Retour d'un combattant

Sujet: Retour d'un combattant Dim 28 Nov 2010 - 16:38

Le militaire, v’là ton repas ! Hé ! Glenn réveille toi sinon je bouffe ta part !

Glenn ouvrit les yeux : il se trouvait dans une vaste pièce fermée par une grille en fer avec pour unique communication avec l’extérieur une fenêtre de la taille et de la largeur d’un bras, située à trois mètres du sol. Autrement dit, il était prisonnier et il partageait son cachot avec une dizaine de voleurs et autres racailles… Comment lui qui était si loyal envers la couronne et son duc s’était-il retrouvé là ? Son duc, c’était ca le problème :

Il ya près de 15 mois, quand Glenn était encore Maître de l'odre des gardiens de Serramire, Merwyn avait été destitué et considéré comme traitre envers le royaume. Quand il apprit la nouvelle, comme il était à Alonna pour une quelconque affaire, il s’empressa de revenir à Serramire. La ville était en ébullition, des émeutes allaient probablement éclater si personne ne faisait rien… une fois arrivé au palais, aucune trace de Merwyn. Il manquait aussi un des sergents de Glenn avec son unitée… Il en déduit donc que Merwyn avait fuit et qu’il avait demandé à une cinquantaine de gardiens de l’escorter. Ou ? Il n’en savait rien… Il hésita à partir sur le champ pour essayer de retrouver la trace de son duc et de le servir une dernière fois… Mais il était avant tout serviteur du royaume, et Serramire avait besoin de lui. Il n’y avait aucun noble au palais et il était le plus haut gradé parmi les officiers restants. Il était le seul qui pouvait sauver Serramire d’une explosion certaine. Il décréta la loi martiale et mobilisa tous les effectifs militaires pour maintenir l’ordre dans la ville. Seul, il n’avait personne à qui demander conseil et il craignait de prendre la mauvaise décision... Heureusement, il retrouva le capitaine Hanegard Kastelord qui avait été capturé par une ancienne connaissance lors de son retour pour Serramire. Un des cinq gardes d’Hanegard avait réussi à échapper à l’embuscade et avait vite prévenu Glenn de la capture de son capitaine. Une des patrouilles de Glenn l’avait retrouvé (pas en très bon état certes, mais vivant). Glenn avait confiance en Hanegard, il lui expliqua la situation et lui confia son plan. Mais c’est à ce moment là que tout a basculé :

Général ! On vous demande dans le grand hall ! appella un gardien.

Glenn dut interrompre son dialogue avec Hanegard pour aller dans le grand hall voir ce qu’on lui voulait. Une trentaine de soldats dont plusieurs chevaliers avec comme blason le lys d’or l’attendait. L’un d’entre eux prit la parole :

Général Hereon de l'odre des gardiens de Serramire ?

Oui c’est bien moi.

Vous êtes en état d’arrestation pour avoir aidé Merwyn le parjure dans ses plans contre la couronne et pour l’avoir aidé à s’échapper. Veuillez me remettre vos armes et nous suivre.

Le maître de l'odre des gardiens n’en revenait pas ! Il n’avait rien fait pour aider Merwyn, même pas pour s’échapper… Il était innocent et ne mérité pas d’être considéré comme un criminel. Son premier réflexe fut de dégainer son épée et les 6 gardiens présents en firent de même.

Si vous nous attaquez, c’est le Roi lui-même que vous défiez ! Ne résistez pas et rendez vous !

Il avait raison, cela ne ferait qu’empirer les choses… Surtout qu’à sept contre trente le résultat serait très déplorable… Il saura trouver une meilleure occasion. Les soldats du lys d’or prirent ses armes et l’amenèrent à l’extérieur ou une calèche l’attendait. On l’invita avec deux soldats du lys d’or pour l'accompagner. Les gardiens qui avaient assistés à la scène tentèrent de sauver leur maître, mais ils furent vite maîtrisés. On l’emmena directement en prison, sans le juger. Quand il demanda pourquoi, on lui répondit qu’il fallait qu’il s’estime heureux de ne pas avoir été pendu. Voilà pourquoi Glenn se trouvait en prison depuis près de 1 ans et 3 mois… Il avait débarqué dans un monde restreint ou l’unique loi est celle du plus fort. En tapant un peu tout le monde, Glenn se fit respecter très rapidement. Il passait ses journées à jouer aux dès, faire du pugilat et surtout à réfléchir : Que ce passait-il à l’extérieur ? Sa sœur allait-elle bien ? Serramire avit-il un nouveau dirigeant ? Il ne voulait pas croire qu’il resterait ici jusqu’à sa mort, il ne pouvait pas… Quelle dérision pour un guerrier de mourir ainsi ! Il se demandait souvent s’il aurait pas mieux fait de rester parcourir les routes en tant que mercenaire plutôt que d’avoir servi un duc félon… Mais quand même : il n’avait rien fait lui ! Quelle est belle la justice en ce monde…

