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 La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]

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Harnyll de Hetalia
Humain
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MessageSujet: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeSam 23 Jan 2010 - 13:08


Le baron d’Ysari se leva tôt ce matin là, se glissant discrètement hors du lit conjugal pour ne pas réveiller sa douce et tendre Lucrèce, son épouse adorée. Il lui fallait vérifier que tout était en place pour recevoir son noble invité : Erestor, le baron de Sybrondil.

Une fois habillé, le baron fit un détour par les cuisines et constata que cuisiniers et marmitons préparaient un repas digne du roi en personne. Erestor en effet était connu pour être un fin gourmet et Harnyll tenait à le régaler. Passant ensuite devant le corps de garde, il vit les soldats entre train de briquer leurs armures de parade afin qu’elles resplendissent. Argharn, le capitaine de sa garde personnelle, surveillait l’opération d’un œil attentif. Sortant enfin dans la grande cour d’honneur, le baron leva les yeux et vit que les bannières d’Ysari et de Sybrondil flottaient fièrement aux bouts de leurs mâts. Parfait, parfait, tout était en place…

Perdu dans ses pensées, Harnyll se répéta le protocole. Lors d’une visite d’un noble à un autre, tous les éléments étaient importants. Il attendrait avec Lucrèce sur le perron, puis lorsqu’Erestor mettrait pied à terre, les deux époux descendrait les arches pour venir le saluer. Harnyll étant également vicomte en plus d’être baron, le protocole ne lui imposait pas de descendre. Il s’agirait là d’un geste de politesse indiquant que l’on accueille non seulement un invité de marque, mais également un ami.

De par le fait, c’est bien ainsi qu’Harnyll considérait Erestor : comme un ami. Le baron d’Ysari n’avait pas revu son pair de Sybrondil depuis son mariage avec Lucrèce, et il était temps qu’il se rencontre de nouveau. Quelques semaines plus tôt, avant de partir pour Arcani, Harnyll avait envoyé une lettre à son voisin de l’Est, l’invitant à lui rendre visite. Le moment était en effet bien choisi pour renouer les liens entre les baronnies du Sud. Judith d’Aphel venait alors de mourir, ce qui avait causé des craintes quand à l’équilibre politique à Ydril. Quand à Soltariel, le duché était toujours sans seigneur.

Soltariel… qui donc le roi allait-il nommer comme duc ? Les rumeurs les plus folles et les plus ridicules couraient en ville : on parlait de l’ancien duc de Serramire, d’un elfe, voire d’un Obok drow repentit. En vérité, personne n’en savait rien, mais le baron d’Ysari se doutait que Trystan nommerait une personne de confiance. La rébellion des seigneurs du Nord avait ébranlée le trône et désormais le monarque veillait à ne nommer que des gens d’une loyauté à toute épreuve.

Un page arriva en courant, salua son seigneur et maître et dit d’une voix essoufflée :

Monseigneur, l’escorte du baron de Sybrondil est en vue.

Parfait, préviens Argharn, que la garde d’honneur se rassemble dans la cour.

Harnyll vérifia une dernière fois sa tenue… une chemise noire brodée d’un Sirfon doré, un pantalon gris, des bottes en cuir... le baron réajusta le cercle d’or qu’il portait sur la tête et mit sa belle cape d’hermine sur ses épaules. Une tenue certes assez sobre, mais le baron d’Ysari n’était pas adepte de l’ostentation lorsqu’il se vêtait. Satisfait, il se dirigea à grands pas vers les appartements de sa femme. Ouvrant la porte du boudoir de Lucrèce, il constata que Camille venait tout juste de finir de la préparer. S’approchant de son épouse, Harnyll lui déposa un rapide baiser dans le cou.

Venez ma chère, notre invité arrive.

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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeSam 23 Jan 2010 - 16:11

L’aube n’avait pas encore montrée ses rayons et pourtant déjà Erestor était éveillé. Vêtu d’une chemise de dentelle recouverte d’une simple veste de velours pourpre. Déambulant dans les jardins encore couverts de l’aiguail matinal, il fut rapidement rattrapé par un messager, tout en boue et poussière, essoufflé et en sueur, disant délivrer un message venant d’Ysari. Le papier était encore scellé des armoiries d’Harnyll, grand ami d’Erestor qu’il n’avait vu depuis son mariage avec Lucrèce. Ouvrant alors la lettre, Erestor pouvait encore y reconnaître l’écriture de son camarade, ni grossière, ni raffinée, tandis que l’encre affichait des reflets bleutés à la lumière de l’aurore. Il lit alors :

« Erestor, mon cher ami,
Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas revus. Depuis mon mariage avec Lucrèce, si ma mémoire est encore bonne.
La Guerre Civile a ébranlée notre Royaume, et désormais Soltariel gît sans Duc. Tant d’affaires qui nécessitent que nous nous revoyions avec empressement, nous devons avoir tant de choses à nous dire. Cette guerre a fermé nos frontières, nul messager n’arriva jusque chez nous si ce ne sont ceux des rois et des félons. Je t’invite, Erestor mon frère, dans ma demeure à Ysari. Prépares tes bagages et rejoins nous, Lucrèce et moi. Nous t’attendrons avec impatience en espérant que tu viennes dans les jours qui suivent. Préviens nous de ta décision de quelque sorte que ce soit, afin que nous puissions préparer ton arrivée.
Avec la plus grande attention,
Harnyll de Hetalia"


La lettre était courte, et pourtant elle disait tout ce qu’il fallait. Erestor se trouvait étonné de retrouver des nouvelles d’Harnyll après tant de temps, et pourtant cela lui faisait plus que plaisir. Alors que les carillons sonnaient la montée de l’Astre Flamboyant, le Baron de Sybrondil se dirigea avec la plus grande des hâtes dans ses appartements. Alors, plutôt que de répondre à la lettre d’Harnyll, il se contenta de la cacheter de son propre sceau et ordonna à un messager de se rendre à Ysari le plus vite possible. Erestor quant à lui se chargea de faire préparer sa voiture. Les pages se hâtaient afin de pouvoir charger les malles dans le carrosse baronnial tandis que d’autres allaient chercher des multitudes de richesses et de trésors à offrir à Harnyll et à Lucrèce. Les Seigneurs de Hetalia avaient toujours montrés leur soutien envers les actions qu’Erestor entreprenait tout comme Erestor montrait le sien envers les actions de ses voisins. L’heure de leur rencontre avait sonnée et Erestor comptait, comme à son habitude, récompenser ses camarades de jadis. Pour l’occasion, Erestor fit parvenir parmi les plus beaux saphirs et cristaux que comptait Christabel. Son départ n’étant pas prévu avant plusieurs jours, il alla trouver les meilleurs forgerons de sa Cité et fit façonner une tiare sublime, d’argent pur et serti de trois magnifiques saphirs aussi bleus et profonds que l’Océan, aux reflets multiples et à la clarté infinie. Erestor voyait en ce bijou le reflet de la beauté de Lucrèce, encore pure et fragile et pourtant si belle et puissante. A Harnyll il réserva une surprise autre, bien qu’il lui fit façonner un collier des plus étonnants, serti de sept rubis flamboyants. Des présents à la hauteur de ceux qui les porteraient. Erestor quant à lui allait se parer de majesté et de grandeur.

