Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

 

 A bout ? | Faustine

Aller en bas 
2 participants
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeMar 31 Aoû 2010 - 22:06

Assar, enfin ! Loup avait cru mourir plusieurs fois, depuis qu’il avait quitté ces murs protecteurs, mais désormais, tout était presque terminé. Gaucelm, Thibault et tous ceux qui l’accusaient de Parricide seraient bientôt loin, trop loin pour qu’il ne doive supporter leur fiel immonde. Il allait devoir demander conseil à sa sœur, au sujet de leur frère. Les mots l’avaient blessé, et il ne pouvait faire comme si rien ne s’était passé. Le coup qu’il lui avait porté n’était pas suffisant, il fallait plus. Il fallait qu’il paye son désamour à la hauteur de la trahison qu’il avait ourdi inconsciemment. Il avait préféré croire des vermines rampantes plutôt que son sang, grand bien lui fasse. Mais qu’il assume ses choix jusqu’au bout. Que ne regrettait-il pas, désormais, d’avoir visé le ventre ! Il aurait dû lui briser le nez, ou mieux, la mâchoire. Le félon aurait alors dû ravaler sa langue, incapable qu’il aurait été de dire un mot de plus. Une ironie qui plaisait à Loup.

Il n’en pouvait plus, de devoir se comporter comme un chien apprivoisé. Jamais son nom ne lui avait semblé plus lourd à porter que quand il se comportait à l’opposé de ce qu’il signifiait. Gaucelm n’avait rien d’un chef de meute, et pourtant, il devait garder la tête basse. Il avait fait ce qu’il avait pu pour l’éviter durant le voyage, tout en évitant de paraître suspect, et ce jeu fourbe l’épuisait. Il n’avait eu qu’une envie, abandonner le cortège lent et maladroit, lancer sa monture au triple galop et rejoindre sa ville. Mais il était resté.

« Mes gens vont vous montrer vos appartements, avait-il dit au couple comtal. Je dois quant à moi vous laisser. Je ne suis que trop longtemps resté éloigné, et j’ai beaucoup à faire. »

Et ils les avaient abandonnés là, lâchement, leur laissant à peine le temps de répondre. Il savait être stupide, savait sa fuite inutile, savait qu’ils l’auraient laissé d’eux-mêmes, mais il n’était qu’un homme, et sa patience était épuisée. Il avait besoin de se ressourcer, et il n’y avait qu’un endroit où il pourrait retrouver réellement la paix. Sans prendre la peine de se rendre dans son bureau où, il en était sûr, l’attendaient nombre de vélins, il se précipita presque dans la fauconnerie. Mais c’était sans compter Marion qui, le connaissant bien, savait exactement où il irait. Elle l’attendait, patiente. Belle, aussi, comme se devait de l’être une Rochefort.

« Ne me regarde pas comme ça, j’allais venir te voir.
- Je n’en doute pas, Loup
, répondit-elle d’une voix malicieuse. Mes appartements ne sont qu’à l’autre bout du château, après tout. Tu as l’air épuisé, ton voyage s’est-il aussi mal passé que je le devine ?
- Nous en parlerons plus tard
, répliqua-t-il presque sèchement avant de soupirer. J’ai besoin de me changer les idées, Marion. »

Elle opina simplement du chef, comprenant. Elle s’inquiétait, et avait des raisons de le faire. Se mordant les lèvres, elle le laissa passer, mais finit par le retenir avant qu’il ne s’éloigne trop.

« Je devais te dire, la Dame d’Escault est arrivée ce matin, expliqua-t-elle.
- Dis lui qu’elle peut me rejoindre en haut de la tour, si elle le souhaite. »

Et il s’en fut. Très vite, il rejoignit la fauconnerie et tout aussi rapidement il récupéra un gant en cuir et son fidèle Airain. Ah, que l’oiseau lui avait manqué. Un fidèle compagnon, qui n’avait pas de pareil à la chasse, qu’il avait capturé et dressé au prix de nombreux efforts.

« Alors, brave bête, on a pris soin de toi ? » demanda-t-il affectueusement, lui caressant les plumes.

Dix minutes plus tard, il était en haut de cette fameuse tour, avec le ciel pour seul toit. Airain volait autour de lui, il le rappelait parfois, l’entraînait. Un sac de viande fraîche reposait non loin, il se servait de morceaux comme de récompenses. Habilement lancé, ils étaient comme des ordres qu’on ne pouvait refuser. Il faisait froid, mais cela lui faisait du bien. Faustine viendrait, viendrait pas ? Il n’en savait rien. Dans un cas comme dans l’autre, il la verrait. Cette petite séance était nécessaire, mais elle n’avait pas besoin de se prolonger outre mesure. Pour autant, il espérait qu’elle comprendrait le geste. Marion ne manquerait pas de la prévenir au sujet de l’état d’esprit de son frère, et alors, peut-être entreverrait-elle ce qu’il lui offrait. La possibilité de la voir, elle, quand il avait refusé cela à sa sœur. La possibilité de pénétrer dans son jardin secret.

Restait à voir si elle le comprendrait, et si c’était suffisant pour la faire gravir tant de marches.


Dernière édition par Loup de Rochefort le Dim 5 Sep 2010 - 0:25, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeMar 31 Aoû 2010 - 23:37


Audace ? Peut être. Désir ? Oui surement. Eternelle balance des contraires ? Parfaitement. Faustine avait rejoint Assar. Contre son grès, avec plaisir. Elle ne savait plus vraiment. Pierrick savait ce qu'il lui restait a faire et bientôt elle n'ignorerait plus rien de Loup. Ses maitresses, ses servants, ses amis comme ses ennemis. Certains étaient bien plus dicernable que d'autres cependant. Comme leur Comte, homme aussi gras que sournois. Faustine plaignait sincèrement la jeune Elanore. Dame de noblesse jetée en pature a un homme aussi désirable qu'un putois. Mais après tout, le titre avait un prix n'est ce pas ?

Faustine était arrivée avant même le maitre des lieux et la fin de matinée était bien avancée, pour le peu qu'elle puisse en juger avec cette éclispe. Marion de Rochefort, soeur du seigneur l'avait acceuillit. Veuve d'un...disons ami de Jehan, elle fut traitée avec tout les égards et se prit a observer minutieusement la jeune soeur de Loup. Dame délicate, chaleureuse , un brin timide. Faustine savait qu'elle était mariée mais ne vit pas son époux. En vérité, cela lui importait que moyennement mais tout était toujours bon a savoir. N'est ce pas ? Elle discuta, de tout et de rien, aimable et chaleureuse, presque a l'image de son hotesse alors qu'elle ne rêvait que d'une chose, que le maitre de ses lieux rentre enfin. Parce qu'elle voulait se confronter encore a son propre reflet. Elle voulait découvrir que tout n'était que...tromperie habilement menée par le destin. Elle voulait se dire qu'il n'était rien de plus qu'un autre. L'écraser de son talon peut être. Ou l'envouter plus encore. Difficile a dire, mais pour l'heure, l'agitation de la Dame ne se voyait point. Compatissante, elle s'entretenait avec Marion, parlant de tout de rien, d'enfant...sujet délicat pour la dame d'Escault. Mais elle eut l'occasion d'apercevoir Hadrien, de loin bien sur et ne fut pas étonnée de le voir si bien gardé. Faustine ne se laissait aller qu'avec une seule engeance, les enfants. Mais cela était une faiblesse bien cachée.

Finalement, le convoi ramenant le comte et sa dame arriva. Faustine s'esquiva discrètement. Laissant a chacun le temps de prendre ses aises. Elle n'eut pas besoin de demander a Marion, celle ci devina toute seule. Etait elle aussi fine que son frère ? Possible. Du moins, Faustine le pensait elle, mais il était trop tot pour le dire. Elle fut abandonnée, du moins, le temps que mit Marion a informer le Seigneur de sa présence et ce temp, elle le mit a profit pour réfléchir. A qui, a quoi, mystère mais une chose était sure, ses yeux scintillaient avec une étrange volonté. Marion revint et Faustine sourit. Fort bien, puisque c'était a elle de se déplacer, elle le ferait. Non pas parce qu'il le demandait mais parce qu'elle le voulait bien. Mais elle fut contrariée de la hate qu'elle trouva dans ses pas. Elle fut contrariée de ce goût qu'elle trouva sur ses lèvres, comme un souvenir acide, amer.

Aussi l'agacement brillait dans ses yeux alors qu'elle montait les marches conduisant au refuge de Loup. Agacement qui aurait pu être de la colère si elle n'avait été aussi sure d'elle. Belle et plus encore, elle pénétra la plate forme et admira la vue. Du moins ce qu'il était possible de voir bien sur.

« rêveriez vous de savoir voler ? »

Mutine espièglerie, insolence sensuelle que celle qui coulait dans sa voix. L'iris bleutée gardait dissimulé ses mystères, comme si sa vie en dépendait.
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeMer 1 Sep 2010 - 22:54

Loup se sentait mieux. Il avait du mal à suivre Airain du regard, tant il se fondait bien dans la pénombre, mais le peu qu’il voyait l’apaisait bien assez. Son rapace avait toujours su lui occuper l’esprit, et c’était sans doute pour cela qu’il l’appréciait autant. Depuis la mort de son père, il s’était senti sombrer. Il était épuisé, et avait parfois eu l’impression que le monde devenait fou. Il en avait trop attendu, avait su rester impassible sur l’instant, et encore… Mais désormais, alors qu’il retrouvait la sérénité des murs d’Assar, il se sentait revigorer. Bien sûr, la présence de Gaucelm l’empêchait de goûter au véritable bonheur d’être de retour chez lui, mais ce n’était qu’une question du temps. Le lendemain serait célébré l’enterrement, son père irait trouver sa place auprès de ses ancêtres. Puis le Comte et sa suite partiraient, laissant derrière eux le vide dont il avait besoin pour se ressourcer. Le vent soufflait, ce soir là, juste ce qu’il fallait. Loup aimait le vent, connaissait sa puissance et appréciait de se sentir si faible face à lui.

