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| A la recherche d'une mémoire [achevé] | |
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Yho Sétano
Ancien
Nombre de messages : 1079 Âge : 35 Date d'inscription : 29/05/2008
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| Sujet: A la recherche d'une mémoire [achevé] Sam 9 Jan 2010 - 15:57 | |
| Pour quelqu’un qui venait de se prendre une auberge sur la figure, Yho se sentit étonnement bien lorsqu’il ouvrit les yeux. Ce qu’il regretta aussitôt. L’image d’une spirale infernale, composée de toutes les couleurs du spectre et même d’avantage resta gravée dans son esprit bien après que ses paupières ne se furent refermées et il eut le mal de mer. Il se trouvait allongé autour de choses qui détestaient apparemment rester à leur place, garder la même forme et la même couleur. Il n’essaya même pas de se remettre debout, choix judicieux car le sol (si on pouvait appeler ça un sol) semblait lui aussi incapable de remplir la seul fonction pour laquelle il existait finalement : rester où il était. Yho entrouvrit les yeux, prudemment, comme s’il avait peur de se les bruler. Il s’étonna presque de ne pas tomber lorsque le support sur lequel il était se retrouva à l’endroit il devait théoriquement y avoir un ciel qui s’en était apparemment allé faire un tour... Il referma les yeux et réprima un haut le cœur. - Bonjour Yho Sur le coup de la surprise ses yeux s’ouvrirent avant qu’il ait pu les en empêcher. Ils lui renvoyèrent l’image d’un vieillard sans âge, entièrement nu mais drapé dans la pudicité toute relative que lui offrait son interminable barbe blanche. On ne voyait qu’elle à vrai dire et seul en dépassaient un nez en trompette, chevauché par deux yeux entièrement blancs eux même coiffés d’épais sourcils qui avait la particularité d’être noués en deux longues tresses qui encadraient son visage malingre. Yho se dit que dans un tel pays il ne devait pas trouver beaucoup à manger. Ni beaucoup de barbier Et pendant qu’on parlait de manger Yho n’avait plus mal au cœur. Il fallait seulement qu’il reste concentré sur quelque chose de fixe, en l’occurrence le vieillard en lévitation devant lui et ne surtout pas prêter attention à ce qui se passait à coté, car même pour un esprit comme Yho, voir une lampe à huile aux teintes de bleus se transformer mollement en une espèce de chapeau melon vert avait quelque chose d’indécent. Comme s’il assistait à la reproduction de l’objet. - Ou suis-je ? - He bien tout dépend de quoi tu parle. -… (Silence inhabituel et interloqué) - Si tu veux parler de ton corps il est toujours au même endroit et il ne va vraiment pas bien. Les secours sont en route mais ils vont peut-être arriver trop tard. - Ha, c’est… fâcheux. Et pour l’autre ? Je veux dire… mon esprit ? - Tu l’a autour de toi, annonça le vieillard en ouvrant les bras sur le chaos alentour. Tout ce qui nous entoure c’est ton esprit, ton âme, toutes tes pensées, tes souvenir et ta manière de réfléchir. En fait à la manière de l’escargot qui se replie dans sa coquille quand il y a danger tu t’es replié dans ton esprit, ton dernier rempart contre la douleur et la mort. - C’est pas très réjouissant. - Non en effet. Maintenant c’est à toi que revient l’entière décision - heu, oui, sûrement je suis quand même chez moi non ? Je veux dire, c’est mon cerveau. Mais heu… quelle décision ? L’autre pris le ton d’un maitre d’école face à un élève particulièrement lent, ce que Yho trouva dur à avaler, s’agissant en fait de lui-même qui se parlait à lui-même. Quelqu’un de sain en serait devenu fou, heureusement pour Yho il l’était déjà. - Et bien c’est maintenant à toi de voir si tu dois vivre ou mourir. Toi seul peux décider de ce qu’il va advenir de ton corps, redevenir poussière dans le vent, là, maintenant, ou... plus tard. Mais si je peux te donner un conseil. Si tu choisis de vivre arrête les champignons s’il te plait, c’est devenu infernal la dedans. - Ha, c’était mieux avant ? Yho regarda alentour, lorsqu’on s’y habituait s’était pas si mal en fait comme déco. Du genre psychédélique, délirium et tout le bazar, avec une touche féminine en plus ce serait parfait. - Beaucoup mieux. A chaque fois que j’essaye d’écrire quelque chose ma plume se transforme en perroquet et mon parchemin en cocotte en papier, comment tu veux que je bosse moi ? - Et c’est quoi au fait votre boulot à vous ? - Je suis la raison, ta raison… Dit-il d’un ton las. - Ho, ça explique un tas, une colline, que dis-je. Une montagne de choses. - Comme tu dis. Yho prit un air penaud : - Vous ne devez pas avoir beaucoup de boulot hein ? L’autre se renfrogna : - Pas vraiment non… Le Sétanais jugea préférable de changer de sujet. - Mais alors, admettons que je choisisse de vivre, comme ça pour rigoler. Comment je m’y prends ? - Il va falloir que tu te battes contre les pires de tes peurs. Le pire de tes cauchemars. Pour vivre Yho, il va falloir… que tu meurs. - C’est limpide… - Ce sera, métaphoriquement parlant, le moyen qu’aura l’escargot pour sortir de sa coquille tu vois. Mourir ici, pour renaitre vraiment. - Je crois que j’ai saisis. - Tant mieux. Je commençais à me demander si les champignons n’avaient pas eut d’autres effets que te faire perdre la raison. Yho ravala une réplique cinglante qu'il brulait de lancer au vieil homme. Il n’aimait pas du tout l’idée de se faire insulter par son propre cerveau. Par une partie de lui qu’il croyait en plus avoir enfermé à double tour au fin fond de son crâne et gardée par ses neurones les plus féroces. - Ce n’est pas un endroit pour moi, poursuivit la raison en embrassant la scène du regard, Je vais devoir m’en aller maintenant, je suis fatigué. Cet environnement ne me convient pas. Il me détruit. Adieu Donc Yho, quelque soit le choix que tu feras. Le vieillard lui sourit, ou plutôt souleva un coin de sa barbe, puis lui tourna le dos. Il disparut alors petit à petit, comme aspiré par le vortex délirant du cerveau de Yho ; très vite il ne resta plus rien de sa raison. Yho ressentit alors quelque chose d’étrange au fond de lui. Il avait toujours lutté contre sa raison mais la perdre revenait à voir disparaitre un ami casse pied, squatteur et sans gène, mais sympathique tout de même. Le genre de fréquentation que l’on n’aime pas montrer en public. Ce que Yho c’était toujours gardé de faire. De nouveau seul, Yho entreprit de visiter son cerveau. Peu de personnes se voyaient offrir cette chance, et le Sétanais n’allait tout de même pas la laisser filer. Seulement son cerveau semblait avoir d'autres projets pour lui qu'une simple visite guidée. Il n’avait fait que quelques pas lorsqu’une douleur insupportable et soudaine explosa dans son crâne, comme une explosion dans un ballon de baudruche. Il tomba à genoux et se mit à hurler tandis que des images ce mettaient à défiler devant ses yeux, tous ses souvenirs, ses connaissances s’ouvrirent à lui puis s’éloignèrent vers un énorme trou noir qui les avalaient goulument. Lorsque le trou noir se fût repût de toutes ses connaissance il se transforma en un golem noir et boursouflé aux yeux rougeoyants qui se fixèrent sur le Sétanais étalé par terre. Les yeux de la créature s’étrécirent et la fente qui lui servait de bouche se fendit