[Assar] Rencontre avec le loup [Loup]

Sujet: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Ven 1 Oct 2010 - 16:53

J'avais perdu mon enfant, un fils avait dit le médecin. Mais cette annonce qui fut des plus terribles pour Harnyll ne m'avait à peine affectée. Cet enfant était source de biens des maux pour ma part. Divergence de vision pour chacun de nous.
Deux jours passèrent. Harnyll était parti à la chasse m'avait on dit afin de se changer les idées suites à cette funeste annonce. Pour ma part, je n'en pouvais plus de rester allongée dans ce lit. Je me sentais bien et à présent il n'y avait plus aucune crainte à avoir concernant une éventuelle fausse couche car j'avais perdu le bébé.

N'en faisant qu'à ma tête malgré le fait que Camille fasse tout pour me dissuader de sortir et me conjurait de me reposer, je pris la décision de sortir également. Après tout, il n'y avait pas de raison qu'il n'y ait que mon époux qui puisse se permettre ce genre de frivolités. Je décidais alors de partir en voyage sans l'en avertir. Le changement d'air me ferait le plus grand bien.

Camille, va me chercher un coursier. J'ai une missive importante à transmettre rapidement à mon cousin. Et fais préparer mes malles sur l'heure. Nous partirons ce soir même!Mais avant cela, va me chercher le chevalier Denys de la Vallière, je tiens à m'entretenir avec lui.

Camille s'exécuta. Elle n'osa pas défier mon ordre et pour cause. Mon irascibilité n'était pas à prendre à la légère. Pendant qu'elle fut partie pour chercher le messager, je me mis à la rédaction de la fameuse missive. Quand elle revint avec le cavalier, je finissais de sceller la missive avec mon sceau. Je lui transmis alors la lettre avec ces paroles un peu froides.

Partez de ce pas en Odélian remettre ce plis au Comte. Vous devez la lui remettre en main propre dans les plus brefs délais.

L'homme s'inclina et partit de ce pas porter cette missive au gras comte d'Odélian. Il lui faudrait bien six jours pour rallier le château de mon cousin. Ca me laissait amplement le temps d'arriver. Dans la lettre que j'adressai à mon cousin, voici ce que l'on peut y lire.

Citation :: Mon très cher cousin.

J'espère que les festivités vous ont réjoui vous et votre charmante épouse. Vous êtes les bienvenus quand bon vous plaira dans notre charmante baronnie. Peut être nous ferrez vous l'honneur de votre présence cet automne lors des nombreuses chasses qui sont organisées.
Si je vous écris cette présente lettre, c'est pour vous informer que je compte vous rendre visite sous peu. L'air du Sud est étouffant par cette saison, la fraicheur du Nord ne me serait que profitable. L'agitation des bals m'ayant épuisée, un temps de repos pour me ressourcer sur vos si belles terres ne serait que le bienvenu.

Votre cousine, Lucrèce Théodora d'Adamantine.

On frappa à la porte quelques minutes plus tard. C'était le chevalier que j'avais demandé à voir. Il s'inclina alors devant moi et me salua comme il se devait. Il était resté à Ysari malgré la fin des bals dans l'espoir de me revoir. Il est vrai qu'il fut l'un de mes cavaliers durant ces bals et qu'il nourrissait secrètement un amour impossible pour ma personne. Par conséquence, il avait juré de me servir dans l'espoir un jour de recevoir mes faveurs.

Denys, je compte partir pour le Nord ce soir même. Aussi j'aimerai que vous fassiez parti de mon escorte. Je vous sais être un homme digne de confiance et respectable aussi vous êtes la personne toute désignée pour m'accompagner.

Ce sera un honneur et un plaisir, madame que de vous accompagnez et vous protéger durant votre périple. Puis je me retirer afin de mettre à jour mes affaires avant notre départ?

Faites!

Camille fit préparer mes malles par les différentes servantes de ma suite. Pendant ce temps, elle s'occupait à me préparer pour le voyage. Je ne pouvais rendre visite à mon cousin les mains vides aussi je pris la décision de faire préparer un panier de douceurs de notre belle région. De la confiture, du miel, des sucreries, le tout à la rose bien entendu.
Le soir était venu, le carrosse attendait devant les marches du palais. Ils arboraient les armoiries d'Ysari. Quand je vis cela, une lueur noire traversa mon regard. M'approchant du palefrenier, je lui ordonna d'en changer.

Cet attelage ne me convient pas. Changez le de suite. Je ne veux pas d'armoiries sur le carrosse, je compte voyager incognito!

L'homme s'exécuta et fit changer l'attelage. Il fallait donc transvaser toutes les malles. Denys se tenait à mes côtés, il ne manquait plus que Camille. Cette dernière en avait profité pour laisser une lettre à mon époux afin de lui rendre compte de ce qui se passait. Car elle savait pertinemment que ce voyage précipité avait été orchestré sans son autorisation. Elle lui laissa donc une lettre sur son bureau avant de nous rejoindre et prétexta avoir voulu de prendre quelques provisions pour le chemin de ce soir au cas où j'aurai faim. Elle portait d'ailleurs un petit panier, où se trouvait du pain, du jambon, des fruits, du vin...

Citation :: Mon seigneur,

A votre retour de chasse, vous trouverez cette lettre sur votre bureau. Je me suis permise de l'y déposer en votre absente car je jugeais important de vous prévenir avant que nous ne partions d'Ysari. Dame Lucrèce s'est mise en tête de partir pour le Nord rendre visite à son cousin. J'ai tenté de l'en dissuader mais malheureusement je n'ai pas réussi.
De plus, pour ce voyage, elle a demandé au chevalier Denys de la Vallière de nous accompagner. Ce dernier a accepté. Aussi je me sens quelque peu rassurée quant à ce voyage. J'ignore le temps que ce séjour prendra mais je vous tiendrai régulièrement au courant des faits et gestes de votre épouse comme vous me l'avez déjà demandé ultérieurement.

Camille.

Nous voilà donc tous les trois prêts à partir. Me donnant la main afin de m'aider à monter dans le carrosse, Denys avait pris le parti de chevaucher aux côtés du carrosse du moins temps que nous étions sur les terres ysaroises. Nous voyageâmes donc de nuit et ce ne fut qu'au petit matin que nous fîmes halte dans une auberge afin de nous restaurer et prendre quelques heures de repos avant de repartir.
Il devait être dix heures quand nous reprîmes le chemin vers Odélian. Nous n'étions plus sur les terres de la baronnie d'Ysari. Nous étions entrés en Sybrondil. Nous décidâmes d'une halte à midi, profitant de la douce campagne avoisinante.

Les chevaux libérés de leur joug paissait la grasse herbe. Le cocher et les deux écuyers s'occupaient à vérifier que tout était en ordre concernant l'attelage en vérifiant les roues et les sabots de nos chevaux. Camille avait déposé une grande couverture sous l'ombre d'un arbre où je pris place avec avec Denys.
Le ciel doucement s'assombrit. Je pensais à un nuage mais en les chevaux se mirent à hennir comme pour annoncer un quelconque danger. Levant mon regard vers le ciel, je vis le soleil voilé par la lune. Une éclipse. J'avais déjà entendu parler de ce phénomène sans jamais en avoir vu une. C'était beau au premier abord.

Il faisait toujours aussi sombre et le soleil n'était toujours pas réapparu quand nous reprîmes la route. Sur son cheval gris, Denys trottait proche de la fenêtre par laquelle je regardais toujours ce soleil qui ne voulait pas réapparaitre. Il me dit alors en voyant mon regard inquiet.

Ne vous inquiétez point madame. Cette éclipse ne devrait plus tarder à disparaître.

Le soir venu, le ciel était toujours aussi sombre et la lune n'avait toujours pas disparu. Denys lui aussi semblait inquiet face à phénomène qui aurait du durer que quelques longues minutes tout au plus. Nous fîmes alors halte pour la nuit dans une auberge sybrondillienne. Demain, nous aurons quitté ces terres.
Le reste du voyage se passa avec inquiétude car le ciel était toujours voilé. Nous voyageons de jour à allure modérée, nous arrêtant les midis et les soirs dans des auberges. Notre voyage passa par de nombreuses haltes sur les terres se trouvant sur notre passage: Sybrondil, Diantra, Ancenis, Olyssea, Etherna.

Aujourd'hui après onze longues journées de voyage sous un ciel hostile, nous entrâmes sur les terres odéliannes. Encore une journée et je serai chez mon cousin. Ce n'était pas trop tôt car je dois avouer que ce voyage était long et peu agréable. Denys était dans le carrosse et tentait tant bien que mal de me changer les idées quand soudain...
Soudain le chemin escarpé sur lequel nous étions se révéla nous piéger. La pluie avait fait de ce chemin un piège naturel qui pouvait se révéler se mortel. Un éclair déchira le sombre ciel et vint à s'abattre sur un arbre sous lequel nous passions. Celui ci s'écroula sans demander son reste devant le carrosse.

Les chevaux paniqués se cabrèrent et tentèrent de reculer. Dans l'habitacle, on se sentait secoué en tous sens. Les deux roues latérales droites se retrouvèrent à sombrer dans l'ornière sur le bas côté alors que les chevaux reculaient. Cela eut pour effet de renverser le carrosse. Des cris se firent alors entendre provenant de l'intérieur puis le silence.
Camille poussa quelques gémissements de douleur car avec le choc elle s'était blessée au bras gauche. Denys était sur moi, il n'avait rien hormis des égratignures et quelques ecchymoses. Pour ma part, ma tête avait cogné violemment contre la paroi m'assommant sur le coup. Le cocher avait la jambe bloquée sous l'essieu avant. L'un des chevaux de l'attelage était blessé. Par chance, l'un des écuyers qui fut totalement indemne de tout vint à voir à l'intérieur si tout aller bien.

La baronne est gravement blessée. Il n'y a pas un instant à perdre. Restez ici et aidez Camille qui est blessée à s'occuper d'elle. Je vais quérir du secours dans la ville voisine!

Se hissant hors du carrosse renversé, Denys détacha son cheval à l'arrière de l'attelage et monta dessus précipitamment avant de partir à plein galop sous cette pluie battante en direction de la cité la plus proche. En l'occurrence, il s'agissait d'Assar.
Un imposant château se faisait voir dans la cité. Le chevalier de la Vallière s'arrêta alors pour quémander de l'aide au seigneur de ce lieu. Mettant pieds à terre sous cette pluie diluvienne, il alla frapper à la lourde porte. Il était trempé jusqu'aux os quand la porte s'ouvrit. Il demanda alors au domestique de le conduire séance tenante auprès de son maitre car la vie d'une noble dame était en péril.

On conduisit alors Denys auprès du maitre des lieux, un dénommé Loup de Rochefort. Le chevalier s'inclina devant le seigneur avant de prendre la parole afin de lui demander de l'aide pour celle qu'il accompagnait.

