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 Vague à l'âme | Faustine

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Loup de Rochefort
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MessageSujet: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 14:02

Le pas serein, Loup arpentait les couloirs du manoir Odélian comme s’il y avait toujours vécu. Y ayant résidé entre la mort de sa femme et le début de la guerre civile, il était vrai que la bâtisse n’avait plus vraiment de secret pour lui. Le regard sombre, le Seigneur d’Assar ne prêtait pas attention aux serviteurs qu’il pouvait croiser, et ces derniers l’évitaient soigneusement. Le maître de céans n’ayant pas fait mystère de son ressentiment, personne n’avait envie de le provoquer en assistant celui qu’on appelait déjà le « Parricide ». Mettant de côté tout ce qui se rapportait à la mort de son père, le chevalier au faucon tâchait de se focaliser sur des problèmes plus… urgents. Comme le Voile, par exemple, cette satanée éclipse qui n’en finissait pas d’obscurcir le ciel. Une semaine, et toujours pas le moindre indice, seulement une lune vorace. Ayant pu constater l’ignorance des archives d’Assar à ce sujet, Loup comptait bien profiter de son passage dans la capitale comtale pour tenter de nouvelles recherches dans une bibliothèque sans doute plus fournie.

« Loup ! »

Aussitôt, l’appelé s’arrêta, reconnaissant la voix sans aucun doute possible. Se retournant, il chercha du regard son origine, mais sa vision fut soudainement obscurcie par un poing rageur. Ne pouvant l’éviter, il s’appuya sur le mur pour ne pas tomber, accueillant avec étonnement la douleur. Etourdi, il tenta de fixer sa vision sur son agresseur.

« Thibault… ? »

Son frère le fixait, non pas avec arrogance et mépris comme il le faisait d’ordinaire, mais avec haine. Le poing serré, il était visible qu’il luttait contre l’envie de continuer. Ses lèvres se tordaient en un rictus inquiétant et, malgré lui, Loup recula d’un pas, appuyant son dos contre les roches silencieuses d’Odélian.

« Comment as-tu pu... Marion m’a tout raconté, tout !
- Raconter quoi, Thibault ? »


Se redressant, Loup se préparait inconsciemment à une nouvelle attaque. Il se savait plus aguerri que son frère, tout autant qu’il s’avouait incapable de le frapper, malgré tout ce qu’il avait pu entendre pendant leur jeunesse. Surtout, il craignait de commencer à comprendre.

« Notre père, mort d’une chute de cheval ? Tu nous prends vraiment tous pour des idiots ! »

L’accusation cingla, plus cruelle qu’une lanière de fouet, laissant la peau de sa victime intacte mais marquant sans doute à jamais son âme. Une blessure plus douloureuse encore que son nez endolori. Comment Thibault, son frère de sang, pouvait-il lui imputer la mort de leur géniteur ? Et pourquoi impliquer Marion ? Le benjamin déformait-il la réalité et les propos qu’on lui avait tenus, ou bien même sa sœur se défiait de lui ? Elle n’avait rien laissé paraître, affichant son deuil et cherchant auprès de son aîné ce même réconfort qu’elle lui apportait… mais peut-être la connaissait-il moins bien qu’il ne le pensait. Peut-être son attitude relevait-elle de la comédie ou, pire, de la peur.

« Je suis ton frère, dit Loup avec douceur. Tu ne peux pas croire que…
- Tu n’es plus mon frère, Parricide ! »


Difficile de dire ce que ressentit Loup. Il sourit, mais d’un sourire qui n’exprimait aucune joie. Un sourire qui jurait avec un regard vide. Un plissement de lippe poignant qui ne fit qu’énerver encore un peu plus le benjamin. Avec une sorte de hurlement, il se rua à l’attaque, lançant un poing guidé par la rage, usant de toute sa force mais omettant d’y mettre une once d’adresse. L’esquivant sans peine, Loup lui renvoya la pareille dans l’abdomen, ce qui mit fin au combat. Observant son frère au sol, incapable de retrouver sa respiration, il secoua la tête.

« Père aurait voulu que tu sois là, pour son dernier voyage. Ne le déçois pas. »

N’ajoutant rien, il rebroussa chemin. Prenant la direction non plus de la bibliothèque mais des jardins, il croisa en route des valets ameutés par les cris de Thibault. Sans daigner les regarder, il poursuivit son chemin. Il avait besoin de calme, de fraicheur. Si les Cinq étaient cléments avec lui, ils feraient souffler le vent.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 15:11

Le manoir d'Odélian. Faustine en connaissait tout les recoins, les couloirs, les alcoves. Visiteuse assidue qu'elle était. Bien que cette fois là, le hasard n'avait rien a voir avec sa présence. Certes, Ulmégonde prenait toujours plaisir a la voir et, sachez le si vous en doutiez, Faustine aimait la conversation et, les vices diront nous, de cette chère soeur du Comte, mais en cette minute, ce n'était pas la dame d'odélian qui l'avait attiré en ces lieux. Ulmégonde était une femme se plaisant a outrance dans les plaisirs de la chair et, en cela, était très largement plus assidue que la Dame d'Escault. Là où Ulmégonde ne cherchait que jouissance, Faustine cherchait autre chose, de bien plus pernicieux, elle cherchait la faille, la brèche et une fois trouvée, elle s'y enfonçait lentement, doucement jusqu'à avoir totalement envahie la place. Cette image, dénuée de toute lascivité, résumait assez bien ces actes. Mmh...Cela dit Faustine avouera sans honte apprécier l'amour mais elle n'en faisait pour autant la priorité de son chemin, disons que c'était un moyen fort efficace d'obtenir ce qu'elle voulait.
Ainsi donc, qu'elle gratifie de sa présence le fief du Comte n'était pas du aux fruits du hasard et Faustine aimait a provoquer les evenements, ainsi n'en perdait elle jamais totalement le contrôle...Elle avançait tranquillement dans les couloirs, sa robe trainant légèrement sur le sol, songeant encore a cette petite escarmouche qu'avait provoqué ce Voile étrange sur ses terres. En ces temps indécis, ses gens quémandaient sa protection et espérait une solution rapide. Faustine faisait ce qu'elle pouvait, mais par les Cinq, elle n'était pas toute puissante ! Du moins pas assez pour ordonner a la lune de quitter son frère. Absurdité que cela. Mais les gueux paniquaient facilement et leur réaction, quoique normale, l'agaçait. Elle se prenait parfois a prier pour qu'enfin tout cela cesse.
Des éclats de voix stoppèrent sa marche et elle prit garde a ne pas être vue. Dissimulée par le coude que faisait le couloir, elle s'adossa tranquillement au mur et ses lèvres se plissèrent quelque peu lorsqu'elle reconnu une voix qui la hantait un peu trop souvent ces derniers temps.
La teneur de la conversation la surprenait. Non pas qu'elle soit ignorante de ce que l'on murmurait, mais voir le fade Thibault attaquer son frère avec une telle violence était..disons...plutôt inhabituel. Cela dit personne n'ignorait a quel point le cadet pouvait jalouser son ainé, mais de la a le penser parricide...Faustine retint un petit rire. C'était une idée saugrenue. Oh elle soupçonnait Loup d'être beaucoup plus sombre qu'il ne voulait bien le laisser paraître et le penser capable de meurtre n'était pas si faux que cela, mais de là a tuer son propre père...Mais pourquoi pas direz vous, la Dame d'Escault n'y croyait guère mais allez savoir. Le pire peut être étant que quand bien même cela ne la gênait absolument pas.
Elle resta là, sans dire un mot durant le temps que prit l'altercation et l'expression « écouter aux portes » lui allait a merveille en cette minute. Puis, le tumulte se calma, sans doute un coup plus violent qu'un autre et elle vit bientôt la haute silhouette du Seigneur d'Assar la dépasser sans même qu'il ne la remarque. Elle le suivit et attendit patiemment qu'il prenne ses aises dans les jardins avant de s'approcher, prenant garde a ce qu'ils soient seuls. Non la Dame d'Escault ne craignait pas pour sa réputation, être veuve était une liberté que peu de femme possédait, mais elle se méfiait toujours des oreilles indiscrètes.
« Ainsi donc parmi toutes les rumeurs que l'on vous prête, viens s'ajouter celle de parricide. »
Oh certes, Faustine pouvait être plus délicate et habiles dans ces mots, mais elle n'avait pas franchement envie de tourner autour du pot. Du moins pas cette fois. Elle et Loup valsait depuis quelques temps sur la frontière mince de la bienséance et aucun ne pouvait se targuer d'avoir fait trébucher l'autre. Cela la faisait pester tout autant que ça l'intriguait et piquait son orgueil.
« Néanmoins, sachez que je compatis au deuil qui vient frapper votre maison. »
Paroles hypocrites, elle le savait et se demandait si il serait dupe. La perte d'un père était toujours douloureuse, mais aussi enrichissante par bien des cotés...
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 16:01