La fin de l'automne arétrian vit - en marge de l'émergence d'une probable famine - le retour d'Anseric en ses terres. Son épopée judiciaire se soldant par un non-lieux infamant, le comte éprouvait une rancœur bien peu amène : en vérité, il était d'humeur exécrable. L'année avait vu son lot de calamités déferler sur le pays, et, là où les plaies des guerres avaient pu être pansées, on observa que les gens avaient perdus la tête. Des souverains au proie aux pires forfanteries, jusqu'à la gueuserie rendue follement dévote, il ne semblait rester que peu de bonnes gens au bon sens.

À défaut d'apporter la cure à ses confrères, Anseric s'attela à ses sujets : les jours qui suivirent, la modeste chapelle arétriane, au sein de la citadelle, vit déferler en elle une marée humaine de surineurs, tire-laines, et autre zélateur. Le comte dispensait à qui de droit le pilori, le fouet, et la potence. Si dans la morosité routinière de cette tâche survenait parfois une affaire plus égayante - comme celle d'un étrange voleur de bétail nain -, le jugement le plus important restait celui de prisonniers serramirois, qui avaient été faits au suites du traité de Versimilia. Anseric avait cru bon de les garder, espérant de recevoir les rançon, néanmoins, rien n'était arrivé : le régent mandaté par le roi - toujours lui - n'avait pas cru bon de laisser du repentir aux anciens félons.

On fit déferrer devers le comte un singulier personnage : il s'était dit chef d'une quelque garde - que l'on ne connaissait guère - et capable de racheter sa peine. Attendu que personne d'autre ne daignait de le faire, on lui laissa la parole.

« On fait grand cas de ta personne, dans mes geôles, c'est bien assez pour que l'on puisse causer. Il semble que tu souhaite racheter ta vie ; eh! bien, maraud, convainc m'en. »

Le moment tant attendu du déjeuner était enfin arrivé. D’après les discussions qu’échangeaient les geôliers, (écouter ces dialogues était le seul et unique moyen pour Glenn de s’informer un minimum sur le monde extérieur) c’était midi. Le soleil atteignait donc son point le plus haut… Le soleil… Glenn a oublié à quoi ça ressemblait… Ce repas était constitué d’une tranche de pain, grosse certes, mais rassis… Pour l’eau il fallait la demander aux gardes. Il en revient même à regretter d’avoir critiqué la nourriture qu’on lui servait quand il était encore dans l’armée. Pendant qu’il savourait sa fameuse tranche, Trimack, son compagnon de cellule qui l’avait réveillé quelques instants plus tôt prît la parole :

Tu ne va pas me croire, mais pendant que je récupérai la bouffe j’ai entendu les gardes dire que le Comte allait s’occuper de rendre justice, les prisons sont pleines ! Tu te rends compte ? C’est peut être notre dernier jour dans ce foutu trou à rat !

Ne t’emballe pas… Les prisons sont pleines tu as dit ? Et bien il va nous pendre pour faire de la place… Mais si jamais le Comte décide de m’écouter je ferai tout pour nous sortir de là, tu peux me croire, qu’elle qu’en soit le prix. On ne pique pas la ration de nos charmants colocataires pour rien !