Lors, Erestor allait finalement partir pour Ysari. Cependant, il s’avérait que le carrosse baronnial n’était toujours pas présent. Alors que la pluie tombait, le Baron revêtit un manteau de feutre en attendant l’arrivée de sa voiture. Les heures passaient, et déjà les cloches sonnaient les quinze heures. Malgré tous les soldats et messagers qu’Erestor avait envoyé, aucune nouvelle du carrosse n’était parvenue et toujours attendait il dans la cour du Palais, sous une pluie torrentielle avec sa suite derrière lui. Le retard qu’il venait de prendre se devrait d’être rattrapé durant le voyage jusque Ysari. Enfin le carrosse arriva ! Il était tout recouvert de feuilles d’or, tandis que son intérieur était brillant comme l’argent. Les sièges étaient de velours blanc, et les bois étaient recouverts de nacre. Et immobiles se tenaient le cocher et le valet de pied, dans leur livrée andrinople, leurs culottes noires et leurs gilets rayés pourpre et or, tels des laquais de bonne maison, graves et patients et leurs chapeaux de feutre, ornés de rubans écarlates, avaient grande dignité. Les chevaux eux, un splendide attelage blanc, soufflaient d’impatience. Soupirant Erestor prit place à l’intérieur de la voiture tandis que les malles étaient fixées. Sans plus attendre ils furent lancés à grande allure sur la route qui reliait Sybrondil à Ysari, qui devait s’être transformée en un vrai bourbier, pour ce qu’elle n’était pas pavée et que les pluies avaient déjà transformées les campagnes en marécages. Sans doute faudrait il plus d’une journée avant d’arriver, mais cela n’importait guère à Erestor, il allait enfin retrouver son ancien camarade.

Le carrosse était lancé à vive allure. Dans les campagnes l’on n’apercevait que son éclat éblouissant, la lueur de la Lune se réflétant sur l’or, il paraissait être une véritable étoile, lancé sur les routes de boue avançant dans un véritable halo de lumière. Certains pensaient y voir une manifestation divine, d’autre démoniaque. Les chevaux haletants fonçaient tandis que le bruit du fouet claquait ; alors qu’Erestor restait serein, endormi comme le reste de sa suite. Les conditions faisaient qu’ils arriveraient sans doute aux alentours du zénith à Ysari.

Une cloche sonne et Erestor s’éveille. Les membres de sa suite lui murmurent « Nous sommes à Ysari Mon Seigneur ! » et Erestor observe à travers la fenêtre la joyeuse cité. La population semble se presser sur la route à mesure qu’avance le carrosse tandis que le héraut déploie la bannière de Sybrondil, toute de soie blanche brodée de la croix fleurdelysée d’or. Enfin se dessine la massive silhouette du château baronnial, comme un roc enchâssé dans les fondations de la terre. Et tout en montant vers la Cour, Erestor se prépare, jusqu’à ce qu’il aperçoive enfin Harnyll et son épouse, se tenant sur les marches de l’autre côté de l’allée de gardes. Alors le Héraut annonce

« Son Honneur Erestor Philippe Augustin de Sybrondil, Baron de Sybrondil, Seigneur des Deux Cantons, Détenteur des Clés de la Foi et Porteur de l’Epée de Justice, Héritier d’Ifchêl et d’Alaran, Prince de Pourpre et de Pervenche, Serviteur Incontesté de Néera et d’Arcam ! »

Alors Erestor sort du carrosse et entend les trompettes d’or sonner son arrivée. Vêtu d’un justaucorps de soie bleue aux multiples broderies et arabesques de satin, aux boutons d’or, portant au dessous une veste d’un bleu aussi éclatant toute d’or brodée. Ses chausses sont noires comme la nuit, d’un cuir ciré tandis que ses collants sont d’un bleu d’azur. Sa tenue est relevée par ses manches de dentelle bouffantes et un foulard du même. Enfin porte t-il une canne noire au pommeau de cristal, duquel pendent des étoffes de soie écarlates.
Alors marche t-il, sa suite derrière lui dans l’allée de hallebardiers et de trompettes qui s’est formée, tandis que flottent les bannières de Sybrondil et d’Ysari au dessus de la Cour. A mesure qu’il avance, Harnyll et son épouse descendant des marches et une fois face à eux, Erestor s’incline, déclamant alors:
« Leurs Grandeurs resplendissent plus encore que lorsque je les rencontrai jadis. »
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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeMer 27 Jan 2010 - 15:01

[HRP : Lucrèce ne peut pas rédiger pendant quelques jours, je saute son post]

Le son retentissant des trompettes s’éleva lorsque le carrosse du seigneur de Sybrondil rentra dans la grande cour d’honneur du château. Ne serait-ce que le carrosse du baron était déjà un véritable petit joyau, recouvert de feuilles d’or et incrusté de nacre. Le baron de Sybrondil faisait figure de référence dans le domaine de l’élégance et des bonnes manières à travers tout le royaume. La distinction et la classe naturelle d’Erestor contrastaient assez franchement avec le style plus direct et abrupt d’Harnyll, et bien des gens s’avouaient surpris de la solidité de l’amitié qui liait les deux hommes. Mais ce qu’ils oubliaient, c’était que cette amitié était solide car basée sur des valeurs morales communes : l’amour des arts, le soin que les deux dirigeants prenaient de leur peuple et leur dégout de la guerre.

Cette convergence d’opinions permettait à Ysari et Sybrondil de parler fréquemment d’une même voix. Les deux baronnies ne comptaient malheureusement pas parmi les plus puissantes du royaume, loin s’en fallait, aussi leurs dirigeants avaient-ils de longue date appris que l’union faisait la force. Inconsciemment, Harnyll se demanda à quand remontait la dernière guerre entre les deux territoires. Fouillant sa mémoire, le baron d’Ysari se rendit compte que jamais un conflit n’avait été déclaré entre eux, même aux heures les plus sombres de l’histoire de la péninsule. Les rares fois ou les armées d’Ysari et de Sybrondil s’étaient retrouvées sur un même champ de bataille, cela avait été pour affronter et vaincre un ennemi commun. Là se trouvait surement la raison de l’accueil fort chaleureux qu’Erestor avait reçu de la part de la population de la ville : le seigneur de Sybrondil était considéré comme un allié solide et fiable par les Ysarains.

