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 La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]

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MessageSujet: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 0:18

Crachotant, Dun Eyr retira ses crocs de la fourrure mitée, et clopina de quelques pas sur ses pattes de derrière. Une large balafre, une de plus, s’étirait désormais sur son museau déjà couturé de plaies.
Un rat. Encore un, et plus gros encore que le précédent. Si les Nains avaient su la stature des monstres qui couraient dans leurs murs de pierre, peut-être auraient-ils eu pour la première fois peur. Mais le Petit Peuple semblait bien trop agité ces temps derniers, pour s’occuper de quelques vulgaires rats des montagnes…

Quelques instants durant, Dun Eyr examina le petit corps chaud et râblé qui était à présent le siège de son esprit. Les périls avaient été bien grands depuis la lointaine Péninsule des Hommes, et c’était sous les dehors d’un rat musqué que Lirgan avait guidé à nouveau son Haut-Prêtre vers les bastions du Septentrion. Mais combien de jours, combien de mois depuis que les épaules du Nain avaient fait place nette à la silhouette courtaude du rat ? Un vague vertige fit divaguer les petites pupilles du Nanique rongeur, et le gargouillement de son estomac plongeait son esprit affamé dans de vieux rêves de côtelettes ; mais rien de tout ceci pour le rat, qui ne s’était guère nourri que de champignons poisseux et de quelques souris éventrées à même la roche par ses crocs. Dun Eyr se ressaisit pourtant bien vite, et lissa d’une patte ses moustaches maculées de sang. Voici quelques siècles, lui semblait-il, qu’il rampait entre les roches, mais Lirgan en soit loué il était parvenu jusqu’aux confins du royaume des Nains. Quelques coups de patte encore, et l’antique Kirgan rugirait de pleins feux sous ses yeux huileux. Les galeries de rats touchaient à leur fin.
Tous sens en alerte, le rat promena ses vibrisses au long des parois de brute roche. Il ne pouvait être bien loin, déjà les pierres avaient pris le fumet des Nains, celui de la bière et de l’acier braisé, celui des longs tunnels glorieux. Perdu en sa petite fissure, le Haut-Prêtre ratiforme sentait parvenir à ses griffes les sourds échos du monde des Nains ; le Marché, les bruyantes cavités, tout tremblait à quelques rochers de là. Et de nombreuses voix grondaient.
De quelques bonds, Dun Eyr laissa derrière lui la chaude carcasse du rat crevé, et se coula entre les cailloux de son chemin pierreux jusqu’à la paroi de ces cités, jusqu’au terme des terriers et aux murs de belle pierre érodée. Quelques coups de patte, deux petites enjambées, et il fut rendu à une souricière de mulot, percée sous l’enseigne d’une forge tout à fait Nanique. Le vent souterrain, le roulement des tons, les bottes et les heaumes, l’odeur… ah, l’odeur, le vieux parfum des grandes cavités, voilà tout ce qui s’emparait à l’instant du museau palpitant de notre petit rongeur épuisé. Kirgan était bien là, l’antique citadelle était retrouvée.
Et pourtant, et pourtant… tout paraissait si différent à l’odorat du rat humant les brises de sous la terre. Chaud, trop chaud, une véritable étuve ; à la Douzième Profondeur, au plus près des mines de cobalt, il est des chaleurs qui peuvent remémorer de telles savanes embrasées. Mais en ces lieux-ci, au Quartier des Forges de la Deuxième Profondeur, c’est habituellement le doux air tiède des montagne qui vient tanner le cuir du Nain ; certes pas cette colère ignée. Et puis, dans la fragrance du Nanique univers s’était infiltré un dissident coriace, un rajout tenace et qui empuantissait ses naseaux dilatés. Une odeur rouge de sang. Partout, des roches aux rocs et du ciel-de-pierre à la terre, un parfum de sang avait fait assaut sur Kirgan la Blanche.
Fournaise et sang, qu’ont-ils fait de la Fière Cité ?

Cà et là, quelques silhouettes gisaient au sol, d’autres couraient en tous sens dans le lointain ; celles-ci poursuivaient celles-là, ceux-là fuyaient ceux-ci. Bon nombre brandissaient des bâtons, des épieux.
Les Nains étaient devenus fous. Depuis que Dun Eyr avait retrouvé les cimes de glace et les revêches territoires de son peuple, tout n’avait été que brigandages et rapines, vols et embûches aux forêts, de mal en pis. Mille fois il ne survécut que par sa forme de rat, et ses folles échappées au travers de la broussaille ; des enfants Nains avaient même tenté de le passer au fil de la hache, pour le plaisir de croquer la gorge d’un rat musqué. Aussi le Haut-Prêtre avait-il dix et cent fois prié pour retrouver en Kirgan la voix de la raison, et un ombrageux peuple de seigneurs prêts à remettre en ordre leur royaume malmené par les vents. Mais voilà, la Noble Troglodyte n’était plus qu’un repaire de pillards, et de loin en loin cheminaient des escouades de Gardes pour restaurer la paix par les hallebardes. Âge de démence, tu l’emportes.
Détournant ses prunelles de quelques Nains en pugilat contre les lourdes cuirasses des Gardes Royaux, le rat se laissa filer au long d’un pilier, et fondit de quelques sauts jusqu’au bon vieux sol de sa patrie – dont la poussière se trouvait, là ou encore ailleurs, fort rougie. Deux bonds encore, et le rongeur se fut faufilé entre les échoppes dévastées, jusqu’à l’ombre d'un fier fourneau fendillé de part en part. Les combats s’éloignaient, quelques silhouettes avaient chu entre les pierres ; de très loin refluait le martèlement des bottes d’airain, qui tambourinaient vers d’autres luttes, et lorsque le rat releva les pupilles ce fut pour contempler une galerie désertée de toute âme. Il devait en tirer parti. Revenir à Kirgan avait été une chose, mais retrouver le Temple de Lirgan l’Habile en serait une autre ; plus de dix Profondeurs séparaient le sanctuaire de son Haut-Prêtre en rat dissimulé.

Pour les périls sans terme, pour les folles courses contre le temps que Dun Eyr avait ces derniers temps livrées, pas un rat, fût-il seigneur parmi ces petites bestioles, n’aurait enduré un douzième du chemin sans s’effondrer pantelant. Mais sous la fourrure pelée de ce rat-ci battait un vrai sang épais, celui d’un rude Nain des montagnes, et c’était avec l’endurance de son peuple de combattants que le Haut-Prêtre avait mené sa terrible remontée vers le Nord. Pas une fois ses forces ne l’avaient laissé évanoui au bord des précipices.
Mais tout guerrier qu’il soit, le Petit Peuple connaît les affres de la fatigue, et de la faim. Quelques pas clopinants, deux oreilles qui retombent, des griffes qui battent l’air en pure perte – à peine sorti de son repli ombré, le rat musqué fit quelques mètres et s’effondra sur le flanc, inanimé, sur le roche de la galerie. Avec son esprit s’en furent tous les charmes de Lirgan le Trois-Fois-Malicieux, et ce n’était gère plus un rat musqué, mais bien le Haut-Prêtre à la belle barbe, vêtu d’une toge encrassée par les routes, qui gisait sur la poussière du sol , à la merci des chapardeurs.
Dun Eyr avait retrouvé Kirgan – mais à quel prix.


Dernière édition par Dun Eyr le Ven 24 Déc 2010 - 4:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeLun 13 Déc 2010 - 10:02

Le chaos régnait à Kirgan, attisé par la folle colère de Mogar. Le Dieu punissait ses enfants de… eh bien on ne savait pas trop de quoi en fait, mais il ne les punissait pas à moitié ! Lorsqu’un nain pique une colère, il prend sa hache et tranche le premier humain qu’il trouve au niveau des genoux, mais lorsqu’un Dieu pique une colère, l’effet se mesure en termes de rayon de portée. Et la cité de Kirgan était au centre du cercle de la colère divine.

Depuis le Voile, depuis la venue des Dieux sur terre, tout allait de mal en pis. La société naine, habituellement bien ordonnée, sombrait peu à peu dans l’anarchie. Les travailleurs barbus se battaient entre eux pour un oui ou pour un non, parfois pour un simple regard. Certes le conseil avait décrété la loi martiale mais même l’armée devenait difficile à contrôler, la discipline menaçant à chaque instant de céder le pas face à la colère.

Le général Hardrek Ironwrist menait une patrouille dans les tunnels où le matin même avait éclaté une violente échauffourée mêlant une centaine de nains, soixante clans, vingt-six trahisons et trois tonneaux de bières. Lesdits tonneaux gisaient désormais lamentablement éventrés, signes cruels de la folie qui régnait. Comment osait-on s’en prendre à des tonneaux innocents ? Les cadavres de nains jonchant le sol paraissaient presque dérisoires à côté de ce crime.

Bref, le vieux nain menait un bataillon de gardes royaux, l’une des dernières unités qui gardait non sans mal sa cohérence, afin de vérifier que le calme revenait dans ces boyaux profonds. Certes c’était du calme causé par un manque de combattants, mais du calme quand même.

Alors que les gardes s’apprêtaient à changer de niveau pour continuer leur patrouille, l’un d’entre eux s’exclama soudain :


Général !
Oui soldat ? Que se passé-t-il ?
Celui là vit encore.

S’approchant, Hardrek vit qu’en effet l’un des nains ne gisait qu’évanoui. Le retournant pour voir s’il le reconnaissait, le général fut surpris de se trouver face à Dun Eyr, le Haut Prêtre de Lirgan qui n’était plus apparu à Kirgan depuis de longues semaines. Curieux personnage d’ailleurs que ce Dun Eyr, anormalement intéressé par le voyage et la découverte d’autres cultures. Ou peut être d’autres boissons, vu ses convictions religieuses ?

