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| Bien se faire voir est une question de travail [RP libre] | |
| | Auteur | Message |
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Caeliban
Humain
Nombre de messages : 20 Âge : 35 Date d'inscription : 12/11/2009
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| Sujet: Bien se faire voir est une question de travail [RP libre] Mer 18 Nov 2009 - 11:20 | |
| Extrait d'une lettre cachetée du sceau d'Erac - Citation :
- Par décret royal, et jusqu'à la fin de la révolte des seigneurs félons, tout mouvement commercial est suspendu. Les marchands et pourvoyeurs du royaume doivent désormais mettre leur stock au profit de notre armée, afin que puisse perdurer encore et pour longtemps le règne de notre souverain, le Roi Trystan !
Vive le Roi ! Vive Diantra ! - Charmant de patriotisme, commenta doucement Caeliban à la fin de sa lecture. Depuis le début de la guerre civile, le grain et la viande salée qui devait parvenir a Lante pourrissait dans son entrepôt. Quelle que soit l'issue du conflit, Caeliban aurait fort à faire pour garder le peu de confiance que lui accordait le peuple des montagnes dans ses transactions. Il doutait de la compréhension de ceux-ci, déjà que les querelles intestines humaines devaient bien les faire rire, eux si soudés sous leurs toits aux faîtes de granite et de basalte. Il lui fallait donc trouver un moyen de ne pas faire couler son affaire principale tant que duraient les affrontements. Donc de travailler soit pour la couronne, soit pour les insurgés. L'ennui étant que choisir un camp était a peu près aussi dangereux que de se balader nu dans les Terres Sombres, un côté du corps peint en noir. Si la faction à laquelle il avait adhéré tombait, il était certain de se faire tuer. Au fur et à mesure que ses informateurs l'instruisaient de l'avancée des évènements, Caeliban échafaudait un plan. Une armée à besoin de nourriture, de beaucoup de nourriture. Hors il avait à sa disposition tout un chargement de nourriture destinée à des nains. A peu près le même régime que la piétaille d'un régiment, simplement en quantité presque triplée pour une même période. Il aurait dû être réquisitionné, mais l'administration n'avait jamais été un point fort de la politique de Christabel. Détail soit dit en passant qui permettait au marchand de faire ses petites activités illicites en toute quiétude. *Si seulement ce chargement d'opium avait pu arriver de Mera ! Foutus pirates... Mais, bon Cael, pas la peine de t'énerver. Fais ce que tu as à faire. Nul doute que ce cher seigneur de Diantra aurait bien besoin de ta modeste participation. Et monter une caravane c'est ce que ton vieux savait faire de mieux. La maison Salica et Fils va faire une sortie...* D'après ce qu'il avait pu glaner auprès de la lie et des petits nantis qui lui servaient d'informateurs à Christabel, Caeliban avait pu déterminer que les royalistes avaient un avantage non négligeable, les rebelles ayant certes pris Diantra, mais apparemment pas pour longtemps. Et qu'une force presque insubmersible allait marcher vers la capitale, pour la reprendre au nom du Roi. Les royalistes avaient presque choisi Caeliban sans lui demander son accord. Depuis maintenant un mois, Caeliban bataillait pour avoir l'autorisation de sortir des murs avec ses chariots. Il venait de l'obtenir avec ordre de monter également une escorte d'importance. Il ne faudrait pas que ce chargement destiné au Roi soit perdu... Encore un délai ! Décidément, ils s'accumulaient. Il décida donc de faire passer des annonces dans tous les milieux auxquels il prenait part afin de recruter des mercenaires pour protéger la cargaison. Et ses propres hommes surveilleraient ces hommes d'épée et d'argent. Il accompagnerait personnellement la caravane. Ses sœurs resteraient à l'abri à Christabel, et ce bon vieux Heraclès, son homme a tout faire, ferait tourner la boutique sans lui. Il avait fait savoir que la maison Salica et Fils cherchait des hommes d'armes compétents pour une escorte de marchandises vers Erac, et que tout homme ou femme intéressé devait venir trouver Caeliban Salica dans sa demeure, au centre de la cité. Les domestiques se chargeraient d'éconduire ceux qui ne correspondaient pas aux critères. Une fois sa besogne achevée tout ce qui restait à faire était de regarder passer les heures en espérant pouvoir partir au plus vite. Il déboucha une de ses dernières bouteilles de rouge Hautvallois, et se rendit dans la salle de musique, écouter les doigts de Cordélia, sa plus jeune sœur, sur le piano qu'il lui avait offert. En repensant à ce qu'il avait du faire pour obtenir cet instrument hors de prix, il se servit un verre. Bien se faire voir est une question de travail. |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: Bien se faire voir est une question de travail [RP libre] Mer 9 Déc 2009 - 17:34 | |