Descendant les marches, Lucrèce à ses côtés, Harnyll s’avança vers Erestor qui venait de sortir de son carrosse. S’inclinant, le baron de Sybrondil leur présenta un galant compliment fort joliment tourné. Le délicat baiser qu’Erestor déposa ensuite sur la main de Lucrèce fit légèrement rougir de plaisir la baronne, apparemment déjà sous le charme du seigneur de Sybrondil. En d’autres circonstances, Harnyll aurait pu s’en inquiéter, mais Erestor était un homme d’honneur et ne considérait pas les femmes de ses pairs comme des trophées de chasse. Faisant fi du protocole, Harnyll serra chaleureusement la main de son ami.

Erestor, mon cher, quelle joie de vous revoir. Venez, vous devez être fatigué par le voyage.

Les trois nobles entrèrent dans le grand salon du château et allèrent s’asseoir sur de massifs et confortables fauteuils face à la cheminée. Un serviteur entra discrètement dans la pièce, portant un plateau de rafraichissements : deux verres d’Uiscebeatha pour Harnyll et Erebor, un verre de vin de Langehack pour Lucrèce. L’Uiscebeatha était un alcool de grain vieilli au minium huit ans en fût de chêne, et produit par trois distilleries rivales toutes basées non loin d’Ysari. D’un prix bien plus élevé que les vins ordinaires que fournissaient les coteaux d’Arcani, l’Uiscebeatha restait assez peu répandue hors de la table baronniale. L’arôme de cette boisson, à la fois floral et fumé, parfois légèrement iodé, avait conquis le palais du baron d’Ysari qui appréciait d’en déguster un verre avant un bon repas. Pour être subtil, l’Uiscebeatha n’en était pas moins fortement alcoolisé, raison pour laquelle Lucrèce n’en buvait jamais. Comme Harnyll avait coutume de lui dire en plaisantant gentiment à chaque fois qu’elle en déclinait un verre : « c’est plutôt une boisson d’hommes ».

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Erestor de Sybrondìl
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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeDim 31 Jan 2010 - 18:52

Il était vrai, en effet, que nulle bataille, nulle joute, nulle rixe ne survint jamais entre Sybrondil et Ysari. Deux Cités-Sœurs, deux Peuples-Frères, tous deux issus d’une même famille ils s’entraidaient plus qu’ils ne se battaient. Si souvent les dirigeants avaient des opinions différentes, aujourd’hui, Erestor et Harnyll se rangeaient toujours du même côté. Ils partageaient les mêmes valeurs et les mêmes opinions. Ils préféraient la danse au combat, les bals aux batailles. Ils détestaient la guerre et rares étaient les occasions durant lesquelles l’Armée de Sybrondil et d’Ysari, car c’est ainsi que l’on nommait souvent leurs osts, allaient à la bataille.

Dans toute l’histoire de Sybrondil, seulement 3 fois l’Armée dut elle être mobilisée. La première fois fut peu après la création de la Baronnie, lorsque les incursions des Seigneurs voisins étaient incessantes. La seconde fois fut lorsque Aphel se rebella afin de satisfaire ses volontés d’indépendance. La troisième fois fut lors de la récente Guerre Civile, qui ébranla tous les peuples des Hommes. Mais ce jour était un jour de paix et d’amour. Après plusieurs années, le Baron des Lumières revenait à Ysari, et déjà des peintres immortalisaient ce moment de liesse. Erestor comme à son habitude faisait grande impression. Rares étaient ses sorties hors de Sybrondil, et pourtant, à chacune d’elles il éblouissait les yeux de ceux qu’ils considérait comme ses spectateurs. Et une fois de plus, son arrivée faisait grande impression.
Il fallait admettre qu’il ne souhaitait guère décevoir son ami de longue date Harnyll. Dans sa pensée, Erestor ne devait point montrer que la Guerre Civile eut quelconque effet sur lui, bien que son visage portait les traces de la fatigue. Touché fut il de voir qu’Harnyll oublia le protocole et l’accueillit avec chaleur. Et Harnyll avait vu juste, Erestor était relativement fatigué par son voyage.

Alors pénétrèrent ils dans le Grand Salon du Château. Cette pièce avait toujours émerveillé Erestor. Elle était claire et lumineuse, longue et éclatante, et des hautes fenêtres l’on voyait s’étendre la verdure du jardin. Nulle musique n’était nécessaire pour ce que le chant des mésanges était suffisant. Nul lustre n’était utile pour ce que la lueur crépitante de la cheminée suffisait. Des miroirs et des tentures par dizaines accrochés aux murs colorés. Cette pièce était le reflet d’une opulence aux allures légères, contrastant avec les grands châteaux de bois et de pierre aussi sombres que la nuit, qui chargés ne donnaient qu’une sensation d’étroitesse. Non, cette pièce était vaste, et belle. Elle était comme l’exact opposé de la Grande Salle. Cette pièce lui rappelait sa propre demeure. Voilà ce qu’aimait Erestor en Ysari : alors qu’il avait fait des dizaines de kilomètres pour arriver dans une contrée différente, il croyait pourtant ne pas avoir franchi les portes de son propre palais. Se détendant alors, Erestor put avoir l’honneur de goûter une fois encore à cette boisson typiquement Ysarine qu’était l’Uiscebeatha. Et Erestor l’appréciait tout autant qu’Harnyll, bien qu’il eut toujours du mal à prononcer son nom ou à boire ne seraient ce qu’une bouteille en une soirée, tant l’alcool était fort. Buvant alors une gorgée, Erestor entama la conversation :

« Cela me provoque une immense joie de me retrouver ici après tant d’années. L’on croirait que rien ne s’était passé. Dire que j’étais tout jeune Baron lorsque je suis venu ici pour la première fois. Je dois admettre que cette pièce m’impressionnera toujours. Je dois dire qu’Ysari m’impressionnera toujours. Le peuple est si riant, si joyeux. La cité est radieuse, à votre image à vrai dire. Vous formez un couple parfait, Lucrèce est toujours là pour réguler tes ardeurs Harnyll, et tu es toujours présent pour la satisfaire en quoique ce soit.
D’ailleurs, à l’occasion de ma venue, j’ai quelques choses à vous offrir. A toi Lucrèce, j’offre cette tiare, qui n’est autre que le reflet de ta beauté. J’espère que tu l’apprécieras autant que je l’apprécie. Et à toi Harnyll, je t’offre ce collier, de sept rubis serti. Bien que j’ai un autre cadeau à te proposer. J’avais en effet pour idée de bâtir un monument en notre honneur, afin de célébrer notre amitié si durable.
Mon projet est donc de construire ce dernier à la limite exacte entre nos deux baronnies. Le monument serait situé au cœur de grands jardins. La structure et vos statues seraient entièrement payées par Sybrondil, bien évidemment. J’espère que cela te plaît Harnyll. Si tu les souhaites, voici les plans de l’édifice.
Alors, Erestor fit venir un de ses pages portant avec lui de nombreux parchemins enroulés sous son bras. Il s’agit, évidemment, d’être le reflet de notre âme, et de notre gloire. Il s’agit de montrer à tous ceux qui passeront en ces lieux à quoi ressemblent les Barons d’Ysari et de Sybrondil. Il est donc évident que la route qui relie Sybrondil à Ysari sera déviée afin de passer par ce lieu. Mon but est qu’il devienne un endroit apprécié de la gente aristocratique et bourgeoise, et même paysanne, de tout le Duché, sinon de tout le Royaume. Peut être pourrions nous plus tard compléter le monument avec plusieurs autres édifices promouvant l’art ou la culture, tels qu’une académie, ou un théâtre, ou même un temple. Qu’en dites vous ? »

