| | | Je te vois | Aureane & Nicolaï |  |
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Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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Taille : Niveau Magique : Avatar |  Sujet: Je te vois | Aureane & Nicolaï  Mar 26 Oct 2010 - 11:33 | |
| Théodore poussa un profond – mais inaudible – soupire quand il fut certain que la petite dormait. Trois heures, qu’il bataillait pour obtenir pareil résultat, trois heures passées à tenter de satisfaire une enfant privée de ses parents et, par-dessus le marché, incapable d’exprimer clairement ce qu’elle voulait. Son seul moyen de communication, pour l’heure, était d’agiter les bras en tous sens, ce qu’elle ne faisait pour l’heure que faiblement. Au vieil intendant, ensuite, de choisir entre les significations possibles. J’ai faim, j’ai sommeil, j’ai mal… Plus souvent, il pensait discerner la détresse du nouveau-né appelant celle qui l’avait mis au monde. Le pauvre homme n’avait jamais eu d’épouse, et seulement d’hypothétique bâtards pour progénitures. Il avait passé l’âge de devenir père, mais la disparition de sa protégée ne lui laissait pas le choix.
Il avait réussi à trouver une nourrice, mais la petite dédaignait souvent le sein, comme si elle savait qu’il n’était pas le bon. Elle finissait toujours pas céder, mais jamais sans avoir lutté et c’en était troublant. Dès qu’il rentrait dans la chambre qu’il lui avait aménagée, il trouvait son regard braqué sur lui, interrogateur et crève-cœur. Théodore avait l’impression diffuse qu’elle savait que quelque chose n’allait pas, mais était incapable de dire quoi. Il s’était bien gardé de le lui expliquer.
Où étaient Katalina et Aerandir ? L’intendant aurait donné cher pour le savoir, et plus encore pour avoir la possibilité de les ramener chez eux en les tirant par l’oreille. Par les Cinq, on n’abandonnait pas sa fille à peine née dès sa naissance ! Sa colère, pourtant, ne devait jamais réellement s’exprimer, tant il savait l’héritière Noblegriffon incapable de pareil forfait. De plus, sa disparition concordait avec le début du Voile… Connaissant sa nouvelle condition, il y voyait un signe des plus funestes, et attendait la suite avec appréhension.
Quelques murmures étouffés lui parvinrent de derrière la porte, mais il n’y prêta pas attention. La petite, elle, s’agita soudainement, alors même qu’elle était endormie quelques secondes plus tôt. Elle ouvrit de grands yeux dorés, ceux de son père, et tendit le bras. Après un instant d’hésitation – et de stupéfaction – Théodore se leva et, saisissant sa canne, partit jeter un œil dans le couloir. Il découvrit Aureane et Nicolaï, les deux Ysarois que Katalina avait pris sous son aile, marchant et parlant tranquillement. Frappant sa canne contre le mur pour attirer leur attention, il leur fit signe de s’approcher, tout en se maudissant de céder si facilement aux caprices d’une gamine…
« Entrez, leur ordonna-t-il, je crois que quelqu’un veut vous voir. » |
|  | | Nicolaï KalonErc'h
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| Nicolaï avait fort heureusement recouvrer une partie de sa vision. Petit à petit, les formes et les couleurs réapparaissaient devant ses yeux. C'était un vrai bonheur de voir à nouveau après avoir été plongé si longtemps dans le noir. Portant, on ne pouvait pas dire qu'il avait pleinement retrouvé l'usage de son sens. Il voyait le monde comme une vaste succession de tâche floue et colorée pour le moment. Un genre de gigantesque tableau de Monnet, mais plus flou encore que ça. Il n'était donc pas rare qu'il croise le chemin d'un tabouret ou d'une commode ayant des intentions fort obscures et agressives à son égard.
Heureusement, une charmante tâche blanche venait souvent le voir et l'aider à se déplacer en lui évitant autant les obstacles que possible.
Il avait mit un certain temps à imaginer Aureane autrement qu'avec son éternelle robe bleue. Mais finalement, il devait bien avouer qu'au peu qu'il y voyait et à se qu'il avait imaginer, le blanc lui allait bien aussi. Enfin bref. Il finirait bien par retrouver entièrement la vue. Se serait un vrai délice de voir à nouveau l'azur du regard de la jeune femme posé sur lui. Pour l'instant, les saphirs de ses yeux étaient encore noyé dans la masse diffuse de son visage. Il ne parvenait pas à les distinguer. Mais cela viendrait.
Les deux jeunes gens ne savaient pas grand chose de se qui pouvait bien se passer dans la demeure. Ils ne cherchaient pas non plus à s'immiscer dans l'intimité de la Gardienne et restaient discret, estimant qu'ils gênaient déjà assez comme cela. Même Nicolaï qui n'était pas de nature très...conventionnel faisait tout pour ne pas se faire remarquer ou déranger.
Ils savaient pourtant tout les deux que Katalina avait disparut soudainement. Cela inquiétait Nicolaï. Elle s'était montré patiente et prévenante à leur égard. Cette soudaine disparition avait quelque chose d'étrange. Enfin quant même, on s'évaporait pas comme ça.
Le jeune homme distingua deux formes devant eux dans le couloir alors qu'il parlait de tout et de rien avec Aureane. Il les connaissait bien pour les avoir croisé à de multiples reprises. Ce chevalier en armure (pourquoi est-ce qu'il ne l'enlevait jamais d'ailleurs?) et cette jeune femme toute vêtue de vert.
Un bref salut de la tête et il poursuivit sa route, guidé par le bras d'Aureane qui lui indiquait le chemin à prendre. Vous direz se que vous voulez, mais la ficelle que Nicolaï avait brièvement sentit sous ses doigts suffisait à lui faire passer une bonne journée.
Bon, Aureane n'était pas encore vraiment certaine de la conduite à tenir et pour être tout à fait honnête, lui non plus. Surtout depuis qu'elle était repartie le soir ou il lui avait demandé sa main. Bon. Dormir dans le même lit, il avait comprit qu'ils pourraient le faire, mais seulement quant ils seraient vraiment marier et donc auraient l'accord du papa Eldon (-_____-). Mais il avait quant même toujours l'impression de marcher sur des œufs.
Enfin bref.
Un coup de cane vint briser leur discutions métaphysique sur un sujet qu'en fait, le jeune homme avait déjà oublié.
Une tâche qui ne lui était pas inconnue venait d'apparaitre dans le couloir. S'il ne se trompait pas, c'était Théodore, l'intendant de Katalina. Il leur adressa des signes que le jeune homme ne comprit qu'à peine. Puis, sa voix raisonna dans le couloir.
« Entrez, leur ordonna-t-il, je crois que quelqu’un veut vous voir. »
Ah?
Se laissant guider par Aureane, Nicolaï entra dans la chambre. Il ne connaissait pas cette pièce et n'en distinguait pas grand chose. Enfin, pas grand chose à part qu'ils étaient six.
Il y avait Theodore, une curieuse petite tache rose gesticulante, le chevalier en armure avec sa dame, Aureane et lui. Restait à savoir se qu'ils faisaient là. |
| | | | Aureane KalonErc'h
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| Nicolaï voyait à nouveau ! Oh, bien-sûr, il avait encore besoin d'aide pour se déplacer, mais au moins il n'était plus complètement aveugle et la jeune fille ne pouvait que se réjouir pour lui. Certes, elle le faisait discrètement, ne voulant pas lui donner de faux espoirs, mais si cela continuait ainsi, il retrouverait peut-être toutes ses facultés.
En tous cas, elle passait le plus de temps possible avec lui, l'aidant du mieux qu'elle pouvait. Bon, elle justifiait sa présence ainsi mais elle avait tout simplement envie d'être près de lui, c'était évident. Bien-sûr, la nuit, elle retournait sagement dans sa chambre et s'endormait en rêvant à lui. Tout cela était bien beau, elle avait l'impression d'être sur un petit nuage et, pendant quelques temps, oublia simplement qu'ils étaient dans une situation on ne peut plus précaire.
Pourtant, elle ne savait toujours pas très bien comment se comporter avec lui, gardant beaucoup de retenue, ce qui était de plus en plus difficile pour elle. Elle ne savait toujours pas comment évoluerait la situation : Nicolaï n'avait rien dit sur ce qu'il comptait faire vis à vis de son père et elle n'avait pas osé aborder à nouveau le sujet. De toute façon, à moitié aveugle, le jeune homme ne pouvait pas encore envisager de quitter Serramire pour retourner ne serait-ce que chez lui. Aureane, l'esprit pratique, s'était aussi demandé s'il n'aurait pas fallu prévenir quelqu'un qu'ils étaient vivants. En ce qui concernait sa famille, elle ne pensait pas une seconde qu'ils aient pu être au courant de ce qui s'était passé, ce n'était donc pas réellement urgent. Mais vis à vis du baron d'Ysari... Enfin, elle ne savait pas trop et avait remisé ses inquiétudes le temps que Nicolaï se remette complètement.
Ce jour là, elle se promenait avec lui tranquillement, lui tenant le bras doucement afin de le guider - ou pour le plaisir d'être près de lui, mais elle ne l'avouerait jamais - lorsqu'une porte s'ouvrit non loin de là, coupant court à la conversation qui portait sur les souvenirs de Dyriet. Aureane fut surprise de voir que le vieil homme qui avait frappé sa cane contre le mur leur faisait signe d'approcher.
" On nous appelle, " murmura-t-elle, perplexe, à l'intention de Nicolaï alors qu'elle l'entrainait à sa suite avec précaution.
" Bonjour, messire... "
Elle n'eut pas le temps d'aller plus loin car l'homme les faisait entrer dans une pièce où se trouvait un berceau avec un bébé. Ce dernier posa sur eux ses grands yeux dorés, mais si Aureane lui accorda un sourire attendri, elle se demandait surtout qui pouvait bien vouloir les voir. La gardienne aurait-elle été de retour ? Il n'y avait qu'eux dans cette pièce... |
| | | | Le Vaisseau de la Voilée
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Taille : Niveau Magique : Avatar | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Mar 26 Oct 2010 - 18:20 | |
| « Bonjour, oui », grommela Théodore, alors qu’il les pressait d’entrer.
Quand Aureane eut franchi la porte après avoir guidé Nicolaï, il la referma derrière eux. La scène aurait pu être sinistre, après tout l’intendant n’était pas connu pour être abordable ou même rassurant. De haute stature, il dominait la plupart des gens et son regard avait cette étrange capacité de vous faire rentrer la tête entre les épaules. Quand on le connaissait assez bien, cette apparente austérité ne cachait pas longtemps sa gentillesse naturelle. Pour l’heure, cependant, il ne se souciait pas d’être prévenant ou agréable aux deux invités de Katalina, c’était bien la fille de la Gardienne qui le préoccupait le plus. Un bébé d’un peu plus d’une semaine, dont la santé inquiétait et dont les étranges réactions laissaient perplexes.
Dès qu’Aureane fut assez proche, l’enfant bougea, s’agita, tendit ses tous petits bras vers cette demoiselle qui, elle le sentait, avait un lien avec sa mère. Lequel, ça elle l’ignorait, et elle s’en moquait. Silencieuse, elle n’en était pas moins impérieuse, et l’espace d’un instant, Théodore crut revoir Katalina au même âge. Il esquissa un tendre sourire, faille béante dans son habituelle retenue, qu’il combla bien vite en se frayant un passage entre les jeunes gens. L’attrapant avec une douceur surprenante pour le personnage, il l’amena à la jeune femme qui était arrivée perdue, confuse et sans repère.