d’un large sourire. Sa voix emplit alors le cerveau de Yho et en fît trembler la matière multicolore. - Vois Yho Sétano comme la vie tient à peu de chose ! Tu n’es plus rien à présent. Je suis l’ignorance, et je t’ai pris tout ce que tu savais. Tout ce que tu chérissais le plus. La vie vaut elle la peine d’être vécue maintenant ? Yho haletait, le corps baigné de sueur et recroquevillé sur lui-même. La Créature éclata alors d’un rire aigu, inhumain. Curieusement comique On se serait plutôt attendu à un rire gras, du genre à faire trembler les murs. Cette idée redonna du courage à Yho. Il prit appui sur ses bras et se releva lentement. Il chancela un moment puis parvint à reprendre son équilibre. - Tu ne m’a pas tout pris Il m e reste encore une chose, deux même. Il attendit un moment, car il avait le sentiment que le suspense était le bienvenu dans un moment comme celui la. Les Yeux de la créature s’étrécirent plus encore et Yho continua : - Il me reste l’envie et le pouvoir d’apprendre. Quelque chose que tu ne pourras pas m’enlever. Je choisis de vivre ! Tout se passa alors très vite. La créature hurla de rage, Yho enfonça son bras dans la substance psychédélique qui constituait l’essence même de son cerveau qui se révéla chaude et visqueuse au toucher. Lorsqu’il ressortit sa main il y découvrit une lance d’argent bien solide. Son cerveau lui fournissait de quoi se défendre. Il lança l’arme de toutes ses forces vers la créature qu’il toucha en plein cœur. Celle-ci explosa. L’onde de choc projeta Yho au sol (ou bien était-ce au plafond ?) tandis que la file de ses connaissances se dirigeait de nouveau vers lui. Mais elle n’avait pas fait la moitié du chemin que le sol (ou bien était-ce un mur) s’ouvrit sous ses pieds. Il tomba et les ténèbres l’aspirèrent tandis que ses souvenirs l’atteignaient enfin, Un seul d’entre eux parvint jusqu’à lui, un nom : ëvaïdros
Yho émergea de nouveau, lentement, mais Au vu du bruit, de l’odeur, de la fumée et surtout d’une douleur insoutenable à la poitrine il était de retour dans le monde réel. Il était en vie. Au prix d’un effort surhumain il parvint à ouvrir les paupières. Au dessus de lui se trouvait un visage apparemment amical qui lui sourit. Il hurla quelque chose et Yho se dit qu’il devrait peut-être lui sourire aussi, par soucis de politesse. Aussi entreprit-il donc d’actionner ses zygomatiques. La douleur fût telle qu’il s’évanouit de nouveau.
Dernière édition par Yho Sétano le Sam 9 Avr 2011 - 16:09, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Mer 13 Jan 2010 - 12:04 | |
| Ah, les joies trépidantes de la vie citadine. Pas un jour sans une nouvelle surprise. C’était toujours les choses auxquelles on ne s’attendait vraiment pas qui arrivait. Une fois, c’était une rumeur sur un orphelinat pédophile, une autre fois c’était le siège d’une armée rebelle. N’y avait-il donc jamais un jour de repos, pour les pauvres hères qui peuplaient Diantra ? Apparemment non, et c’est à ses dépends que faillit l’apprendre le brave Fouineur, douze ans, une dent en moins. Gamin des rues, fils des égouts, enfant des miséreux, et voleur à ses heures perdus, le gosse aurait très bien pu ne jamais devenir un homme s’il avait eu le malheur de grandir plus vite, la poutre qui lui avait frôlé le crâne l’ayant déjà bien trop amoché comme ça. D’un autre côté, s’il avait été plus grand, il aurait peut-être pu envoyer promener Reldas… et il n’aurait pas eu besoin de passer par cette foutue rue pour remplir ce foutu « service ». Mais ça, c’était un autre débat. Pour l’heure, se révélant péniblement, il cherchait plutôt à comprendre ce qui avait bien pu se passer. Non, parce que c’était bien sympa de se prendre une poutre au petit matin, mais il aurait préféré savoir pourquoi. Pour sa culture personnelle, histoire de pouvoir répondre à la question si on lui posait. Fouineur n’aimait pas avoir l’air bête. La seule chose dont il était certain, c’était d’avoir entendu une explosion digne du rugissement de Mogar lui-même.
Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre l’origine de sa mésaventure : à une quinzaine de mètre, peut-être vingt, se trouvait jadis une auberge. Jadis, parce qu’il n’en restait plus grand-chose, désormais. Le toit aurait très bien pu ne jamais avoir existé. Les murs aussi, d’ailleurs. Il y avait bien des restes pour tenir encore debout, à moitié noircis, mais la plus part des pierres constituant jadis le bâtiment étaient retournées à l’état de rocailles éparses et irrégulières. Des gravats, ni plus ni moins… Intérieurement, Fouineur eut une pensée compatissante pour ceux qui devraient s’embêter à dégager la rue. Il était un voleur, il était agile et rapide… mais il ne fallait pas lui demander le moindre effort d’endurance. Et comme c’était un ange, il ne pouvait s’empêcher de plaindre tous ceux qui, contrairement à lui, n’avaient pas le choix. Mais il possédait surtout un esprit pratique : peut-être, avec de la chance, pourrait-il récupérer quelques babioles ? Après avoir remis un semblant d’ordre dans ce qui lui servait de vêtements - et de tignasse - il s’approcha des ruines encore fumante. Une vision peu ragoutante failli le faire changer d’avis. Là, abandonnée loin de son bras, une main gisait, immobile. « En voilà une qui ne bougera plus… » fut sa seule pensée, accompagnée d’une rapide prière à Tyra en faveur du malheureux propriétaire. Pressant le pas, il aperçu des gens qui commençaient à s’attrouper, histoire d’observer la scène. C’était toujours intéressant, une ruine d’auberge. Fronçant les sourcils, il contourna la bâtisse histoire de se soustraire aux regards insistants et commença à chercher. Il dut pourtant rapidement se rendre à l’évidence : à moins de s’embêter à déplacer lui-même les gravats, il ferait chou blanc. Mais, à son plus grand bonheur, quelques hommes courageux le faisaient à sa place. L’auberge n’était malheureusement pas vide, au moment du sinistre. Et il y en avait pour croire à des survivants… Ah, le refus de la nature humaine à voir la réalité en face. Comme si on pouvait survivre à ça. Fouineur était éloigné, et il avait failli y passer, alors bon. Mais au moins, on déblayait à sa place. « Spontanément », il se joignit donc aux différents groupes de sauveteurs. Vingt minutes plus tard, il avait déjà un « butin » satisfaisant. Rien de bien exceptionnel, mais c’était toujours ça.
« Là ! Y en a un qui est vivant ! »
Relevant la tête, le gamin chercha à identifier l’origine du cri. Fouineur avait beaucoup de qualité, mais il ne croyait pas aux miracles. Suspicieux, il s’approcha. Quelques hommes l’imitèrent, et il y eut bientôt une petite troupe autour du miraculé. L’extrayant doucement des gravats sous l’œil attentif et inquisiteur du petit voleur, ils le mirent sur une civière et l’éloignèrent de la zone du sinistre. Un homme - surement un guérisseur – entreprit de lui fournir les premiers soins. Et vingt bonnes minutes plus tard…
« Y’en a un autre, là ! Il me faut un guérisseur, il est en train de se vider de son sang ! »
Deux miraculés dans la même journée, c’était un peu beaucoup… Même si le deuxième ne risquait pas de le rester longtemps, apparemment. Il ne fallut pas deux secondes à Fouineur pour se retrouver seul avec le chauve.