Je vous prie d'excuser cette irruption mon seigneur. Je suis le chevalier Denys de la Vallière et j'accompagne la baronne Lucrèce de Hetalia chez son cousin. Malheureusement avec cet orage qui gronde nous avons essuyé un accident. Je requière donc votre aide car la dame est inconsciente.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Sam 2 Oct 2010 - 22:13

[Pour info, tu n’as pas « frappé à la porte », tu as été parler aux gardes gardant l’entrée du château ]

Les problèmes semblaient s’être donné rendez-vous en Assar, tant ils s’accumulaient. Le pire était sans doute qu’il en allait de même un peu partout dans la Péninsule. Le Voile était un sinistre présage et une incroyable opportunité, source de désespoir et d’euphorie. Certains craignaient la fin du monde, d’autres profitaient pleinement du phénomène sans se soucier de ses tenants et aboutissants. Si bien qu’on avait tour à tour émeute de paysans paniqués et attaques de bandits agités. Dans les deux cas, c’était autant de soucis sur lesquels Loup devait se pencher. L’espace de quelques jours, le Seigneur d’Assar avait pourtant cru qu’il pourrait garder sous contrôle sa population. L’être humain avait cette capacité fascinante de ne pouvoir vivre perpétuellement dans un état d’agitation constant, et les choses finissaient toujours par se calmer d’elle-même faute de grain à moudre. Malheureusement, c’était sans compter la surprenante apparition de Néera.

La nouvelle s’était répandue avec une vitesse ahurissante, et pour cause, il n’y avait pas un prêtre qui ne se soit pas extasié de ressentir la présence de la Déesse mère. Loup aurait, alors, voulu pouvoir partager leur enthousiasme, mais il avait du faire face à une épidémie de révélations mystique des plus inquiétante. Les prophètes se multipliaient, et leurs fidèles n’étaient pas toujours des pacifistes. Si bien qu’il n’avait pas eu le choix : avec la bénédiction – et parfois même l’aide – du culte de Néera, il s’était mis en chasse de ces affabulateurs et de ce qui ressemblaient parfois à leurs armées. Tout était allé si vite… Et il savait qu’il n’en était qu’au début. Ainsi, quand on lui annonça qu’un chevalier suderon le demandait, il ne put qu’émettre un grognement méprisant. Il n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que, déjà, le Sire de la Vallière entrait dans la pièce, sans doute poussé par l’inquiétude. Loup apprit ainsi la présence de la baronne d’Ysari sur ses terres en même temps que son état. Ses sourcils se froncèrent, témoignant de son agacement.

« Vous requérez, n’est-ce pas ? » souligna-t-il, esquissant un sourire cynique.

Pourtant, il ordonnait déjà au page présent d’approcher. Il connaissait bien Lucrèce, de réputation sinon de vue, et savait surtout qu’elle était la cousine de son suzerain. Il n’imaginait que trop le Gras l’accuser de négligence si sa parente venait à mourir. Les doutes planant sur ses épaules concernant la mort de son père avaient beau avoir été dissipés, Loup était persuadé que Gaucelm saisirait la première occasion qu’il verrait passer pour l’évincer.

« Va dire à Hébert de préparer ses hommes. Je veux une dizaine de cavaliers pour assurer la protection de la baronne. Ensuite, va réveiller Valis et dis lui que j’ai besoin de ses talents. »

D’un signe de la main, il indiqua à l’Ysarois de le suivre, et ils allèrent ensemble aux écuries. Loup ordonna qu’on scelle sa monture, et proposa au chevalier qu’on lui en fasse préparer une autre.

« Vous n’avez pas amené directement votre suzeraine sur votre monture, j’en déduis donc qu’elle est plus qu’inconsciente. Valis est un ancien élève de l’Arcanum, il lui administrera les premiers soins. Nous n’avons malheureusement pas le temps de préparer un carrosse, si mes souvenirs sont bons, la dame d’Ysari souffre d’une constitution assez fragile, et je préfère la soustraire à cette pluie battante dès que possible. Je la prendrai moi-même sur mon cheval, et me porterai garant de sa vie jusqu’à ce qu’elle ait rejoint une des chambres de ce château. »

Pas une fois durant sa courte tirade Loup n’avait donné l’impression de se justifier ou de demander son avis au chevalier de la Vallière, le plaçant soudainement dans la dévalorisante position de spectateur. Quand il eut terminé, il se hissa sur sa selle et talonna sa monture. Dans la cour l’attendait déjà les hommes qu’il avait demandés.

« Très bien, Sire de la Vallière, guidez nous. »

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Sam 2 Oct 2010 - 23:15

Un sourire cynique se dessinant sur les lèvres du seigneur de ces lieux ne disait rien de bon au chevalier ysarois mais il n'avait pas d'autre choix, la vie de la jeune baronne dépendait de lui. Aller chercher de l'aide ailleurs mettrait bien trop de temps. Un domestique s'approcha alors sur la demande de son seigneur qui lui ordonna de prévenir un certain Hébert de tenir prêt ses hommes. Ainsi donc il acceptait de leur venir en aide, Denys fut soulagé en entendant les directives du seigneur d'Assar.
D'un geste de la main, le seigneur invita le chevalier à le suivre. Ce dernier emboita alors le pas à châtellain. Leurs pas les menèrent alors dans les écuries. On proposa une nouvelle monture au chevalier qu'il ne déclina point car son palefroi avait plus que besoin de repos et qu'un cheval plus frais permettrait de se rendre plus vite sur place.

Alors qu'on scellait les montures, Loup informa Denys qu'il n'y aurait point de carrosse par manque de temps car s'il n'avait pris la dame sur sa propre monture c'est qu'il y avait une raison. Denys ne dit rien à ces dires non pas parce qu'il n'y avait rien à dire mais par ce qu'il ne voulait pas perdre de temps pour retourner auprès de la jeune Lucrèce. De plus, l'annonce du seigneur quant à son choix de prendre la baronne sur son cheval lui sied parfaitement. En Ysari de nombreuses rumeurs circulaient sur son compte aussi il ne désirait pas en remettre une couche en ces lieux.
Denys s'inclina juste respectueusement après les paroles de leur sauveur pour lui signifier qu'il n'avait aucune objection concernant cela. Tant bien même qu'il en aurait une, il ne commettrait point l'impaire de la dire. Les chevaux étaient enfin prêts et Denys monta sur l'étalon et suivit Loup dans la cours intérieure.

Une dizaine d'hommes patientaient sous cette pluie battante. Le maitre des lieux demanda au chevalier de les mener vers le lieu où s'était déroulé ce drame. Ce fut donc une fois sorti du château et de la cité que Denys talonna sa monture pour se lancer à plein galop dans la campagne en empruntant le chemin inverse. Le chevalier avait une bonne mémoire de l'itinéraire qu'il avait emprunté pour arriver jusque là.
Vingt minutes plus tard à galoper sous cet orage, l'ombre du carrosse renversé sur la route se faisait voir. L'un des écuyer s'occupait avec le cocher des chevaux mais cela ne faisait aucun doute sur le fait que la blessure sanguinolente de l'un des équidés le mènerait à la mort. Il fallait abattre la pauvre bête pour qu'elle ne souffre point.

Camille se trouvait toujours à l'intérieur du carrosse alors que l'autre écuyer guettait perché sur le carrosse le retour du chevalier avec les secours. Quand il vit dans l'obscurité ambiante cette troupe de cavaliers, il prévint de suite Camille de l'arrivée imminente de ces derniers. Camille parut soulagée en l'écoutant. Décidément voyager avec sa maitresse n'était jamais de tout repos et elle se souvint de leur retour de Diantra où elles furent attaquées lors de la guerre civile qui régnait à ce moment là.
J'étais toujours inconsciente. Un filet de sang coulait le long de ma tempe. Camille ne m'avait point bougée, elle avait simplement tiré une couverture sur mon corps inerte pour que je n'attrape pas froid avec cette pluie. Aussi elle n'avait pu voir que la vitre de la porte avait volé en éclats et qu'un morceau de verre s'était logé dans mon dos. Je perdais mon sang lentement mais l'hémorragie était bénigne à cause de ce corps étranger. Qu'en serait au moment de cette macabre découverte et quand on retirerait le morceau de verre logé sous mon omoplate droit?

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Dim 3 Oct 2010 - 18:58

La pluie martelait le sol plus surement que les sabots de la colonne d’Assar. Loup n’entendait rien qui ne soit à plus de quelques centimètres de lui, le vent grondait à ses oreilles presque plus férocement que la foudre qui, pourtant, ne manquait pas d’ardeur non plus. Ce n’était, décidément, pas un temps à mettre un lupus dehors, mais le péril d’une dame ne lui laissait guère d’échappatoire. Au moins se consolait-il en se disant, à raison, qu’un prophète ne risquait pas d’ourdir beaucoup de troubles dans ces conditions… tout en sachant que la tempête serait ensuite brandie comme une nouvelle preuve du courroux de Néera. Pour ce qu’il en savait, il se pouvait bien qu’après pareil incident, Lucrèce de Hétalia se range à cet avis. C’était toujours dans les épreuves que les esprits faibles se découvraient mystiques, et l’état du carrosse laissait clairement sous-entendre la brutalité de l’accident. Se retournant, il hurla ses ordres, aussi fort qu’il le put mais sans réelles certitudes d’être entendu.

« Je veux cinq hommes pour surveiller les environs, le reste aide ceux qui en ont besoin. »

Hébert hocha la tête et beugla à son tour, si bien que quelques secondes plus tard, une demi dizaine de chevaux se détachèrent du reste de la troupe. Dès qu’il fut au pied du carrosse, Loup démonta et fit signe à Valis de le rejoindre. Emmitouflé dans ses robes et ses capes, le magicien eut toutes les peines du monde à retrouver le sol meuble et boueux. Avec un sourire moqueur, le seigneur d’Assar le poussa à l’intérieur du carrosse, jusqu’au corps encore inanimé de la baronne d’Ysari.

« Elle n’a rien ? » s’étonna Loup, resté dehors mais observant avec attention la scène.

Sans se soucier des apparences, Valis retira la cape, afin de s’en persuader. Il fronça les sourcils alors qu’il repérait l’écarlate d’une tâche de sang, et retourna doucement Lucrèce. Il grimaça quand il se rendit compte de la blessure, et lança un regard hésitant à Camille.

« C’est mauvais.
- Soigne-la, ordonna Loup sans hésiter.
- Mais, seigneur… Il faudra l’extraire à un moment où à un autre et si je la soigne maintenant, elle va…
- Souffrir, je sais. Mais le retirer ici est trop dangereux. Fais ce que je te dis, Valis, soigne-la. Au moins en surface, afin d’arrêter l’hémorragie. »

Déjà, il faisait approcher sa monture, alors que Valis se mettait à l’œuvre.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Dim 3 Oct 2010 - 20:24

Loup donna ses ordres à ses hommes qui se divisèrent avant de se disperser dans les alentours. Le reste du petit groupe était à présent arrivé près du carrosse renversé. Denys mit pieds à terre en même temps que Loup mais le troisième se trouvait toujours sur son cheval. Ce ne fut qu'au signe de son seigneur qu'il mit pied à terre à son tour.
Le mage fut poussé dans le carrosse auprès de la jeune baronne qui se trouvait toujours inconsciente. Loup et Denys étaient restés à l'extérieur laissant faire l'homme. Loup s'en quérissait de savoir comment j'allais alors que Denys semblait des plus inquiets quant à mon sujet. Le mage retira la couverture de mon corps que Camille avait déposée afin que je n'attrape pas froid.

