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| | Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] |  |
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Lluvia
Elfe
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié![Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] ![Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] I_icon_minitime](https://2img.net/s/t/13/06/08/i_icon_minitime.gif) Mar 12 Jan 2010 - 21:41 | |
| Il est des lieux où l'on ne soupçonne jamais à quel point ils peuvent regorger de secrets. Généralement peu connus de la populace, leur mythe est entretenu de telle sorte que personne, hormis un fou, n'oserait s'aventurer en ces endroits sordides. Ces mêmes pauvres gueux, involontairement ou non, perpétuent les rumeurs qui permettent aux mystères les mieux dissimulés de rester ce qu'ils sont : des choses qui n'ont pas à se savoir. Pas pour le moment, du moins.
Les sous-sols d'Oesgärd faisaient partie de ce genre de lieux. Oh bien sûr, ils n'avaient pas toujours eu ce statut là. Mais jamais on n'avait vu de réel intérêt à parcourir ces sous-terrains nimbés d'inconnu. Et quand à la surface, la tension, les conflits et la vie humaine grouillaient de part et d'autre du sol aux pavés inégaux, les entrailles terreuses s'abstenaient de toute parole. Jusqu'à il y a quelques semaines.
Les parois des murs poisseux étaient éclairés d'un halo fade et clair répandu par l'unique flambeau que tenait un solide gaillard qui marchait d'un bon pas cependant silencieux, suivant de très près la fine silhouette, bien plus chétive et menue qui le précédait de très peu. Sûrement était-il un de ces solides chevaliers prêts à défendre la vie de l'étrangère qui le guidait. A moins que ce ne fut ce dernier qui la menait ... Où le sinueux chemin en pente les menaient-ils, d'ailleurs ? Que faisaient ces deux personnages, silencieux comme des cadavres, qui avaient cependant l'air de savoir où ils s'aventuraient ? Sûrement pas des paysans perdus. La tenue, l'allure et l'attitude ne laissaient aucun doute à un bon observateur.
Car ces deux là appartenaient au Chaos, et ils avaient voué leur vie à Lui avec toute la servitude et la ferveur dont ils étaient dotés. L'homme, nommé Tintillien, un chevalier du Chaos de son état aux larges épaules et au regard peu avenant, n'était là qu'en simple "garde" de la créature aux longs cheveux blonds qui fixait l'obscurité moite des sous-terrains avec un demi-sourire nonchalant, et il eut presque été apaisant si les émeraudes de ses yeux ne reflétaient pas tant de vices cachés. Lluvia - car il s'agissait de la Muse - marchait, ignorant l'odeur froide et écœurante que la langue terreuse émanait de temps à autre, mixture étrange de boue et d'ossements plus ou moins frais. L'effluve d'un cadavre ne la dérangeait plus depuis bien longtemps, mais elle n'était pas femme à se parfumer de sang. Surtout quand il s'agissait de sang d'hérétiques.
Ils continuèrent leur marche muette, parfois entrecoupé par un caillou qui ricochait dans la pente étroite et serpentine, jusqu'à ce que les boyaux s'élargissent et laisse deviner au loin une nouvelle chaleur visuelle, celle de lumières ténues. Oh, trois fois rien vu d'ici, mais c'était suffisant pour deviner que bien du monde se terrait dans cet endroit insoupçonné.
Et cette vue fit davantage sourire Lluvia, qui aurait pu ricaner si elle s'était sentie dans un endroit familier. Car là où elle se dirigeait, le chef n'était pas son frère, et ses Frères n'étaient pas encore totalement ralliés à la cause d'Elverion. C'était là le motif de sa présence. Rassurer son véritable frère de sang, et s'assurer que la prise de position du groupe caché depuis peu sous la surface des plaines aux alentours d'Oësgard était celle à laquelle il s'attendait. Pour cela, Elverion avait eu la judicieuse idée de déléguer à sa soeur une petite visite - rien de bien méchant - "diplomatique" au maître de ces lieux : Ethan. Après tout, les femmes, quand elles savaient manier le verbe, pouvaient aisément, voire mieux gérer ce genre de détails qu'un homme - du calibre de Zelvajra par exemple, qui ne savait être qu'une brute épaisse -. Et la jeune chaotique avait une réelle envie de bien faire. Chose qui n'avait pas échappé à son compagnon de route, qui la connaissait assez pour traduire son sourire et la lueur de son regard comme une impatience effroyable. Rencontrer un puissant Mage qui Lui était fidèle, et qui plus est, aider son frère dans sa quête, était tout ce qu'il y avait de plus réjouissant pour elle. Convaincue qu'elle était par les idées d'Elverion, tout dans sa tête résonnait comme une mélodie sans fausse note, sans dérapage, sans improvisation.
Ses pas se ralentirent sensiblement dans un plissement faible de l'étoffe légère et sombre de la robe ample et simple qu'elle portait, tandis qu'ils se rapprochaient, le boyau au loin, dévoilant un plafond large et perdu dans des méandres noires, ainsi qu'une nuée de lueurs et de lointains échos étouffés, comme des rêves éveillés. Au loin se dessinait l'antre improvisée des Mages du Chaos. A voix basse, l'elfe susurra au Chevalier quelques dernières recommandations.
« Eh bien, ils ne vont sûrement pas tarder à nous remarquer.. Ta torche nous sera bientôt inutile. Et souviens-toi Tintillien, on se contrôle, et on ne rechigne pas. »
Elle savait comme le tempérament du Chevalier pouvait parfois rapidement enflammer les foules et rendre l'atmosphère électrique, chose à laquelle elle ne tenait absolument pas. Non, ce n'était décidément pas par la colère et la menace que Lluvia tenterait d'arriver à ses fins.
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|  | | Ethan
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| Dans une bâtisse noire, à distance de toutes les tentes et pourtant presque au centre de la caverne, s'affaire un être étrange, agité.
Les ruminations ont un temps occupé son esprit. Mais le temps en est passé, et au fond de ses prunelles brille un éclat sauvage, un éclat que seuls les fous ont un jour pu se targuer de posséder. Lui ne l'est pas à proprement parler... un autre genre de folie l'habite, une folie que seuls les mages peuvent comprendre : les ravages dévorants de la magie, addiction irrésistible qui dévaste la raison aussi sûrement qu'un Laiyadäs son herbe. C'est celle luciole discrète mais bien présente qui le guide, qui lui dicte ses actes... et finira par le consumer entièrement. Il est à noter cependant qu'un observateur non averti mais néanmoins assez attentif pour remarquer cette flamme le considèrerait aisément comme "fou", et plus encore : "fou dangereux". Car là dessus, nul doute possible : que cet homme soit sain d'esprit ou non, il est visiblement dangereux... et à plus forte raison avec plusieurs centaines de mages à ses ordres.
