Ilian Fargan [Haut(e) Prêtre(sse) de Nééra]

Nom/Prénom : Fargan Ilian (se prononce Iliane)

Âge : 27 années

Sexe : indéterminé

Race : Humaine

Particularité : Ilian a un visage androgyne, si bien qu’il est difficile, voire même impossible pour certains de savoir s’il est homme ou femme. Vêtu(e) toujours de robe et doté(e) de cheveux longs, elle entretien ce mystère de façon malicieuse.

Alignement : Neutre bon

Métier : Haut(e) Prêtre(sse) de Nééra

Classe d'arme : Magie

Équipement :Ilian se promène toujours avec un bâton de marche de deux mètres, fait dans du bois de chêne. Dessus sont sculptés les neuf principes de Nééra afin de toujours les avoir sur soi et pour rappeler à l’ordre ceux qui s’écartent du chemin. Outre son bâton, Ilian porte sur lui une besace dans laquelle se trouvent diverses plantes séchées pour préparer des remèdes ou des cataplasmes.

Quand elle officie ou séjourne dans un temple de Nééra, elle porte le diadème d’argent de sa charge. Lorsqu’il voyage, ce dernier est dissimulé dans une sacoche autour de sa taille sous sa robe. Une mauvaise rencontre est si vite arrivée, il ne faudrait pas qu’il tombe entre de mauvaises mains.

Description physique : Le problème n’est pas de savoir quoi dire, mais de savoir par où commencer. Autant aller au plus simple, et le décrire de manière générale, vous ne pensez pas ?

Ilian mesure un mètre soixante-dix-huit, ce qui est une taille honorable pour un homme. Pour une femme, certains diront que c’est grand, ce qui n’est pas entièrement faux. Vu de loin, certains diraient qu’il est aussi épais qu’un roseau, ou bien qu’elle est bien proportionnée, cela dépend de la perception de chacun. Pas de muscles, pas d’embonpoint, pas de poitrine, certains diront qu’il a un corps banal, bien qu’un peu maigre au goût de certaines, et plate comme une table pour certains. Ce n’est pas de sa faute, son corps a toujours été ainsi. Ilian n’arrive pas à prendre de poids, mais n’est pas malade pour autant. Elle est juste d’une nature filiforme. Personne n’arrive à savoir à quel sexe elle appartient. Il faudrait pour le savoir le voir nu, seulement personne ne s’est encore vanté de cela. On raconte qu’il n’est plus vierge, mais personne n’a encore réussi à trouver quelqu’un qui a passé une nuit avec lui.

En ce qui concerne la musculature, je l’ai déjà dit, elle est inexistante. Mais cela ne veut pas dire qu’elle est faible comme un bébé de deux ans. Juste qu’il est aussi fort que n’importe quelle personne n’exerçant pas un métier d’armes ou de travail de bœuf. Ilian est comme n’importe quel(le) prêtre(sse), magicien(e) ou archiviste.

On dit de ses mains qu’elles ressemblent à celles de harpiste, fines et délicates. Seulement si les personnes voyaient l’intérieur, ils diraient autre chose. Ses paumes sont dures, et de petites cals se sont formées au fil du temps, de par ses nombreux voyages. Marchant toujours avec son bâton, ses mains finirent par devenir un peu comme celle des guerriers, bien que ce soit moindre comparés à eux. L’effort qu’il fournit sur son bâton est faible comparé à ceux des épéistes.

Passons à la partie la plus intéressante de son anatomie : son visage. Ovale, ce dernier présente des traits doux et fins, le rajeunissant tout en prêtant à confusion les esprits des gens qui ne savent s’ils ont affaire à un homme ou une femme. Des lèvres charnues et pulpeuses, de grands yeux noisette, des cils longs, on pourrait vraiment le croire femme. Mais ses sourcils épais et son nez fier démentent cela. Indices d’un coté, indice de l’autre, impossible de savoir.

Ilian a laissé poussé ses cheveux noirs de jais jusqu’à mi-dos, ou au niveau de la poitrine. Les laissant toujours lâchés, ils tombent en cascadent autant derrière que devant son visage.

Certaines personnes expliquent cette androgynie de par le fait qu’il y ait eu dans sa famille des ancêtres elfes. En effet, au vu de cela, on peut comprendre pourquoi ses traits sont aussi ambigus. Et aussi pourquoi il est imberbe. Aucun poil sur le visage ou sur les bras. En-dessous de ceux-ci, ou au niveau du pubis, personne n’a pu vérifier. Cela reste un mystère. Tout comme son sexe.