« Veille sur lui, gamin ! On revient. »
Fouineur lâcha un grognement hostile. Comment osait-on le traiter de gamin ? Il avait douze ans ! Ca faisait au moins deux ans qu’il n’était plus un gamin. Discrètement, il commença à faire les poches à son protégé… Au cas où. _________________ Ombre fugace Maître de ton destin -Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/ |
| | | Ambro
Ancien
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| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Sam 16 Jan 2010 - 13:26 | |
| De retour, enfin de retour dans la civilisation, bon sang que cela faisait du bien. Voilà maintenant plusieurs mois que le vieux demi-nain c'était échappé, ou plutôt enfuis du monde civilisé de Miradelphia, il ne fallait pas lui en vouloir, après plus d'un siècle de solitude il avait décidé de s'enfuir de ça vieille tour, de visiter le monde, de rencontrer des gens et en l'espace de quelques jours il fut promus conseiller du Roi des Nains et dû partir dans le monde des hommes pour y rencontrer les dirigeants, fichtre et foutre ça faisait beaucoup d'un coup ...
Il profita donc de son voyage pour découvrir les hommes, leur mentalité, il en fut pour le moins déconcerté, comment des êtres vivants pouvaient-ils être aussi odieux les uns envers les autres ? Ambro en fut démoralisé, il se réfugia durant son parcours dans une petite grotte en plein milieu des montagnes et il resta seul, seul enfin, seul pour lire, seul pour se retrouver et pour de nouveau affronter le monde de dehors, seul avec ses livres. Ah ses livres, ses foutus livres, il ne pouvait s'en séparer, il en avait une charrette pleine, il profita de ce moment de solitude pour lire, lire et toujours lire, durant ces longs mois il ne fit que cela, ne se reposant presque jamais, ne s'accordant qu'une légère pause pour boire une bonne bière dégoté dans un petit village ou pour fumer tranquillement, il avait besoin de lire, il le savait le monde allait mal et il voulait savoir pourquoi toutes ses races, tous ses peuples se faisaient la guerre, bien sûr il avait des idées, mais elles étaient corrompues par sa visite chez les nains ou chez les hommes, il avait besoin de recul pour bien analyser tout cela et puis il ne savait faire que cela ...
Mais maintenant le revoilà, un matin il avait de charger sa charrette, atteler son âne, préparer ses livres, son casse dalle essentiel et son tonnelet de bières, il était près pour repartir, près pour affronter de nouveau les hommes, près pour aller à Diantra ! Il était à Diantra depuis quelques heures seulement, se promenant à la recherche d'une auberge pour y passer la nuit, pourquoi était-il à Diantra ? Il ne le savait pas vraiment, mais autant commencer par la source du problème et puis il avait dû rater quelques évènements essentiels, lui qui vivait surtout dans le passé, il ignorait tout du présent et il avait besoin de savoir. Arrivé à l'auberge que beaucoup de passant lui avait conseillé, il remarqua un attroupement devant cette même dit auberge. Enfin auberge était un mot un peu trop redondant pour ce que Ambro avait devant les yeux, un ramassis de pierre, on aurait dit qu'il n'y avait jamais rien eu par ici, bien sûr on pouvait toujours distinguer quelques fondations par ci-par là mais rien de bien folichon par rapport à l'auberge de jadis.
- Fichtre et foutre, une sacré explosion, mon vieil Ambro je pense que tu ne pourras pas dormir ici cette nuit, il va te falloir trouver une autre auberge. Foutre, allons aider ces jeunes gens pour le moment ...
Le vieux demi-nain s'avança lentement vers l'ancienne bâtisse, les gens se poussant devant sa charrette, croyant s'en doute qu'il était un guérisseur. Il devait y avoir des survivants, c'étaient obligés, deux corps étaient étendus sur le seul, immobile couvert de sang. Fichtre et foutre qu'est ce qui a bien pu se passer ici. Puis sonregard se posa sur un des corps légèrement à l'écart de la foule, un enfant semblait lui faire les poches.
- Foutus humains …
Lentement il amena sa charrette vers l'enfant, lentement il descendit, s'appuyant sur sa canne, tout son vieux corps reposant dessus, il était vieux, il en avait l'air, on aurait dit que chaque pas lui apportaient une douleur immense, mais petit à petit il arriva devant le corps. Enfin, il posa son regard centenaire sur le jeune enfant, puis lui lâcha son plus beau sourire, laissant apparaître quelques dents manquante, le demi-nain rayonnait de joie de vivre.
- Fichtre et foutre gamin, qu'est ce que tu fais là ? Crois-tu que ce malheureux a besoin de cela, perdre ses sous alors qu'il meurt ? Bon sang gamin, utilise ta petite tête, tu as vu le gabarit du gaillard, si il s'en compte de ce que tu as fait …
Il laissa sa phrase en suspens, il ne voulait pas être méchant, il en était incapable, son regard le trahissait toujours, il ne connaissait pas la méchanceté, chaque moment de la vie était une bénédiction pour lui, il voulait la faire partager, la faire comprendre à tous. Mais là le gamin, bien entendu que c'était un gamin, tout les hommes étaient des gamins pour lui, ce surnom était amical et cela s'entendait, ce gamin là avait dépasser les bornes, voler la bourse d'un homme agonisant, il ne pouvait pas laisser passer cela, il essaya juste de l'effrayer. Sortant de sa robe brune quelques pièces d'argent, il les jeta aux pieds du gamins.
- Tiens gamin, quelques piécettes, à mon avis il y en bien plus que tu pourras en trouver dans la bourse du bougre. Mais bon, je ne te les donnes pas sache.
Il conclu sa phrase par un rire, un rire chaleureux comme peut de monde en on entendus, un rire qui réchauffait les cœurs.
- Je veux que tu ailles me chercher un sceau d'eau, prends les pièces tout de même, tu m'as l'air d'un sacré gaillard, je te fais confiance, prends les pièces et amène moi un sceau, nous devons soigner ce bonhomme, les guérisseurs n'arriveront pas assez vite ! Il me semble qu'un puits se trouve à quelques mètres, mais je suis trop vieux comme tu le vois, allez file mon jeune amis. |
| | | Yho Sétano
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| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Mer 20 Jan 2010 - 21:51 | |
| Ha Diantra !
De nombreux poètes et hommes d’art on tenté, durant des siècles et des siècles de coucher cette cité sur papier, comme pour tenter de dompter ce fauve insatiable et inépuisable. Mais ni les mots, ni les pinceaux, dont les représentations sont immuables ne pouvaient ne serait-ce qu’approcher l’incroyable activité et évolution de ces lieux que ni le temps, les catastrophes ou encore les guerres ne parvenaient à stopper.
Véritable condensé des Arts et mœurs de toute une civilisation, la ville s’offrait aux hommes comme un kaléidoscope de couleurs, de formes de bruits et d’odeurs difficilement appréhendables par les sens de simples mortels.
Beaucoup, par exemple, se découvraient d’étranges pathologies après plusieurs années passées en ville. Surtout ceux, il faut bien le dire, qui habitaient près des quartiers artisans, dont les effluves odorantes, véritables cocktails de parfums tous plus douteux les un que les autres envahissaient la ville, poussés par les vents.
Il n’était alors pas rare de voir un badaud traverser la ville en trombe, affirmant être poursuivit par un tapis volant carnivore finir sa course dans le fleuve ou dans un étal de fruits et légumes, essayant désespérément de ce faire passer pour un concombre, car il est de notoriété publique que les tapis volants carnivores sont allergiques aux fruits et légumes.