Croyant avoir trouvé un semblant de quiétude dans les jardins désertés d’Odélian, Loup devait être bien vite détrompé. Maudissant le sort qui, depuis quelques années, semblaient s’acharner sur lui avec une rare passion, il se retourna d’un bloc et foudroya la fautive du regard… la reconnaissant par la même occasion. Il avait eu plusieurs fois l’occasion de côtoyer la Dame d’Escault, peut-être pas aussi intimement qu’il l’aurait souhaité, mais la situation ne s’y était pas prêtée. Et ne s’y prêtait guère en cet instant où la rage obscurcissait encore son jugement. La dominant de sa hauteur, il la regarda avec ce qui pouvait ressembler à du mépris, mais qui n’était en réalité que rage déguisée. Silencieux, il la laissa présenter ses condoléances, ne pouvant s’empêcher de les trouver hypocrites. Non pas que Faustine le cache mal, bien au contraire, aurait-il été dans son état normal qu’il l’aurait sincèrement remercié. Mais la confrontation restait encore trop vivace dans son esprit pour qu’il ne jette un regard objectif sur ce qu’on pouvait lui dire. Si même son frère le pensait coupable, qui en Odélian doutait encore de sa duplicité ?

« Réellement ? » susurra-t-il.

Il regrettait presque de ne pas s’être attardé dans les couloirs. La rage de Thibault avait pu s’exprimer un temps, mais lui ne s’était permis que de la contrer, sans laisser parler la sienne. Malheureusement, Faustine ne pouvait essuyer ses assauts à la place de son benjamin. Aussi Loup fit-il ce qu’il faisait de mieux depuis la mort d’Orpha. Se recomposant un visage neutre, il bannit de ses pensées ce qu’il ne pouvait arranger par sa seule volonté. Elle n’avait pas à payer pour la folie d’un benjamin idiot et cruel.

« J’imagine que Thibault et moi avons eu un spectateur imprévu, avança-t-il. Je tiens à m’excuser de vous avoir imposé pareille frasque. »

L’espace d’une déclaration, il était redevenu le Loup que connaissait Faustine, calme et maître de lui-même. Une métamorphose subtile, mais qui se trahissait dans la détente de ses épaules et l’expression presque avenante de son visage. Bien entendu, la colère n’était pas encore retombée, il ne faisait que l’ignorer, en se concentrant sur le délicieux visage de sa compagne surprise. Détournant un instant son regard de la délicieuse enfant de Néera qui lui faisait face, il détailla ces jardins qu’il connaissait bien. Comme il s’en était douté, ils étaient déserts, et aucun œil curieux ne pouvait suivre cet entretien, du moins en apparence. De toute façon, il n’avait pas grand-chose à craindre. En revenant à la délicieuse créature qui lui faisait face, il la tutoya du regard, sans honte.

« Il est en tout cas fort généreux de votre part d’être venue. J’ai coutume de dire qu’un peu de compagnie résout bien des problèmes. » D’un geste, il l’invita à prendre son bras. « Me ferez-vous l’honneur de marcher à mes côtés ? »

Il se montrait certes un peu audacieux, mais la soirée s’y prêtait, tout comme la partenaire. Il ne connaissait pas Faustine, pas réellement, mais il y avait quelque chose dans l’attitude de la châtelaine qui ne trompait pas. Ainsi réagissait-il souvent, cherchant par le biais de gestes simples le réconfort dont il avait besoin. Une main posée sur un bras, quelques paroles suffisaient parfois à lui faire oublier ce qui le torturait.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 18:48

Aurait elle déchainer la colère du loup ? Faustine n'est pas assez arrogante pour se vanter d'une telle chose, mais de mémoire d'elle, ceci était bien la prémière fois qu'elle le voyait perdre son masque. Son indifférence, sa bonhommie, laissant entrevoir l'espace d'une seconde ce qu'il pouvait être. Et cela lui plut. Trop. Bien trop. Un coin de ses lèvres s'eleva sous le sourire presque complice qu'elle esquissa.
« Réellement...Me pensez vous insensible ? Ou particulièrement naïve de croire a tout ce que l'on murmure peut être ? »

Elle avait légèrement penché la tête sur le coté en parlant, affrontant sans ciller les ombres qui dansaient dans les prunelles du Loup d'Assar. Il portait bien son prénom, elle ne pouvait qu'en convenir. Elle contint un soupir. Lascivité, envie, agacement, peut être un de tout cela contenu dans ce soupir qui ne verrait jamais le jour. Sous ses longs cils, elle lui coulait un regard étrange, emplit d'une certaine intimité qui, pourtant, n'existait pas. Pas encore du moins. Peut être demain, peut être dans une semaine, elle ne le savait pas et, pour dire la vérité, hésitait peut être pour la première fois. Etrange n'est ce pas ? Et cela la destabilisait. Elle qui n'hésitait jamais d'ordinaire. Soit ! Qu'il en soit ainsi, seuls les Dieux peuvent connaître les arcanes du futur.

« Ne vous en excusez pas, disons que l'excès de violence m'a surprise, oublions ! » décréta-t-elle n'ayant pas vraiment été vexée ou même outrée par cette petite scène. Disons qu'elle faisait comme avec beaucoup de choses, elle n'oubliait jamais rien de ce qu'elle pouvait entendre. Parfois, le plus infime détail prenait toute son importance.