« Prends garde, ma fille, gare si tu la lâches », grogna-t-il, le regard sombre, alors qu’il lui donnait de force la gamine.
Dès qu’elle fut dans les bras de l’ysaroise, l’enfant sembla se détendre. Son visage, jusqu’alors crispé et impatient, se lissa et elle ferma les yeux. Aureane pouvait désormais sentir à quel point elle était maigre et petite, elle donnait vraiment l’impression qu’une étreinte un peu trop forte pouvait la blesser ou, pire, la tuer.
« Elle aurait fait la nourrice idéale, grommela Théodore avant de sourire malgré lui. Il semblerait qu’elle t’apprécie, Aureane. »
Il se souvint alors qu’elle n’était pas seule, et s’intéressa un peu plus à Nicolaï. Il avait cru comprendre que le jeune homme était devenu soudainement aveugle, sans en connaître les causes. Il avait juste remarqué que cette maison attirait la cécité comme la confiture les abeilles.
« Vous allez mieux ? » |
| | | | Nicolaï KalonErc'h
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| Nicolaï attendait patiemment dans un coin de la pièce. Il avait comme l'impression d'être de trop. En même temps, il avait cette impression diffuse depuis un bon moment déjà. Depuis qu'ils étaient arrivé même. Katalina et tout les autres ne s'étaient préoccupé de lui que se qu'il fallait. Le reste du temps, ils étaient attentif à se que pouvait bien faire ou dire Aureane.
Se n'était pas dans sa nature de se plaindre de quoi que se soit. Loin de là. Il ne l'avait donc pas fait. Et puis, Aureane avait besoin de se remettre de se qui lui était arriver. Elle avait besoin de se sentir entourée de gens qui lui prêtaient un minimum d'attention. Quant à lui...il lui rappelait sans cesse se qu'elle avait dut vivre. Et surtout, se dont elle ne parvenait pas à se souvenir. Mais se dont elle se souvenait était sans doute le pire.
Théodore referma derrière eux. Il y avait comme une tension dans l'air. Quelque chose d'étrange. Était-ce à cause du chevalier et de sa dame? Ou de cet espèce d'étrange tache rose et gesticulante que Nicolaï ne parvenait pas à identifier? Il n'aurait sur le dire.
« Bon sang, c'est pas possible. Il a avalé un ballais ou quoi, interrogea le chevalier? »
« Chéri!!! Pas devant Aurélien!!! »
« Bon d'accord, je me tais. »
Etrangement, ni Aureane, ni Théodore ne parurent noter ce court échange autement instructif sur l'intendant de la dame Noblegriffon. C'était sans doute mieux ainsi d'ailleurs.
« Il me fait penser à ton frère. »
« Non mais c'est fini oui? Tu veux qu'on parle de ta famille? »
Le chevalier ne répondit rien du tout et se contenta de pousser un grognement mécontent.
Nicolaï reporta son attention sur se qui se trouvait tout autour de lui. L'étrange petit truc rose était en train de s'agiter dans tout les sens. L'autre machin flou que le jeune chevalier avait identifié comme étant Théodore le prit avec une certaine délicatesse et toutes les précautions possibles. Comme s'il menaçait de se casser à tout instant. Il s'approcha d'Aureane et le lui mit dans les bras de force. Elle n'avait pas eu le choix et de toute façon, Nicolaï doutait qu'elle ait refusé.
« Prends garde, ma fille, gare si tu la lâches, grogna-t-il. »
Quoi qu'elle fut, cette petite chose se calma presque instantanément quant elle fut dans les bras d'Aureane. Nicolaï se demandait toujours autant se qu'était ce petit être qui restait silencieux quoi qu'il arrive mais dont le calme paraissait être si important aux yeux de Théodore. L'intendant ne lui semblait pourtant pas un homme à se préoccuper de la sorte sans raison. Alors c'était quoi ce truc rose?
« Elle aurait fait la nourrice idéale, grommela Théodore. Il semblerait qu’elle t’apprécie, Aureane. »
Nourrice? C'était un bébé? Se devait sans doute être l'enfant de Katalina. Nicolaï s'en tenait respectueusement éloigné. Non pas par crainte de cet enfant, mais par crainte d'une éventuelle maladresse de sa part. Sans sa vue, il risquait de faire une bêtise.
Il imaginait Aureane avec un enfant dans les bras. Certes, son esprit et son imagination un peu débordante lui en traçait un portrait quelque peu idyllique. Mais de toute façon, il n'avait rien d'autre à se mettre sous la dent que son imagination pour se représenter la scène. Alors bon...
Théodore parut soudain se souvenir qu'il existait un jeune homme dans cette pièce.
« Vous allez mieux ? »
Nicolaî ouvrit la bouche et la referma.
Il y avait quelque chose qui ne collait pas dans cette pièce. Les jouets partout? Possible.
« Viens, laisse les jouer avec leur jeu idiot. On vas jouer avec mes jouets. Ils sont plus drôles. »
Une fillette menue au cheveux blonds et aux oreilles pointues le tirait en direction d'un coffre à jouet dont elle ne tarda pas à extirper deux poupées. L'une était une princesse aux cheveux noirs et aux yeux gris. L'autre, un chevalier en armure blanche.
« Ha, tu vas lui faire jouer avec ça? »
Loras alla chercher une autre poupée elle aussi en forme de chevalier.
« En garde. »
Les deux chevaliers commencèrent à se battre pour la princesse. Sa vision redevint floue. Les jouets disparurent ainsi que les protagoniste. Ne restait qu'Aureane, le bébé et Théodore.
Nicolaï regarda autour de lui. Le chevalier en armure et la dame en vert avaient également disparut. Pendant trente secondes, le chevalier était resté totalement paralysé. Incapable de bouger, les yeux dans le vague.
« Je... »
Il hésita.
« Je vais mieux. Je distingue vaguement les formes et les couleurs maintenant, fini-t-il par dire. » |
| | | | Aureane KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Mer 27 Oct 2010 - 12:49 | |
| Théodore fermant la porte, Aureane lui jeta un coup d'œil légèrement interrogateur. Que leur voulait-on ? Intimidée par l'intendant, elle reporta son attention sur le bébé qui s'agitait. Cet enfant... pourquoi s'imaginait-elle tout à coup qu'il s'agissait de celui de Katalina ? Quoi qu'il en soit, la petite ne semblait pas très forte. La jeune fille s'écarta alors que Théodore passait et prenait l'enfant dans ses bras. Puis... il la lui donna.
Si Aureane prit la petite dans ses bras avec beaucoup de douceur, elle ne put s'empêcher de lancer un nouveau coup d'œil perplexe au vieil homme. Pourquoi lui donnait-il cet enfant ? La fillette s'apaisa, faisant sourire la jeune fille. Cette dernière avait l'habitude des bébés, elle savait qu'elle ne la ferait pas tomber et la tenait correctement, avec beaucoup de précautions. La calant contre elle, elle glissa un doigt dans la minuscule poing de la petite. Câliner ainsi des enfants lui avait manqué, c'était toute sa vie de famille qui resurgissait.
Aureane ne sut pas vraiment comment réagir aux remarques de Théodore, si ce ne fut en gardant la petite contre elle. Le bébé était vraiment fragile, peut-être même un peu trop. Il aurait pourtant été étonnant, dans un tel milieu, qu'elle ne mange pas à sa faim.
" Comment s'appelle-t-elle ? " osa finalement demander Aureane d'une petite voix timide.
Elle reporta son attention sur Nicolaï lorsque le vieil homme se remit à parler et fronça légèrement les sourcils. Il y avait quelque chose, dans l'attitude du chevalier, qui clochait. Il regardait autour de lui, comme s'il y avait elle ne savait quoi... Elle le connaissait assez bien à présent pour savoir qu'il y avait sans doute un souci. Mais lequel ? Peut-être était-ce juste dû à sa cécité qui commençait à se résorber ? Elle ne pouvait que l'espérer.
Il allait mieux ? Possible, mais Aureane restait inquiète. Tenant toujours la petite fille dans ses bras, elle se rapprocha doucement du jeune homme.
" Nicolaï... elle se reprit, à cause de la présence de Théodore, messire... qu'est-ce qui ne va pas ? "
Elle ne lui demandait pas si tout allait bien, c'était évident que non. L'absence qu'il venait d'avoir, aussi courte qu'elle puisse être, était étrange. Cela dit, la fillette qu'elle tenait dans ses bras était étrange, tout autant que le comportement de Théodore. Aureane, mal à l'aise, ne savait plus que penser. |
| | | | Le Vaisseau de la Voilée
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Taille : Niveau Magique : Avatar | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Mer 27 Oct 2010 - 15:28 | |
| « Son nom ? » répéta Théodore, avec une certaine lenteur. « Sa mère n'a pas eu le temps de lui en donner un, je le crains. »
C'était bien là le souci, la petite n'avait pas de nom. L'intendant avait beau fouiller sa mémoire avec toute l'application dont il était capable, il était incapable de se souvenir d'une conversation avec Katalina où cette dernière lui confiait ses idées à ce sujet. Il ne pouvait pas réellement lui en tenir rigueur, elle n'avait pas dû imaginer disparaître une fois la petite née.
« Il faudra se résoudre à le faire nous-même, si elle tarde trop à revenir. »
Une idée qui n'était vraiment pas pour lui plaire, mais il ne se voyait pas appeler le bébé la petite éternellement. Si seulement il avait eu la moindre piste lui permettant d'entamer de quelconques recherches, mais comment se lancer sur les traces d'une personne qui n'en avait laissé aucune ? Volontairement ou non, Katalina s'était contentée de se volatiliser purement et simplement. Et en précipitant son accouchement de près d'un mois ! C'était une folie, une aberration, la petite aurait du mourir à l'instant où elle était née, avec tant d'avance. On ne lui retirerait pas de la tête qu'il y avait un lien avec le Voile, mais lequel ? Il aurait donné pour revenir en arrière de quelques années, lorsque Katalina n'était que Katalina, héritière des Noblegriffon, et non la mystique Gardienne de Tyra. Penser que la Déesse elle-même pouvait être derrière tout ça...
« Tu as deviné qui elle est, n'est-ce pas ? »
Si, comme elle semblait le montrer, Aureane avait l'habitude des enfants, elle ne manquerait pas de s'étonner en protestant que Katalina n'avait pas pu accoucher si tôt. Ce à quoi il se contenterait d'hausser les épaules en marmonnant qu'il semblait bien que si. Préférant clore la discussion, qui le mettait de toute façon mal à l'aise, il reporta son attention sur Nicolaï. Le pauvre semblait perdu, un brin dans la lune, et Théodore se fit un devoir de le ramener au présent en lui demandant de ses nouvelles. Il nota le léger temps d'hésitation en fronçant les sourcils. Il allait pour dire quelque chose, mais Aureane le coupa, et il sourit malgré lui quand elle se reprit. Alors elle l'apprenait par son prénom, hein ?