Il est aussi de notoriété publique que les tapis volants carnivores n’existent pas. Mais ce genre de personne à tendance à l’oublier...
Toujours était-il que malgré ces petits désagréments, cet air possédait un petit quelque-chose qui vous dégageait les bronches, une qualité donc, qui avait fait de Diantra une des destinations touristiques les plus prisées de tout les enrhumés chroniques.
Yakasu, lui n’avait plus rien à craindre. Il avait respiré tant de cet air que ses poumons s’y étaient habitués, ou alors était-il né ainsi, une sorte d’immunité qui lui permettrait de survivre la ou les autres périraient.
Dans ce cas la nature aurait pu mieux tomber. Car Yakasu répondait à bon nombre d’adjectifs, tels que sournois, malfaisant, masochiste, ou encore visqueux. Mais surement pas évolué. Si on y regardait de plus près s’était plutôt une dégradation de l’état humain que ce gredin représentait. Une erreur de la nature même, ou alors un pur produit des bas-fonds de Diantra.
Toujours était-il que l’erreur venait de faire exploser l’un des auberges les plus prisée de la ville et qu’elle n’en était pas mécontente. Du résultat.
Revenu sur les lieux de son œuvre il l’admirait maintenant d’un œil critique, cherchant du regard ce qui pourrait être amélioré… UN SURVIVANT !
Il ne laissait jamais de survivant. Les survivants ça vois, ça parle, et c’est toujours mauvais.
Les survivants se sont des gens qui ont refusés de mourir et Yakasu avait toujours pensé que refuser de mourir c’est un manque de délicatesse, d’abord envers l’assassin et ensuite envers la mort qui doit se sentir vexée de se voir ainsi rejetée
Une horrible sensation de travail mal fait l’envahit tel un de ses poisons. Ce n’était pas acceptable, il fallait qu’il finisse son boulot.
- MERDE…
Il souffla un grand coup et essaya de se composer une attitude, de préférence celle du type soucieux d’aider. Une attitude qu’il n’adoptait pour ainsi dire jamais. Aussi c’est le visage crispé, tendu d’une humanité en laquelle il ne croyait pas qu’il sortit de la ruelle attenante en direction d’un petit grand-père penché au dessus de l’ingrat blessé.
Comment disait-on déjà ? Ha oui…
- Heu… Vous voulez un coup de main ? |
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| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Dim 31 Jan 2010 - 21:44 | |
| Il y a une notion très importante, connue instinctivement de tout voleur qui se respecte : le risque maitrisé. Chaque vol à la tire, aussi minime soit-il, comportait un risque de se faire prendre. Après tout, le larcin parfait n’existait pas, il y avait toujours des imprévus, et ces imprévus pouvaient avoir un potentiel catastrophe assez impressionnant, Fouineur du haut de ses douze longues années pouvait en témoigner. Aussi, il convenait avant de se lancer dans une quelconque opération illégale d’en mesurer le risque et de se poser la question suivante : le jeu en vaut-il la chandelle ? Alors qu’il s’était retrouvé seul avec un homme inconscient, l’œil alerte et l’oreille tendue, il avait répondu à l’affirmative sans hésiter et s’était lancé…
Cruelle erreur ! Comment un homme aussi vieux pouvait-il l’avoir surpris en pleine action ? Il aurait bien été incapable de le dire, surtout qu’il était, de son point de vue, le meilleur voleur de tout Diantra. Pas aussi bon qu’il pouvait le croire, à priori, car un ancêtre en charrette avait pu le percer à jour. Il écouta le sermon en grinçant des dents, sans lui adresser un regard. Au moins ne semblait-il pas prêt de le dénoncer au premier garde de passage, ce qui était une relative bonne chose. La surprise vint quand les piécettes tombèrent à ses pieds, et il les regarda avec des yeux ronds quelques secondes. Avait-il l’air d’un mendiant ? Il était un voleur, le prince de la rue, pas le premier des miséreux qu’on prenait en pitié ! Au regard gentil du vieil homme, il répondit par un regard peu avenant, et laissa échapper d’une voix sèche.
« Pas envie. »
Heureusement, un autre homme vint s’ajouter à la « fête », le sauvant d’une situation délicate. Qu’ils parlent entre adultes, il aurait alors tout le temps qu’il lui faudrait pour s’esquiver tranquillement.
« L’ancêtre a besoin de quelqu’un pour aller chercher des seaux, vous tombez bien ! »
Il leur lança un grand sourire, innocence incarnée de l’enfance bien heureuse, avant de revenir vers le dit ancêtre. Il allait payer l’offense faite par le biais des pièces lancées. Il n’était PAS un mendiant, d’abord ! _________________ Ombre fugace Maître de ton destin -Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/ |
| | | Ambro
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| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Ven 12 Fév 2010 - 16:03 | |
| L'ancêtre, l'ancêtre ! Fichtre il paraissait si vieux que cela, un gamin, un foutus gamin venait de le traiter d'ancêtre, certes oui il était dans un âge plutôt avancé, certes il avait une longue barbe, mais corne de bois il avait encore l'endurance d'un jeune homme de trente ans, il pouvait porter des dizaines de grimoires dans ses mains tout en fumant sa pipe, un ancêtre, foutre que cela fait mal aux oreilles. Bien entendu qu'il paraissait vieux, personne ne savait qu'il était vraiment, un demi-nain, sans doute le seul dans tout ce fichus monde, de la race de son père il avait hérité de la force physique et de leur endurance ainsi que de leur longévité, bien entendu pas autant qu'un nain de pur souche, mais tout même, du côté de sa mère, le côté humain donc, il avait reçu l'aspect physique, l'humour et la soif de découvrir le monde, un sacré mélange dont il était fier, mais que le vieil Ambro évitait de crier sur tous les toits. Mais tout de même ancêtre, fichtre et foutre, sacré mot blessant ... Le vieil homme tourna sa tête en direction du gamin.
- Merci gamin, l'ancêtre te remercie de ton aide si, si, comment dire si aimable, surtout pour une personne venant de recevoir de l'argent. Tiens, je vais jouer aux grands-père, ce ne fait pas de mal, aide les gens qui ont besoin de toi, un jour tu seras récompensé, imagine si c'était toi sous les débris, imagine le une seconde. Et maintenant fout moi le camps d'ici, retourne à tes affaires si personnels, et ne t'avise pas d'essayer de me voler mes maigres économies, sinon tu auras mon pied au derrière et ma canne dans ce qui fait de toi un homme.
Il n'était pas énervé, il voulait seulement se montrer sec, il était incapable de se mettre en colère et cela devait s'entendre dans sa voix. L'idée même que l'on refuse d'aider des gens de sa propre race lui donnait envie de vomir, mais après n'est-ce pas l'essence même de la race des Hommes que de penser à leur propre personne ? Le fait même d'avoir donné des pièces à l'enfant, un geste sans arrière pensée, un geste amical pour recevoir de l'aide et pour aider, ce geste aurait pu et a sans doute été interprété comme de la pitié, fichtre que les hommes sont compliqués, et les enfants le sont encore plus, comment savoir ce qu'ils pensent vraiment sous leur charmante petite bouille ... Reprenant son esprit, Ambro tourna son attention vers le nouvel invité, décidément une explosion attire toute la populace. Un grand sourire aux lèvres, il s'adressa à ce dernier :
- De l'aide ! De l'aide, il me demande si j'ai besoin d'aide, fichtre mon jeune ami, faites marcher vos neurones !
Le demi-nain se mit à rire, décidément il ne comprenait pas vraiment les hommes, une explosion, des gens blessés, une bâtisse détruite, du sang, du feu, et la première chose qu'on lui demande c'est s'il a besoin d'un coup de main ! Tout en riant, il plongea son regard sans âge dans celui du nouveau venus.
