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| [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] | |
| | Auteur | Message |
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Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Jeu 2 Sep 2010 - 23:10 | |
| Assar...
Il aurait du s'y sentir chez lui, il y était né, il y avait grandi et il l'avait fui dés qu'il avait pu pour n'y revenir qu'en de rares occasions. Non, en vérité, il haïssait cet endroit qui était davantage le fief de son père. Non, se corrigea-t-il, ce n'était plus vrai, Loup y avait veillé. Maintenant Assar était à son frère. Il n'avait que peu de bons souvenirs dans cette forteresse... Et tous étaient avec sa mère et sa soeur. Aucun avec son père et son frère. Pour fabriquer des souvenirs avec une personne, encore faut-il avoir interagi avec elle, et ce n'était pas le cas. Thibault n'avait été qu'un étranger pour son père. Il aurait aimé que cela soit vrai pour son frère, mais hélas, non. Loup n'avait eu de cesse de l'écraser de sa supériorité, le rabaissant à chaque fois, le prenant pour un enfant, sans voir l'homme qu'il devenait.
Et dire qu'il avait adulé son frère quand il était trop jeune pour souffrir la comparaison. Cela n'avait pas duré.
Adoration était devenue jalousie.
Jalousie rancoeur.
Rancœur haine.
Cette dernière étape avait été franchie à la mort de leur père, lors du Voile. Thibault ne pouvait pas croire que son père soit mort de façon si stupide. Loup avait sa part de responsabilité là dedans. Aveuglé par ses sentiments haineux envers son frère, il l'accusait de tous les maux.
Ils avaient échangé quelques mots, violemment, quand Thibault avait apprit la nouvelle. S'il avait décoché un bon coup à son frère par surprise, il s'était fait étalé ensuite. Encore une fois, il perdait face à ce frère qui l'écrasait de sa perfection. Et la dernière phrase lancée l'avait mit hors de lui. Comment osait-il lui donner des conseils que ce que leur père aurait voulu? C'était un Thibault fulminant qui était parti ce jour là.
Pour revenir aujourd'hui.
Il était arrivé en fin de journée. Du moins estimait-on ainsi le temps, l'éclipse rendant difficile l'estimation de l'heure du jour. Sans fanfare ni trompettes, il s'était présenté aux portes d'Assar. Il avait grandi ici. Marion l'avait accueillit chaleureusement, comme toujours, s'estimant heureuse de le revoir. Mieux valait en profiter, elle serait la seule avec sa mère à lui réserver pareil acceuil. Il était malade de devoir côtoyer son frère et ne savait pas s'il parviendrait à le mépriser simplement comme avant. Alors, suite à son arrivée, il rejoignit sa chambre, faisant ses ablutions pour se débarrasser e la poussière du voyage, avant de sortir faire un tour sur les remparts, aussi nerveux qu'un lion en cage.
Sa haute silhouette souple se découpa sur le chemin de ronde, alors qu'il s'était accoudé au créneau, le regard absent, fixé que la pénombre qui s'étendait sur les terres des Rochefort dont il ne serait jamais le maître.
Il pensait être seul ici, il s'était trompé. un pas léger et féminin se fit entendre et il détourna la tête de sa sinistre contemplation pour poser ses yeux mordorés sur la silhouette envoutante de Faustine d'Escault, jeune et jolie veuve qui se retrouvait maintenant libre comme l'air. Une intrigante, cela se voyait dans ses yeux, mais il ne savait pas encore à quel point... Féline, sensuelle, magnétique.
Et donc dangereuse.
- "Le chemin de ronde n'est pas un endroit où je pensais croiser une dame de votre rang. Seriez-vous intéressée par les charmes de nos terres?"
Question ambiguë... Elle tournait rudement autour de son frère d'après les rumeurs. Oh, on ne parlait pas de relation, attention, mais il y avait eu plusieurs rencontres entre eux. Les murs avaient des yeux, tout se savait... A moins que cela ne soient folles rumeurs.
- "A moins que vous vous soyez lassée de la compagne de mon frère."
Il employa un ton à glacer le sang en parlant de Loup. Cynique, arrogant. Haineux. Faustine et Loup se connaissaient depuis un moment et jamais la Dame d'Escault n'avait daigné s'intéressé au petit frère. A quoi bon regarder la lune quand on est ébloui par le soleil? |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Jeu 2 Sep 2010 - 23:33 | |
| « Vos terres ont leurs charmes, les miennes sont envoutantes. »
Paroles innocentes, rappel a l'ordre discret, onde suave jetée sur l'air raffraichit. Quelle idée d'aller se promener a cette heure ? D'aucun aurait posé cette question et d'aucun n'aurait aimé la réponse. Faustine sourit, presque féline, ce lent mouvement écartant la corolle rosée de ses lèvres.
« Et où attendrait on a me voir, Messire ? »
Point de Mon Seigneur, oubli volontaire ? Certain pourrait lui pardonner cette petite incartade, arguer l'ingénue, l'idiotie, mais chaques mots avaient son importance. La fossette se creuse, séductrice inconsciente. Ce qui s'échappe d'elle est sulfureux et le regard que lui porte le cadet des Rochefort le lui rappelle. En vérité, elle avait espéré trouver solitude bienheureuse. Elle avait éspéré éteindre les flammes de sa rancoeur, de ce poison qui courrait dans ses veines. Mais le ciel en avait décidé autrement. Rencontrer Thibault n'était qu'un concours de circonstance. Etrange. Un tour du hasard et Faustine souriait. Comme a un viel ami, glissant entre ses lèvres l'once d'une compréhension dangereuse.
Un sourcil se haussa délicatement et son rire fendit l'air. Véritable caresse pour l'oreille, prémices indécents.
« Faites attention, la haine suinte de vos pores. »
susurra-t-elle en plissant les paupières, un soupir de quelques mots, mais la lueur de ses yeux avait tout de la tigresse endormie. Pour l'instant du moins. Oserait elle promener ses prunelles glaces sur cet homme qui lui faisait face ? Bien sur elle caresse les traits, effleure le corps. Beau, certainement, trop peut être ? Le ton employé, les mots jetés, Thibault pensait connaître, il pensait percer, il pensait impressionner peut être, comprendre peut être ce qu'elle était. Doux espoir qui ne sera jamais sien aussi facilement
« La haine ou...La jalousie peut être. »
continua-t-elle sur ce même ton langoureux qui était le sien.
« Votre frère et moi nous connaissons depuis des années, en quoi mon amitié peut elle a ce point mériter votre mépris ? »
Elle gissa dans sa voix comme une fêlure, une faille, habile comédienne, Faustine tissait déjà sa toile. Son but demeurait caché et peut être même n'était il pas clair en son âme. Mais elle sourit, presque blessée...Image terriblement vivante de l'honneur esquinté. Il pouvait s'y laisser prendre, comme n'y opposer que mépris. La réaction scellerait peut être son jugement. |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Ven 3 Sep 2010 - 9:33 | |
| Thibault lui accorda toute son attention alors que sa réplique lui parut soudainement plein de sens. Parlaient-ils réellement géographie? Le jeune homme détailla la veuve d'un oeil neuf, avant de répliquer dans un sourire :
- "Hélas, je connais mal vos terre, peut-être aurais-je le plaisir de les visiter un jour."
Trop longtemps absent, il ne connaissait guère ses voisins. Son père n'avait pas vraiment prit la peine de l'emmener dans ses déplacements comme il avait pu le faire avec Loup. Ainsi avait-il été condamné à tout apprendre de sa mère, sans jamais faire l'expérience par lui-même. Et le temps passant, il n'avait fait que fuir ce qu'il aurait du connaître. Il se rendait compte à présent combien cela avait été une erreur. Il était devenu un étranger à ses propres terres, gens et pairs. Pouvait-il encore arranger cela? Était-il encore temps de nouer des alliances, de les voler à Loup? Faustine était peut-être un déclencheur dans l'attitude nouvelle à adopter du cadet des Rochefort.
- "C'est une bonne question, dont je n'ai pas la réponse. Il semblerait en effet que vous ne soyez jamais là où l'on vous attende, d'après ce que j'ai entendu dire à votre propos. Mais l'on dit tellement de choses sur vous qu'il me faudrait une année entière à démêler le faux du vrai et je n'ai pas tout ce temps à perdre, aussi agréable soit le sujet d'étude."
