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| | Une chasse sans prétention [Libre] |  |
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Konghrim Forte-Poigne
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Taille : 1m50Niveau Magique : Non-Initié.![Une chasse sans prétention [Libre] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: Une chasse sans prétention [Libre] ![Une chasse sans prétention [Libre] I_icon_minitime](https://2img.net/s/t/13/06/08/i_icon_minitime.gif) Jeu 15 Aoû 2019 - 16:17 | |
| 5ème ennéade de Karfias, an 17 du XIème Cycle Dans le firmament des étoiles se reflétait une réalité qu’il n’était pas toujours aisé d’appréhender. Une position approximative dans un monde solitaire et froid. Aussi froid que la lumière des points au-delà de tout inspiration. Au-delà des légendes créées pour faire naître ce qui n’avait pas d’essence, il n’y avait absolument rien. L’on disait Mogar présent en toute chose. L’on disait le grand Dieu guide de leurs combats et père de la détermination Naine. Mais quel Dieu acceptait ainsi de frapper ses enfants avec son marteau céleste ? Quel dieu laisserait son peuple mourir sans rien envoyer pour l’aider ? Konghrim prit une grande inspiration et cracha la tige séchée qui trônait dans sa bouche. Il était allongé sur une peau de bête chassée il y a des lustres. Les mains derrière la tête, il fulminait de ses noires pensées. Depuis près de seize ans, trottaient-elle dans sa tête comme un leitmotiv entêtant lui rappelant son échec mortel. Le ronflement de Kathkar le tira de sa rêverie et il tourna légèrement la tête vers le sanglier endormi. Son ami à longue défense était bien l’être le plus aimant qu’il connaissait sur cette terre. Un être de chaire et d’os qu’il n’aurait échangé pour aucun autre. Sa lourde main quitta le nid de sa tête pour se loger sur celle du sanglier, caressant les poils rêches de l’animal. Un sourire illumina son visage un instant puis son regard se perdit de nouveau vers la voute céleste. Combien pouvait-il y en avoir ? Des centaines, des milliers ? Peut-être était-elle toutes les âmes de leurs ancêtres disparus. Dans ce cas … Où était-il ?
Et les songes reprirent le dessus, sous couvert de ces questionnements nocturnes. Qui continuaient d’infiltrer son esprit même quand il n’était pas conscient. La folie était-elle aux portes de l’esprit du Thane ? Ou n’était-ce que les remords que milles têtes gobelines ne sauraient étancher ? Le petit matin se leva derrières les montagnes et chauffa son visage barbu quelques heures plus tard. Le feu était sec et la neige avait reprit le dessus. Il en était couvert et s’infiltrait dans les moindres entrailles de son épaisse armure de fourrure. Le nain grommela et s’épousseta. Il donna un coup dans le flanc de son sanglier qui leva les deux oreilles sans ouvrir les yeux.
« Debout grosse faignasse, on a encore de la route. »
Il s’équipa rapidement et se mit en marche vers les hauteurs. Le nain sortit de sa sacoche un morceau de lard séché qu’il ingurgita d’un coup, accompagné de quelques œufs frais. Pour le sanglier, il le laissa dévorer les restes des gros rongeurs chassés la veille. La barbe au vent, il continua dans la neige pas après pas, tandis que cette satané poudreuse le ralentissait de plus en plus. De nouveau, il grommela mais poursuivi sa route. Vers où ? Vers le lieu où il fut aperçu. L’animal reptilien normalement dans son milieu naturel plus haut dans les sommets escarpés était descendu à proximité du clan. Il n’y eu aucune attaque, aucun mort à déplorer, mais une méfiance renouvelée. Un groupe de Haralfar était monté pour déloger la bête, et ils ne sont revenus qu’avec un lieu approximatif. Une grotte où l’on présumait de sa présence, mais comble de mal chance, une tempête s’était alors déclarée, empêchant toute poursuite de l’animal. Konghrim avait alors prit la suite de cette quête et promis au clan de ramener l’animal. Il avait refusé toute aide, préférant retourner dans sa solitude éphémère le temps d’une chasse. Et pour paraphraser son second, cela les arrangeait grandement. L’odeur du malt était toujours plus accueillante que la carcasse décharnée d’un animal mort.
Toujours est-il qu’il continua sa progression à travers les monts, équipé de sa lourde hache comme tuteur, et de son sanglier comme compagnon. Il y avait toujours eu dans ces montagnes quelque chose qui l’avait toujours fasciné. Les animaux qui y résidaient, les tempêtes de neiges, les avalanches, le froid … Tout était réuni pour tuer quiconque osait pénétrer ce sanctuaire. Mais une fois connu, il y résidait ici une quiétude comme nulle autre ailleurs. Un endroit où le moindre bruit prenait une ampleur incroyable. Où les créatures les plus petites survivaient dans des conditions qui imposaient le respect. C’était bien cela, il respectait ses montagnes plus encore qu’aucun lieu sur Miradelphia. Il était ici proche du ciel, dans le temple des lumières célestes… |
|  | | Konghrim Forte-Poigne
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| La neige, d’abord petit flocon semé çà et là dans les montagnes, devenait avec la hauteur tempête dont il était difficile de percer le voile. Un vent de face, descendant, mobilisé pour l’empêcher de progresser dans ces monts interdits. Et pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il grimpait là-haut. Ni même affrontait une tempête, d’ailleurs. Tout cela était connu, vécu et plus encore, une routine pour le Thane des plaines. Armé d’épaisse couches de fourrures, il ne portait sur lui qu’une côte de maille sur une chemise dépareillée. Tout le reste n’était que couverture, poils noirs ou brun qui doublait sa largeur. Ainsi était l’équipement des nains Haralfar. Ils étaient l’égal de leurs sangliers et le sanglier était autant protégé qu’eux. Frère d’arme, qui luttait tout autant que lui dans la tempête qui l’empêchait d’avancer. Grommelant à travers sa hache, chacun de ses pas le voyait s’enfoncer jusqu’aux genoux et il était obligé de faire de grandes enjambés pour s’en sortir. La montée était pénible, mais elle était certaine car chaque mètre effectué, était un de moins qu’il faudrait accomplir.