Enfin, cela importait peu, le nain n’en était pas moins un Haut Prêtre, et dans ces temps troublés, les responsables religieux risquaient gros à se balader seuls. De plus en plus de nains commençaient à regarder les temples et leurs représentants d’un fort mauvais œil, attitude compréhensible lorsqu’un grain de lucidité leur rappelait que la catastrophe qu’ils subissaient était d’origine divine.

D’un geste sec, Hardrek ordonna :


Emmenez le au baraquement le plus proche, il faudra que je lui parle lorsqu’il reprendra ses esprits.


Dernière édition par Hardrek Ironwrist le Lun 13 Déc 2010 - 18:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeLun 13 Déc 2010 - 18:25

Bon, avouons-le, quatre mois passer à creusouiller la roche à coups de dents de rat laisse quelques séquelles, et notre Nain-nouvellement-renanisé, étendu sur un rude châlit des baraquements de la garde, semblait pris de quelques tics bien compréhensibles alors qu’il revenait doucement à ses esprits.
Qu’il agite la tête en tout sens et frémisse des naseaux, soit. Qu’il passe une main fébrile sous son délicat postérieur, pour tenter de happer sa longue queue de rat qui avait subitement disparu, passe encore. Mais qu’il bondisse à quatre pattes jusqu’au sol, et attaque à coups de dents le bois d’un tonneau pour en laper au sol le doux breuvage – les Gardes en furent surpris. Et encore, quelle ne fut pas leur tête lorsque Dun Eyr tenta de les mordre, avant que de vouloir se faufiler dans une souricière du mur où il ne parvint qu’à coincer sa barbe.

Que cela soit bien clair : il n’était pas question qu’un seul Nain, dans tout Kirgan et même plus au Sud, apprenne que le Haut-Prêtre de Lirgan frétillait du museau en plantant ses crocs dans le fessard de deux Gardes Royaux. Pleinement revenu à lui, et redressé de toute sa petite hauteur, Dun Eyr exigea des deux rigolos du baraquement qu’ils fassent la promesse de ne jamais plus parler de cette petite histoire. Mais ces deux-là se tenaient tant les côtes, et riaient à gorge si déployée qu’ils en hoquetaient, que le Nain dé-ratisé s’empara d’un rude marteau qui traînait dans les parages, et les envoya joyeusement au pays des imbéciles assommés. Avec un peu de chance, et au vu de l’impact du maillet sur leurs crânes rebondis, il y avait tout à parier qu’ils oublieraient les événements récents des deux ou trois jours passés – voire d’une bonne semaine, car il est vrai que le coup de Dun Eyr aurait fait pâlir d’envie un Kerkand enragé.
Et si jamais les tavernes des mines venaient à bruisser d’un certain haut-religieux qui se trémoussait à se réfugier dans une galerie de rats, le Haut-Prêtre n’hésiterait pas un seul instant à reproduire le même choc – mais avec une large hache entre ses mimines.

Désormais assuré de l’invulnérabilité de sa réputation par ailleurs excellente, Dun Eyr commença à se demander il avait bien pu mettre les pieds. Grand, crasseux, avec des gravures licencieuses aux murs peinturlurant quelques Naines ou chèvres – ou parfois les deux tout en même temps – nul doute, il se trouvait dans un baraquement de la Très-Noble Armée Royale Gardienne et Protectrice de Kirgan – un ramassis de saoulards, qui assuraient joyeusement la paix dans la Blanche Cité. Bagarreurs, buveurs et braillards : une armée de Nains, en somme.
Dun Eyr n’avait toujours pas démêlé comment il avait pu parvenir ici, ni ce qu’il était advenu de sa Belle Cité de Kirgan. A l’heure actuelle, il aurait dû se trouver à quelques centaines de kilomètres au Sud, au milieu de quelques collines avec sa bande de Nains forgerons – et non pas dans un reliquat de ville à moitié en flammes, et ravagé par une guerre civile de soudards vociférateurs. Et si c’était une plaisanterie de Lirgan le Comique, cela n’était pas bien drôle – mais bon, à quoi s’attendre avec un Dieu Transformiste ?

S’emparant là de son bon maillet, Dun Eyr bondit hors du baraquement pour tenter d’en trouver un Général, un Lieutenant, ou pour le moins un petit substitut de Caporal-Cuisinier. Bref, un Nain de prestige – c’est-à-dire un grippe-sou qu’il pourrait soudoyer pour négocier une fuite vers les portes de la Cité, ou par quelques tunnels dévoyés et connus des soldats à la maraude seuls – également des rats, mais Dun Eyr n’était plus de ce bord-là, il avait retrouvé son beau corps d’Adonis, version Naine. Bon, son corps, quoi.
Avisant un grand ponte de l’Armée – il se reconnaissait à une cuirasse très sobre, donc pleine de dorures pesantes et qui miroitait comme une forge à elle seule – Dun Eyr l'approxima, sans se départir du gourdin, et à quelques pas le héla :

– Mène-moi à la Porte Sud, frère Nain, et tu recevras plus d’or qu’il n’en faut pour remplir l’Océan de tonnelets de houblon.

Oui, soudoyer un Nain requiert une certaine diplomatie dans la formule, comme l’on peut ici le constater.

– Et si, au passage, tu pouvais me renseigner sur tous ces grands feux et cervelles dans les rues, j’en serais fort joyeux.

Pas un mot de trop – et peut-être quelques-uns de pas assez, mais bon, l’essentiel y était…
Ça, c’est causer en Nain.
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMar 14 Déc 2010 - 8:29

En attendant le réveil de Dun Eyr, Hardrek installa un quartier général temporaire dans une taverne à moitié détruite lors des troubles de la veille. Tandis que les gardes royaux enlevaient le gros des débris, le général alla uriner derrière l’établissement, sifflotant dans sa barbe les premières mesures de l’éternel succès musical « de l’or de l’or de l’or de l’or de l’or ». Sa braguette de métal refermée, le vieux nain donna quelques ordres et s’isola le temps de méditer.

Assis sur un banc et alors qu’il réfléchissait aux prochaines actions à mener, le général se retourna en entendit le bruit de la porte et vit Dun Eyr sortir d’un pas rappelant celui de son oncle Trekor Marteau de Glaise à la réunion annuelle de son clan lorsqu’il avait un peu trop abusé des plaisirs de la table. Le pas toujours très digne héraut de Lirgan s’avança et d’une voie altière demanda à être mené aux portes de Kirgan la belle, la cité aux milles forges et dix milles tavernes.

D’un sourire sans joie, le général fit signe au Haut Prêtre de venir s’asseoir. Il n’avait hélas pas de bonne bière mousseuse à lui proposer, les rares stocks restants étant réservés à des cas extrêmes, comme le soin aux blessés. Et le jour où le divin nectar viendrait à manquer, l’un des derniers facteurs de calme aurait disparut. Rien n’est plus agressif qu’un nain sobre à qui l’on refuse une chopine pour étancher un besoin somme toute naturel.


Haut Prêtre, vous avez choisi un étrange moment pour revenir parmi nous. La colère de Mogar s’est abattu sur nous à cause de… de… ben on ne sait pas trop, aucun religieux n’a pu m’éclairer sur le sujet. Entre les gobelins qui deviennent agressifs, la folie furieuse qui semble avoir envahie nos terres et le roi qui reste introuvable, maintenir l’ordre est pour le moins malaisé.

Que cela était joliment dit ! Dans les faits, on pouvait le traduire par « depuis que l’autre fumier à pété une soudure, tous les pochtrons du coin se tailladent la gorge à la hache et ces sales peaux vertes ont décidé de nous montrer qui a la plus grosse ». Mais un général doit éviter de s’exprimer ainsi, cela fait désordre, et quel que soit l’opinion que nous ayons de Mogar, Dun Eyr était tout de même au service d’un de ses collègues.

Ce qui en soi le rendait suspect…
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMar 14 Déc 2010 - 10:38

Crénom de crénom – ainsi se récriaient les Hommes des champs, lorsque des cohortes de Nains fondaient sur leurs troupeaux – qu’était-il advenu de la Cité Houblonnique Où les Peuples Eclusent ? (C.H.O.P.E, le p’tit nom de Kirgan pour les intimes)
Pour comprendre l’appel désespéré de Dun Eyr, il convient ici de retracer fidèlement le tableau qui s’étendait sous ses Naniques mirettes. Droit devant lui, et un peu à droite, gisait en ruines le mythique Quartier-ousqu’on-s’en-envoie-de-pleines-lampées-dans-l’ventrou, rapidement renommé l’Quartier, car un Nain passablement noyé et désireux de poursuivre plus avant son naufrage bibinnesque, ne parvient jamais à énoncer en entier un nom aussi complexe – si tenté qu’il s’en rappelle – et finit le plus souvent par décapiter malencontreusement son informateur lorsque les nerfs lâchent. Et c’était là un désastre, à cette heure, de voir les légendaires tavernes de Kirgan qui béaient toutes portes éventrées, avec ça et là d’horribles cadavres mutilés, des moignons fracassés et des squelettes piétinés – je veux bien sûr parler des tonneaux de bonne-brune qui avaient été réduits en miette. En revanche, plus loin sur la gauche, c’étaient là de vrais corps de Nains qui gisaient sur le pavé. Et pas un ou deux, mais trois bonnes douzaines. Scène habituelle de fin de soirée imbibée, moins courante lorsque c’est le pleine journée et que des patrouilles de Gardes Royaux circulent en tous sens sur les malheureux reliquats de compagnons.
Bon, et alors ? Était-ce cela qui estomaquait tant notre Dun Eyr ? Crévindjiou – celui-là, c’est lorsque l’on arrachait aux paysans Olysséens leurs troupeaux de mulets – Crévindjiou donc, Dun Eyr avait trempé ses petons dans d’autres batailles, et un petit massacre n’a jamais fait grand-mal au Petit Peuple ! Qui plus est, cela fait des histoires à raconter le soir autour d’une – ou deux… – chopines. Oui, mais voilà, non. Ce n’est pas tant cette petite vision de désastre qui aiguise l’esprit du Haut-Prêtre porteur de marteau, mais bien plutôt cet étrange Général, cet être incongru et qui médite à l’écart. Eh bien, qu’il médite, soit – mais qu’il médite sans tonnelet de brune à la pogne, encore ? C'est Naniquement impossible.
Et que l’on aille pas parler de pénurie de houblonneux cordial – tout-un-chacun chez les Nains sait bien que, dans les vastes Salles d’Armes de la Citadelle, sont entreposés suffisamment de barils blonds pour noyer les Six Niveaux Inférieurs de la Cité.
Ce fut donc sans se départir de son maillet que Dun Eyr prit place à la table désespérément vide du Général désespérément sobre, et médita de concert avec lui.