| Sans nouvelle du magicien qu'elle avait pour mentor, Lysia parcourait les contrées humaines sans véritable dessein. La jeune femme tentait d'éviter les différentes troupes qu'elle croisait; les soldats étaient peu connnus pour leur politesse, et par ces temps, toute rencontre était potentiellement dangeureuse. Elle gardait son capuchon relevé, et se faisait passer pour un homme à chaque personne qu'elle croisait. Jusqu'ici, le subterfuge avait été parfait. Cela faisait plusieurs mois que Lysia n'avait pas dormi dans une auberge digne de ce nom; la guerre civile semblait paralyser toutes les activités qui jadis furent la fierté des territoires humains. Le commerce n'était plus, seuls les clandestins parvenaient à exercer, et leur nombre augmentait de jours en jours. Lysia ferma légèrement ses doigts sur ses rennes, avertissant sa monture d'un arrêt imminent. Sereine ne broncha pas, et s'immobilisa immédiatement. La jeune femme leva les yeux, posant un regard sceptique sur une plaque en marbre, où l'écriture suivante était gravée : Comté de Christabel. Elle avait lu de nombreux grimoires sur les terres humaines, et ce comté y était régulièrement cité pour son commerce florissant. Les bijoux des plus nobles dames de la cour royale provenaient de cette région. Sa curiosité piqué au vif, Lysia talonna sa jument qui dévala un étroit sentier, et repassa au pas lorsqu'une immense plaine s'étendit à elle. La jeune femme hocha le menton, esquissa un très léger sourire, et ordonna à la grise de continuer; elles allaient découvrir ce célèbre comté.
- Place, place! D'innombrables cris s'élevaient de la rue principale de la cité, couvrant toute autre sonorité. Lysia interpella une gamine, et lui demanda où se trouvait l'auberge la plus proche; la fillette lui indiqua une rue parallèle à celle-ci, lui précisant aimablement qu'elle n'était pas en bon état. La jeune femme poussa un long soupir, puis haussa les épaules; elle descendit de cheval, confia son équidé à un palfrenier, et entra dans l'auberge, l'allure hésitante. Elle s'appuya au comptoir, et attendit que quelqu'un vienne l'interpeller.
- Non, je vais partir escorter la caravane de Salica, affirma un homme à la voix particulièrement grave. Lysia jeta un coup d'oeil par dessus son épaule, et fronça les sourcils; deux mercenaires. Elle se réintéressa au comptoir, et commanda une chope de bière. - Pourquoi? Vous allez être payés une misère, pour courir un grand danger; où diable est l'interet? Demanda le deuxième soldat clandestin. - Tu me connais, j'ai tout prévu...
Lysia fronça les sourcils, attrapa sa chope, et alla s'asseoir quelques pas plus loin, dos aux deux mercenaires. Ces derniers ne firent pas attention à elle: une femme n'avait jamais été une menace, encore moins une étrangère à la cité. Elle gardait les yeux rivés sur sa boisson, faisant mine d'être particulièrement interessée par celle-ci. Derrière elle, la discussion s'enchainait, sans qu'elle en entende la totalité. Mais toutefois assez. Lorsque les deux hommes eurent déguerpit, elle attendit une bonne heure, puis sortit de la taverne, et se dirigea vers le centre de la ville, le pas calme et régulier. Un gamin la bouscula brusquement, lui arrachant un grognement de mépris. Puis elle se retourna, lui attrapa le col, et prit la parole :
- Petit, tu veux gagner une pièce? - Oui m'dame, qu'est-ce donc que vous voulez?
Lysia se baissa pour être à sa hauteur; elle l'observa longuement, puis reprit la parole :
- Tu es de la ville? - Oui m'dame. - Connais-tu un certain Salica?
Le garçonnet acquiesça d'un signe de tête, et attendit. La jeune femme déclara d'une voix ferme :
- Indique-moi sa maison je te prie. - Oh c'pas loin m'dame, suivez-moi.