Doucement, il me retourna découvrant ce macabre spectacle. Un morceau de verre était planté dans mon dos. Le sang coulait et la tâche qu'il formait était alors largement visible. Le regard inquiet qu'il lança à Camille éveilla la crainte de perdre sa maitresse. La voix tremblante, elle demanda.

Est ce grave? Pouvez vous la soigner?

L'ordre du seigneur ne fit pas un plis. Il intima à son guérisseur de la soigner. Ce dernier rétorqua que le moment était peut être mal choisi pour me soigner mais les ordres étaient les ordres. Il allait donc me guérir en partie sans retirer ce morceau de verre planté dans mon dos. A cette annonce, Denys réagit au quart de tour. La voix légèrement menaçante, il s'adressa à Loup.

Ceci est folie! Vous déraisonnez mon seigneur!

Dit il en serrant les poings comme s'il était prêt à user de la force pour empêcher que cela. Camille était plus qu'inquiète, elle demanda alors au mage.

Puis je faire quoique ce soit pour vous aider? Pour apaiser sa souffrance pendant que...

Je demeurai toujours inconsciente. Ecoutant la réponse du guérisseur, Camille fit ce qu'il lui demanda. Usant de sa magie, ce dernier soigna la plaie de façon superficielle. Le sang ne coulait plus à présent mais je ne m'étais point réveillée pour le moment. Cela valait peut être mieux ainsi... Le moment était venu de me faire sortir du carrosse. Pour cela Denys aida, le moment était venu de quitter les lieux pour revenir au plus vite à Assar afin que de vrais soins me soient prodigués et qu'on retire ce morceau de verre.
Comme l'avait annoncé le seigneur des lieux plus tôt, c'est sur son cheval que je prendrai place. Denys n'ayant émis aucune objection laissa faire non sans voir cela d'un mauvais oeil. Il craignait pour ma vie mais était impuissant dans ses actions, il le savait. Aussi le plus sage était de laisser faire Loup.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Dim 3 Oct 2010 - 23:29

Sans l’ombre d’un sourire, Loup préféra ignorer les protestations du Sire de la Vallière. Car, si protestations il avait dû y avoir, elle n’aurait pu provenir que de lui. D’une certaine façon, l’ironiquement nommé chevalier au faucon comprenait sa réaction, l’amour aveuglait et si la passion du jeune homme n’était pas visible au premier coup d’œil, au moins son inquiétude dépassait celle d’un vassal à l’encontre de sa suzeraine. S’il avait su garder son sang froid, il se serait rendu compte que les conditions lamentables ne se prêtaient pas à une quelconque opération chirurgicale, et qu’il valait mieux pour la jeune Lucrèce de souffrir le martyr que de mourir dans la boue. Déjà, Valis entamait sa besogne, sondant tant du regard que de sa magie la chair meurtrie. La voix inquiète de la servante s’infiltra dans son esprit, menaçant de faire voler en éclat calme et concentration nécessaires à l’emploi de son art.

« Prie Néera d’avoir donné une flamme vigoureuse à ta maîtresse et Tyra la patience de ne pas te la ravir ce soir », lui intima-t-il avant de se replonger dans sa tâche.

Des états d’âme de son guide, Loup n’avait cure. Lui ne voyait que le corps étendu et blême de Lucrèce. Il lui semblait que chacun de ses souffles pouvait être le dernier, tant sa poitrine se soulevait peu. Que venait-elle donc faire si loin au Nord ? N’avait-elle pas un époux pour veiller sur elle ? Un rôle à tenir, une maisonnée à faire tourner, un héritier auquel donner naissance ? N’importe quoi qui aurait pu la maintenir loin de cette folle tempête. Lentement, il tourna la tête vers la Vallière pour la première fois depuis leur arrivée. Si elle venait à mourir, quels seraient ses choix ? Il avait dix hommes d’arme avec lui, et d’une loyauté suffisante pour, sur un mot de lui, achever les survivants et faire disparaître le carrosse. Pour leur silence, cependant, il n’avait aucune certitude sinon qu’un garde finissait par parler. Si l’argent ne déliait pas toutes les langues, l’alcool et une jolie femme pouvaient y parvenir. Alors quoi ? Tuer les gardes aussi ? Et tous ceux qui avaient eu vent de la présence d’un chevalier ysarois à Assar ?

« C’est terminé », lui apprit-on finalement, et il s’arracha à ses macabres préoccupations. S’intéressant de nouveau à l’intérieur dévasté du carrosse, il posa un regard glacial sur Valis, qui ne frémit. « Si nous nous dépêchons, elle vivra. Tardons trop et je serais moins affirmatif.
- Je n’ai que faire de tes évidences, amène la moi, plutôt », ordonna-t-il en remontant sur sa selle.

Dès qu’il eut sa passagère avec lui, Loup appela Hébert, et lui ordonna de lui fournir trois hommes. Son escorte formée, il talonna sa monture et, suivi de Valis et des gardes sélectionnés, il rallia Assar. Il avait passé son manteau sur les épaules de la blessée, mais ne pouvait empêcher la pluie de tomber ou son cheval de remuer. Gardant les paroles du mage en mémoire, il fit en dix minutes ce qu’ils avaient quelques temps plus tôt fait en vingt. Malheureusement, la hâte avait un prix et, la robe déjà gorgée de sang suinta d’avantage quand il put la soustraire aux attaques de la pluie. Démontant, il la prit dans ses bras, prenant bien garde à la maudite écharde de verre.

Prévoyante, sa maisonnée avait déjà fait préparer une chambre. On avait démarré un feu, si bien que la pièce n’était pas aussi froide qu’on aurait pu craindre. Déposant son fardeau sur le ventre, il se tourna vers Valis. La Vallière avait sans doute suivi, Loup n’y avait en réalité pas prêté garde. Il avait plus important à se préoccuper que l’amour malmené et inquiet d’un jouvenceau suderon. Le mage comprit et prit le relais, déchirant la robe pour dénuder l’épaule blessée. Dégainant une dague, il s’apprêta à entamer les chairs encore intactes autour du verre, alors que Loup s’approchait pour la maintenir immobile.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Lun 4 Oct 2010 - 0:20

Extirpée du carrosse en ruine, installée entre les bras de Loup sur sa monture, sa veste déposée sur mon corps inerte pour me protéger des intempéries et nous voilà partis au galop à travers la campagne. Denys avait à peine eu le temps de faire monter Camille sur sa monture et de prendre place que le seigneur d'Assar et la baronne d'Ysari n'étaient déjà plus en vue.
Dix minutes plus tard, nous étions à Assar, Loup me portait dans ses bras en faisant bien attention au morceau de verre planté qui dépassait. Les domestiques attendaient et on m'amena immédiatement dans une chambre qui fut préparée à mon attention.

Une douce chaleur se faisait sentir dans la pièce. Loup me déposa à plat ventre sur le lit. Le mage prit la suite des événements en main après que son seigneur lui ait lancé un regard. Un craquement de tissu se fit entendre, c'était l'arrière de ma robe que l'on déchirait. Mes épaules et mon dos étaient mis à nu offrant la vue d'une peau pâle maculée de sang.
Dague en main, le guérisseur était prêt à faire son office pour déloger avec la lame le morceau de vers ancré dans ma chair. Je n'avais toujours point ouvert les yeux pour le moment. Le seigneur des lieux, Loup de rochefort quant à lui allait me maintenir pour que je ne bouge pas pendant cette délicate intervention.

Le mage appuyait sur mon épaule droite alors que Loup avait bloqué mon autre bras et exerçait une pression dans mon dos afin que je ne bouge pas. Denys et Camille arrivèrent enfin au château. Vallis lacera donc mon omoplate avec la lame du couteau afin de créer une entaille pour extraire le verre.
A ce moment là, j'ouvris les yeux poussant un cri strident dûe à une douleur aigüe. Je souffrais, j'avais mal et je ne comprenais pas ce qui se passait. On me maintenait de force sur le ventre alors que je sentais dans mon dos cette lame s'enfoncer. Je tentais de me débattre en vain.

Mon cri de douleur se fit entendre dans les couloirs et parvint aux oreilles de Denys qui gravit alors les marches quatre à quatre, abandonnant Camille avec le domestique qui les accompagnait. Il avait reconnu ma voix et suivait ce son pour enfin débouler dans la chambre en grand fracas. Il découvrit alors la situation et un éclat de colère traversa son regard.
Le morceau de verre était enfin retiré mais cela ne fut pas sans mal. Le lit était taché de sang, de mon sang. Mon souffle était rapide et haletant, mon corps était secoué de spasmes à certains moments. Denys fixa Loup. La colère montait en lui quand il me posait son regard inquiet sur moi.

Vous n'êtes qu'un boucher!

Les points serrés, Denys venait d'insulter le seigneur en le traitant de boucher. Il n'aurait jamais cru en venant quérir son aide que les soins qui me seraient prodigués auraient été administrés avec aussi peu de délicatesse. S'approchant du lit où Loup se trouvait encore, Denys dans un accès de colère en posant une nouvelle fois son regard sur mon corps ensanglanté, ne put résister et frappa le seigneur des lieux.
Camille venait d'entrer dans la pièce à cet instant, conduite par une domestique. Elle n'eut pas le temps de comprendre la situation pour voir le chevalier ysarois frapper leur hôte et sauveur. Bien entendu, Loup ne se laissa pas faire et répliqua le coup ce qui eut pour effet de faire vaciller le chevalier de la Vallière. La colère est bien souvent mauvais conseillère et le chevalier venait de manquer à ses devoirs en perdant son sang froid de la sorte. Camille était interdite devant ce geste...

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Lun 4 Oct 2010 - 21:56

Le plus dur était fait. Déjà, Valis s'occupait de la plaie, cherchant à la refermer avant que la baronne ne se vide de son sang, délaissant l'éclat de verre qui avait failli la tuer. Loup l'avait récupéré, et le faisait tourner pensivement entre ses doigts, quand la Vallière fit irruption dans la pièce. Fronçant les sourcils, le Seigneur d'Assar ne réagit pas, laissant le chevalier ysarois s'approcher et, par dessus le marché, l'insulter sous son propre toit. En l'occurrence, l'offense se teintait de trop de réalité pour être véritablement reprochée. C'était sur son ordre qu'on avait, d'une dague, déchirée les chairs à peine cicatrisée, il ne pouvait le nier. Avec un soupir un brin agacé, il détourna le regard, alors qu'il posait sur le bord du lit la source de leurs tracas. Il n'eut pas le temps de redresser la tête que la douleur explosait, en même temps que sa lèvre. Le goût âcre et désagréable de son propre sang emplit sa bouche, et il grogna sourdement. Sans prendre le temps de réfléchir, il rendit la pareille, laissant son poing s'écraser sur la tempe coupable. Sonné, son agresseur tituba, reculant de quelques pas, et il s'en fallut de peu pour que Loup ne pousse son avantage. Il cracha un mélange de salive et de sang, puis palpa sa lippe meurtrie.