– Mogar, huh ?... Mogar…

Dans un effort de mémoire, Dun Eyr tenta de se ressouvenir des adeptes de Mogar qu’il avait bien pu connaître. Mmmh… de grandes bestioles de Nains, tatoués au charbon sur le front, qui hurlent des chansons paillardes en livrant batailles d’étincelles avec les Gobelins de l’Est. Mouais, au vu du degré de joyeuseté du sectateur de base, il n’était que peu étonnant que leur grand manitou ait déliré du bulbe et lancé une Conquête-Par-Le-Feu contre ses propres gugusses.

Se produisit alors ce qu’il convient de nommer l’incident fâcheux. L’accident bête, quoi.
Et il prit la forme, là-bas, d’un Nain mogariste qui, malgré six haches dans le corps – dont une en travers du crâne, une seconde dans le fondement de l’être – parvint à se relever sur ses petons, et commença d’empoigner son arbalète caparaçonnée.
Bon, soyons honnête, un petit caillou lancé par un enfant gobelin aurait suffi à propulser définitivement ce dangereux rebelle vers les Champs-de-Houblon-Éternel.
Oui, certes, mais voilà, non. Car Dun Eyr avait passé de longs mois dans le peau crevée d’un rat empuanti, et l’appel de la magie vibrait en lui comme feu d’archer à la dextre d’un tireur – en d’autres termes, sa grosse Rune le démangeait.
Bondissant sur la table – question de balistique Naine, ‘pouvez-pas-comprendre – le Haut-Prêtre arracha ses rouges tablettes de leur besace, et burina sur la cire une très large imprécation enragée.

Dire qu’une boule de feu alla achever le Nain, cela serait tout à fait faux.
Dire que de larges colonnes de flammes carbonisèrent le petit corps et forèrent par là-même douze mètres de roches, serait déjà plus exact.
Mais dire que le Nain fut pulvérisé par l’impact d’un petit soleil, qui dévasta la galerie de part et part et ébranla Kirgan sur Douze Niveaux, voilà qui approximerait plus raisonnablement la vérité.

Et noter que le grand sourire carnassier de Dun Eyr fit vite place à un brin de remords, voire une grosse gêne de violeur de poules prit sur le fait, c’était rigoureusement vrai.
Car, à y bien penser, cela n’était peut-être pas la meilleure idée que de manier le Feu dans une guerre contre les Adeptes du Dieu des Flammes – et puis bon, pulvériser du Nain agonisant, c’est assurément rigolo, mais parfois ennuyeux sous les yeux d’un Général en pleine guerre civile.

L’esprit de Dun Eyr turbina deux longues minutes durant sous sa crasse crinière, pour en tirer cette habile déclaration : Oups.
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMar 14 Déc 2010 - 14:38

Oui, « oups », le terme est assez bien adapté à la situation et aux dégâts causés par l’impulsivité, pour ne pas dire plus, du Haut Prêtre de Lirgan.

« Oups »…

On peut dire ca…

« Merde » aurait été plus vulgaire…

« Saperlipopette » un peu ridicule…

Donc restons sur notre « oups ».

Hardrek ne l’avait pas vu venir ce coup là, vraiment pas une seule seconde. Un peu fatigué par plusieurs jours de patrouilles épuisantes, il avait à peine remarqué le kamikaze Mogarien se relever, bien tranquille de toute façon quand à la précision de son tir dans cet état. Mais l’espèce de bombe atomique servie par Dun Eyr en réponse manquait… comment dire… de modération.

Nous sommes d’accord pour dire qu’il fallait tuer cet imbécile désireux de continuer à se bagarrer malgré ses blessures, mais de là à nous sortir une rune de la mort qui tue la vie vivante par le feu flamboyant du chaos primitif à fleur bleue (pourquoi à fleur bleue ? Personne ne le sait), il y avait une marge. Un simple jet de hache aurait suffit, c’était propre et sans bavure.

Là, question bavure… je n’ai plus envie de baver depuis. Le pauvre nain se retrouvait à tapisser les murs et le sol de la grotte. C’est joli, mais pour amateur uniquement, faut aimer…

Quand au sort utilisé pour ce faire, eh bien disons que déclencher des explosions de feu dans une cité bâtie près d’un volcan et déjà soumise à des tremblements de terre réguliers, je vous en laisse apprécier la subtilité. Dun Eyr voulait faire un concours de bourrin ou quoi ? Ou alors c’était le genre de nain qui prend une presse hydraulique de cinq cents tonnes de pression lorsqu’il doit casser un œuf pour son dîner.

En tout cas, le rigolo venait à peine de se réveiller que déjà il mettait du bazar un peu partout. D’un ton fatigué, même pas en colère, juste fatigué, Hardrek marmonna :

Haut Prêtre, si c’était pour rajouter encore un peu plus de chaos au foutoir créé par Mogar, vraiment vous auriez pu vous abstenir.

Un Dieu en colère, des nains furieux, des prêtres bredouillants et maintenant Dun Eyr ! Décidément Kirgan était maudite. Il ne manquait plus qu’une bande de drows en string pour compléter le tableau et lui donner un air de catastrophe finie. Non vraiment rien ne sera épargné au petit peuple barbu.
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMar 14 Déc 2010 - 20:08

– Euh… Fichtre.

Dun Eyr, toujours debout sur sa table, se tripatouilla la barbe en contemplant son œuvre. Et fichtre n’était pas de trop, non…
Bon, visiblement, les soudards de Kirgan – ou du moins, ce qui auraient la chance de survivre à une guerre civile, une éruption volcanique et un Dun Eyr – devraient changer de lieu de réjouissance, car il ne restait plus grand-chose de leur Quartier. Au moins, si tout cela finissait mal, une prometteuse carrière semblait attendre le Haut-Prêtre dans l'Art Brut. Le grand-oeuvre, le gros Art qui fait des trous.

Alors voilà, il y avait un sérieux problème. Un problème d’un petit mètre-cinquante, bardé d’une rude cuirasse, et communément nommé Général-qui-pourrait-nourrir-une-légère-amertume – et les Nains ont une définition extensive du mot léger.
Ni une, ni deux, et même pas trois, Dun Eyr déploya la Stratégie Qui Fait Des Amis (S.Q.F.D.A, une abréviation étrangement peu usitée…). Et, comme toute stratégie sociale Naine, les maîtres-mots en sont mesure et subtilité – un peu comme pour l’usage des Runes, en somme.
Première étape, le sourire. Un vrai sourire, tout-grand-tout-beau-tout-propre-ou-presque – « presque », car croûter avec des ratounes de rats pendant quatre mois, cela vous charge quelque peu l’haleine et l’interstice des canines. L’on aurait pu retracer de visu l’itinéraire gastronomique de Dun Eyr durant les dernières semaines, itinéraire qui avait lévité entre les panses de mangoustes crues et les scolopendres crevés – à condition de survivre au souffle quelque peu embrumé du Nain, et qui aurait pu faire croire à l’autre rebelle répandu un peu partout au plafond que l’arme la plus dangereuse de Dun Eyr n’est peut-être pas sa tablette runique.
La deuxième étape étant d’engager une conversation saine et intelligente sur les stratégies commerciales en matière de protectionnisme maritime envers les Elfes, Dun Eyr préféra bondir directement à la dix-septième étape de son Offensive du Sourire, qui se nommait sommairement Bibine-et-Biture.
Cette étape comportait toutefois un léger inconvénient. Oh, rien de bien fâcheux… il s’agissait simplement de magie.

Comme un Elfe manierait la lettre éperdue de sa bien-aimée, ou plus encore comme un docker d’Ydril ferait léviter de douceur un colis de whisky, le Haut-Prêtre leva doucement son arsenal du petit Runiste qui débloque du ciboulot, et traça avec subtilité une élégante construction sur la cire. Et, tout en délicatesse – comme un Maitre Elfe en hauts-collants embrasse son amant aux abords d’un lac emplis de p’tites-bebêtes-qui-font-d’la-lumière – il écacha le tout.
Bon, assurément, il n’y eut plus ce coup-ci de flammes ravageuses ni d’explosion cyclopéenne. A peine un petit pschitt de moufette malodorante, et une chope de brune vint se poser sur la table, tout à côté du Général.
Enfin, une chope… une chopine.
Une bolée.
Un petit godet.
Un demi-dé à coudre, quoi.
Pour le coup, Dun Eyr avait peut-être lésiné un chouïa sur les moyens pyrotechnico-magistiques. Mais bon, cela lui éviterait une décapitation dans les règles de l’art – peut-être serait-il simplement pendu ?

Etape dix-sept bis :
– A la bonne vôtre, Messire Généralissime !