C'est cet homme, apparemment illuminé d'une quelconque sagesse insaisissable, qui arpente sa... 'demeure'. Cet homme qui porte ne porte pour tout vêtement qu'une tunique de bonne facture, en bon état quoi qu'un peu salie par la vie dans ce milieu. Et au milieu des poussières de roche disséminées sur l'homme, contrastant avec son apparente négligence de soi, plusieurs bijoux. Du collier aux bagues éparses, en passant par le bracelet... tous semblent magnifiques mais purement décoratifs, et tous rayonnent de puissance pour toute personne capable de sentir la concentration de magie
La demeure elle même éclipserait presque la présence des bijoux, tant elle impose sa magie à ses visiteurs... pour l'heure unique batîment qui ne soit pas une tente, la bâtisse est entièrement faite d'ombres, de fumées condensées et orchestrées en une construction simple mais agréable. Maintenue par une poignée de mages mobilisant pour cela leurs talents en plus de vaquer à leurs habituelles occupations, stabilisée et renforcée par des gemmes et une partie de certains atouts de son principal occupant, la bâtisse affiche avec une pointe de mystère son imposante présence.
Mystères... nombreux en ce lieu. Car, pour commencer, nulle porte : le chemin qui y conduit s'arrête abruptement devant un pan de mur qui ne diffère qu'à peine des autres -si ce n'est la présence de l'étoile Chaotique discrète à hauteur de nain-, révélant toutefois une brume éthérée à un œil averti. Il faut être particulièrement confiant, ou fou, pour oser traverser cette étrangeté, pour sentir à ce passage la caresse troublante de la magie et des volutes de fumées rassemblées là. Si la présence de fenêtres est douteuse, celles ci sont bien présentes... mais ne filtrent qu'une douce lumière, instaurant un crépuscule permanent au cœur de ce cocon. Une fois entré, l'étrange atteint son paroxysme : une seule pièce attend le visiteur, meublée d'ombres et de quelques rares meubles simples. Si l'aspect en est inhabituel, le confort est tout à fait respectable et la pièce se plie aux moindres exigence du maître des lieux... excepté pour les murs, car ceux ci restent sombres, obstacles immuables. Obstacle ? Seulement pour celui qui s'arrête à l'étonnement de ne croiser qu'une pièce. Le visiteur averti pourra passer d'une pièce à l'autre, à condition toutefois de savoir où se trouvent les portes... car rien ne différencie murs et passages, si ce n'est le contact.
Avec une telle demeure, il ne serait guère surprenant de trouver d'autres étrangetés dans le reste du lieu... et en effet, celles ci ne manquent pas. Outre le murmure indistinct qui plane sur toute la caverne -venant autant des sorts que des hommes ayant besoin de se détendre après une longue sortie en territoire hostile- on peut, une fois assez près, remarquer que la lumière sourde qui émane du camp ne provient d'aucune torche, mais de lucioles bleutées qui volettent au gré de courants invisibles. Ainsi, sans tomber dans l'ostentation pure -la présence de tentes sobres contredirait de toute façon cette idée-, le peu que pourraient saisir des visiteurs reflèterait le bon état général du groupuscule, quoi qu'un peu nuancé par le manque de confort. Avec ou sans connaissances approfondies en politique, contraint ou volontaire, la partie se joue dans la cour des grands... et donner une apparence de faiblesse est apparemment hors de question pour le maître des lieux.
Le visiteur imprudent pourrait ainsi jeter un œil sur le campement, avoir un aperçu général... avant d'être interpelé par l'un des deux mages gardant l'entrée de la tanière. Celui ci, sans un mot, guiderait prestement les visiteurs jusqu'au cœur politique de l'antre, sans même paraître s'intéresser à l'identité réelle des intrus, pas plus qu'à leurs réactions. Son travail est de guider, non de questionner... cependant, l'observateur attentif remarquerait que le chemin n'est pas exempt de paires d'yeux curieux. Observateurs épars, plus ou moins dissimulés... certains marchant sur la route vaguement dessinée par le passage répété de multiples jambes, d'autres restent sur le bord, mais tous regardent la même chose. Ici, les deux intrus... mais si certains ne regardent pas seulement pour leur curiosité personnelle, aucun ne prendrait le risque d'intervenir : la présence du guide ouvre aux étrangers un passage clair et dégagé, tel le Porte-Chance dans les sombres nuages de la mauvaise fortune. La métaphore n'est toutefois point de mise, il faut le reconnaître : si un Chanceux s'était trouvé ici, la mort l'aurait cueilli depuis bien longtemps.
Enfin, au terme du long chemin semé d'autant de surprises et de dangers que de roches, se dresse enfin la destination des voyageurs... et vient la disparition du guide sur un geste vers la porte et quelques mots énigmatiques déclamés d'une voix sans timbre.
"Mon chemin s'arrête là... le vôtre continue sous Sa bienveillance."
L'homme avait-il été choisi pour son caractère franc et loquace ? Le doute en revient au visiteur.
Et rien d'autre ne viendra troubler ces étrangers tant qu'il n'auront pas passé le seuil...
•
Enfin... enfin, ils sont là. La maigre agitation que leur apparition a fait régner dans le camp m'est suffisante... Kerya fit le reste.
** Que ferais-tu sans moi, on se le demande... **
"Bien des choses... mais ce serait bien moins drôle..."
** Vil flatteur. Prépare toi plutôt à les accueillir... chaleureusement. **
Oh, 'elle' ne restera probablement pas plus de quelques minutes après leur entrée, mais elle a l'air de vouloir faire leur connaissance par elle même... si tant est qu'un être, quel qu'il soit, puisse se targuer de pouvoir savoir ce qu'elle désire.
Me préparer... que préparer de plus ? Kerya m'a déjà prévenu de l'identité de mes visiteurs, bien que je ne sache pas qui est l'homme. Lluvia... Lya est venue me faire son rapport dès mon retour, et il me tarde de mesurer mon verbe au sien. D'aucuns rétorqueraient que le verbe est ici inapproprié car ce "n'est point la taille qui compte", mais après tout ne sommes tous pas plongés jusqu'au cou dans la mesure permanente de nos capacités... et du reste ? Ah, Lya... l'une des âmes qui attend en cette caverne, attendant patiemment de repartir pour sa prochaine mission... Ne reste plus qu'à jouer finement.
L'entrée de mes visiteurs ne se fait guère attendre, et Kerya vient se percher sur mon épaule tandis que je me retourne vers eux, les premiers mots déjà envolés.
"On m'a beaucoup parlé de vous..."