« Corniaud débile, gronda-t-il, remercie Néera de m'avoir mis sur ton chemin quand tu en avais besoin. Ton aveuglement et ton manque de sang froid l'auraient tuée plus sûrement que le boucher que je peux être. »

Dire que Loup était en rage serait en deçà de la vérité. Il n'avait, au fond, qu'une envie mais il doutait que Lucrèce aurait été ravie d'apprendre que l'homme qui l'avait sauvée avait aussi tué l'incompétent qui l'escortait. Aussi se contenta-t-il d'apostropher la servante, lui intimant l'ordre d'approcher.

« Assiste Valis, il va très certainement avoir besoin de ton aide. » Et le concerné de grogner son accord. « Quant à toi, je te laisse le choix. Si tu décides de rester sur mes terres, va trouver un garde et demande lui de t'escorter jusqu'à ta cellule. Sinon, retourne à Ysari, et préviens ton suzerain qu'Assar ne saurait oublier l'affront qui lui a été fait. »

Et, les plantant là tous trois, il quitta la pièce. Quand il fut certain que son employeur ne pouvait l'entendre, Valis laissa échapper un ricanement moqueur, lançant un regard réjouit au pauvre chevalier avant de faire signe à Camille d'approcher.

« Ressere les lèvres de la plaie, que je répare ta maîtresse », lui ordonna-t-il.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Lun 4 Oct 2010 - 22:47

Denys vacilla sous le coup reçu à la tente. Il recula de quelques pas en posant sa main sur son crane. Il faut bien avouer que Loup savait cogner et que le coup qu'il avait donné au chevalier aurait pu l'envoyer au tapis si ce dernier à cet instant n'était animé que par la colère qu'il éprouvait envers le seigneur de ces lieux.
Loup cracha le sang qui emplissait sa bouche avant de cracher son venin envers le chevalier ysarois. Il n'avait pas tord dans ses paroles car Denys par son manque de sang froid et de discernement quand il s'agissait de sa baronne aurait pu sans le vouloir couter la vie à cette dernière. Mais dans ses paroles, le seigneur reconnaissait que ses méthodes furent celle d'un boucher...

Camille se tenait là à regarder la scène, elle ne comprenait pas pourquoi Denys avait fait cela et il était bien légitime que leur sauveur ne soit pas content quand à cet affront. La voix du seigneur s'éleva une nouvelle fois mais ce fut pour Camille. Cette dernière sursauta. Elle acquiesça d'un geste de la tête et d'une rapide révérence avant de s'approcher du lit d'un pas rapide et d'aller aider le mage soigneur du mieux qu'elle le pouvait.
La voix stricte de Loup de Rochefort résonna dans la chambre quand il s'adressa à Denys qui se massait la tempe. Le chevalier se rendait compte que son geste était une offense grave qu'il avait fait au seigneur. Il laissait donc le choix au chevalier de sa rédemption: se constituer lui même prisonnier ou alors rendre compte au baron d'Ysari de son acte.

A bien y réfléchir aucune de ces solutions n'était celle que Denys n'aurait choisi mais si choix, il devait faire, il préférait encourir la colère du Loup que de son suzerain. Il savait que partir avec son épouse alors que des rumeurs circulaient sur une éventuelle liaison entre eux ne ferait que mettre Harnyll de méchante humeur. Et pour le moment, il préférait celle du seigneur d'Assar. Au moins, il pouvait espérer que sa chère baronne demande sa libération.
Il réfléchissait à ce qu'il allait faire et ne remarqua même pas que le dit seigneur avait quitté la pièce. Ce fut le ricanement du soigneur qui le sortit de ses pensées. Le regard de ce dernier sur sa personne n'eut que pour effet de lui glacer le sang car il se savait en mauvaise posture.

Camille était près de Valis et obéissait scrupuleusement à ses ordres. Elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour abréger mes souffrances. Je gémissais de douleur alors que je sentais la chair se ressouder dans mon dos. Ma douleur se perdait dans l'oreiller que je mordais. Denys détourna le regard. C'était trop dur pour lui de me voir dans cet état.
Les gémissements ne furent pas longs car la douleur vint à me faire sombre dans l'inconscience. Denys s'adressa alors à Camille d'un ton résolu. Il avait pris sa décision. Il préférait le froid des cachots d'Assar au sort que lui réservait le baron s'il revenait maintenant et sans Lucrèce de surcroit.

Camille, dites à Dame Lucrèce que je me suis constitué volontairement prisonnier. J'ai mal agis et je compte racheter ma faute si on me le permet.

Sur ces mots, Denys passa la porte et descendit les escaliers. Il se mit en quête d'un garde pour se livrer de son propre chef comme prisonnier. Le motif d'avoir frapper le seigneur de ce château était suffisant pour qu'on ne veuille pas chercher plus loin.
Dans la chambre, Vallis avait fini son office. La blessure était refermée et on avait pansé la plaie. Camille décida de rester à mon chevet un instant avant de quitter la pièce à son tour. La nuit était tombée bien qu'avec cette éclipse qui durait, c'était une nuit perpétuelle qui embrassait le monde. Je dormais toujours. Avec le sang que j'avais perdu, il me fallait du repos pour que je reprenne des forces.

Ce fut au milieu de la nuit que je fus tirée de mon sommeil. J'avais affreusement mal au dos et un mal de crâne commençait à prendre possession de ma tête. Me redressant quelque peu dans le lit, je serrai les dents car cela provoqua une nouvelle douleur. Faisant alors attention à mes gestes, j'évitai alors de trop bouger par crainte de souffrir une nouvelle fois.
Je ne reconnaissais pas ce lieu. Où étais je? Que s'était il passé? Je me souvenais juste de cet orage qui avait éclaté et des hennissements des chevaux. Après c'était le vide. Aussi je regardais autour de moi ce lieu dont j'ignorai tout que la faible lueur d'un candelas éclairait.

Il n'y avait aux premiers abords aucun indice qui m'aide à savoir où je me trouvais et à qui je devais l'hospitalité et visiblement les soins qui m'avaient été apportés. La soif se fit sentir, ma gorge était légèrement sèche. Repoussant le draps qui me recouvrait quelque chose tomba du lit et vint à se briser sur le sol.
Sortant du lit, je sentis la fraicheur du sol sous mes pieds nus. Contournant le lit, après avoir pris la chandelle dans ma main, je découvris ces débris de verre brisé au pied du lit. A première vu, il n'y avait aucune carafe dans la chambre.

Me dirigeant vers la porte, je l'entrouvris mais personne dans le couloir. Sortant sans prendre la peine de passer quoique ce soit sur mes épaules, je m'aventurai dans ce sombre couloir en chemise de nuit, tenue pour le moins indécente si j'étais surprise aussi peu vêtue. Tournant un coup à droite, un coup à gauche, je me perdis bien vite dans ce dédale.
Dans une pièce non loin, de la lumière se faisait voir sous une porte. M'avançant lentement dans cette direction, je me retrouvai nez à nez devant la dite porte. J'hésitai à frapper et à déranger la personne qui s'y trouvait mais je ne saurai retourner à présent à ma chambre et la soif que je ressentais s'était accrue. Finalement levant difficilement le bras droit, je frappai faiblement à la porte de trois petits coups discrets.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Mar 5 Oct 2010 - 11:17

La guérison de leur invitée, lui avait-on appris, s'était terminée sur des notes encourageantes. La plaie avait été nettoyée puis refermée, les risques d'infection étaient quasi-inexistants, et la baronne d'Ysari n'avait plus besoin que de repos. Seule ombre au tableau, elle avait perdu beaucoup de sang. Si elle avait été plus vigoureuse, Loup ne se serait pas inquiété outre mesure, mais l'anémie restait un spectre qu'il ne pouvait pas chasser d'un haussement d'épaule. Loin de rester inactif, le Seigneur d'Assar avait aménagé une pièce proche de la chambre de Lucrèce – au cas où – et s'était attelé à la rédaction de deux missives. La première, destinée à son suzerain, l'informait de la présence et de l'état de sa cousine.

Au Seigneur d'Odélian, Gaucelm le Bélier

Comme pour souligner la colère des Dieux, l'orage estival qui frappa nos contrées en ce nouveau Favrius ne devait pas être qu'un mauvais présage, et il était dit qu'il apporterait à Odélian d'autres peines. Aussi dois-je vous apprendre la présence de Dame Lucrèce de Hétalia, votre cousine, en nos murs d'Assar. Le vent, la pluie et la foudre auront eu raison de son envie de vous retrouver et, j'en ai peur, manquèrent de peu de vous l'enlever à jamais. Rassurez vous pourtant, car ses jours ne sont pas en danger, et il ne manque plus, désormais, que le repos pour lui permettre de terminer son voyage. Elle pourra, bien entendu, rester en ma demeure le temps que durera sa convalescence. Je commanderai personnellement la colonne qui la conduira saine et sauf jusqu'à vos portes quand son état lui permettra tel voyage.

Le Bélier flottera haut.

Loup de Rochefort.

Abandonné sur la table, le vélin attendait qu'on le scelle, mais le maître de céans était déjà concentré sur la deuxième missive, qui devait être envoyé à Ysari.

Au Seigneur d'Ysari, Harnyll de Hétalia

Il m'aurait été plus agréable, messire, de vous envoyer un pigeon porteur de meilleures nouvelles, mais je crains que celles-ci ne soient pas moins sombres que ce Voile qui obscurcit notre ciel. En cette deuxième semaine du nouveau Farvius, votre épouse

Il allait continuer quand un son lui fit redresser la tête. Il crut un instant l'avoir imaginé mais, pour en avoir le cœur net, fit l'effort de se lever. Quelle ne fut pas, alors, sa surprise quand il découvrit une Lucrèce en simple chemise de nuit lui faire face, le teint cireux qui convenait aux blessés et l'œil aussi fatigué que si elle n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. Son regard se fit sombre.

« Êtes-vous stupide, ma Dame ? demanda Loup. Vous devez vous reposer, et se promener à moitié nue dans les couloirs n'est pas le meilleur moyen d'y parvenir. »

Stupide ou folle, cela revenait au même, sa vie avait trop d'importance pour qu'elle en joue avec tant de légèreté. Qu'elle meurt si elle le souhaitait tant, mais pas dans sa demeure, ça non. Pourtant, il ne devait pas oublier qui elle était, et lui avoir sauvé la vie ne lui permettait pas de lui parler comme à une servante. Poussant un soupir afin de se calmer, il se força à détendre les traits durs de son visage.

« Vous avez failli mourir, ma Dame, n'insultez pas ceux qui se sont battus pour vous sauver en agissant sans réfléchir. Venez, je vais vous reconduire à votre chambre. »

Il se réservait le droit, aussi, de parler longuement avec sa servante. La sotte avait du s'endormir, et sa maîtresse en avait profité pour lui fausser compagnie.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Mar 5 Oct 2010 - 17:27

Je venais de frapper à la porte avec une certaine réserve car j'ignorai complètement sur qui allait répondre. Je m'attendais à un « Entrez! » assez coutumier mais ce ne fut pas le cas. Avais je toqué assez fort? Il est vrai que le bruit de mes doigts sur le bois de la porte fut des faibles. La porte s'ouvrit et baignant dans la lumière de la pièce un homme d'âge mûre, au visage anguleux et à la ligne svelte se tenait face à moi.
Ses yeux verts pâles presque ambrés se posèrent sur ma personne avec surprise. Etait il au courant de qui j'étais où était il simplement surpris de voir une toute jeune femme en tenue légère frapper à sa porte? Quoi qu'il en soit, je fus mise au courant bien vite...