Et Dun Eyr lui tendit le douzième-de-décilitre de houblon.
Et un grand sourire en prime – non, l’œuf de vipère pourri n’avait toujours pas disparu de l’interstice de ses canines...
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Hardrek Poing-de-Fer
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 8:17

Lorsque Dun Eyr lança son sourire, Hardrek réalisa qu’il venait de trouver une nouvelle arme de destruction massive anti-drow. L’estomac nain est pourtant robuste, mais celui du Haut Prêtre monta d’un cran dans l’estime du général qui se mit à rêver…

Rêvons….

La bataille faisait rage, drows et nains combattaient depuis l’aube pour la possession de la colline. Les généraux savaient bien que celui qui y installerait ses armes de siège aurait gagné la guerre. Le petit peuple devait faire face à des hordes ininterrompues de combattants du Puy fanatisés. Au cœur de la mêlée, le champion nain tranchait bras et jambes à grands renforts de moulinets de sa hache. « Venez y, venez raclures ! » rugissait-il entre deux coups.

Mais soudain une ombre s’avança lentement entre les rangs des combattants. Le champion nain déglutit en voyant la taille de son nouvel adversaire. Ce drow là mesurait largement une tête de plus que ses congénères, et ses épaules massives supportaient une armure d’ébène incrustées de sortilèges maléfiques. Avec son casque noir et sa cape de la même couleur, sa flamberge rougeoyante et sa respiration rauque, le nain se dit que s’il se laissait pousser les oreilles et se mettait à inverser l’ordre des mots dans ses phrases, il aurait une chance.

Mais maître, le côté obscur est-il plus puissant ?

Non, non… plus facile, plus rapide, plus séduisant.

D’un revers nonchalant de sa massive flamberge, il décapita trois nains d’un coup et se planta devant le champion. Autour des deux combattants, un cercle s’était formé, comme si tous savaient désormais que l’issue de la bataille dépendrait de l’issue de ce duel titanesque. Les premiers coups portés furent plus exploratoires qu’autre chose, chacun cherchant à tester son adversaire, mais bien vite les lames se heurtèrent violemment, des gerbes d’étincelles sifflant dans l’air lorsqu’elles se touchaient.

Malgré toutes ses qualités martiales, le nain reculait peu à peu, et déjà l’ombre ricanante de la défaite drapait ses nuées autour de lui lorsqu’il décida d’utiliser sa botte secrète. Il ouvrit la bouche et souffla son haleine droit dans le visage du drow, qui prit de plein fouet l’attaque. La stupeur et l’horreur put se lire dans les yeux du champion du Puy alors que les miasmes méphitiques portaient le coup de grâce. Et sous les hurlements de joie de l’armée naine au grand complet, le seigneur noir s’effondra !

Cessons de rêver…

Pendant ce temps, le runiste avait… lamentablement échoué à créer l’outil de la conciliation nanique utilisé communément lors des rudes discussions sur la répartition haussière des bénéfices boursiers et indiciels du cycle long des sicav monétaires de la bourse de Kirgan. En termes plus simples : de la bière.

De la bière donc, mais à peine un dé à coudre. Sur le papier de quoi saouler un elfe mais même pas de quoi enlever la poussière d’un gosier nain. Bon, politesse oblige, le général se siffla le petit verre, mais cela ne calma guère son humeur.

Mais alors qu’il s’apprêtait à sortir une diatribe sur les conséquences de la magie et la nécessité de faire preuve de modération et de savoir vivre dans les rapports naniques en période de crise, un sourd grondement se fit entendre au plus profond des entrailles de Kirgan. Et cette fois, ce n’était pas un sort runique causé par un Haut Prêtre à moitié déjanté et à moitié dératisé.

Et merde, c’est quoi ca encore ?
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 9:45

{Remerciements à Arthur pour ses bonnes idées What a Face}


Non mais il veut une baffe, le lampadaire sur pattes ?

Allez, Dun Eyr était tout disposé à le reconnaître, il avait commis une petite imprécision, en noyant dans la lave une bonne partie de la Deuxième Profondeur de Kirgan. Bon, d’un autre côté, les guides touristiques pourraient faire de grandes Explorations Spéléologiques des Ruines de Kirgan – lorsque Dun Eyr aurait fini d’en redessiner les plans à grands renforts d’explosions solaires – et à n’en pas douter, une si belle curiosité figurerait en bonne place dans ces petites promenades pour Humains repus et bedonnants de la besace à piécettes.
Ainsi, Dun Eyr anticipait sur le futur économique de son cher royaume, et on le remerciait comme un malpropre – c’était le cas de le dire, quatre mois de rats de rocaille vous laissent une douce fragrance au corps…

Et en plus – en plus ! – ce gros Général-lanterne de forain avait éclusé la vaste chopine – ou ce qui en tenait lieu – sans en laisser la moindre gouttelette à Dun Eyr.
Bon, d’accord, le Haut-Prêtre est parfois d’une mauvaise foi assez certaine.

Idée. Une vraie idée venait de poindre dans le crâne épais du Nain. Et ses deux précédentes idées ayant été un torrent de lave un et un quart-de-godet de bibine, à n’en pas douter celle-ci serait la bonne.
Un marteau. Un Général. Un marteau et un Général. Perfecto ! comme dirait un cousin du Sud du Nord – enfin par là, v’voyez…

Mais voilà, la méphistophélico-machiavélico-fantasti-géniali-stratégie, dite du « Boum dans l’Pif », ne put malheureusement être menée à bien… car les cavernes s’agitaient soudain. Fichtre. Des empêcheurs d’assassiner en rond – il était bien vrai que Kirgan avait fort changé depuis le temps jadis, car on ne pouvait même plus éventrer en toute tranquillité… signe d’un Royaume au bord du gouffre, pour sûr.
Cela grondait. Et cela grondait même fort, là-dedans. A croire qu’un deuxième Dun Eyr s’était caché dans ces tunnels.

Toujours sur sa table – cela fait plus héroïque – Dun Eyr releva son lourd marteau. Il n’était pas foncièrement fanatique de ces armes-là, mais un Nain n’oublie jamais toutefois le maniement très-délicat d’un écrase-citrouille.
Quoiqu’il sorte de ce gouffre, Dun Eyr – oui, le Nain aimait à se parler à lui-même, cela occupe lorsque l’on grignote des araignées de montagne – tu vas nous en faire un hachis digne des plus fins gourmets de viande-de-gobelins, et ils sont nombreux.

Nain renégat, Garde Royale, bébête de l’En-Bas ? En d’autres temps, Dun Eyr aurait pris les paris, mais pour cette fois-ci, ce serait un massacre en règle de tout intrus qui passerait l’arcade du gouffre. Un bonne bagarre au maillet, tout ce qu’il fallait pour se mettre un Général de guerre dans la poche.
Oui, sauf que voilà, glups. Et re-glups. Car ce n’était pas une petite huitaine de Nains ivres qui jaillit des profondeurs, mais quelque chose de plus, comment dire… grand. Voilà, oui.
Très, très, très grand.
De vieux manuels poussiéreux d’une bibliothèque Naine défilèrent dans l’esprit du Haut-Prêtre. Haplotaxida Lumbricina, plus communément nommé lombric. Mais ici, la variante de luxe – Carnivoris et Magnatidus, s’il-vous-plaît.
Un entrelacs de tentacules embrasées et de mâchoires carapaçonnées.
Un Holwerm.

De très, très, très gros ennuis à l’horizon.

Glups !
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 10:45

L’espace d’un instant, Hardrek trouva non sans humour que le Haut Prêtre avait vraiment l’air bête dans sa fière posture de combattant sans peur et sans reproche attendant un ennemi, et se rendant compte que l’ennemi en question est un Holwerm… c’est-à-dire une sorte de ver de terre mais mesurant plus de soixante mètres, en partie blindé, cracheur de lave et assez rusé qui plus est. Situation amusante non ?

Mais cet instant d’humour ne dura vraiment que l’espace d’un instant, car à celui d’après le processus cérébral nommé « instinct de survie » passa en priorité maximum et se mit à hurler sous le crâne du général que la grosse bestiole risquait de le bouffer lui aussi, même s’il y avait plus à dépiauter vu l’armure lourde dans laquelle il était engoncé.

Mais les Holwerm mangent salement, c’est connu, et n’utilisent que rarement un couteau et une fourchette, préférant l’antique technique dite du gobage. En clair ca sentait mauvais… au propre comme au figuré, parce que franchement ca pue un Holwerm. Déjà que le général venait de voir la bouche de Dun Eyr, il ne manquait plus que cela pour que son estomac commence à expliquer qu’il en avait assez de ces scènes d’horreurs.

Journée pourrie !

Sautant lestement sur ses pieds avec la grâce d’un danseur étoile, le général dégaina fièrement son arme et prit la pose pour les photographes venus faire l’affiche du film « le retour du nain » (dans les salles de Diantra la semaine prochaine). Puis il se rappela qu’à la différence du gusse qui tranche tout avec sa drôle d’épée verte, lui pouvait faire appel à des condisciples un peu plus utiles. D’une voix altière et virile…enfin presque… il beugla :

A la garde !

Il est dit quelque part dans les chroniques de Skelos ou dans les mémoires de Clausewitz que la garde meurt mais ne se rend pas. Quand au mot de cinq lettres ajouté après pour l’histoire, les deux nains étaient déjà dedans jusqu’au cou.
A l’appel d’Hardrek, une dizaine de gardes apparurent, et tous vaillants nains qu’ils furent, ils restèrent muets de stupeur face à la grosse larve ignoble et puante qui s’avançait vers eux en bloblotant. Un ordre sec les ramena sur terre :

Vos hallebardes et vos arbalètes !

