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| Autour d'un bain | Johann | |
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Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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| Sujet: Autour d'un bain | Johann Dim 11 Juil 2010 - 1:34 | |
| « Nous arriverons dans deux jours, ma Dame » répondit le brave Kaeric à la question que Katalina venait de lui poser.
Deux jours. Avec un soupir de soulagement, la Gardienne put bannir la peur de ne pas arriver à temps au mariage du Comte. Elle aurait même un peu de temps pour se remettre du voyage qui, il fallait l’avouer, commençait réellement à l’éprouver. Elle ne savait pas encore ce qu’elle était prête à donner pour pouvoir dormir une semaine durant, mais ne doutait pas de finir ruinée à la fin de transaction si d’aventure elle devait avoir lieu. Dire qu’elle prévoyait d’aller à Diantra ensuite... Quelques jours de voyage en plus l’avaient convaincu que l’idée n’était pas aussi bonne que cela. Elle avait décidé de reporter sa décision finale à plus tard, elle devait d’abord s’occuper de Licsis et gagnerait à le faire dans la tranquillité toute relative d’un grand temple serramirois. Une fois le Haut Prêtre déchu revenu à la raison, elle pourrait toujours décider si, oui ou non, elle terminait le voyage qu’elle avait en tête - même si, en étant tout à fait honnête avec elle-même, plus le temps passait et plus elle doutait jusque de son utilité -.
Comme à son habitude, le choix de Katalina s’était tourné vers la meilleure auberge de la ville, et elle avait commandé la meilleure suite. Elle avait aussi réservé assez de chambres pour loger de son escorte. De quoi faire le bonheur de ses hommes et de l’aubergiste qui ne devait pas voir tel client tous les jours. Il n’y avait qu’à voir avec quelle énergie il les servait. On ne crachait pas sur la chance quand elle se présentait, il espérait sans doute les voir au retour. Il ne fallait pas être malin, en effet, pour comprendre qu’une colonne frappée aux couleurs de Serramire se rendait au mariage du Comte. La Gardienne put d’ailleurs constater que l’homme était plutôt populaire auprès de son peuple… D’un autre côté, ce n’était guère étonnant. Le Nord aimait les batailles remportées et les terres annexées. En cela, Gaucelm d’Odelian était l’homme rêvé, il était celui qui avait le plus gagné de la Guerre Civile, le seul qui en avait tiré un réel profit.
Le bain fut, sans surprise, une épreuve qu’elle dut pourtant relever malgré elle. Ayant pris l’habitude d’abuser sur la parfumerie pour fuir l’angoissante étreinte de l’eau, elle restait tout de même une femme habituée à la propreté et l’hygiène et ne supportait pas de se considérer comme sale. Malheureusement, dans un espace aussi confiné qu’un carrosse, la sueur était difficile à bannir, surtout en plein été. Un cruel dilemme, qui trouvait très souvent sa résolution dans un fait simple : Katalina n’était pas femme à se laisser dominer par sa peur. Elle l’affrontait donc, prudemment, faisant de ses bains un petit rituel aussi pénible qu’imperturbable. Peut-être, avec l’aide du Temple de Serramire, pourrait-elle trouver un moyen de lutter efficacement contre sa phobie. Elle l’espérait sincèrement, même si elle ne savait pas encore très bien comment réagirait les religieux quand ils apprendraient que la Gardienne de Tyra n’avait d’autre affinité avec l’eau que celle de la peur. Finalement, quand elle eut terminé, elle revêtit sa chemise de nuit. Ses cheveux, encore bien humides, cascadèrent sur ses épaules jusqu’au bas de son dos, trempant le tissu par la même occasion. L’étoffe se colla à sa peau, mais elle ne s’en inquiéta pas outre mesure. La chaleur était encore bien présente et le soleil ne se coucherait pas avant une ou deux heures. S’approchant de la sortie de la salle de bain qu’on avait mis à sa disposition, elle entrouvrit la porte. Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que, déjà, la servante qu’on avait mis à son service prenait les devants.
« Ma Dame a besoin de quoi que ce soit ? - J’ai tout ce qu’il me faut, oui. Mais si vous pouviez aller quérir Johann, le bain est encore chaud, et elle doit en avoir autant besoin que moi. »
Voir plus, d’ailleurs, car la cavalière avait du faire ce qu’elle savait faire de mieux, n’ayant pas été conviée à rejoindre le carrosse. Elle s’était donc jointe à l’escorte, montant aux côtés des hommes qu’elle avait harceler le premier jour de leurs rencontres. Tout ça pour espérer rencontrer le Roi pendant le mariage du Gras. Dire que Katalina n’avait pas encore trouvé les arguments capables de pousser Trystan à lui attacher le destin de son commandant en cavalerie. Elle n’avait plus que cinq jours devant elle, l’étau se resserrait et aucune idée salvatrice ne pointait le bout de son nez. En attendant, elle pouvait toujours convaincre Johann de l’utilité que pouvait représenter ses dons pour ses… « troubles ». |
| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Lun 12 Juil 2010 - 11:36 | |
| Trouver une excuse bidon pour quitter sa famille et les champs n'avait pas été la chose la plus facile à faire, disparaitre un peu comme elle été apparue mais en accompagnant une noble et son escorte pour un motif qu'elle n'avait pas révélé... Bon, la chance avait été au rendez-vous, car la plupart du travail au champs était terminé depuis quelques jours et qu'il ne restait que de l'entretien à faire ou le vieux bœuf de la ferme n'aurait aucun mal à combler le départ d'Iris qui l'avait soulagé dans sa tache pendant plusieurs semaines. Les adieux furent assez court, sous le regard inquiet de la petite famille qui se demandait quel genre de connerie elle allait pouvoir bien faire en la compagnie de ces personnes... Ils découvriraient que bien plus tard la surprise que Joh' leur avait laissé dans la salle à vivre : Une petite bourse de cuir contenant assez d'argent pour se rembourser largement les frais engagés par la visite de la noble et même plus.
Le voyage n'avait pas été long au sens propre du terme, lui permettant de retrouver les sensations des longs voyages à cheval sans beaucoup de pauses, au rythme des soldats. La tenue d'homme que Joh avait pu dénicher dans le peu d'affaires qu'elle avait à la ferme lui donnait bien sûr plus l'allure d'un paysan que d'un soldat mais lui permettait d'avoir un certain confort dans les mouvements et le déplacement. D'ailleurs elle avait repris ses vieilles habitudes en bandant sa poitrine pour la dissimuler, et seuls ses cheveux longs et certaines de ses formes juraient avec les vêtements amples taillés pour les hommes. Son comportement aussi avait changé, lui permettant de mieux s'entendre avec Kaeric et l'ensemble des soldats du convoi tout en gardant une certaine distance. Elle n'était plus sur la défensive protégeant un point d'envahisseurs potentiellement dangereux, cette fois ca serait seulement sa vie en cas de soucis, si bien qu'elle avait pu intégrer la formation sans pour autant en faire partie intégrante.
Katalina ne faisait pas dans la dentelle quand il s'agissait de réserver une auberge, pour elle et ses hommes qui se retrouvaient très bien lotis pour la nuit, et il en était de même pour Joh, qui s'était greffée au petit groupe avec l'accord de la noble, pour on ne sait quelle raison après ce qu'il s'était passé. Elle ne cherchait de toute manière pas à comprendre ses motivations, celles-ci se dévoileraient avec le temps puisqu'elle ne voudrait pas les révéler.
Joh' avait trouvé son occupation : prendre soin d'Iris le temps que le convois s'installe dans l'auberge ou ils étaient accueillis comme des rois, ne préférant pas se mêler plus que ça à la petite troupe : Vérifier l'état des fers, donner un coup de brosse, la nourrir et l'abreuver au grand damne du palefrenier qui ne pouvait pas s'occuper lui même d'Iris comme il devait le faire, s'étant fait envoyer paitre par Joh' à plusieurs reprises à ce sujet. Rares étaient ceux qui pouvaient prendre soin de la jument sans le consentement direct de son propriétaire.
Jusqu'à ce qu'évidemment la noble demande à la voir... Pour prendre un bain. C'est vrai que la température estivale n'aidait pas et que la transpiration avait été au rendez-vous, mais le fait d'être en extérieur et en déplacement l'avait rendu beaucoup plus supportable que dans un endroit confiné qu'était un carrosse d'où les occupants devaient sûrement étouffer. Elle rangea les affaires, laissant enfin Iris seule et se reposer de la journée pour rejoindre celle qu'elle accompagnait... Elle finit par la rejoindre, au bout de quelques minutes. C'était bien ce que la servante lui avait dit, elle sortait de bain et prendre la suite lui était proposé.
"Finalement ce n'est pas si terrible que ça." Dit-elle simplement. "Vous vouliez me voir ?" |
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Lun 12 Juil 2010 - 13:06 | |
| Katalina ne se retourna pas quand Johann fit son entrée dans la pièce. Assise en face d’un miroir qui ne lui était d’aucune utilité, elle peignait ses cheveux, encore et encore. Dire qu’elle ne se les était pas coupés depuis son enlèvement par Nhilantar, le résultat est probant : jamais elle ne les avait eu aussi long. Ils dépassaient désormais le bas de son dos, et si elle continuait dans ce sens, nul doute qu’ils arriveraient à ses genoux avant la fin de la première année du nouveau cycle.
« Bonsoir à vous aussi, répondit ironiquement Katalina. Je vois que vous n’avez pas perdu de temps, Tact est déjà au clair. »
Heureusement pour Johann, son attitude commençait à amuser plus qu’à irriter. Et pourtant, ce n’était pas gagné, la Gardienne n’aimait pas qu’on lui rappelle à la moindre occasion sa phobie. C’était d’ailleurs pour cela que ceux qui pouvaient se vanter d’être au courant se comptaient sur les doigts d’une main. Et c’était aussi pour cela que la seule raison qui faisait que la cavalière était dans le secret était un concours malheureux de circonstances. La jeune femme n’était pas réellement le genre de personnes à qui Katalina ferait d’ordinaire confiance, elle manquait beaucoup trop de subtilité pour cela. Imaginer Johann, un peu trop ivre, raconter à toute l’escorte que la femme qu’ils accompagnaient n’était pas capable de prendre un bain sans suffoquer n’était pas un exercice bien difficile, même si elle doutait tout de même qu’un tel scénario ne se produise. L’ancien commandant était tout simplement beaucoup trop sur la défensive pour se laisser aller à l’ivresse.
« Nous arriverons très bientôt à Odelian, expliqua-t-elle finalement, aussi ai-je décidé qu’il était grand temps de vous trouver une robe. Nous pourrions nous en occuper une fois sur place, bien entendu, mais autant ne pas prendre de risque. »
C’était aussi l’occasion de rappeler à cette chère Johann qu’il n’était pas encore temps de reprendre de vilaines habitudes. Si Katalina pouvait comprendre l’utilité de vêtements masculins pour monter à cheval, le fait de se bander la poitrine pour la comprimer l’horrifiait tout simplement. Elle ne pouvait qu’imaginer la douleur de la manœuvre. Il était clair que la jeune femme n’assumait aucunement son sexe. C’était fort regrettable, tout autant que prévisible au vu du parcours de la concernée. Mais pour la Gardienne, les états d’âme du Maître de la Rose Noire n’entrait pas en ligne de compte, pas quand sa réputation était en jeu : il n’était pas question qu’elle présente une Johann garçonne au Roi. Elle était née femme, et c’était en femme qu’elle se présenterait à une noblesse qu’elle ne semblait pas porter dans son cœur.