« Vous n'avez pas l'air en pleine forme, en effet. Vous reposez serait plus sage. » |
| | | | Nicolaï KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Mer 27 Oct 2010 - 19:57 | |
| Le visage de Nicolaï était à peu prêt autant de volonté qu'un bigorneau lobotomisé. Il se sentait épuisé et à bout de force. Sa tête lui faisait à nouveau mal. Il n'avait jamais parlé de ça à Aureane. Elle était du genre à se faire du soucis pour tout et n'importe quoi. Elle s'en faisait déjà assez comme cela. La douleur allait et venait. Il lui arrivait de rester pendant des heures, voir un ou deux jours tranquille et puis hop. Elle revenait lui faire un petit coucou.
Présentement, il était comme dans un de ces pics de douleur qui vous fait oublier à peut prêt tout et vous paralyse littéralement. Et pour ne rien arranger, il était fatigué. Très fatigué même. Enfin. Ça passerait.
Etant donné la perceuse dans sa tête, il ne parvint malheureusement pas à se concentrer et à prêter attention au début de la converssation.
" Nicolaï... messire... qu'est-ce qui ne va pas ? "
« Vous n'avez pas l'air en pleine forme, en effet. Vous reposez serait plus sage. »
C'était Aureane qui, tenant toujours se qui était apparemment un bébé dans les bras se penchait sur lui. Nicolaï tourna la tête dans sa direction et la réplique fusa avant même qu'il ait vraiment put y réfléchir.
« Oh non pitié. Pas de ''messire''. Tu sais bien que je déteste ça. »
Puis, il se rendit compte de la présence de Théodore et rougit légèrement.
« Désolé... non, tout vas bien. J'ai juste eu une petite absence. Rien de bien grave. »
Nicolaï se força à un sourire rassurant.
« Je vais sans doute vous paraître étrange, mais...qu'est-ce que vous attendez de nous? Enfin...plutôt d'Aureane apparemment. Plus que de moi. » |
| | | | Aureane KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Mer 27 Oct 2010 - 20:43 | |
| " Son nom ? Sa mère n'a pas eu le temps de lui en donner un, je le crains. "
Aureane ouvrit de grands yeux, autant inquiète que choquée : chez elle, on disait que les enfants qui mouraient sans avoir été nommés erraient indéfiniment sans parvenir à rejoindre le royaume de Tyra. Qu'est-ce que cette petite avait fait pour qu'on lui fasse prendre un tel risque ?
" Il faudra se résoudre à le faire nous-même, si elle tarde trop à revenir. "
Théodore ne précisa pas qui, mais la jeune fille s'en doutait. Qu'était devenue la gardienne ? Abandonner ainsi son enfant... Il fallait espérer qu'elle n'ait rien et revienne rapidement. Gardant toujours la petite blottie contre elle, elle hocha la tête à la question du vieil homme, mais, discrète, ne se permit aucun commentaire. Cela ne la regardait pas.
Nicolaï, quant à lui, semblait à mille lieux de tout cela et Aureane commençait à s'inquiéter. Ce qui ne l'empêcha pas de saisir le petit sourire de Théodore lorsqu'elle bafouilla, ce qui eut pour effet de la faire s'empourprer aussi vite. La réponse de Nicolaï la précipita dans un abîme d'embarras, mais fort heureusement, il se reprit un peu.
" Désolé... non, tout va bien. J'ai juste eu une petite absence. Rien de bien grave. "
Aureane n'en croyait pas un mot, bien qu'elle soit soulagée de l'entendre répondre clairement. Tout de même, aveugle ou non, le jeune homme n'aurait pas dû avoir de telles absences. Sa chute avait dû déclencher autre chose. Elle jeta un coup d'œil inquiet à l'intendant, comme pour lui demander de l'aide. Comprenait-il ce qui se passait ? Elle, elle se sentait perdue.
" Je vais sans doute vous paraître étrange, mais... qu'est-ce que vous attendez de nous ? Enfin... plutôt d'Aureane apparemment. Plus que de moi. "
La jeune fille sursauta légèrement. Quoi ? Elle n'avait pas vu les choses comme cela. Mais le fait était que Théodore avait dit que quelqu'un voulait les voir et qu'il n'y avait personne ici mis à part un bébé et l'intendant. Et aussi mignonne que pouvait être la petite, Aureane ne voyait pas le rapport avec Nicolaï et elle. Qu'il insinue en plus que l'intendant pouvait lui vouloir quelque chose à elle en particulier l'effrayait.
Elle regarda la fillette sans nom qui s'était apaisée à son contact. Pauvre petite...
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| | | | Le Vaisseau de la Voilée
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| Ils seraient presque mignon, pensa distraitement Théodore en observant l'air de rien le jeu des deux ysarois. A se demander ce qu'ils voulaient cacher. Il ne faisait aucun doute, quand on les côtoyait un peu, que les deux jeunes gens s'appréciaient. D'un autre côté, quand on connaissait un brin leur histoire, ce n'était guère étonnant. On ne survivait pas à la traversée d'un désert sans créer quelques liens pendant l'épreuve. Le sang noble ne devait pas plus résister aux assauts ininterrompus du soleil que celui plus vils du gueux.
« Tu réfléchis, chevalier, c'est bien, remarqua l'intendant. Et clairvoyant, malgré sa cécité. Un miracle. »
Se disant, il se saisit de sa canne, retrouvant avec un plaisir mêlé de soulagement un moyen de soulager sa hanche. Maudite blessure, elle n'avait jamais voulu vraiment cicatriser, cela faisait plus de dix ans qu'il devait composer avec, jour et nuit.
« Oui, j'ai besoin d'Aureane, confirma-t-il en se tournant vers la concernée. La naissance de la gamine est nimbée de mystère. Elle devrait toujours être bien au chaud dans le ventre de sa mère mais, eh, il semble bien qu'elle soit dans tes bras. Je ne sais pas pourquoi Dame Noblegriffon et Sire Ancalimë sont partis sans rien dire, ni quand ils reviendront, mais en attendant, il va falloir prendre soin d'elle. »
Se massant la nuque de sa main libre, il prit le temps de sonder Aureane. Il ne la connaissait pas, avait à peine pris le temps de parler avec elle les rares fois où ils avaient pu se croiser, mais il n'était pas sans savoir le temps qu'avait pu passer Katalina auprès d'elle. Était-ce néanmoins une raison pour lui confier sa fille ? Pouvait-il lui faire confiance ? A première vue, il semblait évident que la jeune fille ne pouvait pas faire de mal à une mouche, mais diable ! les apparences pouvaient être trompeuses. A ce point là ?
« Pour être tout à fait honnête, si elle continue comme ça, la petite a peu de chance de survivre. Elle refuse ses repas, elle ne dort pas, s'agite et torture le vieillard que je suis. » Il esquissa un léger sourire amusé. « Mais j'ai comme l'impression que toi, tu as le droit à un traitement de faveur. Dommage que tu n'aies pas donné un fils à ton chevalier, je suis sûr qu'avec toi, le problème aurait été réglé. »
Son regard pétilla d'une lueur bon-enfant quand il le tourna vers Nicolaï, observant sa réaction. Il ne devait pas oublier qui, dans la pièce était noble et qui ne l'était pas, mais ces jeunes là semblaient bien guindés, et ça avait été plus fort que lui.
« Reviens ce soir, quand la nourrice sera là. J'espère qu'en ta présence, la petite acceptera le sein qu'on lui tend. » |
| | | | Aureane KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Jeu 28 Oct 2010 - 15:04 | |
| Aureane releva un regard incrédule sur le vieil homme ? Voulait-il qu'elle s'occupe de la petite ? Ils se connaissaient à peine, il la hélait dans un couloir, constatait que l'enfant se calmait avec elle et partait dans ce genre d'idée ? Ou bien y avait-il pensé avant ? Le fait que Katalina ait délaissé sa fille ne la choquait pas réellement : il était rare que les nobles élèves eux-même leurs enfants, beaucoup allaient même plus loin et les envoyaient en nourrice à la campagne. Sauf qu'une nourrice se devait d'avoir soit-même un enfant en bas âge afin d'allaiter les deux petits en même temps. Ce n'était pas le cas d'Aureane. Aussi bien que pouvait se trouver la petite avec elle, elle ne pouvait lui apporter du bon lait maternel.
Théodore dut penser la même chose car il évoqua le fait qu'elle n'avait pas donné de fils à Nicolaï... ce qui fit à nouveau rougir la jeune fille. Outre les considérations sur la santé de la petite - considérations qui ne pouvaient laisser Aureane indifférente - un poste de nourrice était enviable, c'était un moyen de gagner sa vie tout à fait honnête et beaucoup moins fatiguant que d'autres travaux. Sauf qu'il y avait déjà une nourrice et qu'elle ne pouvait prendre ce rôle.
" Reviens ce soir, quand la nourrice sera là. J'espère qu'en ta présence, la petite acceptera le sein qu'on lui tend. "
Aureane hocha la tête alors qu'elle réfléchissait en observant la petite qui dormait calmement contre elle. Oui, bien-sûr, la jeune fille serait là le soir même, mais à terme, elle ne voyait pas comment régler cette situation. Elle avait le sens pratique et, au-delà du fait qu'elle souhaitât tout le bien possible au bébé, elle ne pouvait pas juste se dire qu'elle resterait là à assister aux tétées en regardant le temps passer. Elle avait bien une autre idée, mais...
" Je... "
Elle hésita, ne sachant trop si elle pouvait proposer une telle solution. Discuter avec Théodore ne lui était pas naturel, d'une part, et d'autre part, elle ne savait pas trop ce que pouvait en penser Nicolaï qui paraissait encore une fois perdu dans ses pensées. Finalement, elle conclut simplement en rendant la petite au vieil homme :
" Je serai là ce soir. "
Elle voulait discuter avec Nicolaï. La situation était trop étrange pour qu'elle la démêle toute seule. Que la gardienne laisse sa fille à une nourrice, c'était en soi banal. Mais que ce soit l'intendant qui doive se démener pour trouver quelqu'un qui convienne à une petite sans nom et que ce soit elle qui soit choisie... pour quoi, au juste ?
Ils prirent congé de Théodore et se retrouvèrent dans le couloir. Aureane jeta un coup d'œil au jeune homme alors qu'elle lui reprenait le bras pour le guider. Il devait sentir qu'elle était un peu tendue. Elle garda d'ailleurs le silence un bon moment. Finalement, lorsqu'elle parla ce fut pour demander timidement :
" Que pensez-vous de cela ? "
Encore une fois, Aureane avait l'esprit pratique : si Katalina ne revenait pas, s'occuper de la petite sur le long terme ne serait pas une décision à prendre à la légère. Or, si Nicolaï était toujours décidé à l'épouser, il avait bien évidemment son mot à dire et plutôt deux fois qu'une. |
| | | | Nicolaï KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Jeu 28 Oct 2010 - 21:57 | |
| « Tu réfléchis, chevalier, c'est bien, remarqua l'intendant. Et clairvoyant, malgré sa cécité. Un miracle. »
Moquerie? Possible. Dans tout les cas, Nicolaï ne s'en formalisa pas. De toute façon, il ne se formalisait jamais des moqueries. Il s'en fichait royalement. Il agissait un point c'est tout. Si certains se moquaient de lui, tant pis, mais au moins il restait fidèle à lui même. Alors Théodore pouvait rire tant qu'il le désirait si c'était se qu'il était en train de faire. Nicolaï s'en fichait complètement.