Se taisant Erestor but alors une gorgée d’Uiscebeatha avant d’ajouter :

"Sachez bien que de la réponse ne dépendra la suite de nos relations. Mais discutons en plus tard, réjouissons nous pour le moment autour de ce bon Oice…Uisk…Autour d’un bon verre d’alcool. "

HRP: Encore désolé du retard de ma réponse, j'espère que ça ne te dérange pas =) HRP
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Lucrèce d'Uberwald
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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeJeu 18 Fév 2010 - 1:26

Le printemps était déjà bien entamé. On avait reçu la nouvelle, il y a peu de la visite de notre voisin, le baron de Sybrondil viendrait nous rendre visite suite à une missive que mon tendre époux lui avait envoyé.
Je ne me souvenais plus exactement de son visage car je n'ai jamais réellement eu l'occasion de le côtoyer auparavant. Quand il était déjà venu rendre visite à Harnyll, il y a plusieurs années, je ne l'avais que croisé car il n'était pas convenable qu'une femme et d'autant plus une fillette s'immisce dans les histoires politiques.
Comme d'habitude c'est Camille qui me réveille le matin. Ouvrant les lourds rideaux de la chambre, le soleil pénètre délicatement de ses fins rayons la pièce. Je plisse un peu des yeux car je suis encore fatiguée.


Allons, il ne faut pas trainer au lit alors que votre invité arrive. Que dira t-on de vous dans ce cas?

Notre invité? A oui! J'avais oublié la date à laquelle il devait nous rendre visite. Comme le temps passe vite. M'étirant telle une chatte après cette nuit. Je me lève alors que Camille se trouve déjà face à moi avec une chemise propre.
Je n'ai même pas le temps de faire un mouvement que je me retrouve nue. Et oui... Camille vient de me retirer assez rapidement ma chemise. Elle me murmure que nous ne sommes pas en avance et qu'il faudra se dépêcher pour m'habiller. J'acquiesce sans un mot.
Une fois habillée, je m'assoie devant ma coiffeuse et elle commence à me brosser les cheveux avant de les coiffer. Un peu de parfum et je suis enfin prête.
A ce moment là, la porte s'ouvre. Il s'agit de mon seigneur et maitre qui vient voir si je suis prête. Camille s'incline révérencieusement et lui annonce que je suis fin prête.


Elle est enfin prête, mon seigneur.

Camille se retire alors sur un geste de mon époux qui en s'approchant de moi, me dépose un tendre baiser dans le cou. Le doux parfum de la rose vient alors enivrer ses narines tel la douce brise printanière.
Notre invité arrivait, il était donc venu me chercher. Nous descendîmes alors calmement les marches pour nous rendre sur le perron où nous devions accueillir notre noble visiteur.

Le baron de Sybrondil arrive enfin avec faste et courtoisie. Alors qu'il s'avance dans notre direction, on descend les marches, ma main reposant sur son avant bras, nous nous rendîmes à sa rencontre.
Les salutations furent des plus protocolaires au début. Il nous rendit hommage en premier, comme le voulait le protocole. Il nous trouvait plus resplendissant que jadis. Moi qui me souvenait à peine de lui, il semblait que l'inverse ne se soit pas produit. Je devrais avoir honte...D'ailleurs je me mis à rougir quand il me baisa la main pour me saluer.
C'était un homme charmant avec beaucoup de goût. Je suis sure à présent que je devrais bien m'entendre avec lui. De plus mon époux ne prenant pas ombrage du rouge qui fardait mes joues avec ce baiser, cela devait signifier qu'il avait une grande confiance en lui.
A l'inverse, les salutations entre les deux hommes allaient à l'encontre de toutes les règles protocolaires. Mais comment leur en vouloir car ils étaient bons amis et que de plus si ma mémoire ne me fait pas défaut, ils sont de le même lignée. Oui, il me semble que c'est cela. Les souvenirs remontent sans qu'on les attende et la généalogie de notre famille n'y fait pas défaut.

Après ces retrouvailles, nous nous rendîmes dans le grand salon du château. Des rafraichissements nous furent alors servis par un page. Un alcool que je sus deviner fort pour ces messieurs et un vin bien plus doux et sucré pour moi. Ne serait ce qu'à l'odeur, je reconnus de suite l'Uiscebeatha, cette boisson que je déclinais à chaque fois qu'il me proposait un verre.
La discution fut engagée mais avant cela le baron tint à nous faire des présents. C'est avec merveille que je découvris cette superbe tiare. Il est vrai que je portais peu de bijoux dans la vie de tous les jours sauf pour les grandes occasions.
Afin de le remercier, je lui fis une de mes plus belles révérences en le gratifiant d'un sourire. Une fois les remerciements échangés, on reprit notre échange verbal.

Le baron avait en vue de faire construire à la frontière de nos deux territoires un lieu dédié à la culture ou au culte. Cette idée me plaisait particulièrement et je voyais déjà un jardin bordé de statues et de camélias autour d'un temple de Néera.
Mais le moment n'était pas le mieux choisi pour discuter des détails de ce projet pharamineux. Mais d'un regard accompagné d'un battement de cils, je fis comprendre à mon cher et tendre que ce projet m'enchantait.
Dégustant nos verres, je lançai alors une invitation à notre hôte.


Mon seigneur, me ferez vous le plaisir de vous joindre à notre chevauchée de demain dans la forêt?

Une invitation des plus aimables. Mon époux ne venant jamais avec moi car trop accaparé par ses papiers, je n'avais pas envie cette fois de subir les piaillements de Catherine et de Caroline, deux des dames qui m'accompagnaient lors de mes sorties équestres.
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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeJeu 18 Fév 2010 - 21:57


Harnyll prit les documents que lui tendait le page et déroula le plan du grand projet d’Erestor. L’idée d’une construction commune à la frontière des deux baronnies plaisaient au seigneur d’Ysari, qui avait toujours lutté pour que les pairs du royaume aient d’autres relations que des conflits armés. De ce point de vue, l’amitié qui liait Sybrondil et Ysari faisait référence. De tels liens existaient ailleurs mais il s’agissait généralement d’une quasi abdication de l’un des deux territoires, comme cela s’était vu entre Alonna et Serramire.