« Disons que sans les résoudre, je peux tout du moins vous aider a en supporter le poids. »glissa-t-elle doucement, dissimulant l'éclat trop brillant de ses prunelles sous le voile obscur de ses cils. Sa main quitta son giron pour venir se lever sur le visage du Seigneur. Ses lèvres se pincèrent quelque peu sous l'agacement qu'elle ressentait devant ce geste idiot et si peu réfléchit et elle retint son geste pour lui donner une autre destination. Finalement, elle sortit un mouchoir de soie de son corsage et, de l'autre main, enserra doucement le menton de Loup.
« Les querelles fraternelles sont les plus blessantes.. » murmura-t-elle suavement en tamponnant délicatement la lèvre supérieure de son compagnon d'un instant du coin de son mouchoir. L'immaculé se teinta de carmin et elle se demanda si il avait sentit le sang couler. Probable que non. Elle scruta ses traits et admira son oeuvre avant de sourire en coin, le libérant par la même occasion.

Marchons avait il dit et bien soit ! Elle glissa ses doigts au creux du coude offert et se posa cette question qui ne cessait de s'imposer depuis quelques années, depuis ce jour où elle avait croiser ce futur Seigneur, a l'époque marié et jeune père.
« Si vous m'y autorisé, je viendrais aux adieux de votre père. Audemont l'avait apprécier, je le sais. »
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 19:47

Ni insensible, ni naïve, non… C’aurait été la stigmatiser que de la réduire à cela. Il ne répondit pas, la laissant croire ce qu’elle voulait, mettre des mots sur un silence qu’il préférait à une joute verbale puérile. Ils avaient bien mieux à faire, gâcher ce début de soirée en ressassant les événements violents qui venaient de se produire n’était dans l’intérêt ni de l’un, ni de l’autre. Peu désireux d’envenimer encore la situation, surement parce que Faustine était une femme trop agréable à regarder pour qu’il ne se résolve à la rudoyer, il se força au calme et lui présenta ses excuses pour le spectacle pitoyable auquel il la soupçonnait d’avoir assisté. Sa réponse confirma d’ailleurs ses doutes, et il se contenta de hocher la tête quand elle lui proposa de passer à autre chose.

Alors qu’il lui proposait son bras, elle lui proposa son aide, sans en révéler la nature. Haussant légèrement un sourcil, il ne fit pourtant rien pour la décourager. Il fit mine de ne pas remarquer sa légère moue agacée, qu’il trouva tout simplement adorable, et la laissa tamponner sa lèvre meurtrie avec son mouchoir, prenant par la même occasion conscience de la blessure que lui avait causé le coup de son frère. A cause de la colère et de la surprise, il n’y avait même pas prêté garde. Quand elle eut fini, il attrapa doucement la main porteuse du mouchoir et le lui retira.

« Pour vous remercier, murmura-t-il avec un sourire, laissez-moi l’honneur de lui rendre sa blancheur d’origine. Je me ferai ensuite un plaisir de lui rendre sa place. »

Et il ponctua sa déclaration d’un regard amusé et assumé vers le corsage de la belle, tout en rangeant la pièce d’étoffe dans une poche intérieure de son manteau. De nouveau, il lui tendit son coude et cette fois-ci, elle l’accepta, sans qu’aucun mot ne soit nécessaire. Ils jouaient tous deux un jeu dont les règles s’inventaient au fur et à mesure, et dont les pratiques évoluaient d’une partie à l’autre. Posant sa main libre sur les doigts fins, il adopta un pas lent, regardant sans le voir le jardin plongé dans l’obscurité. Il ne savait dire si la semi-pénombre ajoutait du charme au lieu ou en enlevait, mais il était certain qu’il n’était plus qu’une scène, et de ce fait, perdait de son importance. La véritable merveille n’était plus le savant agencement des plantes qui composaient le décor mais la femme qui accompagnait sa marche. Le spectre de Thibault s’effaçait derrière l’apparition lumineuse de Faustine. Ainsi était Loup… Versatile.

Elle le surprit alors, en lui demandant si elle pouvait venir rendre hommage à Jehan. Il les avait prévus en petit comité, mais c’était sans compter l’importance qu’avait eu son père pour le comté. L’espace d’un instant, il hésita, et son pas en témoigna. S’arrêtant, il se tourna vers elle et plongea une nouvelle fois son regard dans le sien, comme s’il espérait y lire les raisons qui pouvaient la pousser à demander une telle chose. Il connaissait Audemont, pas personnellement mais il savait ce qu’il avait été, à la fin de sa vie. Un vieillard qui avait épousé une gamine. A l’entendre, il semblait important à ses yeux, mais Loup peinait à y croire. Et puis, il se souvint du mouchoir qu’il lui avait galamment subtilisé, comme une promesse de retrouvailles.

« Vous êtes la bienvenue à Assar, ma dame, répondit-il finalement, et si votre cœur souhaite honorer sa mémoire, personne ne l’en empêchera. »

Il resta quelques instants à la contempler, avant de finalement reprendre sa marche, abandonnant par la même occasion l’idée d’en découvrir plus sur les intentions de Faustine. Si découverte il devait y avoir, elles trouveraient leur place dans sa citadelle.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 21:07

Le silence lui répondit et elle laissa faire. Après tout qu'y avait il a répondre ? Le mot qui aurait franchit les lèvres du Loup d'Assar aurait été mensonge ou vérité incomprise. Alors, laissons le silence répondre. La suite lui prouva sans nul doute que rien n'est jamais longtemps acquis, et surtout pas cette chère maitrise qu'elle se plaisait a posséder. Non quelque chose s'immiscait parfois et ne laissait pas d'autre choix que celui d'être subit. Mais la Dame d'Escault se promettatit de rémedier a ce problème très bientôt. Elle ne pouvait se permettre d'oublier ce pour quoi elle oeuvrait. Désirs insignifiants pour certain, impossibles pour d'autre, mais qu'ils parlent, Faustine les laissait dire. Viendrait un jour où toutes les cartes danseraient dans ses mains, elle le savait.

Pour l'heure se n'était pas le cas, hélàs. Elle ne s'étendit pas sur l'incident dont elle avait été témoin. A quoi bon ? De toute manière elle n'oublierait pas et saurait s'en souvenir en temps voulu.

La légère fossette de sa joue apparue de nouveau sous la pression entendu de ses lèvres. Elle aurait pu affecter de n'avoir rien entendu, et surtout pas ce qui se cachait sous les mots. Elle aurait pu jouer l'éffrontée ou même l'outrée mais elle ne fit rien de tout cela et sa voix ne charrait qu'un léger souffle .
« Le plaisir sera partagé mais vous le savez n'est ce pas ? »
Jouerait il les innocents ? Oserait il ? Non, elle ne le pensait pas ainsi, Loup n'était pas le genre d'homme a se cacher de lui même. Il ne pouvait ignorer ce qui c'était toujours produit entre eux, tout comme elle. Seulement, elle savait pertinement qu'elle ne pouvait espérer garder les rênes bien longtemps avec lui. Jeu dangereux mais terriblement tentant, surtout pour une femme telle qu'elle.

Ainsi elle glissa sa main sur son coude, s'interdisant le moindre frémissement qui ne serait pas calculé, pensé et réfléchit, mais autant persuader la fontaine de stopper son écoulement n'est ce pas ? Parfois, elle se sentait résignée par ce fait, parfois révoltée mais c'était immuable. Il hésita. Elle le sentit a la légère arythimie de son pas lorsqu'elle émit le souhait d'assister a l'enterrement de Jehan. Pourtant, elle se devait de représenter son époux, ou du moins sa maison. Cela dit, elle savait l'audace qui était la sienne et sourit finement a la réponse positive.