Pour combattre une bestiole de ce type, mieux valait mettre de la distance (quelques kilomètres sont parfaits). L’avantage de la hallebarde ou de toute arme du même type, c’est que l’action se passe à l’autre bout, c’est-à-dire loin. Deux gardes d’arbalètes lâchèrent leurs carreaux sur le monstre avec un effet rappelant une piqure d’insecte sur un éléphant, tandis que les autres récupéraient des armes d’hast au râtelier le plus proche.

Décidément Dun Eyr s’apparentait à une catastrophe ambulante… soit Lirgan avait un sens de l’humour vraiment pourri, soit Mogar faisait du facétieux Haut Prêtre l’instrument du chaos. D’une voix acerbe, le général demanda au gaffeur en chef :

Vous n’auriez pas par hasard un sort utile mais qui ne ferait pas sauter la moitié de la cité cette fois ?

Selon le codex des donjons, il existe contre chaque monstre un sort perdu et oublié qui permet de le tuer en un coup. Le problème d’un sort perdu et oublié c’est qu’il est… perdu et oublié. Ce qui soit dit en passant est un paradoxe car savoir qu’un sort perdu et oublié existe indique qu’il n’est ni perdu ni oublié, donc connu, donc inefficace puisqu’il nous faut un sort perdu et oublié comme expliqué auparavant. Vous me suivez ?

De toute façon, ce genre de sort nécessite en général un gnome unijambiste enroulé dans du jambon, les statuettes des douze gitons du grand sodomite du Puy, une jeune vierge à sacrifier et un fromage de chèvre frais enroulé dans une feuille de chêne… bien que certains affirment qu’un saint-nectaire fermier ferait aussi l’affaire, mais je ne me prononce pas sur ce point. De toute façon, nos deux héros n’ont pas de jambon avec eux, alors oublions le sort qui tuera le monstre en un coup, et revenons en aux bonnes vieilles haches de nos grands-mères !
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 13:15

Signalons tout d’abord une légère imprécision dans l’esprit du bouillant Général – car l’on a beau être sous la menace d’une terrifiante créature plus ou moins invincible, et bien plutôt plus que moins, l’exactitude demeure une belle vertu.
Tout-un-chacun sait pertinemment qu’un sort perdu et oublié existe contre d’aussi grandes bestioles, ce à quoi quelques plaisantins vous feront habilement remarquer qu’il n’est pas si perdu ni oublié que cela, et que se le remémorer urgemment serait assez bien vu. Sauf que hic jacet lepus, et tout le bazar. Car si l’existence du sortilège n’est ni oubliée ni méconnue, c’est bien le contenu, l’essence même de la chose qui a sombré hors des mémoires. Soyons précis – Bene diagnosctiur, bene curatur, qu’y disaient les viocs de vieux sages.
Ceci étant posé, revenons à nos moutons – en l’occurrence, un seul et sans pattes, mais de taille plus que respectable – car la théorie magique est bien belle, mais Dun Eyr n’avait de toute façon jamais biffé le moindre grimoire antique où un vieux magicien donnait la recette du Holwerm à la broche.
Alors mieux valait improviser – et prestement. Coup de chance pour le Général, l’improvisation était la grande spécialité de Dun Eyr – assurer la survie de ses compagnons, moins…
Si jamais Dun Eyr en ressortait vivant, il ferait très certainement de brandes embrassades au Général – ou ce qu'il en resterait.

On-ne-sait-plus-qui-et-peu-importe (pseudonyme répandu parmi les penseurs Nains) disait – et il avait en cela bien raison – « Martelibum Enclumorium atque vastere Cracboum ». Bon, ce proverbe se transmettant de mémoire de Nain – et principalement de mémoire de Nain imbibé – l’on était plus tout à fait sûr de tous les petits mots, mais le sens en demeurait immuable : Le marteau et la,… ou le ? enfin bref… – peu importe, tout le monde à Kirgan comprenait très bien ce que cela signifiait. C’était la Tactique dite du Maillet-et-du-Truc-sur-Lequel-le-Maillet-fait-boum – également nommée Castagnettes et nez de gobelin, en raison d’une vieille plaisanterie d’un Maréchal d’Almia, qui un soir d’hiver… euh, enfin bref, on s’égare, on s’égare, et un beau jour l’on retrouvera beaucoup de néant avec Dun Eyr au milieu – aussi mieux vaut-il suivre les agissement du petit bonhomme pour comprendre comment il parvient à causer autant de désastres en si peu de temps.
Sa Tactique nécessitait deux éléments. Le Maillet et le Truc. Bon, on peut le faire avec un seul élément, voire avec trois ; certains l’auraient même fait sans rien du tout, mais la bonne moyenne se situe aux environs de deux.

Le Maillet. Une escouade de dix Nains invulnérables – une « Grosse », terme militaire – … et l’on peut dire que les Gardes avaient bien fait de pointer le bout de leur barbe dans les parages, le Haut-Prêtre allait pouvoir les marbriser dans l’instant, de sorte qu’ils iraient noblement servir leur patrie à leur corps défendant – et accessoirement, mourir broyés dans la douleur, mais c’était là un détail si insignifiant que Dun Eyr jugea meilleur de ne pas en toucher mot au Général. De toute façon, cela ne lui aurait pas plu – les militaires sont si sentimentaux envers le menu fretin de la troupe.
Résultat fort intéressant. Fumées bleue et odeur de bolet péteur. Peut-être était-ce le gourdin qui faisait cela… Dès que Dun Eyr aurait le temps, il ferait une thèse sur le sujet. Quand ? Oh, peu après avoir zigouillé un Holwerm affamé.
Transformer dix Gardes flageolants en Nains de marbre, voilà qui ne demande qu’un peu de concentration et une bonne tablette de cire que tout Runiste de ce nom promène dans sa poche. Et en quelques secondes, le Haut-Prêtre baragouina son imprécation, et les Nobles Protecteurs de la Cité Naine – les clampins qui ont les pétoches, là, à droite sur votre écran – avaient fait place à dix redoutables automates de marbre pur, qui offrent l’insigne avantage de ne pas trembloter du jarret face à un petit Holwerm de rien du tout.
Bon, accessoirement, le sort est irrémédiable, et les Nains venaient de mourir – mais l’heure n’était pas aux petites larmes, il restait à notre joyeux Haut-Prêtre encore beaucoup de labeur à abattre.
Voilà pour le Maillet.

Le Truc, c’est une autre paire de manches. Car le Lance-Nain Semi-Automatique à Répétition – archétype plus qu’archétypal du Truc – a été récemment reclassé Invocation Delux selon la Convention des Grands Magiciens qui Débloquent du Chapeau, regroupés au sein d’une Section Théorique des Affaires Flamboyantes et Frappadingues (S.T.A.F.F.), ce qui interdit son invocation ex nihili à moins d’avoir débloqué les douze objectifs-bonus et ramassé les cent champignons d’or des trois premiers Donjons du Royaume Nain – et Dun Eyr était encore loin du compte.
Mais fort heureusement, cette sympathique rencontre imprévue se déroulait dans la Deuxième Profondeur, aile Nord – enfin, ce qu’il en restait après le passage d’une guerre civile et un Haut-Prêtre – de sorte que de lourdes échoppes caparaçonnées, entre les fourneaux de haches, étalaient leurs devantures dévastées. Enfin, étalaient, plus tellement… disons que cela pendouillait vaguement. Le bon côté de la chose était qu’il serait plus facile d’entrer – car crocheter une armurerie Naine, il y en a qui ont essayé, et ils essayent encore.
Et dans les arsenaux de guerre des Nains, il y a des machins et des bidules. Et plein de Trucs.

Laissons donc un instant le combat de côté – il se résumerait pour l’instant à un lombric qui s’amuse à terrifier des statues de Nains, ce qui n’est pas très folichon – et délassons-nous en suivant notre guide Dun Eyr pour la visite d’une cahute typique de Nain Kirganique.
Tout commence avec la salle d’armes, échoppe typique et rustique où l’on vend des armes – de sorte que le chaland qui est entré sous l’enseigne Armurier ne se sent pas floué devant un élevage clandestin de bouquetins de compétition.
Fort heureusement, par une petite porte basse – basse pour un Nain, c’est dire si c’est infinitésimalement pas-bien-haut – le visiteur initié peut accéder à une arrière-cour de granit, où sont effectivement élevées quelques chèvres clandestines destinées aux duels, à la reproduction, ou encore à la haute-société Kirganique pour ses parties fines.
Deuxième porte, deuxième salle secrète, seuls y pénètrent les intimes – et encore – et les voleurs, qui renferme les recettes de la journée, le petit pécule du Nain. Un contrôleur des impôts y est une fois entré, il y est toujours ; en plusieurs morceaux bien sûr.
La troisième porte, ce sont les tunnels secrets. Bien évidemment, les Nains sont si avides de creuser des tunnels, encore plus lorsqu’ils sont secrets, que l’arrière-montagne est un très artistique gruyère granitique, et que de si nombreux tunnels ont forcé les Nains à placer quelques poteaux indicateurs lorsque plusieurs tunnels se recoupent. Six écriteaux sur sept portent la mention Taverne – sur le septième, le « T » est tombé, ne reste plus qu’averne.
Enfin, si vous parvenez à la quatrième porte, nul besoin de décrire ce qu’on y trouve. Seuls les propriétaires du lieu trouvent leur chemin jusqu’à la quatrième porte, et l’on ne va tout de même pas divulguer ici ce qu’ils ont enclos derrière.
Mais voilà, chez les Armuriers, existe une cinquième porte, et une cinquième salle. La Salle-Truc. Et elle porte bien son nom, car elle renferme souvent des Trucs.
Et, coïncidence ou non, vous le croirez ou non, c’est oui ou c’est non, mais Dun Eyr y trouva un authentique Lance-Nain Semi-Automatique à Répétition. Ah, les petits hasards de la vie Nanique…

Trois minutes et quatorze secondes plus tard, le Haut-Prêtre avait reparu face au Grand-Bidule-Chose, poussant devant lui le quelque-peu-poussiéreux-mais-on-s’en-accommoderait LNSA.
Comment le Nain avait-il pu l’amener jusque là ? Oh, c’était un peu compliqué à résumer là, sachez seulement qu’il fallait huit centimètres de cordage et beaucoup de précision – mais pour l’heure, ce n’était pas de précision qu’il retournait, car il s’agissait tout de même de réduire en miettes un Ver Carnivore d’une hauteur de quarante-quatre barils de bière empilés, ce qui laissait pantois.