Rien de tel ici. A aucun moment les seigneurs d’Ysari ou de Sybrondil n’avaient lorgné avec convoitise sur les terres de leurs voisins. Il s’agissait là d’une alliance entre deux hommes qu’animaient les mêmes valeurs, les mêmes convictions, et qui savaient qu’unis ils n’en seraient que plus audibles et respectés par leurs puissants voisins. Dans cette optique, un projet de construction commune serait un signal donné au reste du royaume, une preuve que les nobles peuvent s’allier autrement que militairement.

Ton idée est excellente, mon cher ami, et sois sur de mon soutien dans cette entreprise. En plus du monument et des jardins, je te propose de bâtir, et cette partie là sera à mes frais, une académie de médecine pour y attirer les guérisseurs de toute la région et même d’au-delà.

Harnyll avait fait ce constat quelques temps plus tôt : si les puissants et les riches pouvaient se payer les services de guérisseurs ou de prêtres, le reste du peuple n’avait guère d’offres de soins à sa disposition. Certes il y avait de ci de là des herboristes, des rebouteux, des apothicaires… mais tout cela n’était pas organisé et Harnyll avait à cœur d’améliorer les choses.

Oui, une académie où seront formés de vrais guérisseurs, qui apprendront des erreurs des autres pour ne pas les commettre, qui partageront leurs connaissances et enseigneront à leurs jeunes collègues les subtilités du corps humains et l’usage des simples, qui mettront leurs talents non pas au service d’une caste, mais de nos peuples ! Car cette académie servirait également à offrir des soins à un tarif extrêmement raisonnable aux habitants d’Ysari et de Sybrondil.

Pragmatique, le baron d’Ysari ne voulait pas d’une gratuité absolue pour les soins afin d’éviter une surcharge de l’académie dès sa création. Une période de rodage serait nécessaire et une trop forte affluence dès le début risquait de causer des troubles qui nuiraient à l’ensemble du projet. Terminant son verre, Harnyll le reposa sur la table et poursuivit :

Mais comme tu l’as si bien dit, il existe de meilleurs endroits pour discuter d’un tel chantier, et je te propose de voir cela à tête reposée après une bonne nuit de sommeil.

En attendant, le baron de Sybrondil pourrait en effet se reposer de son trajet. Lucrèce profita d’une pause dans la conversation pour proposer à Erestor de les accompagner le lendemain lors d’une ballade en forêt. Harnyll lui-même n’accompagnait que rarement sa femme lors de ses chevauchées, la quantité de travail que lui imposait son poste l’en empêchant. Mais il ne voyait aucun problème à ce qu'Erestor le remplace le lendemain.

En l’occurrence, le baron de Sybrondil était l’un des rares hommes que le baron n’hésitait pas à laisser en compagnie de sa femme en son absence, les goûts et le sens de l'honneur d'Erestor ne faisant pas courir de risque au couple régnant d’Ysari. Par contre, l’enlèvement de Lucrèce au large d’Orfédie étant encore frais dans les mémoires, Harnyll se promit d’adjoindre à la petite expédition une solide garde rapprochée pour leur sécurité.

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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeSam 20 Fév 2010 - 12:07

Ainsi donc la proposition d’Erestor était acceptée. Ainsi, l’on verrait s’élever un magnifique complexe, un véritable palais entouré de fontaines et de jardins, de terrasses et de bassins. Des temples à en faire pâlir les demeures des Dieux, des édifices à en faire jalouser Diantra. Des miroirs et des lustres, une terre de lumière et d’éclat. Le reflet du faste de Sybrondil et d’Ysari. Voilà ce que l’on verrait, voilà ce que l’on en dirait. Des édifices à jamais ancrés dans le Royaume des Hommes de sorte que dans des siècles l’on s’en souviendra et l’on dira que ce furent les Barons d’Ysari et le Baron de Sybrondil qui créerent ce projet. Mais pour l’instant, tout n’était que marécage désert. Une terre d’herbes hautes et d’étangs. Erestor souriait.
Il était fier de lui, heureux que son projet ait été accepté. Et l’idée d’Harnyll n’en était que meilleure. Alors, à cela Erestor répondit :

« Harnyll mon ami, ton idée n’est autre que fantastique. Je suis heureux de voir que nos esprits s’accordent pour n’en former plus qu’un. Alors ainsi nous aurons une Académie de Médecine. Cette idée est merveilleuse. Nous pourrons enfin dire Adieu à ces épidémies qui ravagent certains de nos bourgs. Ces apothicaires, ces charlatans ne seront plus. Oui. Ce lieu ne sera pas réservé à une élite, mais accessible à tous. Et sans doute certains gueux sauront se hisser dans la hiérarchie sociale jusqu’à devenir de grands bourgeois. Oui. Nous aurons des médecins à n’en savoir que faire et l’on vantera les mérites de cette institution. Nous ferons rayonner Ysari et Sybrondil jusqu’à en faire de véritables phares éclairant les aveugles, jusqu’à en faire de véritables carillons qu’entendront les sourds. Une entité propre. Une entité que tous admireront. Notre renommée gagnera le Nord de ce Royaume et les arbres mêmes chuchoteront jusqu’Aleändir et transporteront le mot de notre gloire. A défaut d’être de puissants seigneurs de guerre, nous serons de grands mécènes. L’on dit déjà de Sybrondil qu’elle est le havre des gens éclairés. L’on dira d’Ysari qu’elle sera le havre des gens des sciences. Et si Langehack le souhaitera, alors nous formeront un triangle dans lequel se répandront nos influences. Je suis conscient que je risque de mourir avant même que tous ceci ne puisse être achevé et que je ne voie l’aboutissement de ces projets, mais j’aurais au moins laissé une trace de mon passage en ces lieux. »

Alors Erestor se tut, amenant avec lui un silence de paix. Car l’ambiance n’était lourde, mais légère. Comme si une légère brise avait pénétrée dans la salle. Les esprits s’étaient apaisés, l’excitation laissant place à la quiétude. Et les rais du Soleil pénétraient à travers ces larges et grandes vitres éclairant de leur claire lueur les trois Barons, immobiles. Une véritable peinture. Un tableau époustouflant. Une scène mémorable. Nul n’osait briser ce silence. Pas même les rossignols qui d’habitude chantaient lorsque le Ciel était clair. Non, ce fut un autre chant qui vint interrompre ce moment de quiétude. Lucrèce. Elle qui s’était jusqu’alors faite discrète décida de prendre la parole. Et alors, d’une voix douce et légère, reposant son verre avec la délicatesse d’une Reine, elle proposa à Erestor de l’accompagner lors d’une chevauchée, au matin suivant. Un sourire se dessina sur le visage d’Erestor. Quelle douceur, quelle candeur. Il fallait avouer que Lucrèce ressemblait énormément à la regrettée Aleandra, tant physiquement que moralement. Et si elle ne parlait guère, ses yeux savaient tout dire de son état d’esprit. Un Ange descendu des immensités célestes au-delà desquelles demeurent les Dieux. Erestor alors ne répondit point pendant un moment. Il se contentait de fixer Lucrèce. En d’autres circonstances, avec un autre homme, Harnyll se serait sans doute déchaîné. Pourtant, il savait qu’Erestor ne voyait point Lucrèce comme un objet, ni comme une vulgaire femme. Ses yeux étaient différents de ceux des autres hommes, et en cela Harnyll ne craignait rien. Car Erestor admirait Lucrèce et ne la dévisageait point. Car il admirait cette prestance qu’elle dégageait, cette aura qui l’entourait. La femme est le rayon de lumière divine. Voilà ce qu’il pensait. Voilà ce qu’il avait toujours pensé, contrairement à son défunt père.
Alors, Erestor répondit, d’une voix mélodieuse et suave :

