~ Don de Néera ~

Sujet: ~ Don de Néera ~ Dim 28 Nov 2010 - 1:23

Aurore de Rosemont, chatelaine de Sinlieh, Maitresse du Baron d’Ysari et peut-être future mère.

La jeune femme éclata de rire et regarda le miroir en pensant qu'elle aurait un gros ventre, dans quelques mois. Elle avait obtenu des dieux ce qu’elle voulait. Il n’y avait que le baron qui semblait connaitre la nouvelle.

Néera m’a donné ce que je voulais.

Et voila. Aurore fabulait déjà. Son enfant, s’il était bien la, lui donnait toutes les raisons du monde de sourire. Elle se laissa choir sur le lit, en riant dans le plus profond de son être. Harnyll lui laisserait-il l'enfant, avec sa situation conjugale ? Pourrait-elle adorer cet enfant ? Lui donner ce qu'elle ne pourrait pas donner au Baron, uniquement parce qu'il était marié à la baronne.

Elle ne pouvait pas rester enfermée encore ...

En descendant, elle aperçut son conseiller.

Vous êtes radieuse Mademoiselle.

Ou est ma cousine ?

Elle est repartie, répliqua son oncle.

Elle …

Incapable de se retenir, Aurore quitta le domaine pour le cimetière loin dans la demeure familiale et alla pleurer doucement sur la tombe de son père. Elle n’avait pas le droit de la laisser seule. Elle maudissait le baron de Missède. Pourquoi cette soudaine crise ? Elle avait besoin de Kathleen. Elle l’enviait. William était parti sur les traces et vint prendre sa nièce dans ses bras.

Le Baron devait partir. Il ne pouvait pas rester. Kathleen devait aussi l’accompagner. Ma pauvre Aurore. Que se passe-t-il ? Nous t’avons à peine vue et Kathleen ne cesse de s'inquiéter.

Elle ? S’inquiéter ?

Aurore, je sais que ton père nous manque. Lorsque le Baron d’Ysari sera de retour, fais lui la demande de te trouver un mari. Pour l’instant, je te ramène au château. Je dois partir à Ydril. Je t’enverrai ton cousin, le plutôt.

Elle laissa William reprendre le chemin de la maison et la jeune femme lui fit un au revoir, digne d’une nièce. Aurore alla dormir. Constitué de cauchemar, elle finit par prendre une robe de chambre et se glissa hors de la maisonnée prendre de l’air frais

Elle laissa le vent glisser dans sa chevelure. Ses yeux étaient fermés et elle dansait avec le vent. Lorsque son père avait participé à ses derniers bals, ils les avaient dansé toutes. Elle n’avait pas attendu les pas de chevauche près de son manoir et s'en souciait peu. Elle était seule, dans son monde

Sujet: Re: ~ Don de Néera ~ Lun 29 Nov 2010 - 10:02

Sinlieh, enfin…

Massant vigoureusement son postérieur meurtri par plusieurs journées successives à cheval, le baron d’Ysari sauta à bas de sa monture et tendit les rênes à un palefrenier mal réveillé. Le gaillard avait été pour le moins surpris en voyant débarquer son seigneur au beau milieu de la nuit, mais ne disait-on pas que la châtelaine était une amie du baron ? Sans doute Harnyll désirait-il retrouver au plus vite des amis et un lieu accueillant, plutôt que le grand vide de sa capitale où n’était toujours pas rentrée son épouse volage ?

Bien sur, personne ne se doutait de la véritable raison de la présence du baron en ces lieux à cette heure indue. Arrivé en fin de journée dans sa capitale suite à une tournée d’inspection quelque peu écourtée, il avait juste pris le temps de dicter quelques ordres avant de repartir aussi sec pour Sinlieh. Car la dernière lettre d’Aurore l’avait secoué plus qu’il ne l’aurait cru possible. La jeune femme était enceinte !

Amants depuis plusieurs semaines, en fait depuis que le Voile avait recouvert le monde, ils avaient jusque là profité l’un de l’autre, vivant et jouissant sans penser aux conséquences. Mais les conséquences étaient bien là… un enfant allait naître, porteur du noble sang des barons d’Ysari.