S'il nota le titre qu'elle employa pour lui, il n'en fit pas mention. Loup devait avoir le droit au Monseigneur, mais Thibault était trop insignifiant pour cette marque de respect n'est-ce pas? Il ne se sentait pas de batailler avec elle pour gagner un titre auquel il avait le droit naturellement. Non, ce soir, il n'avait pas envie de se battre. Il se rappela soudainement l'échauffourée qui avait eu lieu entre lui et son frère et la façon dont il l'avait mis hors d'état de nuire d'un coup de poing bien placé dans l'estomac. Une sacrée droite qui lui avait coupé le souffle quelques minutes.
Il frémit en entendant la Dame d'Escault rire, un rire qui semblait contenir mille promesses de délices s'il succombait à ses charmes. Oh, elle était belle, ça, aucun doute, mais elle avait quelque chose de malsain qui le mettait mal à l'aise et l'empêchait de succomber tout à fait à ses charmes exquis. D'ailleurs, ses paroles douchèrent toute ardeur qui aurait pu naître de son rire et son visage se figea, tandis que ses prunelles dorées prenaient une expression rien moins qu'amène.
- "L'inimitié entre Loup et moi n'est un secret pour personne, Dame. Et maintenant que c'est un assassin, l'appeler frère me révulse."
Oui il croyait au Parricide. Parce que cela l'arrangeait de le croire, sans aucun doute, que la haine et la rancœur étaient si profondément ancrées qu'il en oubliait de raisonner et de voir Loup objectivement comme le faisait Marion. Il ne répondit pas concernant la jalousie. Mais elle le cernait trop facilement à son goût. C'était bien là ce qui l'empêchait de tomber dans le piège de sa petite comédie habilement jouée. La colère qui bouillait en lui le rendait imperméable à toute autre émotion, même si sa voix restait calme et agréable. Mais dans l'ambre de ses prunelles dansait un brasier.
- "Votre... amitié, c'est ça? Connaissant la réputation de mon frère avec ces Dames, je suis surpris que vous ne fassiez pas encore partie de son tableau de chasse."
Peut-être était-ce insultant alors qu'il sous entendait que Loup et Faustine couchaient ensemble de temps en temps. Mais on pouvait se poser la question : Loup adorait les femmes, davantage encore quand elles étaient aussi belles que Faustine. Maintenant qu'il était veuf, rien ne l'empêchait de recommencer à lutiner. Orpha avait réussi à y mettre un terme, à force de persévérance et Loup avait été suffisamment amoureux pour y renoncer.
- "Mais vous n'êtes pas une femme comme les autres, n'est-ce pas, Faustine d'Escault?" |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Ven 3 Sep 2010 - 12:01 | |
| « Peut être, tout es possible, quand a savoir si cela sera un plaisir...Il n'est là que mon bon vouloir »
Esquive doucereuse chantée sur les lippes d'une intriguante. Le ton est donné et il serait presque pitoyable de ne pas en entonner la juste mesure n'est ce pas ? Faustine sourit mais dort dans son regard des choses qui resteront du domaine de l'inavouable. De l'interdit.
« Les rumeurs ne sont qu'un pâle reflet de ce que peut être la réalité. »
Elle ne confirma pas, ne nia pas, ne se justifia pas. Les murmures les plus infimes sont autant d'étendard, autant de voiles jetés a la face des curieux. Elle s'entoure de leur chimère, les alimente parfois, louvoyant entre les mailles sans cesse resséré d'une réalité bien différente. Image floue et aux contours incertains que sont ces chuchotements d'alcove. Faustine se plait a en jouer.
Elle n'est pas surprise de la haine affichée. La jalousie accouche souvent de la haine fratricide, mille exemple, milles images. Cela ne l'étonnes pas. Sa haine est attirante pour la belle et elle plisse les lèvres a son regard intransigeant.
« Tout guerrier est un assassin, n'etes vous pas vous même un meurtrier ? »
Faustine hésite et valse. Relèvera, oubliera. L'envie est terrible, mais la prudence de mise. Qu'importe les actes du frère honni, assassin ou non, chacun un jour, rêve de faire couler le sang.
« Tuer pour ce que l'on possède déjà est particulièrement idiot, votre frère ne l'est pas. Mais l'aveuglement de la douleur est une chose qui voile l'esprit le plus critique. »
Le ton est murmure porté par le vent. Le dédain n'est pas, juste une évidence qu'elle se plait a glisser dans ses mots. Mais en vérité, elle se moque qu'il la croit ou non. Elle n'était pas l'avocat, pas le juge, mais serait le bourreau, de cela elle en était certaine.
Pensait il la vexer ? L'outrager ? Provoquer une colère qu'elle sait inutile ? Peut être, mais la réaction de la Dame d'Escault dépasse l'entendement. Elle rit. Comme une cascade qui s'écoule furieusement mais sensuellement sur les flancs d'une colline. Elle rit devant cette idiotie, cette banalité qu'il espère ou redoute être vraie. Si seulement ce n'était que cela...
« Oui, cela serait sans doute plus facile, une assurance retrouvée que celle de penser la banalité. Soit. Songez le...Qui sait si cela est vrai ou ne serait qu'une énième rumeur, je vous laisse le soin d'en décider par vous même »
murmura-t-elle lorsque son rire se tarit, l'iris bleutée se teintant d'anthracite, dérobant l'inaltérable amusement du ton pour ne laisser qu'un puit sans fond. Des abysses qu'il serait bon de ne pas visiter.
« Peut être serait il plus rassurant de me penser comme les autres, Messire »
Puis, la noirceur deserte ses pupilles, allégeant l'instant, se retirant lentement, prête a ressurgir soudainement, dévorant tout sur son passage.
« Je ne suis qu'une veuve venue soutenir un ami en mémoire de son défunt mari. N'est ce pas là les devoirs d'une Dame envers ses voisins ? » |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Lun 6 Sep 2010 - 23:27 | |
| - "Vraiment? Alors il me faut me défier de vous dans ce cas."
Oui, si les rumeurs n'étaient que le pâle reflet de la réalité, alors cette femme sensuelle était une dangereuse veuve noire qu'il valait mieux ne pas trop titiller. Mais le jeune homme était-il assez sage pour suivre son propre conseil? Apparemment non. Il lui lança un regard étincelant quand elle lui demanda s'il n'était pas lui même un meurtrier.
- "Ne jouez pas sur les mots, ma Dame. J'ai tué pour mon seigneur. Et jamais un membre de ma propre famille. Mais je ne m'attends pas à ce qu'une femme comprenne ces choses là."
Petite pique mesquine et fort peu charitable, surtout qu'il ne pensait même pas ses paroles. Certaines femmes étaient naïves, voire idiotes, mais quelque chose lui soufflait que Faustine d'Escault n'était pas de ces femmes là. De nouveau, elle remit en cause ses paroles, son jugement, parlant de douleur qui aveugle l'esprit. Pourquoi tout le monde s'acharnait-il à faire de lui un gamin contrôlé par ses émotions et donc puéril? Jamais l'on ne dirait cela de Loup et cela énervait Thibault au plus haut point. Et il ne put s'empêcher de tenter de la blesser en parlant des mœurs volages de son frère. Évidemment, elle ne se vexa pas et il ne reçut qu'un rire en réponse.
- "Esquivez donc la réponse si vous le voulez. Laissez moi penser que vous n'êtes pas une femme comme les autres et que vous ne cèderez pas à ses avances... Leurrez-vous sur votre maitrise de la situation."
Il bluffait. Il ne savait rien de leur relation, même si Loup avait rarement laissé une femme dans l'indifférence. Et il n'imaginait que trop bien son frère la séduire. Elle était trop belle, trop désirable. Et malgré leurs différences, il connaissait très bien son frère.
- "Rassurant? Vous vous donnez trop d'importance ma Dame."
Il arqua un sourcil à la suite de ses paroles, esquissant un sourire narquois.
- "Si bien sûr, et vous vous acquittez de cette tâche avec un zèle et un dévouement qui sont tout à votre honneur. Je regrette juste que vous ne consoliez qu'un seul de vos voisins quand d'autres sont dans le besoin également. Aurais-je été si longtemps absent que j'en suis devenu un étranger?"