Il écouta avec attention se que disait le vieil intendant boiteux il s'agissait ni plus ni moins de confier en partie cet enfant à Aureane. Une lourde tâche pour la jeune femme. Bon sang, est-ce qu'il se rendait compte que malgré tout se qu'elle avait put traverser Aureane avait à peine vingt ans? Certes, d'autres femmes étaient à cet âge là mariée et avaient des enfants. Il pensait par exemple à la baronne d'Ysari qui était enceinte au moment ou ils l'avaient quitté. Mais tout de même.
Avait-il seulement confiance en eux ou n'avait-il pas vraiment le choix?
Peut-être un peu des deux. Qui pouvait savoir? Sans doute lui même ne le savait-il pas vraiment. Enfin. Cela ne changeait pas grand chose au final. Aureane se retrouvait avec une autre énorme responsabilité. Elle devait déjà l'aider à se déplacer parce qu'il n'y voyait presque rien. Voilà que maintenant, elle allait devoir faire de même avec ce bébé.
« Pour être tout à fait honnête, si elle continue comme ça, la petite a peu de chance de survivre. Elle refuse ses repas, elle ne dort pas, s'agite et torture le vieillard que je suis. »
Hum. L'affaire était donc à ce point sérieuse. L'intendant n'avait donc vraiment pas le choix. C'était soit faire confiance à Aureane, soit voir mourir cet enfant.
« Mais j'ai comme l'impression que toi, tu as le droit à un traitement de faveur. Dommage que tu n'aies pas donné un fils à ton chevalier, je suis sûr qu'avec toi, le problème aurait été réglé. »
Nicolaï rougit très légèrement. Eh oui, il pouvait bien être encore d'une certaine façon un peu innocent, notre jeune chevalier n'en était pas moins tout à fait au courant de ''la vie des abeilles''.
Et pour faire un bébé... enfin bref. Demandez donc à vos parents.
Bon. On ne vas pas dire qu'il n'avait pas envie d'avoir des enfants d'Aureane, mais quant on voyait qu'elle ne voulait même pas être dans ses bras (ben oui, ils sont pas marié -___-), la conception d'un enfant reste quelque chose de... difficile.
Enfin, je m'égares là.
« Reviens ce soir, quand la nourrice sera là. J'espère qu'en ta présence, la petite acceptera le sein qu'on lui tend. »
Théodore aurait parfaitement put donner un ordre à la pauvre jeune femme que cela n'aurait fait aucune différence. Elle n'allait pas refuser non mais sans blague. Déjà que quant on lui donnait une consigne, elle la suivait au pied de la lettre alors en plus si la vie d'un enfant tout juste né en dépendait, je ne vous raconte même pas. Aureane bredouilla un instant avant de finalement lâcher un : Je serai là ce soir. " plus que prévisible.
Ils prirent congé de Théodore. Aureane l'aida un peu à sortir de la chambre. Nicolaï restait silencieux. Elle avait bien fait selon lui. Elle lui prit le bras et ils recommencèrent à marcher à travers le couloir. Elle était un peu tendue et tout deux gardaient le silence. Finalement et contrairement à se qui se qui pouvait se passer en temps normal, se fut Aureane qui rompit le silence.
" Que pensez-vous de cela ? "
Nicolaï prit un temps de réflexion. Il ne savait que trop bien quel pouvait être l'impact des mots qu'il prononçait sur la jeune femme et se qu'elle pouvait ressentir. Il lui fallait donc les choisir avec le plus grand soin afin qu'il ne soient pas mal comprit par elle.
« Je pense que tu as bien fait d'accepter. On ne pouvait pas laisser cet enfant ainsi. Et puis, avec tout se que dame Katalina a fait pour nous, s'aurait été profondément mal de notre part que de ne pas agir pour aider son enfant alors que nous en avions la possibilité. »
Nicolaï réfléchit encore un moment avant de poursuivre.
« Et puis, se n'est sans doute que temporaire. Quant elle reviendra, Katalina pourra s'occuper de sa fille. Celle-ci ne sera plus en danger. Alors je pense que rester avec cette petite durant les tété et un peu durant les journées pour l'appaiser, se n'est pas grand chose. »
Le chevalier lui accorda un léger sourire. Il fallait qu'ils parlent de quelque chose d'important. Ils n'en avaient pas encore eu l'occasion ou l'envie, mais il allait bien falloir le faire à un moment ou à un autre.
« Dit moi Aureane... je voulais savoir... comment puis-je au mieux... présenter les choses. Tu sais. Pour convaincre ton père de me donner ta main. »
Il eu un moment de silence avant de reprendre.
« Tu connais ta famille. Que faut-il que je fasse pour me faire bien voir d'eux et pour qu'ils m'acceptent? Enfin,...tu vois se que je veux dire. » |
| | | | Aureane KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Ven 29 Oct 2010 - 11:03 | |
| " Je pense que tu as bien fait d'accepter. ... "
Nicolaï put sentir que la jeune fille se détendait considérablement. C'était important pour elle qu'il soutienne ce choix. La suite lui fit pourtant reprendre, hésitante :
" Mais si ce n'était pas temporaire ? "
C'était cela qui l'inquiétait, en réalité. Si elle avait été certaine qu'il lui suffisait de se montrer présente quelques jours pour régler le problème, elle ne se serait même pas posé de question. Mais là...
" Après tout, la Gardienne est partie... elle baissa la voix comme si ce qu'elle disait était réellement monstrueux, sans même nommer sa fille. Comment peut-on sérieusement envisager qu'elle va être rapidement de retour pour en prendre soin ? "
Un nouveau-né était déjà fragile en temps normal, mais alors s'il venait à naître trop tôt et qu'en plus on le privait de soins... pour être honnête, Aureane doutait que, même avec son aide, la petite survive bien longtemps. C'était d'ailleurs pour cela qu'il lui fallait un nom au plus vite.
Puis Nicolaï aborda un autre sujet. Sujet qui visiblement le mettait mal à l'aise ce qui expliquait peut-être qu'il ne l'ait pas abordé plus tôt. Aureane le laissa finir puis ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire amusé, un peu incrédule. Arrêtant de marcher, elle lui prit les mains et essaya de capter son regard, bien qu'il ne voit sans doute que des tâches floues à l'endroit où elle se trouvait.
" Nicolaï... Vous êtes chevalier, qui plus est seigneur de vos terres... vous demandez ma main alors que je n'ai pas un sou et une réputation douteuse chez les miens ! Cela suffira amplement à convaincre mon père et toute ma famille réunie d'accepter ! "
Décidément, il n'avait toujours pas intégré le fait qu'ils n'étaient pas du même milieu. Pour une fois que cela leur servirait, elle n'allait pas laisser passer une telle chance !
" Pour être honnête, dans une telle situation, jamais mon père n'oserait vous refuser quoi que ce soit. A la rigueur, si je me montrais opposée au mariage, il serait peut-être navré pour moi, mais je doute que j'y échapperais pour autant. Or, je lui ferai savoir que c'est ce que je désire le plus au monde... il n'y a pas de souci à vous faire, je peux vous l'assurer. "
Comme chaque fois qu'un sujet lui tenait à cœur, la jeune fille était capable de se mettre à parler longuement... ou du moins c'était le cas lorsqu'elle était en présence de Nicolaï. Peu de personnes pouvaient en dire autant.
" Par contre... "
Elle le lâcha, se remit à marcher en le guidant, ne sachant trop comment aborder la suite.
" Eh bien... hum...J'aimerais bien que... "
Elle cherchait ses mots, ne voulant pas se faire mal comprendre.
" J'aimerais bien qu'il n'aient pas trop peur de vous, non plus. Enfin... vous vous souvenez, lorsqu'on s'est connus... Ils ont... beaucoup de préjugés sur les nobles et... aussi... "
Cela, il le savait déjà. Ce qu'elle voulait aborder réellement la gênait davantage et sa voix se fit de plus en plus basse jusqu'à ce qu'elle murmure, gênée :
" Ils sont très... très sensibles au respect de... de ce qui se fait... ou pas... disons que... que... je préfèrerais qu'ils ne sachent pas... tout ce qu'on a pu vivre... vous comprenez ? "
Comprenait-il ? Elle ne se voyait pas vraiment expliciter. Mais c'était important qu'il montre qu'il était quelqu'un de respectable. Noble ou pas, elle savait que sa famille plaçait la barre très haut. |
| | | | Nicolaï KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Ven 29 Oct 2010 - 15:04 | |
| Nicolaï sentit Aureane se détendre au moment ou il approuva son choix. Il venait de lui retirer un grand poids du ventre et il le savait parfaitement. Mais en même temps, c'était le meilleur des choix qui s'offrait à elle. Elle avait prit la bonne décision. Il en était persuadé. Pourtant la question qu'elle posa de façon légèrement hésitante de tomba pas dans l'oreille d'un sourd.
" Mais si ce n'était pas temporaire ? "
C'était aussi se qu'il craignait le plus. Que se passerait-il si jamais Katalina ne revenait jamais? Que pourrait-il advenir de cet enfant et d'eux? Aureane devrait-elle rester éternellement avec elle sans broncher? Devrait-il renoncer à elle et repartir seul pour Ysari? Il n'en savait rien et cette incertitude le minait totalement. Enfin. Pour le moment, ils faisaient au mieu. On ne parlait pas de malheur et puis, ils pourraient toujours improviser le moment venu. C'était en tout cas pour l'instant se qu'il y avait de mieux à faire.
" Après tout, la Gardienne est partie... elle baissa la voix comme si ce qu'elle disait était réellement monstrueux, sans même nommer sa fille. Comment peut-on sérieusement envisager qu'elle va être rapidement de retour pour en prendre soin ? "
Oui oui oui. Il le savait ça. Il savait parfaitement se qu'elle venait de lui dire et avait lui même eu ce raisonnement. Le problème étant qu'il n'avaient aucun moyen de savoir si elle reviendrait ou non. Par conséquent, il fallait donc parer au plus pressé. Et le plus perssant, c'était de faire son maximum pour garder cet enfant en vie.
Mais lorsqu'il eu fini de parler et de lui confier ses inquiétudes par rapport à sa rencontre avec sa famille, Aureane le laissa échapper un petit rire amusé. C'était risible? Qu'y avait-il donc de si risible? Elle s'arrêta de marcher, et, se postant face à lui, elle lui prit les mains. Il devinait qu'elle voulait qu'il la regarde dans les yeux. Mais comment pouvait-il le faire sil 'intégralité de son visage ne lui apparaissait que comme une grande tache rosée. Que regardait-il vraiment? Il n'aurait put en être tout à fait certain. La seule chose qu'il savait, c'était qu'il la regardait.