Lysia suivit le petit paysan, probablement fils de quelque manant, et s'arrêta devant la demeure qu'il lui indiquait du bout du doigt. Elle le remercia en lui jetant une pièce de bronze au visage, puis balaya la maison du regard. Elle était imposante, et parfaitement ancrée dans le style ancien de la bourgade humaine. Elle s'approcha de la porte, et s'apprêtait à frapper lorsqu'un couteau vint se glisser sur sa gorge. Un souffle haletant réchauffa soudainement son cou, et une poigne particulièrement puissante l'immobilisa totalement. Elle s'apprétait à crier lorsqu'une voix rauque retentit près de son oreille gauche
- Un mot et tu es morte ma jolie. Immobilisée, elle ne pouvait atteindre son épée. Elle jeta un coup d'oeil sur sa droite; un des deux hommes de l'auberge la regardait en souriant étrangement, tandis que l'autre l'entrainait dans une ruelle adjacente, son couteau formant déjà un mince filet de sang sur sa peau claire. |
| | | Caeliban
Humain
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| Sujet: Re: Bien se faire voir est une question de travail [RP libre] Jeu 10 Déc 2009 - 17:42 | |
| Après plusieurs jours à prospecter son escorte commençait à prendre forme. Une quinzaine d'hommes, trois femmes, et presque autant d'esprits simples. Caeliban se doutait que ces gens ne lui seraient en aucun cas loyaux, ni même ne le respecteraient pour autre chose que son argent, mais ça lui allait. Il avait besoin de brutes comme eux pour amener ses biens au roi, pas de la fine fleur de la garde royale. Certains étaient de bon gros soudards, avec l'épée et la tunique de mailles bon marché de rigueur, le nez rouge et aviné. D'autres voulaient paraitre plus raffinés, mais dissimulaient derrière des atours d'intelligence un esprit de simple sicaire. Enfin deux sortaient du lot, deux hommes de valeur qui voulaient s'engager dans l'armée du Roi, et trouvaient dans sa caravane un moyen simple et rémunéré d'aller jusqu'en Erac. - Héraclès, entre. Le petit homme passa la lourde porte du bureau de Caeliban très silencieusement, comme d'habitude. Et comme d'habitude, Caeliban ne put s'empêcher de s'étonner qu'un homme au physique aussi ingrat porte le nom d'un héros aussi puissant. En repoussant ses petites lunettes d'airain vers le haut, Héraclès approcha de son maître, une liasse de papiers sous le bras. -Voilà Cael, j'ai toutes les autorisations pour l'expédition. Je me dois de te mettre une dernière fois en garde, ta bêtise m'est bien connue, de même que ton empressement à ne pas écouter mes conseils. Tu es entrain de faire une erreur. Les gibiers de potence que tu emploie vont t'égorger sur la route, et même tes propres brutes ne te protègeront pas de ces brutes là. Tu sais bien que les gens qui ont un esprit semblable s'associent facilement, et que les cons... -... ne se sentent bien qu'avec d'autres cons, je sais vieil homme. Tu deviens sénile. Héraclès soupira, rangea les parchemins paraphés et signés par qui de droit dans la sacoche qui se trouvait sur le bureau, puis sortit. Non sans gratifier à son maître un regard blasé et noir, fiché sur sa canne au seuil du bureau. Caeliban avait l'impression que cette scène se jouait sans cesse depuis deux ans, depuis que feu son paternel avait décidé d'écourter le fil de ses jours sur cette terre.
Une fois Héraclès dehors, probablement entrain de houspiller Cordélia ou d'applaudir Régane, Caeliban se posta à la fenêtre et repassa mentalement en détail toute l'opération qui allait se dérouler. Du moins commença-t-il à le faire, mais un évènement à l'extérieur de la maison attira son attention. Deux hommes qui enlevaient une jeune fille, à peine une femme, presque sur son perron. *Je n'ai vraiment pas besoin d'attirer le guet aujourd'hui...* Même si la maréchaussée n'avait absolument aucun grief contre lui, avoir des archers qui patrouillent dans le quartier ne serait pas bon pour les affaires. Et si un viol, ou quoi que ce soit de ce genre se produisait dans ces environs cossus, on pouvait facilement prédire qu'une flopée d'hommes d'armes allaient faire des rondes dans les coin jusqu'à ce que les esprits refroidissent. Le marchand enfila prestement son manteau, se saisit d'une épée qui ornait un mur, et se précipita dehors. - Les filles, restez à l'intérieur ! Héraclès, dis aux jumeaux de prendre leurs affaires et de me retrouver dehors ! Les jumeaux étaient deux de ses domestiques, deux montagnes de muscles du nord achetées au prix fort, leurs affaires deux jolies haches de bataille pleine d'encoches et de rayures.