« Ce serait avec un grand plaisir ma Dame. Il me plait grandement de chevaucher dans de vastes étendues, afin de goûter et de toucher l’infini. A défaut d’aimer croiser les gens de haut, j’aime chevaucher avec eux. Plutôt librement qu’en joutes. Laissons tomber les attirails bruyants et les bijoux le temps d’une matinée. Chevauchons dès l’aurore, alors que la rosée demeure encore sur les branchages des sous bois, et que les roses sont encore pâles. Goûtons à la fraicheur de Nature. Cela nous offrira l’occasion de discuter plus amplement. Tant de temps que nous ne nous sommes pas vus. Vous devez vous aussi avoir énormément de choses à raconter. J’ose espérer que votre vie fut tumultueuse, pour ce que la mienne fut assez plate. La guerre certes a ébranlée l’esprit des Sybrondiliens, qui priaient en masse afin que cette folie cesse enfin. On ne peut parler de dévotion avoir vu un tel élan prendre un peuple entier. Il est épuisant d’être Baron, et je félicite notre Roy Trystan pour avoir su garder la tête haute malgré cette guerre. Il est malheureux néanmoins que tu ne nous rejoignes point Harnyll. Il est si bon de chevaucher ainsi, à bride abattue et de sentir les vents souffler et se déchaîner dans les plaines qui rayonnent tantôt d’or, tantôt de vermeille. Jamais l’on ne pourrait se sentir aussi libre sinon être lâché dans une mer déchaînée. Sans doute est ce ce qu’Aléra avait ressentie lorsqu’elle se jeta du haut de la falaise. Je me plais à penser cela.
Mais je m’emporte une fois encore. Allons, nous chevaucherons donc demain. Aux aurores si je puis espérer, bien que nous nécessitions tous une longue nuit. Mais dites moi, je ne veux point paraître peu courtois, mais…Irons-nous donc dîner ? »


Erestor dit ceci avec le sourire et se mit à rire. Peu de personnes sauraient comprendre pourquoi, toutefois, il trouvait cela hilarant. Lorsque l’on sait vivre, sans doute telle question est considérée comme hilarante…
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Lucrèce d'Uberwald
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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeMar 23 Fév 2010 - 1:38

La discution allait bon train sur la journée de demain où nous irions nous balader en forêt. Il serait bien dommage que de ne pas en profiter avec la douceur printanière. Erestor accepta avec beaucoup de plaisirs cette invitation. J'étais heureuse qu'il accepte mais cela me peinait également que mon époux ne puisse nous accompagner. Regardant Harnyll, je réitérai mon invitation à son égard espérant qu'il se libère et nous accompagne.

Etes vous sur, Harnyll, de ne point vouloir nous accompagner?

Je n'eus le temps d'avoir une réponse qu'un domestique frappa à la porte ce qui le coupa dans son élan. La porte s'ouvrant sur un palefrenier qui tenait dans ses mains sales son chapeau. Il s'inclina respectueusement devant notre assemblée seigneuriale puis pris la parole un peu maladroitement.

Veuillez m'excuser de vous déranger ainsi mais madame m'a demandé de la prévenir immédiatement si...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que je me levai du fauteuil dans lequel j'étais confortablement installée. Je m'exclamai alors surprise mais pleine de joie.

Déjà?!

Regardant alors mon époux et notre invité, je leur fis une révérence et m'excusai de devoir les quitter ainsi.

Je vous prie de bien vouloir m'excuser mais je dois vous laisser mes seigneurs.

Mon époux devait se demander ce qui se passait à la fin. Il n'ignorait pas que l'une de mes juments, Cannelle devait mettre bat prochainement. Je voulais être prévenue quand elle mettrait au monde son poulain. Je ne voulais pas la laisser seule dans une épreuve si terrible. J'ignorai encore ce qu'était un accouchement aussi j'avais un peu d'appréhension.
Quittant le salon, je me rendis accompagnée du palefrenier dans les écuries. Je n'y mettais que très rarement les pieds car généralement ma jument était déjà harnachée quand je partais en ballade. Une fois dans les écuries, l'odeur de fumier était présent malgré le fait que les paillasses ont été changées dans la matinée.
M'avançant vers le boxe de Cannelle, je la vis allongée dans la paille. Elle hennissait de douleur. Un garçon d'écurie tirait sur les jambes du poulain qui sortait avec difficultés. Visiblement il y avait quelque chose qui ne se passait pas très bien dans la venue au monde de ce petit être.Le palefrenier me fit signe de ne pas m'approcher et m'empêcha même de voir plus. Cela pourrait me choquer de voir autant de temps.


Madame, vous devriez attendre dehors, cela risque de froisser votre sensibilité...

Sur ce, je sortis des écuries. Les cris de ma jument me déchiraient le coeur. Je les entendais de dehors. Puis plus rien. Plus un bruit, le silence. Que s'était il passé? Le palefrenier revint la tête basse et l'air désolé, il me dit alors.

Je suis désolé, nous n'avons rien pu faire, ils sont morts tous les deux.

A cette funeste information, les larmes sortirent pour choir sur mes joues. Ma joie de vivre de cette journée venait de s'envoler. Rentrant dans la demeure , l'air triste, je montai alors à mes appartements dans lesquels, je préférai rester seule un moment.
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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeJeu 25 Fév 2010 - 16:49


Oui, apparemment Erestor était d’accord avec l’idée de son voisin. Enfin… Harnyll croyait bien avoir compris cela dans la superbe diatribe que leur avait déclamé le baron de Sybrondil. Ce cher Erestor, se dit Harnyll en souriant intérieurement, même à l’agonie il trouverait le moyen de faire un beau discours. En tout cas, le nouvel ensemble qui bientôt surgirait du sol serait à nul autre pareil dans le royaume. L’alliance entre les hommes de sciences d’Ysari et les hommes de l’art de Sybrondil ferait pâlir d’envie leurs voisins, ce qui n’était pas pour déplaire à Harnyll. Mesquin ? Oui sans doute un peu…

En attendant, Erestor venait d’accepter la proposition de Lucrèce pour l’accompagner dans un petit galop matinal lorsqu’un palefrenier frappa à la porte et vint s’excuser en expliquant que Lucrèce voulait être prévenu si… si quoi ? Fouillant sa mémoire, Harnyll se rappela que sa douce et tendre lui avait dit que Cannelle devait mettre bas. Sans doute le moment était-il venu, et la jeune femme voulait y assister. Se penchant vers son ami, Harnyll expliqua :

Sa jument préférée va pouliner.