" Nicolaï... Vous êtes chevalier, qui plus est seigneur de vos terres... vous demandez ma main alors que je n'ai pas un sou et une réputation douteuse chez les miens ! Cela suffira amplement à convaincre mon père et toute ma famille réunie d'accepter ! Pour être honnête, dans une telle situation, jamais mon père n'oserait vous refuser quoi que ce soit. A la rigueur, si je me montrais opposée au mariage, il serait peut-être navré pour moi, mais je doute que j'y échapperais pour autant. Or, je lui ferai savoir que c'est ce que je désire le plus au monde... il n'y a pas de souci à vous faire, je peux vous l'assurer. "
Oui. Forcément. Vu comme ça, c'était plus simple. Nettement plus simple même. Enfin pour une fois leur différence sociale allait servir à quelque chose. Malgré cela, il ne pouvait s'empêcher d'être un peu anxieux. C'était tout de même in véritable clan qui allait se trouver face à lui. Les Eldon au grand complet qui allait se trouver face à lui. De quoi faire paniquer à peu prêt n'importe quel prétendant. Mais bon. Si elle lui assurait que tout ne pourrait qu'aller bien, tout se passerait bien. Il n'y avait pas la moindre raison qu'il en soit autrement.
" Par contre... "
Ah! Elle venait de le lâcher et de se remettre à marcher. Cela signifiait que la suite était...moins réjouissante.
" Eh bien... hum...J'aimerais bien que... "
Nicolaï était pendu à ses lèvres. Pourquoi cette maudite cécité ne lui avait-elle pas donner un super pouvoir du genre lecture dans les pensées. Au moins il n'aurait pas de difficulté à comprendre se qu'elle tentait toujours de lui dire.
" J'aimerais bien qu'il n'aient pas trop peur de vous, non plus. Enfin... vous vous souvenez, lorsqu'on s'est connus... Ils ont... beaucoup de préjugés sur les nobles et... aussi... "
Cela, il le savait déjà. Alors pourquoi le préciser? Et puis, se n'était pas non plus le genre de choses dont il se ventait. Loin de là. Il y avait donc quelque chose d'autre derrière. Sa voix se réduisit jusqu'à ce qu'elle murmure. Heureusement qu'il n'avait rien perdu de ses capacités d'audition.
" Ils sont très... très sensibles au respect de... de ce qui se fait... ou pas... disons que... que... je préfèrerais qu'ils ne sachent pas... tout ce qu'on a pu vivre... vous comprenez ? "
Oh. c'était cela.
Doucement, Nicolaï incita Aureane à arrêter de marcher. Doucement il utilisa une de ses mains pour passer sur le visage d'Aureane et repérer l'emplacement de ses yeux. Une fois qu'il les eu trouver, il riva les sien dessus.
« Ils ne sauront rien de se qui nous est arrivé. Quant à me venter et à les terroriser parce que je suis noble... se n'est pas vraiment dans mes habitudes. Tu le sais bien. »
Nicolaï attendit un certain temps avec un léger sourire aux lèvres avant de reprendre.
« Y a-t-il autre chose dont tu voudrais que nous parlions? Ou que nous fassions mon amour? » |
| | | | Aureane KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Ven 29 Oct 2010 - 16:58 | |
| Nicolaï ne répondit rien à ses interrogations quant à l'avenir de la fille de la gardienne et Aureane n'osa plus rien dire à ce sujet. Quant à la suite de ses propos... Il l'incita à son tour à cesser de marcher, lui rappelant qu'il n'était pas du genre à terroriser les manants. Aureane eut un petit sourire :
" Je sais, Nicolaï... Mais je connais ma famille et je sais comment je vous ai vu pendant longtemps malgré toute la gentillesse dont vous avez pu faire preuve dès le tournoi. "
Oh non, qu'il se rassure, elle ne doutait pas de lui sur ce plan là. Elle savait qu'au contraire, il risquait plus de se comporter de telle façon que sa famille doute de sa noblesse : il était loin d'avoir l'air hautain, cela leur paraitrait étrange.
" Y a-t-il autre chose dont tu voudrais que nous parlions ? Ou que nous fassions mon amour ? "
Aureane manqua s'étrangler et, même à moitié aveugle, le jeune homme put voir qu'elle rougissait une fois de plus. Sa réponse n'en fut que plus bafouillée :
" Hem... euh... typiquement... si vous laissez échapper ce genre de chose... "
C'était dit sur le ton de la plaisanterie, mais on la sentait nerveuse. Elle savait à quel point Nicolaï pouvait se montrer naturel s'il s'estimait dans son bon droit. Si cela n'avait tenu qu'à elle, elle ne s'en serait pas préoccupé, mais elle sentait venir les ennuis au grand galop.
" Enfin... en tous cas... si je parais un peu... distante... ce sera juste pour ne choquer personne. "
Il devait se demander comment elle pourrait se montrer encore plus distante qu'elle ne l'était déjà, mais elle ne se posa pas vraiment la question : pour elle, il était évident qu'elle était déjà bien audacieuse avec lui. Pensez donc, elle osait l'appeler par son prénom lorsqu'ils n'étaient que tous les deux !
Ils passèrent le reste de la journée à discuter, n'ayant rien de mieux à faire, il fallait le reconnaitre. Aureane expliqua un peu comment sa famille appréhendait les mariages : ses sœurs n'avaient pas vraiment eu leur mot à dire et avaient toujours su qu'elles devraient se plier à la volonté de leur père. Pour autant, elles ne l'avaient pas mal vécu : c'était juste comme ça, il fallait faire avec et trouver son bonheur en élevant de beaux enfants. Elle finit par conclure qu'elle écrirait une lettre pour annoncer qu'elle se portait bien mais sans rien dire de plus, elle ne se voyait pas évoquer un mariage par courrier.
Puis vint le soir et ils retournèrent voir la fille de Katalina alors qu'il devait être l'heure de la tétée. Aureane avait demandé à NicolaÏ s'il voulait bien l'accompagner, au moins jusqu'à la porte, car Théodore l'intimidait. Elle frappa timidement et attendit une réponse. |
| | | | Le Vaisseau de la Voilée
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Taille : Niveau Magique : Avatar | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Sam 30 Oct 2010 - 19:26 | |
| Dès le départ d'Aureane, la petite avait recommencé à s'agiter, au grand dam de Théodore. Le vieil homme avait fini par appeler une servante, arguant qu'une femme s'y entendait plus dans ce genre de chose. Dès lors, il était parti retourner à ses occupations, et avait appris des nouvelles inquiétantes du Sud. On disait que Néera elle-même hantait désormais la campagne diantriane, mue par une colère dont elle seule connaissait la source. Sans surprise, la missive faisait rapport de plusieurs troubles liés à cette manifestation hors du commun, et mettait en garde les comptoirs : jusqu'à ce que les choses se calment, mieux valait se concentrer sur le Nord. Mais plus que pour ses implications économiques, la nouvelle bouleversa l'intendant pour ce qu'elle sous-entendait ; une Déesse était de retour, une semaine après la disparition de Katalina. La coïncidence était trop belle, et il s'attendait désormais à apprendre que Tyra elle aussi s'était invitée sur Miradelphia.
Cela étant, le temps continuait sa course, si bien que le soir succéda à l'après midi, et que vint l'heure de nourrir la petite. Comme de coutume, Théodore fit le déplacement, sans réellement savoir pourquoi. Sa présence n'apaisait pas l'enfant, du moins pas d'une façon comparable à celle d'Aureane, mais il désirait tout de même être présent. Si elle n'était pas de son sang, elle restait la fille de celle qu'il avait toujours considéré comme sa nièce. Et puis, ce soir là serait peut-être différent de l'épreuve habituelle. L'Ysaroise avait promis d'être présente, après tout. Quand cette dernière frappa, la nourrisse tenait déjà l'enfant et tentait de la calmer un peu avant de lui donner le sein. Dès que Théodore ouvrit la porte et invita Aureane et Nicolaï à entrer, elle se tut, comme hésitante, puis tendit les bras vers la jeune femme.
« Tu vois, je te l'avais dit, grommela Théodore à son adresse, cette petite est déjà capricieuse. »
La femme ne dit rien, se contentant d'observer l'étrange manège du bébé, avant de lever les yeux vers Aureane.
« J'crois qu'on pourra rien en tirer tant qu'tu l'auras pas prise dans tes bras, ma fille. » Son regard coula sur Nicolaï, et elle sourit alors qu'elle le reconnaissait. On lui avait parlé de lui, et de son rang. « B'soir, monseigneur. »
Ah, n'aurait-elle pas été plus jeune, et libre de tout engagement – quoi que dans ce cas précis, elle était capable de passer outre – qu'elle aurait bien tenter de m'amouracher, le seigneur suderon, surtout considérant le fait qu'il n'était pas du tout désagréable à regarder. La lueur d'intérêt qui brillait dans son regard ne trompait pas, d'ailleurs, et peut-être Aureane saurait-elle la reconnaître. Elle n'était pas laide non plus, quoi qu'un peu trop maigre malgré sa récente grossesse, et son sourire plein de fossette faisait oublier qu'elle avait une dizaine d'années de plus que le noble de la pièce.
« Approche donc, Aureane », l'invita Théodore, alors que la petite recommençait à crier, impatiente. |
| | | | Aureane KalonErc'h
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| On entendait déjà crier à travers la porte et lorsqu'ils entrèrent dans la pièce, Nicolaï et Aureane furent accueillis par une fillette qui faisait tourner en bourrique deux adultes. La jeune fille ne se fit pas prier pour prendre le bébé dans ses bras et entreprit de la calmer en la calant contre elle et en la berçant doucement.
" Chhh chhh chhh... doucement petite... "
Elle avait remarqué le regard de la nourrice sur Nicolaï, mais un bref coup d'œil au jeune homme lui appris qu'il n'avait rien vu et elle ne releva pas. Pour le moment, elle se sentait bien plus inquiète à propos de la fillette qui ne se calmait qu'à grand peine. Elle était déjà trop fragile, alors si en plus elle se privait de nourriture et gaspillait ses forces en s'agitant inutilement... Aureane commençait sérieusement à se demander combien de temps elle survivrait dans de telles conditions. Peut-être aurait-elle dû rester jusqu'à l'heure de la tétée, songea-t-elle en observant la fillette.
" Il faudrait lui trouver un nom... Autrement, comment l'apaiser, la rassurer ? "
Cette question la préoccupait toujours autant. Théodore semblait penser qu'il était possible d'attendre, qu'après tout, cela ne pressait pas, mais Aureane était mal à l'aise face à cette enfant sans nom. Elle continua timidement :
" Je me disais... "
Elle hésita encore, s'adressant surtout au vieil homme étant donné qu'elle supposait que Nicolaï ne devait pas vraiment être passionné par la question et qu'elle n'avait pas particulièrement envie de se rapprocher de la nourrice.