« Bien sur que si, Mon Seigneur, vous le pourriez. » souffla-t-elle tout en levant les yeux sur le ciel. Et cette éclipse qui n'en finissait pas. Par les Cinq !

« Les dieux auraient il décidé de nous punir ? »
La question était posé avec une langueur étrange, et même si l'azur de ses prunelles se posaient sur la voute celeste et pouvait concerner le Voile, tout comme elle pouvait être plus personnelle. C'était a lui de décider, bien qu'un mot soit de trop, elle se prit a espérer qu'il ignore le sens caché. Ou pas. Tout cela prenait décidement bien trop d'importance.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 22:18

« Votre corps le crie », plaisanta-t-il, et son arrogance fut atténuée par le regard compréhensif qu’il lui livra.

Loup plongeait avec un soulagement indicible dans cette parade nuptiale. Quelle importance, que son frère le haïsse, quand la belle Faustine le dévorait du regard ? Pourquoi se soucier de ressentiment de Gaucelm, aussi puissant soit-il, quand il avait sous les yeux corps si parfait ? Oui, Loup était faible, il trompait sa peine en pervertissant son âme, en se perdant dans les jeux d’Arcam, sans se soucier de ce qui pouvait lui arriver. Il ne faisait qu’effleurer les pétales d’une rose qui, s’il ne prenait garde, mordrait sa chair de ses épines acérées. Et alors ? Son père n’avait jamais compris, préférant ignorer ce qu’il ne pouvait tolérer, se consolant en se réjouissant des autres facettes de son fils. Son frère n’avait vu en son attitude qu’une nouvelle preuve d’arrogance. Seule sa sœur avait semblé comprendre, et encore, il n’en était pas certain. Au moins ne l’avait-elle jamais condamné.

Mais déjà, l’ombre de ses fantômes revenait le hanter, et avec elle, les interrogations légitimes qu’il pouvait murir au sujet de Faustine. Sa réputation n’était plus à faire, en bien comme en mal, et restait à savoir quel visage elle convoitait. Le libertin, le seigneur d’Assar, le chevalier, ou bien le sombre parricide ? Pour l’heure, il était incapable de le dire, mais cela faisait parti du jeu. Poussé par la curiosité, il finit par accepter, mettant fin au battement qu’avait provoqué la demande de la dame d’Escault. Il rit, quand elle affirma qu’il aurait pu refuser.

« Croyez-vous ? Je ne suis pas sûr, très chère, qu’on puisse vous refuser quoi que ce soit. »

Il la regarda lever les yeux vers le ciel, et se raidit malgré lui. Le Voile était teinté d’interdits, qu’il convenait de respecter. Il craignait le phénomène, même s’il ne l’aurait avoué pour rien au monde. Pourtant, c’était là une vérité aisée à percer à jour, si on ne croyait pas en cette fable qu’était devenue « le Parricide ». Le Voile avait ravi un parent cher, comment ensuite, le considérer avec tranquillité ? Peut-être était-ce réellement la punition divine, mais il aurait alors souhaité savoir quels étaient les crimes de son père, sinon s’être attaché au mauvais comte.

« Vous ne devriez pas regarder, Dame », murmura-t-il, directement à son oreille, avant de poser une main sur son dos et de la pousser doucement en avant, l’invitant ainsi familièrement à le suivre. « Que ce soit l’œuvre des Dieux ou non, elle ne vaut pas la peine de vous perdre. »

Déjà, ils avaient bientôt fini le tour des lieux, Loup ayant choisi les jardins pour leur humilité. Petits, ils étaient aussi peu fréquentés, on leur préférait leurs grands frères, plus larges, plus impressionnants. Quand ils se furent assez rapprochés de la porte, il ralentit le pas avant de s’arrêter, et de sourire à nouveau.

« Il semblerait que nous arrivions à la fin de notre chemin. »

Etait-ce une note de tristesse qui perçait dans sa voix ? Peut-être. Il craignait de retourner dans le manoir, ne sachant si son frère en avait fini avec lui pour ce soir ou s’il n’attendait qu’une occasion pour relancer la confrontation. Son bras témoigna sa surprise, feinte ou non, de remarquer que sa main touchait toujours le dos, et il la retira, non sans ourdir un sourire qu’il voulait complice.

« Que faisons-nous ? »
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeLun 30 Aoû 2010 - 0:53

« Le corps est traitre hélàs. » répliqua la belle avec une étincelle mêlant agacement et fascination. Agacement parce qu'elle detestait ça, fascination parce qu'elle adorait ça. C'était contradictoire, totalement illogique mais c'était. Elle n'avait d'autre choix que de subir...Oserait elle se dire qu'elle aimait cela ? Peut être, peut être pas. La lacheté avait parfois du bon. Pourtant, la Dame d'Escault aimait a se penser arrogante, dédaigneuse et, oui pourquoi pas, courageuse. Mais en cette minute son courage frémissait en s'étiolant lentement. Elle serra les dents, conservant un sourire où s'embrassait intimement la douceur et la voracité. Subtil jeu qui était n'est ce pas ?

Leurs pas les menaient au grès du hasard a travers ce petit jardin intérieur. Il y avait comme une senteur étrange dans l'air et celui ci s'allanguissait de sous entendu a peine voilé, a peine effleuré que pourtant chacun comprenait et répondait. Oui, peut être était ce cela qui lui plaisait en lui. Cette manière d'entrée en lice mais de vous dire que rien ne saurait être accordé facilement. Un léger rire acceuillit les mots de Loup. Rire arrogant, amusé, amer aussi car parfois, ce que vous désiriez le plus vous était cruellement refusé. Mais qu'importe, Faustine avait depuis longtemps fait son deuil. Vivant comme elle l'entendait, aimant et haissant, manipulant, désirant...ardemment.
« Le refus possède son propre envoutement, Seigneur. Il est bon d'espérer le briser... » dit elle lentement, la fossette de sa joue s'accentua tandis que son regard se perdait dans l'absence. Oui, parfois le « non » excitait, enthousiasmait, mais il lui était difficilement supportable, elle devait bien l'avouer. Hors, Loup lui opposait un refus. Subtil, diffus néanmoins bien présent. Elle savait que sa peau pouvait être sienne mais que jamais il ne la laisserait aller plus loin. Et cela était justement ce qu'elle désirait de lui. Cette ombre, cette part de noirceur. Oui, cela l'attirait comme un aimant.

« Le ciel est pourtant magnifique. Mais je me dois de suivre le chemin de la raison. Le Voile vous a déjà ravit votre père, inutile de lui offrir une autre vie par trop d'idiotie. » répondit elle en baissant les yeux, la nuque frissonnante de son souffle. Oh elle savait les dangers mais elle avait bien prit soin a ce que l'azur de ses iris ne croise l'éclat aveuglante de ce disque ourlé d'or qui les narguait du ciel.
Son dos la brulait et, inconsciemment ou pas, elle s'appuya sur cette main négligement oublié contre ses reins. Elle se prit a se mordiller la lèvre et arrêta sur le champ. Montrer un tel signe de nervosité ne lui ressemblait pas, mais était elle seulement nerveuse ? Elle sourit mentalement. Oui et non. Ce n'était pas de la nervosité non, elle connaissait cette lente montée, ce goût d'interdit et sulfureux. Loup lui donnait d'ailleurs une saveur sans pareil.