Description mentale :La première chose que l’on retient d’Ilian, c’est sa bonté. De par son enseignement au temps de Nééra, il ne rechigne jamais à aider quelqu’un dans le besoin. C’est d’ailleurs l’un des Neuf Préceptes : Dans la mesure des tes capacités, au respect du Choix et du Bien tu veilleras. Ilian respecte ce principe avec honneur, et se fait même un devoir d’apporter toute aide possible partout où elle passe.

Bien sûr, la générosité se doit d’être accompagnée d’un sens du discernement. Il ne va pas prodiguer des soins à quelqu’un qui risque de le dépouiller ou de le tuer sans s’en douter. Il ne fait jamais montre d’une confiance aveugle, sauf envers quelques personnes. Il connait le fond de l’âme humaine, et sait à quoi s’attendre des humains. Même s’il soigne une personne malintentionnée, il s’arrangera toujours pour qu’elle ne lui cause aucun souci, en lui donnant à boire un somnifère, en appliquant un cataplasme doté d’un pouvoir anesthésique ou paralysant sur ses plaies… Il faut savoir être prudent dans la vie.

En dehors de cela, Ilian a un grand sens de l’écoute. Elle écoutera toute histoire que vous lui raconterez avec autant d’intérêt quelque soit le sujet. Vous pourriez lui parler du temps qu’il fera demain ou bien des sentiments que vous avez pour une femme mariée, qu’il y accordera autant d’importance. Une histoire même banale en révèle plus qu’elle n’y parait au premier abord.

Outre cette attention, Ilian cultive l’art du secret. Vous pouvez lui révélez ce que vous voulez, jamais il ne le révélera si vous lui en avez donné l’interdiction. Il préférera emporter ce secret dans la tombe plutôt que de le dévoiler.

Bien sûr en lisant cela on se dit, « Oui, c’est une prêtresse comme les autres, elle n’a pas de personnalité propre ». Détrompez-vous ! Ce ne sont que quelques aspects de sa personnalité, ceux que tous voient au jour le jour, le religieux ouvert d’esprit qui écoute vos malheurs, qui est prêt à toujours vous tendre une main secourable. Mais il y a d’autres aspects de sa personnalité.

Le premier est qu’il est espiègle. Elle dissimule son véritable sexe aux yeux de toutes et tous, s’amuse même à jouer sur cette ambigüité en parlant tantôt au féminin, tantôt au masculin. Il aime bien rire, et se complait aux petits plaisirs de la vie. Il ne résiste pas non plus à jouer de temps à autre quelques tours à son entourage, quand la tentation est trop forte. Ce n’est jamais méchant, et ça fait toujours rire, c’est qui lui importe le plus.

Autre aspect, bien qu’il soit d’une patience extrême, certains sujets le font bouillir au point d’exploser comme un volcan. Tout ce qui touche aux mauvais traitements sur les enfants le mets dans une rage folle. Il en va de même en ce qui concerne les femmes. Las de voir défiler des femmes meurtries, violées, bafouées, il n’hésite pas à punir les coupables à sa façon. Ses punitions peuvent paraîtres perverses aux yeux de certains (il a rendu impuissant des violeurs durant plusieurs jours), et nul ne sait qu’elle est derrière tout ça. Ilian n’a pas étudié que les remèdes, mais aussi certains poisons, et bien qu’il ne tue jamais, il peut provoquer certains désagréments mémorables.

Pour finir, Ilian a un passe-temps : la sculpture. C’est d’ailleurs lui qui s’est occupé de confectionner son bâton de marche. Elle aime sculpter le bois, faire des petites figurines ou des talismans qu’elle prodigue à ceux qu’elle rencontre et qu’elle estime avoir besoin.