Le Lance-Nain Semi-Automatique à Répétition se présente comme une baliste de guerre, mais en plus gros, et avec des crânes d’Elfes pour décorer le tout – psychologie Naine, ‘pouvez-pas-comprendre – la seule différence étant que les munitions, ce sont des Nains.
Quelle chance aurait une brigade de dix Nains contre un Ver Carnivore ? Oh, à peu près celle d’un tome de chèvre dans une assiette du Petit Peuple. Ou d’un Nain bûcheron en Forêt Elfique.
Là intervenaient les Nains de marbre. Car propulser des Nains, c’est bien – des Nains endurants et blindés comme une forteresse, c’est mieux. Et il y avait dix de ces munitions-là qui patientaient à côté du Lance-Nain.

– Général, bombardez-moi tout ça !


Dernière édition par Dun Eyr le Mer 15 Déc 2010 - 23:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 13:50

Mais c’est qu’il me bousille mes nains l’autre fumiste là ! Non pas que j’y tenais, je ne me suis même pas foulé à leur donner un nom à ces gusses, mais après les pensions de reversions aux veuves, c’est bibi qui trinque pour la paperasse. Et il me les marbrifie (ca existe ca ?) en pérorant une langue morte en plus. Comme disait si bien Tite-Live : « causes moi français mon chou, je jacte pas le latin ! ».

Alors que le général commençait à se demander de quel côté était le Haut Prêtre, le Lance-Nain Semi Automatique (LSNA modèle 36R-W2 à propulsion cadencée et affut triple câble) apparu…

Magnifique…

Sublime…

Arme de catégorie 1 interdite par la convention de Genève, déclarée interdite par trois religions et arme sainte par deux autres qui s’en servent pour occire les incroyants ou plus simplement pour lancer des feux d’artifices lors des fêtes.

En tout cas, dix nains de plus ou de moins, ca ne faisait pas beaucoup de différence face à la grosse bébête, mais un LNSA dans la balance, tout de suite c’est rigolo. D’ailleurs vous savez qu’à bazarder la magie à tout venant comme ca, on est au bord de la création d’un nœud ? Manquerait plus que ça, évitons donc. Rien d’ailleurs ne disait que le Holwern serait vulnérable à la super-arme, et il faut noter que la bestiole ne parut guère impressionnée par les gesticulations du barbu tordu.

Remarquez, les Vers Géants ont une connaissance assez limité des armes de siège et des subtiles optimisations de puissance de pénétration d’une baliste. Il continua donc d’avancer avec la stupidité aveugle des boss intermédiaires dans les donjons ou d’un nain assoiffé ayant repéré un tonneau de bière.

Force est d’admettre que lorsque vous pesez plusieurs tonnes, que vous êtes cuirassé et insensible à la chaleur et aux armes classiques, les techniques les plus simples sont les meilleures. Vous, dans votre partie de D&D préférée, vous établissez des stratégies… alors le nain et le barbare foncent dans le tas, l’elfe tire dans les fesses du voleur et le rodeur se cache… euh non pardon ça c’est une autre stratégie basée sur la ruse, le « on fonce dans le tas et on les butte tous » est bien aussi.

Comme quoi l’aventurier moyen et le Holwern ne sont pas si différents, mentalement du moins.

La situation se prêtant peu à la réflexion stratégique, Hardrek fonça s’installer à la place du tireur, arma le Lance Nain de guerre et appuya sur la grosse gâchette.

Comment savait-il utiliser cette arme non conventionnelle ? On s’en fiche, les héros savent toujours utiliser ce qu’ils trouvent. Vous imaginez l’agent secret qui se fait tuer parce qu’il n’arrive pas à ouvrir une porte à cause du chewing-gum dans la serrure ? Ou l’espion qui dérape sur une fiente de pigeon et qui se gamelle devant les gardes ? Non, non, non, ca ne serait pas sérieux, donc il est évident qu’Hardrek sait se servir parfaitement du LNSA.

Feu à volonté !

Fasciné, le général regarda les dix nains de pierre foncer droit dans la gueule ouverte du monstre.
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 21:05

Si deux-trois gusses des derniers rangs se sont assoupis dans le pop-corn, il est l’heure de les réveiller, car voici qu’arrive… l’Instant Décisif Qui Changera A Jamais la Vie de Notre Héros et d’Une Bonne Partie de la Galaxie – ce message a été approuvé par le Comité des Conventions sur les Titres-Héroïques à Rallonges.

Mais avant cela, faisons un instant monter le suspense en contemplant le résultat des courses de ce beau LNSA. C’est le Nain numéro 3, casque rouge rayée-blanc, qui arrive en tête, et finit broyé entre les mâchoires de la bête ; numéro 6 et numéro 10 n’ont guère plus de chance, et forment le casse-croûte du Ver. Très belle envolée de numéro 4, mais l’essai n’est pas transformé, car il rebondit sur la cuirasse et se fracasse son crâne de marbre. C’est au tour de numéro 1, numéro 2 et numéro 5 de prendre la tête de la Course au Lombric, et ils bottent en touche ! Fabuleux tir du Général, qui place trois de ses Nains sur la bedaine du bidule-tentaculaire. Et voici numéro 7 et numéro 8, qui bataillent pour une place honorable au pied du podium ; numéro 9, quant à lui, arrive bon dernier et se classe trop bas, un tentacule l’écrase d’ailleurs contre le mur et il finit en saupoudrage-de-poussière.
Cinq Nains sur dix placés sur la caboche du gros lombric – on a connu le Général (casaque dorée avec des p’tits reflets qui brillent) plus en forme, mais l’air est un peu sec aujourd’hui.
Mais, mais, mais, est-ce grands dieux possibles ? Oui ! Le Général revient sur le LNSA, il va tenter l’Hyper-Combo-Retourné – et c’est un Dun Eyr survolté, et bardé des orteils à la barbe de haches et marteaux, qui vient de prendre place dans la nacelle du poste de tir. Le Général apprête l’envoi, il calibre le tir et… oui, Dun Eyr est parti ! Il vole et se classe bon premier, directement sur le crâne de la bestiole, et voilà qu’il lui éclate la cervelle à grands renforts de lames. Vas-y, petit, fourres-y le poing dans l’œil ! Enfin, restons sportifs, et souhaitons bonne chance au brave Nain qui lobotomise joyeusement le lombric.



Le sang, la souffrance, les larmes… Voilà ce qui environnait Dun Eyr, tandis même qu’il distribuait roustes et brise-crânes à foison, impactant le gras corps du Ver de tout l’attirail d’armes qu’il avait pu emporter sur lui avant le grand saut. A cet instant, trois haches, deux épées, quatre marteaux, six coutelas, neuf poignards et une chèvre étaient déjà incrustés dans la cervelle du Holwerm – le faisant ressembler à une vaste pelote d’épingles, variété couture-de-choc. Là-bas, à quelques mètres en-deçà, sur le goitre fumant du lombric, s’agitaient des Nains en marbre qui défonçaient la pomme d’Adam du Ver Carnivore – bon, d’accord, ces bestioles-là n’ont pas de pomme d’Adam ; mais ils n’ont pas grand-chose en matière d’anatomie, et expliquer aux lecteurs que les Nains s’en donnaient à cœur joie sur le sixième ventricule du deuxième anneau mi-inférieur, c’est tout de même moins parlant…
Sauf que l’on peut être héros, notre histoire ne se passe pas dans un scénar’ à deux sous de fin de bistrot, et le courant actuel de l’Hypraréalismisme qui agite tous les troquets rive-gauche de Kirgan veut que les héros s’en prennent plein la poire à grands renforts de détails peu ragoûtants ; alors voilà, un gros tentacule finit par attraper le peton de Dun Eyr, et le plaça devant le trou-sans-fond de sa bouche au multiple dents. Après l’avoir noyé sous des flots de bave rance et à moitié étouffé dans son haleine pestilentielle – en comparaison, Dun Eyr aurait presque senti bon, c’est dire – le Très-Grand-Machin balança le Haut-Prêtre devant sa gueule ouverte, et finit par le précipiter au fond de son estomac. Ne passez pas par la case Dents-qui broient-sec, ne recevez pas votre cervelle en pièces détachées.
Silence, stupeur dans la salle. OST émouvante, quelques voix étouffées se mettent à pleurer ; long travelling sur le monstre rugissant, les Nains de marbre fracassés contre les parois… Le Général, visage baissé, atterré, voit mourir son ultime réservoir potentiel de sort-perdu-et-oublié – et se dit qu’il serait tant d’arrêter les frais, et de courir pour sauver son propre scalp.
Au loin, sur le rebord du gouffre, le Holwerm se tord de douleur, ce sont les soubresauts des coups que Dun Eyr lui administre depuis l’intérieur des intestins. Il éventre et étripe en tous sens, l’on voit la grande bête se contorsionner, mais las !, les sucs gastriques d’un Ver Colossal sont particulièrement acides – un pet de Nain serait une confiserie en comparaison – et le Très-Noble Haut-Prêtre finit dévoré par les principes actifs du lombric. Celui-ci, repu et dégoulinant de sang de la tête au ventrou, oscille vaguement entre les arcades trop fragile, et finit par prendre la fuite lorsque qu’un gadin du plafond vient lui broyer son reliquat de cervelle déjà fort entamée. La bête allait panser ses plaies dans son petit volcan douillet pour quelques siècles de léthargie – peut-être même en ferait-on un bon attrape-touriste, ou encore une ordalie assez expéditive.
Mais le Général peut-il encore prêter attention à cette bien maigre victoire ? Autour de lui git le reste d’un Royaume mort, tandis que tant de nobles combattants viennent de mourir au champ d’honneur – et que lui, Général, est demeuré abrité à longue distance de l’éventreur.
Le LNSA, quant à lui, fier d'avoir accompli sa mission, retourne coucher au panier, en espérant recevoir un su-sucre au passage – non, en vérité, il reste en place, mais il nous obstrue l'angle de cadrage, là... Alors pour cette séquence, on va considérer qu'il est rentré dans sa casemate. En arrière-plan, désagrégement lent du baraquement qui a porté la Rune du sortilège, mais le Général est absorbé par la tristesse et ne peut prendre garde aux rocs qui roulent de part et d’autre…