C’est au bout de deux heures de lutter dans ce climat infernal qu’enfin le calme revint. Les nuages disparurent dans le ciel et il ne restait que l’étoile scintillante. Au loin, le panorama qui s’offrit à lui s’étendait comme un amoncellement de pics enneigés, couvert d’une roche plus dur que le caractère des siens. Il regarda ces sommets avec attention et frotta sa main gantée dans la barbe devenue blanche. C’est le bruit de Kathkar qui le sorti de ses réflexions d’ascension. Le sanglier grattait la neige et de sa truffe cherchait quelque chose. Le nain s’approcha lentement et l’observa pendant plusieurs secondes, les bras croisés. Un sourcil levé, une esquisse de sourire sur le bord du visage. Ce dernier se tarit rapidement quand il aperçut à travers le manteau neigeux un trou béant. Le nain se jeta à terre et imita le sanglier en grattant la terre et dégageant l’entrée d’une grotte à peine plus grande que lui. De cette dernière, s’échappait une horrible odeur, fétide, celle de la mort. Les murs ne suintaient pas d’eau mais étaient totalement gelées. Il fronça les sourcils et tira sa hache, car au fond luisait deux yeux qui le fixait. De sa main droite, il ordonna au sanglier de reculer. Konghrim frappa de sa lame contre la roche, mais il n’y eu même pas un soubresaut. Alors, il récupéra de la neige pour l’en former une boule et la jeta sur la créature. Rien.
« Ce truc est mort. On a été devancé. »
A pas de gnome, il s’aventura dans la grotte, remontant son col sur son nez. L’odeur prenait aux tripes et piquait les yeux. S’en était insupportable. Cela ne découragea pas le chef Nain qui continuait d’avancer. Il arriva au niveau de la créature, tandis que ses yeux s’habituaient peu à peu à l’obscurité ambiante. Une fois au niveau de la bête, il reconnut les contours du Dragon, nom pour trop élogieux pour ce lézard, qu’il devait traquer. Autour, pas une trace de lutte, ni sur les parois, ni sur le sol. Konghrim mit un genou à terre et posa sa hache droite sur son pommeau, s’en servant d’appuis.
« Il y a des trous sur la carcasse, des incisions. Comme si … On lui avait planté des lances. Mais rien dans les alentours. Katkhar, reste là. »
Le sanglier s’ébroua et de son groin sortit un son apeuré. Le Thane observa la créature sous tous ses angles, passa une main sur ses écailles abîmées.
« Il est tourné vers l’extérieur. Est-ce qu’il essayait de fuir ? Non, bien sûr que non … Bien sûr que non … »
Alors quoi ? Est-ce qu’on l’avait délibérément placé là, en guise d’avertissement ? Probable. Le Thane passa une main dans la gueule du lézard et y arracha une dent. Il revint alors à la lumière pour observer l’émail éreinté, les stries du calcaire. Il posa sa langue dessus et cracha instantanément dans la neige, avec la dent.
« Les ricaneurs… Ils se sont établis ici, dans cette … grotte. C’est le seul endroit d’où ils pourraient nous attaquer, et par surprise. Kathkar, tu es trop gros pour rentrer. Reste là et préviens-moi si tu vois du mouvement. »
L’animal fit quelques tours sur lui-même, agita le groin puis se coucha devant la grotte. Le Thane resta quelques instants devant la porte, fronçant les sourcils. Avait-il vraiment le choix ?
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| | | | Konghrim Forte-Poigne
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| A pas feutré, il fit les premiers pas dans la grotte sombre qui l’accueillait de ses bras ténébreux. Dès lors, l’air se chargea en humidité, mélangé avec cette odeur rance de champignon cavernicole. Si l’on exceptait évidemment la carcasse qui déversait son lot de puanteur dans cet espace restreint. Le corridor qu’il empruntait était très effilé sur les bords et se rétrécissait à chaque mètre, si bien qu’il dû se déplacer de côté tout en évitant précautionneusement les parois. Le sol était extrêmement glissant et pourtant, l’on entendait au loin l’écho de de quelques gouttes qui s’étalaient au sol. Solitaires âmes liquides qui perturbaient le silence de l’endroit. Le silence, c’est tout ce qu’il entendait à part cela. Le noir s’en fut bientôt total. Il était plongé dans le noir, avec la seule certitude de progresser. Chacun de ses pas étaient parfaitement alertes, essayant de deviner si un gouffre prochain allait le précipiter dans les abysses. S’aurait été une mort idiote, sans aucun doute. Avancer seul dans un tunnel dont il savait le fond infesté de gobelins ? Définitivement idiot. Son pèlerinage se prolongea pendant les dix prochaines minutes, jusqu’à ce qu’il tombe sur … rien. Un mur retenait sa progression. Konghrim hésita, tenta de bouger des épaules et toucher les murs avec son corps. Derrière lui, il lui apparut que la paroi avait disparu. Il se retourna alors et aperçu au loin les lueurs de quelques interstices creusées naturellement dans la montagne. Des crevasses venant des plus hauts sommets, des trous dû à la fonte de glace ou autre phénomène.