Son regard passa de la surprise à une autre lueur bien plus sombre. Il me demanda alors si j'étais stupide avant de poursuivre en disant qu'il me fallait du repos et que déambuler dans les couloirs dans cette tenue n'était point une chose reposante. Je ne dis rien à ses remontrances, baissant simplement le regard en me rendant compte de la situation dans laquelle je me m'étais.
Un soupire se fit entendre de sa part. D'un ton un peu plus calme que précédemment, il reprit la parole m'expliquant que j'avais failli périr et que mon manque de considération pour mon état pouvait être perçu comme un affront que je faisais aux yeux de ceux qui m'avaient sauvée. Mais j'ignorai qui m'avait sauvée...

Il se proposa alors de me reconduire à ma chambre. En réalité ce n'était pas une proposition que je pouvais décliner mais un ordre déguisé. Je n'avais toujours dit mot pour l'instant. J'étais intimidée par cet homme qui ne s'était même pas présenté et qui malgré cela semblait en savoir plus qu'il n'en disait sur moi.
Le suivant alors dans les couloirs, je marchais derrière lui. Finalement, je m'aventurai à lui poser quelques questions d'un ton faussement désolé et légèrement suffisant. J'ignorai qu'il était le seigneur de ce lieu et je commis bien évidemment un impaire.

Veuillez remercier votre seigneur, pour les bons soins qu'il me prodigue. Je ne voulais offenser personne en quittant ma chambre mais mettez vous à place. Qu'en serait il si vous vous réveillez dans une chambre et dans un lieu dont vous ignorez tout? Vu que vous semblez savoir ce qui a put m'arriver, peut être pourriez vous m'en informer?

Cette dernière question n'en était pas vraiment une car il s'agissait en réalité d'une injonction déguisée sous les traits d'une courtoisie pour ne pas insulter cet homme qui avait l'obligeance de me raccompagner à ma chambre. Nous fûmes donc arrivés devant la porte entrouverte de la chambre que j'avais quittée un peu plus tôt sans savoir dans quelle direction je partais...

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Mar 12 Oct 2010 - 9:33

Lucrèce n'avait, au fond, pas de chance. Son seul tort avait été d'être née cousine de Gaucelm. Manquer de mourir n'aurait, de fait, poser aucun souci en temps normal, pensa cyniquement le Loup alors qu'il reconduisait son invitée dans sa chambre. Le Seigneur d'Assar gardait le pas lent, et ne pouvait s'empêcher de jeter quelques regards sur la baronne d'Ysari. Il craignait de la voir s'effondrer à tout instant, mais il semblait qu'elle avait déjà bien récupéré. Il lui faudrait féliciter Valis, qui incontestablement avait fait un très bon travail. Le visage fermé, il avançait en silence ; que pouvait-il dire, de toute façon ? Rien qui ne le fût déjà. Mais la jeune femme, désorientée par son accident, semblait vouloir réponses à ses questions. Elle n'eut en premier lieu qu'un léger sourire. Marquant une pause, il la détailla un peu plus. Lucrèce était jeune, encore, mais elle semblait décidée à faire oublier son âge au profit de son statut. Une tâche difficile, quand on agissait spontanément et se promenait à moitié nue. Il était des choses qu'un ton de voix ne pouvait faire oublier.

« J'imagine que j'aurais interrogé... Camille, est-ce bien cela ? »

On ne pouvait guère blâmer la dite Camille de s'être assoupie pendant la nuit, mais il était surprenant que Lucrèce ne l'ait pas réveillée. Alors quoi, la servante aurait-elle quitté sa maîtresse après avoir appris qu'elle n'était plus en danger? Si tel était le cas, alors la baronne d'Ysari s'était entouré d'une triste escorte.

« Elle aurait pu vous expliquer la façon dont la Vallière vint quérir l'aide d'Assar et comment Assar vous sauva. Elle aurait pu, aussi, vous décrire succinctement le maître de céans, ce qui vous aurez évité une situation relativement embarrassante. »

Au même moment, ils rejoignaient leur destination, et Loup dissimula un sourire légèrement moqueur en s'avançant de quelques pas pour ouvrir la porte. Il reporta ensuite son regard sur Lucrèce, afin de s'assurer que tout allait bien – elle était capable de flancher au seul moment où il ne pouvait pas réagir rapidement – et le plissement de ses lippes se fit plus tendre, moins arrogant. Au fond, elle n'était qu'une enfant perdue, blessée et épuisée, et les réactions de son hôte n'avait pas dû l'aider à trouver ses repères.

« Vous êtes la bienvenue ici, ma Dame, et cette chambre sera vôtre le temps de votre convalescence, lui apprit-il posément. Si j'ai bien compris, vous étiez en route pour rejoindre votre cousin... Je faisais justement le nécessaire pour le prévenir, lui et votre époux, et les rassurer. Les missives partiront demain à la première heure, et j'assurerai moi-même votre escorte jusqu'à Odélian. »

Alors seulement, il jeta un regard dans la chambre, cherchant au travers de l'obscurité qui régnait dans la pièce, la fameuse servante.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Mar 12 Oct 2010 - 16:30

Suivant cet homme dont j'ignorai l'identité qui me reconduisait à mes appartements, je venais de lui demander plus d'information sur ce qui avait bien pu m'arriver. Mis à part une douleur dans le dos que je sentais lancinante, je n'avais pas la moindre idée de ce qui avait pu se dérouler. Un léger sourire de mon guide nocturne avant qu'il ne me détaille du regard. Puis finalement, il répondit à ma prime question qui était ce qu'il aurait fait s'il fut à ma place. Il aurait donc en premier lieu interrogé Camille. Me demandant confirmation sur le nom de ma servante, je fis un geste de la tête pour lui indiquer que c'était bien le nom de ma camériste.
Il continua son laïus en me disant que si j'avais eu la présence d'esprit de demander à ma servante ce qui s'était passé alors j'aurai su que le chevalier à qui j'avais demandé de faire parti de mon escorte avait été chercher du secours à Assar et que le châtelain de cette contrée avait répondu positivement à cette demande. De plus, il me dit que Camille aurait pu me décrire le maitre des lieux m'évitant une situation embarrassante. Il est vrai que se perdre dans des couloirs inconnus et dans pareille tenue pouvait être embarrassant si je venais à croiser le chemin de ce seigneur.

Vous avez sans doute raison sur bien des points...

Venais je d'avouer à voix basse dans le silence solennel du couloir. Nous nous arrêtâmes devant une porte. Il posa alors sa main sur la clenche et l'ouvrit alors me souhaitant la bienvenue en cette demeure le temps que ma guérison soit complète. Mon attention fut alors attirée par une lumière dans le couloir aussi je n'écoutai point le reste de son discours.
Camille fit son apparition tenant une chandelle dans une main et un pichet d'eau de l'autre. Elle fut surprise de me voir debout et encore plus en compagnie de cet homme. Elle s'inclina respectueusement avant de prendre la parole tout d'abord à mon attention puis à celle de mon guide.

Dame Lucrèce, vous ne devriez pas être debout. Vous avez besoin encore de repos. Ne présumez pas de vos forces cette fois, je vous en conjure. Votre époux n'appréciera point si en plus de votre fugue, vous revenez grandement affaiblie !

Je vous remercie mon seigneur de prendre soin de ma maitresse et de veiller ainsi sur elle...

Camille était inquiète pour mon état de santé car il y a peu j'avais fait une fausse couche. Deux jours après ce triste événement, j'avais pris la fuite d'Ysari sans en informer mon époux. Par l'utilisation du mot « fugue », Camille venait d'annoncer que ce voyage n'était point officiel et qu'en prime le baron ne devait point être au courant de mes agissements.
Je pâlis d'un coup à l'écoute de ses paroles quand elle appela cet homme que je pensais être un intendant « mon seigneur ». Je n'aurai nullement douté qu'il était le seigneur de ces lieux. Voici donc la situation embarrassante dont il devait certainement parler un peu plutôt. Et il est vrai qu'elle l'était. Mes joues s'empourprèrent alors car le seul homme à m'avoir vu en si légère tenue était mon époux ou le médecin.

Je ne savais pas mon seigneur... Aussi je vous prie d'accepter mes excuses pour le ton sur lequel je me suis adressée à vous. J'espère ne point vous avoir offensé...

Venais je de dire d'une voix plus modeste et timide. Tenant mon rang comme il se devait, je voulus me fendre en une révérence mais je me mis à vaciller. Camille avait raison sur un point, je ne devrai pas présumer de mes forces comme je le faisais. J'avais perdu beaucoup de sang et j'étais encore trop faible pour rester debout trop longtemps.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Dim 17 Oct 2010 - 18:17

Le visage de Loup se ferma subitement, alors qu'il reportait son attention sur Lucrèce de Hetalia. Une... fugue ? Cela paraissait si puéril. Ainsi donc, la baronne d'Ysari avait décidé de quitter Ysari sans en demander la permission à son seigneur et maître ?

« Je n'aurais pas dû à m'en charger », répliqua-t-il aux remerciements de Camille.

Et toujours fixait la convalescente. Elle pâlit, puis rougit, et il n’y avait que les joues d’une femme pour changer de teinte si vite. Il n'aurait su dire si c'était à cause de son regard ou parce qu'elle comprenait soudain qui il était. Ce n'était pas faute d'avoir essayé de la prévenir, mais il semblait qu'elle ne comprenait que quand on lui mettait les choses sous le nez. Il ne sourit pas de la voir s'empourprer, trop occupé à s'interroger sur les tenants ou aboutissants de sa présence à Assar. Il pouvait la contraindre à faire demi-tour, la renvoyer à son époux sans en référer à Gaucelm, mais comment réagirait le Gras si son vassal renvoyait sa cousine sans qu'elle ait pu lui parler ? Il était persuadé que le comte n'appréciait pas particulièrement Lucrèce, mais qu'importait ce détail, il pouvait l'oublier le moment venu. Le Bélier n'avait, de fait, aucune objectivité, et tout servait sa cause à un moment ou à un autre.

« Que ma Dame se rassure, il faut plus pour m’offenser. »

Maintenant qu’il savait Lucrèce entre de bonnes mains, il allait se retirer. Il avait, de fait, des missives qui n’attendaient que lui, l’une à terminer et l’autre à arranger légèrement. La fuite de la baronne d’Ysari changeait la donne, et il devait s’adapter. Malheureusement, son invitée ne semblait pas se lasser malmener ses projets, et vacilla pour mieux l’accaparer. Juste à temps, il la retint, l’empêchant de s’effondrer. Tout agacé qu’il fut, Loup n’en laissa rien paraître et la souleva. Elle était légère, dans ses bras, pas plus lourde qu’une plume et guère plus encombrante.