Ils atteignirent la porte. Trop vite a son goût d'ailleurs, mais elle n'en montra rien, se contentant d'un coup d'oeil en coin devant le geste du Seigneur d'Assar. C'était il oublié ? Elle se rapprocha imperceptiblement, peut être jusqu'à le froler et son regard se para de ténèbres tumultueuses alors qu'il quémandait leur futur.

« Savez vous le risque que vous prenez a me poser cette question Mon Seigneur ? » Se n'était qu'un chuchotement, un souffle discret.  « La tentation d'oublier pour un temps le lieux et laisser parler l'audace m'est presque intolérable, je l'avoue. Pensez vous pouvoir échapper aux ombres que je devine Loup ? »

Seul un éclat polaire traversait désormais l'épais rampart de ses cils. Les mots avaient été jetés avec un rien de sensualité, un rien de défi. Il proposait son corps, elle voulait plus. Etait il prêt a jouer avec elle ? Faustine ne savait où cela la menerait et peut être trouverait elle son reflet au fond de ses yeux et alors, ne risque -t-elle pas de haïr ce qu'elle y verrait ? C'était dangereux, elle ne pouvait le nier, elle mettait en jeu bien plus qu'un délicieux instants oublié aussitôt vécu.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeLun 30 Aoû 2010 - 3:09

« Amusant. Ne rien vous refuser mais laisser planer la possibilité semble soudainement bien cruel, alors que beaucoup recherchent l’acceptation sans faille. »

Quel jeu était plus lassant que celui gagné d’avance ? Pour Faustine, un adversaire qui acceptait de perdre était un adversaire sans intérêt. D’une certaine façon, Loup comprenait, sans pour autant adhérer à une telle façon de penser. Lui-même ne luttait pas pour une quelconque victoire, sinon celles des corps enlacées, non plus pour une forme de soumission. Il accompagnait et se laissait accompagner, parce qu’il n’y avait pas plus belle récompense que le regard brillant d’une conquête consommée. C’était pour cela, aussi, qu’il veillait discrètement sur ses différents bâtards, du moins ceux qu’il connaissait. Il ne voulait pas que l’égarement d’un soir devienne la honte d’une vie.

Elle leva ensuite les yeux au ciel, et il lui intima la prudence, murmurant au creux de son oreille, se servant de son souffle comme d’une légère caresse. Etrange, les deux êtres s’étaient à peine touchés et, déjà, ils s’aventuraient sur une pente bien douce, quoi que traîtresse. Comme pour pousser son avantage, il effleurait son dos, notant avec satisfaction la réponse encourageante d’un corps tendu, en attente. Il ne répondit pas, préférant reprendre la marche, et ils demeurèrent en silence jusqu’à ce que chaque pas fût fait, et qu’il n’y ait plus qu’une seule issue. Il lui demanda alors quoi faire, sachant à quoi il s’exposait mais curieux, aussi, de voir ce qu’elle répondrait.

« Je ne vois aucun risque, seulement des opportunités », murmura-t-il en réponse.

La douleur cuisante de son visage n’était plus qu’un vague souvenir. Thibault aurait bien pu ne jamais exister. En réalité, il retrouvait avec un plaisir non feint l’effacement tant espéré. Le monde devenait vierge, peuplé d’une seule âme. Loup aimait, comme bien peu le faisait. Il se donnait corps et âme, mais jamais éternellement. L’instant de délice n’avait de sens que s’il restait un instant, le prolonger aurait été le dénaturer. Faustine désirait enchaîner, mais il ne se laissait pas aller assez longtemps pour cela. Aussi, à ses yeux, demeurait-il insaisissable. Ses doigts goutèrent à la courbe de sa joue, glissant sur sa peau, et ses lèvres s’étirèrent en un sourire de plaisir anticipé. Comme tant d’autre, il la voulait, son Unique d’un soir. A moins que… Elle était différente. Jamais personne ne l’avait regardé de cette façon. Il émanait d’elle quelque chose qu’il pensait reconnaître. Se mettant face à elle, il posa cavalièrement une main sur sa hanche, et de l’autre, saisit les doigts de la belle.

« M’accorderiez-vous cette danse ? »

Et, se disant, il s’approchait un peu plus d’elle, avec le désir assumé de s’enivrer encore un peu plus. Le temps semblait s’être arrêté. Il enlaçait presque une inconnue, l’invitant à danser sur un air qui n’existait pas, mais le rythme n’importait pas. Seul comptait la proximité des corps, et la promesse qui en résultait. Car force était de constater qu’il la voulait, autant qu’elle le voulait. Elle était belle, enivrante, dangereuse, mais il n’avait rien à craindre, car rien à perdre.

Du moins voulait-il le penser.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeLun 30 Aoû 2010 - 13:07


« Oh mais je la cherche, mon Seigneur. » susurra-t-elle en plissant légèrement les lèvres. Une moue mutine mais terriblement sensuelle. Ah mais lui ne lui offrirait pas cela, elle le savait pertinament et pourtant, elle continuait a jouer. Peut être l'issue indécise la tentait elle, peut être qu'il la détournait de cet ennui que provoque immanquablement la facilité. Peut être sera-t-il a la hauteur de ses noirs espoirs...Tant de peut être qui donnait a la vie sa saveur délicatement piquante. Oui certainement. En vérité, Faustine ne savait exactement pourquoi lui et pas un autre. Oh certes, Loup était un homme fascinant, séduisant mais il possédait cette aura sombre qu'elle savait reconnaître comme jumelle de la sienne. Peut être se ressemblaient ils plus qu'ils ne le songeaient mais cela, seul l'avenir pourrait le dire.

La Dame d'Escault sentait confusément les esprits s'échauffer, l'attirance renaitre et si les instants précédants celui là n'avaient, jusqu'à présent, jamais dépassé le stade des murmures etouffés, il semblerait que le jardin acceuillait une autre dimension. Oh Faustine savait où ils se trouvaient et elle ne prendrait pas de risques inutiles, mais se laissait entrainer pouvait s'avérer excitant. Juste une incartade presque innocente aux yeux profanes, un combat subtil a la limite de la conscience pour eux. Un délicat jeu de séduction dont tout deux connaissait les règles et y excellait, mais en sous main, existait quelque chose de plus diffus auquel elle refusait de penser pour l'instant. Peut être plus tard, dans l'alcove de sa chambre, dans la douceur de son lit.

Elle rit a sa réponse. Oui, il prenait les risques, les effleurait peut être, mais il restait ignorant de ce qu'elle était capable de faire, d'accomplir pour la satisfaction de ses désirs. De lui, elle voulait le corps, mais aussi ces ténèbres qu'il dissimulait, il pouvait le deviner sans hésitation et elle se demandait si il en niait l'existence, dormantes au fond de lui. Elle aurait parié que non. Il esquiva habilement sa question et elle sourit, moqueuse, sachant qu'elle avait touché juste.

« L'instant est diabolique. » souffla-t-elle, offrant sans complexe son visage a la caresse. Trainée brulante mais ô combien délicieuse. Le corps, la peau, les chairs, aimaient ce contact et elle devinait que rien ne saurait être comparable. Mais peut être était elle trompée par ce ciel obscurcit, par cette ambiance étrange, presque surnaturelle...Oui, elle aimerait, mais savait que ce n'était pas le cas. Chacune de leur rencontre avait été ainsi, bien qu'en cette minute, ils avaient franchit bien plus qu'une limite décente.