Il était tellement concentré sur ce qu’il faisait qu’il en avait oublié Faustine. Il ne l’entendit, dès lors, pas arriver, et sa question le tira de sa rêverie. Et, chose étrange, il se réjouit de sa présence. Sans répondre, il se baissa et récupéra un morceau de viande, qu’il lança. Le rognon vola, décrivant une parabole qui devait passer juste au dessus de la chevelure dorée qui venait de s’inviter. Habitué à ce genre de tour, Airain fondit sur la pauvre courtisane, se saisissant de sa récompense avant que celle-ci ne se perd en percutant le corps gracieux et reparti dans les airs. Malgré lui, Loup éclata de rire, un rire simple et clair, pas plus moqueur que celui d’un nouveau né. En cet instant, il tenait bien loin les ténèbres qui fascinaient tant son invitée.

« Je suis un loup qui cherche encore ses ailes », répondit-il enfin, en levant le bras.

Le rapace vint s’y percher, et Loup le caressa avec affection. Il sourit quelques secondes, puis reprit un masque plus impassible et s’approcha de la dame d’Escault. Elle était, bien entendu, aussi belle et attirante que son souvenir. L’envie le prit de la saisir par la taille, mais il n’en fit rien et se contenta de plonger son regard dans le sien. Il eut dès lors l’impression de renouer avec une vieille amie, tant il s’était imprégné de ses iris. Il ne la connaissait qu’à peine, mais il avait vu dans ces prunelles bien plus qu’il n’aurait pu s’y attendre de prime abord, et c’était assez pour le marquer. Avec courtoisie, quoi que gêné par un Airain souverain qui toisait la nouvelle venue avec suffisance, il s’inclina.

« C’est un plaisir, je ne pense pas mentir en affirmant que vous m’avez manqué. »

Il avait, en tout cas, beaucoup pensé à elle. A leur entrevue, dans les jardins d’abord puis au bord de cette fontaine. Au défi qu’il lui avait lancé, cette assurance dont il avait fait preuve. Peut-être avait-il fait une erreur, peut-être aurait-il du faire montrer de plus de prudence. Il n’était pas réellement dans son état normal, mais ne regrettait rien, et au fond de lui-même savait qu’il agirait de même si tout était à refaire. Car il n’était pas de ceux qui plieraient devant une telle femme.

« Avez-vous jamais approché un faucon pèlerin, Faustine ? » demanda-t-il, approchant le bras et, par la même occasion, le rapace.

Elle pouvait bien lui répondre que oui, il s’en moquait. Il n’aurait, alors, qu’à répliquer que jamais elle n’aurait d’autres occasions d’en toucher un de la noblesse d’Airain.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeMer 1 Sep 2010 - 23:42

Faustine écarquilla légèrement les yeux en voyant un morceau de viande lui passer au dessus de la tête. Elle eut même le reflexe de rentrer la tête dans les épaules, portant une main a son front. De ce fait, sa chevelure se retrouva totalement privée de ses entraves et s'étala lascivement sur ses épaules. Elle ne savait pas ce qu'il avait voulu prouver mais elle ne pu retenir le rire qui lui monta aux lèvres. Il s'écoula, presque innocent, si tant que ce mot veuille dire quelque chose pour elle. Puis, ses lèvres toujours étirées dans un sourire mêlant amusement et nostalgie, elle essaya de discipliner ses boucles. Peine perdue. Autant les laisser ainsi finalement.

« Etrangement, cela ne me surprends pas. »

répondit elle en écartant une mèche volage de sa vision. Les ténèbres du Voile semblaient éternelles et elle se prit a les imaginer ainsi. Elle aimait la nuit, chose prévisible et pourtant. Elle leva une main et passa un doigt sur la cicatrice blanchatre ornant la joue de Loup. Elle rêva peut être qu'elle se réouvrait. Oui possible, mais elle retira sa main bien vite. La Dame d'Escault acceuillit l'aveu avec un mélange de triomphe et de haine. Une valse destructrice qui n'avait de cesse de la hanter depuis les jardins. Elle se prit pourtant a ignorer lui répondre. Ou plutôt si, elle le fit mais de manière étrange.

« J'aime la nuit. Ce Voile qui est pour beaucoup terreur et malediction est, a mes yeux, absolument magnifique. »

Murmure prudent, car elle savait la magie en position tremblante en Odélian. D'aucun accusait les mages, chose absurde. Certes la magie était puissante, mais elle ne pourrait jamais ravir au ciel l'éclat du soleil. Elle s'accouda un instant a la barrière de bois qui protégeait d'une chute mortelle l'impudent et se retourna, ne gardant au creux de ses reins que cette impression d'attente, d'exaltation même. Loup lui présenta son protégé et elle se garda bien d'y porter la main, le caressant des yeux. Il était beau ce rapace, dédaigneux, hautain, comme si il savait que le ciel lui appartenait. Elle sourit, creusant la fossette de sa joue.

« Mon époux n'avait pas les faucons en grande estime. Il les disait inutile et tout juste bon a lui gacher ses plaisirs de chasse au lièvres. Mais je ne m'étonnes pas de les voir vos compagnons. Après tout, vous leur ressemblez. »

Elle soupira doucement, comme alanguie et le vent s'amusa avec sa chevelure, noyant l'or dans les ténèbres du Voile.

« Néanmoins, j'ai toujours envié les oiseaux pour leur liberté. »

ajouta-t-elle avec une sincérité étrange chez elle. Faustine mentait, trichait, jouait mais n'était que rarement vérité. Peut être Loup avait il la grace de découvrit qu'elle en était capable. Ou peut être ne verrait il qu'une énième femme a ajouter a son palmarès. Cette idée lui arracha une étincelle agacée au fond des yeux. Et les paroles de Pierrick lui revinrent en mémoire. Et l'agacement se mua en amusement, ce pourrait il qu'il est raison ?

« J'ai rêvé de vous. »

Susurra-t-elle en penchant légèrement la tête, son visage prenait des teintes amusées, insondables, étranges...Avait elle rêvé de sa mort entre ses bras ? De son extase ? De sa douleur ? Elle lui laissait le choix de décidé.
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeJeu 2 Sep 2010 - 0:44

Pour la seconde fois depuis qu’ils se connaissaient, Faustine le prit au dépourvu. Si, la première fois, elle avait du user de ses dons, elle n’eut ce soir là qu’à ignorer totalement ses propos. Etrange, il était persuadé qu’elle allait savoir saisir la perche qu’il lui tendait, qu’elle allait s’en jouer, avec effronterie et malice. Mais non, elle préférait évoquer la noirceur du Voile plutôt que de rester sur des thèmes plus folâtres. Légèrement décontenancé, Loup se plia pourtant à cette nouvelle excentricité.

« Le beau est le panache de l’éphémère, répondit-il après un instant de réflexion. Celle-là en est devenue étouffante, et je crains qu’elle ne fasse que commencer, encore. »

Mine de rien, il lui avait suffit de quelques mots pour fissurer son apparente bonne humeur. S’en rendant compte, il se demanda si ce n’était pas exactement ce qu’elle voulait. Après tout, elle ne lui avait pas fait mystère de son intérêt dévorant pour sa colère. Cherchait-elle à le provoquer ? A le voir s’enfoncer encore un peu plus dans l’aigreur ? C’était plus que probable, mais il devinait que ce n’était pas tout. Il y avait autre chose, de plus tenu, qu’elle tentait de dissimuler. Son attirance ? Il lui avait avoué qu’elle lui avait manqué, cela lui avait peut-être rappelé que la réciproque était tout aussi vraie. Faustine ne pouvait pas être de ces femmes qui aimaient à soupirer pour un homme. Cette pensée le rasséréna, et si ce n’était pas suffisant, il reporta son attention sur Airain. Voilà au moins un sujet de conversation qui ne le laisserait sans doute jamais, et qui ne pourrait lui arracher que des sourires.

« Votre époux ne pouvait pas être parfait, plaisanta-t-il. Quoi qu’une épouse telle que vous ne pouvez que le faire oublier. »

Elle ne semblait pas vouloir caresser l’oiseau, aussi ramena-t-il son bras vers lui. Sa main libre fouillait les plumes avec affection, mais distraction aussi. Il gardait sur sa peau les fantômes des doigts de Faustine, et n’avait qu’une envie, les chasser avec les siens. Pourtant, il n’en faisait rien, pas par défi ni par arrogance, mais parce que le spectre de la caresse de la veuve odélianne était paradoxalement doux et agréable. Comme un prélude de ce qui pouvait se passer dans les heures, les jours, les semaines à venir. Aucun des deux ne savait exactement quand, seulement que la chose était inéluctable.

Il fut étrangement touché par ce qu’elle ajouta, avouant sans honte avoir jalousé les oiseaux pour ce don si précieux qu’ils avaient : voler. N’était-ce pas le symbole suprême de liberté ? Un rapace n’était pas plus libre qu’un loup, mais par les Cinq… Il avait le ciel pour lui, là où le canidé n’avait que les sous-bois. Qu’elle mente ou non, en réalité, il n’en avait cure, car elle n’avait fait que révéler ce qu’il pensait lui-même. Aussi ne fit-il qu’hocher la tête sans rien ajouter. Il ne quittait pas son regard, littéralement happé par les deux puits sans fond qu’étaient ses yeux. Fenêtre discrète sur son âme, Judas bien peu bavard par moment, volubile en d’autres. Là, ils ne disaient rien d’autre que l’agitation. De quelle nature, Loup n’aurait su le dire. Il sourit encore, quand elle susurra avoir rêvé de lui. Une douce confession, qui flattait son égo, peu importe ce qu’elle cachait.

« Etrangement, cela ne me surprend pas. »

Il reprit ses mots avec légèreté, avant de séparer ses doigts des plumes et de les envoyer chercher la peau. Douce, souple, délicieuse. Il avait, soudainement, envie d’embrasser cette joue qu’il ne faisait qu’effleurer, se faisant miroir de son arrivée, répétant mots et gestes, du plus récent au plus ancien. Le suivant était, bien évidemment, de rejoindre les escaliers. Une fois n’était pas coutume, il lui offrit son bras.

« Venez, rentrons avant que vous n’attrapiez mal. »
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeJeu 2 Sep 2010 - 7:26

« Peut être, mais je ne suis pas une enfant du soleil. Ce qui vous est étouffant n'est que fantasme pour moi. »

Faustine ne lui cachait pas son attirance pour la nuit, les ténèbres profondes recelant mille et une promesse d'enfer. Enfer délicieux, arrogant et douloureux parfois. Mais cela n'avait pas d'importance. Elle rêvait d'absolu. Elle ne chercha pas a l'entrainer vers elle. Pas pour l'instant du moins, cela viendrait, c'était une évidence, comme celle de savoir qu'elle aurait cet homme trop farouche entre les bras. Mais il se jouait bien plus qu'une étreinte et tout deux le savait sans pour autant chercher a presser l'instant. La Dame d'escault eut un sourire étrange, un rien vicieux, un rien arrogant.