– Corne de biquette, aïheu !
Cette noble voix, ce noble cri… oui, voici Dun Eyr, revenu d’entre les morts ! Il masse son noble crâne qui vient de recevoir un rude caillou sur le coin, et rugit quelques nobles insultes.
« Quis, quid, cur, quomodo, ubi, quando, quibus auxiliis ? » voilà bien ce que se serait écrié le Général s’il avait suivi les cours de Lettres Classiques Naines plutôt que de courser la biquette à Lante dans sa prime jeunesse.
Regard caméra, adresse public. Dun Eyr sourit de toutes ses dents – qui sont redevenues blanches entre-temps – et un fondu amène le générique de fin.

Off caméra, et dans les scènes coupées, vous découvrirez comment le Nain a pu échapper à l’intestin du Bidule-Chose en envoyant à sa place une Copie Magique se faire Lance-Naniser, tandis que le véritable Haut-Prêtre demeurait caché sous une couchette des baraquements, implorant sa tendre maman et priant pour que sa vessie ne trahisse pas son sentiment de peur assez marqué.

Mais bon, l'Histoire retiendra que Dun Eyr a vaincu un grand Holwerm mâle en rut à la force du poignet.
Classieux, non ?
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeVen 17 Déc 2010 - 7:58

La production m’indique que l’édition bonus avec la scène de Dun Eyr sous la table se vend comme des petits pains, et qu’Hollywood prévoie déjà d’en faire un remake. La seule différence avec notre version sera la présence d’une blonde à gros nichons et d’une voiture qui explose… il faut bien faire vivre les clichés non ? Mais là en l’occurrence à défaut de blonde à gros nichons, nous avons deux nains à grosses barbes et un Holwern crevé.

D’ailleurs les spectateurs me demandent comment le Haut Prêtre pouvait savoir que le Holwern était en rut. Je ne prétends pas être un spécialiste en reproduction de vers géants, mais tout de même là il s’agit d’une curiosité scientifique. Peut être que cela tourne aussi autour de la blonde à gros nichons Hollywoodienne… faudra que je vois comment intégrer tout cela au scénario de la superproduction sans tomber dans du film X.

Voilà ca c’est fait…

Bon, que se passe-t-il maintenant ? Je pense que côté ennemi mieux vaut s’arrêter là, nous avons déjà largement fait notre part du boulot. Le nombre de points d’XP que récupèrent nos deux héros involontaires doivent faire monter leurs compétences en flèche. D’ailleurs, à destination du staff, voici ce que je veux en plus pour Hardrek :

Beuglements : 17 (+1) Hardrek peut brailler à un niveau de décibels équivalent à une fusée Ariane au décollage.

Injures : 26 (+3) Hardrek peut injurier dans leurs langues natales 6 nouvelles races, donc la gerboise du Haut Médoc et le gobelin à peau squameuse.

Détection de l’or : 21 (+1) Hardrek peut déceler une fausse pièce d’or sur un jdd de 4 ou plus.

Ivrognerie : 39 (+4) Hardrek bénéficie d’un bonus de +2 à ses jets de sauvegarde contre le coma éthylique.

Voilà, ca c’est fait aussi…

Le silence se fit sur la scène tandis que le général et le prêtre regardait les dernières convulsions du monstre. Certes la sale bestiole était vaincue mais sa présence seule dans ces boyaux indiquaient qu’il se passait quelque chose de grave dans les tréfonds de Kirgan, au niveau de la couche magmatique. S’ils y avaient réfléchi tranquillement et en réunissant un comité d’expert, sans doute en auraient-ils déduits que la montée du grand ver indiquait de par le fait une montée de la lave. Mais quand tu viens de tuer le boss du dernier niveau, tu ne te préoccupes pas des détails de ce genre.

Ayant oublié de dépenser des points de compétences en poésie, et n’ayant fait qu’un jdd de 6, je suis obligé de me contenter de la phrase suivante pour faire exprimer à mon personnage son état d’esprit :

Cool…
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeVen 17 Déc 2010 - 12:03

« Pwned !... »

A l’instar d’un artilleur de division blindée qui aurait réduit en miettes une division Panzer de Volgograd, Dun Eyr – s’il avait eu des lunettes – aurait relevé ses binocles teintées d’artificier, et contemplé le carnage en lâchant un petit sifflement admiratif – admiratif de quoi ? De lui-même, c’te question – et s’il avait eu un cigare au champignon cavernicole, peut-être l’aurait-il fumé en méditant sur les ravages de la guerre, ou la vacuité de la condition de Holwerm dans ce bas-monde.
Mais bon, cette péloche est si mal fichue, et le budget est si mal réparti, que la prod’ a tout grillé en effets spécieux et décors – et que les accessoiristes en pâtissent. Alors voilà, pas de lunettes, pas de cigare – même pas de char d’assaut – et pour rejouer Kirk Douglas dans Paris brûle-t-il ?, Dun Eyr se retrouve à mâchonner une cuisse de babouin en relevant un bandeau bleu sur ses cheveux roussis – les accessoiristes, z’êtes virés.

Bref, passons au pro-rata a postériori. Pour avoir gesticulé en tous sens, excavé des décombres d’armurerie, rapporté un LNSA à la force du poignet, et avoir inventé une Stratégie-qu’elle-en-est-tellement-machiavélico-que-même-Boszdenivo-n’y-résistera-pas-mouhahaha, Dun Eyr – qui avait tout de même sauvé Kirgan de l’anéantissement, fichtre ! – reçoit 12 pxs. Et un malus –10 pxs pour avoir carbonisé un Nain agonisant.
Donc, 2 pxs. Deux.
Pour avoir joué de la grosse baliste en profitant du spectacle, le Général obtient – WTF ? – 1.369 pxs !
C’est d’la discrimination anti-Nains ! Enfin, une discrimination intra-raciale, mais discrimination tout de même – le MdJ n’aime pas les Nains !

Soudain, un grand éclair passa dans l’œil de Dun Eyr.
Un signe. C’était un signe. Le karma du gamer ne se trompe jamais sur ces choses-là.
Le grand Jour, le grand Soir, voilà ce qui advenait au fond de cette mine. Enfin, la révolution nerdo-geek. Les PJ allaient botter le MdJ, et prendre sa place !
Et Dun Eyr, lui, serait leur seigneur ! Il fonderait la Grande République des Joueurs, et se ferait proclamer Archi-Tyran Suprême par un Sénat à sa botte, et lancerait d… koff koff… koheff.
Etranglé par une cuisse de babouin.
La réplique du MdJ est toujours terrible – mais pas toujours très-élégante, oui.

Bon, jetons un voile élégant sur la séquence où Dun Eyr restitue au sol le contenu de son estomac après une escapade prolongée dans les galeries de rat – et il n’est peut-être pas non plus nécessaire de s’attarder sur sa tentative d’égorgement du Général pour lui avoir volé ses beaux pxs – et retrouvons dès lors le beau, le grand, le noble Dun Eyr, flamboyant et suprême – parce que debout sur un petit rocher – et qui toisait le Général du regard.
Tiens, Dun Eyr louche en toisant. Sa carrière de Seigneur Démoniaque s’en trouve fortement compromise.

– Seigneur Prétendu-Général ! – Mmmh, une bonne accroche, ça, Coco… faudra s’en souvenir – Seigneur Prétendu-Général, si tu ne veux pas dans l’instant que Dun Eyr te place une œuvre in situ intitulée « Tripes du Général sur parois de roches », délivre-moi un laissez-passer pour les portes Sud de la Cité. Fissa !

Et, terrible et menaçant, terriblement menaçant et menaçamment terrible, Dun Eyr leva vers le Général la rude arme qu’il portait à la pogne.
Une cuisse de babouin à demi-bouffée – oui, oui.
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeVen 17 Déc 2010 - 13:55

« L’art de la diplomatie naine », 5 volumes écrits par le général Hardrek Ironwrist, édition du caillou fripé, 35 sous chez votre libraire préféré. Une mine de renseignements pour toute personne ayant à établir des relations diplomatiques avec le peuple barbu.

La situation devenant assez tendue, il est nécessaire de se référer à cette ouvrage… référence.

Feuillette…

Citation :
Chapitre 8 : négociation et ultimatum

Il est souvent malaisé chez les nains de déceler l’instant, le momentum, où ils sont près à vous ôter certaines parties de votre anatomie à coups d’armes de catégorie 2 (haches) , ce du fait d’une saine colère montant en eux. L’approche philosophique contemporaine expose cette dualité de comportement par la difficulté à appréhender la subtile différence de niveau sonore entre un nain explicitant poliment une demande de conciliation et celui du nain exprimant des sentiments d’ire profonde.