« J’ai fait mander un couturier, continua-t-elle, et il est déjà prêt à vous prendre en main. J’espère, dès lors, que vous comprendrez l’utilité de prendre un bain. »
Tout le long de ses explications, Katalina n’avait pas bougé, se contentant de brosser encore et toujours ses cheveux. Elle aurait bien demandé à une servante de s’en occuper, mais elle avait besoin d’être seule avec Johann pour faire ce qu’elle avait en tête. L’apaisement par l’eau… Elle savait quoi faire, instinctivement, et était persuadée qu’elle réussirait. Il suffisait que sa patiente s’immerge dans l’eau, et le tour était joué. Le sort était efficace, surtout manié par une Gardienne. Le tout était de l’utiliser intelligemment, pour qu’il reste une solution et non qu’il devienne une partie du problème. Abusivement, il risquait de devenir une drogue, une solution de facilité. Intelligemment utilisé, il était un soutien plus qu’utile. |
| | | Johann
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Lun 12 Juil 2010 - 14:17 | |
| Joh ne réagit pas plus que ça à la tentative d'humour de la noble, si l'humour était utilisé c'était sûrement pour une raison qui ne lui plairait pas, surtout après ce qu'elle avait vu de Katalina, qui a ses yeux cachait encore un trop grand nombre de surprises qui ne le rendraient sûrement pas contente. Ou alors c'était simplement qu'elle commençait à connaitre la Joh' qui était tellement douée qu'il valait mieux la prendre avec humour plutôt qu'en ripostant. En d'autres mots et pour conclure, aucune n'avait confiance en l'autre pour certains points... Elles allaient aller loin à ce rythme ! Un véritable jeu du chat et de la souris !
Elle lui expliqua que le convoi arriverait bientôt à destination, ce que Joh' savait déjà vu qu'elle avait fait le trajet avec les hommes et avait pu regarder le plan de route ainsi que la carte de la région du Capitaine de la petite troupe. Mais aussi qu'il était temps de lui déniche une robe... Ca pour une mauvaise nouvelle, la proposition de torture était déjà là. Finalement elle aurait mieux fait de rester avec Iris qui elle ne viendrait pas lui mettre ce genre d'horreur sous le nez ! Et puis faire mander un couturier ? Il l'attendait ? Non, mais c'était n'importe quoi !
"Je vous remercie pour ce que vous faites, mais ce n'est vraiment pas la peine d'aller aussi loin pour moi." Faire une robe sur mesure était hors de prix, surtout pour quelque chose qu'elle ne mettrait qu'une seule fois dans sa vie. "Emprunter une robe de servante faisant ma taille est largement suffisant pour ce à quoi elle va servir."
La dernière robe, que lui avait offert le roi pour sa seule mission sous ses ordres direct avait finit en cendre dans les ruines de Diantra lors du premier siège et en près de deux ans elle n'avait été utilisée que deux fois, la première étant pleine de mauvais souvenirs qui étaient la cause de la dernière dispute, et la seconde étant pour le mariage de celui qui avait trahis la couronne. En bref, que du bonheur ! Il n'y avait pas vraiment besoin de plus pour être superstitieuse et penser que porter ce genre de tenue était cause de mauvais évènements, un peu comme quand on dit que ceux qui chantent faux font pleuvoir ce qui se vérifie de temps à autre...
"Je vous assure que ce n'est pas nécessaire d'en faire autant et que s'y prendre au dernier moment sera amplement suffisant, de même que le bain, je n'ai pas excessivement transpiré aujourd'hui, je sens peut-être un peu le cheval, mais c'est habituel donc il n'y a aucuns problèmes !" Insista-t-elle, de manière à couper court à cette situation qui ne lui convenait réellement pas. "J'abuse déjà assez de votre gentillesse de me conduire et de me faire rentrer là bas, je ne vais en plus pas vous faire vider votre bourse ca me gêne déjà assez. D'ailleurs je dois encore m'arranger avec l'aubergiste pour la nuit. Et je dois encore m'occuper de mon épée, maintenant qu'on est dans un endroit calme."
Ou comment essayer d'esquiver : Le couturier, la robe et le bain ! Du 3 en 1 avec une aisance hors du commun, aucune hésitation dans ses mots qui étaient très calmes. En effet la situation avait assez évoluée pour lui retirer une partie du poids qu'elle avait à la ferme en la présence de la noble. Elle accompagna l'esquive des mots par les gestes, commençant à se diriger vers la porte pour les derniers propos, c'est à dire ceux de s'arranger avec l'aubergiste.
Elle n'aimait pas devoir des services... Aider les autres ne la dérangeait absolument pas, par contre que ceux-ci lui rende des services... Là c'était vraiment autre chose, la dernière fois ca avait été réciproque avec celui qui lui servait de scribe et lecteur à une époque, elle lui avait fournis un emploi et lui il se cognait la paperasse. Mais avec Katalina c'était déjà beaucoup trop. |
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Lun 12 Juil 2010 - 15:43 | |
| Il semblait évident, les premiers mots de Johann prononcés, que la jeune femme n’avait pas encore compris dans quoi elle s’était embarquée en acceptant l’aide de Katalina. L’entendre tenter - pitoyablement, était-il important de le soulever ? - d'esquiver le petit programme que lui avait préparé la noble était presque touchant. Croyait-elle sincèrement que la noble se laisserait accompagner par une femme vêtue comme la première servante venue ? C’était tout simplement impensable, surtout qu’on ne la laisserait tout simplement pas entrer. Non, la cavalière n’avait pas le choix, elle allait devoir se plier aux envies de la serramiroise, tout du moins si elle souhaitait réellement rencontrer le Roi à Odelian. On sentait à quel point l’idée de passer entre les mains d’un couturier la rebutait, les mots parlaient d’eux-mêmes. Néanmoins, Katalina devait bien reconnaître que Johann parvenait à afficher un calme de façade des plus impressionnants.
« Où croyez-vous aller comme ça ? demanda-t-elle, alors que les gestes se joignaient aux paroles et que sa « victime » tentait une manœuvre de replis. Je ne me rappelle pas vous avoir jamais laissé le choix, Johann. Tant que vous n’aurez pas pu parler au Roi, vous ferez ce que je vous dis. »
Connaissant la militaire, il y avait fort à parier qu’elle se rebelle, mais il était important qu’elle comprenne certaine règle élémentaire. Aussi tolérante que puisse être Katalina, elle n’allait pas laisser une roturière faire tout ce qu’elle voudrait, aussi gradée soit-elle. Surtout quand la dite gradée était en pleine déchéance et avait besoin d’aide pour arranger les choses.
« Le soleil qui éclairera le jour où je vous conduirai au Roi vêtue comme une servante n’a pas encore commencé à rayonner. Le Seigneur d’Odelian en a bien assez entre ses murs pour ne pas lui en ramener une nouvelle. Si cela vous gène tant, dites vous que ce n’est pas tant pour vous que pour ma réputation que je vous paierai cette robe. »
Si avec cela, elle ne comprenait pas, alors Katalina ne pouvait rien pour elle et elle la renverrait chez elle. Mais Johann n’était pas idiote, elle devait bien comprendre que son hôte - car les rôles étaient, comparé à leur première rencontre, inversés - ne parlait pas à la légère et ne la laisserait pas s’enfuir. Elle allait continuer quand on frappa à la porte. Quelques secondes plus tard entraient deux servantes portant chacune un sceau d’eau chaude. La Gardienne n’usant que de peu d’eau pour chaque bain, elle avait demandé à ce qu’on remplisse convenablement la baignoire.
« Nous ne serons pas longues, ma Dame, promit celle qui avait été cherché Johann. - Faites, je vous en prie, mon amie ne semble de toute façon pas pressé de se débarrasser des fragrances de sa jument. »
Après avoir refermée la porte derrière elles, elles firent ce pour quoi elles étaient venues en silence, déversant leur lourd chargement avec soulagement.
« Souhaitez-vous autre chose, ma Dame ? demanda l’une d’elle quand elles eurent terminé, l’autre sortant de la pièce pour retourner vaquer à ses occupations. - Je ne pense pas… Johann ? »
Katalina était prête à parier sur un refus, mais c’était un moyen comme un autre de lui rappeler qu’elle ne couperait pas à la « torture » qu’on avait spécialement préparé pour elle. |
| | | Johann
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Mar 13 Juil 2010 - 9:18 | |
| Le piège se refermait et la carte du chantage était posée sur la table et pour le moment il n'y avait rien qui lui permettrait de la contrer dans son jeu, et la noble en profitait, peut-être même un peu trop et Joh' avait beaucoup de mal à supporter cette situation. Certes, elle avait commencé tout en bas de la hiérarchie et avait obéit a des ordres pendant un long moment avant que la situation n'évolue, mais à chaque fois ils étaient légitimes et elle avait signé pour et surtout elle s'y attendait ! Tandis que là, elle allait de surprise en surprise... Qu'allait être la suite à ce rythme ?
La leçon allait continuer quand deux servantes finirent par les interrompre pour emmener de l'eau pour remettre le bain à niveau, faisant vite et bien, la sauvant en partie de la leçon sur la bienséance, l'image, etc. Choses qui la dépassaient largement et dont elle n'avait pas grand chose à faire vu qu'à ses yeux c'étaient plus les actes qui comptaient. Pour une fois que leur présence était la bienvenue... Elle avait toujours eut beaucoup de mal avec tout ce qui était serviteurs qui effectuaient toutes les petites taches quotidiennes à la place de la personne, un peu comme si elle était incapable de faire quoi que ce soit. c'était surtout ça qui lui posait problèmes...
"Rien que je ne puisse faire moi même, merci"
Contrairement à ce que l'on pouvait s'attendre le ton n'était pas sec, encore heureux pour la pauvre servante qui ne faisait que son travail et qui posait cette question surtout par acquis de conscience et professionnalisme que pour lui casser les pieds. Ce fut Katalina qui par contre reçu le fameux regard noir alors que la servante venait de disparaitre en refermant la porte derrière elle. Non elle n'aimait pas cette situation, surtout avec cette histoire que maintenant elle savait que Katalina avait quelques "affinités" magiques avec l'eau, rajoutée à l'idée du couturier qui demanderait sûrement à la voir en "petite tenue" pour pouvoir prendre les mesures nécessaires pour faire son travail... Les seuls hommes ayant réussit à poser leurs mains sur elle sans y risquer leur vie étaient les médecins ou la douleur l'avait empêchée de répliquer quoi que ce soit et l'armurier qui lui avait fait son armure à l'époque mais encore lui il n'avait eut besoin que de dimensions grossières, une plaque de métal ne s'adapte généralement pas très près du corps. Avant reprendre la parole elle avait vérifié que la porte était très bien fermée, afin d'éviter les oreilles indiscrètes
"Écoutez, je veux bien faire des efforts mais il y a des limites. Je refuse de me faire tripoter par ce type qui voudra prendre des mesures, ou quoi que ce soit d'autre."
Le ton était assez appuyé pour montrer son mécontentement, et qu'elle ne coopèrerait pas facilement avec le couturier, quelques uns même pourraient penser que s'il plaçait sa main à un endroit qu'il ne fallait pas il y laisserait quelques dents ! Et que ces endroits risqueraient d'être très nombreux, peut-être même beaucoup trop ! Mais ce n'était pas tout et, ça ca n'allait pas vraiment plaire à Katalina.
"Et pour ce qui concerne le bain, je n'ai pas envie d'être votre cobaye pour vos tours de passe passe avec la flotte si vous voyez ce que je veux dire."
Elle parlait évidemment du jour de leur rencontre avec le mini tour de magie ou Katalina lui avait séché complètement le bras, pour le montrer qu'elle contrôlait l'eau afin de se justifier sur le fait qu'elle pourrait très bien se débrouiller toute seule contre sa phobie "des poissons". Elle avait ses propres raisons de se méfier de cette histoire, ce n'était peut-être pas les bonnes, mais elles étaient suffisantes à ses yeux. De plus par ces mots, Katalina pouvait parfaitement comprendre ce que Joh attendrait d'elle dans le meilleurs des cas : Qu'elle quitte la pièce le temps de cette "toilette". |
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Mar 13 Juil 2010 - 19:40 | |
| Les gestes de Katalina étaient lents et amples. De la main gauche, elle attrapait un peu de ses cheveux, qu’elle écartait du reste de la chevelure. Une brosse tenue fermement par sa main droite glissait doucement de haut en bas le long de cette piste spécialement crée pour elle, dénouant au passage les quelques nœuds qu’il restait. Les yeux fermés, la respiration paisible, elle répétait cette séquence encore et toujours, laissant tout le loisir à une Johann antipathique de s’en donner à cœur joie. Accusations, menaces, sous-entendus. Elle ne se privait de rien. La Gardienne ne savait plus trop quoi penser. Ni quoi faire, d’ailleurs. Chacune de ses tentatives s’était soldé par un échec cuisant, renforçant cette carapace derrière laquelle Johann se réfugiait.