Je prend une seconde pour méditer la réflexion qui pointe déjà, et Kerya profite de ce moment d'immobilité pour replier ses ailes et s'installer confortablement. La seconde passée, je lâche mon commentaire en détaillant ma consœur d'un œil appréciateur.
"...mais force m'est de reconnaître que nulle description ne peut vous rendre grâce."
** Je disais quoi, il y a deux minutes ? **
** Le concept de flatterie implique une idée d'exagération... en outre, j'ai toujours un peu de mal avec ces choses là. Les travers physiques sont quand à eux des concepts que les Sombres assument pleinement, à plus forte raison quand le Sombre concerné est Chaotique. **
Heureusement que ce genre de discours se fait en aparté. Enfin... je poursuis avec un sourire, pour 'mes' invités.
"Soyez la bienvenue en ma... modeste demeure. J'ose espérer que le voyage vous a été agréable." Brève pause, le temps recommandé par la politesse pour les laisser assimiler mes dires et tout ce qu'ils impliquent. Puis, un regard vers son compagnon plus tard. "Votre Dame est en sécurité en ce lieu." Et enfin, pour la Dame en question. "Prenez place... Que me vaut le plaisir de votre charmante visite ?"
Nul besoin d'être un génie pour comprendre que j'aime tenir ce genre d'entretien en tête à tête. Ou toute autre partie, mais le chiffre "deux" offre tous ses charmes pour ces situations... quand à l'entretien, je n'ai pas l'envie d'ergoter des heures avant d'entrer dans le vif du sujet. Ma question, si elle reprend une évidence déjà connue de tous ceux ici, apporte au moins l'incommensurable avantage de l'inviter à présenter directement ses volontés.
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| | | | Lluvia
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] Dim 17 Jan 2010 - 19:00 | |
| C’est un homme à peine plus bavard que Tintillien qui les alpague sans haine ni violence, se contentant d’imposer ce qu’il fallait de froideur et de calme pour que ni le chevalier ni la muse ne se permettent de refuser l’ « aide », si tant est qu’on puisse appeler cela ainsi, de leur guide éphémère. Et voilà le mage qui les conduit vers l’entrée, entrée que Lluvia franchit le nez rivé vers les « hauteurs » de cet étrange rassemblement de magie qu’elle ne perçoit pas à sa juste valeur. Ils sont plus ou moins nombreux, tous différents mais rassemblés pour une cause encore trop obscure. Certains la dévisagent, d’autres l’observent, et quelques rares personnes laissent glisser leurs regards bien trop mal avisés sur les courbes qui ondulent au fur et à mesure que le petit trio s’avance vers la principale bâtisse de cette ville miniature improvisée. Ca fait partie du « jeu » auquel son frère l'a incité à jouer, elle le sait et ne peut décemment pas déjà se plaindre. De toute manière, elle se fiche pas mal de qui pense quoi à son sujet, elle n’est pas là pour satisfaire les rêves primaires de ces mages. Tout au plus devra t-elle faire preuve d’un peu de zèle ? Mais ce n’est presque rien pour Lui. Ou devrait-elle dire pour Eux, car au panthéon de Lluvia, aussi blasphématoire cela eut-il pu être, il existait deux entités qu’elle n’aurait jamais osé bafouer, et pour lequel elle se serait volontiers sacrifié. Pensées peut-être signes de faiblesse. Peut-être manipulation. Mais qu’importe.
Le guide les abandonne là, leur laissant à peine quelque indication floue. Mais pas besoin de grands discours, ils savent quoi faire. Tintillien passe le premier, la jeune femme aux longs cheveux blonds à sa suite, et derrière eux l’agitation reprend son cours, à peine calmée par leur arrivée plus ou moins remarquée.
L’intérieur était proprement déroutant, c’était l’unique mot qui convenait. Large espace nimbé de fumées éthérées, formes distinctes ou non qui s’entremêlaient, sombre harmonie d’un lieu aux bruits ténus, à l’atmosphère étrange et impalpable. Comme si tout était ouaté, l’endroit inspirait le confinement sans vous étouffer. Il avait sûrement l’utilité principale de déstabiliser celui qui se pensait avec certitude en territoire conquis, et rappelait à tout à chacun que l’homme qui faisait à présent face à la jeune Lluvia maîtrisait excessivement bien son art. La magie.
Son regard traîna un long moment sur la silhouette du drow. Il avait toujours été de notoriété historique que les elfes et les drows étaient en de nombreux points aux antipodes les uns des autres, et que leurs affinités étaient, sans les égaler, à peu près équivalentes à celles entre les nains et les elfes. De quoi laisser croire naïvement qu’une elfe gentiment et sagement élevée à Anaëh n’aurait sûrement jamais toléré de rester dans le même espace vital qu’une de ces vermines à la peau sombre. Mais Chaos réunit ses fidèles et annule les barrières des races pour tout véritable croyant. Et Lluvia de simplement considérer d’un œil attentif le dénommé Ethan, qui déjà la complimentait. Agréable parole lancée sûrement plus pour la forme que pour le fond, et qui ne fit guère rougir la jeune femme ; si elle devait baisser sa garde à chaque flatterie calculée, c’en aurait déjà été fini d’elle.
« Je vous retourne le compliment. Et puis on peut dire que vos mages ont fait grande impression à Abyssea, je ne doute donc guère de votre puissance. »
Est-elle ironique ou sincèrement admirative tandis qu’elle esquisse avec une grâce insolente la légère révérence qui agite les plis de sa robe ? Le mystère reste entier. Son menton qui se relève laisse reparaître ses iris félines. La jeune elfe a déjà hâte que les choses sérieuses commencent, et l’adversaire semble tout autant redoutable qu’à la hauteur des enjeux.
Son attention est captée, pendant un subreptice instant, par la présence d’une créature aux ailes rétractées, nonchalamment posée sur l’épaule de son maître, sûrement. Qu’était-ce ? Cela ressemblait à un dragon miniature, ou à quelque chose dans ce goût-là. Rien de très méchant apparemment, et en aucun cas un animal de compagnie offensif... Sauf si bien sûr l’étonnant petit animal pouvait cracher les mêmes flammes que son cousin le dragon.
Tirée de ses songes par la franchise d’Ethan et son invitation à s’installer, l’elfe se dirigea jusqu’au fauteuil le plus proche et s’y laissa choîr non sans légèreté, Tintillien la suivant comme son ombre malgré le fait que le maître de ces lieux lui ait laissé sous-entendre qu’il pouvait se retirer. Le chevalier n’attendait qu’une chose, c’était l’approbation de Lluvia : les ordres qu’il avait reçus d’ailleurs étaient clairs, et il n’était pas question de laisser la jeune sœur d’Elverion seule, surtout quand on voyait la carrure de la jeune femme. Pourtant il s’agissait d’une muse, et Tintillien avait sûrement du l’oublier. Mais la jeune demoiselle ne prêtait guère attention à la carrure qui se tenait, droite comme un piquet à tout juste un mètre derrière elle. De son habituel timbre sucré, l’enfant Chaotique susurra avec sérieux.