Réfléchissons donc. Dans quel cas sommes-nous là ? Dun Eyr braille, mais c’est un nain et cela n’est pas forcément la preuve d’une agressivité envers le général. L’analyse lexicale du « prétendu » est plus intéressante car elle tend à prouver une volonté de se placer en situation de force, impression renforcée par le « in situ », le recours à de tels termes ne faisant point partie du langage vulgaris nain.

Donc Dun Eyr pose un ultimatum.

Feuillette…

Citation :
Chapitre 17 : faire valoir ses arguments lors d’une situation tendue

Force est d’admettre la difficulté inhérente à la reprise en main d’un échange au cours duquel votre interlocuteur nain vous inflige un ultimatum. Dès lors les voies de sorties se réduisent drastiquement, et vos arguments vont devoir se révéler frappant afin de vous permettre de vous extraire de cette fâcheuse situation. Pensez à alterner de puissants coups au raisonnement de votre adversaire avec de subtils indices laissant envisager la meilleur voie pour résoudre la crise installée entre vous.


Ok, on va essayer la diplomatie.

Hardrek mit une grosse beigne à Dun Eyr, un superbe uppercut du droit en pleine mâchoire, geste technique réalisé à la perfection et qui lui endolorit fortement les articulations, car la caboche du zigomar au service de Lirgan se révéla assez dure.

FAUT DIRE S’IL TE PLAIT ! rugit le général, emporté par son juste courroux.
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeVen 17 Déc 2010 - 15:14

« Et alors, Papy Dunny, t’y as démonté l’bourrichon, au gros Général ? »

Ah, Dun Eyr s’y voyait déjà, dans cette grande taverne pleine d’enfants et de tonneaux, faisant sauter les uns sur ses genoux et les autres dans son gosier, tandis qu’il contait ses vieilles histoires du temps jadis, d’un vieil âge oublié où le Haut-Prêtre de Lirgan livrait bagarre à de gros généraux sur fond de Baliste à Répétition.

« Mais bien sûr, je suis Papy Dunny, crévindjiou’ ! J’y ai laminé la rondelle à grands renforts de poing, et redessiné le profil façon abstractionnisme brut. L’on aurait dit une montagne qui avait fait éboulement. Et après lui avoir treize fois écrasé la cervelle contre le pavé à coups redoublés de mes bottes, je lui ai enlevé ses grosses jambières et Général et, tirant sur sa culotte qu’il avait fort crasseuse, Papy Dunny lui… »

Ca, ce serait l'bon temps.
Oui, mais voilà, pour un jour bibinner en racontant des idioties, mieux valait ressortir vivant d’une aussi fâcheuse situation que celle d’un gros Général et de son poing en plein faciès. Au passage, ouch. Une bonne Nainembrassade, qui mit en alerte tous les poils de la barbe du Nain. Le Général, c’était du lourd, du très lourd.
Pourtant, l’urgence primant sur la nécessité, Dun Eyr résolut que ses enfants ne naîtraient pas de la bedaine du Général, et s’en fut de quelques pas en arrière. Il semblait que tout cela n’avait que trop duré – s’agirait d’escampiner la poudre, comme n'avait jamais dit personne et c’était bien dommage car la réplique était fort plaisante.

Vint alors la phase la plus délicate de l’opération de retraite précipitée, et que les conteurs ont pris l’habitude nommer la réplique-du-perdant-qui-gagne – subtilité Naine, que peu d’esprits comprennent ; même les Nains, d’ailleurs, n’y comprennent foutre rien. Il faut préciser qu’une seule réplique de cet acabit a jamais été prononcée, lors de la Bataille du Peuplier qui Peut plus Plier, par Zogdomath le Zogdomathite – légendaire combattant Nain, qui fut de toutes les batailles et même de quelques autres – et qui énonça en ce jour-là : « Zogdomath marbariro poulet que te as valétudinaire corrosivateur bagou qui bout. »
L’adversaire en demeura muet, cherchant à comprendre le sens de ces paroles – il cherche d'ailleurs encore – et les rhapsodes Nains concédèrent que Zogdomath remportait là une éclatante victoire.
Ayant reçu dans la bataille une hache dans le séant, Zogdomath ne put malheureusement pas jouir bien longtemps de cette victoire.

Nul n’avait jamais reproduit un tel exploit – le futur-Papy Dunny avait donc toutes ses chances.
Pour preuve, si sa robe avait eu des poches, c’est là qu’il aurait mis ses mains, tiens.
Recherchant la légendaire réplique à graver dans les annales – et qui, d’ailleurs, mettrait le Général sur le popotin – le Haut-Prêtre fit turbiner à plein régime son noble intellect, ce qui nous donne prétexte à une petite escapade sous le rude cuir chevelu des Nains, pour découvrir comment fonctionne cette admirable machine à idées catastrophiques. Car le cerveau des Nains ne fonctionne pas tout à fait comme un cervelet classique et, de Diantra à Anaëh, et de la Dross à l’Ithri’Vaan, tout le monde s’accorde à dire que les Dieux ont dû joyeusement se gondoler en concevant l’architecture de ce drôle de truc – car il se sépare en deux hémisphères majeurs, respectivement « Bagarre de bistrot » et « Bières et biquettes », le reste étant en option et inégalement réparti dans le petit no-man’s land qui sépare les deux bastions du Nanique intellect. Et c’est là, quelque part au milieu de pas grand-chose, que notre Dun Eyr recherchait son idée lumineuse.
Un Gobelin aurait – presque – eu le temps d’écrire un traité de philosophie dans l’intervalle que dura la recherche, et l’on aurait pu apprendre les bases de la poésie lyrique aux trois-quarts de Thraar tant l’enquête intellectuelle fut longue, mais voilà, cela porta ses fruits.
Car Dun Eyr finit par trouver La Réplique.

Et pour la découvrir, cher public, il vous suffit de faire l’acquisition du manuel « Moi, ma vie, mon œuvre, mon génie, et quelques-unes de mes répliques », édité par Dun Eyr aux Publications de l’Elfette Ebouillantée, pour la modique somme de {Voir prix en magasin} !...
Et souvenez-vous que c’est pour une bonne œuvre, car tous les bénéfices – ou presque… – seront reversés au Front Séparatiste Gobelin du Sud, ce qui promet de l’amusement à votre Général favori.
Un livre acheté, c’est une Arbalète Rétroactive à Double-Canon Différencié de plus livrée aux pauvres Gobelins. Alors, précipitez-vous sur cette superbe acquisition !...
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MessageSujet: Re: La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé]   La fournaise, et après ?... [PV Hardrek Ironwrist] [Terminé] I_icon_minitimeDim 19 Déc 2010 - 11:43

Vérification faite du prix auprès de l‘éditeur, il s’est révélé que c’était une arnaque de la plus belle eau, comme quoi Dun Eyr n’est qu’un vulgaire escroc ! N’achetez pas son manuel, ou alors servez vous en pour vous torcher les fesses ! Escroc ! Escroc ! En plus le FSGS aurait des liens avec les proxénètes drows et les receleurs de Diantra. Une honte je vous dis !

Bon, puisque nous ne pouvons nous baser sur le manuel, prenons une autre méthode.

Lorsqu’on vous demande d’être poli, vous devez dire :

« S’il te plait », réponse A
« S’il vous plait », réponse B
« Eki-Eki-Eki-Eki-Pa-Teng» , réponse C
« Obi Wan Kenobi », réponse D


Je vous rappelle que vous avez le droit à un appel à un ami. Pas par téléphone bien sur sinon Callista va nous faire une attaque, mais par pigeon voyageur. Vous ne pouvez pas utiliser le vote du public étant donné que le public se constitue d’un Holwern mort et d’une dizaine de nains statufiés. Quand au 50/50, les ordinateurs n’existant pas sur Miradelphia, je ne peux lui demander d’enlever deux mauvaises réponses.

Réponse D ?

Hum Hum….

Réfléchissez monsieur Eyr, vous avez le temps, nous allons d’ailleurs tourner une page de publicité.

[PUB]
Savez-vous que les crackers sont moins chers chez Lenainclair ? Lenainclair, votre chaîne de supermarché à travers tout le royaume, promotions toute l’année et la moitié de vos achats immédiatement crédités sur votre carte (en granit) fidélité.
[PUB]
Le papier toilette Kigliss triple épaisseur sera le compagnon de vos coliques. Elaboré par les laboratoires d’alchimie drow à partir de véritable peau d’elfes origine Miradelphienne garantie, il vous surprendra par sa douceur et son pouvoir ramassant.
[PUB]


Pendant la pub, monsieur Eyr semble avoir eu quelques hésitations. La réponse D est certes séduisante, mais la B aussi peut être. Eh oui ce n’est pas une question facile, mais il y a à la clé un laissez-passer pour sortir d’une cité en ruines et bientôt envahie par la lave.

Vous me dites ?

Réponse B, « s’il vous plait ».

C’est votre dernier mot ?

On regarde la réponse…

[Roulement de tambours, trompettes et orgue, une centaine de filles nues passent en chantant « youkaidi youkaida, un saucisson géant est mangé par un Holwern, un dragon passe au dessus du plateau pendant qu‘Hardrek s‘apprête à confirmer ou infirmer la réponse du Haut Prêtre.]

Oui ! C’est la bonne réponse !

« S’il vous plait, monsieur le général à l’air viril et à la barbe fournie, pouvez vous me donner un laisser passer qui me permettra, si la chance est de mon côté, de sortir de cette cité au bord de la destruction afin d’aller m’occuper des biquettes de Lante ».

Et ainsi donc, cérémonieusement, le général Hardrek Ironwirst remit au Haut Prêtre Dun Eyr le laissez-passer que la sagesse de ce dernier lui avait permis de gagner.

Merci pour votre fidélité à notre émission et à la semaine prochaine !
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