Elle soupira sous ces doigts qui se lançaient a la conquête de sa taille, sous le frolement subtil des corps.

« Vous accorderais je bien plus qu'une danse si vous le désiriez... » sourit elle lentement. Faustine frôlait toujours les interdits, s'y perdant bien souvent, valsant finement avec la vulgarité pour ne jamais s'y laisser prendre. Cet homme éveillait ses sens comme rarement avant. Il transcendait sa propre sensualité, illusions ou chimères, elle ne saurait le dire en vérité. La musique est imaginaire mais emplit de langueur. Sa main remonta sur l'épaule puissante mais s'arrêta pas a ce que voudrait la décence non. Elle se perdit sur les lignes de la nuque, frôlant la douceur des cheveux alors même que son corps et son être pliaient déjà
.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeLun 30 Aoû 2010 - 19:51

Les corps dansaient. Tantôt se serrant, tantôt s’éloignant, mais sans que jamais le contact ne se rompt. Que cherchait Loup, en proposant pareille excentricité ? Il ne savait pas lui-même, mais une chose était certaine, il ne pouvait plus mimer l’indifférence, si tant était qu’il le voulut jamais. Son corps, désormais, le trahissait tout autant que celui de sa cavalière quelques temps plus tôt. Il ne s’en formalisait pas, ne s’en cachait pas non plus. Qu’il reste impassible, là aurait été le crime, là aurait siégé la honte. Il ne disait plus rien, respirait à peine, faisant parfois tourner Faustine juste pour le plaisir de sentir la fragrance de ses cheveux, cette couronne cascadant jusque sur son dos. Malgré la pénombre, il lui semblait la voir briller, captant aussi bien la lumière que son regard. Parfois, il cédait à l’appel muet, et venait chercher l’entêtante odeur jusqu’à sa source, frôlant de son nez les fils dorés.

Un pas, puis un autre, sans que jamais leur musique ne se trouble. Ils pouvaient bien paraître ridicules, il s’en moquait, et supputait qu’il en allait de même pour elle. L’œil extérieur ne pouvait comprendre, mais il n’y avait pas d’erreur possible. Elle était une femme qu’il prendrait plaisir à aimer. Alors il souriait, avec ses lèvres, avec ses yeux, avec ses doigts qui couraient sur le dos volontaire, avec ses jambes qui se laissaient guider. Encore un peu plus longtemps. Mais le monde ne pouvait être uniquement une danse, aussi celle-ci devait-elle mourir aussi spontanément qu’elle était venue au monde. Ils s’arrêtèrent d’eux même, mais ne se délièrent pas. Ils se regardèrent, et il n’y avait aucun amour, dans le regard de Loup. Il y avait de la reconnaissance, du désir, et quelque chose de plus sombre aussi. Comme une souillure, une envie d’oublier. Il voyait ces lèvres comme il en avait vu tant d’autres, une repentance.

« Vous me parliez d’ombres, Faustine, mais si vous avez su surprendre les miennes, vous me refusez les vôtres », murmura-t-il.

Et il se rendit soudainement compte que là était le danger. Ces ombres qu’elle dissimulait, comme tout un chacun, était une chose inédite. L’écartant doucement, il posa ses mains sur ses épaules et la contempla une nouvelle fois.

« J’ai un présent à vous offrir », finit-il par affirmer.

Et, déjà, il s’éloignait, non sans lui avoir doucement intimé de le suivre en ne lâchant pas sa main. Quand il fut certain qu’elle ne lui fausserait pas compagnie, il la lâcha, et ils purent ainsi rejoindre une autre Cour du Manoir de ce bon Gaucelm. Avec un sourire, il l’approcha d’une fontaine, y jeta un rapide coup d’œil puis esquissa un sourire et l’empêcha d’en faire de même en se plaçant devant elle.

« Savez-vous ce que sont les mirages, Faustine ? » demanda-t-il, ignorant qu’il était des dons de la concernée. Qui mieux qu’une illusionniste saisissait la véritable nature de ce phénomène si particulier des terres stériles ? « Des reflets. Un mirage peut parfois être magnifique, mais jamais dangereux. Tout comme ceci. »

S’effaçant, il la poussa légèrement en avant, afin que se dessine à sa vue le magnifique cercle enflammé qui trônait dans les cieux, directement sur la surface plate et paisible de l’eau qui dormait.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeLun 30 Aoû 2010 - 23:10

Bal des corps qui s'effleurent sans jamais réellement se toucher. Elle se prend a attendre la prochaine volte qui la rapprochera de sa chaleur, de son parfum. Elle se surprend a laisser l'instant l'enivrer. La calculatrice n'est plus en cette minute, son reflet s'éfface pour laisser la place a la séduite. Qu'il est délicieux de se laisser entrainer sur les sentiers de l'interdit, surtout avec Loup pour compagnon. Faustine s'étonne a imaginer que tout n'est pas fait, que tout est a faire, s'imaginer autres. Nul passé, juste le présent. Elle s'étonne et enrage. Non. Impossible. A jamais elle sera ce qu'elle est. Il n'est nullement différent des autres, il s'enivre aux appâts, s'éprend un instant de les imaginer siens. Il se laisse charmer et souler. Comme tant d'autre avant lui...Peut être vraiment croire en ces mots qui résonnent dans son esprit ? Une manière peut être d'échapper a ce qu'elle pressent ? Elle sait qu'elle se ment et le constater fait naitre la colère. L'étincelle de ses prunelles se parent d'ombres enragées, valsantes avec violence dans le combat qu'elle mène contre elle même. Combat perdu d'avance ? Pas si sur.

Le rythme imaginaire s'étiole, s'essoufle, délaissant les danseurs, les obligeant a l'arrêt mais pas a la séparation. Faustine laissa un sourire mêlant amusement et presque impatience fleurir sur ses lèvres.

« Vous les cachais je vraiment ? Regardez vous dans un miroir, Loup, elles dansent au fond de vos yeux. »

Voilà en quoi ils se ressemblaient. Elle n'attendait pas d'amour, pas de faux espoir, pas de promesse que l'un et l'autre savait vaines car hypocrites. Non elle attendait bien pire de lui. Peut être s'en rendit il compte, il lui arracha sa chaleur, la contemplant d'une manière qu'elle ne savait véritablement interpréter. Elle lisait le désir, l'oubli, une envie étrange dans ses iris...Que cherchez vous ? Avait elle envie de dire, mais elle savait ce qu'il tentait de percevoir et cela aggrandit son sourire. Elle rit. Une cascade insondable, ténébreuse comme elle seule pouvait l'être. Un rire était désir, envie, irraison et séduction. Un rire qui s'elevait sans réel victime. Un rire presque amer, presque sanglots. Ce qu'elle voulait de lui était pire que l'amour. Un rire qui s'éteignit doucement sur une étrange note joyeuse avant qu'elle ne se retrouve entrainée. S'inquiéta-t-elle de la destination ? Peut être un peu oui. Mais elle le suivit. Hypnotisée malgré elle, charmée certainement, attirée plus encore. Les couloirs demeuraient absent de son paysage et ses prunelles luisaient étrangement d'un feu presque rêveur. Il la conduisit vers une petite fontaine, oeuvre de marbre des plus simple mais là résidait sa beauté et sa question lui valu un coup d'oeil aigue.