Histoire : « Te voici à la croisée des chemins Ilian... Lequel vas-tu prendre ? »

Tant de routes…Tant de choix… Tant de possibilités… Une seule réponse qui allait décider de ma vie…
Je me tenais au carrefour le plus grand qu’il m’ait jamais été donné de voir. Le chemin derrière moi s’était effacé, ne me laissant plus qu’un vaste choix devant moi. Des dizaines de route se profilaient, toutes allant dans des directions différentes. Sans qu’il y ait aucune indication je savais où menais chacune de ces routes. Chacune était liée à une destinée. Chacune déciderait de ce que serait ma vie. Le choix m’appartenait. Laquelle devais-je prendre ? Laquelle voulais-je prendre ?
Je fermais les yeux, et laissais les souvenirs ressurgir. Pour construire son futur, il fallait connaitre son passé…

Issue d’une famille de tisserand de Diantra, je n’ai jamais vraiment manqué de rien. Les seigneurs commandaient nombre de tapisseries à mes parents que nous n’avions pas de soucis d’argent. J’ai appris avec eux à créer avec eux, tout comme mon frère ainé. Ce dernier était destiné à prendre la relève, et moi… a vrai dire je ne savais trop qu’elle était ma place. L’assister ? J’ignorais qu’elle était mon avenir à l’époque, mais je sais maintenant que mes parents ne savaient guère trop quoi faire de moi. Si jamais nous ne nous entendions pas mon frère et moi, cela risquait de poser problème. Et ils n’eurent pas tort. Eloi ne supportait pas de me voir lui donner des conseils, voire même de l’aider, si bien que comme tout allait lui revenir, il fallait trouver ce que je ferais de ma vie.

Quand on ne peut suivre les traces de ses parents, on se retrouve tout naturellement soit au clergé, soit à l’armée. Vu mon amour pour la voie martiale, autant dire que le choix a été vite fait bien fait. C’est ainsi que je suis entré au service du culte de Nééra en tant qu’adepte. La vie était très différente de celle de tisserand, c’était sûr. Ici j’étais une inconnue, je ne connaissais personne. Le travail aussi était différent de ce que je connaissais. Aider les autres. Un concept encore inconnu pour moi, mais qui me plut. Voir le sourire des personnes que j’aidais était étrangement réconfortant. Portant toujours un robe, et voyant les regards intrigués de tout le monde, je commençais à entretenir le mystère sur mon sexe, mystère qui demeure encore entier aujourd’hui.

Les années passèrent, et j’appris à aimer cette vie forcée. Les prêtres de Notre-Dame de Deina m’apprirent à soigner avec des remèdes à bases de plantes, ainsi que par la volonté de la Déesse. Redonner le sourire était devenu ma vocation. Je m’appliquais donc à soigner tous ceux que mes maigres talents pouvaient soulager, laissant les autres aux prêtres. Ma voie était celle de la guérison, et je m’y plongeais pleinement.

Le temps passa et je devins prêtre. C’est à peu près à cette époque que je fis connaissance avec la Haute Prêtresse Alia. J’ignorais alors qui elle était en réalité, cela ne viendrait que bien des années plus tard. Sa sagesse était sans fond, et nombre d’interrogations que je me posais trouvèrent des réponses avec elle. Je ne sais comment, elle m’avait percée à jour, devinant ce que j’étais derrière le mystère qui faisait jaser autant les hommes que les femmes.

C’est durant ces années-là que je découvris vraiment la noirceur de l’âme humaine. Je découvris avec horreur les sévices perpétrés sur les femmes et les enfants. Je pouvais soigner leurs blessures, et parfois un peu leur âme, mais jamais ils n’oublieraient. C’était un crève-cœur, et les idées de vengeance germèrent dans mon cœur. Idées bien vite brimées par Alia. Ses conseils m’aidèrent à ne pas emprunter cette voie allant à l’opposé de notre culte. Toutefois, j’imaginais des représailles plus douces, et désagréables pour les forbans qui s’en prenaient aux plus faibles. Je commençais mon apprentissage des poisons et autres remèdes afin de malmener ces monstres. La punition était douce comparé à ce qu’ils avaient fait, mais cela calma certains esprits, voyant là une vengeance divine s’abattre sur eux. Si Alia compris ce que j’avais fait, elle n’en dit jamais rien.

Vint l’année de mes vingt-six ans. Le secret autour d’Alia n’en était plus un pour nombres des prêtres dont moi. Nous n’en disions rien et tous tentions de l’aider de notre mieux. Mais voila qu’un jour, elle nous annonça son départ prochain. Pour où ? Elle ne voulut pas nous le dire. Par contre, elle désignerait celui qui lui succèderait dans sa tâche. Sa réponse viendrait le lendemain, voulant réfléchir durant la nuit, ce que tous lui concédèrent. Nous partîmes nous coucher, sans nous douter que nous ne la verrions pas le lendemain.