" Chez moi, lorsqu'un enfant a été... elle n'osa pas dire "abandonné" étant donné les circonstances, se reprit, n'a pas été nommé par ses parents, on lui donne un prénom inspiré du mois ou du jour où il est né. "
Elle continuait à bercer la petite et crut bon de s'expliquer, craignant que Théodore ne se moque simplement des traditions qu'elle évoquait :
" Nous croyons... je crois que, la nommer, c'est une façon de la protéger, de l'accepter dans le monde des vivants. Rien n'empêche de lui adjoindre un deuxième prénom plus tard, c'est d'ailleurs courant. "
Elle jeta un coup d'œil à Nicolaï pour se rassurer, réfléchit un instant et proposa, décidant d'aller au bout de son idée :
" Favria ? "
Aureane fixait à présent la petite, n'osant plus regarder le vieil homme. Elle n'aurait sans doute pas dû en dire autant. Après tout, elle ne connaissait cette enfant que depuis ce jour et on lui avait juste demandé d'être là lors de la tétée. La fillette s'étant apaisée, elle la détacha légèrement d'elle, demandant à voix basse à la nourrice :
" Voulez-vous tenter de la prendre ? "
Maintenant que le bébé s'était calmé, elle trouvait dommage de risquer de l'agiter à nouveau. Mais il fallait que la petite mange : elle aurait dû avoir des tétées beaucoup plus régulière : pas étonnant qu'elle ne prenne pas de poids. |
| | | | Nicolaï KalonErc'h
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Dim 31 Oct 2010 - 13:41 | |
| " Je sais, Nicolaï... Mais je connais ma famille et je sais comment je vous ai vu pendant longtemps malgré toute la gentillesse dont vous avez pu faire preuve dès le tournoi. "
Bon, alors si elle pensait que c'était mieu ainsi, il n'allait pas faire son difficile et veillerait à se tenir correctement. Sans trop non plus abuser. Ça risquait d'être compliqué de trouver un juste milieu entre les deux. Mais il allait bien réussir à le faire non? Si ça pouvait lui permettre d'obtenir la main d'Aureane, il pouvait bien se tenir tranquille et ne pas faire de bêtises.
" Y a-t-il autre chose dont tu voudrais que nous parlions ? Ou que nous fassions mon amour ? "
Aureane émit se qui ressemblait fort à un étranglement. Nicolaï vit la tâche rose de son visage se mettre à rossir légèrement. Avant de l'entendre prononcer quelques mots en bafouillant :
" Hem... euh... typiquement... si vous laissez échapper ce genre de chose... "
Ah...
Elle avait dit cela comme une boutade. Pourtant, il la connaissait trop bien pour ne pas sentir une certaine nervosité dans sa voix. Il allait falloir qu'il sache vraiment se qu'il allait pouvoir faire ou justement ne pas faire. Nicolaï était de nature spontanée. Pas le genre de personne qui restait tranquillement assise dans un coin à regarder les autres travailler. Non. Lui il mettait la main à la patte. Quitte à s'en mettre partout.
" Enfin... en tous cas... si je parais un peu... distante... ce sera juste pour ne choquer personne. "
Se montrer plus distante... c'était possible? Enfin, oui...surement puisqu'elle le disait. Enfin, il verrait bien. Enfin...(vous l'aurez comprit, c'est un mot répétitif dans le vocabulaire de notre jeune chevalier).
Le reste de la journée s'écoula tranquillement alors que les deux jeunes gens échafaudaient des plans pour la future rencontre de Nicolaï avec sa famille. Les soeurs d'Aureane s'étaient toutes mariées avec celui que leur avait choisit leur parents. Elles ne l'avaient pas mal vécut puisque des le départ, elles savaient qu'elles devraient se plier à la volonté de leur père. Il n'y avait donc pas vraiment de surprise là dessus. Nicolaï s'imaginait déjà la tête que tirerait tout les membres de cette famille au moment ou il débarquerait comme un cheveux sur la soupe pour demander la main de la jeune femme.
La lettre qu'Aureane promis d'envoyer laissa perplexe le jeune homme. Ne pas évoquer le mariage par ce courrier certe. Mais que dirait-elle? Cette lettre ne serait-elle qu'un vaste mensonge d'un bout à l'autre? La lumière commença à baisser et tout deux finirent par se diriger vers la chambre de la petite. Théodore semblait faire un peu peur à Aureane. Nicolaï l'accompagna donc. Tout à sa timidité naturelle, Aureane frappa doucement à la porte. Heureusement que la petite était silencieuse. Sans quoi, jamais ils n'auraient put entendre qu'ils étaient arrivé.
Théodore ouvrit la porte, les invitants tout de suite à rentrer. Il y avait une autre personne ici. Sans aucun doute la nourrisse qui avait été engagée pour s'occuper de la petite.
« Tu vois, je te l'avais dit, grommela Théodore à l'adresse d'Aureane, cette petite est déjà capricieuse. »
Celle qui devait tenir lieu de nourrisse ne dit rien. Elle se contenta de lever les yeux vers Aureane. Chose que bien sur, Nicolaï ne put voir.
« J'crois qu'on pourra rien en tirer tant qu'tu l'auras pas prise dans tes bras, ma fille. »
Finaude avec ça. C'était un peu le but de la présence d'Aureane ici. Calmer quelque peu la petite avant de lui donner la tété.
« B'soir, monseigneur. »
Nicolaï eu une grimasse lorsqu'il entendit encore ce titre. Bon sang, se qu'il pouvait détester quant on l'appelait comme ça. C'était horrible.
« Bonsoir, dit-il en regardant dans la direction de la nourrisse sans vraiment la voir. »
« Approche donc, Aureane », l'invita Théodore, alors que la petite recommençait à crier, impatiente.
Aureane à côté de lui ne se fit pas prier et prit doucement le bébé quelque peu gesticulant dans ses bras. L'effet fut tout à fait immédiat. On pouvait presque l'entendre gazouiller alors qu'elle le berçait doucement.
" Chhh chhh chhh... doucement petite... "
Bon. Puisqu'on ne s'occupait plus vraiment de lui, Nicolaï allait se mettre dans un coin et attendre. Après tout, s'était surtout d'Aureane dont ils avaient besoin. Tâtonnant un peu pour ne pas risquer d'entrer en collision avec une commode, le jeune homme restait totalement insensible au regard et au sourire de la nourrisse. La raison en était simple. Il ne les voyait pas. Aussi belle et avenante que puisse être cette femme, il ne voyait qu'une tache unicolore pour tout son visage.
Finalement, je jeune homme fini par trouver un endroit où s'asseoir et s'y posa avant que le fait de se déplacer sans rien voir lui fasse casser quelque chose ou se prendre les pieds dans un quelconque objet plein d'animosité à son égard.
" Il faudrait lui trouver un nom... Autrement, comment l'apaiser, la rassurer ? "
Cette question de prénom paraissait vraiment tourmenter Aureane. Et elle avait raison en même temps. Nicolaï avait juste peur qu'elle ne s'attache un peu trop à cette petite. Il allait falloir à un moment ou à un autre qu'elle se sépart d'elle. C'était inhévitable malheureusement. Et si elle la nommait, elle risquait de trop s'attacher. Alors la séparation serait d'autant plus douloureuse.
Aureane fini par poursuivre timidement :
" Je me disais...Chez moi, lorsqu'un enfant a été...n'a pas été nommé par ses parents, on lui donne un prénom inspiré du mois ou du jour où il est né. "
Alors qu'elle continuait à bercer la petite, Aureane crut bon de se justifier. Comme toujours. Nicolaï sourit légèrement, approbateur. Ils ne savaient pas comment Katalina avait prévu d'appeler son enfant. Et cette petite ne pouvait se passer de nom. Il fallait bien trouver quelque chose. N'importe quoi, mais quelque chose.
" Nous croyons... je crois que, la nommer, c'est une façon de la protéger, de l'accepter dans le monde des vivants. Rien n'empêche de lui adjoindre un deuxième prénom plus tard, c'est d'ailleurs courant. "
Nicolaï hocha la tête, toujours souriant, pour l'inviter à continuer sur sa lancée.
" Favria ? "
La fillette s'étant apaisée, Aureane s'en détacha légèrement, avant de la tendre doucement à la nourrice, parlant d'une voix faible :
" Voulez-vous tenter de la prendre ? "
Nicolaï quant à lui attendait, immobile.
Étrange situation. Aureane était là parce que sa présence calmait et rassurait l'enfant. En fin de compte, lui il était là parce que sa présence calmait et rassurait Aureane.
Un nouveau sourire naquis sur les lèvres du chevalier à cette idée. |
| | | | Le Vaisseau de la Voilée
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Taille : Niveau Magique : Avatar | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Mar 2 Nov 2010 - 18:07 | |
| Aureane n’avait pas tort, Théodore était bien forcé de l’avouer, et ses arguments autant que ses solutions se tenaient. Néanmoins, il lui répugnait de se substituer à Katalina, même s’il avait perdu tout espoir pour un retour rapide.
« J’entends bien, Aureane, j’entends bien », marmonna-t-il pensivement sans rien dire de plus, la laissant continuer.
Il commença cependant à craindre le pire quand elle parla de nommer la petite en fonction du jour ou du mois où elle était née. Il eut envie de protester, mais l’ysaroise ne lui en laissa pas le temps, préférant arguer qu’il serait toujours temps d’en changer la mère revenue. Soit, la chose se tenait, néanmoins il connaissait Katalina, et voyait déjà son expression si jamais il lui apprenait qu’il avait nommé, même temporairement, sa fille…
« Favria ? tenta-t-elle, et la grimace de Théodore ne pouvait être plus expressive.
- Si j’affuble sa fille d’un nom si commun, la dame sa mère me tuera… Enfin, elle me tuera dans tous les cas, mais au moins, si j’en trouve un qui lui agréer, ai-je une chance de jouir d’une fin rapide et indolore. »
Le vieil intendant n’avait pas voulu se montrer agressif, mais cette situation l’énervait et de fait, agressif il avait pu l’être. S’en rendant compte, il poussa un soupire, se massant lentement la nuque, avant de faire signe à la jeune femme d’approcher une fois qu’elle eut redonné le bébé à la nourrice.
« Excuse moi, murmura-t-il pour elle seule quand elle fut assez proche, et ne t’inquiète pas, on trouvera un nom à cette petite. Retourne auprès d’elle, maintenant. »
La nourrice avait déjà découvert son sein, sans se soucier de qui pouvait bien regarder. Théodore n’avait jamais fait mine de regarder depuis qu’il l’avait embauché, Aureane était une femme et Nicolaï, et bien… Si elle ne pouvait attirer son attention avec ses mots, peut-être son corps y parviendrait-il. Malheureusement, le jeune seigneur avait l’air un peu dans la lune, et son regard ne se fixait vraiment nulle part.
Toujours sans nom, la fille de Katalina rechigna un peu au début, mais finit par téter le sein une fois Aureane auprès d’elle. Elle but plus cette fois-là que jamais avant, mais réclama bien vite les bras de la jeune Ysaroise. Esquissant un sourire mi-amusé mi-consterné, la nourrice tendit l’enfant avant de se revêtir convenablement, non sans un dernier regard déçu à Nicolaï.
« L’avait bien faim, ‘jourd’hui, fit-elle remarquer à Théodore. Pourra p’t’être survivre, finalement.