Son regard se perdit dans l'eau, miroir involontaire d'un phénomène inquiétant mais....Magnifique. Faustine se perdit de longues minutes dans ce reflet. Songeuse avant qu'elle ne se retourne d'une pirouette gracieuse...Faisant face a son tourment. Le pli de ses lèvres avait prit un air étrange, presque mesquin.

« A mon tour de vous offrir un present...Fermez les yeux Loup. » murmura-t-elle, conférant a sa voix des accent presques hypnotiques tant ils recelaient de langueur, de chaleur brulante. Il rit, inconscient, amusé, cédant a ce qu'il pensait certainement caprice de femme. Faustine l'écrasa un instant d'un regard froid qui peu à peu se mua en incandescence. A travers ses lèvres entrouvertes, elle souffla quelques mots presque inaudibles, déchainant ces propres illusions. Elle déversa un murmure sensuel, impatient, comme un soupir, un râle au creux de l'oreille de Loup. Elle n'avait pas bougé et pourtant, il pouvait sentir mille et une caresse le parcourir, effleurement subtil, délicatement errant...Il pouvait se gorger de son parfum, le sentir l'envahir comme une langueur insouciente, érotique. Envoutant jeu des illusions ephémère, comme un préambule, sans jamais dépasser les limites physiques. Elle lui offrait un avant goût de ce qu'ils seraient ensemble. Puis tout cessa. Avec une étrange brutalité, une colère incomprise...

« Maintenant dites moi, dites moi que les mirages, les chimères et les illusions ne sont que reflets innocents. Soufflez moi qu'ils ne sont que choses insignifiantes... » dit elle d'un ton si doux qu'il pouvait se confondre avec de la tendresse. Et pourtant, l'azur cristalin des iris de la Dame d'Escault irradiait d'une colère étouffée, d'une rage vorace, rivalisant avec le désir brulant qu'il éveillait. "Les mirages sont tromperie, perdition et piège délicieux, ne trouvez vous pas ?"
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeMar 31 Aoû 2010 - 1:26

Il avait ri, insouciant, certain qu’il ne risquait rien. Après tout, qu’y avait-il à craindre ? Une dague ? Il ne sous-estimait pas Faustine, pas plus que ce qu’il avait à peine aperçu à l’orée de son regard, mais il était intimement persuadé que s’il devait mourir, ce ne serait pas par le fil d’une quelconque lame. Et puis, ils leur restaient tant à faire, tous les deux, avant de se dire au revoir. Ils n’avaient fait qu’esquisser les premiers pas d’une danse qui devait les emmener loin, tellement plus loin que cette fontaine. Alors oui, il avait ri. Il ne riait plus, désormais. Avait-il crié ? Il ne savait plus, mais en doutait. Plus vraisemblablement, il avait manifesté sa surprise en s’écartant frénétiquement d’elle, en portant sa main sur son épée… En luttant.

Avant de se rendre compte qu’il n’en avait aucune envie. Le phénomène était surprenant, mais pas aussi désagréable que son corps avait bien voulu le lui faire croire. Il la ressentait, physiquement. C’en était presque trop, et pourtant il était gourmand en la matière. Il avait l’impression qu’elle était partout à la fois, à lui dispenser mille et une attentions. Il sentait son odeur l’embaumant, l’enserrant de ses bras fantasmagoriques. Cela semblait tellement réel qu’une seule personne pouvait en être à l’origine : elle. Elle lui délivrait donc un message, lui avouait son talent, lui prouvait sa supériorité. Car nulle lame ne pouvait trancher les fils enchanteurs de la magie. Dès qu’il l’eut compris, il se détendit, se forçant à réguler un souffle qui ne demandait qu’à s’emballer. Il ne savait pas ce qu’elle souhaitait en agissant ainsi, mais il décidait de l’accepter, comme un don qu’elle lui offrait. Comme une promesse, un peu comme lui quelques temps auparavant, avec le mouchoir.

Il ne put s’empêcher de tituber légèrement quand elle leva le charme. De… regretter, et son visage trahit cet état de fait. Mais il ne dit rien, se contentant d’ouvrir des yeux qu’il avait gardé clos une fois le choc passé. Il chercha son regard et le trouva. Un regard qui ne trahissait qu’une faim vorace, insatiable, qui menaçait de les broyer tous deux. Il ne comprenait pas, soudain, ce qu’il avait pu faire pour éveiller de telles choses en la dame d’Escault. Mais il était certain d’une chose, lui-même ne pourrait pas oublier ce qui venait de se produire. Il accueillit ce qui ressemblait à des provocations avec calme, alors que la sueur perlait sur son front.

« Ils sont pâles, ma dame, magnifiques tant qu’on ignore ce qu’ils reflètent », la détrompa-t-il en répondant sur un ton semblable au sien.

Toute jouissive qu’avait été l’expérience, elle n’en restait pas moins artificielle, et il en était persuadé. Milles mains de chimères ne pouvaient rivaliser avec une seule de ses caresses, il voulait le croire. Parce que sinon, le monde n’était qu’illusion, et seuls les mirages méritaient d’être qualifiés de réels. Il régnait alors, au creux de ses iris, une flamme étrange, vorace elle aussi, non de posséder mais de connaître, d’appréhender… De vivre.

« Ceux-là comme les autres. »

Jamais, comprit-il, il n’oublierait ce regard. Il était trop révélateur pour ça. Il prit conscience, en le soutenant, de quel jeu il était réellement question. Elle avait parlé de risques, il comprenait pourquoi. Elle avait parlé de danger, il se surprenait à les imaginer. Mais pas à souhaiter les éviter. Pas avant d’avoir goûter à la réalité cachée derrière les reflets.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeMar 31 Aoû 2010 - 1:51

« Pâle...Peut être, mais n'oubliez pas ce qu'il peut être. Les chimères ont perdu des milliers d'hommes. J'aimerais vous perdre. Savez vous ?»

Il y avait comme de la haine dans sa voix. Mais non, ce ne pouvait pas être cela, c'était bien au délà et ne pouvait se quantifier a un seul mot, une seule sensation ou un seul sentiment. Elle avait aimé le voir se perdre, elle avait aimé la peur, l'excitation, l'acceptation. Oui, tout cela. Elle avait adoré, fascinée qu'elle avait été. Charmée par ce qu'elle avait vu sur son visage. Obsedée par ce que refletait son regard. Jamais Faustine n'avait désiré, voulu autant qu'en cet instant. Lui et seulement lui, jusqu'à le briser. Elle recula, presque horrifié par elle même, mais se reprit si vite, si bien qu'il aurait été difficile de percevoir ce changement subtil.

« Mais la raison est votre, la réalité est mille fois plus envoutante que toute les illusions. »

Elle se devait de casser sa propre colère, sa propre volonté. Car là était le salut, elle le sentait confusément, obscurement. L'instant n'était encore pas eux, mais bientôt. C'était inéductable, inévitable et elle l'acceptait...Elle effleura les lèvres désirées d'un doigts et se retint d'enfoncer son ongle dans la chait, puis elle virvolta dans un froissement électrique. Tournant le dos a ce qu'elle savait être une torture dorénavant.