« C’est, j’espère, la dernière fois que vous m’obligez à me montrer aussi cavalier », dit-il d’un ton léger.

Il ne lui fallut pas longtemps pour céder à la soierie du lit le corps fatigué, et dès qu’il l’eut fait, il se retira, juste après avoir salué la dame et sa suivante. La nuit serait encore longue, avant que lui-même ne puisse s’abandonner à un repos bien mérité.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Dim 17 Oct 2010 - 22:26

Camille venait de remercier le seigneur des lieux pour ses bons soins à mon égard. Mais il répliqua que cela n'était point sa tâche de veiller sur moi. Cela sonnait comme un reproche qu'il faisait à ma suivante. Il n'avait pas tord dans un sens mais aurai je écouter Camille plus qu'une autre personne ? J'en doute, car elle n'avait point réussi à me faire changer d'avis quant à ce voyage.
Je m'excusai alors prestement envers mon sauveur pour les paroles offensantes que j'avais pu avoir contre lui. Il me rassura quelque peu en disant qu'il en fallait plus pour qu'il se sente insulté. J'étais légèrement rassurée. Il ne m'en tenait donc pas rigueur.

Une légère défaillance vint à me saisir me faisant vaciller dangereusement alors que mes paupières se fermaient. Je tombais en pâmoison à cause de ma santé trop fragile à cet instant. Mon vertige aurait pu rimer avec une chute sur le sol mais Loup de Rochefort me rattrapa in-extrémiste.
Mes pieds quittèrent alors le sol alors que je me sentais soulevée de terre. Je rouvris les yeux et me découvris dans les bras de mon sauveur. Baissant le regard, j'étais quelque peu gênée alors que ma tête reposait contre l'épaule de Loup. D'un ton léger, il me dit espérer que ce soit la dernière fois dont il ait à faire preuve d'une telle hardiesse.

Vos manières ne sont en rien inconvenantes car sans votre promptitude je me serai heurtée au sol. Je dois plutôt vous être grée de cela mon seigneur. Aussi veuillez accepter ma gratitude et ma reconnaissance.

Venais je de dire à voix basse à peine audible alors que doucement je refermais les paupières alors qu'il me déposait avec délicatesse dans le lit. A peine ayant retrouvé les draps que je me laissai aller à la fatigue et à cette anémie. Je m'étais endormie avant même qu'il ne soit sorti de la pièce aussi je ne vis pas ses salutations. Camille, elle s'inclina respectueuse devant mon sauveur et notre hôte de surcroit.
Prenant place dans le fauteuil, Camille resta la nuit complète à mon chevet. Une légère fièvre monta et à plusieurs reprises, ma camériste me déposa un linge humide sur le front. Au petit matin, la fièvre avait disparu et Camille dormait dans le fauteuil. La nuit fut longue pour elle, car elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Ven 22 Oct 2010 - 0:10

Alors que la plume d’oie grattait le vélin, Loup tentait de se remémorer quel homme était le Taureau du Sud. Des lointaines contrées méridionales, il n’entendait que les rumeurs qui pouvaient remonter. Qui gouverne au Sud mendie au Nord disait le dicton. Si bien que du baron d’Ysari, le maître d’Assar ne connaissait que les péripéties de Diantra. De ce taureau là, on avait d’abord vanté les cornes avant de remarquer la charge, et si on avait assez ri pour que le chevalier au faucon s’en souvienne, nul doute que le principal concerné s’en souvenait aussi. Alors quoi ? Le vassal Soltariel avait-il entamé quelque vengeance contre sa diablesse d’épouse ? Que fuyait Lucrèce ? Colère, coups, indifférence mordante, sadisme malsain, quel homme était Harnyll, quand dame colère voilait son regard ? Avant de décider quoi faire, Loup devait savoir.

La nuit fut courte, cette nuit là. Le sommeil entrecoupé de rêves dans lesquels dansait son or vespéral, il se réveilla tôt. Plutôt que d’aller de suite s’enquérir de l’état de son invitée, il partit rejoindre Marion. Dans les couloirs, il frémit sous la caresse mordante de l’aquilon, maudissant cet été de naître sans soleil. Quitte à choisir, il aurait préféré un orage, et Néera seule savait sa haine de la pluie. Il discuta longuement avec sa sœur, qu’il tira presque du lit, de Lucrèce, du Sud, de Gaucelm et de ce qu’il devait faire. Orpha morte, c’était bien sa cadette la dame d’Assar, et il agissait rarement sans son assentiment, fût-il forcé. Fors elle, ils étaient rares à pouvoir se prévaloir d’un quelconque rôle de conseiller.

Il cueillit les deux femmes endormies, l’une dans son lit l’autre contre son dossier, et la vision lui arracha un sourire attendri. Ainsi, Camille n’avait pu tenir toute la nuit. Ce n’était guère étonnant, la nuit avait été pour elle aussi riche en émotions. Après avoir fermé avec douceur la porte derrière lui, il se surprit à détailler un peu plus ses traits. Elle semblait plus reposée. Tellement jeune, aussi, mais cela n’avait jamais rebuté Loup. Le jour où il se considérerait vieux n’était pas encore venu.

Que vas-tu devenir ? s’interrogea-t-il alors qu’il terminait de la rejoindre. La réponse était sienne. Qu’il envoie ses pigeons, et la chose serait faite. Harnyll réclamerait son retour, et Gaucelm… Lui seul savait ce qu’il pourrait bien faire. Au final, ce serait lui que Loup devrait écouter. D’amis, Loup manquait cruellement, mais l’amitié d’Harnyll ne valait pas le courroux du Bélier. Inconsciemment, il chercha la marque, aussi effacée soit-elle, d’un coup. On disait le Taureau Méridional volage, non violent, mais on disait Lucrèce timide et impressionnable. Pourtant, n’emmenant avec elle qu’un preux idiot et quelques gens dévoués, elle avait entrepris de mettre une Péninsule entre elle et son seigneur.

Loup avait une faiblesse, de chair, de sang, un chant contre lequel il ne pouvait rien. Pis que la sirène elle-même, la détresse du beau sexe le touchait.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Ven 22 Oct 2010 - 12:06

J’étais étendue dans ce large lit endormie. Camille, également dormait, fatiguée par cette nuit qu’elle avait passé à me veiller et à faire tomber ma fièvre. Et elle avait réussi cet état de fait. Dormant toutes deux, nous n’entendîmes nullement la porte de la chambre s’ouvrir pour laisser entrer le seigneur des lieux.
Il me regardait dormir scrutant mon visage et mon corps endormis. Le drap blanc était repoussé jusqu’au niveau de mes hanches et laissait apercevoir à travers la mince chemise de nuit mon corps de femme enfant. Mes longs cheveux blonds étaient détachés et s’éparpillaient sur l’oreiller.

Je rêvais à cet instant mais de quoi ? C’était une chose que personne hormis moi-même ne savait. Je rêvais ou plutôt cauchemardais d’un événement récent qui avait fait basculer ma vie : ma fausse couche. Alors que ma tête vacillait sur l’édredon, les lèvres à demi ouvertes je murmurai des non à peine audibles.
D’un coup, j’ouvris les yeux et découvris au dessus de moi un visage flou. C’était celui de Loup de Rochefort. J’aurai pu m’offusquer de sa présence dans ma chambre alors que je dormais mais je n’en fis rien. Bien au contraire.

Je le regardais d’un regard timide sans rien dire, me mordant la lèvre inférieure sans m’en rendre compte ce qui fit perler une goutte de sang. Me redressant avec l’aide de mes coudes, j’émis un léger gémissement de douleur que je tentais de dissimuler mais qui ne passa pas inaperçu. La douleur était due à ma balafre dorsale de la veille causée par un éclat de verre.
Finalement, après avoir pris une profonde respiration et une certaine contenance, je murmurai quelques paroles à l’attention de mon sauveur. Ma voix était posée et douce mais faible afin que Camille ne puisse entendre ce que j’avais à dire. Pour le moment, elle dormait toujours et c’était mieux ainsi.

Bien le bonjour mon seigneur. Que me vaut le plaisir d’une visite aussi matinale à mon chevet ? Vous introduisez vous dans les appartements de tous vos invités pour les observer dormir ou cet honneur n’était il réservé qu’à de rares personnes ?

Cette dernière phrase sonnait comme une invitation à recommencer. Il est vrai que Loup se montrait plus présent que mon détestable époux et je lui étais gré de cette attention toute particulière.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Dim 24 Oct 2010 - 21:31

Instinctivement, Loup se raidit. Pour l’avoir vécu tant et tant de fois, il savait, sans l’ombre d’un doute, reconnaître un appel quand il en entendait un. Et s’il était encore faible et désintéressé, il y en avait bien un qui dormait au creux des paroles de son invitée. Elle était jeune, elle fuyait son époux, elle croyait être en vie grâce à lui… Il serait aisé de la charmer. Sans mot dire, il l’observa encore, et se surprit à sourire. Lucrèce était un fruit qu’il aurait croqué avec plaisir, si seulement les choses avaient été différentes. Elle était née cousine du mauvais gras et épouse du mauvais homme.

« Seulement de ceux qui manquent de mourir, ma Dame », la corrigea-t-il d’une voix légère.

Détournant le regard, il vérifia que Camille dormait encore. La dévouée camériste avait-elle conscience du danger qui pesait sur ses épaules ? Il aurait été surprenant que la réputation volage de Loup s’étende jusqu’en Ysari, aussi resterait-il héros aussi longtemps qu’il ne toucherait pas à l’honneur de la Dame. Autant dire, toujours. Il hésita quelques instants, et une ombre passa dans son regard.

« Reposez vous, nous aurons l’occasion de parler quand vous serez remise. »

Sans plus lui laisser le temps de répondre, il se retourna et quitta la pièce. Il était venu l’interroger sur son époux, mais au fond, était-ce important ? Battue ou non, malheureuse ou capricieuse, quelle importance ? Il ne risquerait pas sa tête pour elle. Il s’était assuré de la bonne guérison de la dame d’Ysari et n’irait pas plus loin. Après avoir jeté un dernier regard par-dessus son épaule, et peut-être adressé un léger sourire d’au revoir à Lucrèce, il referma la porte derrière lui, laissant les gonds sonner son départ sans rien ajouter de plus.

On prit soin de Lucrèce. Deux servantes vinrent seconder Camille, et Valis rendit plusieurs fois visites à celle qu’il avait sauvée. Il tenta de réduire la cicatrice, mais chaque tentative se solda par un échec. A jamais la peau pâle de la baronne resterait marquée par son passage au Nord, comme il se devait. Il était des contrées plus rudes que d’autres, et c’était la une chose qu’une fille méridionale devait apprendre. Durant trois jours, le seigneur des lieux ne daigna pas s’intéresser à elle, trop occupé sans doute à observer la montée en puissance de celui qu’on appelait simplement le Prophète.

Finalement, quand on lui apprit que son invitée était définitivement hors de danger et complètement remise, il se contenta d’hocher la tête. Son regard se porta au sud, duquel il était toujours sans réponse. Celle de Gaucelm lui était parvenue au petit matin, et lui ordonnait de renvoyer la jouvencelle. Il ordonna donc qu’on la fasse venir dans ce bureau où elle avait été le trouver par hasard la nuit de son arrivée.