Se levant, Harnyll alla appeler des serviteurs et leurs donna quelques ordres brefs, puis revint vers Erestor qui finissait son verre.

Ces serviteurs vont vous guider jusqu’à votre chambre. Si vous désirez prendre un bain afin de vous détendre avant de manger, ils vous y emmèneront. Je vais vérifier que tout est près et je vous enverrai un page à l’heure du dîner.

S’inclinant poliment, Harnyll sortit de la pièce et mit le cap sur les cuisines. Erestor était connu pour être un fin gourmet et il tenait à ce que sa table fasse honneur à son noble invité.

Les cuisines du château occupaient une immense pièce d’une dizaine de mètres de large sur près de cinquante de long. Une armée de cuisiniers, d’aides et de marmitons s’activait pour préparer le repas des seigneurs. Harnyll ne s’y attarda pas trop, sa présence risquant de les troubler plus qu’autre chose.

Satisfait, Harnyll retourna dans la chambre conjugale et déposa le cercle d’or et la cape d’hermine sur un fauteuil. Les cérémonies protocolaires étaient désormais terminées et cette cape lui pesait autant sur les épaules qu’une armure. Le baron entendit la porte du boudoir de sa femme s’ouvrir, sans doute Lucrèce revenait-elle des écuries allait-elle se préparer elle aussi. Harnyll sourit en se disant qu’ils auraient droit lors du dîner à l’enthousiasme de Lucrèce au sujet du poulain. Mais voir sa femme heureuse était pour le baron le plus doux des spectacles.

Lucrèce, préparez vous, nous allons bientôt aller dîner.

Pas de réponse… serait-ce quelqu’un d’autre qui se trouvait à côté ? Peu probable, Camille se serait signalée à son seigneur et maître, et nul autre serviteur ne rentrait habituellement dans le boudoir, le petit jardin secret de la baronne d’Ysari. Traversant la chambre, Harnyll rentra dans le boudoir. Assise sur le canapé, les genoux repliés, Lucrèce se balançait doucement, les yeux légèrement embués. Inquiet, son mari vint se mettre à ses côtés, lui enlaca tendrement les épaules et murmura :

Lucrèce ? Que se passe-t-il ?

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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeMer 3 Mar 2010 - 14:30

Alors que Lucrèce s’apprêtait à convaincre Harnyll de rejoindre la chevauchée du lendemain, un domestique ouvrit les portes en un grand fracas et un homme d’écurie, couvert de poussière et de boue séchée, aussi désolé qu’apeuré murmura quelques mots de sa frêle voix à la Dame d’Hetalia. Sans même avoir le temps de comprendre quoique ce fut, Erestor vit Lucrèce se lever, enjouée et excitée de cette nouvelle, apparemment bonne et quitter les lieux aussi vite que l’orage défait les forêts. Erestor restait perplexe. Il ne comprenait aucune des choses qu’il venait de se passer, et voyant ceci, Harnyll lui expliqua qu’il s’agissait d’une des juments de Lucrèce. A cela alors Erestor sourit, tout en buvant son verre. Il se rappelait lui aussi l’excitation qu’avait sa mère lors d’un tel évènement et combien cela savait enrager son défunt père. « Bientôt, les juments nous remplaceront. » dit alors Erestor, tout en riant. Alors ce fut au tour d’Harnyll de se lever et de s’entretenir avec un des domestiques. Encore une fois Erestor était perplexe. Alors qu’il buvait le fond de son verre, Harnyll arriva en déclarant que le souper serait prêt dans quelques heures et que durant ce temps, Erestor pourrait se reposer. Alors, le Baron de Sybrondil déclara ;

« Repose-toi un peu cher ami. Cette journée dut être bien épuisante, et le sera encore. Un poulain va naître. L’excitation de ton épouse ne pourra être contenue durant quelques jours sans doute. Je ne doute pas cependant que le repas sera somptueux et délicieux. J’ai hâte d’y être. Les mets d’Ysari ont eus cette tendance à plaire à mon Palais. »

Riant encore, il suivit le domestique qui le conduisit jusque ses appartements. Le palais des Hetalia a toujours cette tendance à respirer le luxe et la légèreté. De grands espaces aussi clairs que l’embrun respirant le parfum des jardins adjacents parcourus par le chant des rossignols. Une fois arrivé à ses appartements, le page s’inclina et referma les portes. Ce lieu était l’exact reflet des chambres du Palais de Sybrondil. Les lys et les tentures pourpres y étaient en grand nombre. L’espace était grand, la lumière pénétrant par des dizaines de carreaux et venant se refléter sur les nombreux miroirs qui étaient disposés sur les murs. Les tableaux étaient grands et somptueux, représentant la beauté d’Ysari et celle de Sybrondil. Comme si cette pièce eut été faite pour plaire à Erestor. Sans doute fut ce le cas. Les malles d’Erestor étaient déjà dans la vaste pièce qui connectait toutes les autres. Explorant les salles qui semblaient se succéder indéfiniment, le Baron finit par apercevoir un secrétaire, sur lequel étaient disposés parchemins, plumes et encriers. Erestor demanda à demeurer seul, comme à son habitude. Se débarrassant alors des kilos de soie et d’or qu’il portait, il n’était plus que vêtu d’une chemise de dentelle. Remplissant alors une coupe de vin, il but une gorgée et se saisit d’une plume. La trempant délicatement dans l’encrier, il écrivit alors :

Le Sixte de Bàrkios de l’An Neuf-Cent-Quatre-vingt-dix-neuf

Les temps changent à mesure que les Rois naissent ou meurent. Ce jour voit l’avènement d’une puissance qui dans des décennies sera reconnue de tous. Longtemps resté en retrait des affaires du monde, Soltariel verra son nom rejaillir. La culture qui brille alors en Langehack verra ses rayons se refléter en Sybrondil et en Ysari. En ce jour, les Barons Harnyll et Sybrondil s’allient une fois encore pour créer ce qui sera considéré comme un des hauts lieux de la culture Humaine. Un lieu, unique, où seront concentrés les plus grandes instances culturelles et éducatives de tout le Sud. Loin d’égaler Diantra ou la Cité même de Langehack, ce lieu sera un pôle majeur d’éducation et de médecine.
Destiné à être un lieu de villégiature privilégié par les Hommes, tant aristocrates que bourgeois, l’on y verra s’élever un somptueux Palais d’Eté, surplombant d’immenses jardins se déroulant indéfiniment. Roseraies et orangeraies y seront plantées et au cœur de ce reflet même du Paradis, un monument en l’honneur des Barons d’Ysari et de Sybrondil, tout de marbre blanc et d’or sera érigé. Et autour de ces édifices de prestige s’élèveront des académies et des hôpitaux, et des théâtres et des odéons. Un lieu d’inspiration pour les poètes et les artistes de toutes les contrées, un lieu de rencontre pour l’aristocratie de toutes les régions. Un lieu de festivités hautes en couleurs relié à Sybrondil et Ysari par une route pavée plantée de tilleuls sur toute sa longueur. Et un canal aussi vaste que la mer afin de permettre à barges et chalands d’y voguer sous un Soleil d’été ou une pluie de feuilles d’or.