« Écoutez, je veux bien faire des efforts mais il y a des limites. Je refuse de me faire tripoter par ce type qui voudra prendre des mesures, ou quoi que ce soit d'autre. »
Et Katalina de garder le silence. Parler aurait été inutile, de toute façon, elle en avait eu assez souvent la confirmation. Imperturbable, elle continuait à se brosser les cheveux, sans daigner se retourner. Son visage, que Johann pouvait sans doute apercevoir dans le miroir, n’exprimait rien et aurait pu appartenir à une statue de marbre. L’effet était d’autant plus renforcé que les traits hérités d’Anaëh ne s’estompait plus. Elle avait pourtant bien des raisons de se mettre en colère. Jamais elle n’avait du faire face à tant de mauvaise foi, à si peu d’efforts, car elle avait beau jurer du contraire, Katalina aurait été bien en peine de dire où la cavalière avait mis du sien.
« Et pour ce qui concerne le bain, je n'ai pas envie d'être votre cobaye pour vos tours de passe-passe avec la flotte si vous voyez ce que je veux dire. »
Cette fois-ci, la noble ne put retenir un léger sourire, à mi-chemin entre le désabusement et l’amusement. Ainsi donc, sentir l’eau courir le long de son bras pour échapper à la paume tendue de son invitée n’avait pas plus à Johann au point qu’elle s’en méfiait encore plusieurs jours après l’incident ? Certes, Katalina avait eu l’intention de l’utiliser comme « cobaye » - dans le sens où elle n’avait jamais fait ce qu’elle avait en tête avant - mais le commandant n’avait aucun moyen de le savoir. Elle ignorait tout de son lien avec le Culte de Tyra, et ne pouvait donc pas savoir que l’aide dont elle parlait viendrait de l’eau. Encore une erreur qu’elle avait faite, si elle n’avait pas tenté de l’amadouer en étant honnête - qualité à laquelle son interlocutrice avait semblé sensible - alors elle aurait pu agir à sa guise sans avoir à composer avec cette méfiance qui commençait à l’étouffer. Avec cette même lenteur qui caractérisait ses gestes depuis l’arrivée du maître de la Rose Noire, elle finit par poser sa brosse après avoir laissé planer le silence quelques secondes durant.
« Toute cette histoire me laisse perplexe, commença-t-elle finalement, et votre comportement plus encore. Je commence à penser, pour être totalement honnête avec vous, que j’ai agi bêtement en vous donnant une chance de rencontrer sa Majesté. Outre le fait que vous allez sans nul doute ruiner ce que j’ai mis sept années à construire par votre seule gaucherie, il m’apparaît désormais clairement que vous n’avez aucune sympathie à mon égard. Je ne serais pas étonnée de vous voir me faire regretter mon geste l’entrevue avec Trystan à peine terminée. » Se levant finalement, elle contourna le siège sur lequel elle s’était confortablement installé, laissant sa main glisser sur son accoudoir alors qu’elle réfléchissait à tout ce qui avait pu se produire depuis leur rencontre. « J’en viens à me fustiger de tant de naïveté, car il était naïf de ma part de vous penser censée. Au vu de votre rang, j’ai cru que vous aviez su surmonter les carcans dus à vos origines. Que la magie était pour vous autre chose qu’une nébuleuse menace et que servir un Mage aurait suffit à vous convaincre que l’on est en droit d’attendre autre chose des Arcanes que souffrances et lentes agonies. Mais c’est bien de ma petite démonstration, pourtant bien inoffensive, qu’est née votre hargne, n’est-ce pas ? »
Elle avait parlé d’une traite, ne marquant qu’une légère pause qu’elle avait bien pris garde de ne pas faire durer. Johann n’avait pour ainsi dire pu que se taire et écouter, le contraire aurait signifié qu’elle l’avait interrompue, et si la cavalière s’était parfois montrée rude, elle n’avait jamais été réellement impolie.
« Aurais-je dû vous taire mes talents, Johann ? Auriez-vous préféré me considérer comme une faible femme aveugle et sans défense ? De même, vous semblez m’en vouloir parce que j’ai osé vous proposer mon aide. Mettez vous l’espace de quelques minutes à ma place, et imaginez que vous soyez confrontée à une personne qui souffre, intérieurement sinon physiquement. Si vous aviez les moyens de l’aider, hésiteriez-vous ? D’un point de vue parfaitement objectif, on jurerait que vous cherchiez à incarner à vous seule un quelconque idéal machiste. La réalité est sans doute bien plus complexe, mais par l’amour des Cinq, vous n’avez rien à me prouver. Je ne vous dénigrerai pas parce que vous avez des faiblesses. Il en ira différement, par contre, si vous continuez à agir de la sorte, à douter de chacune de mes paroles et à redouter chacun de mes gestes. » |
| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Jeu 15 Juil 2010 - 10:46 | |
| "Zbaff" il n'y avait pas d'autre onomatopée pour décrire ce qu'elle venait de se prendre dans la tronche, elle pouvait même en ramasser ses dents. C'était sûr, elle ne pouvait pas contrer un tel discours, n'ayant pas eut l'éducation ni la formation pour ça, surtout que le sens de certains lui échappèrent complètement, rendant presque la compréhension de ce qui était dit beaucoup trop difficile pour elle qu'elle décrocha sur certains détails... Surtout que la femme en face d'elle ne lui avait pas laisser le temps d'en placer une. En bref : Rapide et efficace, elle comprenait maintenant pourquoi Katalina avait réussie à entrer dans les bonnes grâces du Roi, bien qu'il s'agissait d'une manière légèrement différente de Joh'. Bon il était vrai que Katalina n'avait pas compris certaines choses concernant la cavalière, mais après tout personne ne pouvait lui en vouloir, vu que Joh' n'était que très peu expressive à certains sujets, notamment sur celui de l'attachement qu'elle n'exprimait jamais a moins d'être doué d'empathie.
Le plus dur pour Joh' serait de se sortir de cette situation délicate sans y laisser des plumes comme à chaque fois, mais aussi sans blesser son interlocutrice, le gros souci était surtout de comment faire vu sa difficulté chronique à s'exprimer en dehors de son domaine qui était les affaires militaires que ce soit en armement, organisation ordres ou autres types de "négociations". Elle était dans une impasse et ca puait la défaite.
"La magie ne me pose pas de problèmes, tant qu'elle est utilisée ailleurs que sur moi." Elle ne laissait pas transparaitre ses difficultés pour le moment. "Je ne vous ferai pas regretter l'aide que vous m'apporterez, mais je serais beaucoup plus à mon aise dans des vêtements militaires que dans une robe qui restreindrait mes mouvements et m'étoufferait à cause de tout ce tissus."
C'était plutôt incohérent venant de sa part sachant qu'elle était habituée à porter une armure complète la recouvrant de la tête aux pieds et qu'elle se bandait la poitrine. C'était sûr que la robe était beaucoup plus légère dans un sens mais dans un autre l'armure faisait en sorte qu'il n'y avait pas besoin de se soucier de son apparence. Celle-ci offrant une protection physique mais aussi sécurisante pour elle, une sorte de refuge. Sa voix ne la trahirait pas, ce serait seulement sa manière de se tenir le bras qui pourrait la trahir pour le moment, chose que la noble ne pouvait pas voir.
"On reproche toujours des choses, surtout quand les gens en font trop. Ne tombez pas dans ce vice." Un avertissement ? Non ce n'était pas le ton de la menace. Peut-être encore une tentative d'esquive ? "Je veux bien vous faire confiance, mais je ne serai pas aveugle pour autant, il faut m'offrir des garanties en retour, dans les négociations vous connaissez ça non ? Vous avez des "affinités" avec l'eau et par une étrange coïncidence vous me proposez le bain. Je demande juste des garanties que vous ne ferez rien et que vous n'exploiterez pas ce fait d'une manière ou d'une autre."
C'était sa première demande pour le sujet du cobaye, mais cette fois formulée d'une autre manière pour la rendre beaucoup plus compréhensible pour "le commun des mortels". C'était réellement la seule chose qui l'inquiétait dans le fait de prendre un bain en compagnie de l'aveugle, vu que celle-ci ne pourrait la voir nue, mais avec l'eau ca serait autre chose et elle ne connaissait pas l'étendue des capacités de la noble. Elle s'en sortait plus ou moins, mais elle ne pourrait aller jusqu'au bout, préférant ne pas répondre à certaines réflexions qui lui étaient beaucoup plus personnelles. Il était vrai que chaque être humain avait ses faiblesses, et Joh' n'y échappait pas. Cependant avec les responsabilités on a de moins en moins le droit d'en avoir avec toutes ces personnes qui comptent sur vous pour que vous soyez le plus fiable possible dans toutes les circonstances, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente voire même les 3 à la fois. |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Jeu 15 Juil 2010 - 15:17 | |
| « Vous porterez une robe, Johann, soupira Katalina, visiblement fatiguée. Tout du moins, si vous désirez toujours rencontrer le Roi. Pourquoi en discutons-nous encore ? »
De guerre lasse, la Gardienne n’avait même plus envie de profiter de la situation pour aider la cavalière malgré elle. C’aurait été, de toute façon, peine perdue : la jeune femme aurait refusé en bloc tout le bien que son intervention aurait pu apporter. Pire, elle aurait sans doute lutter contre le bien être qu’on lui offrait, le prenant pour la manifestation perverse d’une attaque, et aurait tenté de noyer sa bienfaitrice. Elle allait jusqu’à se demander comment elle avait pu encore entretenir des illusions à ce sujet. Avant de songer à aider une personne de l’acabit de Johann, il fallait gagner sa confiance, et ce n’était pas quelque chose qu’une noble sortie de nulle part pouvait faire. Katalina commençait à se dire que les seules personnes jouissant de ces privilèges étaient les hommes du maître de la Rose Noire, ceux qui risquaient sa vie à ses côtés. Elle n’était tout simplement pas la bonne personne… Dommage, car elle possédait incontestablement les meilleurs moyens. Résignée, elle n’en écouta pas moins la suite des explications de son invitée. Peut-être n’aurait-elle pas dû. Peut-être aurait-elle dû se lever et quitter la pièce, laissant derrière elle une femme traumatisée par un siège abominable mais trop fière - ou trop bornée - pour accepter une main pourtant tendue à plusieurs reprises. Au lieu de cela, elle dut supporter une nouvelle fois la méfiance maladive de Johann.
« Dites moi, que craignez vous exactement ? Que je tente de vous noyer ? De quelle façon vous nuirai-je, selon vous ? Je suis curieuse. » Esquissant un sourire moqueur, elle croisa les bras. Si sa mise n’avait plus grand-chose de noble - une chemise tout ce qu’il y avait de plus simple lui tombant jusqu’aux genoux et des cheveux encore humides lui donnaient un air bien différent de ce qu’avait pu voir Johann jusqu’alors - son maintien trahissait ses origines. « De même, je me demande qu’est-ce qui vous pousse à vous accrocher à cette idée farfelue que j’ai besoin d’une baignoire pour vous porter atteinte. »
Cette dernière déclaration n’allait pas faciliter les choses, mais il fallait croire que la patience de Katalina n’était pas infinie. Si elle ne sonnait pas réellement comme une menace, elle était loin d’être engageante. Au final, elle jouait sa dernière carte, et tâchait de la bousculer pour lui démontrer toute la bêtise de ses raisonnements. Une confrontation vouée à l’échec, mais nécessaire. Si elle n’avait pas eu lieu, la noble aurait eu l’impression d’avoir abandonné sa cadette.