« Vous me fascinez Loup. »

déclara-t-elle soudaine en tournant la tête vers lui, dardant par dessus son épaule, un étrange regard, emplit d'abysses insondables.

« Ce que vous cachez me fascine. Ce que je devine m'obsède. Ce qui sommeille si profondément en vous que cela ne demande qu'a jaillir. Bientôt vous briserez vous même les chaines et...je serais là. »

Assurance inébranlable de celle qui sait. Oui, elle serait là pour s'abreuver a ce spectacle, elle serait là pour plonger a corps perdu dans les méandres de ses vices. Elle serait là pour lui ouvrir le chemin de leur propre perdition. Elle serait là. Toujours.

"Aurez vous peur alors ?"
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeMar 31 Aoû 2010 - 15:01

Loup se sentait comme un funambule, précipité sur une corde raide branlante, qui ne demandait qu’à céder. Il ne savait pas s’il devait tomber, et si oui, de quel côté. Mais il n’avait pas peur, malgré tout. Pourquoi la craindre, alors que c’était exactement ce dont il avait besoin ? Quelqu’un pour lui accaparer l’esprit. Quelqu’un pour qui Jehan de Rochefort n’avait aucune importance. Quelqu’un pour qui il n’était pas un meurtrier, frappant jusque dans sa famille si cela servait ses intérêts. Mais déjà, elle lui échappait, s’éloignant de lui. Son Unique d’un soir, comme il se plaisait à l’appeler déjà, se dérobait à ce qu’ils voyaient tous deux comme une évidence. Quand elle se retourna, elle put lire à loisir sur son visage la frustration qu’il ressentait alors, même s’il ne bougea pas pour la retenir.

« Je mentirais en disant que vous me laissez indifférent », répondit-il à sa confession. Sans en dire plus, la laissant seule décider de ce qui se cacher sous l’intérêt.

Lui-même ne le savait pas réellement, de toute façon. Il était face à un cas sans précédent. Comme pour chacune de ses conquêtes, aurait-il pu affirmer, mais il était assez honnête avec lui-même pour comprendre que, malgré tout, Faustine était différente. Bien entendu, elle pouvait mentir, jouer la comédie pour mieux le perdre, mais Loup ne le pensait pas. Ce qu’il avait vu n’était pas feint. Ce qu’il avait vu était sombre. Restait à savoir où cela les amènerait, tous deux.

« Je ne ferai tomber le masque qu’à l’instant où vous ne pourrez plus vous en passer, Faustine, promit-il avec un sourire légèrement arrogant. Il n’y aura pas de peur, alors, seulement des regrets. »

Il jouait à son tour. Elle avait voulu le provoquer, et il lui faisait une promesse en retour. Celle de ne pas céder, tout du moins, pas comme elle le souhaitait. Mais elle n’attendait rien d’autre de lui, il le savait. Elle ne voulait que le voir lutter. Surement prendrait-elle son discours à la légère, certaine de ses talents et de ses chances, mais elle n’était pas la seule à avoir confiance en elle.

« Et ils seront pour vous. »

Il franchit alors la distance qui le séparait d’elle, comme un conquérant, sans se presser ni la quitter du regard. Elle avait voulu y lire son âme, à la recherche de ce qu’elle recherchait, mais il ne lui offrait alors qu’un absolu contrôle. Passant une main sur sa nuque, il en testa la douceur, du bout des doigts, avant de sourire à nouveau.

« Et voilà de quoi vous en convaincre », la défia-t-il une dernière fois avant de l’attirer à lui.

Ses lèvres s’emparèrent alors des siennes, avec douceur mais fermeté. S’il ne pouvait consumer l’envie qui le dévorait, alors il la fortifierait, et celle de sa compagne avec. D’un baiser, parce que là était la clé qui ouvrait toutes les portes. Le temps qu’il dura, il savoura l’enivrante certitude qu’elle était à lui, uniquement à lui, et la laissa juger de son propre abandon par elle-même. Il l’embrassa, et puis s’écarta, comme elle-même s’était écartée. Presque brutalement.

« Nous nous reverrons demain, douce dame. »
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Faustine d'Escault
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme | Faustine   Vague à l'âme | Faustine I_icon_minitimeMar 31 Aoû 2010 - 15:28

« Je ne laisse personne indifférent. »

Arrogance a demie dévoilée, assurée parce que telle était la vérité. Faustine ne laissait aucun homme indifférent. Désir ou envie. Colère ou rage. Amour ou desespoir. Elle provoquait beaucoup de choses mais jamais l'indifférence.

Il n'était qu'arrogance en cette minute où il affirmait ce qu'elle ne voulait pas. Non, elle ne serait jamais qu'a lui. Elle n'était qu'a elle même. Elle s'appartenait avec une passion et une volonté incassable et ne permettrait pas que cela change. Jamais. Elle offrait, donnait et jamais sans contrepartie. Elle seule décidait des lieux, des mots, des ambitions. Et il prétendait pouvoir controler cela ? Elle rit. Doucement, avec un léger dédain étrange. Non. Il ne pourrait jamais contenir ce qu'elle était.

« Vous ne pourrez jamais m'enchainer Loup. Je ne suis qu'a moi même ou alors prouvez moi le contraire. » susurra-t-elle en plissant les paupières, ne laissant qu'un feu bleuté filtré, comme un appel lancinant, un défi sulfureux. Peut être s'avançait elle un peu, peut être défiait elle ce qui la fera plier au final, mais elle se plaisait a penser que non. L'étincelle de ses iris prit un tour sauvage. Une nuance presque cruelle, presque maligne dans ce qu'il y a de plus sombre en chaque être. Des regrets ? Jamais. Aucun ne venaient salir son âme. Non, ils ne pouvaient il y en avoir. Elle était ainsi. Remords, regrets, oubli, elle ne s'y laissait jamais aller.

« Des regrets... » répéta-t-elle dans un feulement délicieux, ombrageux. « Non, Loup. Aucuns. Jamais. »

elle affirmait et pourtant quelque chose lui susurrait de faire preuve de prudence. Elle se rappela la nouveauté qu'il était. Cette sauvagerie qu'elle savait impossible a dompter. Cette voix et ce corps qui l'appelait sans cesse. Cet esprit qu'elle devinait si sombre qu'il en devenait jumeau du sien.

Il l'embrassa.

Si elle tenta de le repousser, ce fut en vain et pourtant, elle essaya. Le corps était faible avait elle dit plus tôt et, en cette minute, il l'était indéniablement. Il prenait feu comme jamais. Son sang bouillonnait et elle se prit a vouloir plus, lui. Maintenant. Ses doigts se crispèrent sur la chemise en rêvant de l'arracher. Il y avait une sorte d'urgence, de desespoir dans ce geste. Une haine farouche, un amour perverti. C'était elle perdu en chemin ? Non, elle ne permettrait pas cette faiblesse.

« Au revoir, mon Seigneur. »

répondit elle, frustrée, insatisfaite pleine de...regrets ? Elle lui sourit, la lèvre suavement meurtrie des siennes, puis lui tourna le dos, pleinement consciente du tourment de son âme qui faisait écho a celui, bien plus simple de son corps.

Ce soir, elle quitta Odélian, la rage au coeur et sur les lèvres, mille et une promesses acides.
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