Avec le plus grand des espoirs, un trio sera crée entre Langehack, Sybrondil et Ysari, amenant le faste et le luxe dans sa zone d’influence. Et, avec l’aide de Leurs Majestés Royales et de Néera, ce lieu idyllique verra le jour mais point la nuit. Et lorsque viendra sa chute, le son des trompes des Déités sonnera comme le glas de ceux qui auront pillés ce lieu de majesté. Et jusque sa fin il restera intact, comme si le temps n’aurait d’emprise sur lui. Un reflet du Paradis avant la Chute. Une cité aux tours multiples, s’élevant au dessus des émeraudes forêts alentour. Abritant les plus grands des sanctuaires, ce lieu sera béni de la bonté des Dieux. Et ses carillons annonceront l’avènement de l’Âge des Hommes tout comme celui de sa chute. Miroir de la beauté de Sybrondil et d’Ysari, il sera l’une des dernières merveilles d’art qu’aura portée Miradelphia.


Ce texte, bien que faible serait alors, dans les siècles futurs, considéré comme le premier écrit parlant de cette place idyllique, dont le nom reste encore inconnu. Alors que le silence s’était fait roi, Erestor alla ouvrir une des grandes fenêtres de ce qui était considéré comme le séjour. Alors, posant sa coupe d’argent sur un guéridon, il se dénuda, enlevant la dernière couche de tissu qui recouvrait sa peau. Se saisissant d’une viole de gambe et, s’asseyant sur un fauteuil aussi blanc que la nacre, il se mit à jouer, alors que les grandes tentures s’élevaient sous la brise et que la Nature elle-même semblait accompagner ce gambiste de ses notes. Au fur et à mesure que la musique était jouée, la Nature et la Folie prenaient le dessus sur toute partition ou logique. En ce temps, la Passion semblait régner aux côtés de la Dame Folie. Et les émotions étaient aussi puissantes que ne l’était la Nature. La viole et le Gambiste n’étaient qu’un enveloppés par la Nature qui désormais les entourait et pénétrait chaque coin de ces salles d’or et d’ébène. Et la musique se faisait plus forte et puissante et la fièvre semblait prendre Erestor qui en transe déjà était. Et ses doigts et son archet filaient comme ceux de personne jusqu’à être parti du bois lui-même. Enfin le calme revint à mesure que se retirait la brise.
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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeJeu 4 Mar 2010 - 22:16

Le temps passa sans que je revienne. Pour mon époux, cela était normal car j'étais occupée avec l'une de mes juments aussi il ne pouvait se douter du drame qui s'était joué.
Mon époux était dans notre chambre pour y déposer les présents offerts par notre ami et voisin Erestor de Sybrondil. Au bruit que je fis en entrant dans mon boudoir, il ne fit aucun doute que ce fut moi car personne n'avait la clef de ce lieu. Seule Camille ou Harnyll avaient l'autorisation d'y pénétrer sans que je m'offusque de la violation du peu d'intimité que j'avais. Ce boudoir était mon jardin secret.
Harnyll me demanda de me préparer car le diner serait bientôt servi. Mais aucune réponse ne se fit. Je ne l'avais d'ailleurs pas entendu étant trop occupée à pleurer la perte de ma jument préférée.
Comme la réponse ne se fit pas et que le bruit persistait, Harnyll prit l'initiative de pénétrer dans mon boudoir sans y être invité. Il me découvrit assise sur la bergère, les jambes pliées, genoux contre ma poitrine à me balancer lentement alors que les larmes coulaient sur mes joues.
S'approchant de moi, passant un bras autour de mon épaule, ce geste se voulut réconfortant avant de me questionner sur la raison de mon état. Levant les yeux dont les larmes ruisselaient sur mes joues comme une cascade, je me jetai à son cou. Ce geste nous fit basculer et tomber hors de la bergère mais le tapis au sol amortit la chute qui ne fut pas très haute.


Elle est morte...

voilà la seule réponse que je lui donnais. Mes larmes reprirent, mouillant sa chemise dans laquelle j'avais niché mon visage. La mort de Cannelle était une chose à laquelle il ne s'attendait pas. Il comprit ma tristesse mais il était plus terre à terre concernant cette nouvelle car après tout il ne s'agissait que d'un cheval...
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MessageSujet: Re: La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce]   La visite d'un ami [Erestor, Lucrèce] I_icon_minitimeSam 6 Mar 2010 - 16:44

Serrant tendrement Lucrèce contre son cœur, Harnyll la laissa pleurer, mieux valaient que les larmes coulent sur sa chemise plutôt que de les laisser noyer le cœur de la jeune femme. Peu à peu, Lucrèce se calma, ses larmes se tarirent. D’une voix douce, Harnyll demanda :

Ma chérie, je comprends votre tristesse, mais nous ne pouvons pas faire l’injure à notre ami Erestor que de ne point dîner avec lui. Comprenez vous cela ?

Acquiescant tristement, Lucrèce admit que la mort d’une jument ne pouvait être mis en rapport avec le lien étroit qui unissait Ysari et Sybrondil. Laissant à sa femme le temps de surmonter son chagrin, Harnyll alla changer sa tunique humide des larmes de son épouse puis envoya un messager prévenir Erestor que e dîner allait être servi.

Le dîner, pour délicieux qu’il fut, resta toutefois assez calme, la présence attristée de Lucrèce douchant l’enthousiasme des deux barons. La conversation tourna essentiellement autour de détails quand à l’organisation des travaux du grand chantier. Mille questions se posaient encore, mille points devaient encore être réglé. Une correspondance soutenue et des réunions de travail seraient nécessaires afin de finaliser le lancement de ce grand chantier. Avant d’aller se coucher, Harnyll et Erestor s’accordèrent pour se revoir sous peu afin de mettre au point les derniers détails de leur magnifique projet, de leur œuvre commune dont la beauté et la grandeur rejailliraient à travers tout le royaume.

[HRP : je pense que ce sujet va s’arrêter là, le projet de l’académie et des jardins reprendra dans un autre sujet, quand à la ballade à cheval Lucrèce/Erestor, elle me parait difficile à caser désormais…]
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