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| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: Bien se faire voir est une question de travail [RP libre] Jeu 10 Déc 2009 - 19:16 | |
| Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration précipitée. Elle ne pouvait ouvrir la bouche, au risque de sentir cette lame acérée s'enfoncer entièrement dans sa gorge. La main de l'homme se faisait de plus en plus puissante autour de son maigre poignet, lui arrachant des gémissements de douleur qu'elle ne pouvait contenir. Le deuxième mercenaire fronça les sourcils en observant la jeune fille; il soupira longuement, puis prit la parole gravement :
- Pourquoi diable t'es-tu entrainée là-dedans? On ne t'a jamais appris à te mêler de tes affaires?
Lysia hocha le menton, sentant la lame glaciale contre sa peau, mais ne répondit pas. Elle commençait effectivement à se demander pourquoi elle avait tenu à ce point à avertir ce marchant. Après tout, il n'était probablement pas idiot, il savait sans doute que de nombreuses personnes n'étaient pas dignes de confiance. Encore moins les mercenaires. Ces soldats -si l'on pouvait les nommer ainsi- n'avaient ni demeure ni famille; ils n'avaient rien à perdre, et les créatures qui ne possédaient rien de précieux étaient les plus redoutables; mourir n'était pas une épreuve pour eux, seulement un passage. La jeune fille se mordit les lèvres, tentant désespérément de trouver un moyen de se dégager de cette montagne de muscles. Mieux valait ne pas agir sans avoir une très bonne stratégie; elle ne comptait pas y rester. Sentant les deux hommes s'échanger des regards entendus, elle prit la parole brusquement :
- Puis-je connaitre les raisons de ma captivité?
Le ridicule discours qu'elle venait de tenir la fit sourire. Transformant ce rictus nerveux en une aimable expression, elle fit mine de ne pas comprendre. Le mercenaire qui d'abord semblait exaspéré trahit sa surprise en fronçant les sourcils. Commençait-il à douter? Lysia adopta une mine d'incompréhension la plus complète, et jeta un coup d'oeil à la demeure du marchand, tout en ajoutant :
- Je suis venue voir mon cousin... Demandez-le lui si vous en doutez! Il me reconnaitra, soyez-en sûrs. Sa voix était calme; aucune vibration d'effroi ou de doute. La formation qu'elle avait reçut de Nakor le magicien lui avait apprit à développer ces capacités d'illusion. L'espionnage, métier pour lequel elle avait été formé, était tout d'abord l'art de la dissimulation. Elle masquait avec une aisance étonnante ses véritables desseins. Mentir n'était plus un problème pour elle. L'homme qui la tenait fermement commençait à relacher son étreinte, la laissant respirer à plein poumons. Puis il prit la parole à son tour :
- Je ne crois pas cette sorcière, amenons-la au ruisseau et noyons-la!
Barbare, pensa-t-elle. Il n'y allait pas de main morte! Elle sentit un frisson de crainte s'emparer d'elle; le maitrisant vivement, elle gardait cette expression d'indignation. Laissant apparaitre de la terreur dans son regard, elle répondit précipitamment :
- Je vous en prie messire, je...
Des bruits de pas raisonnèrent à quelques mètres de leur position. Invisibles de la rue, Lysia espérait que la personne qui venait de sortir de la demeure du marchand allait avoir la brillante idée de se diriger vers eux. La jeune fille poussa un gémissement de douleur lorsque la lame du soldat vint faire perler du sang sur sa gorge; dégoulinant le long de son coup, entre ses seins, puis sur son ventre, elle grogna de dégout, tout en se préparant à passer à l'action. Sentant sa main glisser le long de la poigne de l'homme qui se relachait, elle balança tout son corps vers l'avant, tout en écartant le couteau d'un brusque mouvement de sa main libérée en une fraction de seconde, surprenant le mercenaire qui cria de surprise - La gueuse! Lysia bondit en avant, attrapant son épée dans un même élant, et évita de justesse le poignard du deuxième homme qui visait sa poitrine. Elle fit volte face, posant un regard brulant de colère sur ses deux agresseurs.
