Une escapade en forêt. [Aerlinn Merileryn]

Mera situé dans les terre d'Ardamir est un protectorat appartenant à la famille Elenwë dont il ne reste plus que trois membres. Ces terres, bien entretenues et surtout respectés par ses habitants et ses simples visiteurs font d'elle un endroit paradisiaque pour tout être aimant la nature. Tous ces bâtiments sont recouvert de verdure, les fondations même de ceux-ci se mêlent d'un façon très harmonieuse avec la nature. Estë avait beau rêver de voyager et de découvrir ce vaste continent, elle devait avouer qu'elle adorait sa forêt et sa demeure. On y respirait la liberté, même si on a toujours des gardes derrière sois.

-Pourquoi tant de sécurité?

Chuchota-t-elle, de manière à ce que seuls les fleurs puissent l'entendre, elle s'adressa souvent aux fleurs car pour elle c'était des créations divines.

-Pourquoi ne pas s'esquiver dans la forêt?

Pourquoi pas, après tous, qui pourrait-elle bien y rencontrer à cette heure si matinale? La jeune dame s'éclipsa lorsqu'elle jugea le moment opportun, les gardes se relevait et généralement ils faisait un topo sur ce qu'ils avaient vu et entendu pour briefer le suivant. Ils parlent, donc ne font pas attention à "l'évasion" d'Estë.

-Voilà une bonne chose de faite.

En route pour la forêt, à pied pour savourer encore plus cette vraie sensation de liberté, elle ne pensait à rien, elle écouta seulement les chants des oiseaux qui pouvaient si bien la calmer. En route, Estë ne se gêna pas pour pousser une chansonnette, elle savait très bien qu'ils leurs faudrait du temps avant de la retrouver dans cette immense forêt, et puis aux plus ils mettent de temps à la retrouver, aux plus cela la protectrice sera ravie.

La maison est derrière
Le monde est devant
Et il y a de nombreux chemins à emprunter
A travers l'ombre
Jusqu'à l'orée de la nuit
Jusqu'à ce que les étoiles soient toutes allumées
Brume et ombre
Nuage et ombre
Tout va s'affaiblir
Tout va s'affaiblir...

Chanta-t-elle doucement en accompagnement des chants d'oiseaux. Elle se tût pendant un moment qu'avait elle encore entendue? Quelqu'un s'approchait d'elle, mais elle resta plantée là, tenue par sa curiosité.

Il n’est nul maison sauvage qui ne saurait abriter celle qui chante et danse avec les arbres… Nulle frontière que celle des bois sacrés pour empêcher ses errances et ses méditations… En ce jour, la voila s’écartant de ses bois favoris, bien qu’ayant souffert des méandres des guerres antiques mais pourtant toujours actuelles, ces bois qui l’avait vu s’épanouir autrefois, dans une autre vie, dans une époque reculée et ancienne.
Ses pas hasardeux et légers la portèrent jusqu’en les terres de Mera, au abord même d’une de ces cités où les pierres et les plantes se mêlent et s’entendent, s’accordant à merveilles, mais laissant un aspect désolé, abandonné de la vie alors qu’elle l’hébergeait encore.

Puis apparut à ses yeux cette jeune fille, semblant fuir quelqu’un pour se libérer d’un fardeau et errer comme elle dans les vastes étendus boisées et fleuries. Elle se fit d’abord discrète, observant sans user cette fois de son jeu troublant, ne désirant pas perturber la vie de cette cité voisine. Elle l’écouta chanter de drôle de mots dont elle n’avait jamais eu écho dans les bois, mais les arbres ne chantent jamais les mots… Ils chantent les histoires, tout simplement.
Aussi, quand elle estima le chant terminé, ou approchant de son terme, l’esprit protecteur approcha de celle qui avait fuit sa garde, l’alertant malgré un pas léger, et quand elle tourna les yeux vers elle, s’adressa à elle d’une voix presque mystique, curieuse dans l’intonation.

« Manke su tul sina hinue man Amin uum n' sint? »
(D’où vient ce chant que je ne connais point ?)

Drôle de façon d’aborder quelqu’un et la conversation n’est-ce pas ?

« Ya naa llie, Tinu en' Kÿria ? »
(Qui es-tu, Fille de Kÿria ?)

[J'ai essayé l'elfique, mais faut croire que je suis blonde xD désolée de faire des réponses si minable par rapport aux tiennes :( ]

Sa voie résonna sur bon nombre d'arbres, cette chanson elle l'avait écrite elle-même, et ne voulait pas dire grand chose en réalité... Elle chantait c'est tout ce qui comptait pour elle, vu que c'était l'une des passion de sa jeune mère, Elwing. Elle chantait donc en sa mémoire. Le chant fut à peine terminée qu'elle entendit quelqu'un s'approcher. Se retournement promptement et resta subjugué devant la femme qui venait de faire irruption derrière elle.