Un énorme espace s’ouvrit à lui, dont il ne pouvait pas apercevoir tous les bords, lui rendant impossible l’estimation de sa superficie. Le passage continuait le long de la roche, dont aucune barrière n’assurait la sécurité face au vide. Seulement un bon mètre de chemin qui descendait en pente douce puis tournait brusquement sur un pont de bois rongé par l’humidité. Le pont se terminait sur une plateforme dont l’entrée avait été plus ou moins barricadée avec des planches. Le Thane continua sa progression, toujours aussi lentement et dans un silence complet. Dès lors qu’il fut sur le pont, il s’agenouilla et toucha le cordage. Un coup d’œil vers le bas lui confirma que la chute serait fatale. Aucun autre passage ne se présentait de toute manière. Il posa le premier pied sur la planche qui grogna de douleur en écho. Un deuxième, un troisième … Le pont tremblait à chaque pas mais tint bon sur tout le long. De l’autre côté, Konghrim passa son regard à travers les planches de protection et vérifia si un système d’alarme ou de cloche en était installé. Précautionneusement, il enleva la première verticale en tirant d’un coup sec. La structure s’ébranla et il remarque une pierre qui roula du bord. Il jeta sa main en avant et la rattrapa au vol avant qu’elle ne s’écrase et donne l’alerte. Un regard de dédain fut jeté à cette petite roche et il la posa à ses pieds sans un bruit. Puis, il put enjamber l’obstacle.
Alors arriva-t-il devant un promontoire. Au loin en contrebas, les lueurs d’un foyer crépitant attirèrent son attention. Plusieurs, mêmes. L’odeur de la chaire cramoisie remonta dans ses narines. Des sombres formes allaient et venaient, rongeant cette chaire comme des animaux. Pullulant comme de la mauvaise herbe. Les ricaneurs étaient venus jusque dans la montagne pour les narguer. Konghrim s’approcha de la falaise mais resta caché derrière une stalagmite. De nouveau, un passage plus sûr menait vers l’avant des troupes, mais leur nombre jouait en sa défaveur. Il lui aurait fallu de solides compagnons d’armes. Un endroit exigu serait-il à son avantage ? Probablement. Le Thane prit quelques minutes pour poser le pour et le contre. Genoux à terre, sa réflexion tournait surtout sur un moyen efficace de nettoyer cet endroit. Ils les regardaient aller et venir avec dédain, les sourcils froncés. Autour de lui, les gouttes continuaient de tomber. Trop peut-être ? Il remarqua une substance bizarre sur la stalagmite devant. D’abord il la prit dans ses doigts puis la renifla. Aucune odeur, mais par contre une allure gluante. Il leva la tête et comprit au dernier moment. La bête aux grandes oreilles se laissa tomber sur lui, couteau en avant. Il l’accueillit par la gorge, le bloqua contre le sol et lui fracassa le crane à coup de poing.
Le nain grogna et se retourna vers le camp gobelin. Il était désormais vide. En revanche, les ricanements commencèrent à retentirent, et de partout autour de lui. Désormais certain qu’il était repéré, il se releva et brandit fièrement sa hache tout en rugissant.
« Il y a encore un nain dans cette montagne. Venez goûtez à ma hache, peau-verte ! »
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| | | | Konghrim Forte-Poigne
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| Des bruits de pattes, le cliquetis des armes contre la roche, les cris caractéristiques de ces horreurs vertes… Konghrim était presque hors de lui, enragé par ses souvenirs de mort et de destruction qui l’assaillait. Depuis ce jour-là, depuis seize ans, ils n’avaient eu de cesse de traquer ces horribles créatures pour racheter ses erreurs. Racheter la mort de son père. Chaque fois qu’il avait pu brandir sa hache, il n’avait eu de retenu. Et à chaque fois, le sang était versé. Une troupe fit son apparition sur sa droite, tandis qu’une seconde vague grimpait par la paroi sous lui. Mogar seul savait où étaient le reste. Le nain gonfla son torse et frappa dans la plus grosse stalagmite. Celle-ci craqua sous l’impact, et ce ne fut qu’au second qu’elle s’effondra en contre bas, emportant les culs-verts qui s’y trouvaient. Sans transition, il lança sa hache verticalement et trancha les premières bêtes qui l’assaillirent. C’était aussi facile que de trancher dans la neige. Konghrim fit de nouveau volter son arme et l’abattit sur un autre assaillant, qui fut totalement tranché en deux. La deuxième vague arriva du rebord et le Thane hurla de rage. Les piques des lances voletaient dans tous les sens et le plat de sa hache lui servit tout autant de bouclier que d’arme de tranche. Il recula de quelques pas, trancha dans le vide, fit place nette et dû de nouveau contenir la charge.
Le Haralfar recula de nouveau sous l’impact et passa par l’arc de voute précédent, donc il n’avait pas enlevé toutes les planches. Celles encore situées en bas le firent perdre l’équilibre et il tomba sur le seul. Un grobi tenta de sauter par-dessus, couteau en main, mais fut accueilli par un coup de pied qui le fit percuter trois autres mochetés. De nouveau, il frappa dans la planche encore en place du plat du pied. Elle explosa sous l’impact et en renversa davantage. Konghrim jura et s’aida de sa seule main libre pour se redressa tout en reculant davantage. Il se retrouva sur le pont instable.
«Mauvaise idée...», murmura-t-il entre sa barbe.
Le premier Grobi tenta de l’embrocher de sa lance, mais elle fut saisie d’une main ferme. Lui fut jeté dans le vide et la lance retournée contre la horde. Il ne saurait dire combien en périr. Déjà trois autres prenaient le relais et sautèrent sur lui, directement. Il en accueilli un d’un coup de poing, mais les deux autres réussirent à s’accrocher. Sous lui, le pont hurla, et une planche céda sous le poids. Entre les corps verdâtres qu’il avait devant les yeux, il vit le reste de la troupe avancer. Le nain jura en sentant les couteaux effilés lui percer le cuir de ses protections. De sa main droite, il se saisit du premier opportun et fut jeté au loin. Le second continuait à s’accrocher à son bras dont il essayait de mordiller le gant pour y faire tomber la hache. Le pied du Thane ainsi bloqué, tout recul était désormais impossible. Dans la précipitation, il fit la seule chose insensée qu’il lui restait. La main gauche s’enroula autour de la corde du pont, et de la droite, il frappa de toutes ses forces pour faucher la fragile structure. Il y eut une légère détonation et il se sentit perdre de l’altitude rapidement. Les dents serrées, il encaissa l’impact de la paroi quelques secondes plus tard. Le dernier Grobi accroché n’eut pas cette chance et fut précipité dans le vide.