« Comme vous le savez... La révolution qui a eu lieu à Abyssea, déclenchée par ce pauvre fou de Zelvajra, a entraîné une division au sein de ce qui était … « Ses » fidèles. L’apparition de plusieurs unités de votre groupe a laissé un très joli souvenir de vous à mon frère et moi … Et à eux aussi, je n’en doute pas. »
Un léger rire bas et moqueur franchit ses lèvres tandis qu’elle avait soufflé ce « eux » avec une dose de dédain propre à faire comprendre qu’elle méprisait hautement ces hérétiques qui n’avaient pas suivi leur cause. Elle ne comprenait pas qu’on puisse douter de faits réels, et encore moins qu’on suive un fou sanguinaire qui attendait vainement le retour d’un prétendu fils absent. Plus rien ne serait jamais pareil chez les enfants du Chaos, et il était l’heure pour chacun de choisir son camp définitivement.
Ethan voulait que Lluvia aille droit au but, et cette dernière ne désirait guère ennuyer son charmant hôte. Aussi se plia t-elle à sa volonté, poursuivant finalement sa tirade dans une moue sage.
« Il est important, en ces temps de changement radical, que chacun sache où il va, et surtout avec qui il décide de continuer sa route. Mon frère tenait particulièrement à savoir si votre participation à la petite sauterie d’Abyssea à nos côtés n’était que provisoire, ou si nous pouvions vous considérer comme de solides alliés. Ce qui, évidemment, nous enchanterait grandement. »
L’inverse aurait évidemment fortement agacé l’elfe, mais ca, il était inutile de le mentionner pour le moment.
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| | | | Ethan
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| Aurais-je pu avoir des regrets, aurais-je été seul que j'en aurais grincé des dents. Oui... notre petit spectacle à Abyssea était intéressant, je n'en doute pas. Mais j'y ai perdu de bons éléments... quelques uns ont... "disparu". Annihilés au sein même de la Magie ou pervertis par une présence bien plus concrète : celle de l'ancienne Loi, celle qui envoya à la tombe tant d'âmes gorgées de puissance. Oh, je ne regrette pas mes frères... chacun choisit sa voie, et la mienne ne comporte pas d'apitoiement inutile.
Avant de poursuivre...
** Mauvaise idée... **
"Je transmettrai vos félicitations à Arsh... la prochaine fois que je le verrai."
Le venin lourd que charrie ma voie est il destiné à mon interlocutrice ou à la pitoyable loque qui a osé penser qu'il pouvait se permettre la trahison ? Cette larve qui est restée en arrière, qui est tombée entre les mains de l'ennemi et dont je n'ai plus de nouvelles depuis... Si il est mort, il n'aura représenté qu'un gâchis de plus. Si il ne l'est pas, c'est qu'il a trahi et qu'il implorera la mort quand je remettrai la main sur lui.
La poursuite de la discussion "normale" se fait après un sourire en coin, réponse au regard discret sur Kerya. Que pouvait-elle bien imaginer sur ce Dräke ? Sait-elle seulement ce qu'est un Dräke, et ce dont ils sont capables ? C'est probablement la seule espère magique qu'un mage qui a tout renié continuera à respecter... ne serait-ce que parce qu'une seule ébauche de pensée de la part de l'Etre suffirait à le tuer net.
Lluvia s'installe ensuite sur mon invitation, toujours accompagnée de son brave caniche... malgré mon invitation claire à nous laisser seuls. Un détail de plus qu'il faudra régler... mais bien d'autres détails restent en attente. J'écoute avec intérêt la tirade de l'elfe, en prenant place à mon tour. Tirade à laquelle je répond par un sourire crispé. La nature elfique s'est-elle à se point pervertie que plus rien n'a de sens ? Ou la dame éprouve t-elle juste un tel fanatisme envers son frère qu'elle le lave de toute faute sans même se poser la moindre question ? Soyons réalistes : si c'est Zel qui a donné l'ordre d'attaquer, rien ne serait arrivé sans la volonté dissidente d'Elverion.
Enfin, exprimer ce fait à voix haute ne serait probablement pas du goût de tous ceux ici... c'est pourquoi je me contente du sourire en attendant la suite. Suite durant laquelle je nous sers deux verres de sang, portant le mien à mes lèvres alors qu'elle finit. Ah...
"Oui."
Oui. Et je mouille à nouveau mes lèvres dans mon verre, laissant une atmosphère quelque peu gênée s'installer sur cette réponse sibylline. Avant de reprendre.
"Un délice, à n'en pas douter. Loin d'être le meilleur, toutefois il est amplement suffisant pour contenter jusqu'aux plus exigeants."
Comprendront-ils un jour les subtils rouages de l'esprit ? Non du mien, mais de celui que peut posséder un arcaniste perverti loin au delà du point de non-retour ? De celui d'un homme que le pouvoir a enivré, jusqu'à devenir une drogue indispensable à sa survie ? Nul être ne pourrait comprendre cela à moins d'avoir soi même subi la douloureuse morsure de l'Addiction. Je me tourne enfin vers le garde, un air las sur le visage.
"S'aventurer en ce lieu signerait la mort de toute personne indésirable. Et quand bien même un intrus arriverait à me tuer..." Je désigne les alentours d'un ample geste de mon bras libre. "Cet édifice est lié à moi, j'en suis la clé de voûte. Ma mort signifierait l'annihilation de toute cette bâtisse... et de tous ses occupants : privée de tout contrôle, la magie brute serait cependant maintenue par les mages qui soutiennent cette création. Et la conséquence la plus probable de ceci serait la disparition pure et simple de tout ce qui se trouve ici, sans que personne puisse jamais plus attester de l'existence passée des visiteurs... faute de reste substantiel qui puisse le prouver."
Ici, une brève pause.
"C'est pourquoi je vous demanderai de bien vouloir sortir et d'attendre votre chère protégée à l'entrée de cette caverne : elle ne risque rien ici, et je viens de vous expliquer que si l'inverse était vrai personne n'y survivrait pour en témoigner. Du reste, je n'ai absolument aucun intérêt à la tuer : elle représente à la fois la promesse de réussites et de plaisirs..."
