Aux abords d'un chemin... [ Norman et Lucrèce ]

Aylah marchait tranquillement dans la forêt. Elle avait entrepris ce petit voyage afin de se procurer de nouvelles plantes ne poussant que sous les couches de neige. Son regard vagabondait sur les arbres qui lui chantaient leur chanson faite de craquements de branches. Tout cela suivant le rythme sifflant du vent. Rien ne valait ce bien être que lui procurait les arbres, la forêt, la nature. Elle marchait depuis l’aube et cueillait ce qui lui paraissait approprié. Tout semblait tranquille dans cette forêt. Elle n’avait vue que quelques lapins qui s’arrêtaient les oreilles levés pour capter tous les sons. Puis ils repartaient, gambadant joyeusement dans la neige froide couvrant le plancher de la forêt.

Elle respirait le grand air, s’en emplissait les poumons et se sentait enfin dans son environnement. Ce n’était pas que la vie de ville ne lui plaisait pas, mais ce n’était pas aussi libre que la vie solitaire en forêt qu’elle avait vécue ces trois dernières années. Tandis qu’elle s’enivrait du parfum de la neige, elle entendit un gémissement, une plainte. Elle suivi le bruit en ne faisant pour sa part, aucun bruit. Elle repoussa une branche qui lui coupait la vue et trouva un animal blessé. Une jeune biche. Elle était à l’abord du chemin sillonnant la forêt. Étendue dans la neige, transie de froid. Aylah lui tendit sa main. L’animal inquiet recula la tête, mais pris finalement l’initiative de la sentir. Elle reposa la tête en un gémissement à en fendre le cœur.

- Doux, petite biche... Je ne vais que t’examiner. Doux.

Elle scruta la biche du regard et vit sa patte. Elle était cassée. Elle vit une entaille qui lui semblait familière. En regardant de plus près, elle vit que c’était une entaille de flèche. À l’horizon, elle remarqua une trainée de sang laissée dans la neige par la biche. Elle avait du être touchée sans que son assassin la remarque. Elle devait lui préparer un cataplasme avec des feuilles de menthe poivrée, mais tout d’abord, elle devait replacer son os et enlever le petit fragment de flèche qu’elle venait de remarquer. Elle sortit son poignard et se pencha à l’oreille de la jeune femelle.

- Ce ne sera pas long, accroche toi !

Puis elle enfonça légèrement la pointe dans la chair de l’animal blessée, tournant le dos au chemin de la forêt.