« Que savez-vous de Tyra ? lui demanda-t-elle finalement, mue par une inspiration soudaine. Au vu de votre vécu, les occasions de la prier n’ont pas du manquer. Vous n’êtes donc pas sans savoir que ses prêtres apportent dès qu’ils le peuvent la paix de l’âme à ceux qui doivent rejoindre son Royaume. Ce que vous ne savez sans doute pas, par contre, c’est qu’il leur est possible d’apaiser en partie les tourments des vivants, si ceux-ci le désire. »
Doucement, comme si elle avait peur d’effrayer Johann, elle s'approcha du bain. Pensivement, elle laissa ses doigts courir sur la surface de l'eau, goûtant à sa chaleur. Si l'entrevue s'éternisait trop, Johann risquait de devoir prendre un bain froid.
« Le seul moyen de vous mettre assez en confiance pour que vous me laissiez vous montrer ce que les serviteurs de Tyra pourraient vous apporter est de vous laisser me menacer de votre arme durant toute l’opération, j’imagine donc que vous devrez faire sans. Mais cela ne devrait pas être un problème, vu que vous allez très bien. », conclut-elle, indubitablement ironique. |
| | | Johann
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Jeu 15 Juil 2010 - 19:59 | |
| La dernière tentative d'esquiver le port de la robe fut un échec cuisant, elle ne pourrait pas y échapper... Bon, tant qu'elle pourrait emmener son épée avec elle, les choses ne pourraient que bien se passer. De toute manière elle en avait besoin pour faire les choses correctement, ou tout du moins a sa façon. De toute manière elle s'en doutait, mais qui ne tente rien, n'a rien. Elle avait toujours tout fait au culot de toute manière, parfois ca passait, parfois non c'était le jeu.
Vint alors les interrogations de la Noble sur le fait qu'elle devait promettre de ne pas jouer avec sa magie pour que Joh daigne enfin aller dans le bain, sauf qu'elle ne l'entendait pas de cette oreille. Bon, elle n'avait pas tort de se poser ce genre de questions, Joh' savait parfaitement qu'elle ne lui ferait aucun "mal" car si elle avait voulu la tuer elle aurait pu le faire depuis bien plus longtemps que ça. Sa réaction était pour tout autre chose, qui ne serait évidemment pas révélé tellement qu'il s'agit de quelque chose de simple. Et de toute manière elle avait déjà répondu à cette question dès le début en signalant qu'elle n'avait pas envie de terminer en cobaye pour magicienne en apprentissage.
Vint alors le sujet qui généralement fâche : Les croyances religieuses, elle qui ne voulait bien croire seulement en Néera vu qu'elle avait vu ses prêtre à l'œuvre pour soigner ses hommes blessés, enfin et encore vu qu'elle associait ça à des mages maitrisant une certaine magie. Mais bon l'histoire de Tyra... Après tout ce qu'il s'était produit, la déesse de la mort était sa dernière préoccupation et surtout la dernière chose dont elle avait envie de parler.
"Prier Tyra ?" La réaction fut brutale, surtout dans le ton de sa voix qui haussa d'étonnement. "Et puis quoi encore ?!"
Elle la regarda s'approcher, lentement mais sûrement du bain l'écoutant finir son petit discours sur les serviteurs de Tyra qu'elle se serait bien passée de rencontrer tout le long de sa carrière sur les champs de bataille, que ce soit pour accompagner les morts ou les ramener à la vie, elle les avait assez vu ! Quand la noble fut trop proche du bain, Joh' recula de plusieurs pas, l'histoire de ne pas être suffisamment à portée, cette fois la méfiance était revenue de plus belle. Si Katalina voulait tenter de la convaincre, là c'était loupé !
"J'en ai assez vu sur le culte de Tyra pour ne pas avoir envie d'en savoir plus ou de mettre mon nez dans leurs affaires ou leurs pouvoirs. Moins j'en vois et mieux je me porte !"
Un magnifique retour en arrière avec un chouilla d'hostilité et peut-être même de peur, car oui, la créature dans les égouts de Diantra n'était d'autre qu'une sorte de mort vivant, les cadavres combattu à Alonna, tous étaient originaires d'une magie provenant de Tyra, même si celle-ci avait été détournée par les nécromants. Mais le pire n'était pas là. Le pire avait été a Diantra, ou une haute prêtresse de cette "déesse" avait utilisé ses dons pour ressusciter des cadavres au sein même des murs de la ville. Voir un ennemi se relever après l'avoir traversé de son épée, ok... Il suffisait de lui retaper sur le crane et de lui mettre la cervelle à l'air pour s'en débarrasser pour de bon... Mais voir ça sur les corps des camarades tombés au combat... Ca c'était autre chose... Elle en avait croisé lors de son évacuation et il avait fallu que deux soldats s'y mettent pour la retenir de ne pas aller tuer la Prêtresse, malgré ses blessures. Elle avait aussi entendu les témoignages...
"J'ai assez vu de cadavres bouger à cause de cette magie et ce pour le reste de mes jours et la dernière chose que j'ai envie de faire, c'est de terminer comme ça."
Pour une aversion complète envers une culte ca l'était, la plupart de ses hommes qui la côtoyaient assez régulièrement savaient qu'il ne fallait pas prier Tyra devant elle, alors là il ne manquait plus qu'elle commence a se lier d'amitié avec une de leurs prêtresse... Et malgré tout ce qu'elles avaient pu se dire de manière plus ou moins hostile ou méfiante, surtout de la part de Joh', celle-ci avait commencé par l'apprécier contrairement à ce que le pensais la Noble qui était dans une tenue simple et surtout légère. Mais là, avec ce qu'elle venait de sous entendre... C'était presque comme une sorte de trahison.
"Qui êtes vous réellement ?"
La question sonna sèchement dans la pièce, là, si la méfiance et une part d'hostilité ne se sentait pas dans le ton de la voix, qu'est-ce que ca pouvait être ? |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Ven 16 Juil 2010 - 8:20 | |
| Katalina était parfaitement au courant des agissements d’Isylindë pendant la Guerre Civile. On lui avait déjà rapporté le déchaînement impressionnant de ce qu’elle savait désormais être des Arts Occultes et peu appréciés du Culte de Tyra, à n’utiliser qu’en situations extrêmes. L’attaque de lieux considérés comme sacrés avait été une raison suffisante pour pousser la Haute Prêtresse à briser ce tabou, et le soutien qu’elle avait obtenu de Tyra elle-même l’avait légitimée. Car s’il y avait une chose dont Katalina était certaine, c’était que Hithiel n’avait pas pu invoquer un tel nid de mort sans aide.
« J’imagine que c’est un désaveu compréhensible, commença prudemment la Gardienne. Vous étiez à Diantra, après tout. » Haussant les épaules, comme si l’affaire n’avait aucune importance, elle commença à s’éloigner de Johann, suivant les contours de la baignoire jusqu’à se trouver face à la cavalière. « On a dit que le regard de la Déesse s’était attardé sur la cité, et que l’expérience n’était pas agréable. »
Katalina se retrouvait face à un problème des plus épineux. Ses chances de gagner la confiance de Johann étaient désormais faibles. La militaire gardait en mémoire les actions d’un Culte et les imputait à la Déesse qu’il servait. Difficile de lui donner tort quand la dite Déesse avait rendu possible ce qu’elle avait vécu. Lui faire comprendre que Tyra n’était, de nature, ni bienveillante ni malveillante, qu’elle n’était que la Gardienne passive de son Royaume, n’aiderait certainement pas l’humaine à refaire son opinion sur le sujet. Fatalement, la cavalière posa la question à laquelle Katalina ne voulait pas répondre. Le dire à Johann, c’était accepté que toute l’armée finisse au courant, à un moment ou à un autre. Elle serait capable de leur confier sa découverte juste « pour les mettre en garde ».
« Le hasard a voulu que je me lie au Culte de Tyra. Je ne suis pas réellement une adepte, encore moins une sœur moniale ou une prêtresse… Disons qu’il m’arrive de les aider. »
Il s’agissait là de la réponse la plus honnête que pourrait espérer Johann. Tenter d’en apprendre plus serait inutile, et n’amènerait que silence ou mensonge. La jeune femme le comprendrait-elle ? Au vu de la subtilité dont elle avait fait preuve jusqu’alors, Katalina en doutait.
« Vous ne pouvez pas tenter d’assimiler Tyra à des notions aussi abstraite que le Bien ou le Mal, expliqua-t-elle finalement. On ne la surnomme pas Celle qui attend pour rien. De la même façon, ses dons ne sont que ce que leurs dépositaires en font. Vous jugez abominable ce qu’a fait Hithiel Isylindë lorsqu’elle a marché à vos côtés, mais vous n’avez, alors, été confrontée qu’à une infime facette des possibilités offertes par la Déesse. »
Elle parlait lentement, laissant le flot des paroles s’écouler assez paisiblement pour se laisser le temps de réfléchir. Elle n’était pas habituée à tenir ce genre de discours, la religion n’était pas son domaine de prédilection. Pourtant, elle était Gardienne depuis assez longtemps désormais pour avoir compris l’essentiel de la nature de Tyra. Ses doigts toujours plongés dans l’eau, elle la sentait se mouvoir sous eux, glisser sur sa peau, en épouser la forme. Elle sentait la chaleur qui émanait du bain courir le long de ses bras et se dissiper à mesure qu’elle s’égarait loin du foyer qui l’avait vu naître.
« Me blâmerez-vous pour les actions d’une autre ? Ce serait comme se retourner contre tous ceux qui, par malheur, se fournissent chez le même forgeron que votre ennemi. »
Et alors, Katalina sourit, amusée malgré elle par sa propre comparaison. |
| | | Johann
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Ven 16 Juil 2010 - 9:09 | |
| Le sujet à ne pas aborder avec Joh était bien celui là, car ce qui l'avait incontestablement marquée lors des combats était cette nécromancie et ce à chaque fois. Un mort doit rester mort, par respect pour la personne, par respect de ce qu'il était et tout ca c'était bafoué en un claquement de doigt sous prétexte de servir un dieu quelconque et plus Katalina avançait dans ses explications et plus le regard de Johann se faisait hostile. Et après ils osaient dire que le culte de Tyra respectait la mort. A son sens c'était tout l'opposé avec de telles pratiques, mais elle la laisserait parler, de toute manière elle n'en avait plus envie et comptait mettre fin à cette discussion le plus rapidement possible.
"On va arrêter là, n'osez plus me dire que les membres du culte de tyra respectent les morts, vu ce qui est fait avec les cadavres. Il n'y a pas d'excuses à de tels actes ! Je n'ai vue qu'une infime partie ? Vu les horreurs qu'elle a causé, je n'ai vraiment l'envie de savoir le reste !"
Le ton n'était pas du tout engageant et il ne l'avait jamais été autant depuis leur rencontre. La Katalina pouvait s'apercevoir ce que pouvait vraiment être une Johann de très mauvaise humeur, c'était presque à couteaux tirés, poussant Joh dans certains de ses retranchements de haine qui n'étaient jamais bon.
"Un forgeron vend une arme, rencontrer un adversaire qui a une arme forgée et non moulée comme la plupart des épées actuelles est extrêmement rare et on peut se considérer comme honoré de croiser le fer avec lui. Malgré que ce soit l'ennemi il aura aussi droit à une sépulture décente après la bataille pour lui garder une mort honorable. Et ce n'est pas en le faisant devenir un de ces cadavres ambulants que celle-ci le restera."
Le dernier mot était tranchant, elle avait ses propres opinions sur la mort, celle d'un combattant aguerrit qui avait assimilé la mort d'une manière différente que celle qu'imposait le culte de Tyra en se reposant sur le corps et non sur l'âme.