Oui surement, et il n'avait pas lié les mêmes relations que son frère. Dommage au vu de la nature de ces relations. |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mar 7 Sep 2010 - 8:10 | |
| « Les femmes ne tuent jamais, Messire, comment voulez vous qu'elles comprennent ? »
Elle retint le rire sur ses lèvres. Non, les femmes ne tuaient jamais, elles assassinaient dans l'ombre. Et Faustine était de ce genre là. Marcellin aurait pu en témoigner si il avait encore été de ce monde. Jamais les regards accusateurs n'avaient glissé sur elle, et là était la différence entre un homme et une femme. Son sourire fleurit, lentement, avec une assurance qui en devient arrogance.
« Mais en cette heure, ne rêvez vous pas de tuer votre frère ? Peut être espérez vous hériter suite a ses accusations, vous le cadet qui avait bien moins de chance d'un jour succéder a votre père. Peut être même avez vous assassiner vous même votre père et pointer du doigt votre frère..Après tout, votre haine a son égard est reconnue, quel plus sur moyen de s'en débarrasser ?...Vous voyez Messire, vous pourrez vous défendre d'une telle rumeur, mais elle croira bien plus rapidement que votre frère parricide.»
Oui, il rêvait de tuer son frère et l'excuse serait qu'il le reniait. Déniant les liens du sang qui les unissait. Chose si banale qu'elle en perdait de l'interet finalement. Un soupir, relent de sensualité absente s'échappa de ses lèvres. Elle leva une main pour remettre en place une mèche de ses cheveux.
« Vous êtes interessant. »
Elle n'a que faire de ce qu'il pense réellement d'elle. En vérité, elle n'y accorde que peu d'importance. Il devient contradictoire, guidé par ses sentiments dévorant que sont la haine et la colère. Faustine regardait tout cela avec une légère étincelle amusée dansante au fond de ses prunelles. Interessant par ce contraste saisissant. Guidé par ce qu'il était, il en perdait tout bon sens. Piquant avec une maladresse confondante. Ou alors, il ne connaissait que les femmes trop frivoles et primsautières de la cour Odélianne.
« Ou peut être y accordez vous trop d'importance ? Ce que je suis ou non vous importe peu, Messire, alors inutile d'en discuter plus avant, ne pensez vous pas ? A moins bien sur que je ne sois en cette heure, qu'un exutoire a votre colère. »
Et malgré cela, il cherche, sans trouver. Faustine esquisse un sourire insondable, creusant la fossette qui orne sa joue. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, dardant un regard assombrit par le voile sur cet homme dévoré par ses propres cauchemars. Il était différent de son frère, mais, par certain coté, si semblable. Helàs la jalousie est un poison qui s'infiltre profondément dans le sang.
«Lorsque le dit voisin vous acceuille avec des allusions a peine voilées, il ne doit pas s'étonner de ne trouver qu'indifférence a sa tristesse. »
Lorsque se n'était pas de la colère. Mais Faustine n'était pas en colère. Non, sa colère elle la reservait a quelqu'un d'autre. Elle était amusée peut être, indifférente a sa douleur, surement. Il avait manqué de classe et de savoir vivre, fonçant tel un taureau blessé sur le premier voile rouge a sa portée. Elle pouvait le comprendre dans un sens, mais l'amoralité qui était la sienne n'était pas juge.
«Allons Messire, je ne suis pas votre ennemie, inutile de mordre ce qui ne le mérite pas. » |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mar 7 Sep 2010 - 9:43 | |
| Sa raison luttait avec ses émotions et il en ressortait une discussion étrange et contradictoire où il se perdait lui-même. Parler des femmes comme de petites dindes stupides n'était que provocation et il ne plaçait pas Faustine dans cette catégorie. Surtout pas. Avait-elle été aussi jeune et naïve que bien des jouvencelles à l'adolescence? Il avait un doute. Marion, sa propre sœur, n'avait jamais été niaise. Elle ne se mêlait pas de politique et de la gestion des terres, mais elle savait canaliser ses frères. Elle était instruite, calme et réfléchie. Leur conscience, si on pouvait dire. Cela dit, il ne put retenir un petit sourire en coin à la réponse idiote de Faustine. Sans doute pour souligner sa propre idiotie. Comme si les femmes ne pouvaient pas tuer... Allons, un peu de sérieux, elles le pouvaient tout à fait, mais de façon bien plus sournoise qu'un homme et moins souvent, il le concédait.
- "Les femmes ne tuent pas pour leur seigneur, c'est un fait. Elles ne lèvent pas l'épée pour lui, mais de là à dire qu'elle ne tuent jamais... Elles tuent, mais de façon plus... subtile. Le poison est arme de femme, ne le saviez-vous pas? Et si elles ne tuent pas pour leur seigneur, les plus rouées, elles, tuent leur seigneur."
Il y avait eu quelques morts suspectes de seigneurs et des veuves trop éplorées pour être honnêtes. Il pouvait comprendre que certaines femmes se débarrassent d'un mari encombrant, violent, humiliant et s'assurent ainsi un avenir confortable. Oh, peu le faisaient, la plupart subissait. Mais certaines, non. Certaines femmes avec un esprit retors. Il aurait bien rangé cette intriguante Faustine dans cette catégorie. Elle, elle était du genre à avoir le cran de tuer pour assurer son futur.
Une ombre passa dans son regard quand elle lui renvoya ses propres accusations à la figure, rappelant qu'il aurait très bien pu tuer leur père et faire accuser leur frère pour faire d'une pierre deux coups : punir Loup et hériter du domaine. La colère dansait dans ses prunelles dorées devant de telles accusations, même s'il ne pouvait nier leur bien fondé.
- "Vous me prêtez plus d'esprit que je n'en ai ma Dame. Mais je salue votre intelligence tortueuse qui a su développer un scénario aussi machiavélique. J'espère ne jamais vous avoir dans mes ennemis."
Il ne répondit pas concernant ses envies de meurtre sur la personne de son frère. Avait-il envie de le tuer? Sous le coup de la colère, oui, sans aucun doute, mais il était son frère et être un fratricide ne valait guère mieux qu'être parricide. Et sa mère et Marion ne lui pardonneraient jamais.
Mais les paroles de Faustine douchèrent sa colère alors qu'elle lui faisait prendre conscience à quel point il s'était montré cavalier avec elle, insultant même, se faisant exutoire à sa colère et son chagrin qui n'étaient pas dirigés contre elle. Il se radoucit, se traitant de tous les noms d'oiseau qui lui venaient en tête. Il en oubliait le sens commun et devait vraiment passer pour un gamin capricieux et colérique. Lui qui voulait prouver qu'il était un homme et aussi valable que Loup, il s'y prenait comme un pied. La jalousie le rongeait et devait ronger son cerveau en même temps.
- "Vous avez raison ma Dame. Je vous prie de m'excuser pour mon comportement grossier à votre égard."
Oui elle avait raison et il était temps qu'il se reprenne. Il devait travailler son masque de neutralité. Loup y parvenait bien, lui, à masquer son ressenti.
- "Je vous remercie de vous être déplacée pour honorer la mémoire de mon père. Mais je ne plaisantais qu'à moitié toute à l'heure. Je suis vraiment devenu un étranger à ma propre contrée."
Il se détourna d'elle, posant un regard mélancolique sur les vallons qui s'étendaient devant lui, à peine discernables à cause de l'éclipse. Il était connu à Odelian, reconnu par le Comte, par ses frères d'armes, mais ici, il n'était que le cadet qui avait fui son entourage pour voler de ses propres ailes. Celui qui avait trahi sa famille en partant ainsi et ne revenant que très occasionnellement. Comment auraient-ils pu savoir que c'était partir ou voir sa haine atteindre un tel paroxysme que cela aurait pu très mal finir? |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mar 7 Sep 2010 - 11:00 | |
| « La naïveté a quitté votre regard, Messire. »
Répondit la belle dans un léger rire amusé. Elle se souvenait de sa jeunesse, plutôt tumultueuse, toujours dans l'ombre de son frère. Quelle place indigne n'est ce pas ? Ainsi, la colère n'est jamais très loin. Le sujet est épineux et Faustine en est diablement consciente. Les femmes étaient terribles, bien plus que les hommes. Elles séduisaient sans honte et les penser faible était bien souvent une erreur mortelle pour leur époux. Bien sur, Faustine n'avait pas assassiné son mari, Audemont étant de toute manière proche de la mort, mais, d'un certain point de vue, elle avait fait pire.