Logique claire et directe d'un homme qui n'a strictement rien à faire des états d'âmes un chien dressé à obéir. Certes, il semble un peu boudeur... mais il sort. Au fond, ce n'est pas comme si il avait le moindre choix à sa disposition.
Au final, je reprend... à l'intérêt exclusif de Lluvia, cette fois.
"Oui, ma participation à la petite sauterie d'Abyssea n'était que provisoire, comme vous dites."
Que croit-elle ? Que j'avais l'intention de rejoindre leur camp et de les soutenir, d'épouser leur cause et joindre mes forces à eux ?
"Ceci signifiant que je n'ai nulle intention de retourner à Abyssea, quoi qu'il puisse s'y passer. Et puis, je dois avouer que le paysage local me plaît..."
Sourire quelque peu carnassier, et pour le moins satisfait.
A vrai dire oui, j'en avais l'intention. Je reste. Croyait-elle vraiment que j'allais repartir après m'être installé ici, tenter de retourner à Abyssea alors que tout me pousse loin de ce repaire ? Tant d'innocence mériterait hommage... quel qu'il soit, l'hommage.
"Maintenant que vous voilà rassurée sur mes intentions... Soyons bref : qu'attendez vous exactement de moi et qu'avez vous à offrir en échange ?"
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| | | | Lluvia
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| La disparition d'Arsh était en effet un épais mystère nimbé d'un brouillard qui ne voulait pas s'évaporer. Les dernières personne à avoir vu le mage vivant étaient le cortège mené par Lluvia. A condition que bien sûr ils aient, tout comme la Muse, observé la scène avec attention et avidité plutôt que d'attendre sans lâcher du regard les portails formés. Mais même la jeune elfe avait du abandonner le contact visuel qu'elle avait de la bataille pour se réfugier dans les dernières secondes dans le trou spatio-temporel, abandonnant la terre de sang et les cris de rage d'une Loi hors de contrôle. Ce qu'il était advenu d'Arsh, même son propre frère ne savait le dire. Trahison ou mort certaine, l'un comme l'autre ne lui assuraient pas un retour chaleureux au sein des Chaotiques d'Oësgard.
Lluvia ne fit donc aucun commentaire quant à la remarque soulignant l'absence du dit protecteur de son frère. Ce n'était pas ses affaires, et elle ne venait pas pour parler du sort d'un inconnu qui avait certes grandement aidé à repousser l'ennemi au front, mais qui présentement lui était aussi utile qu'un grain de poussière. Croisant les jambes tandis qu'elle se penchait pour saisir sa coupe, ses lèvres n'effleurent pas encore la texture du breuvage. Le "oui" à la fois simple et lourd d'imprécision lâché par le drow la laisse pensive, quelques secondes, sans pour autant que l'indifférence délicate peinte sur son visage ne se mut en un agacement ou un énervement quelconque. Lluvia ne perd rien de son calme, pire, elle s'enfonce un peu plus dans le fauteuil, tenant la flute de sang tout en suivant du regard l'éloignement de Tintillien. Le pauvre, il doit regretter d'être ainsi considéré comme un petit chien-chien qui ne fait que suivre, subir. Décidément, la Chaotique plaindrait presque tous ces gens qui ne feront jamais rien d'autre qu'être aux ordres des plus puissants. Et elle a bien de la chance d'y échapper. Pour combien de temps encore pourra t-elle se permettre d'agir en tant qu'électron libre ? Aucune idée, mais autant profiter du peu de temps restant.
« S'il vous plait tant que ça, vous devriez vous risquer à l'explorer plutôt que de demeurer passif. Vous n'avez pas l'âme aventurière ? »
Jolie façon de parler que voilà, et sans que bien sûr aucune forme de sous-entendu soit alourdie par un regard trop insistant, un sourire trop narquois ou un gloussement inopportun. Tout est léger, doucereux, mais nonchalant. Elle incline à peine la tête sur le côté, observant Ethan lui sourire comme le loup qui salive devant la brebis inoffensive. Charmante brebis qui s'abreuve d'hémoglobine, humectant ses lèvres rosées avant de soupirer la réponse comme si cette évidence était prodigieusement ennuyeuse, ce qui ne l'était absolument pas, en réalité. Du moins, la suite allait être plus intéressante pour le mage.
« Comme je vous l'ai dit ... Elverion tient à ce que vous vous joignez à notre cause. Le potentiel magique que vous représentez attire son intérêt, et nous songeons qu'il serait stupide de gâcher pareille puissance en vous laissant ainsi, à la portée d'une brute sans réflexion comme Zelvajra. »
Lissant d'un geste ample et gracieux un pli du tissu pourpre et fluide qui couvre sa cuisse, la jeune femme repose la coupe sur la table dans un léger tintement, sans pour autant que ses yeux d'émeraude ne quittent les iris sanguinaires de son hôte. Comme dans un défi où l'un et l'autre tentent de se repousser tout en sachant pertinemment qu'ils ont chacun quelque chose que l'autre désire. Oh bien sur, Ethan ignore peut-être encore ce qu'il peut gagner à cette alliance. De toute manière, combien de temps demeurera t-il seul ? Nulle personne n'est assez naïve pour imaginer que le petit clan, bien que puissant, ne puisse perdurer au beau milieu de ce schisme qui Lui est voué.
« Qui plus est, vous êtes un grand mage. Et si vous acceptiez de "collaborer", j'imagine que vous seriez ravi de voir de vos propres aux yeux cette fameuse "Cristallisation du Chaos". Mon frère a longtemps travaillé, et il a réussi. En avez-vous seulement entendu parler, Ethan ? Si ce n'est pas le cas, je me ferais une joie de vous l'expliquer. »
L'enthousiasme était cependant bien dissimulé, seul le timbre suave et caressant de l'elfe sifflait aux oreilles de son interlocuteur. Tintillien avait bien fait de partir, il en aurait sûrement rougi d'entendre une telle voix de la part de celle qui était rarement approchée par les Chevaliers du Chaos - sûrement la peur irréaliste de voir arriver un frère jaloux ? -. Surtout qu'il ne s'agissait que de magie.
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| | | | Ethan
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Taille : Niveau Magique : Maître | | Sujet: Re: Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] Mar 2 Fév 2010 - 20:52 | |
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Ame aventurière.
Et qu'a t-elle vécu, pour me demander cela ? Venant d'un mage puissant... la réponse à cette question serait un truisme majestueux. Quel mage échapperait à cela ? Quel mage n'aurait donc le droit de se targuer d'avoir "vécu" ? Enfin, si l'on dépasse le sens premier... eh bien, disons que j'attendrai de voir les surprises qui m'attendent encore. Poignards ou ravissements, je préfère voir avant...