"Vous dites que ses représentants sont tous différents ? Je veux bien vous croire, mais pour le moment aucun n'est venu me prouver le contraire, se cachant derrière leur déesse si puissante, j'ai du mal à croire que des êtres aussi puissants aient assez de temps à perdre pour nous regarder, nous créatures si insignifiantes comparées à eux. Il n'y a aucunes excuses qui pourrait venir justifier ce genre d'actes. C'est contre nature, trop loin des notions de bien ou de mal qui dépendent des peuples et des personnes. Un mort, doit rester mort." Il fit une courte pause, non elle ne laisserait pas à Katalina le temps d'en place une. "Comme on dit, prudence est mère de sûreté. Retirez donc votre main de l'eau."
Ou comment accompagner ses mots par une sorte d'ordre plus que de demande. Laisser une mage maitrisant cet élément s'amuser avec suffisamment longtemps pour préparer quelque chose était suicidaire, surtout que maintenant Joh était passée dans la course à l'agressivité avec une Joh' assez sur la défensive pour en devenir violente s'il le fallait. Et pourtant ce n'étaient que des mots... Il n'y avait eut aucune agression physique pour le moment, juste cette crainte ou plutôt cette peur qui avait refait surface avec ce sujet terriblement sensible... Seuls les morts ou les menteurs disent qu'ils n'ont pas peur... |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Ven 16 Juil 2010 - 9:58 | |
| Sage comme une image, Katalina laissa Johann épancher sa haine à loisir. Il était évident qu’elle avait touché malgré elle un point sensible. Plutôt que de tenter d’endiguer ce flot haineux, il lui semblait bien plus judicieux de le laisser jaillir de l’abcès percé. Elle passa outre le ton, intolérable en d’autres circonstances, pour se concentrer sur le fond, bien plus enrichissant. La pauvre cavalière ne savait pas à qui elle parlait, elle ignorait que, d’un mot, la Gardienne pouvait lui faire payer ses blasphèmes, et que le Roi n’aurait d’autres choix que de se plier à sa décision. Même en le sachant, l’hérétique n’aurait sans doute pas mesuré ses propos. Elle était trop entière, trop farouche pour plier la tête même devant la Déesse qu’elle abhorrait. Katalina ne savait trop s’il s’agissait d’une qualité ou d’une preuve incontestable de bêtise.
L’eau roulait toujours sous ses doigts, joueuse invétérée, elle l’apaisait, désormais. C’était bien la première fois qu’elle ressentait une telle chose, si éloignée de l’angoisse habituelle. Soudainement, la masse liquide n’était plus un monstre prêt à la dévorer mais une amie sur laquelle elle pouvait se reposer. Un exutoire, prêt à recevoir ce qu’elle voudrait bien lui donner. C’était là une découverte de premier choix, dont elle se garderait bien d’imaginer les possibilités. Pas encore, le moment ne s’y prêtait pas.
Une chose était sûre : Johann était imperméable à ses métaphores. Elle les retournait contre elle sans prendre la peine de les comprendre, les déformant à loisir pour mieux remâcher sa hargne. Pour autant, elle ne réfutait pas la justesse de certains de ses propos, surtout ceux concernant le respect des morts. Hithiel Isylindë n’en avait sans doute pas conscience, mais elle avait terni irrémédiablement l’image de ce Culte qu’elle avait voulu protéger. Heureusement pour la Haute Prêtresse, ce n’était pas tant l’adoration des fidèles que leurs âmes qui intéressaient Tyra.
« Plus vous en apprenez sur moi, et plus vous en venez à me craindre. », constata seulement Katalina quand Johann laissa enfin une chance au silence de reprendre ses droits.
Elle n’avait aucunement envie de retirer ses mains, trop heureuse de ces retrouvailles inattendues avec l’eau qu’elle maudissait tant. Elle n’était pas guérie, loin de là, mais c’était la première fois qu’elle pouvait associer l’élément de Tyra à quelque chose d’agréable, et elle n’allait pas laisser une militaire aigrie tout gâcher.
« Il n’y a pas que de la crainte, d’ailleurs. »
Il suffisait à Johann de savoir qu’elle avait un lien avec le Culte de Tyra pour déclencher de tels sentiments. Qu’arriverait-il, alors, si elle apprenait qu’elle avait à faire à la Gardienne en personne ? Elle était coutumière au mépris, à l’arrogance, à la mesquinerie et même aux bassesses diverses et variés de certains « partenaires commerciaux », mais on parlait désormais de peur et de haine. D’une certaine façon, cela la blessait d’autant plus qu’elle ne pouvait qu’en comprendre les raisons. Avec un léger soupir, elle retira ses mains, brisant par la même occasion le lien qui s’était créé. Elle était de nouveau seule avec ce qu’elle ressentait, et c’était une sensation étrange, après pareille expérience.
« Une dernière fois, Johann, que craignez-vous ? »
Elle n’avait toujours pas répondu à cette simple question, et c’était pourtant le nœud du problème. |
| | | Johann
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Ven 16 Juil 2010 - 12:55 | |
| Elle n'aimait pas ce flot de surprises qui arrivait en continu, qu'est-ce qui était vrai et qu'est-ce qui était faux maintenant ? Katalina posait une question à laquelle Joh' n'était pas prête de lui apporter une réponse, comment lui faire confiance ? C'était du suicide de donner ses faiblesses, ses peurs à un ennemi potentiel qui pourrait les exploiter de manière cruelle. C'était un vilain piège dans lequel elle était tombée et elle regrettait maintenant de lui avoir fait assez confiance pour accepter son offre pour rencontrer le roi d'une manière plus civilisée que d'intercepter son convois sur une route et se faire prendre pour un brigand... Et la elle devait trouver un moyen de s'en sortir dans trop de casse, ce qui vu ses manières de faire serait quelque chose d'impossible.
"Je vous l'ai déjà dis, je déteste les surprises."
Et voilà le reproche qui revenait, la surprise... Elle aurait dit directement ce qu'elle était exactement, même si en passant elle ne l'avait pas encore fait complètement, continuant à nourrir le mystère. Et ca ca n'allait pas l'aider. Quoique il ne fallait pas être très maline pour comprendre ce que Joh' craignait le plus, et ceci elle l'avait prouvé à plusieurs reprises en prenant de plus en plus de distance entre chacune des différentes surprises. Au moins, bonne nouvelle la noble avait rompu le contact avec l'eau, mais pour le moment il était de toute manière hors de question que Joh' y mette ne serait-ce que le petit doigts car elle ne savait pas ce qu'elle avait pu y faire ou y jeter comme malédiction.
"Je refuse de mettre un pied dans ce bain sans savoir ce que vous avez fait à cette eau."
La méfiance était là, encore et toujours présente mais cette fois même poussée à son extrême, c'était un peu comme le principe de trinquer, pour que les verres se mélangent au cas ou ils seraient empoisonnés, les vieilles traditions pleine de logique qui s'oubliaient et qui pourtant pouvaient être bien utiles surtout dans des cas comme ça ! Elle n'avait même pas assez d'imagination pour tenter ne serait-ce que visualiser les horreurs qui pouvaient l'attendre la dedans qui seraient pires que ses pires cauchemars... D'ailleurs clairement on voyait que Joh c'était bien approchée de la porte, prête à quitter la pièce, laissant tout de même une dernière chance de s'exprimer à son interlocutrice. |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Ven 16 Juil 2010 - 14:47 | |
| Katalina ne savait plus quoi faire. Elle voyait déjà sa « victime » - ainsi se considérait Johann - battre en retraite pour éviter de tomber dans ses pièces. Pouvait-elle imaginer échec comparable ? Celle qu’elle avait voulu aider fuyait à son approche, lièvre fébrile trop heureux d’avoir échappé à un collet pour tenter le sort une fois de plus. Elle connaissait ces réactions, pour avoir déjà eu les mêmes. Elle avait envoyé sur les roses les médecines qui l’enjoignaient à manger plus, les femmes de chambres qui tentaient de se montrer compréhensives, les gardes qui avaient voulu lui faire preuve de sa sympathie. Décriée pour ses actions, son statut de martyre avait changé la façon dont son monde la percevait, et elle leur en avait voulu pour cela. Elle avait retrouvé chez Johann les défenses - quoi qu’exacerbée dans ce cas précis - derrière lesquelles elle s’était jadis abritée. Il était désormais clair qu’elle ne pourrait pas jouer un rôle comparable à celui qu’avait eu Aerandir dans sa « guérison ». Un échec des plus retentissants.
L’idée de se glisser dans ce bain désormais si craint pour prouver à la jeune femme qu’il n’avait rien de dangereux l’effleura, mais elle la repoussa. A quoi bon ? La magie était quelque chose d’abstrait, d’invisible, et Johann ne verrait en cette manœuvre qu’un nouveau piège. Après tout, pourquoi Katalina serait-elle influencée par sa propre magie ? Il était normal qu’elle y soit immunisée. Jugée coupable avant même d’avoir commis ses forfaits, ses seules défenses tombaient dans l’oreille d’une sourde. Elle aurait pu lui jurer sur les Cinq qu’elle n’avait rien fait que cela n’aurait fait que la rendre plus suspecte encore. D’une certaine façon, dès l’instant où Iris avait réagi négativement à sa présence, tout avait été dit. La Gardienne comprenait, désormais, pourquoi le Culte de Tyra n’apportait son soutien qu’aux mourants. Effrayés à l’idée de mourir, ils venaient d’eux-mêmes, et ne se débattaient pas tels les condamnés à mort dansant leur dernière gigue.
« L’eau, hein… », murmura-t-elle doucement, baissant la tête.
Katalina abhorrait l’échec. Elle n’était pas honteuse, non, et elle ne baissait les yeux que pour éviter à Johann d’y lire la colère qu’elle avait finalement instillé dans ses iris. Une colère qu’elle dirigeait contre elle-même. Parce qu’elle avait le pouvoir d’aider une femme, mais qu’elle n’avait pas su le lui faire comprendre. Elle aurait du agir d’une certaine façon, mais n’avait pu la découvrir. Mais ce n’était pas tant l’impuissance à laquelle elle devait faire face que l’irréelle de la situation qui l’énervait. Pourquoi fallait-il qu’elle s’acharne autant ? Qu’avait-elle besoin de prouver ? Elle ne devait rien à la cavalière, et n’avait aucune raison de se torturer ainsi. De les torturer ainsi. L’amener auprès du Roi aurait été bien plus que suffisant, mais il avait fallut qu’elle tente plus.
Une démonstration de magie basique, l’évocation d’une Déesse, une main plongée dans l’eau chaude. Trois choses plus anodines les unes que les autres, et pourtant, elles avaient suffi à Katalina pour plonger Johann dans une angoisse plus intense que tout ce qu’elle aurait pu prévoir. Et la cavalière ne savait même pas que son interlocutrice était une Gardienne, un de ces êtres de légendes, Avatar d’une Divinité, dépositaires de pouvoirs dépassant l’imaginaire humain. Dépassant les possibilités de la « simple » magicienne qu’elle était encore aux yeux de Johann.
« Prudence est mère de sureté… dit Katalina, réutilisant le dicton prononcé quelques secondes plus tôt par la cavalière. Je me demande jusqu’à quel extrême vous pousserez l’adage. »
Ou combien d’hommes elle tuerait à cause de ce qui ressemblait à de la folie furieuse. Le Maître de la Rose Noire, commandant de la cavalerie humaine, pouvait-il réellement être cette femme. Kaeric l’affirmait, et quelques uns de ses hommes aussi, mais une femme faisant preuve d’aussi peu de discernement était-elle réellement adaptée à un tel poste ? Un excellent soldat, Katalina n’en doutait pas. Mais il n’avait fallut que trois détails infimes pour que Johann hurle à la sorcière. Dans ces conditions, quel meneur d’hommes faisait-elle ?