« Audemont était un homme...Vieillissant qui aimait la beauté oui. Peut être lui faisait elle oublier sa propre flétrissure. »

Parler d'Audemont ne la dérangeait pas vraiment. Elle n'avait jamais aimé son mari, mais elle avait vécu en bonne intelligence avec lui. Serait elle devenue ce qu'elle était si il n'avait posé son regard sur elle ? Oui, peut être. Il lui avait ouvert la porte de la noirceur et elle s'y était enfoncé si fort qu'elle ne faisait parfois plus qu'une avec elles. Séductrice, séduite, conquise peut être, elle osa frémir sous la caresse, plissant les paupières, tel un félin attendant son heure. Patiement, doucement. Elle avoua sans honte ni chichi. Ne lui avait elle pas déjà dit bien plus ? Cet aveu était voulu, réfléchit même. Flattait il la virilité ? Possible, elle n'était pas assez modeste pour ignorer que beaucoup espérait qu'elle rêve d'eux. Mais la teneur de ses rêves resterait tue. Il usa de ses mots contre elle et elle se prit a désirer arracher son sourire d'un baiser rageur et une lueur étrange apparue, reflet des contraires qui pouvaient l'animer. Cette envie puissante de détruire qui se disputait sans cesse a celle tout aussi forte de haïr jusqu'au dernier souffle. L'amour ? Elle ne savait pas ce que c'était et savait ne pas en être capable. Non ce sentiment était trop fade, trop doux pour naitre en son sein. Elle n'aimait rien de plus que cette ambyvalance. Cette impression tenue que la posséder c'était se tuer a petit feu.

« Vous portez l'arrogance avec une classe rare, Loup. »

Sourit elle doucement, voilant un instant le feu de ses yeux pour en éteindre l'incendie et lorsque de nouveau ses prunelles s'ouvrirent, la mer tranquille s'agitait presque passivement. Elle glissa ses doigts sous le coude offert, frolant ce corps a la limite de la décence et regarda une dernière fois les ombres.

« Entourée de la pénombre, je suis intouchable. »

murmura-t-elle rêveuse et cela n'était que vrai.


«  La magie vit des temps difficiles en ces temps d'effroi. Pensez vous qu'un jeteur de sort soit assez puissant pour ravir le soleil aux hommes Loup ? Etes vous de ces crédules qui s'accrochent a une haine absurde ? »
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeJeu 2 Sep 2010 - 18:53

« Votre époux n’avait pas besoin de Voile pour s’aveugler. »

On pouvait percer comme de la répugnance, dans le ton du Loup. Il était de ces hommes qui regardaient la vérité en face, du moins le pensait-il. Epouser une gamine pour tromper sa vieillesse lui apparaissait comme un acte abject. Oh, il avait certes perdu ses illusions sur les liens sacrés du mariage – si tant était qu’il en eut jamais – mais il ne voyait là que le sacrifice inutile d’une enfant. Audemont avait eu un fils de sa première union, et ses revenus lui permettaient largement de se payer les services d’une fille de joie. Heureusement, Faustine avait su tirer avantage de la situation, mais son hôte pouvait lire sur ses lèvres ce que cela lui avait coûté. Et, à sa courte honte, il ne pouvait pas affirmer que cela lui déplaisait.

Il ne pouvait que déceler la trace latente de vice, la marque indubitable de l’envie. Et il ne pouvait nier qu’il y était sensible. Loup n’était pas fait de pureté et d’innocence, et il ne les regrettait pas. Il avait perdu l’une et l’autre, s’en séparant presque, muant comme muerait un serpent, naturellement. Et son âme que d’aucun jugerait perverti, indigne de la création de Néera qu’il était, risquait de la voir entachée de nouveau méfait si personne ne l’arrêtait. Alors qu’il lui offrait son bras, afin de la raccompagner, elle loua sa distinction, s’attirant un sourire moqueur.

« Et le désordre de votre mise n’enlève rien à la votre », répondit-il, se payant le luxe d’être sincère.

Il était vrai que, malgré l’état de sa coiffe, elle restait magnifique. Ne pouvant, cette fois, poser sa main sur les siennes, il dut se contenter de sentir ses doigts à travers l’étoffe. Une sensation bien pâle, fade et insipide, mais qu’il accueillait tout de même avec plaisir. Bien entendu, rien ne saurait égaler, pour l’heure, l’intensité de leur baiser. L’acte planait entre eux, d’ailleurs, tel un fantôme qui revenait les hantait. Oh, oui, il se souvenait de la douceur de ses lèvres, de la voracité de sa langue, de la passion de son embrassade. Il se souvenait aussi de la violence de leurs regrets quand il avait rompit le contact. Quand il les avait libérés. Déjà, son esprit vacillait, le quittant pour s’en retourner vers des souvenirs plus heureux. Il ne répondit pas à son murmure, le laissant s’éteindre. Survivait, ainsi, l’illusion qu’il n’avait rien entendu, même s’il n’en était rien.

Alors qu’ils s’approchaient de la porte qui les mènerait à l’intérieur, Loup leva le bras. Comprenant l’ordre, Airain s’envola, les laissant seul. Avoir retrouvé l’usage de son bras ne fit que fortifier l’envie de l’enlacer, mais il n’en fit rien. Alors qu’ils s’engageaient dans l’escalier, elle l’interrogea, lui demanda s’il pensait la magie, cette nébuleuse puissance dont on préférait souvent taire le nom, était responsable du Voile. Il ne répondit pas tout de suite, envahi soudainement par une image. Hadrien avait fait montre de don, plus tard s’il était correctement formé, il deviendrait un jeteur de sorts. Sinon, l’avait-on averti, il risquait de se détruire lui-même, faute de connaissance pour se maitriser.

« J’essaie, autant que possible, de regarder le monde tel qu’il est », finit-il par répondre.

Il était peut-être bien crédule, il ne pouvait le dire. Il ne savait pas vraiment ce qui motivait la question de Faustine… Il doutait que sa curiosité soit gratuite. S’inquiétait-elle de ce qu’il pouvait penser d’elle ? C’était peu probable, il n’avait pu mentir en l’embrassant et il savait ce qu’elle avait lu en lui. Alors quoi ?

« Attention à votre tête », murmura-t-il en ouvrant une porte et en la laissant passer.

Dès qu’ils furent dehors, un « ka yak » perçant attira leur attention. Fondant sur les deux âmes, Airain battit des ailes avant de les percuter et se posa sur le bras que Loup tendait pour l’accueillir. Tout sourire, le maître de céans le félicita d’une caresse, avant d’inviter Faustine à le suivre. Ils arrivèrent à la fauconnerie, et il lui fit signe d’un geste de l’attendre. Il lui fallut moins d’une minute pour remettre le faucon et revenir à ses côtes, minute qui lui parut interminable.

« Je suis tout à vous », affirma-t-il alors, et contrairement à un certain seigneur méridional, il ne trembla pas.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeJeu 2 Sep 2010 - 19:37

«  Mon époux est mort. »

Une manière de cloturer le chapitre. Oui, Audemont était mort, peut être que le trépas de Marcellin avait il accéléré la fin. Qu'importe, il avait rejoint Tyra et elle goutait a la liberté. Une étrange liberté cela dit. L'air s'emplit d'étranges flammes invisibles. S'électrisant et la Dame d'Escault aimait cette fragrance. Sulfureuse, patiente, excitante oui. Elle le hait pour ce qu'il provoquait mais n'était pas assez idiote pour nier adorer cela. L'onde bleuté de ses prunelles révéla un instant ce qui la hantait et elle savait qu'il l'avait vu. Qu'il avait aimé. Ils demeuraient au bord de la falaise, mais ils savaient qu'un jour ou l'autre ils se laisseraient happer par le vide abyssale.

« Ma classe ou mon arrogance ? »

En vérité, elle n'attendait pas de réponse et d'ailleurs n'en avait rien a faire. Elle était classe et arrogance. Vice et indécence, elle vivait ainsi et qu'importe les jugements que l'on pouvait porter sur elle. Oh mais attention, elle n'affichait pas ses tourments au grand jour, non. Pour certain elle n'était qu'une belle potiche, pour d'autre une adorable innocente...En vérité, Loup venait d'entrer dans le cercle très fermé de ceux qui avait su plonger dans son âme, ne serait ce que l'espace d'un battement de cil.

Elle le suivit, posant une question. S'inquiètait elle de ce qu'il pouvait dire d'elle ? Non, en vérité, cela était bien autre chose. De plus suave.

« Le monde est magie. Elle est partout et vibre sensuellement lorsqu'un élu l'effleure. Il est bon de le voir tel qu'il est.»

Phrase jetée avec négligence, presque absence et pourtant l'éclat azur de ses yeux ne trompait pas. Elle n'avait pas parlé a la légère et sa bouche s'ourla d'un sourire presque entendu, presque complice. Elle regretta ses bras tout d'un coup. Désir agaçant que celui qui surgit sans prévenir, étalant des regrets qu'elle ne voulait pas, qu'elle voulait vomir avec répulsion. Contrariée, elle se mordilla la lèvres avant de lever les yeux, interpellée par le cri stridant du faucon. Cette fois, elle ne bougea pas, ne frémit pas, laissant le rapace rejoindre son maitre...Il la laissa seule et...Cela dit mal. Etrangement mal. Faustine ferma un instant les yeux, pinçant les lèvres. Repoussant avec ce qui faisait d'elle une femme unique ce qu'elle ne pouvait accepter. Colère, manque, rage, et cette haine qui transcendait le tout.

« Si seulement c'était vrai, se serait plus simple. » susurra-t-elle en dévoilant un instant les flammes de ses yeux avant de les chasser d'un battement de cils, sa fossette se creusant avec une malice déviante.