- Ramenez vos petites fesses près de moi et écoutez-moi tranquillement. Des ordres, je ne veux nullement en donner, mais il est dans la nature humaine d'écouter : nous sommes deux, je fais une proposition, vous la trouvez incohérente, vous m'en donnez une autre, vous la trouvez judicieuse vous l'exécutez. Voilà comment marche votre race, il me semble ? Enfin notre race devrais-je dire ...
Il posa ensuite son regard sur le pauvre malheureux, bon sang qu'il était mal en point, il fallait soigner ses blessures, et cela passait par le nettoyer, une plaie propre est toujours plus simple à soigner.
- Mon jeune amis, vous avez l'air plus frais que moi, je n'en doute pas, alors revenez le plus vite possible avec un sceau d'eau sinon notre blessé risque de ne pas s'en sortir. Quoi que vous étiez venus faire ici, je vous en supplie aidez moi, aidez le, ensuite vous retournerez à vos petites affaires et moi aux miennes. |
| | | Yho Sétano
Ancien
Nombre de messages : 1079 Âge : 35 Date d'inscription : 29/05/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Mar 2 Mar 2010 - 19:24 | |
| Yho se foutait de ce qu’il se passait au-delà des barrières de son esprit comme de son premier cheveu, qui n’avait d’ailleurs pas fait long feu. Il se concentrait pour l’instant sur ce qu’il se passait à l’intérieur, et il était déjà bien assez occupé avec. Car si quelques minutes plus tôt l’océan de ses pensées et ses souvenirs menaçaient de le submerger rien à présent ne pouvait être plus calme et paisible. Il était assit en tailleur les yeux grands ouverts fixés sur l’obscurité qui l’entourait, une obscurité si noire qu’elle ne semblait même pas représenter l’absence de couleurs, mais plutôt un refus tout net de croire en l’existence même du moindre pixel coloré.
Et pourtant Yho fixait cet espace qui l’entourait tout entier, comme une bulle opaque et infranchissable qui l’empêchait de voir et sentir ce quoi que ce soit, et chose troublante Yho n’avait aucune idée de ce qui devait normalement se trouver la, il avait seulement la vague impression que ce devait être intéressant et même parfois merveilleux, sans pour autant pouvoir mettre d’images, de sons ou même d’odeur sur cet… univers. Il était piégé ici, bien malgré lui. Derrière des barreaux d’obscurité semblable à un bandeau, l’empêchant même de voir ses propres doigts.
Il savait pourtant que ce n’était pas le cas. Qu’aucun bandeau ne voilait son regard. Il se trouvait bel et bien dans un endroit ou rien n’existait. Il savait qu’il avait devant les yeux un espace si vaste qu’il était difficilement appréhendable par les sens humains. Un espace vide, un espace ou il avait tout à créer.
Seulement voila il n’avait aucune idée, rien ne lui venait à l’esprit sinon cet obscurité poisseuse et envahissante.
Et cela le frustrait, sans qu’il sache très bien pourquoi. Il savait la solution appréhendable, existante, mais n’avait aucune idée de comment l’atteindre. Pendant ce temps un vieux nain qui pourrait surement répondre « j’étais la » à la question « Vous étiez ou lors de la création du monde ? » ne s’attardait guère sur des considérations aussi hautement immatérielle, son esprit tout entier occupé à se demander comment stopper le flot de sang qui s’échappait du crâne du Sétanais, débit qu’on aurait facilement comparer à celui de la Virné en pleine période de crue.
- Heu… Vous voulez un coup de main ?
Yakasu n’en revenait pas. Il avait presque l’impression d’avoir parlé une langue étrangère. Il n’avait jamais aidé personne pour rien sauf pour mourir ou pour alléger le poids de certaines ceintures lorsque les bourses qu’elles soutenaient semblaient trop lourdes. Hormis cela, il n’avait pas la prétention d’être l’âme la plus charitable de Diantra. La dernière personne à lui avoir demandé une adresse avait trouvée sans problème et très rapidement celle du paradis.
« L’ancêtre a besoin de quelqu’un pour aller chercher des seaux, vous tombez bien ! »
Le gamin avait l’air ravit de le voir, encore une autre bizarrerie, les gens étaient rarement ravis de le voir, surtout ceux qui devaient le payer après une de ses sanglantes besognes.
Ca ce goupillait bien pourtant. Il avait l’air de celui qui vient d’avaler une pleine gorgée d’acide mais on lui proposait l’opportunité de réduire au silence le seul rescapé de son travail, la fausse note de sa symphonie explosive.
Aussi regarda t’il le gamin décamper tandis que la satisfaction et le dégoût se livraient un sérieux combat derrière ses mirettes.
- De l'aide ! De l'aide, il me demande si j'ai besoin d'aide, fichtre mon jeune ami, faites marcher vos neurones ! Ramenez vos petites fesses près de moi et écoutez-moi tranquillement. Des ordres, je ne veux nullement en donner, mais il est dans la nature humaine d'écouter : nous sommes deux, je fais une proposition, vous la trouvez incohérente, vous m'en donnez une autre, vous la trouvez judicieuse vous l'exécutez. Voilà comment marche votre race, il me semble ? Enfin notre race devrais-je dire ... Mon jeune amis, vous avez l'air plus frais que moi, je n'en doute pas, alors revenez le plus vite possible avec un sceau d'eau sinon notre blessé risque de ne pas s'en sortir. Quoi que vous étiez venus faire ici, je vous en supplie aidez moi, aidez le, ensuite vous retournerez à vos petites affaires et moi aux miennes.
Il resta un instant interdit, partagé entre l’idée tentante d’offrir le vieillard à la mort qui devait en avoir marre de poireauter et celle presque ridicule de l’aider. En plus le ridicule ne tue pas disait-on. Ce n’était donc vraiment pas très intéressant pour lui, un spécialiste dans ce domaine. Mais sa raison, ou plutôt ce qui faisait office de raison dans cet esprit contre nature l’incita à accéder à la requête du grand-père. Ensuite oui il retournerait à ses occupations habituelles, c'est-à-dire réguler le taux d’habitant au mètre carré de la capitale. Et le plus vite serait le mieux.
Vous ne voulez pas que je m’en occupe demanda t’il plein d’espoir en désignant le blessé. Je ... j’ai … l’habitude de ce genre de blessures… et heu… oué d’accord j’vais chercher de l’eau.
Ben merde alors, voila que le vieux lui avait foutu une peur bleue. Pendant la brève seconde ou leur regard s’étaient croisé il lui avait semblé apercevoir un univers trop vaste pour qu’on puisse le comprendre et le contrôler, ces yeux avaient vu trop de choses pour être humains et même le début de cataracte ne parvenait à masquer cela. Le vieux était dangereux, un regard comme ça ne pouvait appartenir qu’à quelqu’un qui avait vécu assez longtemps pour prouver qu’il avait ce qu’il fallait pour éviter la mort et plus encore pour ce faire un trou profond dans l’existence, un trou qu’on aurait du mal à reboucher.
Alors Yakasu obéis. Il se détourna et s’éloigna rapidement en direction du puits le plus proche, soucieux de s’éloigner de ce regard, cette fenêtre de connaissance sur le monde, s’était comme si… comme si le cerveau de cet homme surchargé de connaissance menacer de déborder pour ses yeux. Il frissonna et pesta contre la magie et les mages. Il avait la désagréable impression que le grand père s’avait exactement ce qui allait se passer.
Et il n’aimait pas ça.