« Je vais aller chercher deux servantes, et leur demander de vous préparer une autre baignoire. De cette façon, vous n’aurez pas à craindre mes maléfices. » Et, à la façon dont elle insista sur le dernier mot, il était claire qu’elle restait vexée par les accusations qu’elle avait déjà dues supporter. « Je vous ferai bien remarquer toute l’idiotie de la chose, mais je ne cherche qu’à vous mentir pour mieux vous tromper… Quand vous serez finalement prête, vous rejoindrez votre chambre, un couturier s’occupera de vous. Escorté par un de mes gardes, afin de vous empêcher de tuer le pauvre homme parce qu’il aura osé faire son travail. »
D’un geste, elle désigna la porte, redressant la tête.
« Je pense que nous en avons fini. J’imagine que nous ne nous recroiserons pas, après tout après ce que j’ai failli vous faire, vous auriez tout intérêt à retourner auprès des vôtres et vous réjouir d’être encore en vie. Félicitez vous, vous venez d’échapper à un terrible suppôt de Tyra. » Le plus terrible, même, pensa-t-elle cyniquement. « Si vous avez le goût du risque, vous pouvez continuer votre route avec nous, peut-être tiendrai-je ma promesse et vous ferai-je rencontrer le Roi, qui sait ? »
Si Johann prenait toutes ses déclarations au pied de la lettre, elles couraient à la catastrophe. Mais même elle saurait discerner l’ironie… Surement. |
| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Lun 19 Juil 2010 - 9:45 | |
| [HRP : Et voilà, comme convenu :p A toi, vient torturer JoJoh :p]
Joh et les relations humaines, sûrement la chose la plus compliquée qu'il puisse exister pour elle dans ce monde. Comparons là a un animal de harde, comme par exemple un cheval : Dans son "troupeau" il sera très sociable, tiendra son rôle à merveille et il sera irréprochable. Isolez le et il deviendra dingue à cause de cet isolement, même s'il est avec d'autres individus de son espèce qu'il ne connait pas. Vu ce comportement Katalina était vraiment en droit de se poser la question au sujet de la commandante "Était-elle vraiment apte à commander ?" Elle ne l'avait jamais vu à l'œuvre ni au travail...
"Je pousserai l'adage de manière a avoir le meilleurs résultat avec le moins de sacrifices possible. On ne charge pas inconsciemment une armée en rang en attaquant de face."
Les différences entre le soldat et l'être humain étaient bien trop importantes et s'entremêlaient de manière à ne pas pouvoir les dissocier, Joh se rattrapant aux branches de l'une à l'autre avec une certaine aisance qui pouvait perdre son interlocuteur et la rendre difficile à cerner, voire même folle dans un certain point de vue. Elle n'avait pas peur de se sacrifier comme Katalina l'avait vu lors de leur rencontre, mais qu'en était-il pour ses hommes ? Joh' avait essayé de l'aider à vaincre sa peur, ceci pouvait lui donner une légère piste comme quoi elle s'en occupait bien... Mais ce n'était pas encore le sujet.
"Une bassine d'eau me suffira pour ma toilette, je n'ai pas vraiment besoin de plus. Le bain est un luxe que je ne préfère pas m'offrir. Faites en profiter vos hommes, ils le méritent plus que moi."
Oui, le bain était du grand luxe vu la difficulté de préparer quelque chose de chaud et de le mettre dans une grande bassine pour accueillir une à deux personnes, des heures de travail pour au final une eau jetée et gaspillée, la bassine quant à elle était plus économique... Elle n'utilisait que ça après l'importance montrée lors des campagnes, ou la moindre goutte d'eau compte lorsque le ravitaillement se fait difficile...
"Vous m'avez proposé une solution de "facilité" pour soi disant m'aider pour une raison inconnue. La facilité n'est pas une option et offre généralement une dépendance grave. Je ne veux pas tomber dans ce genre de choses, je n'ai que trop vu le massacre que cela faisait sur une personne. Surtout quand celle-ci n'a pas besoin de ça."
Elle ouvrit la porte, regardant le bain de bien loin et une Katalina complètement écœurée qui visiblement cherchait à cacher ses sentiments
"J'aime à croire que les gens n'ont qu'une parole et que vous saurez la respecter quoi que vous soyez. Et de ce que je sais pour le moment vous n'avez encore jamais manqué à celle-ci."
Aucun mensonge, aucune fioriture que de la franchise et la solution à toutes les épreuves que Katalina avait traversées pour tenter de convaincre Joh', une chose aussi simple qui n'avait pas été exploitée : La parole. De simples mots, une promesse, jurer devant n'importe quel dieu en lequel vous croyez aurait suffit à la convaincre tout en gardant une certaine méfiance en cas de traitrise, mais quasi tout le chemin aurait été fait, une partie de confiance était là, contrairement à tout ce que pouvait penser Katalina.
"Et ne dramatisez pas, ce n'est pas parce que je déteste porter ce genre de choses que je vais en profiter pour découper le couturier, il faudrait le recoudre après, ca serait un comble pour lui !" Humour bien gras de soldat... C'était pas gagné. "Et je n'ai pas besoin d'un de vos hommes non plus, laissez les profiter de cette halte tranquillement. Vous avez ma parole que je me plierais à votre petit jeu de m'habiller, ceci devrait vous suffire."
Même si elle tentait de s'esquiver depuis le début elle ne faillirait pas à sa parole, seule chose qui pourrait annuler sa promesse était que la noble la considère comme caduque, ce qui n'était pas vraiment gagné, et Joh avait tout de même essayé. Elle quitta donc la pièce sur ces mots prenant la peine de refermer la porte derrière elle après un signe respectueux de la tête en guise de "au revoir"
__________________
La petite toilette rapide fut faite avec la bassine, se débarrassant de la transpiration avec une sorte de tissu éponge et de l'odeur de la journée comme l'avait demandé la noble, puis enfin se revêtir. Un bain n'était pas nécessaire à ses yeux, se laver les cheveux régulièrement était inutile. Bien évidemment elle se rhabilla avec ses vêtements d'hommes, en ayant de rechange, laissant les précédant tremper dans l'eau savonneuse quelque minutes avant de les étendre surtout après les quelques jours consécutifs d'utilisation qu'ils avaient subits. Ils pendaient maintenant devant la fenêtre ouverte, rafraichissant le vent qui pénétrait par celle-ci et les faisait sécher, servant par la même occasion à cacher la vue de l'extérieur.
Le couturier eut enfin l'autorisation de pénétrer dans la chambre au bout d'une bonne demi heure, pour y trouver une femme habillée en homme qui l'attendait les bras croisés et le regard montrant qu'elle n'était que très peu enchantée de le voir arriver avec tout son matériel qui lui serait nécessaire pour faire son travail. Il la regarda de haut en bas, se demandant ce qu'il pourrait bien en faire...
"C'est donc vous mon bourreau ?" Commença-t-elle pour le pauvre homme. "Faites vite, qu'on en finisse et pas de mains baladeuses" Le ton était froid au possible. "Heu... Très bien." Bredouilla-t-il, pris au dépourvut face à l'intonation. "Vous désirez quoi exactement ?" "Rien du tout, si j'avais vraiment le choix vous ne seriez pas là ! Mais puisque je n'ai pas le choix, essayez de faire quelque chose de simple qui ne m'empêche pas de bouger" Elle désigna son épée du menton. "Si vous voyez ce que je veux dire."
Une sacrée tache pour le pauvre homme qui devait se retrouver pour la première fois de sa vie à faire une robe pour une femme de ce genre. Une musculature sèche mais développée, quelques rares cicatrices fines mais bien visibles en cas de bronzage, surtout visibles au niveau des bras, des mains assez fines mais dignes de celle d'un homme au toucher, trahissant l'utilisation régulière d'une arme. En quelques mots, une femme soldat ayant une certaine expérience dans son domaine. Imperturbable il commença son travail de mesure, avec quelques coups sur les mains à chaque fois qu'il s'approchait d'endroits sensibles, tels que la poitrine par exemple, l'empêchant d'aller plus haut et de faire son travail correctement... Car oui les robes avaient aussi pour but de la mettre en valeur.
"Laissez moi faire mon travail je vous prie, sinon la robe ne pourra pas assez bien mettre votre corps en valeur, je peux vous assurer que vous serez encore plus belle que dans ces guenilles de paysan."
Bien la remarque d'un homme ça... Lui qui essayait de lui faire un compliment maladroit pour tenter de la décrisper et de faire diminuer l'ambiance tendue qui flottait dans l'atmosphère il faillit se recevoir une beigne que Joh' eut un certain mal à retenir.
"Je vous fais ravaler vos mots quand : Tout de suite ou maintenant ?"
Et dire qu'ils n'en étaient qu'aux mesures... |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Lun 2 Aoû 2010 - 21:17 | |
| Joran écoutait tranquillement, un sourire aux lèvres. Adossé au mur de la chambre, dans le couloir, il pouvait compter sur une isolation sonore des plus contestables pour ne perdre aucune miette de ce qui s’annonçait comme un dialogue d’exception. Malgré l’assurance de Johann qu’elle ne ferait aucun mal à son futur « tortionnaire », la Dame Noblegriffon n’était pas revenu sur ses paroles. Commençant à connaître l’animal, Joran avait décidé de rester à l’extérieur, non sans promettre au couturier qu’il interviendrait si nécessaire. Le pauvre homme n’avait pas compris, s’était contenté de hocher la tête et était entré. Il n’avait pas fallu plus de cinq secondes à la jeune gradée pour l’éclairer. Mais plus que tout, c’était l’audible agacement de Johann qui réjouissait Joran. Le jeune homme n’avait toujours pas oublié la façon dont la cavalière les avait reçus, et tout ce qui pouvait l’ennuyer était le bienvenu.
« Ne devriez-vous pas être à l’intérieur ? »
Manquant de sursauter – il avait été tellement concentré sur ce qui se passait de l’autre côté du mur qu’il n’avait pas prêté attention à ce qui pouvait se promener dans le couloir – il salua la nouvelle venue.
« J’ai estimé, expliqua-t-il, que Reihart poserait moins de problème si elle ignorait ma présence, ma Dame. - Je vois. » Il fut soulager de voir qu’elle réfléchissait à ses paroles, et sourit malgré lui quand elle hocha la tête. « Vous avez sans doute eu raison. - Je ne peux que le plaindre, néanmoins », crut-il judicieux de faire remarquer.
Au même moment, ils entendirent à travers le bois l’exclamation exaspérée de l’artisan, qui se plaignait du peu de coopération de sa « cliente ». La réponse ne tarda pas à claquer l’air, sèche et désagréable, et la Gardienne leva les yeux au ciel. Alors qu’elle venait à peine de se calmer, voilà que Johann lui rappelait le pourquoi de sa colère. Sans prendre le temps de pousser un soupir – ce qui lui aurait peut-être permis de chasser définitivement l’agacement qu’elle sentait déjà poindre – elle poussa la porte, indiquant d’un signe à Joran de rester où il était.
« Plus tard », put entendre Johann quelques secondes après son dernier coup d’éclat. La Gardienne de Tyra porta son regard aveugle sur la cavalière, avec la précision qu’elle lui connaissait désormais, mais ne laissa rien transparaître de son agacement. « Et, si réellement vous savez vous en tenir à ce que vous dîtes, jamais. »
Depuis la scène mémorable du bain, elle avait eu le temps de se rhabiller convenablement. Ses cheveux étaient désormais presque tous secs, ne restaient que quelques mèches humides. Elle portait une robe simple, d’une couleur bleu pâle unie. C’était surement ce genre de robe la que Johann souhaitait porter le jour du mariage. La naïve, elle pouvait toujours espérer.
« C’est un honneur, ma Dame », commença le couturier en s’inclinant respectueusement.
Il y avait dans son regard quelque chose comme de la gratitude. Si Katalina avait pu le voir, elle en aurait sans doute compris la raison, mais à la place elle se contenta de le « fixer » quelques secondes. Après avoir incliné légèrement la tête en guise de réponse, elle s’était de nouveau tournée vers Johann.