« Que faisons nous ? »
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeJeu 2 Sep 2010 - 23:40

Surpris, Loup accueillit l’étrange confession de Faustine avec un certain malaise. Il avait rapidement compris, au fil de leurs rencontres et plus encore lors de leur entrevue en Odélian, que la dame d’Escault n’était pas femme à parler pour ne rien dire. Et si elle parlait d’élu, ce n’était sans doute pas pour se mettre en valeur. Le Seigneur d’Assar n’était pas versé en art occulte, mais il pensait comprendre où elle voulait en venir. Et l’idée n’était pas pour le ravir. Son regard se voila légèrement quand il comprit tout ce que pouvait signifier le sourire dont elle le gratifia. Résumé en deux mots, la chose se teintait de simplicité : elle savait. D’une façon ou d’une autre, Hadrien avait du user de ses dons, se trahissant ainsi auprès des autres praticiens qui pouvaient l’entourer. La chose n’était pas réellement un secret, bien entendu. Plusieurs serviteurs étaient au courant, pour ne citer qu’eux, et il était coutume de dire que ce qu’une servante savait, la ville savait aussi. Pourtant, il aurait préféré que Faustine n’en sache rien. Que personne n’en sache rien, que ce secret en reste un, car même s’il était douloureux de penser ainsi, tous ses malheurs étaient nés des prédispositions d’Hadrien.

« Hadrien me tuerait si je l’empêchais de vous rencontrer », affirma-t-il avec un sourire.

La laissant méditer ses paroles, il s’éloigna, reposant Airain à la fauconnerie. Pouvait-il lui faire confiance ? La réponse était négative, bien évidemment. Pas encore. Il le savait dangereuse, imprévisible aussi, mais cela ne changeait rien. Son fils avait un don et il arriverait tôt ou tard où il devrait être formé. Pas par Faustine, non, il n’était pas prêt à lui laisser un tel pouvoir entre les mains, mais peut-être pourrait-elle le conseiller. Très vite, pourtant, il chassait Hadrien de ses pensées. Non pas qu’il n’aimait pas son fils, c’était plutôt l’inverse. Tous les ennuis qu’il avait aujourd’hui, il les devait à cet amour qui l’avait empêché de s’en séparer. Plutôt que d’abandonner sa garde, il s’était opposé à Gaucelm et en payait désormais le prix. Car on ne s’opposait pas au Comte d’Odélian sans en subir les conséquences, quelles qu’en soient les raisons.

Revenu à ses côtés, il reprit leur jeu, souriant quand elle regretta que ses paroles ne soient pas aussi vraies qu’il voulait bien le faire croire. Il lui offrait l’initiative, elle voulait plus, et plutôt que de se satisfaire d’un rien, elle le refusa, lui demandant la suite des événements. Son sourire mua alors, se faisant plus carnassier, révélant son envie.

« Je crois que nous le savons tous deux. »

Ajoutant le geste à la parole, il s’approchait déjà, laissant ses doigts enfin libres courir sur la peau de sa joue, une nouvelle fois. Mais il ne s’arrêta pas, descendant avec lenteur, soulignant l’ovale de son visage, jusqu’à son menton. Il caressa ensuite ses lèvres, sans se presser, s’attardant sur leurs commissures. Joueur, il approcha son visage du sien, s’arrêtant quand leurs nez s’effleurèrent. La caresse, alors, fut plus subtile, simplement hochement de tête. Il avait l’impression d’être un adolescent découvrant pour la première fois le corps d’une femme, apprenant qu’un visage n’était pas seulement deux yeux, un nez, une bouche et des oreilles pour voir, sentir, parler et entendre.

« N’est-ce pas ? »

Un simple murmure qui glissa sur ses lèvres et partit mourir sur les siennes. Elles étaient si proches, désormais, et pourtant elles ne se touchaient pas. Doucement, ses mains quittèrent son visage, se faisant soutient de sa taille, l’enlaçant pour l’attirer à lui. Il ne tenait qu’à elle de refuser son étreinte, qu’à elle de lui dédaigner ce baiser qu’il quémandait humblement. Mais s’il ne se trompait pas, elle n’en serait pas capable.

Lui-même se demandait presque comment il faisait pour résister.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeVen 3 Sep 2010 - 0:20

« Vous me tueriez si je vous forçais a le rencontrer. » répliqua-t-elle presque désireuse qu'il le fasse. Mourir de ses mains...Son sourire prit des teintes sombres, son regard s'envenima de prudence mêlée au danger.  « J'aime votre méfiance, mais prenez garde a ce qu'elle ne vous aveugle pas. »

Ses mots raisonnait étrangement dans ce qu'elle devinait être la nuit. Peut être, le temps était versatile, diffus, en ces heures de noirceures perpétuelles. Presque intense, sa voix n'en demeurait pas moins murmure savament distillé. Faustine savait les dangers pour les avoir cotoyé, pour avoir flirté avec eux. Elle avait faillit s'y laisser prendre. Arrogance a peine dévoilée de l'enfance qui se croit toute puissante.

Attentive, lascive peut être, tendue vers quelque chose qu'elle souhaitait si fort écraser de son talon, elle demeura immobile, ne dévoilant rien des songes qui habitaient ses iris, du moins, pas avant son retour. Retour attendu, désiré, oui. Colère a peine dissimulée qui enflammait ses prunelles, pinçait sa bouche. Elle provoqua. Qu'importe quoi. Une réaction, peut être un appel muet, même elle ne le savait pas vraiment.

Du regard, elle suivit la lente montée de son sourire. Elle trouva un écho vorace sur ses lèvres et l'azur se para de nuage argenté, prémice d'un orage qu'elle ne pouvait que laisser éclore, qu'elle ne pouvait que laisser naitre, impuissante. Il joua. Profitant de l'ombre, silhouettes a peine déssinées, ils n'étaient que confronter a leur propre regard, leur propre envie. Venimeuse envie, s'infiltrant jusqu'au coeur des chairs. Des promesses d'abysses délicieux, d'abimes terribles et brulants. Faustine le laissa jouer mais chaque soupir n'était qu'aveu. Oui, elle savait. Oui, elle attendait. Oui, elle se révulsait de voir son corps plier, se soumettre en proie a ce qu'elle ne pouvait controler. L'orage gronda, jetant des éclairs langoureux dans l'iris sombre. Regard mêlant la rage au désir assassin.

Aurait elle envie d'arracher de ses ongles cet air vorace ? Se voir désirer n'est elle pas une chose absolument enivrante ? Oui, mais pas lui, pas quand ses lèvres se teintent d'arrogance insuportable, que le pli de sa bouche lui apprend qu'il sait qu'elle cedera, pas quand son regard l'appelle aussi intensément.

« Oui, je le sais. »

Ire déversée dans la voix aux accents de velours. Colère incandescente, car la froideur ne peut avoir sa place avec lui. Non. Alors, elle céda, l'attirant presque violement, presque brutalement, comme les digues d'un barrage qui se fissurent lentement pour exploser sous la pression dangereuse de l'eau. Cherche-t-elle a lui faire mal ? Enfonçant ses ongles dans la chair de sa nuque, apposant rageusement le sceau de ses lèvres sur les siennes ? Forçant l'antre velouté d'une langue conquérante ? Peut être. Elle se presse et quémande, l'esprit se perdant dans les flammes de l'enfer. Elle joue d'imprudence, le sait et s'en moque. L'azur s'est éteint, ne révélant qu'une faim dévorante, intense, si intense qu'elle y perdra son âme si elle n'y prend garde...
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeVen 3 Sep 2010 - 12:04

Ainsi, le ballet reprenait. La musique de jadis ne s’était tue que quelques jours à peine, et elle n’avait rien perdu de sa grâce. C’était comme si tout ce qui avait pu se produire depuis leur dernier baiser n’avait aucune importance. Les tourments de son voyage pâlissaient, s’effaçaient même, et il ne restait plus qu’elle et ses lèvres, elle et ses yeux, elle et son corps qui l’appelait. Etrange magnétisme qui les liait, ils se savaient tous deux incapables d’aimer et pourtant, ils trouvaient dans la caresse des lippes une étrange absolution. Loup était faible, il l’avait toujours su, donnant son cœur à qui le voulait, le reprenait sans tarder. Mais jamais cette vérité ne lui était apparue avec autant de clarté. Jamais il n’avait tant désiré la caresse d’une femme. Faustine se voulait conquérante, il se laissait conquérir. Qu’importe au fond ce qu’elle ferait de lui, il n’aspirait qu’à le découvrir. Qu’importe les ongles qui meurtrissent sa chair, il panserait ses plaies plus tard.

Ses mains, avec l’assurance qu’on leur connaissait, dessinaient déjà ses formes. Elles se perdaient dans la ligne d’un dos, louaient la perfection des hanches, se jouant du tissu sans pour autant l’oublier totalement. L’envie le prit de la soulever de l’amener dans la fauconnerie et de la coucher là bas, sur le sol, sur une cape étendue, qu’importe. Mais Faustine n’était pas une femme qu’on bafouait d’aussi peu de délicatesse. Peu importe le désir qui obscurcissait son esprit, peu importe l’envie qui dirigeait son corps. Elle était un être à honorer, pas à souiller. Elle méritait la douceur de la soie, non l’aigreur de la paille. Alors il mit fin à leur baiser, malgré les ongles qui le retenaient, malgré son corps pressé contre celui de la belle, malgré le désir impérieux qui le guidait. Il avait envie, besoin même de plus, mais l’endroit de s’y prêtait pas. Ses doigts se perdirent dans ses cheveux, et son regard dans le sien.

« Je vous sens tendue, mentit-il avec douceur. J’ai en ma possession quelques huiles et de modestes talents de masseur. »

Le corps de Faustine démentait ses propos, mais ne les contredirait pas. Du moins l’espérait-il. L’idée de vivre une nuit esseulé le terrifiait, soudaine, lui infligeait un supplice qu’il avait appris à reconnaître. Craignait-il qu’elle ne s’extirpe du doux miasme que les enlaçait ? Sûrement. Il avait bien vu à quel point chaque renoncement lui avait coûté. Il lui demandait la seule chose qu’elle ne voulait pas lui donner. Qu’elle cède, et elle abandonnait la pièce maîtresse de son jeu, la clé de voûte de ce qu’elle pensait être. Qu’elle abandonne, et s’étiolerait alors ce contrôle de soi qu’elle avait érigé au rang d’art. Qu’elle abandonne, et il abandonnerait aussi, lui donnant exactement ce qu’elle voulait… mais la privant en même temps de la possibilité d’en jouir.