Un mois plus tôt, lors du grand bal d’Ysari qui avait réuni la majeure partie de la noblesse du royaume, Lucrèce de Hétalia, l’épouse d’Harnyll, avait fait une fausse couche, perdant l’héritier. Une scène cruelle dans les jardins du château sous les yeux (enfin façon de parler) du roi Trsytan et de Jena Kastelord, la régente d’Alonna. Effondré, le baron avait alors quitté quelques jours sa capitale pour essayer d’oublier sa peine… peine redoublée lorsqu’au retour il avait appris que son épouse s’était envolée en compagnie de Denys de la Vallière, celui que la rumeur affirmait être son amant secret.

D’ailleurs… Denys devrait bientôt arriver à Ysari, le baron ayant envoyé des hommes le chercher chez le seigneur d’Assar où il était retenu prisonnier. Harnyll attendait et craignait le moment où le chevalier lui expliquerait les raisons de la trahison de son serment d’allégeance.

Mais cette nuit, il ne pensait qu’à Aurore. Un enfant, même un bâtard, pouvait modifier complètement l’échiquier politique. Le roi lui-même… et bien le roi lui-même était la preuve que les enfants légitimes ne sont pas toujours ceux qui arrivent au pouvoir. Pour l’instant, personne hors Harnyll, Aurore et son médecin ne savaient ce qui se trâmait.

Traversant les couloirs obscurs du manoir, le baron entra sans frapper dans la chambre de son amante. Harnyll trouva la jeune femme sur le balcon, dansant seule à la lueur de la lune et des étoiles, telle une déesse païenne des temps anciens. En un mot… elle était adorable.

Aurore ?

Sujet: Re: ~ Don de Néera ~ Lun 29 Nov 2010 - 17:25

Aurore de Rosemont profitait que le temps était doux encore. Certains des serviteurs n’avaient pas fait mention du comportement étrange de la châtelaine. Résumée bref, elle perdait la tête. Elle n’avait pas picolé son désespoir de se retrouver encore seule, avec un vieux crouton, comme gardien. Un gardien qui ne savait même pas que sa protégée avait été dépucelée avec consentement, et qui ignorait encore plus des comportements qui la menaient tout droit, dans le lit du baron.

Oui, elle était châtelaine, mais son père avait prévu une aide supplémentaire. Les gardes avaient trouvé bien étrange que le baron passe les portes sans s’annoncer. La garde officiant étant presque celle du Baron, il n’eut pas de chaos. Il pouvait bien entrer où il voulait. Elle savait combien la discrétion du Baron était grande, mais Gérald avait la puce à l’oreille. Tout ce qui entrevit fut une porte se refermant. Aurore avait-elle quitté sa chambre ? Quelqu’un y entrait-il ? Il finit par se dire que son imagination lui jouait des tours.

Avec ses tourbillons fantomatiques et les airs ysariens, le plus sain des hommes l’auraient cru folle ou qu’elle avait trop bu. Les seules pensées qui effleuraient sont esprits étaient le bébé. Un petit tas de cellules l’inquiétaient. Si c’était une fille, elle en ferait une châtelaine. Elle supplierait Harnyll de donner sa main à un homme noble. Un garçon par contre, elle ne sait pas. Harnyll consentirait-il à le faire chevalier ou elle ne savait quoi ?

Les nuages avaient pris d’assaut le ciel encore voilé. En écoutant son nom, elle regarda l’homme.

Harnyll !

Au même moment, un éclair déchira le ciel et la pluie se mit à tomber. La jeune femme éclata de rire et prit la main de son amant, pour ensuite entrer dans la chambre.

Mon amour, vous m’avez manqué. Les deux semaines ont paru une éternité. Je ne … Je suis si heureuse de vous revoir.

Elle l’invita à prendre place sur le lit et soupira.

Nous…

Temps suspendu. Moment d’égarement. Aurore voulu lui parler de la situation, mais n’arrivait pas à sortir les mots. Ses yeux dévoraient les lèvres du Baron. Elle se pencha et l’attira contre elle avant de l’embrasser. Au diable, elle avait envie de cet homme comme jamais.