Heureusement l’auberge se trouvait à la périphérie d’une large place au centre de laquelle trônait un puits de pierres ouvragées. Il ne fallût pas longtemps avant que deux seaux pleins d’eau clapotent à ses pieds. Non ce qui lui prit plus longtemps c’est le choix du poison à diluer dans le liquide.
Il fallait quelque chose de fin, raffiné, qui pourrait passer un examen approfondit venant de l’antiquité animée. Il dégagea le pan gauche de son gilet, dévoilant une myriade de petites poches pleines de fioles. Il en tira plusieurs, examinant consciencieusement la couleur du liquide, l’odeur avant de se décider pour un mélange particulièrement subtile d’arsenic et de diverses plantes toxiques. Il déversa l’intégralité du contenu de la fiole dans le deuxième seau, espérant par la déjouer la méfiance probable du vieillard. S’il ne trouvait pas de poison dans le premier seau peut-être ne vérifierait-il pas le deuxième…
Sa basse besogne accomplie il jeta la fiole vide dans le puits, empoigna les anses de chaque seaux et retourna auprès du blessé, accompagné par le tintement du verre qui ricochait contre les parois de pierre. |
| | | Ambro
Ancien
Nombre de messages : 3560 Âge : 36 Date d'inscription : 08/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 150 ans. Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Mar 23 Mar 2010 - 15:06 | |
| Mille bon sang de mille bon soir, pourquoi les villes humaines regorgeaient de loubars de toutes sortes ? Après le gamin voleur, il avait affaire à un foutue assassin, fichtre et foutre, n'y avait-il pas des honnêtes gens à Diantra, des gens simple qui ne demandait qu'à aider leur frère de race ... Malheureusement la réponse était toute faite, il avait beau se la poser à chaque fois qu'il venait, il n'arrivait pas à changer son opinion, les hommes était de sacré trous du cul, oh que oui, sans vouloir être méchant le vieil homme le disait souvent : "les Hommes, ah les Hommes, ils ne pètent pas plus haut que leur cul ...". Mais pourtant Ambro les aimaient, il s'était pris d'affection pour eux dès la seconde où il avait posé les yeux sur la dernière race de Miradelphia. Comment il le savait que l'homme à qui il venait de demander de l'aide était un assassin ? Les yeux bien sûr, le demi-nain n'avait aucun don, hormis celui de pouvoir lire au plus profond de l'âme des gens, pour la cas de l'individu ce n'était pas bien difficile. Ambro avait seulement eu besoin de s'adresser à lieu, l'homme mentait comme jamais un homme aurait pu mentir, et le pire dans tout cela c'était qu'il un sacré bon menteur, si ses yeux n'avait pas briller de haine en voyant le blesser ... Oh bien sûr l'homme allait l'aider, mais une chose clochait, l'aide n'était pas sincère. En colère comme jamais le vieil homme n'lavait été, il se dirigea en maugréant vers sa vieille charrette. Cherchant en lachant de temps en temps des jurons dans divers langues connus ou non, Ambro trouva enfin ce qu'il cherchait : une fiole. La fiole la plus petite que personne n'est jamais vu, elle contenait un liquide très rare, cadeau elfique de haut rang que d'après le demi-nain il n'avait pas mérité. C'est vrai, il n'avait rien fait de particulier, juste aider à faire quelque traduction de texte, offert quelques vieux livres, bu quelques bières avec les rares elfes qui en voulait, bref il n'avait rien de bien inhabituel. Et pourtant on lui avait donné un cadeau, et pas n'importe lequel : ce liquide avait le pouvoir d'annuler tout poisons, enfin les plus basiques, afin de les rendres innoffensifes. Bien entendu la faible quantité ne permet d'annuler que très peu de poison, mais suffisant pour un sceau d'eau, du moins il l'espère. De toute façon, jamais Ambro ne s'en serait servit pour lui même, d'ailleurs il paraîtrait même qu'elle ne marche pour le verseur, légende légerment farfelus, comme les elfes en fait. Et puis la gaillard allongez le méritait, il le savait, ce n'était qu'un bougre et de plus on voulait l'assassiner . L'autre homme venait d'arriver, il déposa deux seaux devant la barbe du centenaire, fichtre de chez fichtre lequel était-ce ? Et refichtre, il n'y avait pas suffisament de liquie, satané destin … Il allait devoir choisir un seau, que les Dieux lui viennent en aide ... Allez Ambro, allez mon vieux, un seau choisis un seau, réfléchis, réflechis, tac, tac, tac BAM ! Voilà, un seau, il faut prendre le deuxième, bien sûr, pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt, un assassin digne de ce nom ne choisirait pas de mettre son poison dans le premier, bien entendu, la confiance voilà ce que cherche les tueurs. Et bah mon coco, tu vas être surpris, tu as voulus te jouer d'un vieux bonhomme ? Une fois la fiole dans le deuxième seau versée, bien entendu à l'abri des regards, de toute façon la fiole était bien trop petite pour que n'importe qui puisse y faire attendtion. Donc, une fois le liquide versée, Ambro attendu quelques secondes que l'anti-poison fasse son effet, il pris un petit bol, qui d'habitude lui servait à remplit de bière quand il ne trouvait pas sa chope, et donna à boire au pauvre homme. Pas de réaction, il fallait lui donner encore et encore. Le premier seau venait de se vider … Il ne restait plus que le seau empoisonné, fichtre pourvu que le liquide marchait, pourvu qu'il ne s'agisse pas d'un délire elfique … Ambro ne pouvait courir de risque, il ne fallait pas lui donner à boire, une solution, une solution, cherche, cherche … Le vieux demi-nain pris le seau à pleine et main et … le versa entièrement sur l'individu puis il s'assit sur le pauvre bougre et commenca à lui donna de légère baffe. - Allez mon gars, reveille toi !(dsl, dsl, dsl pour le retard et sans doute pour les fautes d'orthographes, je me relis ce soir ) |
| | | Yho Sétano
Ancien
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| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Dim 6 Juin 2010 - 17:44 | |
| Yho était assit dans son cerveau sur une pierre ronde au sommet d’une colline solitaire, plantée au milieu d’une vaste plaine verdoyante par on ne sait quel esprit tordu, le sien sûrement. Du moins c’est l’impression qu’il avait, puisque dans un cerveau, et comme chacun le sait on ne sait jamais vraiment dans quelle position on ce trouve, ce qui est en soit une bonne chose puisque on ne se trouve jamais mal à son aise. Ce serait un comble. Aussi, assit là, Yho réfléchissait, et ravit, voyait le flot de sa pensée défiler devant lui sur fond de ciel bleu. Il cherchait quelque chose, quelque chose qu’il avait perdu et qu’il peinait à retrouver, comme un objet que l’on utilise tout les jours et que l’on à malencontreusement égaré la veille. Le problème c’est que l’on était maintenant de le lendemain de la veille, autant dire aujourd’hui et qu’il en avait furieusement besoin.
Yho fut soudain submergé par l’envie soudaine de fouiller dans ses poches. Reflexe inné de l’homme qui cherche quelque chose, depuis que la poche furent inventée. On y fourre les mains avec un vague espoir, même s’il on sait pertinemment qu’il n’y a dedans qu’un papier froissé et une pierre à briquet usée.
Et puis de toutes façons Yho n’avait jamais eut de poche. Il n’aurait donc pas à subir la frustration de ne rien découvrir de nouveau dans ses poches, ni celle de découvrir que la poche dans laquelle on a fourré tous ses petits trésors à lâchement lâché.