Lui-même aurait dû y passer s’il n’avait pas eu la présence d’esprit de s’accrocher la main. En bas, les quelques planches du pont tendaient difficilement, avec quelques intrus à bord. Le Nain prit soin de frapper sur ces derniers à grand renfort de rugissements pour finir sur le pont en dessous de lui. En face, les assauts ne tarirent pas et ce sont des flèches qui redoublèrent d’intensité. Le manque de lumière et la capacité des gobelins jouaient néanmoins en sa faveur. Ou presque … Un de ces rats réussi à ficher une de ces piques dans ses côtes. Il grogna, sans avoir le temps de réaliser. Une secousse en hauteur attira son attention. Le pont lâchait, les cordes usées ne pouvaient pas tenir face à tout ce rythme effréné. Le Thane releva la tête et rangea péniblement sa hache dans son dos. De la main libre, il se retourna et agrippa la corde et se hisser vers les hauteurs. A peine essaya-t-il de se supporter qu’un claquement retentit, et il chuta dans le noir.
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| | | | Guzandrakka
Ancien
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| ![Une chasse sans prétention [Libre] Qix3](https://zupimages.net/up/19/34/qix3.png)
Korban
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Dans les ténèbres s'agitait, dans les bas-fond murmurait, la ou point de lumière ne se trouvait, survivait un nain qui à vrai dire, à peine respirait.
Rauque était la gouaille, confuses étaient les pensées, mais pour sur que vivant se trouvait.
« Pal...ma...balbe...S'en ai finit. Poul sûl les Fils m'ont abandonnés...Ô Ikthol, Puissant palmis les chtoniens, vient à mon aide, cal j'en ai besoin, sûlement même que c'est bien la bonne plemièle fois de toute ma foutu existence de poilu que je lisque de cané ainsi...Pal...ma...balbe...Si l'Ancien m'y voyait, coincé comme un vulgaile blaileau dans un tlappier. Poul sûl qu'il ligole ! Ha oui poul sûl ! J'entend plesque son glas lile se pelculter sur la lochasse du dessus...»
Petite pause s'en fallait, car respirait se devait. Mais le nain avait encore à comter.
«...Pal...ma...balbe...j'en ai le gosiel complètement sec ! Honte, quel honte. Devoil se plésentel devant le Galdien du Pont dans cet état. Poul sûl que j'vais devoil lui faile bonne coulbette sinon c'est l'allel sans reloul dilect dans le Puit ! Que j'vais donc pouvoil lui offlil ? Hein ?! Pigne de gobelin que je suis, tlébucher ainsi ! En pleine fuite ! »
Rire nerveux s'échappe de sa gorge sèche.
« La folle épopée de Kolban Ragefel ! Ô quel est belle poul sûl ! Fichtle, si j'avais encol un blin de sagesse, je m'y coupelai la tête avec ma plople hache ! Poul sûl que ça lendlait le moment un blin plus héloïque ! Te moque pas de moi la caillaisse ! Cloit moi que j'ten leferai le poltrait si j'pouvais ! Sale lochel ! Tu vas m'lépondle oui ! LÉPOND ! »
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S'énervant outre mesure contre la montagne même, le nain ragea aussi fort que son clanique patronyme le clame. Quand soudain sur sa caboche vint s'effondrer quelques miettes de gravier. Il le sait car il les goutta, toute gueule ouverte qu'il avait, elles lui tombèrent droit dans le glissoir.
Et soudain, c'est dirait on la montagne même qui lui tomba sur le faciès. Dans le noir, Kordan croyait la sa dernière heure enfin arrivé ! Il en hurla de stupeur quand il ressentit le poid qui s'écrasa à moitié sur son corps déjà blessé.
Toujours vivant, le nain se rendit à l'évidence, un des gobelins vient de le retrouver pour finir le travail ! Tirant sa hache au clair comme un aveugle cherchant à tâtons son but, il saisit la bête, s'agrippa à son dos et lui posa la lame d'acier sur la gorge.
« JE CLEVELAI PAS TLOUÉ PAL UN SALIPIO VELDATLE ! MEULT SALE BALBU ! »
Temps de silence s'apparentant à une profonde reflexion.
« Balbu ?? »
Korban relâche sa prise et s'interrogea alors.
«Pal les Dieux, qui es tu donc toi ?!»
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| | | | Konghrim Forte-Poigne
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| Et il chuta loin dans les ténèbres. Les dernières lueurs s’affaiblirent à la surface et devinrent de vagues soubresauts lumineux. S’en suivit le choc qui électrisa ses muscles, son dos, son crane de tout son long. Un bruit de métal résonna au loin, la hache était tombée. Konghrim resta gisant là, les dents serrées. Le Thane savait qu’il n’était pas mort, parce qu’il sentait la douleur dans tout son corps. Une douleur si vive qu’il en aurait étripé un Grobi à main nue. Il resta gisant là jusqu’à ce qu’une masse sous lui ne le tire de ses rêveries. Il agita la main et palpa la pierre dure pour tenter d’y trouver son arme, en vain. Le truc l’accrocha et proféra des menaces dans un ton qu’il ne connaissait que trop bien.
« Dawi ? Sacré bordel de merde … »
L’air dans ses poumons revint doucement et il reprit peu à peu connaissance. L’accent de ce nain-là était à couper au couteau, littéralement. Konghrim, et les Haralfar en général, parlaient avec une autre teinte, que l’on assimilerait plus à un langage humain. Les « r » étaient peu roulés, bien que l’on entende un roulement de tambours en amont du son. Surtout, c’était la voix grave qui les caractérisait et les montées tonales.