Pour mieux la garder dans cette volupté qui les emprisonnait, il glissa ses lèvres sur sa peau, goûtant son cou avec délice, humant et s’enivrant de son exhalaison. Ses mains quittèrent leur trône doré, chutant le long des bras fins, se saisissant des mains et les serrant, massant doucement ses paumes. Comme un prémices, aperçu tentant d’un régal plus grand.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeVen 3 Sep 2010 - 13:02

La frustration. Jamais elle ne fut aussi intense et incisive. Se frayant un chemin a travers les chairs avec la facilité d'une lame chauffée a blanc. Le sang gémit et peut être ce feulement expire-t-il sur ses lèvres en aveu outrageant pour cette femme. Faites de passion contraire entre ses bras a lui, faite de sensualité maitresse au creux des étreintes autres. L'iris révèle le gouffre abyssale empreint de tumulte et d'ouragan.

Et il brise. Il déchire les voiles qu'il a lui même érigé. Les chaines se délient, gémissante devant leur défaite. Souvenir amer et désagréable qui envahit l'âme de la belle. Goût de supre et d'interdit qui vient effacer celui qu'il a peint sur sa bouche. Le corps réclame avidement. Mais déjà l'esprit n'est plus, s'enfonçant sans retenue dans la rage. Fureur qui nait d'elle et s'écoule par vague immense a travers les fenêtres de son âme. Et pourtant, si les lèvres se pincent, si la langue s'envenime, les mots restent susurré sur les flots du désir, de l'envie irrémédiable.

« Je vous aurait aimé ce soir, comme personne ne le fut avant vous, Loup. J'aurais connu l'extase et vous l'aurait offerte dans un soupir. Finalement, vous ne savez pas m'aimer. Je veux bien plus qu'une caresse qui fut bien souvent usée. Affutez vos armes si vous espérez vaincre ou abandonnez. »

Elle arrache doucement ses mains des siennes, un sourire mêlant cruauté et frustration. La colère esquissé a la commissure de sa bouche, la fureur dessinée avec rage dans les méandres de l'azur polaire. Peut être penserait il encore aux caprices féminines, peut être regardera-t-il, hautain ce qu'il penserait n'être que vexation et jalousie. Oui, peut être, mais alors, elle aurait eu raison. Regrettablement raison. Et que lui resterait il alors ? Deception et amertume ? La haine perdrait de sa superbe, oui, elle perdrait ce goût qui n'est qu'elle. Peut être se débarraserait elle alors de ce qui la rongeait, mais terrible serait alors le vide.

« Je suis ce que vous ne voulez pas voir en vous, Loup. Ne m'offrez pas de demi mesure.»

Elle rit. Valse envoutante des contraires qui l'habite en cette minute, fureur, désir, envie irrationnelle. Désir de blesser, d'aimer, de détruire. Envie d'écraser et d'être écrasée. Fureur irréelle et diablement enivrante. L'envie de lui décuple, elle n'y peut rien et ses poings se serrent. Si fort que ses paumes seront percées et que perlera l'onde carmin de son ire empreinte de folie.
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeVen 3 Sep 2010 - 15:38

Faustine apparaissait à son hôte comme ou souffle d’air, soudainement, qui inexorablement échappe à ceux qui veulent le retenir. Loup n’était pas habitué au refus, il avait avec le temps acquis cette assurance que tout ce qu’il entreprendrait serait une réussite, et que l’objet de ses désirs finirait toujours par lui céder. Et voilà que de ses mains s’échappaient ses merveilles, sans qu’il ne puisse rien y faire. Resserrer sa prise ? La contraindre ?

« Qu’il est triste de vous entendre parler de lutte en de tels instants », fit-il doucement remarquer.

Pour la première fois depuis longtemps, il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait. La logique lui dictait d’incliner la tête et de la laisser, puisqu’elle ne semblait pas ravie de ce qu’il voulait lui offrir. Mais Loup n’était pas un homme de raison, du moins pas toujours, et il ne voulait pas la quitter si tôt. Pas alors qu’ils n’avaient pu échanger qu’un baiser, par alors qu’il avait du s’incliner face aux remparts d’étoffe qui le privait de la peau tant désirée. Son regard trahissait son dilemme, mais ses mains parlaient pour lui. Ses doigts, privés de leurs jumeaux, ne restaient pas inactifs, glissant sur la soie, se nouant dans son dos, afin de la retenir contre lui. Comme pour se libérer, par des mots sinon des gestes, Faustine accentua son refus, sans cacher son ire. Elle était le sombre en lui, disait-elle… Savait-elle seulement ce qu’il avait désiré ? Avait-elle eu avec lui cette vision décadente de deux corps entrelacés sous le regard indifférent des rapaces dérangés ?

Loup crut voir les bras de la belle trembler légèrement et baissa les yeux, apercevant finalement l’éclat carmin. Faustine luttait, contre lui et contre elle-même, avec une telle énergie qu’elle s’en meurtrissait le corps. Il l’avait dit tendue, elle l’était réellement, désormais. Attrapant doucement un de ses poignets, il l’attira à lui, avant de tenter de lui faire lâcher prise, un doigt après l’autre, jusqu’à ce que finalement la paume blessée ne soit révélée. Triste vision, en vérité, que cette peau parfaite désormais lacérée.

« Prenez garde, Faustine, à ce que vous réclamez… » Il se pencha vers elle, et tenta-t-elle de résister qu’il n’y prit garde. Ses lèvres remuaient à peine, s’étirant doucement en ce qui ressemblait à un sourire gourmand. « Il arrivera un moment où il sera trop tard… »

La suite se perdit en un nouveau baiser. Les mots qui formaient la fin de sa phrase n’étaient pas si importants, l’impatience les avait tués avant qu’ils ne naissent. Il échangea les rôles, se lançant à l’assaut des landes jadis conquérantes.

« Nous ne pourrons… bientôt plus… fuir… » lâcha-t-il avec une certaine tendresse.

Mots jetés entre deux baisers, enrobés de prévenance mais dont le cœur suintait d’arrogance. Il la voulait, elle le voulait, les choses étaient simples. Elles pouvaient le demeurer.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeVen 3 Sep 2010 - 18:24

« Il est triste que vous le niez. »

répliqua-t-elle en glissant le venin arrogant de la certitude dans ses mots. L'un comme l'autre étaient beaucoup trop vipérins pour l'ignorer. Lorsque l'arrogance se heurte a sa jumelle, la fierté embrase les ires improbables.

Elle avait voulu s'échapper, rompre ce contact aussi révulsant qu'attirant. Mais il ne la laissa pas faire, glissant ses doigts sur sa taille, en prétendant la conquêrir d'une caresse. La fureur se déchaine, emmêlée au désir, étroitement enlacée a l'envie. Sentiments explosifs nés des cauchemars d'Arcam, nés de ses vices. Elle résiste un peu lorsqu'il lui saisit la main, elle désire si fort que ce sang soit le sien. Trop fort, si elle n'y prend garde, cela la détruirait. Et l'écho s'imprime dans l'air.

Un murmure qui attire la colère flamboyante de la Dame. Un éclair furieux né des prunelles polaires. Transcendant l'azur pour lui conférer ardeur et noirceur. Elle cherche a se défaire, mais faiblement, si faiblement que cela en devient terrifiant, obsédant. Puis, l'étonnement nait, douche étrange de douceur sur la fureur, les lèvres s'incurvent et le rire écorche les lèvres gonflées d'envie cachées, niées mais tellement flagrantes.

« Il est déjà trop tard. »

Souffle a peine éthéré que déjà, il prétend a sa conquête. Subjuguant ses sens, l'empechant d'agir, ou peut être ne veut elle pas tout simplement. Parce que parfois, le corps s'exalte tant et tant qu'il baillonne l'esprit. Parce que parfois, la volonté d'échapper plie devant celle, plus puissante de se laisser conquérir. Parce qu'elle veut sa fougue et sa colère, elle veut sa haine. Parce qu'elle ne sera jamais une simple courtisane pour lui.

« Nous n'avons pas envie de fuir. »

Elle réclame son inconstance, elle le réclame sans entrave car elle n'acceptera pas moins. En vérité, elle flirte avec la frontière de ses choix, avec la limite de la décence. Qui poserait son regard sur eux en vérité ? Personne mais le risque est grand et pourtant, Faustine le repousse comme elle le ferait d'un gêneur. Signant peut être sa perte, mais la chute ne sera pas solitaire.

« Je vous veux sans chaine ni attache...Le choix est votre.. »

Le souffle s'est perdu en chemin, hiératique, haché, il s'imprime de promesses et dévoile l'envie terrible. Pourtant, quelque chose vibre, diffus presque imperceptible, comme un danger, comme une menace qui s'éloigne dans un soupir. La peau s'enflamme et ses lèvres se meurtrissent doucement, subissant, adorant la ferveur, l'ardeur...
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeSam 4 Sep 2010 - 0:35

Loup hésitait. Non pas sur la marche à suivre, sur ce point là au moins Faustine l’avait convaincu. Elle avait demandé qu’il agisse comme il l’entendait et il allait la mettre face à son souhait. Déjà, il la soulevait de ses bras puissants, en plaçant un sous ses genoux et un au niveau de ses épaules. Elle était si légère, dans ses bras, si fragile aussi. Mage ou non, il aurait pu la briser sans qu’elle ne puisse réagir, si le désir l’avait pris. Non, si Loup doutait, ce n’était de rien d’autre que des raisons de la belle d’Escault. Savait-elle réellement à quoi elle s’exposait ? Il pensait que oui, l’ayant entendue plusieurs fois se vanter d’avoir percé à jour ses « ténèbres ». Pas un murmure ne franchirait la barrière de ses lèvres, pas une parole ne viendrait accompagner ses gestes. Il était devenu muet à l’instant même ou elle lui avait laissé le choix. Plus besoin de jouer, plus besoin de convaincre, elle s’abandonnait et il pouvait faire de même.