N'ayant vu pareil beauté aux cheveux blanc et aux yeux perçant. La jeune elfe se laissa bercée par le son de la voix de l'étrangère qui s'adressa à elle en langue elfique. La dévisageant quasi, Estë reprit ses esprits et répondit d'abord à sa deuxième question.

"Je suis Estë Elenwë, fille de Finwë Elenwë et je suis la protectrice des terres de Mera, enchantée"

Un petit temps d'arrêt juste pour reprendre une bouffée d'air.

"J'ai moi même écrit ce chant, et personne encore, ne l'a attendu à part vous. Comparez à beaucoup d'elfes, je ne chante pas les louanges de la forêt, même si celle-ci le mérite mille fois, je chante uniquement pour ma mère, pour qu'elle puisse voir à quelle point je la respecte encore, et respecterais longtemps. "

Estë baissa les yeux, pensant à sa mère décédée il y a si longtemps...

" Aurais-je l'honneur de connaître votre nom? "

chuchota-t-elle doucement comme si cela était plus une faveur qu'une simple question. La jeune elfe continua de contempler cette dame qui possédait une beauté divine. D'où pouvait provenir cette elfe? Que venait-elle faire sur ces terres? Toues ces questions se chamboulaient dans la tête d'Estë jusqu'à ce qu'un autre bruit l'interpella. C'était les gardes qui la cherchait, en criant son nom, impossible de ne pas les entendre, pourquoi devait-elle toujours supporter ces affreux gardes, qui ma foie était bien sympathique mais avait un sens du devoir trop prononcé à son goût.

La petite fille semble tant troublée de voir apparaître à son regard celle qui l’interrompt dans l’interprétation du chant nouveau. Elle semble se perdre à la contempler, s’égare sur les traits délicats et parfaits de son visage, œuvre même de la Déesse Mère à sa si serviable fille. Elle ne s’étonne plus de ces expressions sur les visages qu’elle croise, le mystère est entier sur les origines de celle qui est née d’Anaëh, confidente privilégiée des arbres et des vies qui foisonnent.
Ainsi, la petite fille se présente à elle… Elle est Estë Elenwë, le Repos Etoilé. Elle sourit doucement, radieuse comme toujours, en apprenant qu’elle était l’une des dames protectrices de ces vastes bois, celle là même qui préservait ces terres. Elle ne répond d’abord rien, seul demeure ce sourire magnifique et enchanteur alors qu’elle écoute les mots, récits de cette chanson.

Ainsi est elle nouvelle, mais ces mots sans grands sens ne trouvent pas échos et réponses en l’Esprit qui veille. Aussi confesse t’elle ne pas chanter les louanges de ces bois, mais celle qui l’écoute ne s’en offusque pas, car elle-même ne chantait plus les louanges, non… Elle préférait se souvenir des temps immémoriaux, les conter, les chanter, les danser, les vivre même, encore et encore, ne se lassant guère d’écouter les arbres, se plaisant et riant d’entendre les plus jeunes dans les chœurs.
Le sourire s’évanouit mais le silence demeure alors qu’elle lit le deuil sur ce visage, et entend ses frères accompagner gravement le chagrin qui l’hante. Elle ne sourit plus, partageant la peine d’entendre les nouvelles d’une fleur s’éteignant en ce Jardin.

La voix se fait basse alors qu’elle demande le nom de celle qui erre en ces bois, gardienne millénaire de ces lieux. Ainsi son nom serait une faveur ? Ses mots une bénédiction ? Non, non… Elle ne prétend à rien, elle n’est pas la Voix de Mère, elle n’en est qu’une fille, serviable et loyale, dévouée à son Œuvre. Elle est la Guide du peuple qui marche et s’égare parfois quand il décide de lâcher leurs mains, de ne plus écouter que les cœurs s’égarant sur les chemins du Sombre Frère.

« Amin naa Aerlinn Merileryn, i' enna ya var i' moo. »
(Je suis Aerlinn Merileryn, Celle qui protège l’Œuvre.)

Mais déjà celle qui demandait semblait ailleurs, s’égarant dans des pensées dont elle ignorait tout, jusqu’à ce qu’un bruit l’alerte. Ses yeux se détournèrent alors de la petite fille égarée, attirés par les sons et les appels… Bien vite pourtant, elle porta son regard sur celle qui chantait le renouveau.

« Lye ma nesh llie... Leha uum llie mern nae na utu, Tinu ?»
(On te cherche… Mais souhaites-tu être retrouvée, Fille ?)

Voyant les gardes s'avancer de plus en plus dans leurs direction, la jeune elfe ne fit rien pour s'échapper car s'enfoncer trop dans la forêt sans protection pourrait être vraiment dangereux. Elle ne voulait pas terminé comme ça mère, sur son lit de mort.