« Konghrim. C’est mon nom. Et toi ? Qu’est-ce que tu fou là ? Et depuis combien de temps ? »
Rencontrer un autre Dawi dans ce trou était vraiment la dernière chose dont il s’attendait. Il espérait simplement ne pas être tombé sur un de ces nains fous qui ne pensaient qu’à tuer les leurs. Cette simple pensé l’aida à se relever malgré les craquements de son corps et à tâtonner le sol pour trouver sa hache. Il y trouva des os, des grobis morts, et … oui, le manche de cuir de son Az-Drengi. Sans plus de commentaire, il retourna vers le corps du Grobi et lui arracha ses vêtements puants. Dans son dos, il récupéra les flèches dont il arracha les pointes. Il les assembla toutes ensembles et les entoura du vêtement avec application. Ou du moins le pensait-il, car il ne voyait absolument rien. Ensuite, il tâtonna de nouveau sur le sol pour trouver un endroit à peu près sec et y déposa son instrument. De sa ceinture, il récupéra une pierre à feu et la frappa contre le tranchant de sa lame, produisant à plusieurs reprises étincelles. Après plusieurs essais, le vêtement s’embrasa et offrit une lumière rassurante au Thane. Ainsi qu’une odeur épouvantable. Il répéta l’opération avec les autres cadavres grobis et proposa une torche à son nouveau compagnon.
« Ce pont d’où j’suis tombé. C’était pas un ouvrage des ricaneurs. Cette grotte a été façonnée par les Dawi. Cela veut dire qu’il y a forcément une sortie, quelque part. »
Un mal de crâne commença à l’assaillir quand il commença à réfléchir. La roche était sacrément dure en ce bas sol… Konghrim prit les devants et jugea d’abord l’endroit. Une cavité pas plus grande qu’un petit camp, mais dont les cadavres s’étaient accumulés avec le temps. Des animaux, des Grobi et même des Dawi gisaient là, reconnaissable avec leur crâne solide. Il y avait deux passages, l’un qui fendait la montagne en deux sur toute la longueur jusqu’à la hauteur d’où il était tombé. L’autre, creusé, littéralement, à même la roche. Konghrim s’y approcha et caressa cette dernière de sa main, imaginant les coups de pioche de ses ancêtres.
« S’ils ont creusé un passage, c’est qu’il doit y avoir une sortie. J’te ramène à la sortie, Dawi, et je reviens pour terminer ces peau-vertes. »
Puis pour lui-même, dans sa barbe :
« Je déteste les ricaneurs … » |
| | | | Guzandrakka
Ancien
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Korban Ragefer
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« Kong...Konghlim. » grommela lourdement le nain, comme pour donner ce patronyme inconnu mais plus que bienvenue. Tendant sa sanglante paluche en avant, il caressa avec force le crâne de son sauveur tombé littéralement du ciel. Un geste fort, un geste fier, un geste qui lui confirma que point la berlue il n'avait.
Alors le chuteur d'un jour s'en vint à se laisser porter par la joie et déclina à son tour son identité juste après qu'on le lui ai demandé.
« Kolban, Kolban Ragefel. C'est mon nom oui. Que j'fai palti des Haches d'Ol de Lante. Tu connasses Konghlim ? »
Le dénommé avait échappé à sa prise et c'était mit en branle, s'agitant comme du fretin dans son coin. Korban patienta sans mots dire car quelque chose à dire il n'avait pas. Mais c'est la surprise qui le sortit de sa torpeur quand enfin revinrent les lueurs.
Le nain qui avait chuté se dessina devant lui, dévoilant son faciès et ses tatouages, il semblait un brin plus jeune que lui, il semblait surtout un brin plus en forme que lui !
S'adonnant à un bref coup de mirettes en direction de son corps pour un récapitulatif hatif de son état et le constat était difficile : Des tranchures dans les bras d'on le sang avait à peine coagulé, une vilaine ouverture suintante sur le haut de la cuisse, une flécharde de ricaneur dans le gras du joufflu et pis que tout, son mollet gauche semblait irrécupérable.
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Son compagnon d'infortune c'était pressé pour reconnaître les lieux.
Sa dernière observation leva un nouveau rire gras dans la gorge de Korban.
« Qui donc qui les aiment ces foutus bouffeul de chiasse, hein ?! Ah y m'ont même tloué la couenne pal les Dieux ! » Se relevant difficilement, le Ragefer se servit de sa hache comme d'une canne et à vrai dire l'opération lui couta en sueur et en douleur, n'arrangeant rien à son état. Tentant tout de même de reprendre constance, il s'épongea la face d'un revers de paluches.
« Et si s'tunnel menait dilectement à un puit hein ? C'est peut êtle la faille qui mène au dehols. Même si j'suis point un tunneliel ou un mineul. Tu l'es toi ? Chible de Kelkand j'ai mal au fion ! Oh...pal...ma...balbe...»
Stoppant son râle dans sa course, Korban avait la mire pointé en l'air et scrutait les hauteurs. Dans ces mêmes hauteurs, la lueurs des flammes faisaient naître des reflets jaunâtres, pupilles étoilés constellant une voûte de ténèbres.
« Faudla se mouvoil la couenne. Les globis reviennent...»
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| | | | Konghrim Forte-Poigne
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Taille : 1m50Niveau Magique : Non-Initié. | | Sujet: Re: Une chasse sans prétention [Libre] Mer 21 Aoû 2019 - 9:54 | |
| Konghrim avait serré la paluche de son nouvel ami d’infortune. Kolban Ragefel. Ou plutôt Korban Ragefer, étant plus probable.
« Je connais Lante », affirma Konghrim. « Quant aux haches d’or, jamais entendu parler. Je ne m’aventure pas en ville. »
Les villes étaient pour Konghrim, ce que les montagnes tempétueuses étaient pour les artisans. Inaccessibles, dangereuses et ennuyantes. Le Thane s’occupa à sa tâche d’allumage de lumières dans ce trou perdu. L’autre nain ne bougeant pas et n’ayant pas l’air particulièrement agressif, Konghrim ne s’en occupa pas outre mesure. Quand enfin il put apercevoir son interlocuteur, il le dévisagea sans gêne, jugeant chacune de ses blessures avec un regard tranchant.