« Tortueuse ? Non, Messire. Logique oserais je dire. Mais qu'importe, je ne suis point un avocat, ni même un juge, laissons donc ce sujet facheux de coté. »
Faustine sourit doucement. Oui, le mieux était de le laisser de coté, elle savait ce qu'elle voulait savoir. Nul besoin de s'étendre. La colère étincellant dans les étranges prunelles du cadet des Rochefort avait un je ne sais quoi d'attirant pour la belle. Aussi posait elle sur lui un regard non pas avide, ni même convoitise. Mais plutôt curieux, plutôt étrange.
Eut elle attendu des excuses qu'elle fut exausée. Non Faustine n'avait pas attendu d'excuses. Sa voix glissante comme un murmure l'avait juste remis a sa place, face a ses contradictions et son immaturité. Il rêvait peut être de ressembler a son frère. Oui, certainement. La jalousie nait de l'envie et Faustine était assez fine pour le deviner. Se rendait il compte a quel point cela le rendait vulnérable ? Certainement pas.
« Je ne saurais vous en tenir rigueur. La colère d'un homme est bien souvent acide. »
Et celle d'un enfant bien souvent inutile. Mais cela elle le tut, ne laissant d'un léger rire sublimer son regard polaire.
« Ne me remerciez pas, c'est un devoir dont je m'acquitte avec plaisir. Audemont tenait votre père en haute estime. »
Elle s'approcha de la muraille et ses prunelles scintillaient détranges ombres lorsqu'elle les posa sur l'horizon assombrit par le Voile. Tout cela aurait il donc une fin ? Faustine se surprit a espérer que non. Elle aimait cette nuit qui se voulait perpétuelle. Elle s'y sentait bien, se noyant dans ses ténèbres pour n'en sortir que plus puissante.
« Il est exact que vous avez disparu de la cour. Vous aviez pour habitude de suivre votre frère il y a quelques années de cela. J'ai été surprise de votre soudaine disparition mais je nous ferait pas l'affront de vous en demander les raisons, bien que je m'en suis souvent posé la question. »
Non car elles n'étaient que trop bien décelables. Il avait voulu fuir cette ombre que jetait Loup sur lui. Prouver qu'il valait aussi bien, voir mieux.
« Mais je suis sure que vous saurez retrouver votre place et ce qui vous liait a ces terres. »
Doux murmure que le sien, un peu absent mais valsant toujours sur la ligne qui séparait la décence de l'impudique.
« Il est juste regrettable que cela soit en de pareilles circonstances; Comptez vous rester cette fois ci ou fuirez vous de nouveau ? » |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mar 7 Sep 2010 - 11:41 | |
| Il lança un regard torve à la dame tandis qu'elle parlait de naïveté. Avait-il jamais eu un regard naïf? Oui, peut-être au début de son existence, quand il pensait que son père ne faisait aucune préférence, quand il pensait que Loup, en grand frère digne de ce nom, allait éduquer son petit frère et lui apprendre ce qu'il savait. Il avait déchanté, l'espoir devenant désillusion, la joie, amertume. Petit à petit, l'innocence avait déserté ses yeux, pour s'éteindre totalement à la mort de leur père.
- "La mort d'un père, n'est-ce pas la fin de l'enfance et de l'innocence? N'est-ce pas le début d'une nouvelle vie?"
Si, l'enfant devenait alors adulte, brutalement, ne pouvant plus compter sur l'image rassurante du père. Oh, adultes, Marion, Loup et lui, l'étaient, bien entendu, mais cette mort marquait la fin de l'âge d'or d'une façon violente. Pourtant, chaque être passait un jour par là, surmontant cette épreuve pour en ressortir grandi... ou pas. Néanmoins, sans Jehan, sans la recherche de son approbation, peut-être Thibault allait-il pouvoir repartir d'un pied neuf et prendre enfin son envol, désertant l'ombre de son frère pour atteindre pleinement les capacités qu'il savait siennes.
- "Oui, laissons le de côté, ce sujet est fort déplaisant et semble vous indisposer."
Parce qu'elle avait deviné qu'en parlant de ces meurtrières, il l'incluait dans le lot? Qu'il reconnaissait sa dangerosité? il avait dit ne pas la souhaiter comme ennemie, d'un ton léger, mais n'en demeurait pas moins le fait qu'il le pensait assez intelligente et fourbe pour nuire gravement, sans même en être inquiété. Les femmes n'ayant pas les droits ni la force des hommes, avaient du développer d'autres armes, bien plus redoutables. Il s'excusa de son comportement, sincèrement, tandis qu'elle avouait ne pas lui en tenir rigueur.
- "Acide et déplacée. Vous n'avez pas à servir de cible."
Même s'il était arrogant, il savait reconnaître ses erreurs et rectifier le tir. Présenter des excuses ne lui était pas aisé, le savait-elle seulement? Mais sa façon de lui faire prendre conscience de son comportement ne l'avait pas énervé comme cela pouvait être le cas avec sa famille. En général, il claquait la porte et ruminait, avant de se rendre compte de la justesse des critiques, mais rarement il s'excusait. Parce que la Dame d'Esault était ce qu'elle était, il ne lui fit pas l'offense de la planter là, ne voulant pas passer pour un enfant colérique. Un homme savait se remettre en question et apprendre des autres, non? il avait au moins apprit cela.
- "Et vous ma Dame? Que pensiez-vous de mon père? Ne venez-vous ici que par mémoire pour votre époux? Je vous présente d'ailleurs mes condoléances, bien tardives, j'en suis désolé. En terme de bon voisin, je pense avoir des choses à apprendre."
Il n'était pas venu aux obsèques d'Audemont, ni à celles de son fils. Cela ne le concernait pas à l'époque, Jehan et Loup s'acquittant de ces devoirs à sa place. Il n'avait pas été éduqué pour devenir Seigneur. Peut-être pour ne pas un jour, revendiquer son héritage et défier Loup. il était un homme compétent, un officier apprécié et rigoureux, mais pas un châtelain, ses parents y avaient veillé. Demander à devenir seigneur d'Assar serait idiot dans la conjoncture actuelle, il avait tout à apprendre. Il se rembrunit quand elle s'approcha et regarda l'horizon elle aussi, parlant du petit frère suivant son aîné.
- "C'était il y a longtemps. Une autre vie."
Dés qu'il l'avait pu, il était parti. Cela faisait presque 10 ans.
- "Cela ressemble à une question détournée pourtant."'
Et elle l'amenait subtilement à parler, sans avoir l'air d'y toucher, en frappant pile là où la blessure était béante. Avant de porter le coup fatal. il tressaillit intérieurement devant la justesse de ses interrogations, et frémit d'indignation quand elle parla de fuite. le considérant comme un lâche, implicitement.
- "Je doute qu'il y ai de la place pour moi à Assar, ma Dame. Les relations houleuses entre Loup et moi ne sont un secret pour personne et je suis devenu un indésirable en ces murs, surtout après avoir fait affront au nouveau seigneur. Loup est aussi rancunier que moi, je doute qu'il me pardonne un jour. j'ai choisi une autre voie, parce que même à l'époque, il n'y avait pas de place pour moi. Alors même si dans votre bouche, cela fait de moi un lâche, je ne compte pas rester, pas sans une bonne raison." |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mar 7 Sep 2010 - 12:20 | |
| « Vous avez grandit. »
Fut tout ce qui passa les lèvres de la belle a son excuse et son iris laissa un instant découvrir ce qu'elle pensait en les disant. Avant qu'il n'y apparaisse qu'une flamme tranquille, ondoyante, comme endormie. L'enfant se mure dans ses certitudes alors que l'homme savait les reconnaître. Intéressant mélange. Elle savait qu'il n'arrivait pas a réfléchir de manière mature face a sa propre famille, mais le fait qu'elle n'en fasse pas partit éveillait une certaine retenue. Un certain recul. Elle se prit a le désirer. Etrangement. Mais la Dame d'Escault n'était pas femme a nier ses envies, quelqu'elles soient. Dérangeantes ou impudiques, elle savait les regarder en face. Cela la fit sourire et un coin de ses lèvres s'étira lentement.
« Je ne connaissais que très peu Jehan, je l'avoue aisément. Audemont savait l'apprécier mais moi, étais je trop jeune pour ce faire ? Cela dit, le jugement de mon époux fut toujours juste. »
Oui, quelque part. Sauf en ce qui la concernait. Si elle l'avait comblé dans ses pervertions, il n'avait jamais decelé cette noirceur qui était la sienne. Quel dommage vraiment. Faustine sourit presque...timidement et posa l'onde azuré de ses prunelles sur Thibault.