Sang. Discours. Tout cela n'est que le prélude à d'autres discussions plus... sérieuses. Pour le moment, que faisons nous, à part peut-être nous rassurer mutuellement sur de plates évidences ? Un temps pour tout... et ce temps n'est pas encore fini quand elle prend la parole pour me répondre.
"Elverion" tient à ce que je les rejoigne ? La nuance est plaisante : ne parle-t-elle donc absolument pas en son propre nom ? Les implications concernant le reste de la discussion auraient de quoi faire sourire... mais je reste de marbre en la laissant continuer son flot d'évidences. Oui, nous sommes des mages. Ce qui fait de nous un potentiel magique à l'état brut... impliquant une arme, sublime rose couvertes d'épines mortelles. Traiter un mage n'est pas chose aisée... mais traiter avec plusieurs centaines ? Surtout venant d'un chef non-mage, la chose serait ardue... quoi qu'Elverion ait encore une fois prouvé sa finesse : laisser Lluvia venir parler en son nom était une brillante idée... autant parce qu'elle est plus qu'intéressante sur le plan physique que pour son atout majeur : ses talents dans le domaine magique.
Un ricanement moqueur m'échappe quand elle mentionne le Bourreau. Brute sans réflexion ? Non, pas exactement... mais la situation a quelque peu glissé hors de son contrôle et son impulsivité l'a visiblement privé de nombreux atouts. Et surtout, cause de mon dédain pour lui, il est le symbole éclatant de règles qui emprisonnent et étouffent toutes possibilités, quelles qu'elles soient... Ici... la liberté, l'ivresse grisante d'une totale liberté qu'apporte le contrôle des règles et une place dans le cercle du pouvoir. Cela, Lluvia l'a t-elle compris ? Peut-être... ce serait indéniablement un point en sa faveur, car c'est l'une des quelques raisons qui me poussent naturellement dans leur camp.
Je pourrais... éventuellement survivre loin des deux camps. Mais pourquoi faire ? Je suis pas un traître à la cause, loin de là. Mais je me suis aventuré trop loin dans les Arcanes pour échapper à la cruelle morsure de la magie. Je suis voué à la Magie, mon premier et unique amour. Ou presque : viennent ensuite se ranger l'amour du travail bien fait, l'amour des passions... mais l'amour de la Magie, sous toutes ses formes, dépasse de loin tout ce que je pourrais apprécier en ce monde.
Elle continue... je suis un "grand mage" ? Susucre ? Une petite friandise en s'imaginant qu'il suffit de caresser dans le sens du poil pour décrocher la timbale ? Peut être.
En revanche, la suite manque de peu me faire grincer des dents... et mon irritation doit percer. "Collaborer" ? Pour avoir en récompense un secret éventé dès le moment où Elverion lui même l'a montré en public ? Ce secret, il l'a offert... et si ce n'est lui qui m'en enseigne les rouages, je les découvrirai par moi même. J'ai toujours cherché plus loin, détournant, explorant encore et encore les voies de la magie... l'exploration est délicate, car le moindre faux pas courrouce durablement et est généralement fatal. Une visite des Veilleurs n'est pas quelque chose que l'on apprécie, en général...
Je finis par faire un effort et me reprend avant de parler à nouveau. Soyons clairs... et tentons de ne pas débiter d'évidences.
"Si j'en ai entendu parler ? Il est des choses dont vous sous-estimez l'importance, apparemment... Vous entendez me tenter par l'enseignement d'une nouvelle architecture magique ? Juste par ça ? Oh, bien sûr, ça m'intéresse... mais en tant que curiosité. Penser pouvoir m'appâter avec ça est..." Un sourire en coin. "...tout à fait logique, mais ce n'est pas ce genre de chose qui aurait pu me décider à me joindre à vous."
Aurait pu. Car mon choix est déjà fait, depuis un moment. Les autres nuances sont suffisamment perceptibles pour qu'elle les comprenne par elle même. Je reprend un peu de sang, avant d'énoncer la réplique suivante.
"Collaborer ? Une chose est sûre... je ne "collaborerai" pas. Elverion s'est montré bien plus fin sur ce point... bien qu'ayant moins exprimé que vous, il a su m'intéresser, et bien au delà de ce que j'attendais...
Peut être qu'il vous laisse juge de toutes ses affaires en son absence... Ce que je désire ? La liberté, avant tout. La liberté d'expérimenter, d'explorer... et pour ça, l'influence. Elverion laisse le Chaos presque sans tête pensante alors qu'il s'absente, déléguant son pouvoir sans avoir les moyens de vérifier à distance si notre camp est encore debout... Ce que je veux ? Les rênes du pouvoir, évidemment. J'apporte avec moi tous mes mages... mais ces hommes et femmes me sont fidèles avant tout. Je ne réclame qu'un échange équitable d'influence, en somme..."
Et, une dernière chose... J'enseigne évidemment à plusieurs personnes, mais en groupes et toujours de façon formelle...
"Aussi... il est une autre chose que je désire, en plus de la liberté. La situation me permettant de m'installer, je peux reprendre un apprenti à titre personnel si l'envie m'en prend, et si je trouve quelqu'un qui en vaille la peine...
Je pense avoir trouvé... et ce futur apprenti, je souhaite que ce soit vous."
Un gage d'alliance, quelque part... mais nul besoin d'expliciter : il est manifeste que j'y vois beaucoup plus qu'une simple reconnaissance d'union entre nos deux camps. Bien plus... et surtout, prérequis sans lequel je ne l'aurais proposé : elle a du talent.
Beaucoup de... talent.
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| | | | Lluvia
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] Mer 3 Fév 2010 - 22:36 | |
| « Oh, croyez-moi. Vous avez plus à gagner à rejoindre notre camp qu'à prétendre que vous pourrez tout réussir seul. Laissez-moi vous dire le fond de ma pensée Ethan. Ou plutôt, laissez-moi vous raconter les choses du point de vue de la seule personne qui a pu suivre de près les travaux d'Elverion.