« T’es salement amoché, Korban Ragefer. Depuis combien de temps t’es là ? Et comment, par ta barbe, tu t’es retrouvé là ? »
Cela lui rappela qu’il avait lui-même prit une flèche dans les côtes. Le morceau de bois s’était caché à l’impact et il ne restait dans son ventre qu’un morceau de métal. S’il ne se chopait pas une vilaine fièvre, il aurait de la chance. Ces bouseux laissaient sûrement traîner leurs flèches dans la même merde que laquelle ils vivaient. Pour le reste, elle lui chatouillait à peine la côte de maille. P’tètre qu’elle n’avait pas traversé en fin de compte ? Difficile à dire, il ne voyait pas de sang et portait trop d’épaisseurs pour s’amuser à les enlever.
Des suites de sa remarque, Konghrim n’en porta pas jugement. Il jeta rapidement un coup d’œil quand il entendit le cliquetis de la hache contre la pierre. Un simple bougonnement sortit de sa bouche à demi fermée.
« J’suis pas mineur non plus, mais faute d’avoir une meilleure idée, j’préfère m’balader là où je sais qu’un Dawi est déjà passé. »
Enfin, la mine levée du vieux bonhomme obligea Konghrim à l’imiter, regardant les lueurs des Grobi qui se mouvaient dans le noir. Oh cela non, ils n’allaient pas être déçu s’ils descendaient dans ce trou. Combien en avait-il tué ? Une dizaine ? Il en restait probablement six fois plus. Et avec un écloper comme compagnon, impossible. S’il y avait bien une chose qui passait avant son désir d’extermination, c’était bien la vie d’un autre Dawi. Pour autant, il n’en informa pas le principal concerné.
« Passe en premier. »
Konghrim pourrait ainsi protéger son joufflue déjà bien amoché. Et Korban serait probablement plus efficace si le danger arrivait de l’avant, plutôt qu’à devoir se retourner dans ce boyau de pierre. Ils progressèrent ainsi pendant les prochaines minutes à travers cet endroit, écoutant avec attention chaque mouvement de la montagne. Essayant de percevoir à travers la myriade des gouttes le ricanement d’un de ces salopios. Le Haraflar garda le silence tout le long, n’étant généralement pas très bavard, même pour un nain. Il se contenta de rester sur ses gardes et par moment bougonnait. Cela leur permit de sortir au bout d’un tunnel vers une autre salle. Une anti-chambre, en réalité dont les murs avaient été parfaitement taillés dans la montagne. Une salle à taille naine pas plus grande que vingt pieds de large avec une colonne rectangulaire au centre. Sur le haut de la porte suivant, il put y lire les runes :
« Marazanduraz. Ce mot me dit un truc. Hm … »
Il pénétra dans la prochaine salle, beaucoup, beaucoup plus grande. Le plafond leur était invisible, les murs au loin également. Sur leurs côtes de part et d’autres, des rambardes qui se terminaient sur le sol bien dur. Sur ces rambardes, deux totems carrés contenant quelques cendres et des morceaux de charbons. De ceux-là partaient des rigoles qui s’enfonçaient de chaque côté des murs, sans se cacher à la vue des observateurs. Il passa la main à l’intérieur de cette rigole et en ressorti un liquide noirâtre qu’il échappa rapidement des flammes.
« De l’huile. Ce truc ça crame. T’veux allumer ? »
Derrière lui, il entendit les clameurs des Grobi. Ce n’était qu’une question de temps. |
| | | | Guzandrakka
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Taille : 1.49Niveau Magique : Avatar | | Sujet: Re: Une chasse sans prétention [Libre] Mer 21 Aoû 2019 - 11:38 | |
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Korban Ragefer
|
« Poul sûl que j'avance en plemiel ! »
Le Ragefer plus très rageant n'était la plus plus point très vaillant. La perspective de tirer du fer dans cet état lui laissait un goût amer en bouche et de sombres perspectives en vue. Non point qu'il ne craignait la mort, loin de la, mais il rêvait celle ci bien plus honorifique, sur un champ de bataille, éclairé par les rayons du Zharrat, sous le regards des tresses bouche bées et coquillages ouverts ! Mourir déjà à moitié mort dans la fange d'un nid de verdâtre poquant ne lui convenait pas réellement.
Alors malgré sa douleur, le nain avança, claudiquant entres les cadavres, direction l'amont et le couloir de pierres taillées. Sa respiration rauque et sifflante se répercutait en échos dans cet espace clos. Perdant toujours du sang, on aurait put le suivre à la trace les yeux fermés.
Néanmoins, la parole ne l'avait point encore quitté.
« Oh que tu jacqutes Konglhim, laisse m'en donc en placel une et j'te contelai comment que le bon Kolban est tombé dans s'troue à ricaneul. Tu connais point encol les Haches d'Ol, mais ça viendla. On est les fidèles du Golmisson, le fils d'Ikthol lui même, Tholglel Poing-de-Fel. Qui nous as leclutel poul notle foi et poul la surleté de nos blas. Alols moi j'avais poul mission de leconnaitle les lieux dans le Nold, au cas ou y leslerait un de ces foutus nids velt. ET PAL MA BALBE...kopf...kopf...Je l'ai tlouvé ce foutu nid ! J'en suis même tombé au fond...kopf...kopf...Jusqu'à qu'tu m'tombes sur le caillou ! »
|
Une quinte de toux le brisa presque en deux à la fin de sa tirade. Il en crachat une chicot et un glaviot sanglant. Le nain du même s'arrêter un instant, laissant Konghrim le percuter.
« Bwalf fait donc gaffe ! Et toi d'ou qu'tu viens le Konghlim hein ? Tu poques aussi folt qu'un glognal en tout cas, on t'la déjà dit hein ?! »
Quand ils pénétrèrent dans la pièce plus large. Korban ne releva pas le nom du clan, trop concentrer à tenter de rester en vie. Avant que Konghrim ne lui propose de mettre le feu à quoique ce soit, Korgan s'affala contre la pierre fraîche.