En deux pas, il rejoignait la porte qui couvrirait bientôt leurs méfaits. D’un coup de pied, il l’ouvrit, se satisfaisant au passage d’être aussi obnubilé par Faustine. D’ordinaire, il la fermait toujours, mais cette fois-ci elle ne résista pas, gémissant à peine sous la violence relative du coup. Déjà, il s’engouffrait, son précieux chargement toujours contre lui, avant de la reposer au sol le temps de sceller leur destin. La pièce était plongée dans une obscurité presque totale, simplement troublée par une bougie oubliée sur une étagère. Elle n’était qu’une flamme vacillante, impuissante à lutter contre les ténèbres qui l’étouffaient. Une image qui, il en était certain, ravirait la sulfureuse enfant de la nuit qu’il gardait toujours contre lui. Elle avait voulu voir sa noirceur, il l’y plongeait littéralement. Aveuglés, ils ne ressentiraient qu’avec plus d’acuité, et cette idée lui plaisait.

Enfin, ne put-il s’empêcher d’exulter, alors que plus rien ne les empêchait de se consumer. Alliant douceur et fermeté avec une arrogance évidente, il s’empara de sa bouche et la poussa. Lentement, un pas après l’autre, jusqu’à ce qu’elle ne rencontre le bois d’un bureau n’en demandait surement pas tant. Esquissant un sourire qui trahissait son désir tout autant que son impatience, il lança ses doigts à l’assaut des nœuds qui l’empêchaient encore de goûter la peau. Une peau qu’il savait sans l’ombre d’un doute nacrée, préservée, douce et parfaitement lisse. Bientôt, dernier rempart, la robe tomberait, et alors se dévoilerait à ses mains gourmandes le corps tant rêvé.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeSam 4 Sep 2010 - 10:35

Savait il l'aimer ? Etrange question que d'autre oreille aurait prit pour l'envie d'une femme de découvrir cet amer sentiment. Mais dans la bouche de Faustine, lorsqu'il glissait sur sa langue, il prenait un autre sens. Plus sulfureux, plus intense. Ce pâle sentiment n'était rien a coté de ce qu'elle réclamait. Elle ne saurait se contenter de ça. Ce qu'elle attendait de lui dépassait l'entendement et demeurait bien souvent incompréhensible. Elle retrouva son propre écho, image presque parfaite de ce qu'elle était. Désirable, hypnotique, elle rêvait d'enfoncer ses doigts dans ce reflet arrogant. De l'étreindre, de la détruire, une danse des contraires qui s'attirent, se repoussent en un ballet incéssant.

Elle se laisse soulever, femme maitresse qui pour un temps seulement, s'habillera de la parure des soumises. Ses mains se perdent dans sa chaleur, voraces et en même temps languissantes. Elles quémandent et dérobent, impérieuses et pourtant suaves. Elle n'est que contrastes, contraires et opposés et, en cet instant, c'est ce qu'elle déverse en vagues brulantes. Vouloir si atrocement demeure une douleur qui ne s'effacera pas et elle sait déjà qu'elle en fera payer chaque goutte de sang versé.

Conquise, séduite, envoutée peut être, elle ne saurait le dire alors que les flammes de l'instant avale les relents de sa conscience. La voix qui crache les erreurs enchainées se tait, engloutie a son tour. L'âme s'épuise et s'oublie dans le brasier qui nait. Destructeur, dévorant sans relache la moindre fibre, le moindre souffle. Elle explose. Elle se donne en s'oubliant,elle qui ne fait qu'accorder. Malheureux l'homme qui s'attire les haines de la belle, maudit est celui qui s'attire son envie incandescente. Indécente, elle plonge le nacre de ses ongles au coeur des ténèbres de sa chevelure, elle marque de ses lèvres sa bouche, y imprime les lettres infernales de ses vices délicieux. Elle mordille, goute et savoure. La penser passive serait une erreur, car Faustine ne saurait se contenter de médiocre. La pulpe de ses main effleure, enchante et se cripse sur l'etoffe qui ne saurait lui résister bien longtemps. Elle soupire. Faustine savait qu'elle quittait les havres apaisants de la raison pour s'enfoncer, avec une joie perverse, dans les limbes de l'interdit, du danger. Elle lui arrachera bien plus que des râles, mais il percera bien plus que sa chair. Ils le savent tout les deux, parce qu'ils sont semblables. Aussi noirs que les flammes de Tyra lorsque sa colère se déchaine sur le monde.

Elle cherche et trouve sa peau, mélange de douceur et de force. Elle ne sera pas douce sous ses doigts, elle sera puissante, rugueuse et mâle. La chandelle, faible, si faible face a ce tumulte ombrageux, jette sur la scène un voile indécent, elle souligne sans dévoiler...La courbe d'une épaule qui se dénude, les déliés nacrés d'une gorge, l'éclat si pitoyable de la lumière sublime les tenèbres. Lui donne des accents envoutants. Le froissement des tissus rythme l'instant, accompagné de soupirs contenus, haletants. Les chaines s'agitent les ouragans de ses yeux, prêtes a fondre sur lui, prête a se briser sur l'ecceuil de sa rage. Elle sait qu'il ne la laissera pas faire.
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeSam 4 Sep 2010 - 16:20

Commençait-il à peine sa lente campagne de conquête que, déjà, sa belle ripostait. Il eut juste le temps de sentir son manteau échapper à ses épaules que déjà les doigts fins s’attaquaient à sa tunique. Comme il s’y attendait, Faustine était loin d’être passive, laissant libre court à sa passion et à la violence latente qu’elle avait jusqu’alors réprimer. Ses dents s’étaient faites voraces, mordant dans ses lèvres sans aucune pudeur, ses ongles couraient sur son cuir chevelu non sans le meurtrir au passage. Mais il s’en moquait, mieux, aimait et loin de fuir, Loup répondait. Se décalant légèrement, il passa son bras sur la surface rugueuse du bureau qui leur servait d’appui, envoyer voler une pile de parchemins et un chandelier. Il ne se laissa pas troubler par le bruit de ferraille qui résulta d’un tel acte, pas plus que par la légère meurtrissure de son bras. Il déposa son manteau, l’étendant avec hâte derrière sa muse avant de l’oublier complètement.

Il était lui-même surpris par la violence du désir qui, désormais libéré de toute étreinte, s’exprimait librement. Ce corps qu’il connaissait à peine mais qu’il rêverait déjà devenait soudainement une torture, exquise douleur dont il ne pouvait plus se passer. Fallait-il qu’il fût aveugle tout ce temps pour ne pas le comprendre plus tôt ? Il s’était amusé des jeux de Faustine, avait aimé la voir lutter contre elle-même pour ne pas lui céder, mais se découvrait soudainement son égal face à ce qui les unissait. Il se demandait, désormais, s’il serait capable de la regarder avec autant de légèreté qu’alors. Si, bientôt, ce ne serait pas sa main qui souffrirait. A moins qu’il n’y ait aucun lendemain, à moins qu’ils ne se consument dans cette étreinte.

La robe qui, jusqu’alors, résistait à ses assauts céda finalement, et il lâcha un râle de satisfaction anticipée. Déjà se dévoilait le spectre d’une épaule qu’il ne tarda pas à explorer. Sa langue goûta la peau, ses dents mordillèrent la chair, avant que ses lèvres ne viennent dévorer le cou. Ses mains, elles, soulignèrent bien vite le galbe parfait d’un sein, les massant presque à l’en meurtrir. Son corps se pressait contre ce ventre plat. Néera lui pardonnerait ses égarements, ou ne le pardonnerait pas, il s’en moquait. Il n’y avait plus aucune morale, plus aucune pudeur entre les deux êtres. Il n’y avait qu’une flamme pour les dominer. Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, il la soulevait et la déposait sur le bureau indifférent.

Jamais il n’avait aimé de la sorte. Jamais il n’avait œuvré avec autant de passion, autant d’énergie. Pas même avec Orpha, sa belle et douce épouse, cette enfant devenue femme. Il l’avait aimée, pourtant, comme aucun homme n’avait aimé une femme, du moins c’était ce qu’il s’était plu à lui affirmer. Elle était devenue le centre de son univers, l’objet de toutes ses attentions. Mais ce n’était pas d’amour dont il était question. Faustine ne pouvait et ne voulait remplacer l’épouse défunte, elle n’en avait aucun intérêt. Elle avait désiré autre chose, et l’avait obtenu. Un brasier dévorant, non un feu tranquille, capable de la brûler si elle n’y prenait garde.

Avides, les mains du chevalier remontaient les jupons.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeSam 4 Sep 2010 - 23:29

Tout est brasier. L'ame, la conscience, le corps. La peau s'éprend de flammes éternelles, sournoises, déchirantes. Faustine aime a en perdre la raison. Elle l'a promis, elle l'aimerait comme personne avant lui. Et rien n'est plus vrai. Le corps se cambre, supplie les caresses, lascive, sulfureuse, elle se découvre assoiffée, affamée, prête a déchiqueter les chairs adorées pour un instant d'étreinte. Elle donne, offre et lui conquiert, domine avec la même fougue. Cette passion noire, obscène, terrible qui nait d'eux est afffolante, vorace et elle sait déjà que son âme est perdue.

Elle a préssentit, sut mais jamais elle n'avait imaginé cette déferlante. Son corps aime a en mourir. Il rêve de lui, veut se soumettre...Elle veut ses mains, sa peau et son âme noire. Faustine a cédé. Les chaines qui dorment dans son regard s'élancent, s'enlacent a leur jumelles. Elle et lui. Enchainés par ce qui est sombre. Amour, passion, tant de mots qui ne veulent plus rien dire. Alors se produit l'impossible...

Son souffle supplie, sa peau quémande, son regard mendit alors que ses cuisses appellent désespérement. La belle se damne. Elle qui toujours impose ses lois, elle qui, toujours domine...Elle déchire sa peau, rêve et envie. Elle veut sa violence, sa brutalité, sa passion déchainée. Elle veut l'intense, l'irréel...Et sait qu'elle offrira son reflet.

Elle sens ses paumes sur ses cuisses, rejetant le tissus. Elle le veut. Cette pensée s'imprime, incandescente, douloureuse. Elle creuse des sillons de sang brulant sur sa peau. Faustine se cambre, offre sa gorge, la vision irréelle de ses déliés. Qu'importe l'endroit, qu'importe la dureté du bureau. Elle est celle qui s'oublie. Il n'y a que lui. Juste lui. Lui dont elle rêve de sa mort. Lui dont elle désire la douleur. Lui qui, pourtant, lui arrache l'essence.

