Alesia
Drow
Nombre de messages : 45 Âge : 37 Date d'inscription : 08/02/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Départ en chasse (libre) Ven 8 Fév 2008 - 23:34 | |
| Le soleil filtrait à travers les lianes et les arbres feuillus verdoyants, formant des raies de lumière sur le sol instable bordant le marais stagnant. Une odeur putride s'en élevait sous la brise matinale, embaumant les alentours de la maison d'Alesia. Les effluves des poissons pourrissants et autres déchêts étaient fortes mais la sorcière s'y était habituée à force. Cela ne lui posait plus aucun problème, bien au contraire, les intrus restaient éloignés des abords de sa propriété. Quoique, les squelettes les auraient fait tout autant fuir. S'activant à la tâche, cinq squelettes bêchaient, pompaient de l'eau ou récuraient la façade de la massure. L'un d'eux arrivait avec deux carcasses, d'une sorte d'araignée visqueuse, sur le dos, ou plutot l'échine de sa colonne vertébrale.
Alesia n'avait pas bougé de chez elle depuis un long moment, mais les nouvelles avaient circulées plus vite que le vent, et même elle, exclue de la société avait ouï dire qu'une guerre se préparait. Forte de sa connaissance des morts elle voulait se mettre au service de Tebryn, le chef des Sombres, bien qu'il la rejette probablement à cause de sa couleur de peau et de ses attributs plus elfiques ou humains que drows. Mais elle voulait tout de même tenter le coup. Dans le pire des cas, elle mènerait sa campagne de son côté, levant une véritable armée non vivante derrière elle pour terroriser les foules et s'emparer des villes, les unes après les autres, telle une prêtresse du chaos.
Des souvenirs ressurgirent, ceux de son fils qui l'avait trahis pour fricoter avec les gobelins, cette race inférieur qui ne savait que piailler et japper tout le temps. Ils n'étaient même pas capable de se tenir tout seul et se blessaient le plus souvent avec leurs propres armes. Où s'était-il abaissé le vaurien ? Elle allait peut-être le rencontrer durant ses péripéties, et si c'était le cas, elle le corrigerait sans plus attendre et le mettrait même à mort juste pour le plaisir, mais pas avant de lui faire subir milles vices et supplices.
Le soleil éclaira son visage alors qu'elle commençait à marcher, son sac en bandoulière rempli de vivres et de divers herbages de soins, pour se rendre à la cité drow. Le périple allait être long mais elle connaissait la route et n'avait pas peur des monstres rôdant dans les marais. De toute façon ses servants, les squelettes, la suivraient pour la protéger si jamais il devait y avoir une mauvaise rencontre inattendue. Sa cape pourpre voletait derrière elle à chacun de ses pas, soulevant des gouttelettes de boue et d'eau souillée qui miroitaient de toutes les teintes de verts et de bleu, lorsqu'elles rencontraient les rayons de lumière, avant de s'évaporer dans un petit chuintement presque inaudible pour l'observateur débutant. La chaleur du soleil lui rappela que cela faisait une bonne décennie qu'elle n'avait pas eu de relation avec un homme. Elle se promit de satisfaire son appétit le plus tôt possible, quand elle le pourrait. Mais elle n'allait pas se précipiter sur le premier venu, elle n'était pas autant en manque. Elle pouvait se permettre de choisir son met. Ses yeux étincellèrent à cette pensée, une flamme y apparu momentanément avant de disparaitre dans le vert de ses pupilles.
Après quelques pas, Alesia sortit sa flûte en os, nettoya précautionneusement l'embout sur la soie lui servant de robe et la porta à sa bouche. Le goût de la peau séchée était un vrai délice sous ses lèvres pulpeuses. Alesia prit plaisir à humecter le bec avant de placer ses doigts sur les trous. Une mélodie douce et rêveuse s'éleva lentement dans l'air, comme encore endormie et se réveillant à peine d'un long sommeil. Mais plus les notes se prolongeaient et plus la perfection atteignait des sommets de splendeur. Quelques oiseaux se posèrent sur des branches pour l'écouter à son passage. Les boas, somnolant autour des lianes ou des troncs, en profitèrent pour s'accorder un petit repas au milieu des piaillements et de bruits d'ailes froissées avant de clore à nouveau leur paupières à moitié.
"Voilà qui est intéressant" déclara tout haut la sorcière. "Je devrais penser à m'en trouver un de compagnie pour tuer tous les stupides oiseaux qui me dérangent parfois en plein été. Ca serait plus radical que d'envoyer mes squelettes."
Ses yeux se remplirent tout à coup de larmes. Son visage prit une expression irrésistible, comme une moue d'enfant s'apprétant à avouer une bêtise à ses parents et ne voulant pas être grondé.
"C'est bien dommage, les pauvres petites créatures. Ils accompagnaient si bien ma mélodie à la flûte. Ils sont méchants les boas. Jamais je ne leur pardonnerais ce qu'ils viennent de faire. Jamais, jamais, jamais. Pauvres petits oiseaux. Peut-être que je pourrais les faire revivre ?"
"Et pourquoi je les ferais revivre ? Pour qu'ils me cassent les oreilles avec leur chant suraïgue ? La poisse ! Qu'ils croupissent au fond des ventres de ces serpents."
Et elle se remit à créer de nouveaux sons emplissant à nouveau l'air de leur charme. Deux squelettes sortirent des fougères et se joignirent à son escorte. Ceux déjà présents marchaient lentement, leurs pas s'étouffant dans la terre molle avec des bruits de succions. |
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