Estë fut néanmoins surprise par l'identité de l'étrangère , qui forcément maintenant, n'en était plus une. Aerlinn Merileryn, quelle beau nom... et cette dame protège l'œuvre! La protectrice était donc en réalité en très très bonne compagnie. Regardant à la fois la jeune dame avec étonnement et surprise, tout en scrutant les gardes qui s'approchait, Estë se demandait si elle devait être seule ou si elle devrait recommander à la Dame de partir avant que ses gardes n'arrivent, s'attaquant trop vite à n'importe qui, elle ne voulait en aucun cas qu'ils lui fasse mal, mais ses pensées fut interrompue par une question d'Aerlinn, celle-ci demandait si elle voulait qu'on la retrouve.

-Eh bien, non, mais je n'ai vraiment pas le choix, ma place est ici, à protéger ces terres de tous, même si des fois j'aimerais voyager pour faire des rencontres ou pour tout simplement découvrir le monde, ces points forts, et ces points faible.

à peine eu-t-elle finit que les gardes sortirent de nulle part.

-Enfin mademoiselle, où étiez-vous donc passez! Vous ne devez pas quitter la demeure!

S'exclama un jeune garde, épuisé, mais un son de satisfaction se fit entendre dans sa voie.

-Enfin est-ce un ton sur lequel vous avez le droit de vous adressez à moi soldat?

Répondit-elle calmement.

-Je suis en charmante compagnie, en train de mener une discutions des plus belles et vous oser intervenir en venant quasiment hurler contre moi?

Continua-t-elle tout en fixant le garde qui se fit de plus en plus petit.

-Veillez m'excuser Dame Elenwée.

Dit-il tout en s'agenouillant devant elle.

-Allons, relever vous, je vous ai déjà dis mille fois que je ne supportais pas les révérences.

La jeune elfe, tout en répondant s'approcha du garde et s'abaissa à son tour pour l'inciter à se relever, un bref regard fut échangé entre ces deux elfes. Il était clair qu'Estë n'en était pas moins indifférente.

-Veillez m'excuser de cette interruption Aerlinn, puis-je vous invitez chez moi pour faire plus ample connaissance où préférez-vous peut-être rester dans cette somptueuses forêt?

Que craint-elle ? Celle qui se présente devant elle, répondant au nom d’une Chanson, s’interroge de ce qu’elle voit, de ce qu’elle lit, l’inquiétude dans son regard alors qu’approche des gardes de son corps. De quoi as-tu peur, Fille de ces Bois ? Il n’est pourtant point de danger approchant, pas une menace qui saurait faire trembler la fleur qui depuis si longtemps couvre et protège cette forêt.
Elle penche légèrement la tête, s’interrogeant à présent sur cette réponse bien curieuse que lui offre le Repos Etoilé au Chant Nouveau. Il est si curieux de la voir s’enfermer, mais elle ne comprend peut-être pas les rouages du monde qu’ont construit ceux qui ont cessé d’errer dans les bois pour s’y installer, ceux qui, au contraire de Celle qui est la Sœur de tous, ont cessé d’aimer chaque vie, ne se concentrant que sur certaines.

Et alors qu’elle s’apprêtait à répondre, voici qu’apparait un être des plus mal avisé, dont la politesse et les manières doivent être étrangères, alors qu’ensuite, ils parlent de civilisation… Les dites mauvaises plantes savent se montrer plus respectueuse que ce gaillard, et si elle ne manifeste pas clairement sa pensée, elle ne cachait pas son mécontentement pour autant. Etait-ce ainsi qu’on se comportant dans les villes des filles et fils de Mère ?
Elle écouta et observa l’échange, ne disant rien, ne laissant s’échapper aucun son qui aurait pu les alerter et les déranger… Non… Ces mots et ces gestes, ils étaient leurs et elle ne souhaitait pas interférer. Elle releva des choses, des petits détails, des petits riens qui font tout, attendant l’instant où enfin, elle pourrait à nouveau intervenir dans ces échanges de mots et de gestes.

C’est ainsi que, lorsque la Protectrice lui accorda à nouveau son intention, l’invitant du même coup en sa demeure, elle se détourna d’abord d’elle, sans pour autant montrer signe d’ignorance, elle avait entendu, savait l’invitation mais voulait d’abord adresser des mots à celui sur qui son regard s’était posé… Le garde impoli.