Bien des choses se sont passées, beaucoup de temps et d'encre a coulé. Des essais et des erreurs, des échecs, il y en a eu. Des concessions aussi. Je ne vous apprends rien ; comme dans chaque ascension vers un but précis, il y a forcément des chutes ... Plus ou moins douloureuses. Celles de mon frère ont été à la hauteur du résultat qu'il a réussi à obtenir. Et loin de moi l'idée de le glorifier ou de vous dévaloriser, ce qui serait insultant et stupide, je me dois d'être réaliste : la cristallisation du Chaos risque d'être difficile à acquérir seul et sans son "concepteur". Tout comme cette guerre, je le reconnais honnêtement, risque d'être plus dure pour nous que prévu si vous n'êtes pas des nôtres. »
Lluvia savait qu'elle ne faisait plaisir qu'à demi-mot au séduisant mais diabolique Ethan en lui confessant qu'ils avaient sérieusement besoin de mages. Mais c'était la stricte vérité, et la jeune elfe ne ressentait pas de honte particulière, car tout homme sainement constitué ressentait toujours cet étrange mélange confus de narcissisme et d'auto-satisfaction à la seule et unique idée qu'une femme puisse lui avouer qu'elle - et pas seulement elle ! - avait besoin de lui. Qui plus est, une femme à la beauté et au charme polaires du calibre de Lluvia, qui décroisa lestement ses jambes pour se pencher, reprenant sa coupe et y humectant ses lèvres pour hydrater sa gorge, animée par le feu de la passion du dialogue qu'elle avait menée jusque là avec une franchise mesurée.
Comme si Ethan avait dit une sottise qui tombait cependant sous le sens tant elle était envisageable pour elle, la jeune femme balaya d'un geste un brin lassé l'air, haussant les épaules tandis que son dos se reposait confortablement contre le dossier du fauteuil qui accueillait sa fine silhouette fuselée.
« La liberté, voyons, quelle fadaise, vous la promettre ? Vous la possédez déjà, pourquoi vous la retirer ? Nous ne sommes pas des tortionnaires, et votre libre-arbitre restera ce qu'il est. Et il me semblait évident que venir avec nous signifiait que vous auriez droit à un statut important, suffisamment important pour qu'évidemment, vous ayez votre mot à dire. Vos hommes resteront vos hommes. Seul votre talent est mis à Sa disposition. Vous êtes un de Ses enfants. Il ne nous reste déjà plus beaucoup de frères et de soeurs fidèles, alors savoir que même ceux encore vivants ne sont plus avec Lui ... Enfin, ces points vous semblaient obscurs. Mais être à nos côtés vous procurera ce dont vous avez besoin, notamment ce bénéfice "magique". Précisément. »
Sa bouche se plissa en un sourire doux, terriblement doux, horriblement différent de toutes les sombres pensées et des litanies sanglantes en lesquelles elle croyait, tellement opposé aux actes qu'elle avait pu commettre par le passé pour vivre et être Sa muse. Il était étonnant qu'autant de contrastes habitent une frêle charpente d'enfant. Une jeune fille innocente, voilà de quoi elle avait l'air face au cynisme mesquin du mage qui, nonchalamment assis, la jaugeait et tentait de la désarmer verbalement par diverses piques, diverses figures métaphoriques aux sens parfois ombrageux. Et quand lui irradiait ce léger parfum de folie attirante et fascinante qui vous donnait le tournis, elle n'exsudait qu'une odeur sucrée et acidulée, enivrante, presque écœurante, celle de la malice et de la pureté feinte. Chacun dévoilait sa tactique, et les politesses ampoulées se transformaient en requêtes expéditives.
La dernière du drow la fit d'ailleurs hausser légèrement des sourcils. Lluvia eut du mal à cacher sa surprise ; il mordait déjà à l'hameçon alors qu'elle n'avait encore rien eu à faire ? C'était étonnant, cela ne concordait pas vraiment à l'image qu'elle avait commencé à se faire de l'homme qu'elle avait face à elle. S'il la voulait en tant qu'élève, il y avait forcément une raison, implicite ou non. Mais qu'il cède déjà à la tentation n'avait pas l'air quelque chose de possible pour la jeune femme, qui finit par répondre d'une voix quelque peu teintée d'amusement, cette fois-ci.
« J'en serais ... Particulièrement honorée. Mais je dois avouer que votre demande me surprend. N'y a t-il pas déjà bien des gens qui mériteraient et qui désireraient avec ardeur être à ma place ? »
Elle mimait une forme dérivée de modestie qui seyait parfaitement au personnage. Mais Lluvia ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle venait d'avoir marqué un premier point : il ne s'intéressait pas qu'à son corps, mais aussi au peu de potentiel qu'elle pouvait posséder. Bien que la lutte ne soit guère achevée, elle commençait à trépigner comme une petite enfant, ne doutant qu'à moitié que le choix d'Ethan était tout aussi vicieux que le personnage.
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| | | | Ethan
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Taille : Niveau Magique : Maître | | Sujet: Re: Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] Jeu 4 Mar 2010 - 20:37 | |
| Un point est éclairci. C'est triste à dire... mais donnez moi la Magie et je vous suivrai jusqu'au bout du monde. Donnez moi ce pouvoir grisant, offrez moi cette immortalité éphémère et je serai... hélas toujours aussi loin de vous, car la Magie ne souffre aucun partage. Quel néophyte saurait comprendre le sens abscons des rares parcelles d'informations que nous avons pu obtenir ? Chaque arcaniste digne de ce nom n'est voué qu'à la Magie, n'existe que pour la Magie. A tel point que les non-mages, que la masse grouillante des Ignorants ne peut parfois pas nous tolérer... Le Royaume à l'agonie qui nous héberge en est un exemple parlant. Une institution corruptrice vide les terres de leurs vrais mages, et ceux qui restent ne trouvent que méfiance, parfois même haine...
Mais revenons à l'instant présent... et au dialogue. Un point nécessitait quelques éclaircissements, c'est chose faite.
Le dernier coup du jeu amène enfin un peu de piquant dans la machine bien trop morne des négociations. Ma dernière remarque n'était pas attendue... Douce folie qui rend imprévisible jusqu'au plus raisonnable des êtres. Bien des leçons restent à apprendre... tant pour elle que pour moi.
Et à mon tour d'esquisser une moue amusée quand je perçois la teinte qui colore son ton. J'attends qu'elle ait fini avant d'entamer lentement une réponse, apparemment à moitié perdu dans les pensées obscures qui jalonnent mon esprit.
"La Magie... vaste sujet." Blanc. "Subtil mélange de curiosité insatisfaite et d'amère déception quand on se rend enfin compte qu'après tout le chemin qu'on a parcouru, tout ce qu'on a découvert... le plus long est devant, et sera toujours devant."
J'amène mes yeux dans les siens, sans savoir moi même si c'est bien elle que je regarde.
"Le chemin que l'on parcourt ne sert qu'à voir celui qui nous reste à parcourir."
Un sourire, bref.
"Nous concernant... l'un des premiers enseignements est la dualité de l'attente. Il faut parfois déployer des merveilles de patience pour appréhender la magie... ou plus souvent, retenir l'occasion quand elle se présente. Un instant ne se représente jamais... mais n'est perdu que s'il n'est pas utile."