Ses mains repoussent le tissus, voraces étreintes de chair. Elle ose, fougueuse, elle ose dêvetir. En elle nait l'audace ténèbreuse et de ses lèvres s'écoulent la supplication. Gémissement impérieux de celle qui ordonne, râle langoureux de celle qui désire, prière impatiente de celle qui quémande. Son ventre s'émeut de la virilité qui l'épouse. Un vide s'intalle, douloureux, une souffrance savoureuse dont elle dégustera chaque miette. Sa peau crie, hurle son plaisir, son sang s'enchaine. Elles s'offre san fards... Aimant le regard qu'il pose sur elle. Elle se fait ondulante contre ses hanches, prémices d'une danse qui les emmenera au sommet de la jouissance pervertie. L'étau soyeux de ses cuisses se ressere sur les hanches mâles, le corps se meut, appel muet, presque douloureux. Non. Douloureux. Souffrance que celle de l'absence.

« Loup.... »

Il n'est qu'un gémissement, un parmi les soupirs, et pourtant il porte en lui tout le désir, l'envie dévastatrice, la faim...L'absolue.
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeDim 5 Sep 2010 - 0:13

Faustine avait-elle deviné l’éclosion d’une telle alchimie ? Avait-elle prédit l’appel lancinant des corps ? Avait-elle pressenti l’étendard éclatant des esprits ? Loup savait que non, elle avait été aussi aveugle que lui. Elle l’avait appelé de tout son être, poussé par une force qu’elle avait sous-estimé, elle avait rugi contre sa prétendu défection, l’avait poussé à agir sur l’instant, parce qu’elle avait voulu le perdre, se jouer de son désir tout en assouvissant le sien. Malheureusement pour elle, elle se retrouvait prisonnière de son propre jeu, soumise à ses propres règles, incapable de fuir ce qui la submergeait. L’aurait-elle voulu que, malgré lui, il l’en aurait empêché. Elle avait été trop loin, s’était aventuré au-delà du raisonnable, l’avait poussé là où aucune autre ne s’était aventurée. Lui qui jamais ne se pressait, il rendait les armes devant un désir plus fort que lui.

Il la voulait, sur l’instant. Il voulait la posséder, se sentir en elle. Ses gestes trahissaient cet émoi, car déjà il délaissait le sein généreux pour la cuisse fébrile. Sous ses doigts inquisiteurs, il sentait les muscles tendus, tressautant malgré eux. Ils jouaient sa partition, mais on lui dictait sa musique. Son désir était né d’elle, et elle devait souffrir ce qu’elle avait crée. Ils étaient, en cet instant, deux âmes damnées dont le destin se jouait. Ils étaient deux esclaves d’un chant plusieurs fois millénaire. Faustine avait peut-être l’impression de la soumission, mais Loup n’était pas assez lucide pour réellement dominer.

Sa main trouvait enfin l’intimité vorace tant recherchée alors même que le dernier rempart de lin s’affalait à ses pieds. Libéré de sa prison, son désir ne demandait dès lors que satisfaction. Déjà, il se pressait contre la cuisse ouverte, alors que ses doigts bienheureux glissaient sur la chair enflammée, avec trop de facilité. S’il lui avait fallut une dernière preuve, la cyprine abondamment libérée devait le convaincre, mais cela ne semblait pas assez pour sa belle… Son unique, d’un soir et de tous les autres peut-être. Comme craignant soudainement qu’il ne lui échappe, elle l’appela, simple râle glissant sur les lippes tendues. Jamais délaissement n’aurait été aussi cruel qu’elle cette seconde sanctifiée.

Alors commença une nouvelle danse, alors naquit un nouvel univers, peuplé de deux uniques étoiles qui, brillant d’un feu nouveau, se joignirent en une seule. Alors commença le va-et-vient, d’abord doux, puis plus tumultueux. Alors naquit l’apothéose, qui s’étira ensuite, instant tendu sur une éternité. Ils n’étaient plus qu’un être, ne désirant qu’une seule chose, œuvrant de concert pour l’obtenir. Alors naquirent de nouveaux râles, enfants de plaisirs condamnés, frères de gémissements à peine refreinés.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeDim 5 Sep 2010 - 1:00

Etre possédée. Entièrement. Non pas juste la chair qui s'ouvre, non pas juste les cuisses qui acceuillent. Non, être posséder, entièrement. Que tout vous soit arraché, prit et que vous cédiez avec, sur les lèvres, un goût de victoire. Elle le sent en elle. Terrible, conquérant et de ses lèvres s'échapppent des murmures qui ne verront jamais le jour.

Il la prend, comme jamais aucun homme n'a sut le faire. Il ploie la chair et dompte le brasier. Elle ne peut que gémir, soumise au plaisir qu'il distille d'abord doucement, presque tendrement, avant que la fougue ne se déchaine, s'enivre et ne perde toute raison. Elle se fait compagne, enflammée par son ardeur. Son bassin n'est qu'écho de ses hanches. Elle voudrait l'éternité, elle voudrait....le temps qui s'arrête.

Son ventre s'enflamme, acceuille la voracité qu'il impose avec une jubilation vicieuse. Ses lèvres se gonflent alors qu'elles dévorent les siennes. Le goût du sang s'écoule sur sa langue, le sien ? L'autre ? Elle se moque de la réponse. Qu'elle saigne son désir et son plaisir. Qu'elle s'ouvre les veines de se sentir comblée, désirée, haïe.

Ses ongles s'accrochent a ses épaules. Futile tentative de refuge contre la tempête qui menace de l'engloutir. Elle craint l'absolu et pourtant l'encourage. Elle est ce murmure qui lui intime le tout. Ce gémissement qui s'étiole, essouflé. Elle est ce feu qui enfle, encore et encore et...Elle a peur. Peur de cette vague qu'elle pressent. Peur de cet océan qui la noiera dans son extase. Elle est terrifiée. Elle lui donnera ce qu'elle est, le choix n'est plus. IL réclame, exige et obtient dans un cri. Elle n'est que pur jouissance. Son visage reflète l'extase, ses iris l'incrédulité peut être et sa gorge halète d'improbable. Il lui a arraché son âme. Il l'a possédée entière, vraie, terriblement vénimeuse, teriblement douce. Il lui a arraché la jouissance et aliénation...Toujours, elle reviendra vers lui. Dernière pensée, dernier souffle, tandis qu'elle meure entre ses bras...Tandis que sa nuque ploie, tandis que ses doigts espèrent encore, déchiqueter sa peau...

Juste...

A lui.

Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeDim 5 Sep 2010 - 13:35

Rien n’aurait pu préparer Loup à ce qu’il vécu. Jamais vision n’avait été plus enivrante que ce corps qui, jouissant sous le feu de ses assauts, se cambrait soudainement. Il la sentit se raidir, sentit l’étreinte de ses jambes se faire plus impérieuse. Il entendit son cri, véritable symphonie d’une âme, témoignage vibrant de sincérité. Ses cinq sens furent brutalement assaillis par ce plaisir qui n’était pas le sien mais qui l’alimentait aussi surement que le balancement qui les liait. Il savait la délivrance proche, tout son être le lui hurlait, pourtant il ne voulait pas en entendre parler. Il luttait, désespérément, comme un pendu contre l’étreinte étouffante d’une corde, en vain. Car il était une chose contre laquelle il ne pouvait rien, il était un désir qui n’appelait à aucune patience. Qu’importe ce qui se passerait ensuite, il n’en avait cure. Il voulait, d’une volonté imposée, imprimée en lettre de feu dans son esprit fébrile.

Sa danse se fit soudain plus irrégulière, plus brute, avant de se figer l’espace de quelques secondes qui lui parurent une éternité. Son corps trahit son émoi, alors qu’à son tour la jouissance s’invitait et faisait voler en éclats ce qu’il avait toujours cru être. Un homme aimant les femmes, mais les aimant bien, sans hâte ni précipitation, avec respect et passion. S’il avait gardé la passion, il ne voyait nul respect, aucune prévenance dans la façon plus cavalière dont s’étaient déroulées les choses. Mais qu’importait, en réalité, car il ne voyait plus rien, et aucun regret ne viendrait ternir leur expérience. Il s’attarda quelques temps encore dans cette matrice désormais souillée par ce qui faisait de lui un faiseur d’Homme, puis se retira bien malgré lui.

Ils étaient là, elle sur son bureau, lui reposant contre, à se regarder. Haletant, épuisés par l’acte mais, étrangement, pas encore rassasiés. Du moins, Loup au moins se voyait bien continuer, et son regard le trahissait. Malgré la fatigue soudaine et inévitable, malgré le souffle court. Déjà, ses mains s’amusaient d’un sein, tandis que ses doigts se jouaient d’un mamelon tendu par le désir. Combien de temps avaient duré leurs ébats ? Il n’en avait pas la moindre idée, mais la bougie tressautait, désormais, menaçant de les plonger dans l’obscurité la plus totale.

« Vous aviez raison, la nuit vous va à ravir. »

C’était là les premières paroles qu’il lâchait depuis qu’elle avait tenté de lui échapper. Il esquissa un sourire, alors que sa main chutait, glissant avec une certaine douceur sur le ventre à peine visité. Si parfait. Jamais Loup n’aurait pensé s’éprendre d’un corps, et pourtant… Il savait de quoi serait hanté sa nuit.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeDim 5 Sep 2010 - 18:41

Elle a aimé sa jouissance. Elle a jubilé même, s'est enivrée a l'éclat démentielle de ses yeux. Son extase fut l'apothéose d'une obsession qui n'en fini pas. Sentiment dérangeant que celui qui l'étreint. Comme goût âcre de victoire sur un palais vaincu.

Lentement, avec peut être des regrets qui s'impriment profondément sur la chair, elle défait ses griffes, relâche son étreinte sur la peau langoureusement meurtrie. Elle frémit encore. Etrange sensation d'avoir vendu son âme au diable qui la fait rire. Un rire tenu qui pourtant, s'emploie a briser le silence. Un peu d'amer, un peu de triomphe, un rien d'acide. Ses mains voltèrent un instant, caresse étrange sur les temps de l'homme qu'elle vient d'aimer, puis, elles s'élèvèrent. Faustine s'étira avec quelque chose d'affolant. D'impudique alors même que la chandelle était prête a rendre l'âme. Son corps bascula et son dos épousa bientôt la surface rude du bureau. Atrocement tentatrice, elle gardait au fond de ses prunelles une faim vorace, étrangement mêlée a la satisfaction. Comme si son corps savait avant elle que cela ne serait pas suffisant. Le creux de son ventre palpitait encore, frémissant sous la caresse qu'il a reçu. Le regard qui glissait entre ses cils louvoyait doucement, irradiant sombrement d'intense. Elle soupira, languissante, un sourire carnassier et presque doux, comme un contraste, peint sur ses lères.