Vous m’avez trop manqué.

Elle finit par unir ses lèvres à celle du Baron et caressa sa nuque. Elle le désirait tant.

Sujet: Re: ~ Don de Néera ~ Mar 30 Nov 2010 - 18:44

A l’instant où la jeune femme lui sauta joyeusement dans les bras, le baron réalisa à quel point elle lui avait manqué ces dernières semaines. La charge de travail, les soucis quotidiens, tout cela avait pu pendant un temps occuper son esprit, mais désormais il était de retour dans son petit nid douillet avec la femme de ses rêves. En résumé, il ressentait de nouveau le bonheur au plus profond de lui-même.

Heureusement, sa tournée d’inspection était un succès, et mis à part les troubles religieux près d’Arcani, la situation restait globalement sous contrôle. Restait à espérer que tous ces troubles se calmeraient bientôt, car chaque jour compliquait un peu plus la situation. Et encore, Ysari restait peu impactée par la venue des dieux, d’autres territoires n’avaient pas eu cette chance. Comme quoi les dieux, mieux vaut les vénérer que les accueillir.

Enlaçant tendrement son amante, il déposa une myriade de petits baisers sur son visage et son cou, goûtant la saveur de sa peau. Deux semaines qu’il dormait seul, deux longues et interminables semaines sans Aurore. Certes la fatigue aidant, il s’endormait chaque nuit à peine sa tête s’était-elle posée sur l’oreiller, mais maintenant il pouvait penser de nouveau un peu à lui… à elle… et à leur enfant.

Allongé aux côtés de sa belle, le baron glissa un doigt sur son visage, et lui demanda :

Aurore. Dans votre lettre, vous disiez être enceinte… est-ce certain ?

Aurore était bien. Elle trouvait l’instant magique. Comme si les deux amants étaient un couple et que l’homme rentrait après un long séjour. Elle retrouvait l’homme qui hantait ses nuits. Son cœur était de nouveau léger et elle était enfin réconfortée.

En prenant le rôle de maitresse, Aurore se voyait confier à être la meilleure pour lui. Elle devait supporter les absences du Baron. Elle trouvait la tâche difficile. Elle savait combien de fois, on lui avait fait part de son manque de responsabilité. Et puis ? Elle occupait le châtel , elle était maitresse et si Néera lui offrait la chance de sa vie, elle serait mère. Non, elle ne voulait pas remplacer Harnyll, par un bambin.

Lorsqu’elle ferma les yeux pour écouter le battement de cœur de Harnyll, elle soupira. Pourquoi voulait-elle éviter cette question ? Elle ne craignait pas le baron. Elle avait peur de sa décision. Et s’il ne voulait pas de ce … Elle avait envie de mourir. Elle savait que son fils serait traité comme le dernier des batards.

Elle se releva et se mit en indien sur le lit.

Un médecin m’a examiné et il a laissé entendre, que s’il ne me connaissait pas aussi bien, il dirait que je suis enceinte. J’ai condamné quelques robes, je n’ai jamais autant dormi, je suis constamment malade, si je ne dors pas, je suis très agressive et malgré tout, je n’ai pas eu mon cy … cle.

Il fallait ouvrir les yeux. Elle n’avait pas eu son cycle.

Ha… Harnyll, jamais au combien jamais, je n’oserais prétendre de telle chose, si je n’avais pas assez de preuves. Je sais comment la question est fragile et … et

Ses yeux, pourquoi un regard ainsi ? Avait-il peur ? Diable, pourquoi elle agissait ainsi ? Croyant avoir fait une bêtise, la petite châtelaine, désormais plus fragile, éclata en sanglot contre le torse de son amant.

Je suis désolée. J’aurais du réfléchir aux conséquences.

Se relevant lui aussi, le baron resserra son étreinte sur le corps de son amante, murmurant des paroles réconfortantes, les larmes d’Aurore mouillant sa tunique. Tandis que les pleurs faiblissaient, Harnyll fit un point mental rapide de la situation, simple sur le plan personnel mais plus compliquée sur le plan politique.