« Oh fait quoi que tu veux Konghlim...kopf...kopf...Mais gaffe à ta balbe hein ? Que t'y vas pas t'faile clamel la face. Et nous pal la suite, hein ?! »
|
| | | | Konghrim Forte-Poigne
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| Non, décidément le nom de cet ordre ne lui disait rien. En revanche, poing de fer lui évoqua le nom du roi. Quant au prénom, il ne s'agissait que de l'avatar de Lante, ancien Gazanundi, étrange. Le Thane ne dit rien ni ne commenta. Il avança simplement. La toux l’assailli comme les gobelins plus tôt et une gerbe de sang en fut craché de son gosier bavard. Konghrim fronça les sourcils. Poumons touchés, à n’en point douter. Ou alors c’est qu’il s’est mordu la langue en tombant. Espérant que ce soit le deuxième cas. Car dans le premier, il mourrait dans les heures qui allaient suivre et il n’existait pas de remède. Cela aussi, le Thane le garda pour lui. Quand à son tour il demanda, le nain répondit simplement, le regard tourné vers l’arrière.
« Je suis le Thane des Haraflar, les cavaliers du Brissalion. Je poque comme mon frère d’arme à longue défense, ouais. On est établi au pied de la montagne. On protège les plaines et la route qui mène dans la montagne. Je suis v’nu ici parce qu’on m’a rapporté qu’un de ces lézards logeait dans l’coin. Sauf que quand j’suis arrivé, il était déjà mort. »
Ils continuèrent ainsi. La suite, il la connaissait. Des gobelins, une chute et son caillou dans ses joufflues. Triste histoire. Quant à la proposition, Konghrim avait alors espérer que le vieux en tire une sorte de satisfaction. Tout le monde aimait mettre le feu à n’importe quoi. Mais non. Alors c’est lui qui eut l’honneur d’allumer les deux braseros de part et d’autres des marches. Le feu crépita et descendit le long de la rigole, creusant à travers la roche dans le chemin qui lui était tracé. Il fusa dans toute la grande salle à vive allure et de part et d’autres éclaira les bords. La salle était immense et s’enfonçait toujours plus loin que ses yeux lui permettaient d’apercevoir. Sur la droite, une structure de bois sortait d’un trou béant et des chaines partaient du rebord jusque dans les hauteurs du mur en face. Au centre de la salle, plusieurs soufflets dont il ne restait pratiquement rien d’autres que le métal des parties supérieures et inférieures. Une structure de pierre à demi-défoncée remontait le long du centre de la pièce et les grilles fermés pour l’y accéder semblait creusée par la rouille. Enfin, de la pierre gisait ça et là. Des structures de nains défoncés, décapité, où dont il restait seulement les pieds. Là, devant eux, une hache géante de pierre gisait tristement.
Konghrim fit quelques pas dans cette directement et marcha dans le silence de cet endroit désolé. A travers les pierres, les machineries anciennes … Les quelques rouages encore en place mais qui ne bougeaient plus du tout. Le calme était oppressant tant la vie semblait avoir perduré ici. Mais, il n’y avait plus rien. Pas un cadavre, pas d’os, rien … Le Thane passa sa main sur la barbe d’une des statues qui devaient à l’époque être positionnée contre la paroi. Et à en juger par les socles restant tout le long, c’était bien le cas. Au loin, il entendit la toux de son compagnon et revint à la réalité. Il chercha dans le soufflet des restants de cuir et les arracha sans sourciller. Il en fit quelques bandes et se rapprocha du vieux.
« J’vais te réparer. Laisse-toi faire, tu serreras pas assez fort. Ton bras. Ta jambe. Ton mollet. »
L’un après l’autre, il entoura la bande solidement contre l’armure du nain. Au moins cela permettrait-il de limiter la perte de sang. Puis, il s’en retourna dans sa quête et chercha des restants de bois. Et il en trouva évidemment à peine carbonisé dans les quelques ateliers encore en plus. Ce n’était pas une forge. Probablement un premier nettoyage avant la remontée afin de limiter le poids. Il leva la tête en direction du plafond, puis se ravisa.
« J’vais te solidifier la guibolle. Si t’es trop lent, tu vas aussi crever. »
Il entoura la jambe de morceaux de bois qu’il entoura de nouveau avec les morceaux trouvés ça et là. Enfin, il commenta :
« S’ils prenaient étape ici pour sortir les cailloux, c’est qu’il devait bien y avoir un escalier pour grimper. Ouvre tes mirettes et ouvre les grands. Vont pas tarder à arriver. » |
| | | | Guzandrakka
Ancien
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|
Korban Ragefer
|
« Les Halalfal...kopf...kopf...C'est toi qui commande donc ces chevaucheul de glognard. Voila bonne sulplise dit donc...kopf...kopf...Dans mon jeune temps j'avais fléquenté une de vos bavettes, falouche poul sûl, elle poquait comme toi ! Qu'elle m'avait cassé deux chicots avant de m'envoyel bouffel de l'helbe dans la steppe. Plus jamais levu...kopf...kopf...Ah que c'était la bon temps Konghlim, tu peux cloile. Mais que...Oh...»
La flambée avait parcourut son chemin à une vitesse folle. Dans son sillage était apparut les contours d'une vaste salle, aux moulures et sculptures toutes naines. Kordan en resta un moment hébété de beauté. Le savoir du peuple des montagnes n'était plus à défendre, car il était connut de tous que les nains étaient les meilleurs artisans en ce monde.
Examinant quelques recoins du coin des mires, le Ragefer se laissa aller à quelques rêveries. Qui avait donc bien put loger ici ? C'était sans douter un clan de grande taille et maîtrisant les différents savoirs de l'extraction minérale. Peut être même de la fonte des alliages ?
Véritable mine fortin minier, on trouvait de telle exploitation un peu partout dans le Zagazorn et Korban se demandait bien le pourquoi donc celle ci était abandonné ?
|
Des questions sans réponse et qui le resteraient sûrement.