Et oui, ils n’auraient pas tenus très longtemps s’ils ne piquaient pas le repas d’autres prisonniers… C’était la loi du plus fort, les gardes ne se préoccupaient pas de ça… Trimack était un ancien gardien de Serramire, il avait tenté avec d’autres fidèles de libérer Glenn il ya plusieurs mois de cela… Comme vous pouvez le constater, cette tentative a l’entablement échoué …
Finalement Trimack n’avait pas raconté des bobards, le comte voulait vraiment vider ses prisons : des gardes faisaient des allez retour pour chercher des prisonniers. Glenn se prépara mentalement. D’après les uniformes des soldats, il était en Arétria. Ca il le savait depuis le début. Mais le Comte d’Arétria était un étranger pour lui, il serait incapable de se rappeler de son nom… Etait t-il sadique ? Tyrannique ? Avait-il de la pitié ? Des tonnes de questions de ce genre se déversaient dans la tête de Glenn quand on vint le chercher à son tour. La lumière du jour fut un choc pour lui, il plissa des yeux tellement il n’était plus habitué à tant de luminosité… Apparemment la prison ou il avait séjourné durant tout ce temps se trouvé à l’intérieur d’une citadelle, probablement la capitale du Comté. Le maître des lieux avait décidé de donner son jugement à l’intérieur d’une chapelle… Toutes ces nouvelles têtes le perturbé un peu, lui qui depuis 1 an ne voyait qu’une dizaine de personne et les mêmes de surcroit ! Une fois arrivé à l’intérieur, Glenn n’u pas de mal à identifier le Comte, mais plus grâce à sa position et à son accoutrement que grâce à sa figure… Les gardes qui l’avait si gentiment escorté jusque là l’amenèrent en face du Comte et le déférèrent. Il était enfin libre de ses mouvements. L’idée de fuir lui traversa l’esprit, mais il avait omis le fait qu’il était entouré de soldats. Il se concentra donc sur celui à qui son avenir appartenait. Après l’avoir observé de la tête aux pieds, ce dernier déclara :

« On fait grand cas de ta personne, dans mes geôles, c'est bien assez pour que l'on puisse causer. Il semble que tu souhaite racheter ta vie ; eh! bien, maraud, convainc m'en. »

Heureusement que Glenn avait l’habitude de parler aux nobles, il avait passé beaucoup de temps auprès de Merwyn de Serramire et avait souvent escorté d’autres seigneurs de passage. Voilà plus d’un an qu’il attendait qu’on lui pause cette question, autant dire que les mots jaillirent tous seuls de sa bouche :

Messire le Comte, je me nomme Glenn Hereon, je suis l’ancien maître de l’ordre des Gardiens de Serramire, une élite de soldats qui avait pour tâche la protection du Duc de Serramire. Suite à la destitution de ce dernier, cet ordre a était déclaré complice du Duc dans ses félonies, voilà le crime qu’on m’impute. Mais je n’étais nullement un conseiller politique, je ne suis en rien responsable des erreurs de Merwyn ! Je suis un combattant, ma vie est de combattre sur les champs de batailles pas de moisir en prison ! Mes hommes et moi implorons votre clémence ! Nous étions les plus puissants guerriers de Serramire, si vous acceptez de nous libérer, nous serons prêts à mourir pour vous…

Glenn avait parlé d’un ton déterminant. Il avait expliqué brièvement sa situation (que le Comte connaissait peut être) et avait démontré son utilité. C’est avec anxiété qu’il attendit la réponse du Comte…

La tirade bien policée de ce Monsieur d'Hereon sonnait aux oreilles d'Anseric comme les menteries d'un quelconque rodomont. Pour se sortir de sa geôle, l'homme promettait monts et merveilles - qui l'aurait blâmé, après tout ? C'était sa vie qui se jouait là. Que la détresse de son interlocuteur soit grande, le comte n'en avait cure. Ou il était trompé éhontément, ou l'occasion était alléchante. Il lui faudrait trouver un moyen de séparer le bon grain de l'ivraie.

« Tu ne semble pas être un poudré langecin, certes non, mais rien ne m'assure que tu ne me ment pas, fripouille. Néanmoins, j'ai décidé de te donner une chance. Va avec mon geôlier quérir dix des hommes auxquels tu tiens le plus, et mène les moi. Si tu te montre à la hauteur, je te prendrais toi et ta troupe à mon service. S'il s'avère que tu m'as menti, ou si tu essaye de te jouer de moi, je te ferais pendre. N'est-ce pas équitable ? Allez, va. »

L'enceinte de la citadelle était suffisamment puissante, et ses occupants bien assez féroces pour qu'une tentative d'évasion avortât. Toutefois, lorsqu'il prit le chemin des oubliettes, Hébert, un garde des clefs à la mine torve, tremblait de toute sa couenne. La perspective de devoir libérer dix des ladres qu'il avait séquestré durant un an devait autant le ravir que de servir de plat de résistance à un Kerkand - sa maigre consolation était qu'au moins, avec ses captifs, il ne serait pas dévoré.