Ainsi donc ce n’était plus un doute mais une certitude. Son amante était enceinte. Si les dieux le voulaient bien et que la grossesse se déroule bien, un enfant allait naître. Un enfant qui porterait en lui le sang des de Hetalia, le sang des barons d’Ysari. Pas un seul instant il ne regrettait cette nouvelle. L’amour qu’il portait à Aurore était pur et profond, la naissance d’un enfant concrétiserait cet amour, les liants à jamais.

Politiquement, la situation était quelque peu autre. Oh, pas tant à cause du fait qu’Harnyll ait un enfant hors mariage, la fidélité des seigneurs de ce monde ne constituant pas leur qualité première. Certes il se targuait auparavant de ne point tromper sa femme, mais le dernier coup porté lors du bal puis du départ de Lucrèce pour Odélian lui avait ôté les quelques scrupules survivants à ces longs mois de déceptions et de morosité.

Peut être était-il au fond le seul fautif ? Peut être la situation aurait-elle différée s’il avait pris sa femme de force dès leur mariage au lieu de tenter de gagner son amour ? Lucrèce l’aurait haï plus rapidement, ou tout du moins n’aurait-elle pas fait semblant de l’aimer, mais le résultat n’aurait guère différé au final. Oui, sa patience et sa douceur étaient les vraies fautives…

Pleurer sur le lait renversé ne remplit pas la cruche, disent les paysans. Et Harnyll pouvait trouver le bonheur ailleurs, auprès d’Aurore en l’occurrence. Quel serait le sexe de leur enfant à naître ? Fille ou garçon ? Là se situait le point clé de l’affaire. Si une fille naissait, l’affaire resterait assez aisément maîtrisable, une reconnaissance officieuse de sa part, un secret que tout Ysari connaîtrait, et il serait libre de s’occuper de la petite, de veiller à son bien être, et un jour de la marier à un bon parti, peut être à la cour. Des lignées s’étaient créées ainsi.

Mais si Harnyll et Aurore enfantaient un garçon, la situation prendrait dès lors un tour politique. Une reconnaissance, même officieuse d’un fils pouvait en faire un héritier potentiel. Ou alors devrait-il le reconnaître officiellement comme sien mais lui denier tout droit à l’héritage d’Ysari ? Ou bien encore le nommer son héritier, hypothèse moins absurde que ce que l’on pourrait croire au premier abord, rien dans la loi n’interdisant au baron de reconnaître un bâtard comme successeur, surtout en l’absence d’un fils conçu avec Lucrèce.

Inutile d’inquiéter Aurore avec cela si tôt dans sa grossesse…

[/i]Ma chérie, ne pleures pas, cet enfant est un don merveilleux. Un don que nous fait Néera.

La jeune femme sécha les pleurs qui lui causaient tant de mal. Elle était si forte depuis qu’Harnyll l’aimait.

Qu’elle sentait une présence à ses cotés, elle se sentait écoutée. Harnyll n’avait pas peur d’elle. Il lui confiait la moindre chose qui le préoccupait. Elle était devenue sa maitresse, dans le seul but d’aimer un homme et recevoir de l’amour en retour. Elle était une confidente. Elle se disait même que le temps avait causé un désordre.

Aurore cessa ses pleurs lorsque le Baron accepta l’arrivée de cet enfant. Ses lèvres tremblaient. Alors il ne voulait pas requérir l’aide de mauvaises femmes, pour lui retirer son enfant. Elle sauta dans ses bras et l’embrassa
.
Merci

Incapable de contenir sa joie, elle lui sauta au cou. Heureuse de savoir combien il l'aimait, pour lui offrir son souhait.

J’ai eu peur que vous refusiez d’avoir un enfant de moi. Pendant votre départ à Ysari, j’ai souhaité ne pas vous encombrez, avec une future naissance.Tout au fond de moi, je veux vous offrir cet enfant. Fille ou garcon, vous m'offrez le plus beau cadeau.

La jeune femme ne put s'empêcher d'étreindre son amant encore plus.

Tu m’as tant manqué.

Elle le plaqua avec douceur sur le lit et l’embrassa avec sensualité.

Tes lèvres …

Elle passa ses mains sous sa tunique et sourit.