Soit elle ne comprend pas ce que je veux dire et me prend très probablement pour un fou... soit elle comprend ce que j'exprime et nous sommes alors certainement fous tous deux, et irrémédiablement damnés. Mais la damnation est déjà effective pour moi et la folie qui l'apporte a un certain parfum piquant qui n'est pas dépourvu de charme.
La conclusion arrive enfin, un peu plus claire que le reste des élucubrations.
"Vous n'êtes pas de ces choses que je pourrais avoir avec la patience. Je pourrais peut être avoir un jour une semblable configuration d'éléments qui présenterait alors un intérêt particulier à mes yeux. Mais le même ? Non, jamais. C'est pour ça que je refuse de vous laisser partir simplement parce que j'aurais trop tardé à formuler la demande que je viens de vous faire.
Et, pour finir... en magie, rien ne s'obtient contre rien. Tout a une contrepartie. Si vous ne le saviez déjà, ceci est alors votre première leçon."
Je lâche ma dernière remarque avec un sourire.
Je ne détiens pas "la" Vérité, car elle a bien des facettes... mais "ma" vérité est puissante, pas la meilleure ni la plus simple, mais c'est celle ci que je peux transmettre et celle ci que l'on attend de moi.
Passe un moment... avant un autre passage, précédé d'une gorgée de sang prise du bout des lèvres.
"A vous de commencer. Avant de vous livrer ma vérité, donnez moi la vôtre... Parlez moi plus avant de cette Cristallisation..."
Inutile d'être devin pour saisir à cet instant que la passion que m'inspire la Magie est au rendez-vous. Et que cette passion n'est pas seule. |
| | | | Lluvia
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Mélodies du soir, alchimie des passions [Ethan] Lun 3 Mai 2010 - 18:07 | |
| Charme, délicatesse et élégance. Derrière le masque séduisant se cachait l'âmer perfide, calculatrice et doucereuse d'une enfant qui savait pertinemment où se plaçaient les intérêts de chaque homme et de chaque femme. Donnez au cupide des monts d'or, promettez à l'ambitieux le pouvoir, offrez aux plus langoureux les caresses infinies, et plus rie ne pouvait vous bloquer l'ouverture des grandes portes. Celles qui mènent à la gloire, à Ses hauteurs, à Lui, et à tout ce qu'il peut vous offrir. Et Ethan ne faisait, malheureusement pas pour lui - et peut-être malgré ses propres à prioris sur sa personne ? -, pas exception à cette loi sempiternelle et impitoyable des sentiments. User de l'attirance matérielle, voilà un bien noble argument ... Mais en toute chose il n'y a pas de règle réelle qui tienne.
Lluvia sourit, aussi délicieusement candide que la lueur fébrile et incandescente qui se consume dans les prunelles émeraudes de ses yeux. Elle soutient le regard, appuyant négligemment sa joue diaphane contre son poing refermé, accoudée ainsi sur son trône d'ombre et de fumées nébuleuses.
Elle l'écoute, et elle semble retrouver en lui l'ombre de discours qu'elle a acclamés autrefois. Le dessin, flou, léger, à peine discernable, mais malgré tout palpable, des reflets de son frère. Elle ne le confond pas ni ne l'associe. Non, simplement, les idées qu'il exprime avec cette passion retenue, cette sagesse travaillée mais emprunte d'une folie bien ancrée en ses gènes, la séduisent et l'emportent un peu. Elle suppose qu'il doit être aussi exigent qu'autoritaire, peut-être ne seront-ils pas toujours en total accord et ces futurs conflits ne l'effrayent guère. Car si Ethan pense avoir acquis une sage élève, il se trompe. On dompte facilement l'apparence, et beaucoup moins la nature réelle.
« Voilà qui ne me fait guère regretter mon choix. »
La jeune elfe le jauge alors qu'il penche ses lèvres dans l'écarlate vasque, puis qu'après un silence mesuré il reprend la parole, non sans sûrement être empressé par l'impatience. La Cristallisation, nous y voici.
Les négociations ne se sont guère perdues de vue, et Lluvia n'en doutait guère : ni lu ni elle, aussi fervents envers Lui qu'animés de ce fanatisme fou - pléonasme évident quand il s'agissait d'évoquer les Enfants du Terrible Chaos -, ne concèderaient à l'autre ne serait-ce qu'une miette de leur propre terrain. Chacun y allait de son mot pour tenter d'obtenir ce qu'il voulait avant que l'autre ne ruse et n'use de trésors suffisants pour piéger l'un.
Avec un demi-sourire, la créature pencha légèrement son menton en arrière, dégageant sa nuque d'un mouvement alors que la chevelure se mouvait, cascade immaculée le long de ses épaules, puis recentra son attention sur Ethan, à la fois désabusée et sous l'emprise de la fougue de sa jeunesse.
« La Cristallisation est une magie, certes, extrêmement compliquée. Autant vous dire qu'elle n'est pas à la portée du premier paysan qui passera. Et même une personne surentraînée prendra plus de temps à dominer cette forme de puissance, car il reste de nombreuses zones d'ombres que nous - mon frère et moi - n'avons pu encore réellement exploré.
Mais ce que nous savons de cette Cristallisation, c'est qu'à partir de l'énergie chaotique même, l'énergie brute et pure, nous pouvons cristalliser cette essence et ainsi y stocker des messages. Messages qui évidemment sont codés pour n'importe quel autre hérétique. Mais si un Chaotique s'empare de ce cristal, alors il peut y récupérer le secret enfermé en son sein, le lire aussi aisément que vous comprenez les mots que je vous dis. Evidemment, il faut que ce Chaotique sache maîtriser un minimum l'art de la Cristallisation. Auquel cas, si le Cristal finit par ne pas être décodé, il s'auto-détruit de lui-même.
Mais il ne s'agit pas que de secrets ... Le crisal peut aussi comporter des souvenirs, et plus vous saurez maîtriser cette cristallisation, plus précis et exacts seront les messages, plus réels paraîtront les souvenirs.
En cela, cette Magie, difficilement saisissable, mais maîtrisable pour celui qui veut vraiment, est très utile pour communiquer, espionner .. Même si j'imagine que la Cristallisation, dans un point de vue plus poussé et dans un futur proche, pourra peut-être servir à stocker autre chose que des souvenirs et des mots. Qui sait. »
Comme un secret que l'on susurre dans les boudoirs, cachés par les voilages sombres et mystiques, la demoiselle se penche, regard à la fois complice et traître de la lascive innocence.
« Mais bien évidemment ... Tout travail sur la Cristallisation ne peut être fait sans l'avoir au préalable contrôlé. On ne manipule pas le Chaos comme bon nous semble, n'est-ce pas ? »
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