« Il est évident que si des liens d'amitié n'avaient existé entre nos deux terres, peut être me serais je contenter d'un présent et d'un mot sincère. Votre absence fut remarquée mais non méprisée. Je ne suis pas femme a dévaloriser vos devoirs en tant que militaire. Après tout, vous êtes garant de notre sécurité a tous. Servir dans l'armée de notre suzerain est particulièrement honorable. »
En vérité, sa perspicacité aurait peut être fait volé en éclat sa comédie. Car Faustine n'était pas naïve, si l'ainé savait percer au delà des apparences, le cadet possédait le même don. Loup n'avait jamais mis en doute son innocence a la mort de Marcellin mais peut être l'aurait il fait si il n'avait été si obnibulé par son épouse. Helàs, aucune femme ne voilait le regard du cadet. Et il le lui prouva et Faustine posa un index mutin sur sa lèvre inférieure.
« Suis je percée a jour Messire ? »
sa voix douce venait de s'orner d'un amusement léger. Comme une bonne plaisanterie, mais quelque part, la question n'était pas anodine et elle savait que la finesse d'esprit de Thibault lui permettrait d'en saisir le double sens. Décidement, les Rochefort étaient des hommes tout a fait intriguants.
« La lacheté aurait été de ne point revenir, Messire. La place de cadet n'est jamais confortable. Je n'ai pas la grace de posséder frère et soeur mais je suis née femme a une époque où sa place n'est que négligeable. La maternité semble m'avoir fuit durant mon mariage et pourtant, suis je a plaindre ? »
Encore une question piège, elle s'amusait a les distiller, admirant l'esquive ou le contre avec un sourire aux lèvres.
« On vous dit aimé de notre Suzerain, peut être qu'il vous fera la grace d'une terre en récompense des services que vous lui aurait rendu. Notre Comte est si généreux avec ses gens que le contraire serait étonnant. » |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mar 7 Sep 2010 - 14:28 | |
| Thibault ne releva pas les paroles de Faustine concernant sa maturité, pas plus qu'il ne répondit quand elle parla du jugement de son époux. L'avait-elle aimé? Il en doutait. Il était plus vieux qu'elle et cela n'était qu'un mariage d'intérêt parmi tant d'autres. Au moins semblait-il s'être montré correct avec elle, voire respectueux. C'était toujours cela de prit. Il lui fit part de ses condoléances, même si sa mort n'avait pas du la chagriner beaucoup et que son statut de veuve ayant hérité de son époux devait être bien plus plaisant. Elle était libre du joug des hommes et pouvait faire ce qu'elle voulait. Sa réputation était sulfureuse, mais elle n'était pas montrée du doigt comme les jeunes filles à marier. Elle avait gagné sa liberté.
Il lui jeta un regard perçant quand elle le brossa dans le sens du poil en louant son parcours au lieu de le décrier, comme beaucoup le faisait. Loup, par exemple, ne lui pardonnait pas cette traîtrise. Il ne comprenait pas ce qui avait motivé son cadet, celui-ci n'ayant jamais pris la peine de le lui expliquer.
- "Vous avez raison, être le cadet n'est pas une place facile, surtout quand votre père ne voit que par l'aîné appelé à lui succéder. Je suis parti pour devenir un homme, loin d'un endroit où je n'étais que le second, qu'un enfant. Dans la vie, il faut parfois faire des choix et savoir emprunter une autre fois que celle que l'on vous impose. Je ne suis pourtant pas certain que mon père ou Loup aient un jour compris mes motivations."
Non, sans doute pas. Finalement, il avait répondu à sa question, mais elle devait être assez fine pour avoir deviné, comme bien des gens de son entourage qui connaissaient la situation tendue entre les frères et leur rivalité vis à vis de leur père. De là à deviner que le cadet avait décidé de faire ses preuves ailleurs... Il fallait être aveuglé par sa propre suffisance comme Loup pour ne pas le comprendre.
Il faillit se laisser avoir par l'expression absolument délicieuse de Faustine et répliqua doucement :
- "Oh non, je ne me targue pas de pouvoir tout connaître d'une personne par un simple échange. Je ne cherche pas à percer votre mystère ma Dame. Mais je me fais une idée de vous et je ne sais si je me trompe ou si j'approche dangereusement de la vérité."
C'était une femme dangereuse, déterminée, envoutante, mais qui pouvait vous faire perdre la tête si on n'y prenait pas garde. Et c'était cela qui lui donnait sans doute tout son charme.
- "Non, je ne vous plaindrais pas. Autrefois, quand vous étiez mariée, peut-être, mais désormais, vous avez cette liberté que beaucoup de jeunes femmes aimeraient avoir sans oser l'espérer."
Il pencha la tête, on sentait une hésitation dans sa réponse, et Faustine devait attendre un mais. Qui ne tarda pas à venir.
- "Combien de temps avez-vous été mariée à Audemont? M'est avis, que de ce mariage, il ne vous reste qu'un regret, alors que vous possédez tout, mais pas l'essentiel... Vous êtes une intriguante, une femme de poigne, j'en suis certain, mais il vous manque un enfant, pour que tout soit parfait... Me trompe-je?"
Toute femme voulait être mère, davantage encore à l'âge, déjà avancé, de Faustine. A 27 ans, elle aurait déjà du avoir au moins deux enfants, si ce n'était plus. Il semblait deviner une douleur muette, alors qu'elle avait évoqué cela avec une nonchalance trop étudiée, comme une douleur qu'on tente de minimiser pour ne pas montrer une faiblesse. Il ne connaissait que trop bien ce stratagème.
- "Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne suis pas avide de pouvoir. Je n'ai pas été élevé pour diriger une terre, mes parents y ont veillé. Je ne devais pas faire de concurrence à Loup. Si mon suzerain me juge apte à diriger une terre et digne de la recevoir, alors ce sera un honneur et un défi. Je ne brigue pas Assar, je n'ai jamais été chez moi ici et il me semble que me fixer quelque part ne soit pas dans ma nature. Néanmoins, si je deviens un indésirable ici, alors je n'aurais plus aucun réel foyer."
Recevoir une terre, même toute petite, lui permettrait de subvenir à ses besoins sans compter sur sa famille, ce qui n'était pas négligeable. Il touchait déjà de l'argent de par son grade d'officier régulier de l'armée Odéliane, mais ce n'était pas la même chose qu'être seigneur terrien.
- "Vous sentez-vous chez vous sur les terres de votre défunt mari ma Dame? Est-ce là votre foyer?" |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mar 7 Sep 2010 - 16:14 | |
| Elle faillit n'opposer qu'un rire sardonique au regard qu'il lui lança. Etait il finalement si fin que cela ? Il ne s'attardait que sur les détails, oubliant le fond des mots. Dommage se dit elle sans vraiment s'attarder sur cette pensée. Elle écouta la suite et cela ne la surprit pas. C'était se dont elle s'était douté. Qu'une étrangère décèle les raisons impliquait que la famille le fasse aussi. Helàs, les sentiments trop virulents qui étaient a l'oeuvre empêchait cette prise de conscience. Faustine savait sans nul doute que Loup n'avait jamais soupçonné l'envie et la jalousie du cadet.
« Loup et votre père n'imaginaient sans doute pas votre malaise. Avez vous réussit ? »
Reussit quoi ? Et bien a être un homme. Il voulait la reconnaissance, le regard désirable des femmes sur lui et non sur son frère. Il voulait a son tour lui faire de l'ombre.
« A mes yeux, oui, mais je ne crois pas que là soit le plus important n'est ce pas ? »
Elle rit a ses paroles suivantes. Un rire presque léger, presque innocent. Pas totalement parce qu'elle ne pouvait pas l'être.Sa vie faisait qu'elle avait perdu bien vite l'innocence, la pureté et ses illusions.
« Diantre ! Vous savez piquer la curiosité des femmes, Messire ! Allons ne me faites pas languir ! A quoi donc pensez vous en me regardant ? »
Curieuse ? Oui, bien sur et elle venait de le dire. Mais si son instinct ne la trompait pas, Thibault y chercherait un sens caché. Inexistant cela dit. Elle était réellement curieuse en vérité. Elle n'avait pas vraiment cru a la fable d'une énième conquêtes de Loup, même si elle savait pertinement qu'elle le serait. La fossette réapparue. Avant que ne se confirme son jugement premier. Aussi perspicace que son frère, peut être même plus.