Ils avaient, de fait, beaucoup à se dire.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Dim 24 Oct 2010 - 23:15

Je me trouvais dans ce grand lit sous le regard de Loup de Rochefort. Il est vrai que malgré son âge mûr, c'était un homme des plus charmants avec lequel on aimerait se brûler les ailes. Mais pour le moment, mon attachement pour lui était surtout dû au fait qu'il m'avait sauvé d'une mort quasi certaine.
Alors que son regard était sur moi et que je sentais le rouge me monter aux joues, sans doute un peu de fièvre qui remontait à la surface et qui me rendait toute chose devant cet homme, je pus donc voir un léger sourire se dessiner sur ses lèvres dont il parut se surprendre lui aussi à cela.

Il ajouta alors d'un ton léger que ce privilège était pour les personnes qui avait faillit de mourir. Je baissais alors le regard timidement. Cela ne devait pas courir les rues les personnes qui manquaient de se faire tuer et dont il venait s'enquérir de leur état à une heure si matinale. Aussi j'étais donc une privilégiée.
Tournant son regard, il vérifia que Camille dormait toujours et je fis de même avant de lui glisser un sourire complice comme si le fait de cette visite impromptue était un secret qu'il faudrait dissimuler à Camille afin que cela ne remonte point aux oreilles de mon abominable époux.

Je ne vis pas son regard s'assombrir. Aussi quand il me dit que nous discuterons ultérieurement quand je serai remise de tout cet émoi, je fus déçue et cela se vit à la petite moue qui se dessina sur mes lèvres. Je n'avais pas le choix. Je serai donc obligée de me reposer avant d'avoir une prochaine rencontre avec Loup.
Il quitta la pièce. Je n'avais pas manqué de le regarder sortir, il avait un quelque chose qui me plaisait. Il est vrai que cette nouvelle Lucrèce que j'étais aimait certaines choses que l'ancienne n'aurait jamais aimé. Après son départ, je me rendormis aussi paisiblement que possible.

Je rouvris les yeux plusieurs heures plus tard. Camille n'était plus seule car deux autres servantes furent mises à mon service également. Je fus surprise de voir que Loup avait eu cette délicatesse. La journée se passa dans un calme le plus plat. Ma camériste m'empêcha de quitter le lit du moins ce jour ci.
Trois jours s'écoulèrent finalement. Trois jours durant lesquels j'avais reçu la visite du guérisseur, Valis mais point celle de Loup. J'étais quelque peu triste de ne point le revoir mais il devait être fort occupé avec cette éclipse. D'après le médecin , jamais cette marque disparaitrait. Une lueur de mécontentement se fit voir dans mon regard quand il m'annonça cela.

Camille avait profité du fait que nous soyons établi pour quelques jours afin d'écrire au baron et lui faire part des dernières nouvelles.

Citation :: Monsieur le Baron,

J'ai promis de prendre soin de Lucrèce le jour où suis rentrée à son service il y a dix ans de cela alors qu'elle n'était point encore votre épouse ni votre promise. Je dois avoué que j'ai échoué dans ma tâche car dans cette folie dont je n'ai su la dissuader, elle a faillit rendre son dernier souffle.
Sachez que je m'en veux pour cela. Mais les dieux nous ont envoyé un homme qui nous ait venu en aide et a sauvé votre épouse d'une mort certaine. Il s'agit de Loup de Rochefort, un vassal du comte d'Odélian, situé à Assar.
De plus, je dois vous apprendre que le chevalier Denys de la Vallière se trouve actuellement dans les geôles de notre sauveur. Il l'a grandement offensé en portant la main sur lui. J'ignore qu'elle fut la cause de leur mésentente mais cela devait être important.
J'ignore le temps que nous resterons à Assar mais sachez que pour le moment, dame Lucrèce est en voie de guérison et qu'elle va de mieux en mieux chaque jour. L'air nordique semble l'adoucir car elle semble plus tempérée que ces derniers temps.

Camille.

Le troisième jour, on vint frapper à ma porte pour me prévenir que Loup désirait me voir dans son bureau. Je fus heureuse de cette nouvelle. Aussi ne désirant pas le faire attendre je m'y rendis de ce pas. Je portais une robe dans les teintes pastelles jaunes et orangées me donnaient une meilleure mine. Cintrée sous poitrine, il y avait un large décolleté dorsal dont on pouvait voir le pansement fait par Valis.
Frappant à la porte du bureau, j'attendis d'avoir l'autorisation d'entrer avant de pénétrer dans la pièce. Une fois au centre du bureau, je me fendis en une gracieuse révérence avec un petite sourire se dessinant sur mes lèvres. D'une voix posée et douce, je me relevais en entament quelques civilités d'usage avant d'en venir au vif du sujet.

Bien le bonjour mon seigneur. Comment allez vous ? Vous désiriez me voir m'at-on dit?

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Mer 27 Oct 2010 - 22:55

« Nous avons à parler », lui apprit-il à brule-pourpoint, le regard dénué d'aménité.

Il y avait quelque chose, au fond de son regard, qui faisait penser à des regrets. Une lueur fugace, qu'il chassa bien vite. Derrière lui, l'âtre rougeoyante chauffait et éclairait la pièce, la baignant dans une lumière tenue et crépitante. Il aurait dû se lever, s'incliner, la conduire jusqu'à son siège et l'inviter à s'y installer, mais il resta immobile, se contentant de tendre le bras pour l'inviter à s'assoir. Elle n'était, de fait, qu'une épouse ingrate, fuyant le joug légitime de son époux au profit de la protection vacillante d'un chevalier arriéré. Harnyll ne s'offusquerait pas et si lui ne le faisait pas, qui le ferait pas ?

« Pendant que vous vous reposiez, j'ai pris la liberté de faire parvenir vos nouvelles aux sires votre cousin et votre époux. De ce dernier, je n'ai encore aucune réponse, mais Gaucelm d'Odélian m'a d'ores et déjà ordonné de vous reconduire à la frontière Ethernienne. »

Confortablement installé contre son dossier, il put à loisir observer ses réactions. Surprise ? Peur ? Colère ? Mépris ? Ce qu'elle montra, par mégarde ou non, il le vit mais décida de l'ignorer, et ile le fit avec une aisance qui l'écœura lui-même. Une fois, Marion lui avait affirmé que sa perte viendrait d'une femme, ce à quoi il avait répondu en souriant qu'alors sa fin serait douce. Sa sœur s'était contenté de secouer la tête, et n'avait rien ajouté. Alors qu'il détaillait Lucrèce, Loup devait se rendre à l'évidence : la Dame d'Ysari ne serait pas l'instrument de sa chute.

« Il ne me plaît guère de satisfaire aux caprices de mon comte, mais en l'occurrence, je ne puis qu'abonder en son sens. Votre époux vous réclame, et il est dans son droit. »

Dire les choses ainsi manqua de le faire sourire, et il remercia les Dieux d'avoir su garder un visage neutre. Pauvre Harnyll de Hetalia, forcé de mendier sa femme auprès du Nord. Lucrèce se rendait-elle du coup mortel qu'elle avait porté à l'honneur de son seigneur et maître ? Comment régner sur ses terres si on ne pouvait imposer l'ordre dans sa propre maisonnée ?

« Vous vous reposerez encore quelques jours parmi nous, ensuite je vous ferai escorté jusqu'en Ysari. Quant à Sire de la Vallière, il restera dans sa geôle jusqu'à ce que j'en décide autrement. Parce qu'il aura déjà à répondre de la folie qui le poussa à vous accompagner dans votre fuite, je ne parlerai pas de son agression à votre époux... je vous invite donc à trouver une explication plausible qui saura satisfaire votre époux pour justifier son absence à vos côtés. »

Loup aurait voulu se montrer plus avenant, sourire, maudire avec elle son cousin et son époux, mais il ne se souvenait qu'avec trop de facilité les derniers événements. Il avait sentit, comme une Épée de Damoclès flottant au dessus de sa nuque, sa propre déchéance, apportée par un Gras qui ne souffrait aucune contestation. Qu'il gardât la baronne, et il enlevait une haute dame de la Péninsule, apportait la honte sur ses terres et sur un comte qui se ferait un plaisir d'aller délivrer sa cousine. Ce que dirait Lucrèce ensuite n'aurait aucune importance, elle pourrait jurer n'avoir été jamais forcée, on invoquerait le traumatisme.

Loup avait envie de hurler, mais il se contenta d'observer calmement son invitée, qui ne devait pas comprendre ce qui lui valait un tel détachement.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Jeu 28 Oct 2010 - 10:58

Je venais d'entrer dans le bureau de Loup. C'était lz pièce à laquelle j'avais frappé quand je cherchais mon chemin dans ce dédale de couloir. Il était assis dans un fauteuil face à l'âtre dans laquelle dansait les flammes. Sans même se lever, il me fit signe de la mainde prendre place sur le fauteuil jumeau afin que nous puissions discuter.
Une fois assise, il m'apprit qu'il avait envoyé une missive à mon cousin mais également à mon époux. Je pâlis en l'écoutant. Car si je n'avais rien dit à mon époux sur mon départ, c'était à présent chose faite. A mon retour, il a fort à parier que je devrais subir son courroux. Mais je ne voulais pas rentrer, j'avais peur de cet homme dont la colère m'avait déjà valut des coups et un exil.

Mais la suite des paroles de Loup eut pour effet de me faire fondre en larme. Ainsi donc mon cousin ne désirait point me recevoir et obligé de surcroit mon sauveur à me renvoyer chez moi. Non, je ne voulais pas. Je préférai encore mourir que de subir le joug de mon époux. Doucement mes lèvres se mirent à bouger mais le son de ma voix fut tellement faible qu'il est fort probable que Loup ne l'ait pas entendu.

Par pitié mon seigneur ne faites pas cela. Je préfère encore me donner la mort que de partir...

Mes faibles paroles furent coupées par mes sanglots. Je dissimulais alors mon visage dans mes mains afin que le seigneur des lieux ne le voit point. Mais il n'avait pas le choix et moi non plus. Il faudrait que je retourne quoiqu'il arrive à Ysari : morte ou vive.
Loup m'informa alors qu'il me ferait escorter jusqu'en mes terres mais qu'il ne libérait pas mon chevalier pour autant. Denys devait répondre de ses actes même si son geste inqualifiable serait tu à mon époux. Loup me laissait la lourde tâche de trouver un boniment à raconter à mon époux quant au non retour du chevalier.

La discussion ou plutôt le monologue allait bon train et était à présent fini. Je voulus me lever pour quitter la pièce car tout était dit. Je voulais regagner mes appartement pour y pleurer toute l'eau de mon corps. Mais cette terrible nouvelle eut l'effet de me faire défaillir. Mes jambes se dérobèrent sous moi et je chutai à genoux devant Loup. Levant mon regard embué de larmes, je me mis à le supplier en posant une main sur son genoux.

Je vous en conjure, Loup, ne me renvoyez pas. Sinon c'est ma mort que vous aurez sur la conscience. Je vous en prie, je ferai ce que vous désirez mais par pitié ne me renvoyée point à ses côtés...