« Rien ne vous obligeait à supporter pareille torture. » Elle avait légèrement accentué ses paroles, comme pour en souligner un peu plus l’ironie. « Maintenant que vous vous y êtes résignée, que diriez-vous de jouer le jeu ? »
Il était clairement visible que Katalina n’avait pas oublié tout ce qui avait pu se passer dans la salle des bains. Elle avait perdu cette patience amusée qui caractérisait ses rapports avec la cavalière depuis leur rencontre dans la ferme de son grand-père. Elle avait sans doute aussi commis son lot d’erreurs, mais elle n’était pas dans un état d’esprit lui permettant de le reconnaître. Pour l’heure, et jusqu’à nouvelle ordre, elle était pressée d’en finir avec Johann. Que le Roi en fasse ce qu’il voulait.
« Poursuivez, ordonna-t-elle au couturier avec un geste de la main. Je suis sûre que tout se passera bien, désormais. » |
| | | Johann
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Mar 3 Aoû 2010 - 18:00 | |
| Il ne faisait que prendre des mesures, mais chacun de ses mouvements étaient observés, au cas ou il y ait un geste déplacé. Et par geste déplacé ca pouvait signifier beaucoup pour Johann, c'était juste effleurer tout ce qui concernait sa féminité., alors qu'il parle du fait de la mettre en valeur... Il y avait de quoi l'assommer à plusieurs reprises, surtout qu'en passant il avait a ses yeux insulté ses origines.
"Qu'il insulte encore mes origines et je lui fais ravaler ses mots. C'est aussi simple que ça."
C'était a se demander s'il avait été aveugle, a voir de la manière dont se tenait Joh, il s'agissait clairement de l'opposé de Katalina qui faisait partie de la noblesse... Elle n'avait rien de celle qui avait faite mandater le pauvre homme. Il devrait faire très attention et ca il n'avait pas vraiment besoin d'être très futé pour le deviner. D'ailleurs le pauvre homme évita de faire une remarque sur les cernes que portait Johann...
Joh ne répondit pas aux "attaques" de Katalina, préférant éviter d'avoir à l'envoyer bouler une fois de plus, un simple regard noir qu'elle ne pourrait pas voir était amplement suffisant pour la contenter pour le moment. Elle ne se laisserait juste pas insulter sur ses origines. pour le moment elle y avait d'ailleurs échappé depuis qu'elle avait eut ses quelques contacts avec la noblesse, même si les rumeurs devaient aller bon train sur son dos, peut-être une sorte de respect par la crainte de se prendre une épée à travers la tronche ou encore le mieux : Qu'ils n'en aient rien à secouer d'elle.
Quoi qu'il en soit l'homme eut vite terminé ses mesures, assurant ensuite qu'il ferait comme il était convenu et qu'il repasserait plus tard pour les essais et les ajustements qui seraient nécessaires pour que l'instrument de torture, alias la robe, soit parfaite... Parfaite parfaite, ca dépendait pour qui ! Il finit donc par prendre congé. Elle avait eut sa dose de conflit pour le reste de la journée, tout était plus simple à la caserne ou son nom était déjà fait et ou elle n'avait pas besoin d'agir ainsi, chacun sachant ou étaient parfaitement les limites à ne pas franchir, même s'ils y avait eut un peu de mal au début. Ou encore à la ferme, ou il suffisait de travailler pour ne pas avoir de questions.
"Si vous êtes encore la pour la même chose que tout à l'heure, je ne suis toujours pas intéresse. Et il n'y a pas vraiment besoin de me faire surveiller, je suis assez grand pour me contrôler et aussi pour me défendre."
Magnifique retour en arrière sur une féminité potentielle, surtout avec le type derrière la porte qui semblait trouver la situation très drôle... Le ton était maintenant neutre. Dénué de toute forme de sentiments, l'opposé radical de ce qu'il s'était produit avant, ou la méfiance et parfois la colère ou quelque chose s'en approchant pouvait en ressortir. Tout ca semblait avoir disparu, mais pour combien de temps ? Combien de temps pouvait-elle ravaler sa fierté peut-être mal placée ? |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Jeu 19 Aoû 2010 - 22:11 | |
| Katalina avait cru tout entendre, mais encore une fois, Johann la surprenait. Après la honte de son sexe et de son corps, voilà que la cavalière lui avouait, sans surement même s’en rendre compte, que sa naissance comptait parmi la légion de tabous qu’elle entretenait. C’était à se demander si on pouvait simplement discuter, par moment, d’autres choses que des batailles et des armes. Comprenant que le faire remarquer à Johann ne ferait que les plonger toutes deux dans une nouvelle discussion sans fin, la Gardienne préféra laisser seul le silence répondre à la dernière menace de sa « protégée ». Grand bien lui fit, la séance put ainsi reprendre, et avec elle, le parcours du combattant du pauvre couturier qui n’avait sans doute jamais été confronté à pareil phénomène.
J’aurais du inviter Aerandir… se maugréa intérieurement Katalina. Il aurait apprécié le spectacle à sa juste valeur.
Quel dommage qu’elle ne put elle-même le voir. Elle dut se contenter de ce que ses oreilles lui rapportaient, mais, par Néera, c’était bien assez suffisant. Les Cinq eux-mêmes n’auraient pu rester stoïques face à pareille farce. Loin de s’en amuser, Katalina se laissa atterrer par tant de mauvaise volonté. Mais peut-être avait-elle sa part de responsabilité dans l’attitude déraisonnable de Johann.
« Voilà qui est fait ! lâcha, soulagé, le brave homme. Vous pouvez vous détendre, la séance de torture est terminée. »
Amusée, Katalina esquissa un léger sourire et fit quelques pas pour s’approcher. Oubliant momentanément sa victime, il se tourna vers la noble et effectua une révérence polie qui n’échappa aux oreilles attentives de la jeune femme.
« Je vous remercie de votre patience, d’aucun aurait rapidement abandonné. - Ma Dame me flatte, répondit-t-il simplement. - Peut-être, sourit Katalina. Je ne vous retiendrai pas plus longtemps. Réussissez cette robe, maître couturier, et je saurai récompenser votre peine. »
Sans rien ajouter d’autre qu’un sourire de plaisir anticipé, il hocha la tête et s’en fut. Bientôt, la porte se refermait et le loquet reprenait sa place. Un son somme toute banal, mais que Johann dut prendre comme un signal.
« Si vous êtes encore la pour la même chose que tout à l'heure, commença Johann, je ne suis toujours pas intéresse. Et il n'y a pas vraiment besoin de me faire surveiller, je suis assez grand pour me contrôler et aussi pour me défendre. - Grande », rectifia doucement Katalina.
Que n’aurait-elle pas donné pour comprendre la façon de penser de la militaire. A quoi pouvait bien lui servir les pouvoirs d’une Déesse si la première mortelle venue la déroutait ? Tant d’ironie qu’on pouvait parler de cynisme la laissait pantoise et désarmée.
« Est-ce si difficile de se considérer femme, quand on évolue dans un monde d’hommes ? » La question, toute rhétorique qu’elle était, n’en était pas moins sincère. Elle n’attendait aucune réponse, se sachant face à un mur bien trop haut et bien trop épais pour être franchi, mais elle n’en demeurait pas moins intriguée par tant de déni. Johann avait du maudire le sort qui l’avait voulue si éloignée de ce qu’elle désirait. « Avant que vous ne montiez aux créneaux, avec l’habileté que seul possède le militaire, tranquillisez vous. Je ne suis pas venue pour vous proposer une nouvelle fois une aide que vous abhorrez. »
La faute lui incombait entièrement, elle devait se l’avouer. Si elle avait été plus claire, dès le départ, elle aurait sans doute pu éviter un tel déchaînement de défiance. Mais comment se montrer clair quand on ignorait soi-même les tenants et aboutissants de la chose ? Autant passer à autre chose.
« Si nous oublions tous les désagréments tournant autour de cette histoire ? Ce serait sans doute plus simple, pour vous comme pour moi. Il reste quelques jours de voyage pour rallier Odelian. » |
| | | Johann
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Ven 20 Aoû 2010 - 9:11 | |
| Le moment le plus dur de la séance de torture fut quand le couturier eut besoin de mesurer le tour de poitrine de Joh, a défaut de mettre en valeur son visage marqué par le manque de sommeil, et la gueule de six pieds de long qu'elle tirait, il fallait bien la mettre en valeur d'une autre manière, et autant le faire avec ses atouts féminins ! Heureusement que le couturier était patient pour ses "clientes". Au moins il pouvait dire qu'il était était professionnel ! La séance de torture se terminait guère après, l'homme ayant bien compris qu'il s'agissait de ça, pour sa victime, ceci devant être son réconfort face à si peu de coopération. Après un court échange de parole il disparut refermant la porte derrière lui.
"Ça ne vous dérange pas que je me change ?"
Question qui n'attendait pas de réponse non plus ! Joh suivit le pas pour mettre en place le loquet, verrouillant ainsi la porte de l'intérieur pendant le petit discours de la noble, sans y répondre, puis toujours en silence elle entreprit de remettre sa bande autour de sa poitrine, Katalina pouvait aisément le deviner au bruit de froissement de tissus et aux soupirs de la commandante une fois que la tache fut terminée. Et oui, se changer pour elle, c'était juste remettre cette bande, avec sa tenue d'homme qu'elle portait déjà. Elle n'aurait pas fait ça devant n'importe qui, la noble était aveugle, et c'était bien pour cela qu'elle ne l'avait pas mise dehors.
"La confiance ne se gagne que par la franchise, ne pas aimer quelqu'un, le hair au point de vouloir le tuer lentement n'empêche pas d'avoir confiance en lui tant qu'il est franc avec toi." Elle fit une pause. "Vous n'avez pas été franche avec moi, mais il n'est pas trop tard pour vider votre sac. Je n'ai peut-être pas votre éducation et vos connaissances, mais je comprend quand on me parle de manière directe, vous cachez quelque chose, et ça, il n'y a pas besoin d'être un as dans la magie pour le deviner."
Contre toute attente Joh' s'approcha, pour lui saisir l'avant bras, à la manière d'une "poigne" de salut ou de rencontre entre deux soldats, une poigne franche signifiant beaucoup, comme par exemple celle d'une coopération dans la confiance pour inciter à faire qu'elle soit réciproque. Un engagement d'alliance ou au moins de paix, de non agression, comme le sens premier de toutes les poignes de main et en la faisant Joh' avait fait le premier pas, un geste fort sachant qu'elle était resté à bonne distance de la noble quelques instants auparavant. Elle s'approcha un peu plus, pour poser sa main libre sur l'épaule de la noble. Elle la traitait d'égal à égal, chose qui ne plairait sûrement pas à Katalina, mais c'était la seule façon de faire que connaissait Joh.
Elles étaient proches l'une de l'autre, la noble pouvait donc parler à voix basse en cas d'oreilles indiscrètes et Joh pourrait l'entendre de manière distincte. Qu'est-ce qu'il se passait dans la tête de Joh' à ce moment là ? Le grand mystère d'une personne qui semblait dénuée de sens ou de compassion à ce moment là. Quelle était la logique dans tout ça ? Une réponse positive à la proposition de Katalina de faire "la paix" ou encore un test de la femme ?
C'était en fait très simple, peut-être même trop : Lui laisser une dernière chance, lui forçant la main pour que Katalina la saisisse enfin et face enfin à la manière de Joh' au lieu de tourner autour du pot avec des mystères.
"Que décidez-vous ?" Elle lui laissait la main par cette question directe posée à voix basse.