- Elle vivra, affirma abruptement Théodore. File, maintenant, en espérant que la chose se passe aussi bien demain. » En quittant la pièce, la femme frôla Nicolaï, laissant sa main s'égarer sur les jambes musclées du jeune homme, avant de lui sourire de toutes ses dents - et elle les avait toutes, ce qui rendait son sourire fort charmant - et de s'enfuir telle une jeune fille par la porte entrouverte. Ne restait, dès lors, que l'Intendant et ses deux invités pour débattre du nom de la future dame Noblegriffon. « Bon, Aureane, tu parlais d'un nom, je crois. Qu'à cela ne tienne, mais laisse parler ta créativité. Je te rappelle que cette petite est fille de deux Gardiens, héritière d'une des maisons les plus anciennes de Serramire et d'une des plus grandes richesses du Royaume. Alors, pas de Favria. » |
| | | | Aureane KalonErc'h
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| " J’entends bien, Aureane, j’entends bien. "
C'était là qu'elle aurait dû se taire, se dit-elle après coup. Sauf qu'il avait fallu qu'elle continue, persuadée du bien fondé de ses arguments. Elle en était toujours convaincue, d'ailleurs, mais la réaction du vieil homme lui fit comprendre qu'elle aurait mieux fait de s'occuper de ses affaires.
" Si j’affuble sa fille d’un nom si commun, la dame sa mère me tuera… Enfin, elle me tuera dans tous les cas, mais au moins, si j’en trouve un qui lui agrée, ai-je une chance de jouir d’une fin rapide et indolore. "
La jeune fille blêmit et reporta son attention sur la fillette. Il lui en aurait déjà fallut moins que ça pour avoir envie de disparaitre sous terre. Elle ne savait plus où se mettre et donna la petite à la nourrice à regret. Lorsque Théodore lui fit signe d'approcher, il put voir à quel point ses paroles avaient porté : elle était morte de honte.
" Excuse moi et ne t’inquiète pas, on trouvera un nom à cette petite. Retourne auprès d’elle, maintenant. "
Aureane hocha légèrement la tête, pas rassurée pour un sou, ni vis à vis de ce qu'elle avait osé faire - s'exprimer librement, non mais on n'avait pas idée ! - ni par rapport au prénom de la petite. L'intendant attendrait la gardienne, c'était évident : le risque qu'il prendrait en s'y substituant paraissait sans doute plus important que le bien-être de l'enfant. Constatation navrante.
La petite se décida finalement à téter alors que la jeune fille lui posait légèrement la main sur la tête. Lorsque finalement, l'enfant réclama ses bras, Aureane ne put cacher sa consternation : elle n'avait pas bu assez, loin de là ! Et elle était censée avoir eu faim ? C'était inquiétant !
La petite dans les bras, la jeune fille regarda distraitement la nourrice quitter les lieux, avant de se figer : cette dernière ne venait pas de... Nicolaï... et... non... non, elle avait dû rêver. Elle avait rêvé ? Oui, sans doute... La voix de Théodore la tira de sa confusion :
" Bon, Aureane, tu parlais d'un nom, je crois. Qu'à cela ne tienne, mais laisse parler ta créativité. Je te rappelle que cette petite est fille de deux Gardiens, héritière d'une des maisons les plus anciennes de Serramire et d'une des plus grandes richesses du Royaume. Alors, pas de Favria. "
La jeune fille se décomposa en entendant ces mots. Théodore avait le don de mettre à l'aise, c'était impressionnant. Se mettant à rougir comme une malheureuse, Aureane semblait se recroqueviller à vue d'œil :
" Je... je... "
Pitié ! Elle n'en savait rien ! Lui rappeler qu'elle tenait dans les bras la fille de deux gardiens - deux ? - ne l'aidait pas, loin de là. Qu'est-ce qu'elle y connaissait, en noms nobles ? Personne n'aurait trouvé à redire à un prénom comme "Favria" par chez elle ! Elle jeta instinctivement un coup d'œil implorant à Nicolaï mais supposa qu'il ne la voyait sans doute pas. Quant à Théodore, elle n'osait plus le regarder.
" Je... je ne sais pas... "
On l'entendait à peine, comme chaque fois qu'elle était décontenancée. Cherche, Aureane, cherche : après tout, tu t'es mise toute seule dans cette situation ! Qu'y avait-il comme nom un tant soit peu noble ? Quant à laisser parler sa créativité... alors là, il lui en demandait beaucoup ! Après tout, elle ne connaissait presque rien de la mère, rien du père et tout ce qu'elle savait de la petite était qu'elle avait un appétit d'oiseau. Or, elle se voyait mal l'appeler Colibri, ou même Kalibri histoire de jouer les originales !
Elle allait baisser les bras lorsque la fillette rouvrit les yeux et la regarda, la faisant fondre : bon, elle n'allait pas la laisser sans nom parce qu'un vieil intendant ne comprenait rien à ces choses et la terrorisait ! Aureane prit sur elle et proposa doucement :
" Katialyne ? "
C'était joli, c'était le prénom de la princesse des contes de sa grand-mère et cela avait le mérite de commencer par la même syllabe que le prénom de la mère, ce qui laisserait penser qu'on n'avait pas cherché à l'éloigner en nommant sa fille à sa place.
Aureane jeta un coup d'œil incertain à Théodore et corrigea rapidement en bafouillant :
" Je suis désolée, je ne sais pas..." |
| | | | Nicolaï KalonErc'h
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| « Si j’affuble sa fille d’un nom si commun, la dame sa mère me tuera… Enfin, elle me tuera dans tous les cas, mais au moins, si j’en trouve un qui lui agréer, ai-je une chance de jouir d’une fin rapide et indolore. »
Nicolaï grinça des dents en entendant Théodore se plaindre. Bon sang, il allait falloir que le vieil intendant sache un peu se qu'il voulait à la fin. D'un côté, il ne pouvait pas laisser cette petite sans le moindre prénom. Mais d'un autre côté, il refusait se qu'on pouvait bien lui proposer sous prétexte que c'était trop commun et que sa maîtresse le tuerait si il se substituait à elle pour nommer la petite.
Cette attitude...disons...agaçait quelque peu Nicolaï. D'autant plus que c'était Aureane qui en faisait les frais. Bon sang. C'était d'Aureane dont on était en train de parler. Elle rougissait pour un oui ou pour un non et voilà qu'elle allait à nouveau vouloir disparaître sous terre.
Nicolaï se mit à nouveau à grincer des dents. Si ce vieille homme avait en quelques minutes gâché tous les jours qu'il avait passé auprès d'Aureane pour qu'elle extériorise un tant soit peu et qu'elle sorte de sa coquille, le sort que lui réserverait Katalina à son retour deviendrait bien vite le dernier de ses soucis. Le chevalier l'aurait éviscéré bien avant le retour de la Gardienne.
Peut-être n'avait-il pas voulut être agressif. Mais il l'avait été. Et puis, avec Aureane, il ne fallait pas beaucoup forcer pour qu'elle soit morte de honte et se referme dans un silence timide pendant des jours.
Théodore fit un petit geste dans la direction de la jeune femme. Du fait de sa cécité, Nicolaï ne le perçut qu'à peine. Lorsqu'il entendit Théodore parler à voix basse, il espéra sincèrement qu'il demandait à Aureane de l'excuser de son comportement. Elle ne voulait que du bien pour cet enfant. Pas la peine de lui crier dessus. Surtout s'il attendait ensuite qu'elle donne son avis sur un éventuel prénom. C'était plus que contre productif.
Alors que la nourrice découvrait sans la moindre pudeur son sein pour nourrir la petite (et attirer l'attention d'un certain chevalier), le regard de Nicolaî restait dans le vague. Il ne voyait qu'à peine une tache rose pour la petite. Alors disons que l'anatomie de sa nourrice, si alléchante soit-elle, lui restait totalement invisible. Il comprit se qui se passait lorsque se qu'il devinait être le bébé passa dans les bras de l'autre femme. Mais rien de plus. Alors autant dire aussi que le regard déçus qu'on lui adressa lui passa également complètement au dessus de la tête. Il ne distinguait même pas les yeux d'une personne à moins d'un mettre. Alors là... par contre, il entendit très clairement la nourrice.
« L’avait bien faim, ‘jourd’hui. Pourra p’t’être survivre, finalement. »
Au moins une bonne nouvelle. Si la gamine tétait bien, elle pourrait reprendre des forces et la présence d'Aureane ne serait plus si obligatoire que cela.
« Elle vivra, affirma abruptement Théodore. File, maintenant, en espérant que la chose se passe aussi bien demain. »
Mouai. On repassera sur le fait que la gamine était toujours fragile et que...
Nicolaï sursauta quant, passant à côté de lui, la nourrice laissa une de ses mains s'égarer sur sa jambe. Il tourna la tête dans sa direction, mais comme bien entendu, il ne voyait rien, il fixa son regard sur le haut de la tête de la nourrice. Juste avant qu'elle ne s'enfuie.
Nicolaï haussa les épaules et reporta son attention sur se qui se passait dans la pièce. Bah, elle n'avait sans doute pas fait exprès...le pire, c'était sans doute qu'il n'arrivait même pas à croire à se qu'il disait.
Bref. Théodore fit à nouveau preuve d'un sens inné et fou de la diplomatie. Sutout avec Aureane. La pauvre.
« Bon, Aureane, tu parlais d'un nom, je crois. Qu'à cela ne tienne, mais laisse parler ta créativité. Je te rappelle que cette petite est fille de deux Gardiens, héritière d'une des maisons les plus anciennes de Serramire et d'une des plus grandes richesses du Royaume. Alors, pas de Favria. »
Bon. Sans rire. L'attitude de l'intendant commençait gentiment à taper sur les nerfs du chevalier. Et en général, se qui tape sur le nerf de Nicolaï ne le fait pas très longtemps. Pour la simple et bonne raison qu'il remettait les choses à leur place. Il risquait d'ailleurs de ne pas tarder à annoncer à l'intendant sa façon de penser sur la manière dont il s'adressait à Aureane.
Même Nicolaï qui ne voyait presque rien eu l'impression qu'Aureane se ratatinait de seconde en seconde.
" Je... je... "
Bien sur qu'elle était en train d'hésiter. Vu la façon dont Théodore l'avait rembarrer précédemment, cela n'avait pas grand chose d'étonnant. Et puis, lui rappeler qui étaient les parents de la petite n'était pas pour arranger les choses. Loin de là. Non, sans rire. Il croyait vraiment obtenir quelque chose d'elle en lui rappelant qu'elle était issue de deux Gardiens dont l'une n'était autre qu'une noble d'un rang plus que correcte et à la richesse plus qu'importante? Et pourquoi pas lui annoncer carrément que la petite tout comme la mère pouvaient prétendre au trône de Serramire? C'était bien la seule chose que Théodore avait oublié.
Le jeune homme ''sentit'' plus qu'il ne vit le regard suppliant dans sa direction. Doucement, il entreprit de se rapprocher d'Aureane.
" Je... je ne sais pas... "
C'était décidé. À l'instant même ou il retrouverait la vue, il prendrait un grand couteau et sortirait les tripes de Théodore de son ventre.
Alors qu'Aureane se débattait intérieurement avec ses idées, Nicolaï s'approchait d'elle petit à petit, pas après pas. Lentement, mais surement, tâtant l'air et le sol pour éviter de rencontrer un obstacle imprévu qui l'enverrait sans doute le nez dans le tapis.
" Katialyne ? "
C'était joli, il fallait bien l'avouer. Même ce ronchon de Théodore n'allait pas pouvoir dire le contraire. Mais comme à son habitude, Aureane se rétracta en bafouillant.
" Je suis désolée, je ne sais pas..."