- N'approchez pas, où je vous embroche l'un après l'autre!
Elle fit siffler son arme, puis recula de quelques pas, les muscles tendus. |
| | | Caeliban
Humain
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| Sujet: Re: Bien se faire voir est une question de travail [RP libre] Ven 11 Déc 2009 - 10:35 | |
| Une fois la lourde porte de son domaine franchie, Caeliban se demanda ce qu'il était bien entrain de faire. Secourir les damoiselles en détresse n'était plus son fantasme depuis l'age de 11 ans, et pourtant, quatorze ans plus tard, le voilà armé et chaud pour sauver une fille dont il n'a aperçu que le manteau. Voire une mèche de cheveux, mais à cette distance ça aurait aussi bien pu être une capuche. N'empêche, très jolie couleur, même pour une capuche...
Trois secondes avaient défilées devant la trotteuse avant que le marchand ne dépasse la grille de son jardin. Il tourna la tête à gauche et à droite, d'abord sans rien apercevoir. Puis le fracas d'une arme qui tombe à terre, et un cri : - la gueuse ! Quel genre d'idiot jure comme ça ? Ça venait de sa droite. La ruelle. Bon choix pour tuer quelqu'un discrètement c'est vrai. Mais se débarrasser d'un corps n'est pas simple dans le coin. Bon, les jumeaux ne devraient pas tarder, Caeliban s'élança.
- N'approchez pas, ou je vous embroche l'un après l'autre ! scanda la jeune femme. Ils étaient deux à lui en vouloir apparemment. Elle avait réussi à se dégager de l'étreinte du plus gros de quelque manière, celui-la avait son arme à terre et une expression de franche haine sur le visage. L'autre était porteur d'un poignard, et semblait tellement concentré que ça en devenait comique. La fille se tenait en garde, pas de manière très académique, mais bien en place sur ses deux jambes. Un des professeurs de Caeliban lui avait dit que si on glorifie le bras de l'épéiste, c'est au détriment des jambes, qui font presque autant de boulot que ce vantard de bras, sans jamais recevoir ni éloge ni remerciement.
Lame au clair, Caeliban avança calmement après s'être raclé la gorge pour signifier sa présence. - Dégage le bour... commença le plus gros des deux truands. Le second eut une sorte d'absence, comme s'il cherchait quelque chose dans sa propre tête. Puis lui vint une révélation : - Merde Panir, c'est Salica ! Sans accorder d'importance aux sicaires, un Caeliban tout sourire s'adressa à celle qui allait être leur victime quelques instants plus tôt : - Besoin d'aide, mademoiselle ? |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: Bien se faire voir est une question de travail [RP libre] Dim 13 Déc 2009 - 12:39 | |
| Les pas qui claquèrent derrière elle la firent sursauter; elle n'osait tourner le dos à ses agresseurs, de peur de leur offrir une occasion inespérée de la faire disparaitre. Toutefois, si la personne qui s'élançait derrière elle était un autre mercenaire, elle n'avait plus aucune chance de s'en sortir. Prenant le risque, Lysia resta immobile, tentant de ne pas perdre son sang-froid. Quelques secondes s'écoulèrent; les deux hommes se jetaient des coups d'oeil insistants, sans qu'aucun des deux ne fit mine de bouger. L'homme se montra enfin, se plaçant aux côtés de la jeune fille, à son grand soulagement. Elle ne le regarda pas, gardant sa concentration, pour être certaine de pouvoir parer une quelconque attaque.