« L'absence d'héritier n'était pas un problème avant la mort de Marcellin. Qui aurait pu prévoir un tel drame...Aujourd'hui, je sais que Néera ne m'a pas donné le don d'offrir la vie et ce malgré les efforts de mon époux, je l'accepte puisque tel est son désir. Escault reviendra a son suzerain lors de mon trépas. Ainsi vont les choses. Et Mon Seigneur est bon de ne m'avoir point écartée de mes terres. »
En vérité, elle ne lui avait surtout donné aucune raison de le faire. Gaucelm d'Odélian était un fieffé manipulateur duquel il valait mieux se méfier. Faustine lui renvoyait l'image d'une vassale soumise et loyale et l'amitié qui l'unissait a sa soeur jouait en sa faveur, mais elle savait que si l'envie le lui prenait, Gaucelm pouvait la marier a n'importe qui...
« Pourtant votre mère et votre soeur ne sauraient souffrir d'un fils et d'un frère appatride. Quoiqu'en dise votre frère, il reste faible devant la volonté des femmes de sa famille. »
En vérité, Loup était faible devant les femmes. Il les paraient de vertus qui n'étaient pas. Une faiblesse ouverte dont elle se servirait, parce qu'ainsi était sa nature.
« Escault est mon fief. Le seul souvenir de mon époux et je m'emploie a en prendre soin. Il est mon refuge pourrait on dire.»
Son foyer ? Sans doute oui. |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mer 8 Sep 2010 - 10:04 | |
| - "J'aime à le penser."
Cependant, rien n'était moins sûr, il était capable de la plus grande maturité, comme de se comporter comme un enfant capricieux dés qu'il s'agissait de son frère ou de sa famille. Étrange paradoxe qui ne cessait de le décontenancer.
- "Êtes-vous capable de juger de la valeur d'un homme en si peu de temps ma Dame?"
Il lui avait décoché un sourire mi figue, mi raisin, se demandant si elle cherchait simplement à le flatter, à s'attirer sa sympathie, à endormir sa méfiance ou à consoler un enfant qui ne se remettait pas du dédain de son père. Et aucune de ces réponses ne lui plaisait.
- "La personne pour qui cela aurait du être important ne me répondra jamais."
Son père était mort avant de pouvoir le faire. Pas de fierté dans son regard, pas de paroles bienveillantes dans sa bouche. Rien qu'une neutre indifférence qui avait blessé le cadet plus sûrement qu'un camouflet.
Alors qu'il parlait de se faire une idée de Faustine, celle-là lui avoua être curieuse d'entendre ses impressions. Il sourit et se retourna, dos au créneau et les coudes nonchalamment posés dessus.
- "Soit. Je pense que vous êtes une femme dangereuse, intelligente et manipulatrice. Vous savez ce que vous voulez et vous êtes prête à tout pour l'obtenir, vous servant de votre charme que vous savez presque irrésistible avec doigté et détermination. Vous avez une réputation sulfureuse, mais je crois que vous choisissez soigneusement vos partenaires. Pas pour leur prestige, leur argent ou leur pouvoir, mais parce qu'ils vous intéressent, d'une façon ou d'une autre, éveillant en vous quelque chose de plus intime que la simple vénalité. Vous êtes une femme qui a du souffrir de sa condition dans un monde d'hommes et vous devez savourer votre liberté nouvelle acquise, ainsi que les biens dont vous avez hérité. La mort de votre beau fils a été une bénédiction pour vos intérêts. Je pense que votre cœur est insensible à n'importe quel homme, qu'aucun ne se targuera jamais de gagner votre amour, mais qu'il s'ouvrirait si Néera vous faisait grâce d'un enfant. Vous êtes captivante. Mais gare à celui qui tomberait entre vos griffes."
Il esquissa un mince sourire. Il ne s'incluait pas dans ces hommes qui succombaient, même s'il devait admettre que caresser le corps délié de la belle et l'entendre gémir sous ses doigts ne serait pas pour lui déplaire. Faustine devait être une excellente maitresse, mais pas une femme qu'on épouse.
- "Notre suzerain n'a aucun intéret à vous écarter de ses terres tant que vous serez fidèle. Sans compter qu'il vous imposera un mari quand bon lui plaira."
Oui, elle devait savourer sa liberté, cela ne durerait peut-être pas. Thibault était curieux de savoir ce qu'il se passerait si le Comte imposait un nouveau mari à Faustine, lui coupant ainsi les ailes.
- "Vous donnez un grand pouvoir à ma mère et ma sœur, mais peut-être avez vous raison. Je vois que vous avez cerné Loup assez rapidement. Les femmes seront sa perte, cet idiot est aveugle concernant leur perfidie."
Lui ne l'était pas, mais il avait d'autres faiblesses, qui le rendaient tout aussi vulnérable.
- "Alors je vous envie d'avoir un refuge ma Dame."
Car lui, il n'en avait aucun, sinon l'armée. Ce que peu de personnes comprenaient. Ce n'était pas un lieu fixe, mais un état d'esprit. |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mer 8 Sep 2010 - 10:51 | |
| Faustine rit, un petit rire amusé et même son regard pétillait. Sa belle bouche se plissa doucement avant que ne s'échappe d'entre ses lèvres ces quelques mots.
« J'aime a le penser. Mais je ne suis pas a l'abri d'un faux jugement. Un homme sait reconnaître ses fautes, là où l'enfant ne fait que s'y accrocher en les croyant vrai. Mais peut être aurais je été de votre famille, mon impression aurait été autre. »
Ses longs cils s'abaissèrent venant caresser sa joue tandis qu'un malicieux souffle de vent vint chatouiller son nez. Elle ne flattait pas, du moins...Jamais gratuitement. Elle n'était pas de ces femmes qui minaudaient, battaient des cils en plissant les lèvres. En cela elle était redoutable. Car elle était une femme sensuelle et celle ci suintait a travers ses pores. Elle avait au fond des yeux des promesses perpétuelles de plaisir anticipés. Voilà ce qui plaisait aux hommes et non pas des minauderies inutiles.
L'iris polaire de son regard s'assombrit doucement au rythme des paroles qu'il lui disait. Sans fard et sans honte, il la jugeait et Faustine se prit a sourire avec une certaine voracité, valsant étroitement avec de la moquerie. Ainsi donc Thibault cernait la Dame avec justesse. En cela il devenait quelqu'un de dangereux pour elle. Bien trop dangereux. Mais le danger n'avait jamais terrifié la belle d'Escault, bien au contraire. Elle aimait a flirter avec lui, a l'effleurer.
« Et selon vous...M'interessez vous ? »
Faustine était curieuse de connaître la réponse qui lui serait faite. Un coin de ses lèvres s'était étiré, patiente, le sourire d'un félin paresseux mais néanmoins dangereux, ses prunelles se noyaient dans l'ombre, sentiment envoutant de noirceurs délicieuses, chose encore accentué par la nuit du Voile.
« Un mari...Mmmh...Oui, a un homme recherchant une terre. Encore jeune ou bien vieux et si possible avec un enfant auquel il pourra léguer son nom et sa terre, si absence d'enfant il y a, alors il prendra maitresse et reconnaitra le batard. Mais...Ma condition empêche la naissance d'interêt généralement attendu d'une union. Sauf bien sur une terre grasse et rentable.»
Elle ne serait qu'une récompense pour un homme que le Seigneur voudrait récompenser. Elle le savait, tout comme elle savait que sa stérilité empêchait réellement qu'une telle union fut facile. Mais le risque était présent tout de même. Pas immédiat, mais il flottait dans l'ombre parfois. Son sourire s'agrandit un peu plus alors qu'il parlait de son frère.
« Il est vrai que votre frère ne peut cacher son amour des femmes. Si il n'y prend pas garde, elles le feront trébucher et il pliera un genoux. »
Elle dissimula l'éclat de ses prunelles, cachant la colère qui pouvait y dormir parfois lorsqu'elle pensait a l'ainé des Rochefort. Cette espèce de haine incompréhensible, irrationnelle qui prenait posséssion d'elle parfois.