Visiblement le Comte n’étais pas un de ses nobles sadiques qui prennent un malin plaisir à tourmenter ceux qui ont besoin d’aide, il comptait lui donner sa chance, il fallait absolument qu’il la saisisse ! Glenn devait donc sélectionner 10 hommes… Le choix sera vite fait, à part Trimack qui était un peu au dessus du lot, le restant des anciens gardiens qui étaient emprisonnés à Arétria se valaient. Les sélectionnés seront donc ceux qui sont le plus en forme… Même affaiblis par des mois de prisons, ils surmonteraient toutes les épreuves ! La rage et la hargne remplacera l’énergie perdu ! Après s’être concerté avec Trimack, Glenn sélectionna les 9 hommes restant. Tous étaient spécialisés dans l’art de combattre avec un bouclier, il ne connaissait malheureusement pas les talents cachés de chacun. Bien que le Comte ne l’ait pas spécifié, Glenn se doutait qu’ils auraient à combattre.
Un autre prisonnier comprit ce qui se passait : Il implora Glenn de le choisir aussi, bien qu’il n’était pas un ancien membre de l’ordre déchu. Glenn était un homme droit, cet homme qui l’implorai s’était vanté il ya quelques mois, lors d’une partie de dès, d’avoir égorgé une femme et ses deux fils. Il pensait surement impressionner son auditoire… La raclé que Glenn lui avait flanqué ce jour là était mémorable. Mais ce taré devait avoir la mémoire courte… Trimack lui rappela cet instant en le projetant violement contre le mur. Cette raclure méritait amplement sa condamnation. Les quelques gardes présent ne bronchèrent pas, ils avaient l’habitude de ces excès de violence de la part de Glenn et ses fidèles. Accompagnés de plusieurs soldats, le geôlier raccompagna donc les 11 hommes auprès du Comte. Une fois devant celui-ci, Glenn déclara :

Messire, voilà les dix hommes que j’ai choisit. Nous sommes prêts à relever toutes les épreuves que vous nous imposerez, et bien sur, à triompher.

L’idée de s’évader ne lui passa même pas par l’esprit, il fallait être fou pour espérer sortir vivant d’une cité comme celle-ci, de plus, il voulait vraiment prouver qu’il ne méritait pas sa condamnation, s’évader pourrai prouver le contraire…

Si les captifs avaient encore de l'ardeur dans le regard, leurs corps, eux, s'imposaient comme preuve de leur délabrement. Ceci acheva d'ôter toute idée d'une quelconque à Anseric, déjà assez vieux pour savoir qu'une troupe ne se mesurait en jaugeant dix crève-la-faim, fussent-ils étés de grands guerriers.

« Je n'en doute guère, Héréon : tes amis ne peuvent pas faillir à la première tâche que je vais leur donner. La tienne, cependant, sera plus rude. »

Le comte fit signe à quelques-uns des gardes présents de mener les indigents vers le cénacle. Ces derniers traversèrent ainsi le complexe, bifurquant au gré de corridors tortueux et de galeries réduites, pour déboucher dans un réfectoire de bon aloi, où il leur fut servi force mets. Les gonds grinçants, et la porte claquant à peine, Anseric avait déjà, quant à lui, repris sa diatribe.

« Je garderais tes fidèles auprès de moi, et serais bon hôte. Tu m'as promis une troupe, et j'entends te faire tenir parole ; dès maintenant, considère toi libre de rassembler tes guerriers. Je n'ai cure de leurs mœurs, et mes prisons te sont ouvertes - les épouses ne paient plus pour leurs félons de mari, après tout. Je te fournis ainsi les hommes, et gage que tu sauras où trouver l'argent et les armes... Il doit y avoir nombre de catin serramiroise qui ait été mariée à tes hommes, je me trompe ? Elles seront tant ivres de joie, à votre retourne, qu'elles vous ouvrirons leur couche et leurs bourses. »

Pour Glenn, le message devait être clair : il lui faudrait armer ses anciens soldats, la manière important peu. Si Anseric avait pensé juste, le pays natal d'Héréon l'avait oublié - lui et ses hommes - en geôle. Quoi de plus normal, de la part de ces braves guerriers bafoués, que de retourner chez eux présenter leurs hommages à une épouse languissante ? Bien entendu, ils retrouveraient toutes ces garces au bras d'un autre (un an, c'est long), mais allons bon ! ne seraient ils pas alors dans leur droit d’occire l'amant, et de conspuer la femme ? De bouter le feu à la misérable grange qui avait aux yeux de la succube plus de valeur que l'amour d'un brave guerrier loin de son pays ?
Et si d'aventure, ces revanchards se prenaient de l'envie de trousser la gueuse arétrianne, Anseric n'avait il pas gardé auprès de lui les proches du capitaine ?