Soudain le monde trembla, ou du moins le subterfuge créé par l’esprit souffrant du Sétanai changea de champ de perception plusieurs fois d’affilé, un peu comme si un éclair avait zébré le ciel, sauf que ces éclairs si étaient noirs. Il ressentit aussi une vague sensation d’humidité, comme s’il venait de sortir de son bain, puis une douleur lointaine assaillit ses joues, comme si elle avait parcourue de nombreux kilomètres et qu’elle avait perdue de la vigueur en route. Et Yho se sentit tout à coup très léger, encore plus léger, faudrait-il dire. Le sol sembla s’éloigner, il y eu un autre éclair noir, qui sembla avoir raté le chapitre intitulé « durée de l’intervention » car il ne disparut pas. En fait il sembla se plaire ici et choisit de poser ses bagages, au grand dam de Yho qui regrettait déjà son ciel bleu. Yho ouvrit les yeux, les bons cette fois. Et regretta aussitôt. La douleur l’assaillit de nouveau comme une vague traitresse et glacée sur une plage un jour d’été.
Il toussa. Se qu’il regretta aussi. Il avait l’impression fugitive, derrière l’océan de douleur, qu’il allait regretter un tas de choses aujourd’hui, à commencer par la plaie béante de sa poitrine. Le guérisseur du village qui avait toujours le mot pour rire, l’aurait qualifié d’égratignure. Une belle égratignure tout de même puisque on voyait le blanc d’une côte, qui avait miraculeusement résisté au choc.
Chaque respiration était pire que la précédente. Il aurait préféré avoir des branchies, il se dit bêtement qu’un poisson dans sa situation aurait été moins à plaindre.
Sa vision se fit plus nette et il aperçut enfin le visage inquiet penché au dessus de lui.
Il aurait rit s’il n’avait pas eut peur d’avoir aussi mal, aussi se contenta t'il de parler faiblement:
- Dans mon sac... la... la boite en bois... la poudre... bl...blanche.
S'eut été mieux s'il y avait eut un sac. |
| | | Yho Sétano
Ancien
Nombre de messages : 1079 Âge : 35 Date d'inscription : 29/05/2008
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| Sujet: Re: A la recherche d'une mémoire [achevé] Mar 31 Aoû 2010 - 13:43 | |
| Et Yho ferma de nouveau les yeux. Aussitôt son cerveau se remit à fonctionner à cent à l'heure, créant pour son propriétaire un nouvel univers. Yho se retrouva debout et en pleine forme à l'orée d'une sombre forêt. Il n'avait pas très envie d'y aller aussi fît-il demi-tour, pour se retrouver... en face de la même forêt.
Il l'observa un instant sans bouger, essayant de saisir les mouvements qu'il croyait apercevoir derrière les arbres. rapidement lassé de cet exercice il se mit en marche d'un bon pas, puisque qu'apparemment la forêt tenait beaucoup à être visitée il ne voyait pas pourquoi il la priverait de ce plaisir. il arriva rapidement sous la faîte des arbres qui couvrir bientôt le Sétanais, comme un toit le privant de toute retraite. derrière lui, le chemin qu'il avait emprunté serpentait entre des troncs sombres et rien ne subsistait de la petite prairie dans laquelle il avait atterrit. Il haussa les épaules, resserra sa prise sur son bâton et repartit.
Rien ne se produit durant de longues minutes. un léger vent agitait les feuilles, emplissant l'air d'un ronronnement rassurant.
Puis soudain quelque chose changea. Le ronronnement se transforma en quelque chose de plus étrange, de plus humain. Yho tendit l'oreille et il perçut quelque chose de plus. Un chant. Oui c'était bien cela, quelque chose, ou plutôt quelqu'un chantait. Il chercha la source de cette mélopée qui l'envelopper et semblait provenir de tous les cotés. dès qu'il pensait s'en rapprocher la musique s'éloignait de lui. comme repoussée. Bientôt excédé ils se mit à battre les fourrés avec son arme. Arrachant les herbes et les fougères. la musique s'éloigna alors encore plus
Il essaya encore et encore, sans parvenir à en trouver la source. Puis Soudain il eut une idée. Il s'immobilisa ferma les yeux et se mit à chanter.
Il récita une vieille chanson qu'il avait apprit petit, une chanson de son peuple qui parlait de vie et de renaissance, la mort étant un concept que les Sétanais ne connaissaient pas. Il changea l'air, de façon à ce qu'il sonne juste avec le chant qui l'entourait, telle une clé correspondant à une serrure. Alors la source du chant se fît limpide. Au lieu de venir de partout elle ne semblait plus venir que de la gauche. Yho rouvrit les yeux et se remit en marche, son ardeur renouvelé par cette victoire.
Il suivit le chant durant ce qui lui parût des heures avant de déboucher sur une immense clairière au centre de laquelle trônait un arbre immense et dont le tronc se perdait dans l'obscurité du ciel sans que l'on puise apercevoir la moindre feuille. En s'approchant, ils 'aperçut que des marches avaient été taillées à même l'écorce. Il s'y engagea prudemment, puis, sentant qu'il n'y avait aucun danger il se mit à les gravir d'un bon pas.
un vent froid et puissant se mit à souffler lorsqu'il quitta le couvert des autres arbres. Il mit sa capuche, s'emmitoufla dans sa cape et resserra sa prise sur son bâton avant de poursuivre son ascension. Il gravit les marches pendant des heures, ses jambes protestant douloureusement contre ce traitement. Au dessous de lui la canopée lointaine n'était plus qu'une masse verte indistinct qui disparaissait lentement. bientôt il n'y eut plus au dessous et au dessus de lui que cette obscurité oppressante et ce tronc qui n'en finissait pas.
épuisé il s'arrêta quelques instants pour reprendre son souffle. mais au moment même ou il stoppa son ascension une bourrasque plus violente que les autres faillit le faire tomber. il chancela dangereusement et retrouva son équilibre juste à temps. résigné il reprit son ascension.
Au détour d'une marche il aperçut un mouvement. c'était une ombre, de forme presque humanoïde qui s'avançait vers lui, lentement. Elle émit une plainte gutturale venue des noirs tréfonds de la terre et leva lentement ses bras comme pour enlacer Yho. Celui-ci n'hésita pas une seule seconde. il se mit en garde et, d'un geste fluide que procure l'habitude il actionna la pierre à briquet à l'extrémité de son bâton. Celle-ci émit une étincelle qui se propagea sur toute la longueur de larme qui s'enflamma brutalement ne laissant que deux zones libre ou poser ses mains. l'obscurité sembla soudain hésiter. S'arrêtant comme pour réfléchir. Yho en profita pour frapper. Avec une rapidité impressionnante le bâton enflammé fendit l'air. Étrangement, au lieu de rencontrer une résistance elle transperça l'ombre qui disparut lorsque le feu vint lécher sa substance. cette dernière hurla de rage.
- Mais... tu n'existe pas, murmura Yho! La créature s'immobilisa et le Sétanais poursuivit, son regard passant de l'arme à la créature. "L'ombre n'existe pas! Il n'y a que l'absence de lumière!
Alors dans un terrible cri de souffrance l'ombre sembla se recroqueviller sur elle même comme si elle était aspirée de l'intérieur. Elle hurla encore jusqu'à ce que son corps ne forme plus qu'une sphère de quelques centimètres de diamètre avant de disparaitre à jamais.
Ébranlé mais satisfait Yho éteignit son arme et poursuivit sa route, certain que cette première et inquiétante rencontre n'était pas la dernière.