« Allons ne soyez pas si amer, il viendra un jour où votre valeur sera reconnue, même si la perte de votre père empeche la reconnaissance paternel »
|
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mer 8 Sep 2010 - 11:14 | |
| Elle n'avait pas tort et il y avait matière à réfléchir sur ses paroles... Que ce soit concernant les fautes reconnues par un homme ignorées de l'enfant ou concernant le fait que son jugement aurait été autre si elle avait été de sa famille. Oui, il était différent avec les siens, plus volontiers pugnace et colérique, car ils savaient comme personne exacerber ses sentiments et taper là où ça faisait mal. Loup, plus particulièrement, qui visait juste à chaque fois, sans doute par inadvertance. Il n'avait pas conscience de la blessure de son cadet, ni du pouvoir qu'il avait sur lui et il se plaisait à le considérer avec arrogance et condescendance, comme un enfant turbulent. Ce qui, bien évidemment déplaisait royalement à Thibault. Sa mère le couvait toujours, l'empêchant de devenir un homme. Seule Marion battait le chaud et le froid, se faisant tour à tour fragile et forte, le réconfortant, comme recherchant sa protection, le valorisant ainsi dans son rôle d'homme. Peut-être le faisait-elle exprès, consciente qu'il avait besoin de cela pour exister. Marion était intelligente et très fine d'esprit.
Malgré lui, Thibault était fasciné par le visage de Faustine, par sa façon de distribuer ses sourires, de laisser échapper un rire sensuel, de battre des cils ingénument. Il essayait de ne pas la regarder, mais ses yeux semblaient indépendants de son cerveau. Pourtant, c'est sans faillir, sans trembler, sans la quitter du regard qu'il livra son analyse la concernant, semblant déceler qu'il avait raison dans les grands yeux ombrageux de la belle. Et s'il avait raison, alors il ferait mieux de s'excuser et de quitter ces remparts, d'éviter la Dame d'Escault jusqu'à ce qu'elle parte. Une fuite, encore une et cela l'empêchait d'agir avec sagesse. Il sourit quand elle lui demanda s'il l'intéressait. Il aurait été tenté de répondre non, quelques minutes plus tôt. Elle était montée là, s'était retrouvée nez à nez avec le cadet des Rochefort et avait discuté poliment avec lui. Mais la conversation s'était faite plus intime et mystérieuse et il était tenté de penser qu'elle avait découvert chez lui quelque chose qui retienne son attention.
- "Pour mon orgueil, je serais tenté de penser que j'ai quelque chose qui vous intéresse."
Pour son orgueil oui. Parce que sinon, Loup aurait encore les faveurs de la belle quand lui n'aurait que son indifférence et cela suffisait à le mettre en rage. Il n'en montra rien cependant, se contentant de répondre prudemment, sans l'assurance de plaire que pouvait arborer son frère.
- "C'est déjà une belle récompense. Et être uni à une femme aussi belle que vous, aussi intelligente, est un destin assez enviable... Même si je plains cet homme de vous avoir sans jamais vous posséder... Mais qui pourra se targuer d'y parvenir?"
Oh non, Faustine n'était pas de ces femmes que l'on possède et aucun homme ne pourrait jouir de ce privilège, qu'il soit son mari ou son amant.
- "Serez-vous cette femme Faustine?"
Elle parlait avec tant de conviction, qu'un instant, il eut l'impression que la Dame d'Escault voulait posséder son frère et le détruire, comme elle le mettait en garde contre cela. Il ne put retenir cette question, pas plus que l'usage de son prénom alors qu'en lui s'éveillait la promesse de la chute de Loup à travers cette femme dangereuse. Comme si, soudainement, les intérêt était commun.
- "L'amertume est présente depuis trop d'années pour que je puisse la chasser si aisément. Mais votre sollicitude me touche." |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mer 8 Sep 2010 - 13:43 | |
| « Ajouterais je la perspicacité a votre palmarès ? »
Car oui, il l'était indéniablement. Faustine aussi, d'ailleurs, mais elle devait convenir que même Loup ne la connaissait pas aussi bien. Disons qu'il n'avait jamais réellement comprit ce qu'elle était, chose que semblait cerner le cadet avec une facilité déconcertante. La belle d'Escault souriait, mais d'aucun pouvait dicerner une certaine satifaction dans ce geste. Etrange satisfaction en vérité. Comme si elle venait de vous arracher quelque chose et qu'elle seule sut quoi.
Son visage se teinta d'amusement certain lorsqu'il argua sa beauté. Certes, mais cela ne suffisait pas toujours n'est ce pas ? C'était l une arme terrible, capable de mettre l'homme a genoux avant même qu'il n'en ai conscience, mais la beauté n'était rien si elle s'accompagnait d'idiotie.
« Personne. Ainsi suis je faite. Je peux donner beaucoup, mais je réclame tout autant. »
susurra-t-elle doucement, une lueur inébranlable dansante dans ses prunelles. Nul ne pouvait ignorer, en la voyant en cette minute, que sa volonté était d'airain. Faustine obtenait toujours ce qu'elle voulait, c'était ainsi, mais autant, elle n'était pas de ces femmes qui espèrent l'impossible. Elle était dangereuse, érotique, mais réaliste aussi. Eut elle un jour des rêves d'amour qu'ils se sont étouffés dans leur coquille. Elle n'était pas née pour cela.
« M'en croyez vous capable ? »
Loup était un homme indéfinissable pour la belle et rien que ce fait méritait sa rage. Oui, elle serait capable de détruire et oeuvrait déjà dans ce sens. Ce que prévoyait leur Comte n'avait aucune importance, elle frapperait bien plus profondément qu'un quelconque noble tout puissant qu'il soit. Ses yeux se plissèrent, ne laissant filtrer que la haine qui pouvait être la sienne. Passionnée et irrationnelle. Elle arracherait jusqu'au dernier soupir et le savait.
« La sollicitude est voisine de la pitié, Messire et malheureusement,ce n'est pas ce que vous m'inspirez. » |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Jeu 9 Sep 2010 - 21:28 | |
| - "Je ne sais pas, parlez-moi donc de mon palmarès."
Il était curieux de savoir ce qu'elle pouvait bien penser de lui alors que lui venait de lui livrer tout son ressenti à son égard, ses doutes, ses conjectures, ses hypothèses, sans fard. Que voyait-elle en lui? Un gamin pourri gâté et capricieux qui pleurait que ce qu'il n'avait pas eu en se montrant ingrat envers ce qu'il avait acquis? Un homme torturé qui souffrait d'une blessure enfantine? Un cadet jaloux et envieux? Il était tout cela à la fois et plus encore, changeant de personnalité comme on changeait de manteau.
- "Oui, je n'ai aucun mal à le croire et j'ai bien peur que le prix soit pour certains, trop élevé."
Il ne précisa pas sa pensée, mais elle pouvait comprendre qu'il se méfiait d'elle et de ses exigences, qu'il se méfiait comme de la peste de tomber un jour entre ses griffes autrement qu'à corps perdu. Lui donner son corps, oui, lui céder son âme ou son coeur, hors de question, elle se ferait un malin plaisir de s'en saisir et de s'en servir pour ses propres desseins. Loup en avait-il seulement conscience? Sans doute pas et ce n'était pas Thibault qui lui ouvrirait les yeux. Il ne put s'empêcher de rire quand elle esquiva sa question, en lui demandant si il la pensait capable de faire tomber son frère.
- "Sans le moindre doute. Je ne vous aurais pas posé la question sinon. Mais vous n'avez pas répondu."
Il la remercia de ses conseils et de sa sollicitude et un rictus amusé accompagna la réponse de la Dame d'Escault.
- "Heureusement plutôt. J'avoue aisément trouver cela humiliant d'inspirer la pitié."
Mieux valait faire envie que pitié disait-on et si Loup faisait toujours envie, il n'en allait pas de même pour le cadet dont on plaignait la place, le caractère emporté ou n'importe quoi d'autre. |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Jeu 9 Sep 2010 - 23:05 | |
| Faustine sourit lentement, réveillant la lueur mélant habilement amusement et cruauté.
« Un véritable bal des masques. Vous avez grandit dans l'ombre de votre frère. Le préféré de votre père, celui qui aurait Rochefort, celui qu'il fallait former. On ne regardait que lui et même encore maintenant, on ne regarde toujours que lui. Vous avez pu l'admirer étant enfant mais cette admiration s'est lentement transformée en jalousie et de cette jalousie est né la colère et la haine. Vous espérez un jour prouver a votre frère qu'il faudra désormait compter avec vous et pourtant, je devine sans peine que chacun de vos actes face a lui est dictée par l'immaturité. Vous vous sentez inférieur et vous haissez cela, seulement vous ne savez pas contenir vos sentiments, ils prennent rapidement le pas sur votre raison vous conduisant fatalement a l'erreur qui vous fera replonger dans vos tourments...Bien évidement je peux me tromper, mais disons que c'est ce que je pense le plus proche de la vérité. »
dit elle d'une voix presque caressante. Avait elle eut juste ? C'était elle tromper ? En vérité, c'était là un coup de poker et Faustine aimait parfois s'avancer dans l'inconnu pour en deviner les failles. Puis elle ajouta presque dans un murmure :
« Je me demande toute fois jusqu'où vous seriez prêt a aller pour sortir de l'ombre. »
Bonne question auquelle il ne répondrait certainement pas, mais qu'importe, elle pressentait qu'il était capable du pire, comme du meilleur. Une ambivalance interessante. Sa bouche se plissa en une petite moue faussement vexée mais un rire parcouru sa gorge.