« Tu sais ce qu'il te reste à faire, d'Héréon ; je te donne une lune pour ce. »

[On peut faire une ellipse de la période de recrutement (tu peux rp avec qui tu veux, cela dit, pendant ce temps), et on continue avec le retour de ta troupe, fraichement formée, ça te va ?]

La réponse du Comte surpris Glenn et ses hommes : ces derniers s’attendaient à une quelconque épreuve de force pour être libérés, mais non, un simple engagement suffisait. Il était enfin libre ! Malheureusement ce n’était pas le cas de ses plus proches compagnons, pour s’assurer de la loyauté de Glenn, Anseric décida de les garder auprès de lui. Certes ils seront logés dans de biens meilleurs conditions que lors de leur séjour en prison, mais ils ne seront pas pour autant libre de leurs mouvements…

J’ai une énorme dette envers vous, messire. La prochaine fois que nous nous rencontrerons vous aurez devant vous la troupe la plus puissante de tout le continent !

Comme toujours, Glenn exagérait dans ses paroles, non pas par prétention, mais plutôt pour montrer sa conviction. Après s’être agenouillé respectueusement devant son libérateur, des gardes le raccompagnèrent en prison, afin qu’il trouve ses premiers compagnons. Il en profita aussi pour demander au geôlier s’il pouvait récupérer les affaires qu’on lui avait confisquées pendant son emprisonnement. Mais toutes les armures des anciens gardiens avaient été vendues, vu la place qu’elles prenaient et le prix qu’elles représentaient c’était normal. Seules quelques épées avaient été conservées, au grand soulagement de Glenn. Au moins il ne partait pas avec rien, une arme c’était un bon début.
24 hommes dont 22 anciens soldats de Serramire, voilà les effectifs de la troupe du Centaure à ses débuts. Glenn avait sympathisé en prison avec un jeune type, condamné pour braconnage… Firien qu’il s’appelait. Il était bon archer d’après ses dires et il désirait intégrer la troupe. Glenn accepta, surtout lorsque qu’il apprit que le père du jeune homme était le propriétaire d’une taverne de la ville. Trop heureux de revoir son fils, ce gentil aubergiste invita les nouveaux camarades de son fils à manger. Le meilleur repas de toute leur vie !
Trouver de l’argent et des armes (de vraies armes pas des épées rouillées), voilà ce qu’il fallait faire maintenant qu’ils s’étaient bien remplis l’estomac. Pour ça, ils devaient absolument retrouver les anciens membres de l’ordre des gardiens et rentrer dans leur foyer, pour détrousser papa ou leur compagne Certains gardiens venaient de famille noble, bien que ce ne soit pas le cas de Glenn. Par contre il avait tissés beaucoup de liens avec une Vicomtesse, qui aimait beaucoup venir au palais de Serramire afin que sa suite soit gardée par lui-même, elle sera surement très contente de revoir son amant qu’elle croyait mort… Quoi qu’il en soit, ils devaient retourner en Serramire.

28 jours plus tard

Après maintes péripéties, Glenn jugea que sa compagnie était prête, il était temps de retourner en Arétria. La troupe du Centaure, voilà le nom de cette armée entièrement constituée de cavaliers. Spécialisé dans les raids, traques et attaques de flanc, la troupe du Centaure se veut être un véritable atout pour son employeur. Aucune armée de la péninsule ne possède une cavalerie légère aussi efficace ! 170 cavaliers, une grande majorité d’anciens gardiens de Serramire, voilà ce que représente cette troupe maintenant. La troupe établit un campement non loin de la citadelle ou résidé messire Anseric, Glenn entra dans la ville avec une vingtaine d’hommes, il ne pensait pas pouvoir passer les portes avec tout le troupeau au complet… Arrivé devant le château du Comte, il demanda aux gardes de le laisser passer.