Un éclair de douleur iradia dans son corps brisé. Korban c'était perdu dans sa propre réflexion, tant qu'il en avait oublié Konghrim qui s'affairait à lui préparer de quoi penser ses plaies.
Il tenta d'abord de retenir ses cris, la douleur fulgurante lui arrachant quelques grognements, mais le garrot fut de trop. Montrant les dents, le guerrier s'emporta.
« Bwalf. Que j'suis pas un de tes gratteul de fange Thane Konghlim, tu t'y plend comme un bouchel ! Lâche donc. »
Le repoussant sans force, il se remit debout dans un effort surnain, toujours à l'aide de sa hache.
Dans le boyaux qui les avaient conduits ici, Kordan distingua bientôt les piaillements myriadiques d'une demi centaine de gorges qui ne pouvaient appartenir qu'à des gobelins.
Ils arrivaient.
Scrutant le dôme que formait la pièce, il y distingua un escalier remplis de marches. Bien trop de marches à son goût.
Soudain, tout sembla clair dans sa caboche.
Ikthor l'avait envoyé ici.
Ikthor l'avait fait chuter.
Ikthor lui envoyait ce compagnon d'infortune.
Ikthor lui offrait son dernier combat.
Ikthor avait ses raisons et il n'était pas à lui d'en juger.
Ikthor...
«Mhh. Va falloil que tu couls Thane...kopf...kopf... Y sont nombleux tu sais. Un seul bon coup d'sullin dans la couenne et tu y passes aussi...»
Une lueur nouvelle brillait dans ses yeux injectés de sang.
« J'vais te donnel un peu d'temps ! Pal ma balbe ! J'passelai pas le tlanchoil à gauche sans que coule un peu d'sang.» Agrippant sa hache des deux mains, ses paluches blanchirent sous l'effort autant que son teint livide. « Laconte leul comment à finit Kolban Ragefel ! »
«BWEUUUUUUUUUUAAAAAAAALLL ! »
Et ainsi, fillant en avant, disparut le guerrier qui s'enfonça dans les ténèbres.
Les coups de haches résonnèrent alors un instant, couvrant les ricanements.
Puis les coups de haches cessèrent.
Pas les ricanements.
|
| | | | Konghrim Forte-Poigne
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Âge : 110 ans
Taille : 1m50Niveau Magique : Non-Initié. | | Sujet: Re: Une chasse sans prétention [Libre] Mer 21 Aoû 2019 - 15:22 | |
| Le Thane fut repoussé dans ses efforts pour sauver la vie du pauvre bougre. Et il n’en dit rien, se contenta de frotter ses mains ensanglantées contre le tissu de cuir et l’y jeter sur le côté. Derrière, les lueurs des torches approchaient, amenant avec eux leurs lots de verdasseries qu’il ne fallait pas bon croiser tout seul. Aussi le Thane et son compagnon d’or y commencèrent à chercher plus rapidement encore les marques d’un escalier, d’une échelle ou quoi que ce soit laissé par les ancêtres. C’est le vieux nain qui le repéra, assez rapidement même en le désignant d’un regard maladif, serein. Le Thane quant à lui avait de nouveau froncé les sourcils à tel point qu’il put en rester bloqué ainsi.
« Il ne sera pas dit aujourd’hui qu’un Haralfar soit abattu par un de ces machins à longues oreilles, tu peux me croire, Korban. »
Konghrim s’était rapproché et tendait sa main gauche, tandis que de la droite tendait l’immense hache dont il ne tarderait pas à se servir. Pour lui, c’était acté, il ne partirait pas sans son Dawi blessé. Pour ce dernier en revanche, il en était tout autre.
« Raconte pas d’bêtises, j’vais te ramener auprès des tiens. »
Ou du moins, c’est ce qu’il croyait. Car la main du Thane fut refusée et le vieux nain se releva avec dignité. Alors Konghrim comprit. Il posa les deux mains sur sa hache et recula légèrement. Ce qu’il aimait chez son peuple, c’était ce courage, même dans les derniers instants. Un courage ancré comme les runes dans une pierre. Le nain chauve tatoué pour la première fois de la journée étira un sourire. Un sourire sincère.
« Je leur dirai », promit-il.
Sur ces mots, il courut dans le boyau en gueulant comme un cochon et Konghrim dans le sens inverse. L’escalier était creusé à même la roche en ligne à demi-perpendiculaire. Parfois, revenait sur lui-même et un saut était nécessaire pour y attraper l’autre côté. Le Thane ne chercha pas particulièrement à comprendre comment le monter mais d’une bonne foulée continua à enjamber deux marches par deux les marches de l’escalier. C’est au bout de la première rangé qu’il aperçut en contrebas le nid qui s’éveillait. S’il pensait qu’ils n’étaient qu’une soixante, il s’était alors lourdement trompé.
« Un nain blessé va combattre, alors qu’un Haralfar fuit comme un Horokûr mouillé. C'est bien la première fois qu'ça arrive c't'histoire. »
Il continua à grommeler tout le long de son ascension mais maintint une allure suffisante. Suffisante pour distancer les ricaneurs qui le suivaient. Sa forme physique entretenu et sa consommation modéré de bière lui permit assez rapidement de trouver le haut de falaise et de prendre le temps d'y jeter un dernier coup d'oeil. Il reviendrait, pour sûr. Il reviendrait avec une sacré troupe pour faire fuir cette racaille de cette mine. Si son coeur lui ordonnait d'y retourner, sa raison elle l'obligeait à continuer à fuir. Un mot particulièrement horrible pour bien des oreilles, dont les siennes. Le seul boyau qui se présenta fut emprunté prestement et déjà les courants d'air le lacérèrent. La sortie était devant, royale et attentiste, ouvrant ses bras au nain perdu. Encore quelques pas et il fonça dans un manteau de neige. Il s'épousseta de part en part et regarda autour de lui. A quelques dizaines de mètres plus haut, il aperçut la grotte par laquelle il était rentrée tantôt. De sa voix porteuse, il appela le sanglier. Ce n'était pas terminé. Pire encore, c'était juste un début. |
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