Ta peau, ta chaleur.

Elle n’en pouvait plus attendre. Elle voulait une présence chaude près d’elle. Elle voulait le réconfort de ses bras. Sinlieh n'était rien sans lui.

Non, jamais le baron n’aurait imaginé oser demander à Aurore d’avorter. Bien des pairs agissaient ainsi, pour éviter de trop essaimer des bâtards, mais pas à Ysari. Pas chez lui. Cet enfant était le fruit de leur amour, il était porteur d’espoir pour l’avenir, non seulement pour eux mais aussi pour leur terre.

Rien en effet ne prouvait que le couple régnant engendre un jour un fils. Harnyll avait envoyé le capitaine Lenroy récupérer son épouse volage à Assar… et par la même occasion arrêter ce félon de Denys… mais ramener Lucrèce à Ysari ne suffirait pas à relier les liens amoureux qui avaient pu exister au début de leur mariage.

Trop de trahisons, trop de déceptions. Le baron essayait de chasser ce problème de son esprit, tout en sachant qu’il se poserait un jour. Mais à chaque nuit sa tâche, et là en l’occurrence une autre s’imposait, bien plus tendre et caressante. Ces deux semaines d’abstinences forcées leur pesaient lourd à chacun.

[Modération ON]

Le CBM* (Contrôle des Bonnes Mœurs) tire un voile pudique sur la scène classée X qui se situent à cet endroit du récit. A la place vous sera présenté les mœurs de la gerboise à longues oreilles. Ce rongeur sauteur appartient à la famille des dipodidés, sous ordre des sciurognathi, ordre des rodentia, sous classe des mammalia, embranchement des chordata du règne animalia. Essentiellement présent en Asie centrale dans la région du désert de Gobi, cette espèce est aujourd’hui menacée d’extinction, ce qui amena son classement en 1996 dans la liste des espèces en danger. Alors mobilisez vous pour la gerboise à longues oreilles !

[Modération OFF]

Plus tard dans la nuit, alanguis dans les bras l’un de l’autre, les deux amants méditaient sur l’avenir. Leur situation restait compliquée, car ils ne pouvaient vivre officiellement ensemble. Depuis leur rencontre, le problème restait peu gênant car la fugue de Lucrèce permettait une certaine liberté, mais Harnyll voulait profiter d’être seul avec elle pour connaître le ressenti d’Aurore sur cette situation.

Tu sais que ma femme va revenir d’Assar avec ce vil félon Denys de la Vallière ? Malgré nos rapports difficiles, il me sera difficile de ne pas l’emmener aux chasses d’automne à Sinlieh.

Aurore se laissa aux tendres baisers et caresses de son amant. Un retour bien profitable. Elle était presque à égalité avec Lucrèce,mais en avance. Elle aimait la dureté de l’homme derrière lui. L’amant qu’il était pour Aurore représentait beaucoup plus qu’elle ne le croyait. À leur première nuit, elle aurait parfaitement cru que jamais elle ne pourrait recroiser ce regard.

Pendant une bonne partie, Aurore avait dominé son amant, jusqu’à ce que se dernier décide d’inverser les rôles. Le gourmand couple soupira après une autre nuit de folie. La jeune chatelaine ferma les yeux un instant et soupira. Son cœur battait la chamade, sa respiration se clamait mais pas assez. L’effort fournit l’avait épuisé, mais elle aimait son amant.

Aurore bégaya quelques mots, lors de la déclaration de son Baron.

Il fallait bien qu’elle revienne un jour.

La jeune femme sentit le regret lui monter en elle.

J’en conclus que nos nuits n’existeront plus, désormais ? Surtout à Sinlieh.

Aurore se referma comme une huitre. Elle n’avait pas envie de faire de scène. Elle était trop épuisée.

Je comprends la situation, elle sera la bienvenue à Sinlieh.

La jeune femme soupira. L’enfant serait-il la, uniquement pour rappeler que le Baron avait des devoirs. Lucrèce ferait tout pour retrouver les grâces de son mari.

Quoiqu’il puisse arriver, vous fûtes l’homme que j’aimais le plus.

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