Je viens voir messire Anseric de la Rochepont, maître de ces terres ! C’est une affaire importante, ne me faites pas attendre !

La vision du colosse que représentait Glenn effraya quelque peu le jeune garde novice, qui s’empressa de rentrer à l’intérieur du castel afin de répondre à la demande de son interlocuteur.

Cet hâbleur d'Héréon revint en temps et en heure, alors que le castel se voyait secoué par le départ d'Anseric. Dans quelques jours, celui-ci prendrait la route du Sud, direction le Ner, et puis le Langecin. La cavalcade endiablée des suppôts d'Héréon se fit préférer à l'oreille du comte, au détriment des suppliques de quelque voleur de bétail. Aussi tous gagnèrent la court, d'aucun pour se faire couper un main, l'autre afin de mirer sa nouvelle troupe.

C'était là un puissant rassemblement de reîtres en tous genres ; se mêlait les hommes les plus respectables, à de la charogne sortie de geôle depuis moins d'une lune. L'ironie voulait que les taulards fussent autrefois les plus loyaux, et les mieux mis des fourbes, voire des pleutres. Au sein de cette horde hétéroclite de franc-coureurs se distinguait leur cape de gueule... Ici encore, la contraste entre les rutilantes pelisses des uns, et les vilaines tentures de rideaux déchirées des autres se manifestait bel et bien. Avisant l'un des plus crasseux de la troupe, et donc l'un des plus loyal, Anseric fit mander le chef, Glenn.

« Mande moi ton chef, Glenn ! » (sic)

Plus crotté que toute sa marmaille, Héréon était celui qui avait le plus galopé ; on pouvait lire sur son visage, à coup de cernes et de rides, que l'homme n'avait guère chômé.

« Tes ladres ont bonne mine, Héréon ! Je gage qu'ils furent tout à l'heur de te rejoindre ! Ah, combien de temps ont ils été privés des joies d'une doulce maraude, je te le demande ! Mire donc ce coquebert, là, comme l'air frais lui a fais prendre des couleurs », déclara-t-il, tout ébaudi à la vue d'un rubicond ruisselant. Il commenta ainsi la troupe pendant un moment, hélant les blafards, les courtauds, les monstrueux, les ventrus et les secs, les pansus et les osseux. Ainsi qu'un pied pot.

« Dans deux nuitées, je prendrais la route, direction le pays suderon, et j'entends à ce que toi et tes hommes m'y suivent. Je gage qu'un missédois ne s'attend pas à ma visite, ajouta l'homme, alors qu'il s'apprêtait à ricaner.
« Héhéhéhéhéhéhéhé, ricana-t-il »

Le comte demanda donc à voir l’intégralité de la troupe, nouvellement formée, de Glenn. Bien sur le spectacle était beaucoup moins impressionnant qu’un regroupement de chevaliers en armures complète, habillant aussi le destrier, ou d’une section de soldats avec un uniforme identique. Le but premier était l’efficacité, la troupe du centaure ne se destinait pas à faire des défilés ! La cape avait pour unique but de reconnaitre à coup sûr la compagnie. Pour un début, Glenn était plutôt satisfait. Ses 10 compagnons qu’Anseric avait gardés près de lui comme garantie de sa franchise ne s’attendaient pas à voir un tel attroupement et c’est avec joie qu’ils enfilèrent leur armure de cuir et leur cape rouge. Le comte s’adressa donc à Glenn et se mît à commenter la compagnie qui allait servir sous ses ordres…

« Tes ladres ont bonne mine, Héréon ! Je gage qu'ils furent tout à l'heur de te rejoindre ! Ah, combien de temps ont-ils été privés des joies d'une douce maraude, je te le demande ! Mire donc ce coquebert, là, comme l'air frais lui a fais prendre des couleurs »

Il paraissait satisfait et un peu surpris que ce taulard est respecté son engagement au lieu de prendre la fuite. Peut-être à l'avenir ne douterait-il plus de la parole de Glenn. Après avoir passé en revue toute la compagnie, Anseric déclara qu’il s’apprêtait à faire route vers le sud. Il sollicitait donc la troupe du centaure au complet pour l’accompagner. Ce n’était surement pas pour une simple visite de courtoisie, le comte avait quelque chose en tête…

Bien messire, nous serons prêts.

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