“Tanya aul sai fios maen… I' Utinu naa sai n'taurn nae neshan desha…”
(Que voila de bien étrange manière... Le Fils est bien grossier de nous interrompre ainsi… )

Les mots étaient dits avec douceur et légèreté, n’appelant pas l’excuse, mais l’écoute, uniquement cela… Mais par delà la douceur, il y avait la critique...
Celle qui protège sait, estime que les Protecteurs soient à l’écoute même des plus anciens habitants, les premiers enfants du monde, les premiers de Mère, mais elle préfère ne rien dire, garde ses pensées pour elle, pour plus tard… Ainsi pose- t’elle son regard sur la Fille.

“Amin mern llie yel faer seasa…”
(Fille, j’accepte votre invitation avec plaisir…)

Elle lui laissait ouvrir la marche, et jouer la guide pour Celle qui Guide.

Estë parti avec Celle qui Guide vers sa demeure, tranquillement, les cheveux dans le vent, ils étaient si tranquille, sans aucun bruit à part ceux de la nature elle même. Estë adorait vraiment ses terres et faisaient tout pour que ses loyaux sujet soit heureux. Arrivée près de l'entrée est de la demeure, il fallait gravir un certains nombres de marches avant qu'un garde ne se précipite vers eux après certainement une longue course.

Dame Elenwée! Filel Elanwel nous a envoyé un messager, il faut que vous venez au plus vite.

La protectrice fut tout d'un coup inquiète, si Filel prenait la peine d'envoyer un messager c'est que c'était vraiment grave. Elle avait un invité, mais d'un autre côté il fallait qu'elle aille voir ce qu'il en est. Elle proposa donc à Celle qui Guide de la suivre encore un petite instant puis elle installa son invité dans une assez grande pièce où elle pourrait se restaurer ainsi que boire de l'eau ou du thé.

Tout en s'excusant l'elfe quitta la pièce et alla tout droit trouver le messager qui lui apprit bien de mauvaises nouvelles. Il avait eu une attaque durant la nuit, une attaque de barbares surement, même si les elfes étaient agiles au combat, face à un trop grand nombre d'adversaires ils y aurait sans doute des pertes. Effondré par cette nouvelle, elle ordonna sur le champs le rassemblement de tous ces gardes et membre de sa petite armée présent à la demeure.

Elle retourna auprès de son invitée désemparée, ne sachant pas comment réconforter ces personnes qui ont perdu des êtres chères, elle espérait fortement que Celle qui Guide puisse justement la guidée.Elle entra dans la fameuse pièce où elle avait laissée son invitée et alla s'installer auprès d'elle.

- On vient de m'informer que trois villages ont été attaquée, il faut que j'aille sur place pour réconforter ces pauvres gens, et les aider à reconstruire, mais je ne sais vraiment pas comment m'y prendre, comment vais-je leurs parler? Comment? Comment je dois faire? Je n'en sais strictement rien, et je ne peut et ne veux absolument pas les laisser.

Ses pas suivaient ceux de la protectrice de ces bois tandis qu’elle se dirigeait vers la demeure fait de pierres, œuvre des enfants, non de la Mère. Dans son dos, elle observait avec intérêt et curiosité la jeune fille qui évoluait devant elle, une oreille attentive à la symphonie des arbres, dont la voix portait bien moins ici, entouré du roc de ces constructions.
Alors qu’elles étaient presque venues à bout des marches nombreuses qui dessinaient le cheminement qu’il leur fallait suivre, un garde vint à leur rencontre, essoufflé, alertant la protectrice de la venue d’un messager… Elle tendit un instant l’oreille vers les arbres et soupira doucement, acceptant de suivre encore celle qui était si jeune, finissant par être laissé là, dans une pièce assez grande, mais malgré tout fermé, ce qui était supportable, certes, mais bien moins agréable qu’une forêt ouverte.
Elle ne prit ni de l’eau, ni du thé, n’en éprouvant pas le besoin, s’asseyant et attendant, tout simplement… Des excuses inutiles qu’elle oublia bien vite, car elle savait la patience, sa vie avait été si longue déjà, et le serait encore, que quelques instants de patience ne représentait rien.

Quand la Fille de Mera revint, elle était perdue, troublée, une bien sombre nouvelle la perturbait, pourtant, Celle qui Guide ne laissait rien transmettre, gardant un calme sincère, car elle savait, depuis le temps, que l’inquiétude était vaine, qu’il fallait davantage ne pas s’émouvoir pour gérer une situation.

« Il n’est rien que vous puissiez faire si tant de troubles animent votre esprit, Fille… »

Elle s’approcha, posant avec douceur une main sur la joue de la protectrice de Mera.

« Calmez-vous, Fille, et nous vous accompagnerons. »

Elle avait fait le choix de ne répondre à rien, elle serait un guide et un soutien, symbole d’une forêt présente à l’esprit de tant d’individus de ces bois. Mais elle ne permettrait pas un pas tant qu’elle n’arborerait pas une manière plus assurée… Celle qui écoute et guide acceptait la demande silencieuse, mais cela avait un prix.

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