Le ton était donné et la donne aussi. J'étais prête à tout pour ne point être reconduite à mes frontière et à rester en ce lieu neutre. Quand je dis à tout, c'était bien tout ce que Loup voudrait. Je ne voulais pas partir et j'espérai que cette supplication parle à ma place à la conscience ou au coeur de Loup et qu'il me permette de rester en ses terres.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Ven 29 Oct 2010 - 20:14

« Tel est donc le véritable visage de la gratitude du Sud », gronda sombrement Loup, le regard polaire.

Plus que les larmes, plus que la peur, plus que le désespoir, pourtant palpables de Lucrèce, c’était bien ses premiers mots qu’il gardait en esprit. Sa promesse à peine articulée, dont une bride l’avait frappé.

« Après le mal qu’a pu se donner Valis, vous voudriez mourir ? Vous mettriez vous-même fin à vos jours ? Je croyais vous avoir dit de ne pas insulter ceux qui s’étaient battu pour vous sauver, je vois que mes conseils n’ont pas été entendus. Pire, malgré mon hospitalité, vous osez tenter de me contraindre ? Agiter tant que vous voudrez votre lâcheté sous mon nez, ma Dame, ce n’est pas elle qui saura m’émouvoir. »

Il mentait, bien entendu. Il avait vu les larmes, avait vu la peur, et n’y était pas indifférent. L’aurait-il pu, il aurait exhaussé ses souhaits, malgré tout. Malheureusement, la détresse de la jeune femme ne le ramenait que trop à sa propre impuissance. Or, si Loup détestait quelque chose, c’était bien de n’être réduit qu’à un simple observateur.

« Il faut ne jamais avoir vécu pour désirer mourir aussi futilement. Regardez vous, Baronne, vous êtes jeune, belle encore, vous avez plus de pouvoir et d’influence que vos parents pouvaient vous souhaiter lorsqu’ils vous mirent au monde. Votre servante vous respecte assez pour vous suivre à travers toute la Péninsule, et ce même si elle sait pouvoir encourir le courroux de votre époux quand elle retournera à Ysari, et vous avez même su trouver un chevalier, aussi stupide soit-il, assez dévoué pour vous escorter alors que son serment envers le Baron l’obligeait à vous retenir. »

Il se leva lentement, puis détourna le regard, comme s’il voulait cacher à Lucrèce l’étendue de son ire, et peut-être était-ce le cas. Il se souvenait de ses yeux, quand il était venu la voir au petit matin. Pourrait-il jamais y lire choses semblables après cette discussion ? Il devait très certainement lui faire peur, désormais. Un éclat blond dansa à l’orée de sa vision, et il cru entendre le rire clair de la Dame d’Escault. Elle aurait su se réjouir de sa colère. Pas Lucrèce.

« Dites-moi, votre époux est-il si ignoble ? Harnyll de Hetalia est-il si dangereux que vous préférez abandonner avant même de le revoir ? Où fais-je face au caprice répugnant d’une enfant trop gâtée ? »

Doucement, il tourna la tête, posant son regard sur le visage de Lucrèce, et c’était comme si quelques flammes s’étaient égarées jusqu’aux creux de ses iris.

« A quel moment Arcam s’est-il joué de vous ? Quand il vous a imposé ce mariage ou quand il s’est amusé à brouiller votre regard ? »

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Sam 30 Oct 2010 - 16:09

Agenouillée devant Loup, une main posée sur son genoux et des yeux remplis de larmes se levant vers lui avec un regard perdu et apeuré à la fois comme le serait une biche au aboi, j'étais résolue à tout faire pour ne pas regagner Ysari. Loup parut furieux de mes paroles. Il répliqua sur mon ingratitude si je m'ôtais la vie après tout ce qu'ils avaient fait pour me sauver d'une mort quasi certaine. Levant un regard embué d'humidité vers le seigneur d'Assar, c'est d'une voix tremblante que je lui répondis.

Non point mon seigneur. Ce n'est pas ce que je voulais mais si je retourne à Ysari dans l'immédiat ce n'est pas de ma main qu'il faudra craindre ma mort. Le baron me fera certainement exécutée pour un quelconque motif. Aussi je ne veux pas lui laisser le plaisir de ce fait.

Loup reprit la parole alors que je séchais du revers de la main une larme qui perlait le long de ma joue. Il me dit alors que j'étais jeune et belle, à ces simples mots je détournais mon regard rougi par les larmes quelques peu intimidée. La suite des paroles de Loup me fit relever le regard. Il n'avait pas tord sur le fait que mon influence s'était accrue depuis mon mariage et que Camille et Denys risquaient leur tête également dans cette triste affaire.
Se levant, Loup me fit dos avant de reprendre la parole mais sur la personne de mon époux et la raison qui me poussait à ne point vouloir remettre les pieds à Ysari. Il pensait à un caprice et une lueur de colère traversa rapidement mon regard pour s'envoler et laisser transparaitre ma peine. D'un ton offusqué dans un premier temps, je lui répondit quant à l'inversion que j'avais pour mon époux.

Ce n'est point un caprice de ma part. Le baron est un homme à la colère froide qui n'arrive que peu à se contenir en privé. Vous ne devez certainement pas ignorer ce qui s'est passé au tournoi royal ? Sachez que si je ne suis pas réapparue c'est par ce qu'il m'avait faite exilée après m'avoir battue. Et ceci ne fut pas la première fois...
Je redoute sa réaction quand à mon retour. La perte de son héritier n'a fait qu'accroitre sa colère à mon égard. De plus, à l'heure qu'il est, je ne ferai que le gêner quant à sa chasse des demoiselles. Car sachez le, le baron doit être l'homme le plus volage de la péninsule. Et il ose faire cela sous mon nez portant atteinte à mon honneur devant les dames de la cour ysaroise.

Ma tête était baissée et ma voix ne reflétait plus que de l'amertume. Doucement, mon index droit effleurait mon alliance qui ornait mon annulaire gauche faisant de moi une femme mariée. Je n'avais donc pas vu Loup se retourner et poser son regard sur ma personne. Seules ses paroles furent audibles. Arcam, ce dieu si cruel qui s'était joué de moi à mon insu. Je répondis alors à Loup, mon regard toujours posé sur mon alliance d'une voix lointaine, perdue dans la nostalgie d'un passé sans doute déjà bien loin.

Je l'ignore... Même si ce mariage fut décidé sans mon consentement, je dois avouer qu'à une époque pas si éloignée que cela, mon cousin et époux était l'homme pour qui battait mon coeur mais ce n'est plus le cas à présent...
Je ne sais ce qui a fait tout basculer mais rien ne pourra redevenir comme avant. Il faudrait qu'Arcam change mon coeur et le sien pour que pareille folie soit possible à présent. Mais les dieux ont bien à faire en ces temps troublés, ils ne vont pas s'épancher sur nous et réparer les cassures qui se sont installées.
Tout ce que je désire à présent c'est du répits en un lieu neutre. Je pensais qu'Odélian m'apporterait ce que je désirais. Mais je suis au regret de voir que ce ne sera pas le cas et que mon âme ne trouvera point cette accalmie...

Ma voix avait changé tout au long de mes paroles. Il est vrai que j'éprouvais une certaine nostalgie quant au passé mais à présent, plus rien ne pourrait ne changer mon coeur ni mon âme à moins d'une intervention divine. Je devais aller de l'avant et à défaut ouvrir mon coeur à un autre si je ne voulais pas finir en femme aigrie comme l'était ma tante.
Tournant alors un regard timide vers Loup, je le fis de face. Mon regard croisa le sien mais bien vite je baissais les yeux, serrant le tissu de ma robe entre la paume de mes mains avant de dire d'une voix discrète et embarrassée.

Arcam se jouerait il une nouvelle fois de moi en vous mettant sur ma route, mon seigneur ? Si c'est le cas, saurez vous apaiser mon être torturé?

Sur cette dernière question, j'avais relevé lentement les yeux pour fixer ceux de Loup en contre plongée. Cette dernière phrase sonnait comme une promesse inavouée de ce que j'étais prête à faire si Loup faisait un geste m'aider dans ce labyrinthe dans lequel j'avais égaré mon âme et mon coeur.

Sujet: Re: [Assar] Rencontre avec le loup [Loup] Mar 23 Nov 2010 - 17:26

Loup aurait donné beaucoup pour qu’il en aille autrement. Face à la détresse de plus en plus visible de la jeune femme, il était impuissant, tant à le comprendre qu’à l’apaiser. Les réactions de Lucrèce n’étaient pas feintes, il ne pouvait le croire. Certes, il savait la femme capable des pires roublardises pour parvenir à ses fins, et ne niait pas les talents de certaines pour mimer ce qui n’était pas. Mais la baronne d’Ysari était là, à ses pieds, et il aurait donné sa tête au bourreau qu’il n’y avait là aucun jeu ni faux semblant. Contrairement à ce qu’elle semblait penser, le Seigneur d’Assar ne s’intéressait pas aux histoires ysariennes, si bien que démêler le vrai du feu relevait de la gageure. Lucrèce désirait la paix d’une enclave paisible, loin de son seigneur et maître. Sur cet homme là, Loup n’avait guère à dire, il ne le connaissait pas et ne prendrait pas pour vraies les paroles d’une épouse esseulée et terrifiée.

Alors que son regard croisait de nouveau celui, éperdu, de son invitée, le Chevalier au Faucon se tendit légèrement. Ces yeux, ils les connaissaient, pour les avoir souvent vu sur d’autres visages. Cette lueur, discrète encore, il ne l’avait que trop fait naître. L’atmosphère était différente, cependant, empreinte de gravité et… de sacrifice. Un camouflet, pour le Seigneur du Nord, qui jamais n’aurait cru rencontrer femme envisageant de se donner non pas par envie mais par survie. Imperceptiblement, sa mâchoire se crispa et ses poings se serrèrent, mais son regard resta égal à lui-même.

« Ce n’est pas Arcam mais un éclair qu’il vous faut maudire, ma Dame, et je crains être impuissant face à votre malheur. »

Avec une certaine raideur, inhabituelle chez lui, il s’approcha de Lucrèce et, se penchant, l’aida à se relever, sans lui laisser l’occasion de discuter. Cette entrevue n’avait que trop durer, trop de réponses et pas assez de questions embrouillaient l’esprit déjà agité du Maître d’Assar. En l’état, il ne pouvait que la regarder pleurer. Lié par ses devoirs envers son suzerain – devoirs pesants, à se demander si le Gras ne le prenait pas pour un simple serviteur – il n’avait aucune promesse à lui faire qu’il était certain de pouvoir tenir.

« Votre corps se remet encore de vos blessures, vous avez encore besoin de repos. Nous pourrons reprendre cette conversation quand vous irez mieux. »

Dès qu’elle fut assurée sur ses jambes, il la reconduisit à sa chambre, non sans rester insensible à ses possibles tentatives d’engager une nouvelle conversation. Plus tard, se serinait-il. Plus tard, quand il aurait de nouvelles cartes en main, ou quand viendrait le moment de les abattre une fois pour toute.

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