« Elle est ce qui nous lie, elle ne peut donc que sublimer ce que nous sommes. »

Il lui a tout prit, autant qu'elle lui a arraché. C'était un risque qu'elle avait oublié dans les flammes de sa passion et maintenant...Maintenant, les chaines qui la liait s'enfonçaient profondément dans ses chairs. Elle se cambra, lascive, exposant sans pudeur ce qui la faisait si femme tandis que les doigts mâles parcouraient sa peau. Repue ? Rassasiée ? Faustine craignait de ne jamais l'être réellement. Un souvenir qui, elle le savait, brulerait ses nuits et ses jours, jusqu'à ce qu'elle cède a nouveau. Elle n'aimait jamais longtemps, s'entichant aussi vite qu'elle dédaignait, du moins l'avait elle toujours cru, mais en cet instant, elle se demandait si se passer de lui était encore possible
.
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeDim 5 Sep 2010 - 23:26

Elle se jouait de lui. Il s’en rendait bien compte et force était de constater qu’il adorait ça. Déjà, la fatigue refluait. Il réagissait face à l’image qu’elle offrait d’elle, lascivement étendue sur un bureau de travail, comme si rien n’avait d’importance que sa satisfaction. La lumière chancelante de la bougie ne faisait que renforcer l’interdit qu’elle représentait. Elle s’enveloppait de l’obscurité intermittente comme d’un manteau, se réchauffait de son étreinte, appelait la sienne. Elle était vêtue de nuit, littéralement, l’ombre jouait sur sa peau comme l’aurait fait la soie. Brisant son silence, il la complimenta, et bien que ses paroles puissent paraître ampoulées, elles n’étaient que sincérité. Faustine ne fut pas dupe, sachant très bien qui elle était, voyant dans les yeux de sa conquête la façon dont elle lui apparaissait. Sa réponse sonna comme une condamnation, aux oreilles de Loup, mais contrairement à bien des suppliciés, il appelait de tous ses vœux au châtiment qu’elle lui réservait.

Il sentait sur ses épaules la cruelle morsure des ongles avides, il aurait presque juré que le sang coulait. Elle s’était accrochée à lui, avec l’énergie du désespoir, elle avait meurtri sa chair pour venger, peut-être, cette fierté qu’elle croyait ravagée. Pour se prouver qu’elle n’était pas à lui. Il n’en savait rien et s’en moquait. L’important était ce qu’il avait lu dans ses yeux, quand le plaisir les unissait mieux que n’importe quel amour. Posant ses mains de chaque côté de son corps, il se pencha, cherchant à lui voler un nouveau baiser. Car, il devait bien se l’avouer, il en voulait plus… et savait qu’elle aussi.

« Loup ? »

La voix était faible, étouffée par cette porte qui les protégeait du regard extérieur. Par ces planches de bois qui formaient leur unique rempart contre ce monde par trop d’occasions trop hostile. Il avait à peine pris possession des lèvres que déjà, il se figeait, se redressant légèrement.

« Loup ? Tu es là ? »

Marion avait dû s’étonner de ne pas le voir revenir. Il lui avait pourtant promis de passer la voir, mais il fallait avouer que la délicieuse Faustine lui avait fait oublier tout le reste. Il regretta pourtant d’avoir inquiété sa sœur, quoiqu’elle saurait lui pardonner. Il n’aurait pas à s’expliquer, juste à évoquer un sourd besoin de solitude. Et les Dieux lui pardonneraient ce demi-mensonge, il en était persuadé, car en vérité, il n’avait voulu personne d’autre que sa dame d’Escault. Tendant l’oreille, il crut entendre des pas qui s’éloignaient, et il esquissa un sourire amusé.

« Notre absence a été remarquée, commenta-t-il. Il serait bon de s’en retourner au château. »

Comme pour contredire ces paroles raisonnables, sa main gauche glissait doucement sur les cuisses, s’approchant toujours un peu plus de l’intimité qu’il savait encore prête à l’accueillir. Passant son bras droit sous son dos, il l’attira à lui, l’embrassant une nouvelle fois.
Revenir en haut Aller en bas
Faustine d'Escault
Humain
Faustine d'Escault


Nombre de messages : 83
Âge : 1023
Date d'inscription : 27/08/2010

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeLun 6 Sep 2010 - 11:56

A-t-elle hésité en entendant la voix tenue ? Peut être, mais Faustine ne sera jamais qu'amorale, et bien que l'idée d'être surprise lui déplaisait, ce que promettait la main qui la parcourait l'enchantait bien plus. Sulfureuse, elle se mordille la lèvre. Elle aimerait le repousser comme tant d'autres le furent avant lui. Elle aimerait se dire satisfaite et repue, mais voilà, la réalité est toute autre. Féline, elle goute aux lèvres qui l'ont meurtrit. Elle glisse une langue mutine sur les déliés suaves de sa bouche et elle le repousse.

Elle repousse son étreinte tout en gémissant son absence. Elle repousse ses mains tout en les voulant sur sa peau. Elle repousse sa chaleur alors qu'elle ne rêve que d'elle. Mais cela ne dure qu'un instant, une poignée de seconde. Ses pieds retrouvent le sol et la belle volte contre lui. Son dos n'épouse plus le bois brut du bureau. Ses fesses ne souffrent plus de la rudesse du bois. Elle se colle a lui, féline et lascive. Elle ondule doucement, caressant ses flancs, éveillant subtilement le tumulte de ses sens déchainé. Sa tête roule sur son épaule, elle mordille cette peau qu'elle rêve d'arracher.

« Oui, il serait bon pour vous de rentrer au château. Qui sait ce qu'il se passerait si on venait vous chercher...Mais vous n'avez pas envie de partir et je n'ai pas envie de votre départ. Du moins, pas pour l'instant. »

Ses hanches dansent contre le bassin mâle et ses doigts se perdent dans les vagues de ses cheveux. Cambrée, elle semble s'offrir totalement, ses seins pointant glorieusement, le ventre grondant d'une faim qu'elle devine inassouvie.

« Donnez moi encore de vous, Loup.... »

Elle sait l'instant dangereux, mais cela n'est que piment, qu'excitation. Osera-t-il se rassasié a elle ? Alors même qu'une voix reconnue venait de se faire entendre ? Qu'importe les raisons qui expliqueront son absence, Faustine sait se faire louvoyante, insaisissable pour ceux qui ne voit en elle qu'une courtisane de plus.

« Et peut être vous oublierais je... »

Mesonge éhonté, elle sait la chose impossible, pourtant elle aimerait tant y croire...
Revenir en haut Aller en bas
Loup de Rochefort
Humain
Loup de Rochefort


Nombre de messages : 401
Âge : 34
Date d'inscription : 11/07/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitimeLun 6 Sep 2010 - 19:52

Il était désormais clair que les deux amants n’avaient que faire de la raison. Qu’importait, en effet, d’être surpris par Marion quand Faustine ondulait contre lui ? Quelle importance le regard choqué que sa sœur risquait de poser sur eux, alors qu’il la sentait palpiter de leur envie commune ? Elle voulait jouer, s’aventurer un peu plus loin au-delà des limites. Il n’allait pas lui jeter la pierre, après tout il était bien le premier à avoir émis l’idée. Mais avant, il fallait qu'il la voit. Il fallait qu'il tutoie l'azur, pour qu'elle comprenne par delà les mots ce qu'il voulait vraiment dire. Alors il la força, doucement, à se retourner.

« Vous ne pouvez plus m’oublier. »

On aurait pu l’accuser d’arrogance, et sûrement telle affirmation n’aurait pas été totalement fausse, mais c’était oublier que lui-même ne se sentait plus capable de l’oublier. S’il la savait prise dans ses filets, il se savait tout autant enchaîné. Elle avait obtenu ce qu’elle désirait, elle avait été comblée, mais il savait que dès qu’ils se sépareraient, elle feulerait, hurlerait, haïrait. C’était là son seul avantage, et le véritable pouvoir qu’il avait sur elle. Il était épris du corps, et s’il ne savait pas encore jusqu’où il irait pour le posséder, il était persuadé qu’il n’irait pas seul. C’était bien là tout ce dont il avait besoin.

Ses mains se laissèrent charmer les premières, se posant sur les fesses et les massant indécemment. Elles s'attardèrent quelques temps, avant de s'insinuer en elle, se jouant de son désir, le nourrissant d’un massage différent de celui qu’on appliquait avec des huiles. Déjà, il la sentait réagir. Comme pour accentuer son supplice, il vint dévorer son cou, marquant son territoire d’avides baisers. Il aimait le goût, l’odeur et le toucher de sa peau, s’enivrant sans compter. Il appréciait cette nouvelle danse, celle d’un corps au supplice, mandant plus que de simples caresses, n’obtenant pas ce qu’il désirait mais ne pouvant rester indifférent tout de même. Ployant les genoux, il emprisonna entre ses dents voraces le mamelon fièrement dressé, caressant le sein qu’il couronnait.

Finalement, après un temps qui lui parut être une éternité, il céda à son propre jeu, et exhaussa son souhait. Avait-elle eu le temps de le supplier ? Il ne savait plus, enivré qu’il était par son propre désir. Il aurait aimé l’entendre, aurait adoré s’en réjouir, mais Faustine n’était pas la seule à devoir faire face à ses propres faiblesses. Alors il franchit une nouvelle fois la limite, alors il reprit ses marques. Déjà, elle perdait les siennes, quittant le sol aussi vite qu’elle l’avait trouvé. Mais il ne la reposa pas sur le bois rugueux. Elle avait voulu le quitter, il n’allait pas lui faire l’offense de l’y remettre.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





A bout ? | Faustine Empty
MessageSujet: Re: A bout ? | Faustine   A bout ? | Faustine I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
A bout ? | Faustine
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» Vague à l'âme | Faustine
» [Assar]La fin d'un cycle [Faustine]
» Intime intimité | Faustine
» Retrouvailles prophétiques | Faustine
» Faustine d'Escault [Noble d'Odelian]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché de Serramire :: Comté d'Odélian-
Sauter vers: