde conscience? Fort de ces dires mais soucieux de cet excès de louanges, Mëgilen'syre estima son savoir suffisant pour laisser, du moins pour l'instant, l'esprit de la drow en paix pour ce qui est de son passé.

- Ces êtres n'ont pour seul philosophie que leur égo dont la grandeur est à l'inverse de leur importance en ce monde, c'est à dire misérable... Oui, je vous avoue sans peine le dégout que j'ai pour ces êtres aussi inconscient que leur déesse créatrice, mais vous qui semblez avoir goûté à leur folie vous devez sûrement comprendre aisément si ce n'est mieux toutes les raisons de ce dégout.

Autant que la passion, la haine d'une chose lie assez efficacement les êtres. Cette haine des Hommes était pour l'instant l'unique point commun entre la drow et le baron, mais pour ce dernier cela représentait plus qu'une simple similitude philosophique... Il ne parlait pas là comme à un ennemi des Hommes mais à un témoin innocent de leur vile et puéril cruauté, il ne parlait plus à une prisonnière mais à une alliée potentielle... Et quelle alliée? Une drow perdue entre les mains des elfes, c'était bien peu. Il maudit le sort en lui-même qui fit que cette drow, dépourvue de la moindre influence, put se rendre compte du méprit que mérite la race humaine alors que ses congénères les plus puissants en faisait presque leurs égaux.

"Allons, pensa-t-il, peut-être que cette petite a plus de potentiel qu'elle n'y parait. Mais avant d'en arriver là, prudence..."

Prudence, oui, car une erreur sur cette drow pouvait prendre une certaine envergure qui serait, pour sa famille et sa position politique, extrêmement fatale. Il imaginait déjà la réaction de Dyarque et Elycia qui ne comprendrait certainement pas pourquoi garder cette drow en vie. La chose devrait au mieux être gardée secrète, mais c'était trop tard, ils étaient passés par Ryol et tous avait vu la sombre. La rumeur allait certainement déjà se propager sur le territoire wirskeïnfylien et en quelques jours arrivé aux oreilles de ses seigneurs.

- Nous n'arriverons pas à temps même avec ce raccourci. Nous allons devoir prendre une allure un peu moins confortable...

Il n'eut pas besoin de répéter la chose aux gardes qui avaient parfaitement entendu et ensemble ils s'en allèrent plus vivement dans la foret, vers la sombre demeure des Wirskeïnfyls.

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