« Il faut être a la hauteur, cela est certain. »
Arrogance a peine dissimulée, Faustine savait ce qu'elle était et, effectivement, croire qu'elle choisissait ses amants comme d'aucun choisirait une tranche de pain serait une erreur. Bien qu'il lui soit déjà arrivé de faire fi de cela pour s'amuser un peu.
« Exact, je ne vous ai pas répondu car cela est évident. »
Biaisait elle ? Peut être. Il était dangereux de dévoiler son jeu trop soudainement, avec précipitation et idiotie. Ainsi il pouvait tirer les conclusions qu'il voulait, peut être même entendre ce qu'il désirait entendre.
« C'est un sentiment qui ne vous sied guère, je l'avoue. » |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Ven 10 Sep 2010 - 9:28 | |
| Alors là... Lui qui attendait son analyse, il fut servi et douloureusement conscient de la pertinence de ses paroles. Était-il donc si aisé à déchiffrer ou Faustine était-elle particulièrement douée? Peut-être un mélange des deux, mais se voir analyser ainsi jeta une légère ombre sur ses traits, avant qu'il ne sourit et applaudisse la jeune femme, légèrement moqueur.
- "Et bien, il semblerait que la perspicacité soit également l'une de vos qualités ma Dame, vous êtes redoutable de pertinence, il faut en convenir."
Redoutable, c'était le mot et il ne put s'empêcher de demander de nouveau :
- "Est-ce là le fruit d'un dur labeur ou une capacité naturelle?"
Sous entendu : avait-elle eu l'occasion d'aiguiser ses perceptions pour son propre compte et ses propres manipulations? De cela, il n'avait aucun doute, c'était bien le genre de femme à connaître parfaitement qui elle fréquentait pour pouvoir s'engouffrer dans ses faiblesses et le posséder totalement. Et elle connaissait la faiblesse de Thibault : une soif de reconnaissance qui pouvait bien le conduire à des actes qu'il n'aurait jamais commis en temps normal. D'ailleurs, elle ne tarda pas à transformer ses pensées en mots, se demandant ce qu'il serait prêt à faire pour avoir cette reconnaissance. Son regard se fit polaire.
- "Bonne question, seul l'avenir vous donnera des réponses."
Il n'avait pas l'intention de lui en fournir, sachant déjà que cela l'amènerait à se poser cette question dérangeante qui risquait de remuer des coins sombres de son âme. Il sourit en réponse à son rire concernant le prix à payer pour tenir cette déesse dans ses bras, mais n'ajouta rien, cela était inutile.
Il lui posa une question, à laquelle elle ne répondit pas, ce qui ne lui échappa pas. Il insista et eu le droit à une nouvelle dérobade. Soit, la Dame ne semblait pas disposée à jouer franc jeu sur ce coup là, qu'importe.
- "Vous avez raison, c'est évident. Mais rassurez-vous, cela restera entre nous."
Non, il n'irait pas clamer haut et fort que la Dame d'Escault était une fieffée manipulatrice, une meurtrière latente qui pouvait très bien abattre ses cartes et se débarrasser d'un pion gênant si l'envie lui en prenait.
- "Alors que vous inspire-je ma Dame?"
Sa voix s'était faite plus douce, presque caressante alors que son regard s'était légèrement assombri, sans toutefois qu'il ne cherche à se rapprocher d'elle. |
| | | Faustine d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Sam 11 Sep 2010 - 15:36 | |
| « Disons que j'observe beaucoup...Les actes et les gestes sont fascinants si on prend le temps de s'y arrêter, ils parlent bien plus que ne le ferais des mots. »
Elle se souvenait sans peine de l'altercation entre Loup et son frère. Témoin involontaire, elle savait que cela lui servirait. Cela ne c'était pas fait attendre, elle devait en convenir. Cerner le cadet était facile, mais même si il louait sa perspicacité, la belle d'Escault se demandait si il ne cachait pas une part d'ombre. Elle affronta sans ciller le regard froid qu'il lui jeta et susurra :
« Mmmh...L'avenir oui, mais vos yeux parlent beaucoup trop. »
Elle avait vu le doute un instant les traverser avant qu'il ne reste que froideur polie. Faustine regardait souvent les hommes dans les yeux. Certains en étaient intimidés, d'autres séduits, mais il y avait tant dans les yeux qu'il aurait été dommage de s'en passer. Durant quelques secondes, ses prunelles fixèrent ce visage par bien des aspects fascinant, avec une acuité presque dérangeante, avant que ne s'endorme l'azur déchainé.
« Je n'en doute pas, quel interêt auriez vous a dévoiler ce que vous ne pourrez prouver ? »
Car oui, il pouvait l'avoir cerner, Faustine était une habile comédienne, capable de larmes sincères, de moue irrésistible, capable d'être douce, forte, romantique...Vénale, incisive. Un peu tout a la fois, brouillant les pistes pour qui penserait tout savoir d'elle. A sa question, elle sourit subtilement.
« Je ne suis pas sure que vous aimeriez le savoir. Vous l'avez dit vous même, messire, gare a celui qui tomberait entre mes griffes. »
Elle pencha légèrement la tête, ne quittant pas ce visage des yeux, cherchant peut être a voir au delà de ce faciès. Il n'avait pas cette aura intense que dégageait Loup non, chez lui, c'était plus diffus, tout aussi intense mais plus subtile. Peut être était ce pour cela que les regards se tournaient toujours sur l'ainé. Peu de gens prenait la peine de dépasser la simple apparence. Erreur que ne commettait pas Faustine.
« Vous avez éveillé mon interet. Je dois bien l'avouer...mmmh...L'avenir sera interessant. »
Sourit elle, dévoilant les perles immaculée de ses dents. Elle jubilait presque et cela était presque visible. |
| | | Thibault de Rochefort
Humain
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| Sujet: Re: [Assar]La fin d'un cycle [Faustine] Mer 15 Sep 2010 - 17:33 | |
| - "Et que disent-ils que mes lèvres scellent?"
Elles disaient que ses yeux le trahissaient, peut-être était-ce vrai, mais comment saurait-elle seulement décrypter les ombres qui s'agitaient dans ses yeux d'ambre alors que lui-même ne savait pas faire le tri de ses émotions? Non, elle ne pouvait pas être si douée. Son regard acéré transperça le jeune homme, mais il répondit avec un sourire matois :
- "Certes... Et l'absence de preuves est bien pratique, n'est-ce pas?"
Lourd sous entendu, qu'elle pouvait prendre comme cela lui chantait. Mais elle était femme à agir toujours sans laisser de traces de ses forfaits. Il la devinait machiavélique et calculatrice. Sans se démonter, il lui demanda quels sentiments elle lui inspirait et sa réponse le fit sourire tandis qu'elle jouait les dangereuses.
- "Mais tomber dans un piège en étant conscient des dangers ne change-t-il pas la donne?"
Oh ça oui, il savait que s'il cédait à la belle Faustine, il serait en position difficile, mais elle ne serait qu'un amusement, une maîtresse. Il n'en avait pas eu autant que son frère mais avait ses propres aventures. Et contrairement à Loup, il ne tombait pas amoureux aussi facilement. Si Faustine le fascinait, il s'en méfiait comme d'un serpent. Il était toujours tout sourire alors que les paroles de Faustine résonnaient dans sa tête. Il s'approcha d'elle, portant une main à sa joue, son visage approchant de celui de Faustine, tandis qu'il murmurait contre ses lèvres :
- "Sans aucun doute ma Dame."
Il s'écarta, son souffle l'ayant effleurée comme l'aurait fait un baiser.
- "Bonne nuit."
Avec un sourire narquois, il s'inclina galamment et lui tourna le dos, la laissant à ses rêveries crépusculaires. |
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