Un tour de tronc plus tard il trouva une étrange graine verte qui palpita entre ses doigts lorsqu'il la ramassa. Intrigué il sortit un petit couteau de sa poche et fît une légère incision. Un liquide argenté en coula. Il sortit rapidement une petite fiole dans son sac qu'il ne quittait jamais et recueillit le précieux liquide. il arma ensuite son bras pour jeter la peau flasque et vide mais il hésita. Il osa les épaule et, dans le doute il rangea dans son sac avec ses autres trouvailles.
Il fît encore un tour de tronc et se retrouva cette fois nez à nez avec un soldat. l'homme se tenait la cuisse. d'entre ses doigts crispés par la douleur s'échappait un épais flot de sang noir. Une artère avait du être sectionnée. le pauvre homme n'en avait plus pour longtemps. Yho s'accroupit et observa l'homme dont le visage perdait rapidement le peu de couleurs qu'il lui restait. Yho ouvrit son sac et en sortit la petite fiole de verre qu'il venait juste de remplir. Il déboucha le flacon releva le menton de l'homme afin qu'il puisse boire plus confortablement. Le Sétanais pencha la fiole vers la bouche entrouverte du malheureux mais au moment ou la première goutte allait tomber il arrêta son geste soudain en proie à un doute affreux. il versa une goutte du liquide argenté sur son doigt. Une vive douleur s'empara de son esprit tandis que le liquide creusait sa peau tel un minuscule prédateur affamé. il s'essuya le doigt sur sa robe et du revers de la manche sécha ses larmes de douleur. Une idée lui vint alors et il fouilla une nouvelle fois dans son sac, pour en sortir cette fois la peau verte de la graine. il déchira le pantalon de l'homme et, après avoir rapidement inspecté la blessure frotta doucement la peau sur la profonde coupure. aussitôt le flot de sang se tarit puis s'arrêta lorsque le Sétanais arriva au bout de la blessure. 0 la place de l'ouverture il y avait une croute de sang séché sembla dater de plusieurs jours. Yho resta au chevet du malade pendant de longues minutes jusqu'à ce que celui-ci bouge faiblement. il rouvrit les yeux et sourit au Sétanais.
- il semblerait que je vous doive la vie. - Et il semblerait que je vous doive bien plus encore, répondit Yho en observant la peau de la graine d'un air intéressé. - Alors dans ce cas acceptez ceci.
le soldat lui tendit une épaisse clé d'or accrochée à une chaine passée autour de son cou. Yho l'accepta et la passa autour de sa tête. Lorsqu'il releva les yeux le soldat avait disparut.
intrigué mais sentant qu'il avançait vers son but, même s'il ne le connaissait pas, Yho se releva et continua son ascension.
Après quelques minutes Yho aperçut enfin quelque chose au dessus de sa tête au travers de l'obscurité. Des branches immenses fendaient l'air portant d'impressionnantes feuilles aux reflets d'argent. il grimpa encore quelque minute le long du tronc nu puis s'enfonça au cœur de l'arbre et de ses branches. Il prit un peu de hauteur puis s'arrêta. Ce qu'il fît lui coupa le souffle. d'immenses branches jaillissaient du tronc. certaines semblaient avoir été coupées en longueur affin d'aménager des plates formes qui permettaient de passer d'une branche à l'autre sans avoir à passer par le tronc. L'une des branches se terminait par une immense plateforme de laquelle émanait une intense lumière blanche. attiré vers elle comme un bateau par un phare yho reprit son chemin et se dirigea vers elle.
Arrivé aux abords de la passerelle Yho du baisser les yeux pour ne pas être aveuglé, mais il continua tout de même son chemin. la lumière sembla décliner à mesure qu'il avançait et bientôt il se retrouva au bord d'un précipice. celui-ci formait un large carré au centre duquel flottait une plateforme de bois. Une cage faite de branches y reposait et à l'intérieur se trouvait la source de la lumière. Yho la regarda et s'aperçut qu'elle avait l'apparence d'une très jolie femme qui lui rappelait quelque chose, mais il n'arrivait pas à se souvenir quoi.
la femme, dont les longs cheveux ondulaient le regarda tristement. Yho lui sourit et soutint son regard pendant de longues minutes avant que la femme ne dirige son regard vers la fosse qui les séparait. Yho regarda à son tour la trou béant puis promena son regard alentour. Il s'arrêta sur deux planches posées non loin. Il les examina longuement. il n'y avait rien d'autre à coté. Elles étaient trop petites pour lui permettre de rejoindre la femme directement, il fallait qu'il trouve autre chose. Il réfléchit un instant, observant le vide puis soudain tout s'éclaira.
Il positionna l'une des planches de manière à ce qu'elle repose sur deux coté, juste en face de l'un des coins. il installa ensuite l'autre sur la première planche. il constata avec ravissement qu'elle était assez longue pour relier la première planche à la plateforme flottante. Se servant de son bâton pour améliorer son équilibre il entreprit de rallier lentement le centre du gouffre.
Lorsqu'il posa enfin le pied sur la plateforme flottante Yho sentit au fond de lui que son périple prendrait bientôt fin.
- je t'entendais. Sa voix semblait venir de très loin. comme atténuée par les années qu'elle mettait pour atteindre les oreilles de Yho.
- On se connait?
- Bien sur! Alors que tu apprenais je gardais pour toi tous tes souvenirs et toutes tes connaissances. je fait partie de toi. Je suis se que tu es. Ou plutôt ce que tu es devenu.
- Ho, je crois comprendre.
- j'en suis sur.
- tout ça va bientôt prendre fin n'est-ce pas?
- Je ne parlerais pas vraiment de fin Yho. Je dirais plutôt que tout va recommencer.
- c'est une bonne chose.
Soudain Yho se souvint de quelque chose. Il sortit la clé que le soldat lui avait donné et l'inséra lentement dans la serrure de bois. Il y eut un cliquetis lorsque la clé tourna et la porte s'ouvrit lentement et sans un bruit.
- Il est temps pour nous de nous redécouvrir.
La femme blanche se fît alors de plus en plus vaporeuse, ses traits disparaissant lentement jusqu'à ce qu'elle ne forme plus qu'un nuage de lumière aux contours indistincts. Alors elle se dirigea lentement vers Yho et pénétra en lui par sa bouche et par ses yeux. A mesure qu'elle disparaissait la lumière déclina et l'arbre merveilleux disparut peu à peu jusqu'à disparaitre dans l'obscurité.
Yho ouvrit les Yeux.
Une violente douleur lui vrillait la poitrine chaque fois qu'il inspirait. il cligna des yeux pour s'éclaircir la vue et constata qu'il se trouvait dans une pièce enfumée. les lueurs dansantes sur le mur et les crépitements rassurants témoignaient du feu qui brulait dans la cheminée. sur le mur de gauche se trouvaient de nombreuses étagères chargées de plantes et de bocaux. Yho en connaissait certaines mais d'autres lui étaient totalement inconnu. Il referma les yeux et tenta de se souvenir. Il se rappelait une auberge, suivit d'une explosion, puis d'atroces douleurs. d'un vieil homme aussi.
Il entendit des pas lourds claquant sur le parquet s'approcher de lui. Il rouvrit les yeux et trouva une petite vieille extrêmement ridée penchée au dessus de lui.
- et bien vous revenez de loin ! dit t'elle d'une voix éraillée usée par les années. Mais ne vous en faites pas vous allez vous en sortir. la vieille Agathe va vous remettre sur pied en un rien de temps !
elle éclata de rire. Un rire joyeux qui portait en lui l'espoir de la guérison.
Yho sourit et referma les yeux. Il avait le sentiment d'avoir regagné bien plus que la guérison physique et même s'il ne savait pas se que s'était il s'en félicitait.
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