- Merde Panir, c'est Salica ! Retentit la voix d'un des mercenaires. Lysia fronça les sourcils, et se déconcentra pour la première fois; elle laissa glisser son regard sur sa gauche, et observa l'homme qui se tenait prêt à combattre également. Il devait avoir un peu plus d'une vingtaine d'année; plutôt grand, bien taillé, beaucoup de présence. Elle reporta son attention sur les deux bourreaux, et s'apprêtait à négocier, lorsque la voix du marchand s'éleva doucement :
- Besoin d'aide, mademoiselle ? Elle le regarda à nouveau; tout sourire, il parassait tout à fait calme et détendu, ce qui n'était pas le cas de Lysia. Elle acquiesça d'un signe de tête, et ajouta : - Oui, ce ne serait pas de refus... Elle s'était mise dans cette situation seule, et son éducation aurait voulu qu'elle s'en sorte seule, et pourtant, elle liait son sort à celui de ce jeune homme, puisque son intention première était de l'aider lui. Sans même le connaitre... Nakor n'aurait pas été fier d'elle. Sortant de ses pensées brusquement, elle baissa très légèrement son arme, et prit la parole brusquement :
- Dégagez et il ne vous sera fait aucun mal. Ou nous vous tuerons sans hésitation, mon cousin et moi, je peux vous l'assurer. La voix de la jeune fille rentissait de manière vive et imposante; sûre d'elle, aucune défaillance ne la trahissait. Le mensonge du cousin était nécessaire; si les mercenaires étaient persuadés qu'elle disait vrai précedemment, et qu'elle n'avait rien entendu à l'auberge, alors ils partiraient sans difficulté. Elle ne comptait pas avoir deux cadavres sur le bras... De plus, elle ne connaissait pas les coutumes de cette bourgade; un peu de mauvais sort, et elle finirait pendue sur la place du village. Le vent sifflait avec violence dans la ruelle, soulevant les cheveux de la jeune fille qui grelottait de froid; son manteau avait été déchiré sur toute la longueur de son corps lorsqu'elle avait évité le coup de poignard. Elle se mordit les lèvres, tentant de ne pas bouger, tout en gardant un regard assuré.
- Dépéchez-vous! Acheva-t-elle, la voix teintée d'une colère mal contenue. |
| | | Caeliban
Humain
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| Sujet: Re: Bien se faire voir est une question de travail [RP libre] Lun 14 Déc 2009 - 13:54 | |
| C'en était presque risible. Une scène de théâtre burlesque, de la Commedia Del Arte, comme on pourrait dire dans le sud du royaume. La jeune ingénue qui tente de passer pour une dure devant deux voyous, et lui, Caeliban, dans le rôle du sauveur inopiné. Le mensonge de la parenté ajoutait juste ce qu'il faut de sel à cette farce. Ainsi il fallait feindre un cousinage. Autant que la blague soit au goût de ces deux imbéciles.
- Dégagez et il ne vous sera fait aucun mal. Ou nous vous tuerons sans hésitation, mon cousin et moi, je peux vous l'assurer. A parler d'assurance, elle n'en dégageait pas vraiment. - Calme-toi cousine ! Si on fait comme la dernière fois il ne restera rien de ces deux messieurs pour nourrir les chiens. Mais il est vrai que je ne suis pas contre une peu d'exercice... répondit Caeliban en faisant passer son épée de décoration entre ses deux mains dans un moulinet. Tu veux lequel ... ?
Un coup de vent fit voleter tout ce qui le pouvait, y compris le vieux bout d'étoffe qui servait de protection contre les intempéries à sa nouvelle cousine. Elle était plutôt bien faite, il fallait l'avouer. Et Caeliban fut à deux doigts d'éclater de rire. Il y avait un nouveau membre à sa famille depuis moins d'une minute, et voilà qu'il se mettait déjà à penser à l'inceste ! Disons qu'il s'agit d'un cousinage très éloigné. Les deux sicaires qui servaient de public et de personnages secondaires à cette farce semblaient de plus en plus nerveux, le froid ajoutant à leur mal-être un petit côté dramatique.
Les dernières lignes de la jeune fille, au comble du ridicule et pourtant touchantes, permirent à l'hilarité de s'emparer totalement de Caeliban. - Dépéchez-vous! Et le marchand éclata de rire. Le visage du dénommé Panir prit une teinte grisâtre du plus bel effet. Son compagnon se colora plutôt dans le vert-de-gris, un peu moins franc, un peu moins théâtral. Alors que les jumeaux, Ogden et Brahmin, que le marchand avait appelé avant de sortir s'approchaient enfin de leur pas lourd, la terreur s'empara tout à fait des deux hommes. Et ils détalèrent, sans demander leur reste, comme on peut s'en douter.
Caeliban se tourna vers la jeune fille, son hilarité calmée en grande partie. Elle grelottait. - Désolé pour le rire, en ce moment je manque de distractions, et cette petite aventure m'a bien diverti, je dois l'avouer. Je suis Caeliban Salica, mais ça vous deviez déjà vous en douter. Vous semblez avoir besoin de vêtements et d'un endroit où vous reposer. Je vous propose de passer chez moi, mademoiselle... ? |
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