*ENFIN!*
Nicolaï faillit pousser un cris de victoire lorsque sa main toucha doucement la joue d'Aureane. Admirez l'artiste qui était arriver jusque là. Bon. Soyons honnête, il y avait encore quelques menus détails à peaufiner. Notamment le fait qu'il ne visait pas la joue d'Aureane, mais son épaule à la base.
Qu'à cela ne tienne. La main de Nicolaï descendit prestement jusqu'à l'épaule. Un geste rassurant allié à un sourire que le chevalier adressa à la jeune femme.
Le regard qu'il adressa ensuite à Théodore (enfin, qu'il tourna dans sa direction puisque présentement, il regardait au milieu de la poitrine de l'intendant) était nettement plus froid.
« On ne peut pas faire grand chose pour le prénom de cette petite, finit-il par dire. Je ne connais qu'à peine sa mère. Et Aureane, guère plus. Quant au père, nous ne l'avons même jamais vu. On peut vous proposer des centaines de prénoms. Mais c'est vous qui allez devoir choisir. Simplement parce qu'ici, c'est vous qui connaissez le mieux sa mère et ses gouts. Que voulez vous qu'on en sache nous? »
Nicolaï marqua un temps d'arrêt assez court. Juste pour laisser le temps à Théodore de gober cela. Il se trouvait à présent entre l'intendant et Aureane avec une attitude des plus claire: ''si tu veux lui tirer dessus, tire d'abord sur moi.''
« Quant au fait qu'elle vous tuera si vous choisissez un prénom, à vous d'imaginer quel sort elle vous réserverait si malgré tout nos efforts, sa fille finissait par mourir et que son âme ne puisse trouver le chemin du royaume de Tyra parce que vous ne lui aviez pas donné de prénom. »
Nouveau moment de silence.
« Personnellement, je sais déjà se que je ferais. » |
| | | | Le Vaisseau de la Voilée
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Taille : Niveau Magique : Avatar | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Dim 7 Nov 2010 - 22:11 | |
| Naturellement, Théodore pouvait paraître légèrement menaçant. Il abordait plus facilement le regard noir que le sourire avenant, et sa haute stature alliée à sa lourde canne et à son parler franc et direct faisait de lui un personnage inquiétant au premier abord. Lui-même le savait très bien, et sans en jouer le vivait très bien. Qu’importait, au fond, que les gens qu’il ne connaissait pas l’apprécient ou le craigne ? Ceux qui le côtoyaient découvraient bien assez vite quel homme il était vraiment, c’était suffisant. Aussi n’avait-il pas pris la peine de ménager l’émotivité, certes impressionnantes, d’Aureane, s’excusant tout de même lorsqu’il se rendit compte que, peut-être, il avait été trop loin – excuses parfaitement inutiles, tombées dans l’oreille d’une sourde qui en plus faisait tout pour ne rien entendre. En d’autres termes, et pour résumer, Théodore était désormais assez âgé, et avait assez vécu, pour savoir qui il était et ce qu’il valait. Et, mine de rien, il avait obtenu exactement ce qu’il voulait. Katialyne était tout de même nettement plus joli que Favria.
Son oreille à lui, cependant, entendit très bien ce que lui dit Nicolaï, et le jeune chevalier s’attira un regard peu avenant de la part de son aîné. Alors quoi ? Le gosse était noble et se permettait d’intervenir dans une discussion qui ne le concernait pas, juste parce qu’on maltraitait sa bien aimée ? Cette dernière pensée adoucit légèrement les yeux sombres de l’Intendant, qui ne répondit rien dans un premier temps, laissant loisir à l’Ysarois de tâter la joue d’Aureane et de la protéger tout son soûl. Il ne put pourtant retenir un sourire franchement narquois quand il reprit les croyances farfelues déjà évoquées un peu avant. De sang bleu, mais aussi superstitieux qu’un badaud.
« Merci, chevalier, votre intervention aura su remettre à sa place le vieillard que je suis. » Le ton n’était pas agressif. Ironique, sans aucun doute, mais Nicolaï restait un chevalier, et si lui se permettait de prendre de haut une personne de trois fois son âge, l’intendant lui saurait rester à sa place. « Je ne me rendais pas compte que passer quelques minutes, une heure tout au plus, de votre temps à fouiller votre mémoire à la recherche d’agréables patronymes était tâche trop ardue pour vous. Après tout, il ne s’agit que de la fille de celle qui vous accueillit alors que vous n’aviez plus rien, celle qui vous fournit ces mêmes vêtements que vous portez en ce moment même. »
Théodore aussi savait parfois manier le verbe avec une certaine aisance. Il ne rappela pas le fait qu’Aureane avait les esprits clairs grâce à Katalina. Il estimait avoir déjà mis la jeune femme mal à l’aise, et ne désirait pas recommencer. Bien entendu, elle risquait de prendre pour elle ce qu’il venait de dire, mais par les Cinq, il n’y pouvait pas grand-chose. Il se désintéressa alors du chevalier, se concentra à nouveau sur l’ysaroise et, fait rare, sourit.
« Merci, en tout cas, de supporter les aigreurs d’un vieil homme, Aureane. Ta dernière proposition est parfaite. Katialyne ira très bien. Si sa mère trouve quelque chose à y redire, elle n’aura qu’à trouver mieux. » |
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Lun 8 Nov 2010 - 19:31 | |
| Aureane sursauta légèrement lorsqu'elle sentit la main de Nicolaï sur sa joue : elle était tellement mal à l'aise qu'elle n'avait pas prêté attention au fait qu'il s'était approché. Son geste de soutien lui fit du bien, en revanche, la suite la fit se figer. Plus le jeune homme parlait et plus elle sentait venir l'orage. Certes, qu'il prenne sa défense la rassurait, mais en même temps... Elle n'aurait jamais osé répondre de la sorte à Théodore. Elle le considérait comme le maître des lieux en l'absence de la Gardienne. Or, cette dernière représentait presque le pouvoir absolu, alors...
Forcément, la réponse ne tarda pas et, les yeux baissés sur la fillette qu'elle tenait toujours dans ses bras, Aureane fit un pas en arrière. Par les Cinq ! Ce n'était pas du tout ce qu'elle avait voulu dire ! Nicolaï, pas davantage, elle en était persuadée. Théodore se trompait, mais elle estimait que c'était de sa faute : elle aurait dû ne rien demander, pour commencer, et ensuite, assumer ses bêtises et accéder à la demande de l'intendant. Elle avait proposé deux malheureux noms dont un des plus banals. Chaque mot porta, la faisant reculer un peu plus et, si Nicolaï n'avait pas été présent, si la petite n'avait pas été blottie dans ses bras, nul doute que la jeune fille serait déjà partie en courant, en larmes. D'ailleurs, elle luttait pour ne pas se mettre à pleurer. Bien-sûr qu'elle savait qu'elle devait tout à Katalina ! Inutile de le lui rappeler ! Elle ne demandait pas mieux que lui rendre service à son tour, en admettant qu'elle puisse jamais réduire l'énorme dette qu'elle avait contractée. Elle n'avait pas voulu en arriver là ! Elle ne demandait pas mieux que d'aider ! Seulement, comme elle avait fini par l'avouer, elle ne savait pas comment s'y prendre !
Inutile de préciser qu'Aureane avait tout pris pour elle et que chaque coup avait porté sans doute bien plus que n'aurait pu l'imaginer le vieil homme. Aussi, quand il se tourna à nouveau vers elle, elle ne vit pas le sourire car elle était trop occupée à prier les Cinq pour disparaitre sous terre dans la seconde. Rouge de honte, elle finit néanmoins par lui jeter un coup d'œil indécis lorsqu'elle entendit ses mots. Oh... Il acceptait ? Elle eut un regard désespéré pour Nicolaï, l'air de demander confirmation qu'elle avait bien compris. Théodore appréciait ce prénom ?
Aureane murmura quelque chose en réponse, que même un elfe n'aurait pu entendre et eut un semblant de sourire surtout adressé à... Hortense-Anémone. Pardon, Katialyne. Se dire que la petite avait enfin un nom la rasséréna un peu, même si elle était encore à demi morte de honte. Nicolaï n'avait pas renchérit, heureusement, mais elle se sentait toujours mal à l'aise de ce qui s'était passé - par sa faute, estimait-elle. Après un instant de silence pendant lequel elle resta près du jeune homme, elle osa pourtant proposer :
" Voulez-vous que je revienne plus tôt, avant la prochaine tétée, afin d'éviter qu'elle ne s'agite trop et soit bien disposée à manger ? "
La scène à laquelle ils avaient assistée un peu plus tôt ne pouvait pas faire de bien à Katialyne. La fillette avait besoin de conserver ses forcer pour téter et bien grandir : si elle devait les gaspiller avant chaque repas, autant la laisser mourir de faim de suite ! |
| | | | Le Vaisseau de la Voilée
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Taille : Niveau Magique : Avatar | | Sujet: Re: Je te vois | Aureane & Nicolaï Mar 23 Nov 2010 - 20:48 | |
| « Je te fais confiance, Aureane. »
Pas un mot de plus, aucun encouragement, certes, mais aucun rabrouement non plus. Aussi improbable que cela puisse paraître, Théodore était sincère. Il ne la connaissait certes pas, mais savait se fier au jugement de Katalina, souvent avisé, tout autant qu’à celui beaucoup plus primaire de la jeune nommée. Sacrée Katialyne, si jeune, si fragile, si… spéciale. Comment, l’Intendant n’en avait aucune idée, mais qu’elle soit muette était sans doute la plus banale de ses caractéristiques. L’avenir parlerait sans doute mieux que les conjectures d’un vieil acariâtre, mais il était prêt à parier qu’elle donnerait du fil à retordre à tous ceux qui s’occuperait d’elle, mère incluse. Penser à la Gardienne assombrit ses pensées, alors qu’il s’interrogeait sur la possible réaction de Katalina au mutisme de sa fille. Finalement, Aureane revint le lendemain, seule. La petite l’attendait, mais pas seulement. Théodore veillait, l’œil vif et le visage aussi austère qu’à son habitude. Néanmoins, quand il posa son regard sur la jeune Ysaroise, il se détendit légèrement, et fit même l’effort de sourire légèrement.
« Elle t’attendait. Elle a commencé à tendre le bras vers la porte juste avant que tu n’entres. »
Et, de fait, Katialyne tendait le bras vers Aureane, toujours aussi silencieuse. Avec douceur, Théodore lui caressa le front avant de la soulever et de la tendre à la jeune femme. Comme à son habitude, elle fuit son regard comme la peste, attrapant l’enfant et s’écartant aussi sec, ce qui lui rappela certaines de ses paroles de la veille.
« Ecoute, Aureane, commença-t-il sans esquisser le moindre geste vers elle. Il ne faut pas faire attention à tout ce que je peux dire. » L’homme des Noblegriffon n’était pas quelqu’un à l’aise avec les excuses, et c’était visible. « Comme nous serons sans doute amenés à nous côtoyer régulièrement, autant repartir sur des bases plus… saines. »
Aureane n’obtiendrait rien de plus, mais Théodore voulait penser que ce serait suffisant. Quand la nourrisse fit son entrée, il s’éclipsa. Le départ de Katalina avait chargé ses vieilles épaules de beaucoup de nouvelles tâches, et il n’avait plus qu’à espérer son retour avant l’arrivée d’un tour de rein. |
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