Dernière édition par Johann le Ven 20 Aoû 2010 - 15:53, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Ven 20 Aoû 2010 - 15:33 | |
| Se changer. Katalina ne voulait même pas savoir ce qu’entendait Johann par là. Allait-elle remettre ses frusques d’hommes ? Consciente que la question n’en était pas une, elle préféra garder le silence, se gardant ainsi un commentaire qu’elle n’aurait pu faire autrement que désobligeant. Un léger bruissement de tissu attira son attention, et une nouvelle fois, elle regretta de ne pouvoir voir. Le son venait de la cavalière, bien évidemment, mais la noble aurait donné sa fortune au premier mendiant venu si on lui avait affirmé qu’il provenait d’une tunique qu’on froisse. C’était bien là tout le drame de la cécité : les choses les plus simples se teintaient trop rapidement de mystères et d’interrogations. Pour ce qu’elle en savait, la jeune femme pouvait simplement être en train de changer un… … bandage. Grimaçant malgré elle, Katalina réprima le frisson d’horreur, alors qu’elle pensait avoir enfin compris. Johann parlait de torture en évoquant la séance d’habillage qu’elle venait de subir, et l’instant d’après décidait de se comprimer la poitrine, sciemment, alors que rien ne l’y obligeait. Elle n’avait nul regard à fuir, et pas plus de jugement, sinon les siens propres. Et c’était bien là le nœud du problème, car il n’y avait pas regard plus intransigeant et jugement plus ferme que ceux de Johann. La pauvre était prisonnière d’un corps qui lui faisait horreur et tentait vainement de le modeler à sa convenance. Finalement, malgré tout, Katalina se surprit à la plaindre une nouvelle fois, oubliant par la même occasion ses griefs. Elle parvint même à prendre la nouvelle attaque de Johann avec philosophie, et ce n’était pas peu dire, au vu de ce qu’elle put entendre. « Je pensais que les militaires connaissaient le concept pourtant intuitif de la trêve, fit-elle remarquer avec un certain amusement. Je pensais pourtant avoir clairement évoquée mon envie de passer à autre chose. » Mais il ne semblait pas dans les projets de Johann de tourner la page. Prenant sans doute les propos de Katalina pour ce qu’ils étaient, une dérobade, elle franchit la distance qui les séparait en moins de temps qu’il n’en fallait à la noble pour s’en rendre compte. La Gardienne sentit une main lui saisir son avant-bras et une autre se poser sur son épaule, sans comprendre ce que ces gestes signifiaient. Le pire était que, sans être oppressantes, les prises étaient fermes. Surprise, elle ne sut d’abord comment réagir, si bien qu’elle n’esquissa pas le moindre mouvement pour se dérober. A la place, elle leva simplement la tête vers sa protégée, avec cette précision qui dérangeait tant Johann – mais qui, à si courte distance, perdait de son caractère surprenant – pour témoigner de son étonnement. « Que décidez-vous ? » chuchota la cavalière, si faiblement qu’un spectateur n’aurait pu l’entendre s’il s’était tenu à plus d’une dizaine de pas. Fronçant les sourcils, Katalina sortit de sa torpeur. D’abord prise au dépourvu, elle commençait à comprendre où voulait en venir Johann. Tout était orchestré pour la pousser à l’aveu, de la première tirade où elle lui reprochait son manque de franchise à la sommation de réponse impérieuse bien que chuchotée, en passant par la posture qu’elle lui avait imposé. « Qu’ai-je à décider, Johann ? demanda-t-elle avec un soupçon d’irritation en même temps qu’elle tentait de se dégager. Je n’ai rien à vous dire que je ne vous ai déjà avoué. Je suis Katalina Noblegriffon, fille de Noah Noblegriffon et veuve de feu Elyas Noblegriffon. Je suis à la tête d’un des empires commerciaux les plus florissants de la Péninsule et le hasard a voulu que je noue des liens étroits avec le Culte de Tyra. Je suis capable d’apaiser vos tourments, qui sont réels quoique vous vous refusiez à les assumer, et de vous clarifier les idées, mais vu que la possibilité ne vous intéresse pas, le chapitre est clos. » Posant une main sur son ventre qui, quand elle n’y prenait garde, trahissait déjà sa condition de future mère, elle chercha quelque chose à ajouter. Seulement, à part mettre un terme à la conversation, elle ne voyait pas vraiment ce qu’elle pouvait faire. « Est-ce avec une attitude semblable que vous espérez convaincre le Roi de vous redonner le commandement de la Rose Noire ? » |
| | | Johann
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Lun 23 Aoû 2010 - 9:23 | |
| Que les choses soient illogiques ou non pour Katalina au sujet de la tenue vestimentaire de Joh' ne lui faisait vraiment ni chaud ni froid, les choses étaient faites ainsi et lui convenaient parfaitement ou plutôt en était la solution et retrouver la possibilité de mettre ce bandage après ces semaines sans pouvoir réellement le faire à cause des douleurs de ses blessures l'inconfort physique étant largement compensé par une certaine quiétude et tranquillité d'esprit à ce sujet là.
Katalina fit sa tirade, répétant juste cette fois de manière beaucoup plus organisées les choses qu'elle avait révélé petit à petit à la cavalière à chaque fois qu'elle se trouvait dans une impasse, et cette fois l'impasse était d'autant plus importante que Joh repoussait encore les limites physiquement avec son tact légendaire et sa diplomatie digne d'un mur de brique.
"Une poignée de main pour la paix et la franchise pour la confiance." Dit-elle simplement.
Elles n'étaient pas vraiment du même milieu, l'une vivant dans celui des requins de la politique et du commerce et l'autre dans la violence ou il était facile de deviner qui était l'ami de l'ennemi, les deux se différenciant avec une facilité déconcertante. Et aucune ne voulant faire le premier pas dans le monde de l'autre. Encore une impasse qui se clôturerait sur cette chose, encore... Encore et même toujours, les deux étant presque aussi têtue l'une que l'autre quand certains points leur tenaient à cœur.
"Vos affiliations au culte de Tyra vous causerons un jour des ennuis, ceux qui jouent avec les cadavres vous le feront regretter amèrement. Je ne peux que vous avertir, et maintenant que je vous suis redevable j'essayerai de vous aider à vous en débarrasser comme je pourrais "Dame Noblegriffon" sans en garantir la réussite."
Distances de nouveau prises, un retour en arrière en quelque sorte. Vu que le chemin de la confiance pour Joh était une voie sans issue, un cul de sac qui ne pouvait pas être percé pour le moment, et ces derniers mots traduisaient qu'elle renonçait à le forcer pour le moment. Peut-être plus tard, quand elle payerai sa dette si l'occasion s'en présentait.
"Je convaincrais le roi à ma manière, je ne suis pas du genre à dissimuler les choses, je dis et fais les choses comme je les ressens. J'apparaitrais comme je le suis et non pas comme on souhaite me voir, et je pense que malgré qu'il soit aveugle il arrive parfaitement à voir ce que sont les gens. Et si la franchise ne paye pas alors j'aviserai pour la suite."
Elle finit alors par lâcher l'avant bras de la noble, pour reculer de quelques pas, puis elle finit par retourner à la porte pour la déverrouiller. Elle n'était pas revenue sur la "proposition d'aide" dont elle n'avait pas besoin, être redevable d'une chose était déjà de trop et en prime elle estimait ne pas avoir de soucis autres que ces tensions avec le roi...
"La porte est de nouveau ouverte."
Signala-t-elle au cas ou le bruit du loquet n'avait pas été assez clair, répondant un tant soit peu à l'invitation de clore cette dispute vaine et stérile de toute solution entre elles. Peut-être qu'un nouvel élément viendrait changer un jour la donne, un jour... |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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| Sujet: Re: Autour d'un bain | Johann Jeu 26 Aoû 2010 - 17:36 | |
| « J’ai bien peur, Johann, que vous ne vous attaquiez à une tâche impossible, même pour vous », répondit doucement Katalina à la promesse de la cavalière de la délivrer du Culte de Tyra. Mal à l’aise, la Gardienne détourna le regard, ne sachant que répondre d’autre. Etre aveugle ne changeait rien, elle ne voulait pas que Johann voit l’impuissance peinte sur son visage. Tyra avait beau ne prêter qu’une attention diffuse aux états d’âme des futurs résidents de son Royaume, et s’amuser des paroles de Johann, son Réceptacle lui était paniqué quand il entendait de telles accusations. Si seulement la Haute Prêtresse des Elfes avait pu penser aux conséquences de ses actions, avant de lancer sur Diantra une telle malédiction. Certes, la première conséquence avait été de libérer les lieux de cultes malmenés, mais le prix semblait soudainement bien élevé. Pour sauver quelques pierres, Hithiel avait potentiellement jeté le doute dans le cœur d’une génération. Se sentant bien seule, Katalina préféra changer de sujet, évoquant la future rencontre qui attendait sa protégée avec Trystan. Comme c’était prévisible, Johann ne renâcla pas. Après tout, c’était un problème qui lui tenait à cœur, et il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle soit disposée en en parler. Peut-être pour se convaincre elle-même, peut-être parce qu’elle percevait les réticences de son interlocutrice et voulait la convaincre, elle aussi. Mais aux yeux de Katalina, un commandant qui n’était pas capable de reconnaître l’étendard des Serramire était un commandant qui pouvait, à tout moment, déclencher une guerre pour faute diplomatique. Surtout que Johann ne mâchait pas ses mots. Si jamais le régent l’avait accompagnée, que se serait-il produit ? Elle préférait ne pas y songer. « C’est tout à votre honneur », reconnu la Gardienne aux déclarations de la cavalière, préférant garder pour elle sa remarque quant à la compatibilité de la diplomatie et de la franchise. Elle ignora aussi les reproches qu’elle croyait desceller dans de tels propos. Au moins était-elle assez honnête pour reconnaître en son for intérieur qu’elle avait en effet manqué de franchise. Elle avait hâte, désormais, de retrouver les murs réconfortants de sa demeure. Elle n’était pas arrivée à Odelian que, déjà, elle souhaitait repartir. Ses dons étaient encore trop indisciplinés, ses habitudes trop précaires, le danger trop grand que les choses échappent à son contrôle. Néanmoins, elle n’oubliait pas ce qui l’avait poussé à entreprendre un tel voyage, cet adieu que représentait la cérémonie qui unirait, tous le savaient, Etherna et Odelian. Ensuite, Hithiel le lui avait promis, elle deviendrait aux yeux de tous la Gardienne, et ne serait plus la bienvenue dans le cercle fermé de la noblesse péninsulaire… ou, tout du moins, plus de la même façon. Aerandir l’avait sans doute compris, et c’était pour cette raison qu’il avait fini par céder, malgré la grossesse déjà avancée. Toute à ses pensées, elle n’entendit pas Johann lever le loquet de la porte. La remarque de Johann n’était donc, en théorie, pas inutile, mais Katalina la reçut comme un camouflet. Même si ce n’était pas ce qu’ils exprimaient réellement, ses mots pouvaient être compris comme un congédiement, une invitation à peine dissimulée à sortir. « Très bien », lâcha-t-elle presque froidement. Les provocations incessantes de Johann mettaient sa patience à rude épreuve. Le pire était qu’elle avait pleinement conscience que la plupart n’étaient pas volontaires, si bien qu’elle avait parfois l’impression de passer pour une gamine susceptible. Mais, par Néera, rares étaient les personnes à l’avoir poussée à ce point dans ses retranchements. Se forçant au calme, elle adopta une voix plus neutre et, à sa grande satisfaction, plus douce. « Dans ce cas, je suppose que plus rien ne me retient ici. » Sans demander une quelconque aide, elle s’approcha de la porte. Sa main trouva bientôt le bois frais qui la constituait et elle l’ouvrit. Après avoir franchi à moitié l’ouverture, elle se figea et tourna la tête en direction de Johann, lui imposant ainsi la vue de son regard terni par la cécité. « Nous arriverons bientôt à Odelian. Vous allez sans doute m'éviter jusqu'à la citadelle du Comte, et comme nos chemins se sépareront dès le moment où vous rencontrerez le Roi, j’imagine que nous n’aurons pas l’occasion de nous reparler. » Elle ne pensait pas se tromper en affirmant cela, après tout Johann n’avait pas fait mystère de la répulsion qui lui inspirait son hôte. « Je n’ai plus qu’à vous souhaiter bonne chance. » Et elle quitta la pièce sans rien ajouter.
[A toi de voir ce que tu fais, on peut clôturer le topic ou le continuer si Johann décide de la suivre] |
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