Cette nuit-là, un rêve étrange me parvint. Je me sur un sentier en plaine, suivant un chemin qui m’amena droit sur le fameux carrefour. Ce qu’il y a de bon dans les rêves, c’est que certaines choses se savent sans qu’il y ait besoin d’explications. Aussi je savais en arrivant à ce carrefour que mon destin était en marche. Fermant les yeux, me rappelant de tout mon passé, je laissais mon cœur guider mes pas. Je marchais d’abord tout droit, puis à gauche, encore à gauche, à droite… Je zigzaguais sans trop savoir où j’allais, suivant les instincts et les élans de mon cœur jusqu’à ce qu’il me dise d’ouvrir les yeux.

Je me trouvais dans une clairière. Je ne m’étais même pas rendu compte que j’avais traversé une forêt. Au centre de la clairière se tenait une fillette de 8 ans environ jouant à la poupée. Intrigué, je m’avançais vers elle. La jeune fille aux yeux bleus me regarda, attristée. Qu’avait-elle donc ?

« Bonjour Ilian »

Ne sachant trop pourquoi, je m’assis à même le sol, me mettant ainsi à sa hauteur.

« -Bonjour petite fille. Que fais-tu donc ici ?
-Je t’attendais.
-Vraiment ?
-Voui
-Pourquoi donc ?
-Je me demandais si tu ne t’étais pas perdu sur le Chemin. »

Elle avait dit ce mot avec une insistance qui me fit penser que ce mot avait un autre sens.

« -Comme tu peux le voir, je suis ici.
-Voui. J’en suis contente.
-Vraiment ?
-Voui. J’avais peur que tu te sois égaré à cause de tes actions.
-Mes actions ?
-Tes punitions… »

Comment savait-elle… Une réponse me vint soudain.

« Je ne rêve pas, n’est-ce pas ? »

La fillette lissa les cheveux de sa poupée en secouant la tête. Je soupirais.

« J’avais l’impression de connaitre cet endroit, même si je n’y étais jamais venu. Je comprends pourquoi maintenant. Nous sommes dans mon cœur ? »

La petite fille hocha affirmativement la tête.

« -C’était un test ? Savoir si je m’étais détournée de la Voie ? De Votre Voie ?
-Mais tu as prouvé que non. Preuve en est que tu m’as trouvée.
-Oui, je vous ai trouvé ma Dame.
-Tu sais ce que ça signifie ?
-Que je dois cesser mes agissements ?
-Ca c’est à ton cœur qu’il faut le demander.
-Mon cœur est plein de révoltes contre les actions de certains.
-Tu as donc décidé de franchir la ligne. De soigner et protéger les innocents tu punis les coupables.
-C’est mal je sais.
-Si c’était vraiment mal, tu ne m’aurais pas trouvé au fond de ton cœur. J’apparente cela à tes espiègleries, mais ne va pas trop loin Ilian, sinon tu te perdras et tu Me perdras.
-Oui ma Dame.
-Tu as ma Grâce et ma Bénédiction Ilian. Maintenant éveilles-toi Haut Prêtre. Ou dois-je dire, Haute Prêtresse ? »

Le rire de ma Déesse résonna encore un moment tandis que je m’éveillais. Avais-je bien entendu ? Sans attendre, je me levais et allais voir dans la chapelle. Les autres prêtres s’éveillaient eux aussi. Tous avaient fait le même rêve, mais alors qu’ils avaient trouvés le Chemin, ce n’est pas Nééra qu’ils avaient trouvés, mais moi. Tous nous attendîmes qu’Alia s’éveille pour nous éclairer, seulement elle ne vint pas. Sa chambre était vide. Elle était partie, mais avait désigné son successeur.

C’est ainsi que je fus nommé à la fonction de Haut Prêtre. Ou de Haute Prêtresse. Tout le monde voulut savoir ce que j’étais, mais je leur répondis que mon sexe n’avait aucune importance. J’étais ce qu’ils percevaient, homme ou femme. Que je sois l’un ou l’autre, ma fonction restait la même.

Après ma nomination, je partis pour un pèlerinage sur l’ile du Sanctuaire où je séjournais quelques mois avant de reprendre la route de Diantra.

Le temps était venu. J’avais une mission. J’avais un destin…

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